Pendant les mois d’été, le rendement des bovins peut diminuer sous l’effet du stress dû à la chaleur. Le temps chaud et humide crée des conditions dangereuses pour tous les animaux d’élevage et particulièrement pour les bovins gras les plus lourds. Les bovins de boucherie qui reçoivent une ration riche en énergie, qui sont dans un état d’engraissement avancé et dont la robe est sombre sont les premiers à souffrir de la chaleur et de l’humidité.

Il est important de reconnaître le stress dû à la chaleur et de savoir comment intervenir. Voici des conseils sur la gestion de l’eau et la conduite de l’élevage qui visent à épargner le plus possible aux bovins les répercussions d’un stress dû à la chaleur.

Conduite de l’élevage

  • Dans la mesure du possible, à l’approche des grandes chaleurs, ne pas tarder à commercialiser les bovins finis. Surveiller la météo, car les canicules influencent la prise alimentaire et le rendement. Consulter le site Web du MAAARO pour plus d’information.
  • Durant les grandes chaleurs, veiller à ce que les animaux puissent se mettre à l’ombre et qu'ils aient suffisamment d’espace à leur disposition. Voici les superficies par animal à respecter en conditions normales, telles qu'elles sont recommandées dans les Lignes directrices pour le logement des bovins de boucherie publiées par le Service de plans du Canada :
  • 2,5 m2 (27 pi2) sur planchers en lattes;
  • 2,8 m2 (30 pi2) pour l’aire de l’abri et 4,6 m2 (50 pi2) pour l’aire du parc à surface pavée;
  • 2,8 m2 (30 pi2) pour l’aire de l’abri et 28 m2 (300 pi2) pour l’aire du parc en terre.
  • En périodes de canicule, augmenter la superficie ombragée offerte aux animaux, afin qu'ils puissent se disperser. Quand l’abri offert est la seule source d’ombre, il risque de devenir surpeuplé. Aménager temporairement d’autres sources d’ombre.
  • Veiller à que tous les animaux, surtout les plus vulnérables, bénéficient d’une circulation d’air. Si possible, ouvrir les portes de l’étable et utiliser des ventilateurs à même de déplacer l’air à des vitesses allant jusqu'à 5,7 m3 (200 pi3) à la minute, soit le double du taux de ventilation pratiqué en hiver.
  • Éviter de faire travailler les animaux pendant les pics de températures. Faire tôt le matin ou tard le soir le transport ou la transformation des animaux ou les opérations qui demandent un travail de leur part. Éviter dans la mesure du possible de déplacer les animaux entre 8 h et 20 h, sous peine de provoquer une hausse de leur température corporelle.
  • Leur servir leur ration quotidienne en soirée, afin que la digestion ruminale et que la production de chaleur qui y est associée se fassent en soirée une fois que les températures ont tombé.
  • Surveiller les prévisions météorologiques afin d’être sur le qui-vive quand l’humidex est très élevé. La combinaison de températures élevées, d’un fort degré d’humidité et de vents très faibles peut provoquer des décès.
  • Quand l’humidex atteint des niveaux justifiant une veille météorologique et un avis météorologique (figure 1), être à l’affût de symptômes de stress dû à la chaleur et de coup de chaleur. Une respiration haletante ou hyperpnée (pour contrer les effets de la chaleur), un état d’abattement et une démarche titubante peuvent annoncer un coup de chaleur. Les animaux dont la température rectale atteint 40 ˚C présentent un risque imminent de coup de chaleur et ont besoin d’être rafraîchis sur-le-champ. L’abattage d’urgence est une possibilité, mais les carcasses d’animaux abattus en état de stress dû à la chaleur risquent davantage de donner de la viande à coupe sombre.
Humidex vs température
Figure 1. Humidex (effet combiné de la température et de l’humidité) (Livestock Trucking Guide, Livestock Conservation Institute)

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Gestion de l’eau

  • Veiller à ce que les animaux aient accès en tout temps à une provision suffisante d’eau. Pour les bouvillons finis, prévoir jusqu'à 76 L (20 gal) d’eau/tête/jour. En temps normal, on considère qu'une surface d’eau de 0,4 m2 (4 pi2) est suffisante pour 100 têtes, mais par temps très chaud et humide, la demande quotidienne peut doubler. Si les bovins s'entassent sur les sources d’eau existantes, envisager de mettre à leur disposition dans les enclos des réservoirs supplémentaires.
  • Offrir aux animaux un endroit plus frais ù se coucher en les dirigeant vers un endroit surélevé ou en arrosant l’enclos. En situations d’urgence, essayer de mettre les animaux à l’abri et de les amener si possible vers une surface plus fraîche; le gazon est plus frais que le sol nu, qui, à son tour, est plus frais que le béton.
  • Installer des pulvérisateurs ou des asperseurs pour mouiller les animaux. À la limite, pendant la période la plus chaude de la journée, ouvrir un boyau d’arrosage muni d’un asperseur toutes les 20 minutes afin d’atténuer le stress et de réduire les décès qui y sont associés. Il en résulte une évaporation accrue qui abaisse la température interne des bovins.

Nota : Le fait d’arroser les animaux et les surfaces des enclos peut nécessiter un supplément de 38 L (10 gal) d’eau/tête/jour ou plus! S'assurer de disposer d’une réserve d’eau suffisante.

Conclusion

  • Les jours particulièrement chauds et humides causent des problèmes chez les bovins gras dans les dernières phases d’engraissement.
  • Se doter d’un plan d’urgence qui prévoie des sources d’eau et d’ombre.
  • Surveiller les bulletins météorologiques et tâcher de réduire le stress dû à la chaleur chez les bovins les plus sensibles.
  • Si les bovins manifestent des signes de coup de chaleur, abaisser leur température corporelle sur-le-champ.

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Figure 1. Humidex (effet combiné de la température et de l’humidité)

Graphique montrant la corrélation entre la température et l’humidité relative. On y voit clairement les niveaux à partir desquels les producteurs devraient être sur un pied d’alerte. Quand soit la température soit le niveau d’humidité relative atteint un niveau très élevé, ces derniers devraient être à l’affût du moindre signe de stress dû à la chaleur ou de coup de chaleur.