Opioïdes et antidouleurs

Au sujet des opioïdes

Les médicaments qui soulagent la douleur sont appelés antidouleurs. Les opioïdes sont des antidouleurs puissants qui sont prescrits sous ordonnance.

Les médecins, les infirmières praticiennes ou infirmiers praticiens et les dentistes prescrivent des opioïdes pour traiter des douleurs modérées à intenses. Si votre fournisseur de soins de santé vous prescrit un médicament contre la douleur, prenez-le exactement tel que prescrit.

Les opioïdes qui sont souvent prescrits sont :

• la codéine (par exemple, Tylenol no 3)
• la morphine
• l’oxycodone (par exemple, Percocet, Endocet)
• l’hydromorphone (par exemple, Dilaudid)
• le fentanyl (uniquement sous forme de timbres)

[Remarque : Les antidouleurs ne sont pas tous des opioïdes. Par exemple, l’ibuprofène (Advil) et l’acétaminophène (Tylenol) ne sont pas considérés comme des opioïdes.]

Opioïdes illicites

Les drogues illicites sont des substances produites ou obtenues illégalement. Leur concentration et leur qualité peuvent varier. Cela présente un grand danger, particulièrement dans le cas des opioïdes illicites plus puissants comme le fentanyl et le carfentanil, ainsi que les nouveaux opioïdes synthétiques qui peuvent être jusqu’à 20 fois plus puissants que le fentanyl.

Vous ne pouvez pas voir, sentir ou goûter le fentanyl ou le carfentanil. Il n’y a aucun moyen de savoir s’ils ont été ajoutés à une autre drogue, et vous ne devez pas supposer que votre revendeur le sait non plus. Les revendeurs peuvent également contaminer sans le savoir d’autres drogues s’ils ont manipulé du fentanyl ou du carfentanil.

Les drogues illicites peuvent également contenir des substances telles que des dépresseurs, des stimulants, des substances psychoactives ou des substances de remplissage utilisées pour augmenter leur volume (notamment des amidons, des sucres ou des médicaments qui peuvent être toxiques). Ces substances ajoutées peuvent entraîner des dommages en modifiant les symptômes de surdose et en réagissant différemment aux réactions de surdose.

Les bureaux de santé publique envoient des alertes lorsque des médicaments potentiellement toxiques, ou des médicaments contenant des substances inattendues qui provoquent davantage d’intoxications, sont trouvés dans la collectivité locale.

Méfaits liés aux opioïdes

Les opioïdes peuvent causer une dépendance physique et psychologique (mentale).

Les médicaments opioïdes ne devraient pas être votre premier choix pour le traitement de la douleur parce qu’ils présentent de graves risques pour la santé.

Effets secondaires

Avec le temps, le corps peut développer une tolérance aux opioïdes, ce qui réduit leur efficacité. Pour obtenir le même soulagement, vous devrez peut-être augmenter la quantité que vous prenez.

La prise de doses plus élevées peut entraîner des effets secondaires graves, notamment :

• la nausée
• les vomissements
• la démangeaison
• la constipation
• l’incapacité d’uriner
• une respiration lente
• de la confusion
• des changements de l’état mental

Dépendance

Les opioïdes présentent un risque de dépendance.

Voici des signes qui indiquent que vous utilisez peut-être mal les opioïdes ou que leur utilisation peut avoir un effet négatif sur votre santé :

• manquer de médicaments d’ordonnance avant le temps
• obtenir votre ordonnance de nombreuses sources
• prendre les médicaments de quelqu’un d’autre
• ne pas s’acquitter de ses responsabilités au travail, à l’école ou à la maison
• renoncer à des activités qui étaient autrefois agréables
• éprouver un état de manque
• développer une dépendance physique et des symptômes de sevrage, tels que :
  • agitation
  • fébrilité
  • frissons
  • nausée
  • bâillement anormal
• tolérance accrue
• consommer sur une période plus longue que le délai prescrit
• consacrer du temps et des efforts à se procurer, à consommer et à obtenir des opioïdes
• continuer à consommer des opioïdes malgré leurs effets nocifs

Surdose

Reconnaître une surdose d’opioïdes

Vous courez un risque de surdose d’opioïdes si vous :

• consommez des drogues illicites
• prenez plus que la dose prescrite d’opioïdes
• prenez des opioïdes d’ordonnance qui ne vous ont pas été prescrits et qui pourraient être trop puissants pour vous
• mélangez vos opioïdes avec de l’alcool ou des anxiolytiques (par exemple, Valium, Xanax)
• avez déjà fait une surdose d’opioïdes
• avez cessé de consommer des opioïdes pendant un certain temps, ce qui a réduit votre tolérance

Que faire en cas de surdose

Composez le 9-1-1 pour obtenir de l’aide.

Si possible, utilisez la naloxone pour renverser les effets. Obtenez une trousse de naloxone gratuite.

Même si vous renversez les effets d’une surdose en administrant de la naloxone, vous devez tout de même composer le 9-1-1 pour obtenir de l’aide.

Une personne peut faire une autre surdose une fois que la naloxone s’épuise, même si elle n’a pas consommé plus de drogues, parce que la drogue peut encore être dans son organisme.

Ne laissez pas la peur de la justice vous empêcher d’obtenir de l’aide. Si vous êtes victime ou témoin d’une surdose, la Loi sur les bons samaritains secourant les victimes de surdose offre certaines protections juridiques lorsque vous appelez le 9-1-1 pour obtenir de l’aide.

Décès

La consommation d’opioïdes, en particulier les opioïdes obtenus sans ordonnance, augmente le risque d’intoxication (surdose), ce qui peut être mortel.

Commencer et arrêter la prise d’opioïdes

Cette information vise à réduire les méfaits liés à la consommation de drogues, y compris la mort.

Avant de commencer la prise d’opioïdes

Si vous ou quelqu’un que vous connaissez songez à prendre des opioïdes pour soulager la douleur, parlez-en à votre fournisseur de soins de santé. Il ou elle peut :

• en expliquer les bienfaits et les méfaits potentiels des opioïdes
• passer en revue vos autres médicaments pour vérifier si leur combinaison avec des opioïdes présente un danger (comme les benzodiazépines, tels que l’Ativan ou le Valium)
• discuter des méfaits de mélanger l’alcool et d’autres drogues avec des opioïdes
• discuter de tout problème de santé mentale

Commencer la prise d’opioïdes

Si vous et votre fournisseur de soins de santé décidez qu’un traitement aux opioïdes vous convient pour soulager votre douleur, votre fournisseur doit faire ce qui suit :

• prescrire la dose et la concentration minimales pour soulager efficacement votre douleur.
  • habituellement 3 jours ou moins pour une douleur aiguë et pas plus de 7 jours pour une douleur plus intense qui peut se manifester après une opération majeure
• assurer le suivi de votre douleur et vous aider à cesser de prendre des opioïdes, en particulier s’ils ont été prescrits pour un usage à court terme
• expliquer comment ranger vos médicaments dans un endroit sûr et d’éliminer de manière sécuritaire tout médicament inutilisé

Cesser la prise d’opioïdes

Si vous réduisez ou interrompez la prise du médicament trop rapidement, vous pourriez ressentir des symptômes physiques inconfortables, tels que :

• de l’anxiété
• des troubles du sommeil
• des douleurs musculaires
• de la diarrhée
• des troubles gastriques
• des vomissements

S’il y a lieu, discutez avec votre fournisseur de soins de santé de la création d’un plan pour réduire ou arrêter la consommation d’opioïdes en toute sécurité. Abordez avec lui ou elle la possibilité de réduire ou d’arrêter les médicaments opioïdes si vous :

• souhaitez réduire ou arrêter de prendre des opioïdes
• éprouvez des effets secondaires problématiques
• avez l’impression que votre douleur ne s’atténue pas
• prenez une dose très élevée d’opioïdes
• prenez des opioïdes depuis trois mois ou plus

Obtenez de l’aide

Réduire les risques

Trouvez un site de services de consommation et de traitement près de chez vous. Les sites suivants offrent des services de consommation supervisée de drogues et de prévention des surdoses.

Pour trouver le programme d’échange de seringues et de réduction des méfaits le plus près, communiquez avec votre bureau de santé publique local ou avec le Programme ontarien de distribution des ressources pour la réduction des méfaits.

Transporter de la naloxone

La naloxone est un médicament qui peut traiter temporairement une surdose d’opioïdes.

Vous pouvez ramasser une trousse gratuite de façon anonyme dans une pharmacie ou un organisme communautaire admissibles. Vous êtes admissible à recevoir une trousse de naloxone gratuite si vous êtes :

• à risque de surdose d’opioïdes
• un membre de la famille, un ami ou une autre personne capable d’aider une personne à risque de surdose d’opioïdes
• un client d’un programme d’échange de seringues, d’un programme relatif à l’hépatite C ou d’un service de consommation et de traitement
• libéré d’un établissement correctionnel

Si vous ou une personne de votre entourage consommez des opioïdes, il est important de savoir :

• Où vous procurer une trousse de naloxone gratuite
• Comment reconnaître une surdose d’opioïdes et y réagir
• Comment utiliser une trousse de naloxone
• Si vous devez avoir une trousse de naloxone sur votre lieu de travail

ConnexOntario

ConnexOntario permet de trouver des services de santé gratuits, confidentiels et locaux pour les personnes qui ont des problèmes d’alcool, de drogue, de maladie mentale ou de jeu compulsif. Vous n’avez pas besoin de rendez-vous ou d’une recommandation de votre fournisseur de soins de santé.

Ce service est offert 24 heures sur 24, 7 jours sur 7.

Tél. : 1 866 531-2600 ou  8‑1‑1
Textez « CONNEX » à 247247
Sans frais : 1 800 565-8603
Clavardage en direct
Courriel
Application : par l’intermédiaire de l’application ConnexGO, disponible sur Android (Google Play) ou iOS (App Store).

Les services offerts comprennent ce qui suit :

• fournir des coordonnées des services et des soutiens disponibles en matière de santé mentale et de dépendance
• écouter, offrir du soutien et fournir des stratégies pour aider les gens à répondre à leurs besoins
• offrir une formation de base sur les drogues, l’alcool, le jeu ou la santé mentale

Santé811

Visitez Santé811 en ligne ou appelez le 8‑1‑1 pour trouver un médecin, une infirmière praticienne ou un infirmier praticien ou un autre fournisseur de soins de santé. Ce service est disponible 24 heures sur 24, 7 jours sur 7.

Santé811 vous permet d’obtenir de l’aide pour toute question liée aux soins de santé et vous aide à trouver des services comme des centres de santé communautaires, du soutien en santé mentale ou des cliniques sans rendez-vous.

ATS : 1 866 797-0007

Cliniques de la douleur chronique

Si la douleur chronique est un facteur déterminant dans votre consommation d’opioïdes, on pourrait vous orienter vers une clinique de la douleur chronique.

Parlez à votre médecin ou à votre infirmière praticienne ou infirmier praticien pour déterminer si la clinique de douleur chronique constitue une bonne option pour vous.

Entreposage et élimination sécuritaire des opioïdes

Entreposage

Envisagez de mettre sous clé les médicaments d’ordonnance pour prévenir un mauvais usage potentiel et les garder hors de la portée des enfants, des jeunes et des autres adultes à la maison.

Évitez de laisser des opioïdes d’ordonnance périmés ou inutilisés dans les armoires à pharmacie ou les autres armoires. Ne jetez pas d’opioïdes dans les toilettes ou dans l’évier.

Élimination

Pour vous débarrasser d’opioïdes en toute sécurité, vous pouvez les apporter aux endroits suivants :

• votre pharmacie locale
• un programme de récupération offert par votre service de police local

Ne partagez pas vos opioïdes d’ordonnance avec vos amis ou votre famille, même si vous en avez tiré des bénéfices. Votre médicament est prescrit par votre fournisseur de soins de santé pour votre maladie seulement et ne doit pas être pris par quelqu’un d’autre.

Élimination dans les déchets ménagers

Même si cela n’est pas recommandé, si vous devez jeter vos médicaments aux ordures, assurez-vous de faire ce qui suit :

• retirez les médicaments de leur contenant d’origine
• supprimez tous les renseignements qui permettent de vous identifier sur l’étiquette de l’ordonnance afin de protéger vos renseignements personnels
• cachez les médicaments dans un endroit peu attirant, comme dans des grains de café moulus usés ou la litière pour chats. Ainsi, ils sont moins susceptibles d’être consommés par des animaux de compagnie et des gens
• placez-les dans un sac ou un contenant vide, ou un autre contenant scellé pour empêcher que les médicaments ne s’échappent ou se déversent du sac à ordures

Options de rechange pour le soulagement de la douleur

La douleur peut être de courte durée (aiguë) ou de longue durée (chronique). Une douleur à court terme peut survenir après une blessure ou pendant une brève maladie, tandis qu’une douleur à long terme peut durer plusieurs mois, voire des années.

Les opioïdes ne devraient pas être votre premier choix pour la gestion de la douleur. Avant d’envisager un traitement aux opioïdes, votre fournisseur de soins de santé devrait vous parler des différentes combinaisons de thérapies et de médicaments non opioïdes.

Options pour atténuer la douleur aiguë

La douleur aiguë survient habituellement de manière soudaine et dure moins de trois mois, mais on s’attend à ce qu’elle disparaisse toute seule après une guérison normale.

Traitements physiques :

• chaleur
• glace
• massage
• étirement
• repos

Médicaments d’ordonnance non opioïdes et en vente libre

• acétaminophène (Tylenol)
• anti-inflammatoires non stéroïdiens, comme l’ibuprofène (Advil) et le naproxène (Aleve)

Interventions non pharmacologiques :

• positionnement
• attelle
• physiothérapie

Options pour la douleur chronique

La douleur chronique dure habituellement plus de trois mois, au-delà du temps de guérison prévu, et est généralement liée à des affections permanentes, telles que la fibromyalgie, l’arthrite, les lésions nerveuses ou la moelle épinière.

Thérapies psychologiques

• thérapie cognitivo-comportementale
• rêve éveillé dirigé
• autres techniques de relaxation
• groupe de soutien
• psychothérapie individuelle et de groupe

Médicaments d’ordonnance non opioïdes et en vente libre

• acétaminophène (Tylenol)
• anti-inflammatoires non stéroïdiens, comme l’ibuprofène (Advil) et le naproxène (Aleve)
• médicaments contre l’épilepsie, comme la gabapentine et la prégabaline
• antidépresseurs, comme l’amitriptyline

Activités et exercices physiques

• exercice, mouvement et activité physique
• imagerie motrice graduelle
• modification des activités
• participation et exposition graduelles aux activités
• yoga et tai-chi

Cliniques

Trouver une clinique de la douleur chronique