Fusariose de l’épi

C'est la forme de moisissure de l’épi la plus fréquente et la plus importante en Ontario. L’infection commence souvent à l’extrémité de l’épi et progresse vers la base de celui-ci. Dans les cas graves, l’enveloppe et l’épi lui-même fusionnent, ce qui leur donne un aspect momifié. La fusariose de l’épi (gibberella) produit une moisissure caractéristique rose ou rouge foncé, bien qu'elle puisse également former une moisissure blanche qui la rend difficile à distinguer de la fusariose de l’épi et du grain (Fusarium). Gibberella produit plusieurs toxines dont le désoxynivalénol (vomitoxine ou DON), la zéaralénone (ZEN) et la toxine T-2. Si le grain doit servir à nourrir les animaux, il est recommandé de faire faire un test de détection des mycotoxines (Figures 1 et 2).

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Figure 1. Fusariose de l'épi (gibberella).
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Figure 2. Fusariose de l'épi (gibberella).

Fusariose de l’épi et du grain

Contrairement à Gibberella, Fusarium infecte souvent des grains qui sont dispersés sur l’épi ou que des insectes ou des oiseaux, par exemple, ont endommagés en s'alimentant. L’infection par Fusarium produit une moisissure blanche ou rose ou saumon. Dans la plupart des cas, elle ne provoque pas de fusion de l’enveloppe et de l’épi. On observe des stries blanches ou un rayonnement à la surface de l’épi infecté. De nombreuses espèces de Fusarium peuvent produire ces symptômes, mais la principale espèce qui se trouve en Ontario est Fusarium verticillioides qui produit la fumonisine, une toxine cancérogène pour les humains (Figure 3).

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Fusariose de l'épi et du grain (fusarium).
Figure 3. Fusariose de l'épi et du grain (fusarium).

Pourriture sèche de la tige

Le symptôme caractéristique de l’infection par Stenocarpella maydis est une moisissure blanche qui commence à la base de l’épi et qui peut finir par le couvrir en entier. Sur les spathes, il peut également apparaître de la moisissure dans laquelle sont noyées de petites protubérances noires (des pycnides). Les pycnides sont les organes reproducteurs du champignon, qui produisent de nouvelles spores. Contrairement à Gibberella et à Fusarium, Diplodia ne produit pas de toxines importantes (Figure 4).

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Pourriture sèche de la tige (diplodia).
Figure 4. Pourriture sèche de la tige (diplodia).

Pourriture de l’épi produite par Penicillium

Cette infection produit une moisissure poudreuse verte bleutée claire qui se développe souvent sur la surface des grains ou entre eux. Cependant elle peut produire une décoloration interne de l’embryon (moisissure Penicillium). Les grains infectés peuvent apparaître blanchis ou striés. Ce problème peut être grave si le maïs est entreposé dans un lieu avec un fort taux d’humidité (plus de 18 %). De nombreuses espèces de Penicillium produisent des ochratoxines (Figure 5).

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Pourriture produite par penicillium.
Figure 5. Pourriture produite par penicillium.

Alternaria et cladosporium

Ils produisent une moisissure noire sur l’épi et à la surface des grains. Ils posent des difficultés lorsque la récolte est retardée, en présence de lésions infligées par des insectes ou des oiseaux ou lorsque la gelée a causé la mort prématurée de la récolte. Cladosporium et Alternaria ne produisent aucune toxine connue. La croissance de la moisissure s'arrête immédiatement en anaérobie (absence d’oxygène), si la récolte est entreposée ou ensilée dans de bonnes conditions.

Des quantités de moisissures faibles à presque indétectables au champ peuvent causer d’importants problèmes si elles ne sont pas détectées et si elles se développent dans le produit entreposé. Une bonne identification des diverses formes de moisissure de l’épi est essentielle. En plus de nuire aux rendements, ces champignons produisent des mycotoxines qui se répercutent sur la valeur alimentaire de la récolte, sa qualité marchande et la santé du bétail!