Historiquement, la gestion de maladies ne s'effectuait pas avant que des animaux dans un groupe ne deviennent malades. Ils étaient traités, alors que le reste du groupe était surveillé pour des signes cliniques. Le résultat était soit le rétablissement, partiel ou complet, soit la mort. Peu importe le résultat, il y avait une perte financière pour le producteur. Depuis les dernières années, il y a une évolution dans les idées, soit de la lutte contre la maladie chez l’animal individuel vers la gestion préventive de la santé de toute la population. Ce changement provient d’une sensibilité accrue de l’interaction entre la nutrition, la gestion sanitaire, l’hébergement et l’environnement dans le syndrome de la maladie. Les animaux individuels continueront de tomber malades et devront être traités, mais la perte financière découlant d’une maladie chronique sera plus grande, et la cure plus difficile à mettre en oeuvre.

Une partie intégrale de cette gestion sanitaire est la biosécurité du troupeau. Un troupeau en biosécurité est un troupeau au sein duquel le risque d’introduction de maladies, soit par d’autres ovins d’un certain vecteur indirect, est minime.

À quel point votre troupeau est-il en biosécurité? Avant de dire « très », répondez aux questions suivantes :

  1. À quelle proximité est le prochain troupeau d’ovins? À une certaine distance, à une ferme voisine, de l’autre côté de la clôture? Le plus près vos ovins sont d’un autre troupeau, plus grands sont les risques de transmission d’agents par l’air, particulièrement les virus des voies respiratoires tels que la maedi-visna.
  2. Lorsque vous achetez des animaux de remplacement, les mettez-vous en quarantaine pendant 28 jours? Font-ils l’objet de vaccins, de vermifugation, d’examens pour des parasites externes et pour des signes de maladie clinique? Connaissez-vous l’état de santé du troupeau d’origine? Achetez-vous tous vos animaux de remplacement d’un éleveur ou achetez-vous au moment d’une vente aux enchères de bestiaux?
  3. Les visiteurs représentent toujours un problème. Vous aimez montrer vos ovins, mais avez-vous une procédure standard à l’effet que tous les visiteurs viennent tout d’abord à la maison, chaussent vos bottes et mettent vos combinaisons puis passent dans un pédiluve à l’entrée du parc d’ovins ou de la bergerie de l’extérieur de la barrière de biosécurité?
  4. Qu'en est-il de l’expédition? Avez-vous des bottes et des combinaisons spéciales à porter lorsque vous expédiez des agneaux au marché? Si vous utilisez un camionneur, y a-t-il d’autres ovins dans le camion lorsque les vôtres sont chargés? Est-ce que le camion est propre ou contient-il du fumier lorsqu'il arrive à votre exploitation? Est-ce que le camion s'avance dans le parc à bétail ou chargez-vous les agneaux au bout du passage?
  5. Enterrez-vous vos animaux morts dès que possible ou sont-ils laissés à la clôture arrière pour qu'ils soient mangés par les nécrophages? Les ovins morts encouragent les coyotes; les urubus à tête rouge parcourront des distances considérables à la recherche de charogne.
  6. Qu'en est-il du tas de fumier? Est-il éloigné des ovins? Est-ce que l’écoulement du fumier traverse le parc? Il y a eu des cas où des hémonchus se sont répandus dans l’écoulement provenant du tas de fumier. Épandez-vous votre propre fumier? Si vous faites appel à un entrepreneur, est-ce que l’équipement peut atteindre le tas sans traverser le parc des ovins? Du fumier sur l’équipement pourrait transporter la bactérie de la maladie de Johne.
  7. Les chats sont efficaces dans la lutte contre les rongeurs, mais avez-vous une population stérilisée? Les femelles actives encourageront les mâles des autres fermes à les visiter. Les chatons peuvent être les vecteurs de toxoplasmose jusqu'à l’âge de sept ou huit mois. Couvrez-vous vos cellules à grains afin d’empêcher les animaux de déféquer dans le grain?

La liste peut se poursuivre. Ce sont des facteurs à considérer dans l’évaluation de l’efficacité de la biosécurité du troupeau. Ils comportent tous une raison pour arrêter d’une certaine façon l’introduction de la maladie dans le troupeau.Une fois qu'il est en biosécurité, votre troupeau développera une immunité à la variété de bactéries et de virus qui y sont présents. Il en découlera une performance améliorée puisque que la gestion et la nutrition sont plus efficaces. Les contrôles en matière de biosécurité n'ont pas à être coûteux, l’utilisation d’une approche fondée sur le bon sens peut prévenir l’introduction accidentelle de maladies. Pour l’acheteur de vos animaux, le fait que vous utilisez la biosécurité indique un producteur consciencieux qui tient à son troupeau. Une bonne biosécurité vous offre aussi une tranquillité d’esprit en sachant que le troupeau est bien protégé et répondra à une bonne gestion.