Introduction

Selon le Dr Temple Grandin, éminent spécialiste de la manutention du bétail de la Colorado State University, « C'est souvent lorsque les températures frôlent le point de congélation et que de la pluie ou de la pluie verglaçante pénètre dans le camion que les décès de bovins sont les plus nombreux. »

L'hypothermie survient lorsque la température corporelle tombe en deçà de la température normale. Elle peut être provoquée par une exposition prolongée au froid, lorsque les systèmes destinés à conserver ou à produire de la chaleur ne parviennent pas à contrer la baisse de température. Or, l'animal qui est incapable de surmonter cette baisse de température interne est en proie à une mort certaine.

De nombreux facteurs influencent la température corporelle de l'animal

En voici cinq :

  • l'exercice;
  • l'heure de la journée;
  • la digestion;
  • la consommation d'eau; et
  • la température ambiante.

Lorsque le temps se refroidit, les bovins doivent s'en remettre à leurs propres systèmes de régulation de la chaleur pour freiner les pertes de chaleur par la peau. L'animal se recroqueville alors lorsqu'il est au sol, ses poils se hérissent, ce qui augmente l'indice d'isolation de sa fourrure, et un échange de chaleur s'effectue entre les veines et les artères qui sont proches les unes des autres. Si ces mécanismes ne suffisent pas à maintenir la température corporelle, l'organisme commence alors à produire de la chaleur.

On appelle seuil thermique critique (STC) la température à laquelle commence la production de chaleur. Lorsque les bovins atteignent leur STC, ils grelottent, leur métabolisme s'accélère et libère de l'énergie puisée dans les graisses. Le STC varie selon l'âge, la taille et l'épaisseur de la fourrure de l'animal, la température ambiante ainsi que les conditions de vent et d'humidité.

Le STC d'un bovin doté d'une toison d'épaisseur moyenne est de 0 ° C (32 ° F). L'hiver, quand le pelage de l'animal est épais, le STC peut baisser jusqu'à –7 ° C (20 ° F). Si la toison est mouillée, l'indice d'isolation diminue et le STC augmente à 14 ° C (57 ° F). Une toison aplatie par du fumier ou de la boue ne permet pas non plus à la fourrure de retenir la chaleur produite par l'animal. Sous une température de –1 ° C (30 ° F), un bovin situé à l'arrière d'un camion ou d'une remorque roulant à 80 km/h est exposé, si l'on tient compte du facteur de refroidissement éolien, à une température de –23 ° C (–10 ° F).

Les fluctuations de température de plus de 20 ° C (36 ° F) imposent un stress considérable aux bovins. Le stress dû au froid se trouve amplifié lorsque la toison des bovins est mouillée, ce qui les prive de la valeur isolante de leur robe. Les veaux nouvellement sevrés ont particulièrement besoin d'être protégés des fluctuations d'humidité et de températures excessives. Par temps froid, on réduit les risques de décès en effectuant le transport des bovins les jours secs, car on permet alors à la toison de conserver ses propriétés isolantes. Si le transport doit se faire par temps froid lorsque la chaussée est détrempée, il ne faut pas perdre de vue que les bovins situés à l'arrière du camion deviendront mouillés en cours de transport.

Précautions à prendre avant le transport par temps froid

  • Prévoir amplement de litière, de la paille par exemple, lorsque la température est inférieure à 10 ° C (50 ° F) ; la litière constitue un bon isolant et aide à garder les animaux au chaud et au sec.
  • Enlever la litière mouillée après chaque déplacement pour l'empêcher de geler dans le véhicule.
  • Éviter le surpeuplement, car les animaux n'ont alors pas le loisir de changer de position facilement et sont alors davantage exposés aux engelures.
  • Fermer les ouvertures de ventilation à l'avant du véhicule.
  • Couvrir les plaques de ventilation au plancher, afin de protéger les bovins du froid et des embruns, mais veiller à maintenir une ventilation suffisante en tout temps.

Symptômes de stress dû au froid ou d'inconfort en cours de transport

  • Les bovins mangent la litière disponible.
  • Les écoulements sur la face ou les naseaux sont gelés.
  • Les animaux grelottent.

Tableau 1. Facteurs de refroidissement éolien. Sélectionner la colonne correspondant à la température réelle de l'air (°C) et la rangée correspondant à la vitesse du vent (km/h). Le nombre qui figure à l'intersection de cette colonne et de cette rangée représente le facteur de refroidissement éolien.

Température réelle de l'air (°C)104–1–7–12–18–23
Vitesse du vent (km/h)Facteur de refroidissement éolien
892–3–8–15–21–26
164–2–8–15–22–29–34
242–5–12–21–28–34–41
320–8–16–23–31–37–45
40–1–9–18–26–33–39–48
48–2–11–21–28–36–42–51
56–3–12–21–29–37–44–54
64–3–12–22–29–38–47–56
72–4–13–22–30–39–48–57
80–4–13–23–31–40–48–58

Source : Kansas State University et Livestock Conservation Institute.

Les précautions à prendre et les symptômes de stress dû au froid présentés plus haut ainsi que le tableau des facteurs de refroidissement éolien sont tirés du Code de pratiques recommandées pour les soins et la manipulation des animaux de ferme – Transport et ont été reproduits avec l'autorisation du Conseil de recherches agro-alimentaires du Canada.


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