Message du ministre

Au fil des jours et des mois qui se sont écoulés depuis ma nomination au poste de ministre responsable de la Stratégie de réduction de la pauvreté, il m’est clairement apparu que la plus grande richesse de l’Ontario réside dans sa population et que son potentiel est illimité.

En tant qu’Ontarien, et dans le cadre de mon travail de ministre, j’ai appris qu’une collectivité ne se résume pas à un groupe d’individus qui résident au même endroit. Vivre dans une collectivité, c’est être lié par un sens mutuel des responsabilités à l’égard des autres, dans la réussite comme dans l’échec.

La réussite ou l’échec de nos voisins nous touche toutes et tous. En plus de partager un sentiment de responsabilité envers les autres, nous avons un réel intérêt à les voir prospérer. Vivre ensemble au sein d’une collectivité, c’est s’engager chaque jour à réaliser cette ambition.

C’est dans ce même esprit d’inclusion, de soutien à la population et d’engagement envers le renforcement des collectivités qu’a été lancée la première mouture de la Stratégie de réduction de la pauvreté en 2008. Près de dix ans après le début de cette importante mission, nous demeurons déterminés à fixer des objectifs, à tirer parti des succès avérés, à partager nos progrès et à encourager des partenariats à l’échelle du gouvernement ou au-delà qui aideront les Ontariennes et les Ontariens à sortir de la pauvreté.

Véritables témoins de son succès, les résultats de la stratégie changent effectivement le quotidien des Ontariennes et des Ontariens qui, avec un peu d’aide, bâtissent aujourd’hui une vie entièrement nouvelle pour leur famille et se construisent un avenir meilleur.

Ainsi, les enfants aux quatre coins de la province ont bénéficié de la création de la Prestation ontarienne pour enfants et de la réforme des services de garde d’enfants et du Programme d’apprentissage des jeunes enfants à temps plein. Grâce à ces soutiens et à d’autres mesures, nous avons réduit la pauvreté infantile de plus de 20 p. 100, ce qui aidera les enfants d’aujourd’hui à réussir leur vie d’adulte demain. Nous sommes conscients qu’il reste du travail à accomplir, mais nous sommes résolument déterminés à poursuivre ces progrès considérables en vue d’atteindre notre objectif de réduire la pauvreté infantile de 25 p. 100 en cinq ans.

Certes, les jeunes continuent de faire face à d’importants obstacles lorsqu’ils approchent et atteignent l’âge adulte. Tenant compte des évolutions du monde professionnel, nous avons, dans le cadre de la stratégie, relié les jeunes Ontariennes et Ontariens et les adultes en âge de travailler à des possibilités d’éducation, d’emploi et de formation, et ainsi contribué à éliminer les entraves à leur réussite.

L’éducation est, à ce titre, un grand pas en avant et, pour la première fois dans l’histoire de la province, 85 p. 100 des jeunes Ontariennes et Ontariens obtiennent désormais leur diplôme d’études secondaires. Il s’agit là d’une étape clé qui offre à ces diplômés et à leurs familles de nouvelles perspectives.

Peu de choses accroissent autant les chances d’une famille que de pouvoir se payer les articles du quotidien. Lorsqu’on est capable de ne plus seulement joindre les deux bouts, mais d’aller véritablement de l’avant, on peut envisager son avenir et celui de sa famille avec beaucoup plus d’optimisme.

Ces améliorations se concrétisent jour après jour pour les familles ontariennes en raison de notre décision d’augmenter le salaire minimum et de l’indexer à l’inflation. Entre 2013 et 2014, les revenus des ménages de la province ont augmenté de 5 p. 100, une amélioration notable pour les familles qui travaillent sans relâche et pour qui chaque dollar est précieux.

À mesure que le salaire minimum augmentera, nous continuerons de chercher de nouveaux moyens de satisfaire les besoins quotidiens des familles de l’Ontario. Je suis convaincu que le nouveau Projet pilote portant sur le revenu de base nous permettra de mieux comprendre les défis auxquels sont confrontées les familles ontariennes et de trouver comment le gouvernement peut améliorer leur vie quotidienne.

L’engagement qui anime nos travaux dans le cadre du Projet pilote portant sur le revenu de base est également à la base de notre Fonds pour les initiatives locales de réduction de la pauvreté. Le Fonds continue de remporter un franc succès, car il part du principe éprouvé que c’est en exploitant la créativité des partenaires locaux, en identifiant des solutions communautaires novatrices et en s’appuyant sur des pratiques exemplaires fondées sur des données probantes que nous pouvons accomplir de réels progrès dans la lutte contre la pauvreté. D’ailleurs, nous progressons déjà.

Au fur et à mesure que nous avançons dans la réalisation de chacun de nos objectifs, nous continuons de fixer des objectifs encore plus ambitieux, comme aider les personnes les plus vulnérables de l’Ontario à sortir de la pauvreté en mettant un terme à l’itinérance chronique d’ici 2025. Comme beaucoup l’ont rappelé, cet objectif exige que nous mettions à profit tous les outils de notre arsenal. Nous en sommes conscients. Mais il en va de notre responsabilité de veiller à ce que chaque personne en Ontario vive dans un endroit sécuritaire.

Notre action doit cibler « chaque personne en Ontario », y compris les Autochtones, non seulement pour ce qui est de mettre fin à l’itinérance chronique, mais aussi pour lutter contre la pauvreté. Il ressort des entretiens que j’ai eus avec les dirigeants, les communautés et les organismes autochtones que nous devons être à l’écoute des différentes sensibilités culturelles pour pouvoir combler les lacunes et éliminer les obstacles propres aux Premières Nations, aux Métis et aux Inuits. Je tiens à remercier les dirigeants autochtones de toute la province de m’avoir accueilli au cours de ce périple. Je compte continuer à avancer à vos côtés afin que nous puissions contribuer le plus possible à améliorer le sort de toutes les Ontariennes et de tous les Ontariens.

Nous savons que notre tâche est loin d’être terminée. Nous continuons de relever de nouveaux défis avec la même ardeur, la même détermination et la même audace que celles qui ont présidé notre première Stratégie de réduction de la pauvreté il y a de cela près d’une décennie. À mesure que nous progressons, nous nous appuierons sur les résultats établis dans le présent rapport et nous continuerons de ne ménager aucun effort pour concrétiser nos ambitions et faire en sorte que chaque Ontarienne et chaque Ontarien ait la possibilité de s’épanouir pleinement.

Je vous prie d’agréer mes salutations les plus cordiales.

Le ministre du Logement et ministre responsable de la Stratégie de réduction de la pauvreté,
L’honorable Chris Ballard

Rompre le cycle pour les enfants et les jeunes

La Stratégie de réduction de la pauvreté est depuis le début ancrée dans la volonté de rompre le cycle de la pauvreté intergénérationnelle en soutenant les enfants et les jeunes. Lorsqu’ils ont la possibilité d’apprendre, de grandir et de recevoir une éducation, les enfants peuvent également intégrer le marché du travail et sortir de la pauvreté. C’est pourquoi nous poursuivons nos investissements en faveur de programmes visant à permettre à tous les enfants de l’Ontario de prendre le meilleur départ possible dans la vie.

Progrès réalisés

Cette année encore, l’Ontario s’est attaché à fournir des services de soutien pour aider les enfants à s’épanouir de la naissance jusqu’au début de l’âge adulte. À ce titre, la province a notamment investi dans des options abordables de services de garde d’enfants, dans des occasions d’apprentissage préscolaire de qualité et dans des études postsecondaires accessibles. Ensemble, ces investissements créent un réseau de soutiens qui éloigne les enfants de la pauvreté.

Assurer une base stable aux familles

Lorsqu’un enfant naît, le gouvernement aide sa famille à disposer du soutien financier nécessaire pour gérer les coûts croissants qu’implique d’élever un enfant. Nous continuons d’investir dans la Prestation ontarienne pour enfants (POE). Les prestations mensuelles pour les enfants âgés de moins de 18 ans ont plus que doublé depuis 2008, et le montant annuel maximum de la POE s’élève actuellement à 1 356 dollars par enfant.

En juillet 2016, nous avons salué la décision du gouvernement fédéral d’investir dans les enfants et la famille dans le cadre de l’Allocation canadienne pour enfants (ACE), qui vient compléter la POE et d’autres soutiens. L’Ontario s’est assuré que les familles bénéficient pleinement de l’ACE sans incidence sur leurs prestations d’aide sociale.

En outre, à compter de 2017, les pensions alimentaires pour enfants ne seront plus prises en compte dans le calcul des prestations d’aide sociale, ce qui permettra d’accroître le revenu des familles qui reçoivent à la fois des prestations d’aide sociale et des pensions alimentaires pour enfants. Cette exonération totale permettra d’augmenter le revenu mensuel de près de 19 000 familles, dont la plupart sont monoparentales.

Apporter un soutien au cours de la petite enfance

Notre gouvernement continue de veiller à ce que les soutiens adéquats soient en place pour aider les enfants à prendre le meilleur départ dans la vie et relier leurs parents à des ressources communautaires qui faciliteront leur rôle parental.

En février 2016, le gouvernement a annoncé un plan visant à moderniser le système actuel des programmes et centres de développement de la petite enfance en vue de créer les centres de l’Ontario pour la petite enfance et la famille. L’accès à ce nouveau réseau de centres sera gratuit pour les enfants jusqu’à 6 ans et leurs parents et fournisseurs de soins. Ils seront faciles d’accès et construits suivant un modèle où les services locaux collaborent pour répondre aux besoins des enfants et des familles. Par conséquent, les centres de l’Ontario pour la petite enfance et la famille favoriseront l’apprentissage et le développement de la petite enfance et offriront aux parents et aux fournisseurs de soins la possibilité de participer à la vie de leur collectivité.

Des travaux sont en cours dans les collectivités de l’Ontario pour ouvrir les centres de l’Ontario pour la petite enfance et la famille d’ici 2018.

Jeter les bases de l’apprentissage

Chaque année, environ 260 000 enfants âgés de quatre et cinq ans bénéficient d’un enseignement public, centré sur leur personne et adapté aux différents stades de leur développement tout au long de la journée scolaire. Le Programme d’apprentissage des jeunes enfants à temps plein (PAJETP) établit des bases d’apprentissage solides, le tout dans un environnement sécuritaire, attentif et axé sur le jeu. Le PAJETP favorise l’épanouissement physique, social, affectif et cognitif des enfants afin de s’assurer que tous les enfants, quel que soit leur milieu socioéconomique, prennent le meilleur départ dans la vie.

L’année scolaire 2016-2017 constitue la troisième année de pleine mise en œuvre du PAJETP en Ontario et la septième année du programme dans son ensemble. À ce jour, plus d’un million d’enfants ont bénéficié de l’éducation de qualité offerte par le PAJETP. Parallèlement, le PAJETP facilite la participation des parents à la vie active, dans la mesure où il remplace les services de garde tout au long de la journée scolaire.

Aider les enfants et les jeunes à réussir à l’école

Lorsque les enfants sont à l’école, il est important qu’ils disposent des bons soutiens pour réussir. C’est pourquoi l’Ontario investit chaque année 32,3 millions de dollars dans le Programme de bonne nutrition des élèves. Le programme permet d’offrir des repas et des collations santé à plus de 896 000 enfants et jeunes au cours de l’année scolaire. Le programme sert également des repas aux enfants et aux jeunes dans 63 collectivités des Premières Nations.

Les données empiriques montrent que les programmes de nutrition peuvent avoir un impact positif sur l’apprentissage des élèves en ce qu’ils améliorent l’assiduité et l’attention dans la salle de classe. Le Programme de bonne nutrition des élèves favorise également l’inclusion sociale en créant un espace où les élèves peuvent partager des repas avec leurs camarades de classe et les bénévoles de la communauté.

Nourrir des amitiés autour d’un bon repas

En ma qualité de coordonnatrice du développement communautaire auprès du Programme alimentaire à l’intention des étudiants de la Croix-Rouge et en tant que parent bénévole, je passe beaucoup de temps à l’école. J’aime connaître l’avis des enfants et des jeunes sur la nourriture. Je repense souvent à cette élève de six ans qui m’a dit un jour : « J’adore les crêpes au petit-déjeuner, mais ma grand-mère n’a pas l’argent pour en acheter ». Elle a la possibilité de manger des crêpes à l’école toutes les deux semaines. Et ça, ça compte.

En plus de servir des repas nutritifs, les programmes alimentaires à l’intention des élèves créent un climat communautaire à l’école. Un jour, dans une école secondaire où les élèves peuvent faire leur propre cuisine, j’ai été invitée à déguster une pizza aux fraises et au poulet. Le jeune chef était fier de son travail, malgré les taquineries de ses camarades. Je me suis assise au milieu des élèves et des enseignants, j’ai pris mon courage à deux mains et j’ai avalé une bouchée. Je me suis alors exclamée : « C’est la meilleure pizza que j’ai jamais goûtée! » Les félicitations et les éclats de rire fusaient dans la salle. Nous n’étions plus des élèves, des enseignants ou des invités. Nous étions simplement des gens qui savouraient un repas ensemble.

Maggie Vaughan, coordonnatrice du développement communautaire auprès du Programme alimentaire à l’intention des étudiants de la Croix-Rouge, Timmins (Ontario)

Accroître l’accès à l’enseignement postsecondaire

Le lien entre l’obtention du diplôme d’études postsecondaires et l’accès à un emploi n’a jamais été aussi clair : 65,9 p. 100 des emplois créés par la croissance économique au cours des dix prochaines années exigeront une formation postsecondaire.footnote 1 Bien qu’aujourd’hui les jeunes de l’Ontario n’aient jamais été aussi nombreux à terminer leurs études secondaires, nous savons que le taux de participation aux études postsecondaires est beaucoup plus bas chez les jeunes issus de familles à faible revenu que chez leurs homologues de familles à revenu moyen ou élevé. C’est pourquoi, en 2016, l’Ontario a annoncé des améliorations au Régime d’aide financière aux étudiantes et étudiants de l’Ontario (RAFEO). Ces améliorations en plusieurs étapes visent à éliminer les obstacles financiers et non financiers qui empêchent les jeunes issus de familles à faible revenu d’accéder aux études postsecondaires.

Au cours de la première phase de cette transformation, l’Ontario regroupera de nombreuses subventions provinciales en une nouvelle subvention unique et immédiate. De plus, les plafonds d’aide hebdomadaires de l’Ontario seront augmentés afin d’aider les étudiantes et étudiants à obtenir l’appui dont ils ont besoin pour réussir tout au long de l’année scolaire.

Seulement 38 p. 100 des jeunes âgés de 18 à 21 ans issus de familles dont le revenu annuel est compris entre 20 000 et 30 000 dollars suivent des études postsecondaires, contre 77 p. 100 des jeunes issus de familles ayant un revenu annuel supérieur à 180 000 dollars.

Situation actuelle

En 2014-2015, une personne ayant suivi quatre d’années d’études à l’université avait en moyenne une dette de 23 210 dollars à rembourser au RAFEO.

Mise en œuvre en 2017-2018 du nouveau RAFEO

Les étudiants admissibles dont les parents gagnent moins de 50 000 dollars par année recevront toute l’aide de l’Ontario sous la forme d’une subvention, ce qui éliminera les dettes d’étudiant envers la province.

Actions futures

Dans l’immédiat, nous comptons tabler sur la dynamique et la réussite des programmes visant les enfants, les jeunes et leurs familles, en menant notamment les actions suivantes :

  • créer 100 000 places en garderie agréée pour les poupons, les bambins et les enfants d’âge préscolaire au cours des cinq prochaines années, à compter de 2017;
  • collaborer avec le gouvernement fédéral à l’élaboration d’un Cadre national pour l’apprentissage et la garde des jeunes enfants;
  • établir un cadre stratégique en faveur du développement durant les années intermédiaires, qui soit fondé sur des données probantes, afin de favoriser l’épanouissement des enfants âgés de 6 à 12 ans, et lancer une Stratégie ontarienne de soutien durant les années intermédiaires à l’été 2017;
  • mettre en œuvre la deuxième phase de la transformation du RAFEO, qui rendra les droits de scolarité plus transparents lorsque les étudiantes et étudiants demandent à s’inscrire au collège et à l’université.

Nous savons que nous pouvons, à long terme, améliorer davantage la qualité de l’enfance en Ontario. Nous savons que les investissements transversaux dans les soutiens du revenu sont efficaces, et nous avons les résultats pour le prouver. Nos investissements nous ont aidés à sortir 20,6 p. 100 des enfants de la pauvreté. À mesure que nos partenaires fédéraux aligneront leurs programmes sur les nôtres, nous continuerons de tirer parti de nos investissements et de maximiser notre impact. Ensemble, nous donnerons aux parents et aux familles toutes les occasions possibles d’aider leurs enfants à s’épanouir pleinement.

Rompre le cycle de la pauvreté pour les enfants et les jeunes : notre impact en 2016

Assurer une base stable aux familles

  • À compter de 2017, les pensions alimentaires pour enfants ne seront plus prises en compte dans le calcul des prestations d’aide sociale, ce qui permettra d’augmenter les revenus de près de 19 000 familles, dont la plupart sont monoparentales.

Apporter un soutien au cours de la petite enfance

  • Nous sommes en voie d’établir les centres de l’Ontario pour la petite enfance et la famille d’ici à 2018.

Jeter les bases de l’apprentissage

  • Grâce à la mise en œuvre du Programme d’apprentissage des jeunes enfants à temps plein, nous avons permis aux familles d’économiser jusqu’à 6 500 dollars par enfant et par année en frais de garde d’enfants.

Aider les enfants et les jeunes à réussir à l’école

  • Nous avons mis en œuvre le Programme de bonne nutrition des élèves des Premières Nations dans plus de 120 établissements scolaires de 63 collectivités des Premières Nations, servant environ 11 000 enfants et jeunes.

Accroître l’accès à l’enseignement postsecondaire

  • En mettant en œuvre la Subvention ontarienne d’études, nous assurerons la gratuité des droits de scolarité pour plus de 250 000 étudiantes et étudiants admissibles à faible et moyen revenu à compter de l’année scolaire 2017-2018.

Favoriser l’emploi et la sécurité du revenu

Un bon revenu permet de vivre dans la dignité, tandis qu’un emploi stable apporte la confiance nécessaire pour continuer à aller de l’avant et relie les gens à leurs collectivités. Pourtant, un trop grand nombre d’Ontariennes et d’Ontariens ayant les capacités, les compétences et le désir de travailler sont exclus du monde du travail, un problème qui touche particulièrement les jeunes et les personnes handicapées. C’est pourquoi l’Ontario s’est engagé, d’une part, à renforcer l’économie pour stimuler la création d’emplois et, d’autre part, à investir dans des initiatives qui relient les gens aux possibilités d’emploi et augmentent les revenus des ménages.

Progrès réalisés

Comme les voies d’accès à l’emploi ne sont pas toujours faciles, nous renforçons cette année les programmes de formation et d’expérience professionnelle destinés aux jeunes et nous modernisons les mesures de soutien à l’emploi et à la formation pour rendre ces voies plus claires. Nous mettons également à profit nos partenariats avec les milieux d’affaires afin de mieux relier les Ontariennes et les Ontariens aux possibilités d’emploi et de s’assurer que les entreprises disposent de la main-d’œuvre qualifiée dont elles ont besoin pour réussir.

Jeter les bases qui permettront aux Ontariennes et aux Ontariens de participer à l’économie et à la vie communautaire

L’Ontario investit dans des programmes de soutien du revenu qui offrent une base solide aux personnes et aux familles à faible revenu pour qu’elles puissent participer à l’économie et à la vie communautaire de la province.

Depuis 2003, le salaire minimum provincial a augmenté de 66 p. 100. En 2014, le gouvernement a relevé le salaire minimum de 10,25 dollars à 11,00 dollars et l’a indexé à l’inflation annuelle à compter de 2015. Au 1er octobre 2016, le salaire minimum en Ontario s’élevait à 11,40 dollars, contre 10,25 dollars en 2013. Grâce à l’augmentation du salaire minimum, les travailleurs à temps plein qui perçoivent le salaire minimum dans la province gagnent 2 242 dollars de plus par année qu’il y a trois ans. Grâce à nos progrès et à l’augmentation de l’aide fédérale, un père ou une mère célibataire avec deux enfants (âgés de 9 et 10 ans) et travaillant à temps plein au salaire minimum avait, en 2016, un revenu total annualisé de 38 728 dollars (avant impôt), contre moins de 20 000 dollars en 2003.

Au cours des dernières années, nous avons également progressé dans l’amélioration du système d’aide sociale en mettant en œuvre des mesures initiales importantes pour améliorer les revenus, promouvoir de meilleurs résultats en matière d’emploi et accroître l’équité. Notre gouvernement a relevé les taux de l’aide sociale au cours de 12 des 13 dernières années. L’Ontario a augmenté les taux d’aide sociale d’un peu plus de 20 p. 100 pour les familles qui bénéficient du programme Ontario au travail et pour les personnes handicapées bénéficiaires du Programme POSPH, et de 33,8 p. 100 pour les adultes célibataires sans enfant qui reçoivent des prestations du programme Ontario au travail. Par rapport à 2012, un adulte célibataire sans enfant touche 100 dollars de plus par mois dans le cadre du programme Ontario au travail. Par ailleurs, nous avons simplifié le processus de demande du POSPH pour les personnes jugées admissibles aux services destinés aux adultes ayant une déficience intellectuelle financés par le ministère.

L’aide sociale contribue à stabiliser les revenus, mais ce n’est qu’un aspect de la sécurité du revenu. Bien que nous continuions d’améliorer nos programmes d’aide sociale en augmentant les taux, en apportant d’importants changements à l’aide sociale et en adoptant des mesures ciblées dans le cadre de la Stratégie de réduction de la pauvreté, de nombreuses personnes vivent toujours dans la pauvreté en Ontario. L’insécurité inhérente au travail précaire peut causer beaucoup de stress chez les personnes et les familles, indépendamment de leur niveau de revenu, et avoir des répercussions à plus long terme sur la santé mentale.

Nous souhaitons mettre à l’essai une nouvelle approche pour améliorer la santé et le bien-être des personnes à faible revenu. C’est pourquoi, en juin 2016, l’Ontario a demandé à l’honorable Hugh Segal des conseils sur la façon de concevoir et de mettre en œuvre un revenu de base en Ontario. M. Segal a présenté un document de travail intitulé À la recherche d’une meilleure solution : Projet pilote portant sur le revenu de base en Ontario, que nous avons pris comme point de départ pour mener une série de consultations auprès des Ontariennes et des Ontariens.

Nous avons sollicité l’avis de personnes provenant de l’ensemble de la province, notamment de celles ayant vécu la pauvreté, de municipalités, d’experts, d’universitaires et du grand public. Nous collaborons également avec des partenaires autochtones afin d’impliquer les communautés des Premières Nations, les Autochtones vivant en milieu urbain, les Métis et les Inuits d’une manière respectueuse de leurs particularités culturelles.

Forts de ces commentaires, l’Ontario mettra en place un Projet pilote portant sur le revenu de base qui mettra à l’essai un modèle fondé sur des données probantes visant à améliorer les perspectives de santé, d’emploi et de logement de la population ontarienne.

Le projet pilote constituera une étude importante qui s’inscrira dans la complémentarité de certains éléments majeurs de la Stratégie ontarienne de réduction de la pauvreté. Les enseignements du Projet pilote portant sur le revenu de base orienteront la réforme à plus long terme de la sécurité du revenu par l’intermédiaire du Groupe de travail sur la réforme en matière de sécurité du revenu. En s’appuyant sur la mobilisation des communautés des Premières Nations et des partenaires autochtones, le groupe de travail élaborera un plan pluriannuel visant notamment une vaste réforme du système de sécurité du revenu.

Bâtir la main-d’œuvre de demain

Ce gouvernement a engagé diverses mesures pour aider les Ontariennes et les Ontariens à trouver un emploi. L’une de ces mesures comprend l’élaboration d’une Stratégie d’emploi pour les personnes handicapées.

Faisant fond sur les conseils formulés par le Conseil de partenariat pour les perspectives d’emploi des personnes handicapées, la stratégie contribuera à relier un plus grand nombre de personnes handicapées à des possibilités d’emploi et un plus grand nombre plus d’entreprises à un bassin de main-d’œuvre talentueux. Cette initiative conçue en Ontario se veut exhaustive et offrira une meilleure expérience de service en simplifiant l’accès à des services d’emploi et de formation qui tiennent compte des divers besoins et objectifs d’une personne. Les employeurs seront également appelés à participer activement à l’élimination des obstacles auxquels sont confrontées les personnes handicapées et à la promotion de lieux de travail inclusifs.

La Stratégie d’emploi pour les jeunes est une autre initiative qui aide les Ontariennes et les Ontariens à trouver un emploi.

Dans le cadre de la stratégie et de l’actuel Projet de renouvellement des services d’emploi et de formation, l’Ontario a lancé en 2016 un nouveau programme d’emploi pour les jeunes : le Programme d’orientation en matière d’emploi pour les jeunes. Ce programme aide les jeunes à planifier leur carrière, à se préparer au marché du travail et à intégrer un emploi en leur donnant accès à de l’information et à des ressources non intensives en matière d’emploi et de carrière (p. ex. gestion de carrière, exploration de carrière, recherche d’emploi).

Le Programme d’orientation en matière d’emploi pour les jeunes vient compléter le lancement, en automne 2015, du Programme d’accès à l’emploi pour les jeunes, lequel propose des possibilités d’emploi pendant l’été, à temps partiel et après les cours aux élèves du secondaire âgés de 15 à 18 ans qui rencontrent des obstacles plus importants et plus complexes que leurs camarades. Le Programme d’accès aux emplois d’été pour les jeunes, lancé en avril 2016, cible les élèves du secondaire qui vivent des situations difficiles et qui risquent d’avoir des difficultés à intégrer le monde du travail.

Outre ces programmes pour les jeunes, les Services d’emploi d’Emploi Ontario sont également offerts aux clients de tous âges, y compris aux jeunes qui rencontrent des obstacles à l’emploi et qui gagneraient à recevoir des services de soutien.

Cette panoplie de programmes permet aux jeunes d’obtenir la formation et l’expérience dont ils ont besoin pour réaliser tout leur potentiel.

Donner aux néo-Ontariennes et aux néo-Ontariens la capacité de réaliser leur plein potentiel

Au Mennonite New Life Centre, nous nous efforçons de donner à nos clients deux choses : de l’espoir et les moyens de prendre leur vie en main.

Nos clients sont des femmes et des hommes immigrants qui font face à de multiples obstacles à l’emploi, y compris des obstacles à la santé mentale comme le stress, l’anxiété, la dépression et les traumatismes. Ils ont du mal à trouver un emploi gratifiant et permanent. L’objectif de notre programme HOPES est de leur fournir les outils et le soutien nécessaires pour atteindre leurs objectifs.

Au cours de la première phase du programme, les participants apprennent à gérer le choc culturel, à réduire leur stress et à reprendre espoir. Dans la deuxième phase, ils renforcent leurs capacités par la connaissance de soi et un plan d’action ciblé. Lors de la troisième phase, ils élaborent une stratégie et travaillent avec un formateur qui les guide dans la réalisation de leurs objectifs et les aide à réfléchir et à agir de façon stratégique. Ils gagnent en confiance en sachant qu’ils ne sont pas seuls au cours de cette expérience.

Bien que nous en soyons encore à notre première année, certains participants occupent déjà des emplois intéressants et d’autres sont en voie d’atteindre leurs objectifs à court terme, comme acquérir les compétences nécessaires à la réalisation de leur plan d’action et à l’obtention d’un emploi.

Il y a bien sûr des défis à relever. Il peut être difficile d’appuyer les personnes qui se sentent frustrées depuis longtemps à force d’avoir essayé de surmonter les obstacles à l’emploi. Il faut parfois beaucoup de travail pour les motiver et les aider à accepter l’idée que, oui, elles peuvent obtenir un emploi et atteindre leurs objectifs!

Dans l’ensemble, nous avons reçu de nombreux commentaires très positifs et nous sommes ravis de poursuivre ce programme dans les années à venir.

Tracy Docheff, coordonnatrice de la liaison et des communications, Mennonite New Life Centre de Toronto

Investir dans des infrastructures qui profitent aux collectivités

La déclaration portant sur les avantages communautaires, récemment annoncée, aidera les personnes issues de communautés défavorisées le long de la ligne transurbaine de train léger sur rail (TLR) Eglinton Crosstown de Toronto à trouver des emplois dans le secteur de la construction dans le cadre du plus important projet de transport en commun au Canada. L’entente conclue avec des organismes gouvernementaux, des entreprises, des syndicats et la collectivité locale prévoit que 10 p. 100 de toutes les heures de travail spécialisé et général nécessaires au projet seront réservées aux apprentis et aux compagnons qui vivent le long de la ligne transurbaine et qui ont du mal à trouver un emploi. Cette précieuse expérience leur donnera la possibilité de faire carrière dans le secteur de la construction.

Le gouvernement collabore également avec la Ville de Toronto à l’élaboration du Projet d’emploi dans la construction, qui mettra à l’essai un modèle simplifié et harmonisé de soutien, d’orientation et d’accès à des services d’emploi. Grâce au Projet d’emploi dans la construction, l’Ontario et Toronto disposeront d’un bassin fiable de candidats appropriés et bien préparés aux occasions d’apprentissage.

Ce travail s’inscrit dans l’engagement que nous avons pris dans le plan Réaliser notre potentiel d’étudier comment tirer parti des investissements en matière de développement économique, d’infrastructure, de compétences et de formation, dans le but de produire des effets bénéfiques pour certaines populations menacées par la pauvreté.

Aider les entreprises à améliorer leurs relations avec le marché du travail

Afin de favoriser un changement durable, notre gouvernement s’efforce d’accélérer la croissance du secteur des entreprises sociales avec le lancement de la Stratégie de l’Ontario pour l’entrepreneuriat social pour 2016-2021. Partout dans la province, les entreprises sociales réduisent la pauvreté, protègent l’environnement et bâtissent des collectivités plus fortes, et ce, tout en créant des emplois, en augmentant les revenus et en attirant des capitaux d’investissement.

L’Ontario compte près de 10 000 entreprises sociales et environ 45 p. 100 des entreprises sociales sans but lucratif visent la réduction de la pauvreté. Comme il s’agit d’un secteur émergent, les entreprises sociales rencontrent souvent des difficultés d’accès aux capitaux et au soutien dont elles ont besoin pour se développer. C’est pourquoi le Fonds pour les projets pilotes d’entrepreneuriat social de l’Ontario octroie des ressources par l’entremise d’organismes communautaires sans but lucratif dans le but d’aider les entreprises sociales à prospérer.

La province a également lancé un Programme de réduction des taux d’intérêt, doté d’un budget de 4 millions de dollars. Fruit d’un partenariat entre le gouvernement de l’Ontario et les principales banques et caisses populaires, le programme vise à aider les entreprises ontariennes à se développer en recrutant des personnes confrontées à des obstacles à l’emploi, comme les personnes handicapées, les nouveaux arrivants au Canada et les Autochtones. Les petites et moyennes entreprises participantes bénéficieront d’une réduction de 1 p. 100 de leur taux d’intérêt sur un prêt ou une marge de crédit sans intérêt pendant six mois (sous la forme d’un rabais) pour chaque personne qu’elles embauchent. Les entreprises peuvent travailler avec des organismes comme le YMCA/YWCA, PATH Employment Services et Specialisterne Canada pour évaluer leurs besoins en matière de recrutement et présélectionner des candidats. Lancé en avril 2016, le programme devrait aider jusqu’à 1 100 personnes confrontées à des obstacles à l’emploi à décrocher un poste.

Le programme Microfinancement destiné aux femmes de l’Ontario vise à aider les femmes à faible revenu à monter et à développer leur propre entreprise. Depuis 2012, le programme offre une formation en entrepreneuriat et en littératie financière à plus de 1 750 femmes à faible revenu. Ces dernières acquièrent ainsi des compétences professionnelles ainsi que les aptitudes nécessaires pour démarrer et exploiter une entreprise. Ce programme n’est que l’un des nombreux programmes dans lesquels le gouvernement investit pour contribuer à améliorer les revenus et promouvoir l’indépendance économique des femmes aux quatre coins de la province.

Donner aux Ontariennes et aux Ontariens un coup de pouce pour intégrer le marché du travail

Furniture Bank est une entreprise sociale qui recueille des meubles usagés dans la collectivité et les distribue à des familles dans le besoin. En plus d’aider les familles à se remettre sur pied, nous utilisons également le financement du Fonds pour les projets pilotes d’entrepreneuriat social de l’Ontario (distribué par l’entremise de LIFT Philanthropy Partners) pour mettre en œuvre notre programme d’emploi LegUp.

Le programme LegUp aide les personnes qui rencontrent de multiples obstacles à l’emploi à intégrer ou réintégrer le monde du travail. Il leur permet de renforcer leur confiance en soi et d’acquérir les compétences nécessaires pour trouver un emploi intéressant et durable et atteindre une stabilité financière. Dans le cadre de notre programme, nous formons 25 à 30 personnes par an. Melanie est l’une d’entre elles.

Membre de la Première Nation de Pinaymootang, Melanie est venue à Furniture Bank et a trouvé un poste dans notre atelier de réparation. « Je me sens maintenant plus à l’aise avec chacune des étapes à réaliser, et je pense que je vais gagner en efficacité et en rapidité au fil du temps », explique Melanie. « Les encouragements de l’équipe de Furniture Bank et le caractère exceptionnel de l’espace de travail m’ont réellement permis de perfectionner mes compétences. »

À mesure que Furniture Bank se développe, notre objectif est d’aider encore plus de personnes à connaître une stabilité permanente et à contribuer activement à la vie de leur collectivité. Nous visons non seulement à accroître nos moyens d’agir, mais aussi à renforcer l’incidence du programme LegUp en proposant un programme élargi de formation pour l’acquisition de compétences générales et techniques.

Dan Kershaw, directeur général de Furniture Bank

Actions futures

L’Ontario a posé des assises solides en matière de soutien du revenu et de l’emploi. Grâce à nos progrès et à l’appui du gouvernement fédéral, un père ou une mère célibataire avec deux enfants (âgés de 9 et 10 ans) et travaillant à temps plein au salaire minimum avait, en 2016, un revenu total annualisé de 38 728 dollars (avant impôt), contre moins de 20 000 dollars en 2003. Notre gouvernement se réjouit de pouvoir mettre à profit les progrès réalisés afin de relier les Ontariennes et les Ontariens aux possibilités d’emploi et aux soutiens du revenu qui leur permettront de participer pleinement à la vie de leur collectivité et à la vie économique. À ce titre, nous comptons :

  • élaborer un plan pour mettre en œuvre les recommandations du Comité d’experts pour le développement d’une main-d’œuvre hautement qualifiée, et notamment lancer une première série de projets pilotes en faveur de tous les Ontariens et Ontariennes, y compris les personnes sous-représentées dans la population active;
  • lancer la Stratégie d’emploi pour les personnes handicapées et mettre en œuvre un certain nombre d’initiatives visant à améliorer les possibilités d’emploi et les résultats des personnes handicapées;
  • examiner le rapport sur les modifications possibles à la Loi de 1995 sur les relations de travail et à la Loi de 2000 sur les normes d’emploi, dans le cadre de l’Examen portant sur l’évolution des milieux de travail;
  • appuyer le gouvernement fédéral en vue de l’augmentation prochaine de la Prestation fiscale pour le revenu de travail, qui permettra aux travailleurs à faible revenu de compenser leurs cotisations au Régime de pensions du Canada;
  • déposer des règlements qui réduisent le coût des prêts sur salaire pour mieux protéger les consommateurs qui utilisent des services financiers non traditionnels à coût élevé et les consommateurs qui ont des dettes en recouvrement.

Nous savons que nous pouvons faire davantage pour exploiter à l’avenir l’immense potentiel de la population ontarienne. Nous devons faire preuve d’audace, investir dans des initiatives qui remettent en cause nos systèmes actuels et examiner de près la façon dont nous fournissons des services de soutien du revenu et d’emploi sur le terrain. C’est grâce à cette hardiesse que l’Ontario confortera sa position de chef de file en matière de soutien du revenu et de l’emploi.

Favoriser l’emploi et la sécurité du revenu : notre impact en 2016

Jeter les bases qui favoriseront la participation à l’économie et à la vie communautaire

  • Nous avons augmenté le salaire minimum général pour la troisième année consécutive, de sorte que les travailleurs à temps plein qui perçoivent le salaire minimum dans la province gagnent 2 242 dollars de plus par année qu’il y a trois ans.

Bâtir la main-d’œuvre de demain

  • Nous avons mis en œuvre une nouvelle série de programmes pour l’emploi des jeunes : le Programme d’accès à l’emploi pour les jeunes, le Programme d’accès aux emplois d’été pour les jeunes et le Programme d’orientation en matière d’emploi pour les jeunes, afin que les jeunes puissent accéder aux services et aux soutiens dont ils ont besoin pour obtenir un emploi gratifiant et réussir sur le marché du travail.
  • Nous avons élaboré une Stratégie d’emploi pour les personnes handicapées afin d’améliorer les possibilités d’emploi et les résultats des personnes handicapées.

Investir dans des infrastructures qui profitent aux collectivités

  • Nous avons fait en sorte que 10 p. 100 de toutes les heures de travail spécialisé et général nécessaires au projet de train léger sur rail Eglinton Crosstown soient réservées aux apprentis et aux compagnons qui vivent le long de la ligne transurbaine et qui ont du mal à trouver un emploi.

Favoriser le développement des entreprises pour soutenir les personnes les plus menacées par la pauvreté

  • Nous aidons jusqu’à 1 100 personnes confrontées à des obstacles à l’emploi à décrocher un poste grâce au Programme de réduction des taux d’intérêt.
  • Depuis 2012, plus de 1 750 femmes ont reçu une formation et des soutiens en matière d’entrepreneuriat dans le cadre du programme Microfinancement destiné aux femmes de l’Ontario.

Mettre fin à l’itinérance chronique en Ontario

Le rapport du Comité consultatif d’experts pour la prévention de l’itinérance nous a appris qu’un chez-soi n’est pas qu’un simple toit au-dessus de la tête. Pour les Ontariennes et les Ontariens, un chez-soi est un espace stable, sécuritaire, abordable et relié à la collectivité et, parfois, à des soutiens supplémentaires. Pour aider un plus grand nombre de personnes dans la province à avoir un chez-soi, nous modifions actuellement le système de logement et ses modalités d’accès par les Ontariennes et les Ontariens. Nous étudions les situations communes à l’ensemble de la province et propres à chaque collectivité qui contribuent à l’itinérance, et nous avons lancé des investissements dans des soutiens intégrés. Nous nous sommes par ailleurs engagés à réaliser des progrès en nous fixant l’objectif ambitieux d’éliminer l’itinérance chronique d’ici à 2025.

Progrès réalisés

Cette année, afin d’atteindre notre objectif en matière d’itinérance chronique, nous avons réfléchi aux leçons à tirer et mis à jour nos approches en matière de soutien au logement et de lutte contre l’itinérance. Grâce aux investissements que nous réalisons actuellement dans les collectivités de l’Ontario, nous élargissons l’accès au logement et intégrons le logement à des services supplémentaires afin d’aider les personnes à obtenir un logement et à conserver leur chez-soi.

Élargir l’accès à des logements abordables, à des logements de transition et à des logements avec services de soutien

Pour prévenir et éliminer l’itinérance, il convient en premier lieu de s’assurer que tous les citoyens ont la possibilité de vivre dans un logement qu’ils peuvent se payer. Face à l’évolution du marché du logement, notre gouvernement a réitéré en 2016 son engagement à investir dans le logement abordable dans le cadre de la mise à jour de la Stratégie à long terme de logement abordable (SLTLA). Cette mise à jour, qui s’inscrit dans la réorganisation à long terme du système ontarien de logement et de lutte contre l’itinérance, vise à :

  • assurer une offre durable de logements publics et privés;
  • favoriser un système équitable d’aides au logement;
  • promouvoir des services de soutien coordonnés et accessibles;
  • encourager l’utilisation efficace des données probantes et des pratiques exemplaires pour guider l’élaboration de politiques et de programmes ainsi que pour définir les résultats attendus et mesurer leur atteinte.

Une fois que les citoyens accèdent à un logement, ils peuvent avoir besoin d’aide pour le conserver. C’est pourquoi, dans le cadre de la mise à jour 2016 de la SLTLA, le gouvernement a engagé jusqu’à 100 millions de dollars en fonds de fonctionnement pour financer des allocations de logement et des services de soutien destinés à aider jusqu’à 4 000 familles et particuliers dans de nouveaux logements avec services de soutien. Les logements avec services de soutien apportent stabilité et autonomie dans un cadre communautaire. À long terme, les fonds d’immobilisations de la SLTLA appuieront la construction d’au maximum 1 500 nouveaux logements avec services de soutien.

Le 8 décembre 2016, la Loi de 2016 sur la promotion du logement abordable a reçu la sanction royale. La Loi améliorera l’accès à des logements adéquats et abordables et modernisera le système de logements sociaux. Elle prévoit notamment les dispositions suivantes :

  • Elle permet aux municipalités de mettre en œuvre un zonage d’inclusion, qui exige l’inclusion de logements abordables dans les nouveaux projets d’aménagement résidentiel.
  • Elle fait en sorte que les logements accessoires situés au sein de nouveaux logements, comme des appartements aménagés au-dessus d’un garage ou en sous-sol, soient moins chers à construire, en les exonérant des redevances d’aménagement. Les logements accessoires constituent une source possible de logements locatifs abordables et permettent aux propriétaires de gagner un revenu supplémentaire.
  • Elle donne aux gestionnaires de services locaux plus de choix pour administrer et offrir des programmes et des services de logement social afin de réduire les listes d’attente et de faciliter l’accès des Ontariennes et des Ontariens à un éventail d’options de logement.
  • Elle recueille des données pour mesurer les progrès accomplis en vue de notre objectif consistant à mettre fin à l’itinérance chronique d’ici à 2025 grâce à un recensement local des personnes itinérantes dans chaque collectivité.

Offrir aux Ontariennes et aux Ontariens un logement propice à l’épanouissement

Originaire d’Owen Sound, en Ontario, Rheal a séjourné dans le service de santé mentale de l’Hôpital de Sault-Sainte-Marie pendant un an. L’hôpital a essayé à plusieurs reprises de le faire sortir pour qu’il vive de manière autonome, mais ses besoins en matière de santé mentale n’étant pas satisfaits, il a continué à revenir. De toute évidence, Rheal avait besoin d’un appui supplémentaire pour ne vivre ni dans la rue ni à l’hôpital.

Le programme de logement avec services de soutien 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, financé par le Réseau local d’intégration des services de santé du Nord-Est, était le programme idéal à ce titre. Rheal a été le deuxième résident à être admis à ce programme, qui a changé beaucoup de choses dans sa vie. En ce qui concerne sa santé physique, nous avons pu l’accompagner à tous ses rendez-vous et l’aider à suivre son programme de soins.

Nous avons également vu un changement notable dans son comportement. Il fait très rarement des crises et n’a été hospitalisé qu’une seule fois en deux ans en raison de sa santé mentale. Voici comment Rheal parle du programme avec ses propres mots :

« Je suis heureux ici et je me suis fait beaucoup d’amis. Les membres du personnel m’aident au quotidien et font du très bon travail. Malgré tous mes problèmes de santé, ils m’épaulent vraiment. Si je ne vivais pas ici, je serais probablement six pieds sous terre. »

Ce programme a été vraiment bénéfique pour Rheal qui, à ce jour, continue de mener une vie stable et agréable.

Tanya Bowman, Association canadienne pour la santé mentale, Sault Ste. Marie

Témoignages de la communauté : Améliorer les logements de transition pour l’ensemble de la population ontarienne

Lors de la mise à jour de la Stratégie à long terme de logement abordable (SLTLA), le gouvernement s’est engagé à consulter les parties prenantes sur les modifications à la Loi de 2006 sur la location à usage d’habitation afin d’améliorer la prestation des logements de transition. Les programmes de logement de transition offrent des logements abordables et à durée limitée ainsi que des services de soutien appropriés pour aider les personnes à trouver un logement stable où elles pourront vivre en toute autonomie.

En novembre 2016, le personnel de l’Unité de la location résidentielle et commerciale du ministère du Logement a mené des consultations en personne auprès de personnes ayant bénéficié de programmes de logement de transition. Ces consultations ont permis au personnel du ministère de mesurer l’impact de ces programmes dans la vie des bénéficiaires et de déterminer les éventuelles améliorations à apporter. Pour certains bénéficiaires, les programmes de logement de transition les ont aidés à s’adapter à une nouvelle vie au Canada et à établir les bases nécessaires pour poursuivre leurs objectifs d’éducation et d’emploi. Pour d’autres, ces programmes les ont aidés à surmonter leurs dépendances, leurs traumatismes et d’autres problèmes et à acquérir des compétences de vie qu’ils avaient oubliées après des années d’itinérance et de logement instable. Voici quelques-uns des témoignages recueillis :

« Chaque personne qui participe au programme de logement de transition [auquel je suis inscrite] doit aller à l’école ou au travail. Or, lorsqu’on est à l’école, il est difficile de remplir à la fois ses obligations scolaires et les ateliers d’acquisition des compétences de vie du programme. Il nous faut plus de temps. Je pense qu’il vaudrait mieux qu’on ait la possibilité de rester plus longtemps. » Mona, Covenant House

« Lorsqu’une mère célibataire avec des enfants est dans la rue, elle a besoin d’aide et de temps pour se ressourcer. Une année ne suffit pas. Les femmes ont besoin de quatre à sept mois pour retrouver leur calme, surmonter leurs traumatismes et avoir envie de se lever le matin. Cela ne se fait pas rapidement. Nous avons besoin de temps pour nous stabiliser, puis pour savoir ce que nous voulons faire. » Blue Jean, The 519

« J’avais l’intention d’obtenir mon diplôme [d’études secondaires] cette année avec mes amis, mais j’ai dû changer mes plans. Il a fallu que je quitte mon logement de transition et que je cherche un endroit où vivre. Les choses ne sont pas faciles. Après avoir quitté Sojourn House, je ne pouvais quasiment plus aller à l’école. Je n’avais jamais vécu seul. Mais il y a des gens qui attendent d’être hébergés dans la maison. Je savais que la bonne chose à faire était de partir, pour que d’autres personnes puissent en bénéficier aussi. » Luwom, Sojourn House

Ces commentaires ont contribué à l’élaboration de politiques et à la formulation de recommandations au gouvernement afin qu’il mette à jour la Loi sur la location à usage d’habitation en fonction de deux objectifs : améliorer la situation des bénéficiaires de logement de transition et offrir plus de souplesse aux fournisseurs de logements de transition afin qu’ils soient plus à même d’offrir des programmes et des services adaptés aux besoins des bénéficiaires.

L’itinérance a différents impacts selon les collectivités. C’est un message que nous avons clairement entendu lorsqu’entre juin et août 2016, des représentants de huit ministères provinciaux différents se sont rendus dans diverses collectivités de l’Ontario afin d’en apprendre davantage sur les causes et les répercussions singulières de l’itinérance chronique dans le cadre de l’Initiative des profils communautaires. L’équipe a également constaté que des pratiques novatrices avaient été mises en place dans différentes collectivités et a demandé des conseils sur les changements à apporter au niveau provincial et à d’autres échelons pour atteindre l’objectif de mettre fin à l’itinérance chronique.

Ces déplacements dans les collectivités comprenaient un ensemble de réunions de groupe, de visites de sites et de tournées communautaires avec des responsables locaux, des représentants de maisons d’hébergement, des partenaires autochtones, des procureurs de la Couronne, des membres des services de police locaux, des employés d’établissements correctionnels, des professionnels de la santé et des personnes ayant vécu l’itinérance.

Les données et les expériences recueillies auprès de chaque collectivité contribueront à éclairer les futures politiques gouvernementales.

Donner aux collectivités les capacités de passer d’une approche d’intervention en cas de crise à une démarche de prévention de l’itinérance

Nous travaillons à donner aux collectivités les moyens de relever les défis singuliers qui mènent à l’itinérance dans leur région. À cette fin, nous investissons dans des solutions communautaires souples dans le cadre de l’Initiative de prévention de l’itinérance dans les collectivités (IPIC).

Administrée par les gestionnaires de services, l’IPIC offre la souplesse nécessaire pour affecter des fonds à des priorités locales et ainsi mieux répondre aux besoins des personnes et des familles qui sont sans abri ou qui risquent de le devenir, comme les bénéficiaires de l’aide sociale et les personnes à faible revenu. Les fonds peuvent être utilisés pour appuyer les solutions d’hébergement d’urgence et les initiatives de prévention de l’itinérance, comme les logements avec services de soutien.

En fin de compte, l’IPIC favorise la transition vers un système de lutte contre l’itinérance qui met en avant des solutions plus proactives et durables. Par exemple, les fonds qui devaient autrefois être affectés à des lits d’hébergement d’urgence peuvent désormais servir à fournir un logement stable et à offrir des services de soutien qui aident les personnes à conserver leur logement.

Nous augmentons le financement de l’IPIC de 15 millions de dollars chaque année au cours des trois prochaines années. Notre investissement annuel en faveur de l’IPIC s’élèvera ainsi à 338,7 millions de dollars d’ici 2019-2020.

Cibler les parcours qui mènent à l’itinérance

Pour éliminer l’itinérance, il est également essentiel d’examiner les systèmes et les situations qui peuvent amener les citoyennes et les citoyens à devenir sans abri. Par exemple, les personnes qui quittent les systèmes de services provinciaux, comme les établissements de services correctionnels et de justice pour la jeunesse, les hôpitaux et les maisons d’hébergement pour femmes ayant vécu la violence, sont souvent exposées à l’itinérance parce qu’il n’existe pas suffisamment de soutien pour leur assurer l’accès à un logement. En se focalisant sur la transition des personnes qui quittent les systèmes et les établissements de services de la province, le gouvernement dispose de points de contact pour épauler des clients vulnérables. Nous avons, dans un premier temps, mis sur pied un groupe de travail multiministériel afin de déterminer comment :

  • améliorer la planification des transitions (y compris en s’assurant que des plans sont élaborés dès le début du processus);
  • éliminer les obstacles et les règles qui compliquent la transition des personnes qui sortent d’un système donné;
  • renforcer les partenariats non seulement au sein du secteur de la lutte contre l’itinérance, mais aussi et surtout avec des fournisseurs de services extérieurs (p. ex. dans les secteurs des services correctionnels, du bien-être de l’enfance, du milieu hospitalier, de la justice pour la jeunesse ou encore du soutien du revenu);
  • promouvoir une culture de responsabilité collective, pour que tout le monde œuvre à mettre fin à l’itinérance.

De même, les personnes et les familles qui fuient des situations de violence familiale peuvent devoir séjourner dans une maison d’hébergement en attendant d’accéder à un logement à loyer indexé sur le revenu. Certes, les survivants de violence familiale bénéficient d’un accès prioritaire à ces logements, mais les listes d’attente sont parfois longues et les logements peuvent ne pas être situés dans le quartier de leur choix.

Pour aider les survivants et leurs familles à obtenir un logement stable, nous avons établi un partenariat avec le gouvernement fédéral afin de mettre en œuvre le Programme pilote de prestations de logement transférables pour les survivants de violence familiale (PLT-SVF). Doté d’une enveloppe de 20 millions de dollars sur deux ans, ce programme pilote contribue à prévenir l’itinérance en élargissant l’accès des survivants de violence familiale à des logements abordables dans 22 collectivités de l’Ontario.

Le Programme pilote de PLT-SVF change la façon dont les survivants de violence familiale interagissent avec le système d’aide au logement. Au lieu de vivre dans des maisons d’hébergement ou d’autres logements précaires jusqu’à ce qu’un logement social se libère, les survivants de violence familiale ont la possibilité de recevoir des prestations de logement transférables afin de trouver immédiatement un logement dans leur collectivité. La prestation sert au paiement des loyers mensuels et peut également être affectée à d’autres coûts de location, comme le loyer du premier et du dernier mois.

De nouveaux départs pour des familles plus stables

Fuir une situation de violence familiale peut être une tâche très éprouvante. Les nouveaux départs ne sont jamais faciles, d’autant que les victimes peuvent être intimidées à l’idée de tout laisser derrière elles.

Les personnes qui commencent une nouvelle vie peuvent rencontrer des difficultés à trouver un logement sécuritaire. Les coûts de location peuvent être élevés, et la plupart des propriétaires demandent le paiement du loyer du premier et du dernier mois lors de la signature d’un bail. Même en bénéficiant d’un accès prioritaire à des logements subventionnés par le gouvernement, certains demandeurs doivent parfois attendre jusqu’à six mois pour obtenir un logement.

Il existe de l’aide. La région de Halton s’emploie à relier les personnes aux services dont elles ont besoin au moment opportun. Les prestations de logement transférables pour les survivants de violence familiale répondent aux nombreux défis auxquels sont confrontées les personnes qui luttent pour trouver un nouveau foyer. Non seulement les prestations peuvent couvrir les dépenses de loyer élevées, mais les personnes bénéficiaires peuvent aussi choisir l’endroit où elles souhaitent vivre : à proximité de l’école de leurs enfants, de leur médecin, de leur famille et des services de soutien dont elles ont besoin pour repartir du bon pied. Grâce à la transférabilité, les personnes peuvent aussi se déplacer d’une collectivité à l’autre sans avoir à se réinscrire sur les listes d’attente de logements subventionnés par le gouvernement, et elles peuvent rester à l’abri de tout préjudice éventuel.

Il ne faut pas sous-estimer les effets d’une telle souplesse. Nous sommes fiers de travailler en étroite collaboration avec Halton Women’s Place et Halton Housing Help pour aider les survivantes et les survivants de violence familiale à aller de l’avant.

Alex Sarchuk, commissaire des services sociaux et communautaires, région de Halton

Mener des initiatives interprovinciales en collaboration avec nos partenaires

L’Ontario collabore actuellement avec les autres provinces et territoires et le gouvernement fédéral à l’élaboration d’une Stratégie nationale en matière de logement (SNL) visant à :

  • couvrir toute la gamme des besoins, aussi bien ceux des personnes sans abri que ceux des personnes qui louent un logement sur le marché privé ou qui sont propriétaires;
  • améliorer la vie des personnes les plus démunies;
  • inscrire le logement au cœur des collectivités;
  • reconnaître l’importance du logement pour atteindre d’autres objectifs sociaux, économiques et environnementaux.

L’Ontario joue déjà un rôle moteur dans le domaine du logement. Le gouvernement préconise que la SNL soit suffisamment souple pour aborder les priorités locales, qu’elle cadre avec la mise à jour de la SLTLA et qu’elle remplisse les objectifs énoncés dans la Stratégie de réduction de la pauvreté. Il en résultera une stratégie nationale qui s’appuiera sur les progrès déjà accomplis et aura un plus grand impact sur les familles ontariennes.

Actions futures

Pour atteindre l’objectif de mettre fin à l’itinérance chronique dans la province d’ici 10 ans, le gouvernement doit faire preuve de leadership et entreprendre un changement transformationnel. À cette fin, l’Ontario compte prendre les mesures suivantes en 2017 :

  • mettre en œuvre la deuxième phase d’Esprit ouvert, esprit sain – Stratégie ontarienne globale de santé mentale et de lutte contre les dépendances, afin de mettre l’accent sur des programmes de logement qui assureront un logement stable aux personnes ayant des maladies mentales et des dépendances;
  • s’employer à trouver des solutions pour réduire le passage à l’itinérance et, à cette fin, encourager la collaboration et les partenariats intersectoriels en travaillant continuellement avec le groupe de travail multiministériel à la planification des transitions.

On entend souvent dire que l’itinérance est complexe, et c’est le cas : l’itinérance touche différemment les particuliers, les familles et les collectivités et il n’y a pas de « remède miracle » à ce problème. Néanmoins, si les régions possèdent chacune leurs propres défis, elles utilisent également des approches singulières. Les commentaires que nous avons recueillis en 2016 nous indiquent combien les collectivités ont besoin d’avoir les moyens d’action et les pouvoirs nécessaires pour relever les défis qui les touchent le plus. Par conséquent, la lutte contre l’itinérance en Ontario reposera à l’avenir sur le renforcement du dynamisme de nos collectivités.

Mettre fin à l’itinérance chronique : notre impact en 2016

Élargir l’accès à des logements abordables, à des logements de transition et à des logements avec services de soutien

  • Nous avons réalisé des progrès dans la mise en œuvre de la mise à jour de la Stratégie à long terme de logement abordable.
  • Nous avons engagé 100 millions de dollars pour financer des allocations de logement et des services de soutien destinés à aider jusqu’à 4 000 familles et particuliers dans de nouveaux logements avec services de soutien.
  • Nous avons adopté la Loi de 2016 sur la promotion du logement abordable, qui a reçu la sanction royale le 8 décembre 2016. La Loi améliorera l’accès à des logements adéquats et abordables et modernisera le système de logements sociaux.

Donner aux collectivités les capacités de relever les défis locaux singuliers qui peuvent mener à l’itinérance

  • Dans le cadre de l’Initiative de prévention de l’itinérance dans les collectivités (IPIC), nous avons aidé environ 39 600 ménages à obtenir un logement et près de 115 600 ménages à risque d’itinérance à garder le leur.
  • Nous avons accru le financement de l’IPIC de 15 millions de dollars par année pour les trois prochaines années.

Cibler les parcours qui mènent à l’itinérance

  • Nous octroyons un financement à 22 collectivités de la province au cours des deux prochaines années pour qu’elles mettent en œuvre le Programme pilote de prestations de logement transférables pour les survivants de violence familiale.
  • Nous améliorons la planification des transitions (y compris en s’assurant que des plans sont élaborés dès le début du processus) et éliminons les obstacles ou les règles qui compliquent la transition des personnes qui sortent des systèmes provinciaux comme les hôpitaux et les établissements correctionnels.

Mener des initiatives de prévention interprovinciales en collaboration avec nos partenaires

  • Nous travaillons en collaboration avec les provinces, les territoires et le gouvernement fédéral pour élaborer une Stratégie nationale en matière de logement.

Collaborer avec les partenaires autochtones

Nous savons que les taux de pauvreté en Ontario sont plus élevés chez les Autochtones : 24 p. 100 de la population autochtone de la province vit en dessous du seuil de pauvreté, contre 14 p. 100 de la population non autochtone. Partant de ce constat, le gouvernement a réitéré sa détermination à combler les écarts dans les communautés autochtones en publiant et en mettant en œuvre le plan Cheminer ensemble : l’engagement de l’Ontario envers la réconciliation avec les peuples autochtones. Dans un esprit de coopération et de réconciliation, nous nous employons activement à écouter, à collaborer et à former des partenariats solides afin de donner aux peuples, aux communautés et aux organismes autochtones les moyens de réaliser leur plein potentiel.

Progrès réalisés

Cette année, nous avons eu l’occasion de nous rendre dans les communautés autochtones afin de communiquer avec la population sur le terrain et d’en apprendre davantage sur les approches les plus utiles. Nous nous sommes appuyés sur le leadership autochtone et les partenariats pour investir dans des programmes et des services visant à favoriser le bien-être social et économique des Autochtones.

Renforcer les capacités dans les communautés autochtones

Pour combler les écarts dans les communautés autochtones, il importe de veiller à ce qu’elles aient les capacités nécessaires pour répondre aux besoins immédiats et surmonter les défis à plus long terme qui touchent les Premières Nations, les Métis, les Inuits et les Autochtones en milieu urbain. Cela implique notamment d’investir dans les moyens d’action des communautés et des fournisseurs de services pour qu’ils puissent identifier, planifier et satisfaire les besoins de la communauté.

En 2014-2015, l’Ontario a annoncé sa volonté de mettre au point un Plan d’action pour les Autochtones en milieu urbain à l’échelle de la province afin de répondre aux besoins, aux forces et aux priorités uniques des Autochtones vivant en milieu urbain et des organismes communautaires urbains à leur service. Le plan d’action est élaboré conjointement avec l’Ontario Federation of Indigenous Friendship Centres, l’Ontario Native Women’s Association et The Métis Nation of Ontario, qui ont contribué aux activités de participation dans 15 collectivités de la province. Outre son implication à l’égard du plan d’action, le gouvernement a également appuyé des initiatives de renforcement des capacités communautaires en fonction des priorités définies localement. Le plan d’action vise les objectifs suivants :

  • accroître le rôle et le contrôle des partenaires, des organismes et des communautés autochtones dans la planification, la prestation et l’évaluation des programmes et des services;
  • encourager des approches axées sur les forces et les atouts des communautés locales pour fournir des services adaptés sur le plan culturel;
  • faciliter la coordination et l’harmonisation des programmes et des services aux Autochtones en milieu urbain entre tous les paliers de gouvernement afin d’accroître la portée et l’impact des services fournis;
  • mesurer les progrès et les résultats obtenus.

Le Plan d’action pour la santé des Premières Nations (PASPN) de l’Ontario est un exemple d’initiative visant à renforcer les capacités communautaires afin de répondre aux besoins immédiats et à long terme des communautés autochtones. L’engagement a été pris, dans le cadre du PASPN, d’appuyer le modèle de santé publique « Approaches to Community Wellbeing » (approches visant le bien-être des collectivités), élaboré par la Sioux Lookout First Nations Health Authority. Ce modèle propose une vision autochtone, durable et communautaire du bien-être dans les collectivités des Premières Nations. L’investissement de l’Ontario en faveur de ce modèle permet de renforcer les capacités aussi bien au sein de la région de Sioux Lookout qu’au niveau des collectivités en consolidant les soins infirmiers en santé publique, la planification et la capacité de service.

En ce qui concerne la santé mentale, et notamment la promotion de la vie et la prévention du suicide chez les jeunes, de nombreuses communautés autochtones sont en crise. C’est pourquoi le gouvernement s’est engagé, dans le cadre du PASPN et de Cheminer ensemble : l’engagement de l’Ontario envers la réconciliation avec les peuples autochtones, à verser un nouveau financement annualisé qui totalisera 23 millions de dollars par an à l’échéance (en 2018-2019). Ce financement permettra :

  • de mettre en place des mesures d’intervention ou de prévention holistiques qui associent des soutiens cliniques et des programmes culturels/territoriaux pour stabiliser les communautés en crise et offrir une formation sur la prévention du suicide et la promotion de la vie;
  • d’élargir le Service de télésanté mentale afin d’améliorer la sensibilisation et le soutien;
  • de mettre en lien les élèves des écoles des Premières Nations avec des travailleurs sociaux pour la santé mentale et la lutte contre les dépendances dans les communautés autochtones.

L’objectif est de renforcer la capacité des collectivités à intervenir auprès des enfants et des jeunes en situation de crise et, pour cela, à mettre à leur disposition des ressources adéquates, du personnel compétent et un plan informé par la communauté et adapté à leurs besoins singuliers. Ces initiatives, qui sont en train d’être élaborées conjointement avec les Premières Nations et les Autochtones en milieu urbain, aideront les collectivités et les organismes autochtones à fournir des soutiens en santé mentale adaptés sur le plan culturel pour aborder la question du suicide chez les enfants et les jeunes.

Peindre la voie du changement à Kenora

Ce n’est un secret pour personne que les jeunes de nos collectivités sont en situation de crise. Pour nous, la seule solution pour connaître leurs besoins était d’être à leur écoute, c’est pourquoi nous avons mis sur pied un conseil exécutif de la jeunesse. Malgré cela, nous nous sommes rendu compte que nous devions leur donner les outils, le pouvoir et la parole nécessaires pour qu’ils nous expriment leurs besoins.

En avril 2016, nous avons utilisé les fonds du ministère des Services à l’enfance et à la jeunesse pour permettre à 28 jeunes de la région de participer à un atelier de promotion de la vie et de prévention du suicide. Pendant deux jours, les jeunes se sont entraînés à un exercice de planification stratégique du cheminement. Il s’agit là d’un exercice de groupe où chaque participant apprend à communiquer ses objectifs et à présenter le cheminement à suivre pour y parvenir, à l’aide d’un chemin qui est représenté visuellement. Il en a résulté une carte visuelle facile à lire et capable de guider non seulement les jeunes, mais aussi toute la communauté, y compris les écoles, les fournisseurs de services sociaux et les familles.

En fait, les résultats dépassent le cadre de cet atelier de deux jours. Les jeunes sont retournés dans leurs collectivités, forts du savoir et de l’expérience nécessaires pour, à leur tour, enseigner à leurs camarades à exprimer leurs besoins à l’aide de la stratégie de planification du cheminement. Celle-ci offre un langage commun pour communiquer des problèmes complexes entre les différents fournisseurs de services et même entre les générations.

Debbie Lipscombe, coordonnatrice des services de santé, Grand Council Treaty #3

L’Ontario investit dans le bien-être social et économique des collectivités autochtones. Le Fonds de développement économique pour les Autochtones (FDEA) vise à fournir aux collectivités autochtones de nouvelles ressources, comme des formations professionnelles, des séances de perfectionnement des compétences ou encore des investissements, afin de stimuler la croissance économique et l’innovation. Depuis son lancement en 2014, le FDEA a financé 57 projets, soutenant ou créant un total de 807 emplois et donnant accès à 538 occasions de formation. En plus de créer des emplois, les investissements du FDEA viennent renforcer la capacité des collectivités à déterminer les nouveaux domaines émergents de l’économie et de l’emploi.

Renforcer les partenariats pour harmoniser nos efforts et améliorer les résultats

Le gouvernement s’applique à nouer des partenariats solides avec le gouvernement fédéral et les organismes autochtones en vue d’élaborer des stratégies efficaces qui améliorent la vie des populations autochtones. Ce travail permet d’améliorer la coordination et les retombées des efforts déployés pour relever les défis complexes auxquels les communautés autochtones sont aujourd’hui confrontées.

Nous savons, par exemple, que les peuples autochtones vivant hors réserve sont nettement surreprésentés parmi la population itinérante. Le Comité consultatif d’experts pour la prévention de l’itinérance a ainsi préconisé que l’itinérance chez les Autochtones soit traitée en priorité par la province, qui a immédiatement approuvé cette recommandation.

La mise à jour de la Stratégie ontarienne à long terme de logement abordable comprend un engagement à élaborer une Stratégie de logement pour les Autochtones en partenariat avec les organismes autochtones afin de relever les défis et de satisfaire les besoins particuliers des Premières Nations, des Métis et des Inuits.

En outre, la province collabore actuellement avec les organismes autochtones et le gouvernement fédéral pour orienter l’élaboration de la Stratégie nationale en matière de logement. Nous sommes conscients qu’il est important que cette stratégie nationale mette l’accent sur l’amélioration des conditions de logement des peuples autochtones.

En 2014, le gouvernement fédéral et le gouvernement provincial ont annoncé conjointement l’élargissement du Programme d’investissement dans le logement abordable de l’Ontario (2014-2019), qui prévoit d’affecter un nouveau financement de 44,1 millions de dollars au volet Logement pour les Autochtones hors réserve. Le programme, dont la prestation est assurée par les organismes autochtones, offrira aux ménages autochtones vivant hors réserve de nouveaux logements locatifs abordables, des prêts pour l’accession à la propriété et des fonds destinés à des réparations. Le Fonds pour l’infrastructure sociale (FIS), annoncé en juin 2016, prévoit également une somme de 14,2 millions de dollars destinée aux ménages autochtones hors réserve.

La violence faite aux femmes autochtones est un autre problème complexe auquel sont confrontés les peuples autochtones. Pour coordonner les efforts visant à remédier à ce fléau, l’Ontario et les partenaires autochtones ont travaillé main dans la main pour publier le document Pas à pas ensemble : La stratégie de l’Ontario contre la violence envers les femmes autochtones en février 2016. La collaboration et le partage du leadership entre le gouvernement et les organismes autochtones marquent un pas important vers la réconciliation et l’amélioration des relations entre la Couronne et les peuples autochtones en Ontario.

Appuyer les approches autochtones en matière de réduction de la pauvreté

Dès le lancement en 2015 du Fonds pour les initiatives locales de réduction de la pauvreté (FILRP), nous avons noué un dialogue avec les communautés des Premières Nations, des Métis, des Inuits et des Autochtones en milieu urbain ainsi qu’avec des organismes dirigés par des Autochtones afin de recueillir leurs commentaires à l’égard du processus de demande. À partir de ce travail, nous avons créé, au sein du FILRP, un volet de financement réservé aux projets menés dans les communautés autochtones ou réalisés par des organismes dirigés par des Autochtones. Dans un esprit de création conjointe, le gouvernement a travaillé en collaboration avec Chiefs of Ontario pour élaborer les éléments constitutifs du volet, le contenu des lignes directrices et la stratégie de sensibilisation.

Lancé en avril 2016, le volet Projets visant les Autochtones du FILRP a été étayé par des activités de sensibilisation et de participation et des partenariats solides avec Chiefs of Ontario et d’autres organismes dirigés par des Autochtones. Le lancement du volet Projets visant les Autochtones a recueilli un nombre important de soumissions émanant de communautés autochtones et d’organismes dirigés par des Autochtones.

L’Ontario investit plus de 4,5 millions de dollars dans sept programmes communautaires novateurs qui sont menés par des communautés autochtones et des organismes dirigés par des Autochtones et qui améliorent de façon notable la vie des personnes les plus touchées par la pauvreté. Cet investissement surpasse l’engagement pris par l’Ontario de fournir un soutien d’au moins 2 millions de dollars. Voici les programmes visés :

  • le programme d’entrepreneuriat adapté aux particularités culturelles de Matawa First Nations Management;
  • le modèle Logement d’abord du North Bay Indian Friendship Centre pour les Autochtones sans abri en milieu urbain;
  • le « Journey Program » (programme de cheminement) de 10 semaines axé sur les aptitudes à la vie quotidienne et l’avancement professionnel, proposé par le Niagara Peninsula Aboriginal Area Management Board;
  • le projet d’évaluation par la Première Nation de M’Chigeeng de la mise en œuvre de la Stratégie de ressourcement pour le mieux-être des Autochtones par le biais d’occasions d’éducation, de formation et de développement économique;
  • le projet « Healing Paths » (voies de la guérison) du Native Women’s Resource Centre de Toronto;
  • le programme « Life Skills » (aptitudes à la vie quotidienne) de Kenora Chiefs Advisory;
  • le projet d’évaluation par Native Men’s Residence du programme de logement, de soins et de gestion de cas Mino Kaanjigoowin.

En plus des initiatives ci-dessus, le volet Projets généraux du FILRP appuie également des projets menés par des Autochtones ou destinés à des clients autochtones.

Actions futures

Surmonter les défis sociaux et économiques auxquels font face les communautés autochtones après des siècles de colonisation et de discrimination sera un processus de longue haleine. Avec la publication de Cheminer ensemble : l’engagement de l’Ontario envers la réconciliation avec les peuples autochtones, l’Ontario est résolu à mettre en place des initiatives visant à apporter des changements significatifs dans la vie des peuples et des communautés autochtones. Nous continuerons à marcher main dans la main avec les partenaires autochtones et à établir des relations respectueuses, fondées sur la confiance et mutuellement bénéfiques.

À l’avenir, l’Ontario s’emploiera à :

  • élaborer un Plan d’action pour les Autochtones en milieu urbain, afin d’étayer l’approche globale adoptée par l’Ontario pour aborder les besoins, les forces et les priorités propres aux communautés et aux organismes autochtones urbains, comme la réduction de la pauvreté;
  • collaborer avec les Premières Nations, les Métis, les Inuits et les Autochtones en milieu urbain pour mieux comprendre les défis à relever en matière de sécurité alimentaire et les solutions qu’ils ont définies pour lutter contre l’insécurité alimentaire dans leurs communautés;
  • collaborer avec les communautés autochtones isolées ayant des besoins importants afin de déterminer les priorités communautaires en faveur de l’enfance, de la jeunesse et de la famille par l’entremise de la Stratégie ontarienne pour les enfants et les jeunes autochtones;
  • élargir cinq programmes actuels de services à l’enfance et à la famille dans les réserves;
  • s’associer aux communautés autochtones pour créer davantage de programmes de services aux victimes conçus expressément pour les peuples autochtones.

En concentrant nos efforts sur les personnes les plus démunies, nous pouvons apporter des changements immédiats dans la vie des peuples autochtones de la province et induire des transformations plus vastes qui les aideront à surmonter les séquelles laissées par les pensionnats et à relever les défis sociaux et économiques connexes auxquels ils sont confrontés après des siècles de colonisation.

Collaborer avec les partenaires autochtones : notre impact en 2016

Renforcer les capacités dans les communautés autochtones

  • Grâce au Fonds de développement économique pour les Autochtones, nous avons financé 57 projets qui ont, en tout, créé ou soutenu 807 emplois.
  • Nous avons alloué 4,5 millions de dollars en 2016-2017 à nos partenaires des Premières Nations et à nos partenaires autochtones vivant en milieu urbain pour renforcer la capacité communautaire et jeter les bases nécessaires aux investissements continus en faveur d’initiatives de promotion de la vie et de prévention du suicide chez les jeunes.

Renforcer les partenariats pour harmoniser les efforts

  • Nous avons élaboré une Stratégie de logement pour les Autochtones en partenariat avec les organismes autochtones.
  • Nous avons enraciné la collaboration dans la stratégie Pas à pas ensemble : La stratégie de l’Ontario contre la violence envers les femmes autochtones.

Appuyer les approches autochtones en matière de réduction de la pauvreté

  • Nous avons mis en œuvre le volet Projets visant les Autochtones du Fonds pour les initiatives locales de réduction de la pauvreté, afin de financer sept projets et programmes menés par des Autochtones à l’appui de toutes les composantes de la Stratégie de réduction de la pauvreté.

Mesurer notre succès

Nous avons à cœur d’investir dans des programmes efficaces, de mesurer nos progrès et de procéder aux ajustements qui s’imposent. Pour ce faire, nous avons élaboré une série d’indicateurs visant à évaluer les effets de la pauvreté sur la santé, l’éducation, la sécurité du revenu, la sécurité du logement et l’emploi. Grâce aux indicateurs de la Stratégie de réduction de la pauvreté, nous pouvons mesurer les progrès accomplis et concentrer nos efforts. Avec un ensemble commun de priorités, nous mettrons nos partenaires et nous-mêmes au défi de travailler collectivement en vue d’un avenir meilleur.

Nous renforçons également les capacités au sein des collectivités pour mettre en lumière les données probantes qui nous permettront d’apprendre les uns des autres, en tirant les leçons de nos réussites et de nos échecs. C’est ainsi que nous habiliterons les collectivités et les populations sur le terrain qui ont une connaissance directe des besoins de leur région.

Progrès accomplis à l’aune des indicateurs

L’Ontario a réalisé cette année des progrès substantiels relativement à certains de nos indicateurs. Ces progrès nous portent à croire que nous sommes sur la bonne voie. Nous avons également repéré des domaines où nous devons redoubler d’efforts, et nous sommes déterminés à travailler à cette fin en collaboration avec nos partenaires.

Mise à jour de la cible de pauvreté infantile

En 2008, nous nous sommes fixé l’objectif audacieux de réduire la pauvreté infantile de 25 p. 100 en cinq ans. En 2014, nous avons réitéré cet engagement lorsque nous avons revu la Stratégie de réduction de la pauvreté.

L’année dernière, nous avons identifié une difficulté liée à la mesure de la cible. Statistique Canada a modifié en 2012 l’enquête nationale sur le revenu, qui fournit des données sur la pauvreté infantile. Ce changement nous a fait craindre de ne plus pouvoir suivre de façon fiable et continue les progrès accomplis par rapport à la cible de pauvreté infantile initialement adoptée en 2008. Face à cette incertitude, le rapport annuel de 2015 a fait état de progrès en matière de pauvreté infantile pendant deux périodes distinctes (avant et après 2012) et nous nous sommes engagés à consulter des experts externes pour déterminer la meilleure façon de mesurer la pauvreté infantile.footnote 3

Les experts suivants ont été consultés sur la manière de rendre compte à l’avenir des progrès accomplis à l’égard de la cible de pauvreté infantile :

  • Kwame McKenzie, Wellesley Institute (animateur et président de la séance)
  • Miles Corak, Université d’Ottawa
  • Michael Mendelson, Caledon Institute
  • Mike Moffat, Ivey Business School
  • Jessica Mustachi, Campagne 2000
  • John Stapleton, Open Policy Ontario
  • Armine Yalnizyan, Centre canadien de politiques alternatives
  • Noah Zon, Maytree Foundation

Nous tenons à remercier ces éminents experts pour leurs efforts et leurs conseils au gouvernement sur cette question.

Un an plus tard, nous avons décidé, en nous appuyant sur les avis des experts, de mettre à jour la cible de pauvreté infantile pour la mesurer par rapport aux niveaux de 2012. Le gouvernement s’engage ainsi à réduire le nombre d’enfants vivant dans la pauvreté en 2012 de 25 p. 100 en 5 ans. Comme la nouvelle année de base 2012 compte un plus grand nombre d’enfants pauvres, notre objectif « 25 p. 100 en 5 ans » vise à sortir 20 000 autres enfants de la pauvreté.

Mesurer la cible par rapport aux niveaux de 2012 est la bonne chose à faire pour plusieurs raisons. Premièrement, les experts ont indiqué qu’il était plus convenable sur le plan méthodologique d’utiliser les données d’une seule enquête, plutôt que de combiner les données de deux enquêtes différentes. Deuxièmement, la nouvelle enquête nationale sur le revenu est largement perçue comme un meilleur outil que son prédécesseur, parce qu’elle recueille plus précisément les données sur le revenu et la pauvreté chez les nouveaux arrivants. Enfin, l’année 2008, qui était l’année de base initiale, date de pratiquement une décennie maintenant.

Dans la lignée des conseils reçus et de notre rapport de l’an dernier, Statistique Canada a confirmé qu’il n’était pas possible de connaître l’impact exact du changement d’enquête sur le suivi des progrès. En choisissant 2012 comme année de base, nous évitons les incertitudes entourant la discontinuité des données.

Dans un souci de transparence et de continuité, nous tenons à rendre compte séparément des progrès réalisés entre 2008 et 2011 par rapport à la cible de pauvreté infantile.

AnnéeNombre d’enfants en dessous de la MFR50 fixePourcentage de réduction de la pauvreté infantile depuis 2008
2008423 000Année de base
2009423 000s. o.
2010408 000-3,5 %
2011402 000-5 %

Source : ministère des Finances de l’Ontario,  d’après les données révisées de Statistique Canada pour l’Enquête sur la  dynamique du travail et du revenu (de 2008 à 2011)

AnnéeNombre d’enfants en dessous de la MFR40 fixePourcentage de réduction de la grande pauvreté infantile depuis 2008
2008248 000Année de base
2009202 000-18,5 %
2010202 000-18,5 %
2011228 000-8 %

Source : ministère des Finances de l’Ontario,  d’après les données révisées de Statistique Canada pour l’Enquête sur la  dynamique du travail et du revenu (de 2008 à 2011)

* Le nombre d’enfants a été mis à jour depuis  2008 en raison des révisions apportées aux données de l’EDTR par Statistique  Canada.

Le reste du présent rapport s’attachera à mesurer et à présenter le  niveau de pauvreté infantile à compter de 2012.

Indicateur  no 1 de la SRP : Cible de pauvreté infantile (MFR50 fixe) – En progression

La  Stratégie de réduction de la pauvreté (SRP) mesure la pauvreté infantile en  appliquant une méthode de mesure appelée « mesure de faible revenu fixe de  la SRP » ou « MFR50 de la SRP ». Cette mesure indique le pourcentage  d’enfants de moins de 18 ans vivant dans une famille dont le revenu est  inférieur à la moitié du revenu médian des ménages. Les dernières données sur  la pauvreté infantile en Ontario révèlent que la province comptait, en 2014,  97 000 enfants pauvres de moins qu’en 2012, selon la MFR fixe par  rapport à l’année de base 2012. Les données montrent que le nombre d’enfants  pauvres est passé de 505 000 en 2012 à 401 000 en 2014, soit une  réduction de près de 20 p. 100 ou 104 000 enfants. Il s’agit  là d’une avancée considérable en vue de l’objectif de 25 p. 100 en 5 ans.

AnnéeNombre d’enfants en dessous de la MFR50 fixePourcentage de réduction de la pauvreté infantile depuis 2012
2012505 000Année de base
2013498 000-1,4 %
2014401 000-20,6 %

*Année de base mise à jour

Source :  ministère des Finances, d’après l’Enquête canadienne sur le revenu de  Statistique Canada.

Indicateur no 2 de la SRP : Niveau de pauvreté (MFR40 fixe) – En progression

La Mesure de faible revenu 40, une mesure de la grande pauvreté,  affiche également une tendance positive. La Mesure de faible revenu 40 indique  le pourcentage d’enfants de moins de 18 ans vivant dans une famille dont  le revenu est inférieur à 40 p. 100 du revenu médian des ménages, établi  sur la base de l’année de référence 2012.

Le nombre d’enfants vivant dans la grande pauvreté est passé de  316 000 enfants en 2012 à 220 000 en 2014, soit une réduction de  30 p. 100 ou 96 000 enfants.

AnnéeNombre d’enfants en dessous de la MFR40 fixePourcentage de réduction de la grande pauvreté infantile depuis 2012
2012316 000Année de base
2013289 000-8,5 %
2014220 000-30 %

*Année de base mise à jour

Source :  ministère des Finances, d’après l’Enquête canadienne sur le revenu de Statistique  Canada.

La  réduction du nombre d’enfants en situation de pauvreté (MFR40 et MFR50) est probablement  due aux importantes hausses du revenu en 2014. Le revenu après impôt des  ménages appartenant au quintile de la population ayant les plus faibles revenus  a augmenté de 5 p. 100 entre 2013 et 2014. Cette hausse résulte à la  fois de l’amélioration de l’environnement économique et de l’impact cumulé des  multiples programmes gouvernementaux.

En 2013,  la Prestation ontarienne pour enfants a été portée à 1 210 dollars  par année et par enfant de moins de 18 ans, et 184 000 enfants  étaient inscrits à la maternelle et au jardin d’enfants à temps plein, soit  62 000 de plus que l’année précédente. Le Programme de bonne  nutrition des élèves a également été élargi pour servir 60 000 enfants  et jeunes supplémentaires. Ces initiatives combinées ont permis de soutenir les  enfants et les familles en Ontario.

Indicateur no 3 de la SRP : Poids à la naissance – Stable

Nous mesurons le pourcentage de nouveau-nés ayant un poids considéré comme sain parce que les bébés qui naissent dans une famille à faible revenu sont plus susceptibles d’avoir un poids inférieur ou supérieur à la normale. Les bébés dont le poids à la naissance sort de la fourchette normale peuvent être exposés à des facteurs de risque qui augmentent leur probabilité d’être en mauvaise santé plus tard dans la vie.

La proportion de bébés nés avec un poids santé à la naissance est demeurée stable, passant de 80,5 p. 100 en 2014-2015 à 80,8 p. 100 en 2015-2016. Sur les 135 000 bébés nés en 2015-2016, 12 600 avaient un poids inférieur à ce qui est considéré comme un poids santé et 13 000 avaient un poids supérieur au poids santé correspondant à leur âge gestationnel.

Indicateur no 4 de la SRP : Maturité scolaire – Stable (pas de nouvelles données)

L’Instrument de mesure du développement de la petite enfance (IMDPE) est un questionnaire rempli par les enseignantes et enseignants pour les enfants de la maternelle qui fréquentent leurs classes. Cet instrument de mesure démographique couvre cinq aspects du développement de la petite enfance :

  • la santé physique et le bien-être;
  • l’aptitude sociale;
  • la maturité affective;
  • le développement cognitif et langagier;
  • la communication et les connaissances générales.

En Ontario, les données de l’IMDPE sont recueillies une fois tous les trois ans et l’ont été pour la dernière fois en 2015. Comme l’indique le rapport annuel de l’an dernier, le pourcentage d’enfants jugés prêts à entrer en 1re année était de 70,6 p. 100 en 2015. Il s’agit d’une légère baisse par rapport aux résultats de 2010-2012, où 72,4 p. 100 des enfants de l’Ontario étaient sur la bonne voie. En 2015, les enfants de la province se sont améliorés dans deux domaines de développement qui constituent des indicateurs de maturité scolaire majeurs : la communication et les connaissances générales; et le développement cognitif et langagier. Leur performance a parallèlement baissé dans les trois autres domaines.

Comme la collecte des données de l’IMDPE en 2015 s’est faite pour la première fois à l’échelle de la province et en une seule année, il est possible que les changements apportés au processus de collecte aient eu un effet sur les résultats.

Le gouvernement travaillera avec les conseils scolaires et les partenaires communautaires afin de continuer à bâtir un système de garde d’enfants et de services à la petite enfance adapté, accessible, de grande qualité et propice au bon développement, à la maturité scolaire et à la réussite scolaire des enfants. À ce titre, il créera notamment 100 000 places en garderies agréées à compter de 2017 et mettra en place les centres de l’Ontario pour la petite enfance et la famille en 2018.

Indicateur no 5 de la SRP : Progrès scolaire – Stable

Le progrès scolaire est une notion importante, car les enfants qui maîtrisent la littératie et la numératie ont de plus grandes chances de réussir à l’école et plus tard dans la vie. Pour suivre le progrès scolaire, nous mesurons les taux de littératie et de numératie des élèves à l’aide des données recueillies par l’Office de la qualité et de la responsabilité en éducation (OQRE). Plus précisément, nous examinons les résultats globaux des tests de l’OQRE en lecture, écriture et mathématiques chez les élèves de 3e et de 6e années combinées.

Les données de la dernière année scolaire (2015-2016) montrent que la note des 3e et 6e années combinées aux tests de l’OQRE était de 71 p. 100. Il s’agit là d’une diminution de 1 p. 100 par rapport à 2013-2014, où la note combinée atteignait 72 p. 100. Aucune donnée n’est disponible pour l’année scolaire 2014-2015. Sur le long terme, des progrès considérables ont été accomplis dans la réalisation de notre objectif que les élèves de l’élémentaire en Ontario atteignent une note combinée de 75 p. 100 aux tests de l’OQRE.

Année scolaire2008-20092009-20102010-20112011-20122012-20132013-20142014-20152015-2016
Notes combinées obtenues par les élèves des 3e et 6e années aux tests en    lecture, écriture et mathématiques67 %68 %69 %70 %71 %72 %s. o.71 %

Source : Office de la qualité et de la responsabilité en éducation.

Indicateur no 6 de la SRP : Taux d’obtention du diplôme d’études secondaires – En progression

Les élèves qui obtiennent leur diplôme d’études secondaires sont plus susceptibles de trouver de bons emplois et ont un meilleur potentiel de revenu au cours de leur vie que celles et ceux qui n’obtiennent pas leur diplôme. D’ailleurs, une étude récente du Boston Consulting Group a révélé que l’obtention du diplôme d’études secondaires est essentielle pour rompre le cycle de la pauvreté au Canada. Étant donné que sept nouveaux emplois sur dix au Canada exigeront des études supérieures ou des compétences spécialisées, l’obtention du diplôme d’études secondaires joue un rôle essentiel dans l’amélioration des perspectives d’emploi des Ontariennes et des Ontariens. C’est la raison pour laquelle nous sommes à pied d’œuvre pour accroître les taux d’obtention du diplôme d’études secondaires en Ontario.

En 2004, 68 p. 100 des élèves avaient obtenu leur diplôme d’études secondaires dans les cinq ans suivant leur entrée en 9e année. En 2015, ce taux est passé à 85,5 p. 100, ce qui représente environ 129 000 diplômés de la cohorte d’élèves ayant intégré la 9e année en 2010-2011.

Source : Système d’information scolaire de l’Ontario

Indicateur no 7 de la SRP : Mesure relative au logement en Ontario – En progression

La Mesure relative au logement en Ontario met en évidence la pression exercée par le coût du logement sur les familles les plus vulnérables de l’Ontario. Elle mesure dans quelle proportion les ménages ayant des enfants de moins de 18 ans perçoivent un revenu inférieur à 40 p. 100 du revenu médian des ménages (critère du revenu) et consacrent plus de 40 p. 100 de leur revenu au logement (critère du coût du logement).

En 2014 (dernière année pour laquelle des données sont disponibles), la Mesure relative au logement en Ontario a montré une amélioration de la situation, qui s’est traduite par le recul du nombre et du pourcentage des ménages remplissant les critères du revenu et du coût du logement. Ainsi, en 2014, sur un total de 1 459 000 ménages ontariens ayant au moins un enfant de moins de 18 ans, 6,3 p. 100 (soit 92 000 ménages) répondaient aux critères du revenu et du coût du logement. En 2013, 7,3 p. 100 des ménages (soit 108 000 ménages) remplissaient les deux critères. Cela représente une diminution d’un point de pourcentage. En d’autres termes, 16 000 ménages pauvres sont désormais plus à même de se payer un logement.

Source : les données utilisées pour calculer la Mesure relative au logement en Ontario sont des données personnalisées que la Division du logement achète chaque année auprès de Statistique Canada.

Notre gouvernement sait que, pour prévenir l’itinérance, il est essentiel de veiller à ce que les Ontariennes et les Ontariens puissent avoir accès à un logement abordable. C’est dans cette optique qu’en 2011, les gouvernements provincial et fédéral ont conclu un accord prévoyant un financement combiné de 481 millions de dollars entre 2011 et 2014 dans le cadre du Programme d’investissement dans le logement abordable de l’Ontario. Rien qu’en 2013, cet investissement a permis de construire 571 nouveaux logements locatifs et d’aider 357 ménages à acheter un logement. Depuis le lancement du programme, 3 120 nouveaux logements locatifs ont été créés et 1 492 ménages ont reçu de l’aide pour acheter un logementfootnote 4.

Indicateur no 8 de la SRP : Jeunes ni aux études, ni en emploi, ni en formation – En progression

Les jeunes sans emploi et sortis du système éducatif risquent de s’enliser dans un cycle de pauvreté. Nous mesurons le pourcentage de jeunes âgés de 15 à 29 ans qui ne sont ni aux études, ni en emploi, ni en formation (« jeunes NEEF ») afin de nous assurer que les programmes ciblant les jeunes ont un impact optimal.

Le pourcentage de jeunes NEEF a diminué pour passer de 11,9 p. 100 en 2015 à 11,1 p. 100 en 2016. Le nombre de jeunes NEEF est passé de 325 000 en 2015 à 304 000 en 2016, ce qui correspond à une baisse de 6,5 p. 100, soit 21 000 jeunes gens.

Source : ministère des Finances, d’après l’Enquête sur la population active de Statistique Canada.

L’Ontario est l’une des quatre provinces à réaliser des progrès sur le plan des jeunes NEEF en 2016. Le Canada compte parmi les pays de l’OCDE où la proportion des jeunes NEEF a le plus diminuéfootnote 5.

L’Ontario poursuit ses efforts en faveur de l’embauche des jeunes à travers des programmes comme le Programme d’accès à l’emploi pour les jeunes, le Fonds Perspectives Jeunesse, le Programme de mentorat pour les jeunes, le Programme des intervenants auprès des jeunes et le Fonds ontarien d’aide aux jeunes entrepreneurs. Grâce à ce solide réseau de soutiens, la situation de l’emploi chez les jeunes de l’Ontario a été meilleure que chez les jeunes d’autres pays à la suite de la récession de 2008.

Indicateur no 9 de la SRP : Chômage de longue durée – Stable

Le chômage de longue durée se définit comme le pourcentage d’adultes de 25 à 64 ans sur le marché du travail, mais sans emploi depuis au moins 27 semaines. Nous nous concentrons sur le chômage de longue durée parce que la capacité d’une personne à trouver un emploi diminue au fur et à mesure que son inactivité professionnelle se prolonge, augmentant ainsi la difficulté de sortir de la pauvreté.

Les taux de chômage de longue durée sont demeurés stables. En 2016, 1,3 p. 100 des adultes participant à la population active étaient au chômage depuis plus de 26 semaines, soit un niveau inchangé par rapport à 2015.

Source : ministère des Finances, d’après l’Enquête sur la population active de Statistique Canada.

Indicateur no 10 de la SRP : Groupes vulnérables ayant un taux de pauvreté élevé – Stable

Nous nous concentrons sur les groupes de population vulnérables parce qu’ils connaissent des taux de pauvreté nettement plus élevés (près de trois fois supérieurs à ceux du reste de la population). Ils sont également exposés au risque de vivre dans une pauvreté persistante, c’est-à-dire pendant un certain nombre d’années. Nous mesurons le pourcentage d’adultes issus de cinq populations jugées vulnérables et dont le revenu du ménage est inférieur à la moitié du revenu médian. Les cinq groupes vulnérables sont les immigrants récents, les personnes handicapées, les mères seules, les personnes seules âgées de 45 à 64 ans et les Autochtones vivant hors réserve.

Pourcentage de la population ayant un revenu inférieur à la MFR50 (16 ans et plus)

Année201220132014
Pourcentage total de la population ayant un revenu inférieur à la MFR5013,613,313,2
Personnes handicapées20,819,918,2
Nouveaux immigrants30,827,032,4
Personnes vivant dans une famille monoparentale dirigée par une femme38,637,938,9
Autochtones vivant hors réserve25,420,820,9
Personnes seules de 45 à 64 ans31,637,132,2
Pourcentage total de personnes appartenant à des groupes vulnérablesfootnote 631,430,832,6

Suivi dans le cadre de la stratégie, le taux moyen de pauvreté chez les populations vulnérables s’élevait à 32,6 p. 100 en 2014, en légère hausse par rapport au taux de 30,8 p. 100 enregistré en 2013. Le taux de pauvreté chez les personnes handicapées était de 18,2 p. 100 en 2014, en baisse par rapport au taux de 19,9% observé en 2013. Dans l’ensemble, l’indicateur « Groupes vulnérables ayant un taux de pauvreté élevé » affiche une tendance stable dans la mesure où ces deux principaux sous-indicateurs évoluent en sens contraire.

Parmi les sous-populations, les personnes vivant dans une famille monoparentale dirigée par une femme (38,9 p. 100), les nouveaux immigrants (32,4 p. 100) et les personnes seules âgées de 45 à 64 ans (32,2 p. 100) affichaient les taux de pauvreté les plus élevés en 2014. Le taux de pauvreté chez les Autochtones était de 20,9 p. 100.

Pris individuellement, les groupes de population vulnérables sont de taille relativement modeste et, par conséquent, les estimations peuvent être très fluctuantes au fil du temps en raison de la petite taille des échantillons. C’est pourquoi il convient de faire preuve de prudence dans l’interprétation des changements d’une année à l’autre parmi ces sous-populations.

Indicateur no 11 de la SRP : Cible d’itinérance – Nouvel indicateur

Concrétiser l’engagement de l’Ontario à mettre fin à l’itinérance chronique d’ici 2025

Les personnes dépourvues d’un logement stable et sécuritaire n’ont pas l’assise nécessaire pour prospérer. C’est pourquoi l’Ontario s’est engagé à mettre fin à l’itinérance, en commençant par éliminer l’itinérance chronique d’ici 2025.

Nous lançons à présent un indicateur de rendement clé pour mesurer les progrès réalisés à cet égard. L’indicateur est défini comme le taux d’itinérance chronique par tranche de 10 000 personnesfootnote 7.

Diverses collectivités de l’Ontario ont procédé à un recensement local des personnes sans abri. À partir des résultats tirés du recensement effectué dans six collectivités en 2016, nous estimons que la prévalence de l’itinérance chronique en Ontario varie entre 0,67 et 11,6 pour 10 000 personnesfootnote 8. Ces taux nous donnent un aperçu de l’ampleur de l’itinérance chronique dans certaines collectivités. Cependant, pour dresser un tableau plus complet de l’itinérance chronique en Ontario, nous avons besoin de plus de données. C’est pourquoi, en décembre 2016, nous avons adopté une loi qui exige que les 47 gestionnaires de services de l’Ontario procèdent au recensement local des personnes sans abri à compter de 2018.

Il nous reste encore du travail à faire pour renforcer les capacités dans les collectivités afin d’évaluer l’itinérance chronique et de garantir la cohérence de nos mesures. L’année dernière, nous avons ainsi collaboré avec des partenaires communautaires pour élaborer une méthodologie souple mais rigoureuse à l’appui du processus de recensement. Cette méthodologie nous permettra de recueillir des renseignements sur l’itinérance chronique, l’itinérance chez les jeunes, l’itinérance chez les Autochtones et l’itinérance des personnes qui sortent d’un établissement provincial. Nous comptons également continuer à renforcer les capacités des municipalités en organisant des ateliers et des séances de formation au cours des prochains mois.

Les données des recensements locaux seront disponibles à la fin de 2018 et serviront à calculer un taux initial d’itinérance chronique en Ontario, qui nous aidera à mesurer les résultats obtenus et à progresser vers notre objectif de mettre fin à l’itinérance chronique d’ici 2025.

Réunir un ensemble de données probantes

La recherche montre que le lieu et l’identité jouent un rôle important dans les expériences de la pauvreté. On ne vit pas la pauvreté de la même manière à Sioux Lookout qu’à North York. Nous savons aussi que certains groupes connaissent des taux de pauvreté plus élevés que d’autres, notamment les mères seules, les Autochtones et les personnes racialisées. C’est pourquoi, dans le cadre du Fonds pour les initiatives locales de réduction de la pauvreté (FILRP), nous avons entrepris d’identifier des approches communautaires de réduction de la pauvreté qui influent tout particulièrement sur les personnes les plus démunies.

Pour déterminer les initiatives les plus efficaces, nous devons comprendre ce qui fonctionne et pourquoi. Un élément clé du FILRP consiste à fournir des ressources d’évaluation afin de cerner les principaux résultats et les méthodes de prestation probantes. Le volet évaluation du FILRP favorise l’élaboration d’un socle de données probantes qui servira à la conception de politiques et de programmes sociaux. Ce socle nous permettra ainsi d’élaborer des pratiques éclairées que nous pourrons partager au sein du gouvernement et avec des secteurs non gouvernementaux. Nous avons investi, en octobre 2016, 16 millions de dollars dans 30 nouveaux projets par l’entremise du Fonds pour les initiatives locales de réduction de la pauvreté.

Témoignages de la communauté sur l’importance de l’évaluation

Nous avons demandé aux bénéficiaires du Fonds pour les initiatives locales de réduction de la pauvreté en 2016 ce qu’ils pensaient du rôle que l’évaluation joue dans leurs projets. Voici leurs témoignages :

« Pour résoudre des problèmes complexes, il est nécessaire de mettre l’accent sur les résultats visés et d’intégrer l’évaluation dès le début du projet. En réunissant des personnes de tous les secteurs et en nouant des partenariats durables, nous veillons à ce que les organismes qui n’ont pas les ressources ou les connaissances nécessaires pour mener une évaluation probante soient dirigés vers les bonnes personnes qui leur permettront d’obtenir des résultats optimaux. »

Cheryl Forchuk, directrice adjointe du Lawson Health Research Institute

« Le Carrefour de pédiatrie sociale de Vanier, qui sera le premier établissement du genre en Ontario, espère servir de modèle pilote pour la province. L’évaluation sera donc essentielle pour vérifier et démontrer l’impact du projet. Les mesures régulières du rendement permettront non seulement d’évaluer la réalisation des objectifs et des résultats du projet, mais aussi de fournir des données utiles sur les modifications à apporter pour s’assurer que les pratiques du Carrefour de pédiatrie sociale de Vanier sont à la fois efficaces et efficientes. »

Stéphanie Fragman, Ps. Éd., directrice des services à la famille, Centre des services communautaires Vanier

« Le financement octroyé dans le cadre du Fonds pour les initiatives locales de réduction de la pauvreté nous a permis de nouer un solide partenariat communautaire avec le service des loisirs de la ville de Mississauga. C’est dans ce cadre que nous avons pu évaluer le programme Active Assist, un programme d’aide financière qui facilite l’accès des personnes et des familles à faible revenu à des programmes d’activité physique et de loisirs au sein de leur collectivité. Notre évaluation du programme Active Assist nous a permis de déterminer comment améliorer le programme et accroître l’accès à des activités physiques et à des loisirs. Forts de notre travail, nous nous entretenons aujourd’hui avec la ville de Mississauga au sujet des politiques et des programmes mis en place pour soutenir les personnes à faible revenu. »

Katherine Tamminen, Ph. D., professeure adjointe, Université de Toronto

« Nous avons présenté une demande auprès du Fonds pour les initiatives locales de réduction de la pauvreté en 2015. La préparation de la demande de financement a eu pour effet de stimuler la créativité et la collaboration entre l’équipe du programme communautaire et l’équipe d’évaluation. Nos équipes ont ainsi pris un grand plaisir à élaborer la demande. Cette collaboration se poursuit tout au long de la mise en œuvre de notre projet et nous aide à travailler de manière intégrée. Nous sommes persuadés que les liens établis entre les équipes du programme communautaire et d’évaluation amélioreront la capacité d’évaluation du programme bien au-delà de la durée de cette subvention spécifique. »

Sanjeev Sridharan, directeur, The Evaluation Centre for Complex Health Intervention, Hôpital St. Michael

5.2 Commentaires recueillis et prochaines évolutions

Nous sommes pratiquement à mi-chemin de la mise en œuvre de cette deuxième Stratégie de réduction de la pauvreté. Nous demeurons à l’écoute des acteurs concernés, dont les commentaires enrichissent notre compréhension des enjeux. De même, nous travaillons sans relâche à l’atteinte de nos objectifs et nous déployons des efforts inébranlables pour lutter contre la pauvreté sous tous les angles.

Nous sommes en train de transformer notre approche en matière de soutien du revenu. L’Ontario s’emploie actuellement à concevoir et à mettre en œuvre un programme pilote qui permettrait de déterminer si l’instauration d’un revenu de base serait un moyen plus efficace de soutenir le revenu des ménages et d’améliorer les résultats en matière de santé, de logement et d’emploi.

Témoignages de la communauté : commentaires recueillis lors des consultations sur le Projet pilote portant sur le revenu de base

Entre le 3 novembre 2016 et le 31 janvier 2017, l’Ontario a sollicité l’avis de personnes provenant de l’ensemble de la province, notamment de celles ayant vécu la pauvreté, de municipalités, d’experts, d’universitaires et du grand public. Nous collaborons également avec des partenaires autochtones afin d’impliquer les communautés des Premières Nations, les Autochtones vivant en milieu urbain, les Métis et les Inuits d’une manière respectueuse de leurs particularités culturelles.

De nombreuses personnes ayant participé aux consultations soutiennent l’idée d’un Projet pilote portant sur le revenu de base. En règle générale, elles veulent que le projet pilote :

  1. inclue un échantillon représentatif de participants;
  2. se déroule sur des sites représentatifs;
  3. permette aux personnes de sortir de la pauvreté;
  4. fonctionne de façon efficace;
  5. mesure des résultats précis.

Le rapport sur les commentaires recueillis, publié le 16 mars 2017, présente un résumé des consultations.

Nous sommes également à pied d’œuvre pour identifier les autres défis à relever. En septembre 2016, nous nous sommes engagés à travailler avec nos partenaires pour élaborer une stratégie pour la sécurité alimentaire visant à assurer un accès aussi bien physique qu’économique à une alimentation suffisante, saine et nutritive. Nous nous réjouissons à la perspective de travailler en étroite collaboration avec nos partenaires au sein du gouvernement et dans la communauté afin d’élaborer cette stratégie.

Pleins feux sur l’alimentation : sécurité alimentaire et inclusion sociale

Cela fait 31 ans que FoodShare Toronto milite en faveur de politiques et de programmes publics qui améliorent l’accès à une alimentation saine et abordable pour celles et ceux en situation d’insécurité alimentaire. Grâce au financement du Fonds pour les initiatives locales de réduction de la pauvreté, FoodShare a pu faire appel aux services de Harry Cummings Consulting (HCA) pour élaborer un sondage afin de déterminer l’impact de ses programmes. Jusqu’ici, l’organisme a interrogé plus de 800 personnes participant à ses potagers collectifs et à son programme de la boîte verte. Voici quelques-uns des témoignages recueillis :

« Si je participe au programme, c’est principalement pour le sentiment de sérénité que j’en tire, que ce soit en échangeant des connaissances ou en apprenant aux côtés des autres personnes du jardin. » – Participante au jardin maraîcher (62 ans)

« J’ai des petits revenus fixes et des problèmes de mobilité. Le programme m’aide à faire des économies et à manger sainement. » – Participante au programme de la boîte verte (54 ans)

« Nous sommes une communauté verte. Des personnes recluses sont venues au potager et ont vu leur vie changer. Leur santé s’est améliorée. » – Participant au potager collectif (66 ans)

Les gens nous disent que nos programmes alimentaires les aident à accroître leur revenu et à améliorer leur santé. Nous espérons que les recherches que nous menons actuellement nous permettront de mieux comprendre les avantages que les programmes alimentaires communautaires peuvent apporter dans le cadre d’une vaste Stratégie de réduction de la pauvreté en Ontario.

Debbie Field, directrice générale, FoodShare Toronto

Certaines collectivités enregistrent une plus forte proportion de jeunes gens déconnectés de l’école et du travail. Les obstacles que rencontrent ces jeunes déconnectés sont complexes et exigent une collaboration intersectorielle pour partager les connaissances et mettre au point des solutions. Dans ce contexte, l’Ontario aborde actuellement cette problématique en suivant une approche différente dans le cadre de l’Initiative d’impact collectif pour les jeunes déconnectés (Initiative ICJD).

Un certain nombre d’administrations ont déjà mis en place des initiatives d’impact collectif pour aborder différents enjeux sociaux, économiques et environnementaux complexes qui ne peuvent pas être réglés par un seul secteur ou programme. Un exemple notable d’initiative d’impact collectif au Canada est le plan de Calgary pour mettre fin à l’itinérance. En travaillant avec le gouvernement, des organismes sans but lucratif et d’autres fournisseurs de services, Calgary a mis au point un système de soins coordonnés dans lequel les clients, quel que soit leur point d’entrée dans le système, sont orientés vers les bons services. Depuis 2008, le plan est parvenu à réduire de 15 p. 100 le nombre de sans-abri à Calgary.

Suivant une approche semblable, l’Initiative ICJD de l’Ontario réunira le secteur privé, les organismes sans but lucratif, les groupes philanthropiques et le secteur parapublic afin d’améliorer le sort des jeunes qui ne sont ni aux études, ni en emploi, ni en formation (NEEF) à l’aide d’une approche spécifiquement ontarienne de l’impact collectif. En rassemblant divers partenaires et en s’appuyant sur des données probantes, l’Initiative ICJD vise à l’obtention de résultats concrets pour les jeunes NEEF  en Ontario.

Le Programme pilote de subventions pour les transports communautaires aide actuellement 22 municipalités de l’Ontario à améliorer les services de transport pour les personnes âgées, les personnes handicapées, les jeunes et les autres habitants qui ont besoin de transport. Jusqu’en mars 2017, ce programme de subventions de 2 millions de dollars aidera les municipalités à établir des partenariats avec des organismes communautaires afin de coordonner les ressources et les services de transport locaux. L’objectif est d’évaluer le modèle de prestation des services de transport communautaire afin de déterminer l’efficacité avec laquelle il répond aux besoins de mobilité des petites collectivités des régions rurales ou du Nord qui ne sont pas desservies ou mal desservies par les transports en commun.

Conclusion

Nous avons établi des bases solides pour sortir les citoyennes et les citoyens de la pauvreté ou les empêcher d’y basculer. Nous sommes en train d’acquérir une meilleure connaissance des solutions qui fonctionnent, et nous disposons de données probantes qui témoignent de notre impact.

Comme le montrent nos indicateurs, nous avons réalisé des progrès significatifs et mesurables qui nous rapprochent de notre objectif de réduire la pauvreté infantile de 25 p. 100. Nous savons que ces progrès sont liés à la hausse des revenus des parents et des familles. Nos investissements en faveur de l’augmentation du salaire minimum et du soutien du revenu au titre de la Prestation ontarienne pour enfants et du Programme d’apprentissage des jeunes enfants à temps plein ont aidé les parents à participer au marché du travail et à obtenir de meilleurs revenus.

À l’avenir, nous travaillerons à mettre en place des soutiens du revenu et des programmes universels qui reposent sur des données probantes et aboutiront à des résultats mesurables.

Mais à eux seuls, ces investissements ne suffiront pas. Nous devons également faire preuve d’audace. Nous devons oser examiner nos systèmes de prestation des services et être prêts à les remettre en question, à les bouleverser et à essayer des idées novatrices. En mettant à l’essai de nouvelles approches, nous trouverons peut-être des solutions inédites ou nous nous rendrons compte qu’elles ne fonctionnent pas, mais quoi qu’il en soit, nous consoliderons nos assises et nous nous adapterons à l’évolution de l’environnement quotidien des Ontariennes et des Ontariens.

Faire preuve d’audace, c’est aussi être humble et à l’écoute des personnes sur le terrain. Nous tenons à vous assurer que nous vous entendons, que nous vous écoutons et que nous sommes déterminés à vous donner les outils et les capacités nécessaires pour relever les défis les plus pressants auxquels font face vos collectivités.

Enfin, l’audace, c’est définir des objectifs ambitieux et travailler sans relâche à leur réalisation. Nous poursuivrons nos efforts pour réduire la pauvreté infantile et mettre fin à l’itinérance chronique, et nous avons l’intention de communiquer les progrès que nous accomplirons. À chaque étape atteinte, nous aurons assez de courage pour en fixer de nouvelles, et nous continuerons à recueillir votre avis pour orienter les stratégies à venir.

Notre dynamique se poursuit. Forts de notre collaboration avec le gouvernement fédéral et des solides relations nouées avec les collectivités, nous pouvons sereinement exploiter les avancées réalisées. Alors que nous entamons les deux dernières années de cette stratégie, nous sommes plus que déterminés à bâtir un Ontario où chaque personne a la possibilité de s’épanouir pleinement.