Types

En règle générale, les instruments suivants conviennent à la mesure de l'exposition au bruit sur le lieu de travail (adaptée à partir de la norme Z107.56-13, « Mesure de l'exposition au bruit » de la CSA).

  1. Sonomètre : Un sonomètre qui satisfait au moins aux exigences de classe 2 de la norme S1.4 – 1983 (R1997), « Specification for Sound Level Meters » de l'American National Standards Institute (ANSI) ou à la norme IEC 61672-1, « Électroacoustique – Sonomètres » de la Commission électrotechnique internationale (CEI) et est utilisé avec le réseau de pondération A et en mode réponse lent.
  2. Sonomètre intégrateur : Un sonomètre intégrateur qui satisfait au moins aux exigences de tolérance de classe 2 de la norme S1.4 – 1983 (R1997), « Specification for Sound Level Meters » de l'ANSI ou à la norme IEC 61672-1, « Électroacoustique – Sonomètres » de la CEI et est utilisé avec le réseau de pondération A, a une plage dynamique d'au moins 50 dB et un facteur de crête d'au moins 30 dB. La « plage dynamique » correspond à la gamme de décibels au-delà de laquelle l'instrument fonctionne à l'intérieur des tolérances indiquées par le fabricant. Le « facteur de crête » est la différence, mesurée en décibels, entre le niveau de pression acoustique maximal et le niveau de pression acoustique équivalent mesuré pendant un intervalle de temps donné.
  3. Dosimètre de bruit : Un dosimètre de bruit qui a une tolérance de classe 2 selon la norme S1.25 – 1991, « Specification for Personal Noise Dosimeters » de l'ANSI, la norme S1.4 – 1983 (R1997), « Specification for Sound Level Meters » de l'ANSI ou la norme IEC 61672-1, « Électroacoustique – Sonomètres » de la CEI et est utilisé avec le réseau de pondération A, a une plage dynamique d'au moins 50 dB, un facteur de crête d'au moins 30 dB et un seuil qui se situe à au moins 10 dB en deçà du niveau de référence applicable (dans ce cas, 75 dBA ou moins). Le dosimètre doit être réglé comme suit : niveau de référence de 85 dBA, taux d'échange de 3 dB et seuil ne dépassant pas 75 dBA (de préférence zéro).

Sélection de l'instrument

Bruit impulsif ou bruit d'impact : Il faut utiliser un dosimètre ou un sonomètre intégrateur ayant un facteur de crête élevé pour mesurer les bruits impulsifs ou les bruits d'impact tels que ceux produits par estampage ou dynamitage.

Le tableau ci-dessous est adapté de la norme Z107.56-F13, « Mesure de l'exposition au bruit » de la CSA (paragraphe 4.3 sur la sélection de l'instrument). Il peut servir de guide dans la sélection de l'instrument le plus approprié.

Instruments de mesure du bruit
Instrument Usages Inconvénients
Dosimètre Tous les cas, en particulier si le travailleur ne peut être accompagné ou si le travail est imprévisible. Très utile si le travail ne peut être divisé en activités distinctes. Le niveau sonore maximal peut excéder la plage de l'instrument. Le facteur de crête du son peut excéder l'aptitude à la mesure de l'instrument. La collecte des données est difficile à observer.
Sonomètre intégrateur Tous les cas. Très utile si le travail se divise facilement en activités distinctes. Le niveau sonore maximal peut excéder la plage de l'instrument. Le facteur de crête du son peut excéder l'aptitude à la mesure de l'instrument si les travailleurs sont exposés de manière imprévisible à différents niveaux sonores. Toutefois, dans bien des cas, un espace au-dessus de la zone de travail peut fournir une bonne estimation de l'exposition de ces personnes au bruit.
Sonomètre Utile seulement si le travail se divise facilement en activités distinctes pendant lesquelles les niveaux sonores sont uniformes. Ne peut mesurer adéquatement un bruit non uniforme
(> ±3 dB) ou impulsif.

Remarques

  1. Des facteurs de crêtes supérieurs à 30 dB sont rares, mais ils peuvent exister avec des bruits très impulsifs tels que ceux produits au moment de l'étampage et du dynamitage. Dans de tels cas, un instrument ayant un domaine d'aptitude à la mesure du facteur de crête plus élevé devrait être utilisé.
  2. Le sonomètre intégrateur présente un avantage secondaire : il permet de déterminer la contribution de diverses activités et sources de bruit à l'exposition du travailleur au bruit. Ces données peuvent être utilisées par la suite dans un programme de lutte contre le bruit. Les dosimètres enregistreurs permettent aussi d'obtenir une telle information.
  3. Un sonomètre peut parfois être utilisé pour définir les zones très bruyantes dans lesquelles on devrait porter un protecteur auditif.
  4. Si les niveaux sonores varient assez lentement pour permettre la lecture, on peut utiliser un sonomètre pour obtenir Lp, i en effectuant une série de mesures à intervalles réguliers. Leq, t peut alors être calculé à partir de Lp,i en utilisant l'article C.3 de la norme de la CSA.
  5. Le fonctionnement de certains instruments peut être perturbé par des interférences radio et par des champs électromagnétiques de grande intensité. On peut remédier à cette situation en utilisant un microphone fictif ou un étalon branché, mais non mis en marche pour atténuer le bruit capté par le microphone. Si le niveau sonore mesuré ne diminue pas de façon significative, on devrait soupçonner une interférence.
  6. Dans bien des cas, on peut utiliser le même instrument comme dosimètre ou sonomètre intégrateur.
  7. Les dosimètres et les sonomètres intégrateurs peuvent être complémentaires. Il est recommandé d'effectuer les deux types de mesure afin de comparer les résultats. Dans bien des cas, on peut utiliser le même instrument.
  8. Il existe une différence systématique allant jusqu'à 2 dB entre les mesures obtenues à l'aide de dosimètres et de sonomètres intégrateurs. Cette norme ne donne pas de correction, mais essaie plutôt de réduire au minimum pareil effet en spécifiant les emplacements du microphone (sur l'extérieur de l'épaule). D'autres sources de variation devraient avoir tendance à réduire cet effet dans la plupart des cas.

Remarque : Ce document est reproduit à partir de la norme CAN/CSA-Z107.56-F06, « Mesure de l'exposition au bruit ». Bien que l'utilisation de ce document ait été accordée, la CSA ne peut être tenue responsable de la façon dont l'information est présentée ni d'aucune interprétation de celle-ci.

Bruit impulsif ou bruit d'impact

Comme l'indique la remarque 1 figurant sous le tableau, il faut utiliser un dosimètre ou un sonomètre intégrateur ayant un facteur de crête élevé pour mesurer les bruits très impulsifs tels que ceux produits par estampage ou dynamitage. Dans un ouvrage publié en 2015 sous le titre Threshold Limit Values for Chemical Substances and Physical Agents and Biological Exposure Indices, l'ACGIH (American Conference of Governmental Industrial Hygienists) explique que lorsque l'on utilise les instruments recommandés dans les normes ANSI S1.4 – 1983 (R197), « Specification for Sound Level Meters », ANSI S1.25 – 1991, « Specification for Personal Noise Dosimeters » ou CEI 804, « Integrating-Averaging Sound Level Meters », le bruit impulsif ou le bruit d'impact est automatiquement inclus dans la mesure du bruit. La seule exigence est de prévoir une plage de mesures allant de 80 à 140 dB et une gamme d'impulsions d'au moins 63 dB.

Remarque : La « gamme d'impulsions » est la différence, mesurée en décibels, entre le niveau de crête d'un signal d'impulsion et la moyenne quadratique ou moyenne géométrique.