Pour la majorité des troupeaux commerciaux de vaches-veaux en Ontario, les vêlages ont lieu en mars et en avril. Cette pratique permet d'obtenir des veaux lourds pour les encans d'automne, mais elle peut se révéler non rentable à long terme et la gestion des vêlages à cette période cause souvent de problèmes. Un projet de projet de recherche a donc été mis sur pied en vue d'examiner comment on pouvait changer radicalement la gestion de ces troupeaux en reportant les vêlages en été au lieu de la fin de l'hiver. Le projet a été réalisé à la station de recherche de New Liskeard de l'Université de Guelph. Le troupeau bovin qui a fait l'objet de l'étude a été réparti en deux groupes selon la saison de vêlage (été et hiver), avec une moyenne de 60 vaches par année dans chaque groupe.
 

Le vêlage avait lieu principalement en mars pour le groupe traditionnel, dans des enclos de vêlage d'une section protégée d'une étable ouverte à une extrémité. Ces vaches et ces veaux ont été envoyés au pâturage vers la fin mai, et les veaux ont été sevrés à environ 200 jours, en septembre. Les vêlages d'été ont eu lieu principalement en juillet, au pâturage. Ce groupe est demeuré au pâturage jusqu'à la fin de la saison (généralement la fin septembre) avant d'être logé dans une étable ouverte à une extrémité jusqu'au sevrage à 200 jours, en janvier.

Nos résultats ont démontré que la productivité de l'ensemble du troupeau par femelle était légèrement plus élevée pour le groupe géré de manière traditionnelle. Ce groupe a produit en moyenne des veaux sevrés de 434 livres, par vache, soit 9 lb de plus que pour les vêlages d'été. Les veaux nés en hiver pouvaient atteindre un poids au sevrage nettement plus élevé (551 lb contre 531 lb pour les veaux nés en été). Cet avantage lié au poids a été partiellement réduit par un taux de gestation légèrement plus bas, dans l'ensemble, chez les vaches qui avaient vêlé en hiver.

La productivité des génisses primipares qui avaient vêlé en été fut particulièrement intéressante. Leur productivité a été nettement supérieure à celle des génisses qui avaient vêlé en hiver pour la plupart des caractéristiques. Les génisses ayant vêlé en été présentaient un taux de gestation supérieur, moins de mises bas assistées, et le nombre de veaux sevrés par génisse était plus élevé. Les différences entre les vaches matures des deux groupes étaient faibles pour la plupart des caractéristiques, bien que les vêlages assistés aient été moins fréquents en été.

 

Conclusions à tirer de l'étude

  1. Les mises bas au pâturage sont moins problématiques et requièrent très peu d'intervention humaine; les vaches entrent facilement en relation avec leurs veaux.

  2. La productivité des génisses primipares qui vêlent en été est supérieure à celles qui vêlent en hiver.

  3. L'incidence de maladie chez les nouveau-nés est beaucoup moins importante chez les veaux nés au pâturage en été que les veaux nés à l'intérieur en hiver.

  4. Les vêlages d'été exigent beaucoup moins de frais en matière de litière, de main-d'oeuvre et d'installations que les vêlages d'hiver dans l'étable.

  5. Les poids individuels des veaux sevrés nés l'été sont inférieurs à ceux qui sont nés l'hiver, mais la rentabilité est supérieure dans le cas des vêlages d'été.