Printemps 2013

1 Introduction

Les ressources naturelles de l’Ontario sont au cœur de la qualité de vie et du bien-être exceptionnels dont jouissent les résidents de cette province. En plus de leur valeur intrinsèque, ces richesses soutiennent des industries comme la foresterie, les mines, le tourisme et les loisirs. Elles procurent des services irremplaçables aux écosystèmes, comme l’air et l’eau propres et la pollinisation des récoltes, et elles produisent des ressources renouvelables, comme l’énergie et la nourriture.

En raison de la croissance de notre population et de notre économie, nous exigeons davantage des ressources de la province, créant des pressions ressenties sur l’ensemble des vastes systèmes de terres et d’eaux de l’Ontario. Notre environnement naturel subit des stress imposés par une vaste gamme de menaces, y compris le changement climatique, l’altération de l’habitat, les changements apportés à l’utilisation du sol et les espèces envahissantes.

Que ces menaces nous affectent à grande échelle ou constituent une accumulation d’occurrences à petite échelle, leur influence finit par avoir des répercussions sur les écosystèmes de l’Ontario. En même temps, les effets que nous pouvons voir le plus facilement dans notre vie quotidienne sont ceux qui se produisent à l’échelle locale. Les gestionnaires de ressources doivent trouver des approches de gestion efficaces et viables, qui tiennent compte des influences et des répercussions à grande échelle et qui permettent l’uniformité dans la gestion de problèmes et d’éléments à échelle plus réduite, afin de générer des résultats positifs à tous les niveaux.

Le ministère des Richesses naturelles de l’Ontario gère les forêts, les terres, les eaux, les pêches, la faune, les agrégats, le sel, le pétrole et les zones protégées de la province au nom de la population ontarienne, en insistant sur :

  • la conservation de la diversité des plantes, de la faune, des poissons et de leurs habitats;
  • la protection des espaces naturels;
  • l’appui au développement durable et à l’utilisation des ressources;
  • la protection des gens, des propriétés et des collectivités contre les feux de forêt, les inondations et les autres dangers naturels.

Conformément au budget provincial de 2012/2013footnote 1, le MRN lance un plan de transformation afin de continuer à faire évoluer et à moderniser la manière dont les ressources naturelles de l’Ontario sont gérées. L’objectif consiste à fournir les principales activités, les programmes et les services du Ministère de manière plus durable et plus efficace. Le plan du MRN comprend quatre principaux éléments :

  1. Rationalisation des processus d’approbation, modernisation des approbations, y compris la modification de règlements et de lois.
  2. Transformation de l’exécution des activités, nouvelle conception de certains programmes, amélioration de l’efficacité des activités partout dans la province.
  3. Harmonisation du financement pour l’intendance et les partenariats, approche plus stratégique des partenariats et paiements de transfert harmonisés aux principales activités et aux priorités du Ministère.
  4. Rationalisation des sciences et de l’information, activités ciblées sur les écosystèmes plutôt que sur les espèces et réorganisation des principales fonctions scientifiques.

Le présent document propose un cadre qui aidera le Ministère à réaliser ce plan de transformation. Il souligne l’importance d’adopter des approches à l’échelle du paysage, ce qui se traduit par la mise en œuvre de mesures de gestion intégrées, sur des territoires terrestres et hydrologiques plus étendus et pendant des périodes plus longues que ce que prévoient actuellement les politiques ou les systèmes de gestion.

Cette transformation renforcera le rôle de gestionnaire des ressources naturelles du MRN. Tout en examinant ses programmes et ses services afin d’augmenter leur efficacité et leur viabilité, le MRN s’efforcera d’intégrer et de coordonner les programmes et les politiques, établira des priorités basées sur le risque pour les ressources naturelles et le public, et cherchera à réaliser des économies d’échelle. Cette transformation contribuera également à concentrer et à renforcer le travail du Ministère avec d’autres paliers du gouvernement, d’autres organismes gouvernementaux, les peuples autochtones, les organisations non gouvernementales, les chercheurs universitaires, l’industrie et le grand public.

En apportant ces changements, le MRN se base sur sa propre expérience, ainsi que sur l’expérience d’agences du monde entier qui travaillent à des approches de gestion du paysage. Le MRN estime qu’une perspective à l’échelle des paysages favorise une meilleure compréhension du fonctionnement des systèmes naturels et de l’incidence que les activités humaines ont sur eux. La réduction du chevauchement et la prestation de directives politiques claires sont des éléments judicieux. Le résultat : un cadre plus intégré, plus efficace et plus durable pour la gestion des ressources naturelles de l’Ontario, aujourd’hui et pour les générations futures.

Objet

Le présent document vise à présenter un cadre pour la modernisation de l’approche du Ministère à la gestion des ressources naturelles et à solliciter des commentaires du public, des peuples autochtones et des intervenants concernant cette approche proposée.

Le présent document discute des raisons de l’adoption d’une perspective à l’échelle du paysage, ainsi que de la conformité de cette approche avec le mandat du MRN. Il présente également les éléments d’un cadre qui permettra de passer à une échelle plus large pour la gestion et il décrit des facteurs qui pourront être utilisés pour guider le changement au niveau des programmes. La dernière section sollicite des commentaires sur l’approche proposée, afin que vos points de vue puissent être compris et pris en considération.

Ce cadre aidera les programmes individuels (p. ex. la gestion des feux de forêts, de la faune et des zones protégées) alors qu’ils continuent de faire des efforts relativement à des approches à l’échelle du paysage. Le cas échéant, il sera possible de commencer les changements apportés aux programmes individuels, au fur et à mesure que des propositions seront élaborées. Le présent document constitue le début d’un dialogue que le Ministère souhaite fructueux et intéressant. Nous vous invitons à faire partie de cette conversation.

2 Contexte

L’Ontario couvre plus d’un million de kilomètres carrés qui comprennent des paysages diversifiés, des terres humides, des lacs et des rivières. Il s’agit d’écosystèmes dynamiques, qui changent et réagissent sans cesse à des influences planétaires comme le climat, à des perturbations régionales comme les feux et les inondations, et à des changements locaux comme l’urbanisation et le changement de l’utilisation des terres.

Près de 20 % de la province est recouverte d’eau douce, à savoir plus de 250 000 lacs, 500 000 kilomètres de rivières et de ruisseaux, et des parties de quatre des cinq Grands Lacs. Le reste du paysage se compose principalement d’une variété de forêts, allant de riches forêts à feuilles caduques dans le sud à de vastes forêts boréales dans le nord. Ces forêts sont parsemées de terres humides, y compris les troisièmes terres humides en importance au monde, situées dans le Grand Nord de l’Ontario.

Pour comparer, une proportion très faible de l’Ontario se compose de zones urbaines et de terres agricoles. La majorité de la population de la province est concentrée dans le sud de l’Ontario, près des Grands Lacs, mais on trouve également des peuplements dans plusieurs autres régions de la province, de nombreuses collectivités étant situées à proximité des ressources naturelles de l’Ontario dont elles bénéficient directement.

La gestion des terres, des eaux et des ressources associées à cette mosaïque complexe constitue une énorme responsabilité. L’approche nécessite des perspectives et des stratégies qui vont au-delà d’un site ou d’une espèce spécifique pour englober des zones terrestres et hydrologiques plus larges et même des écosystèmes entiers. Les communautés autochtones, une vaste gamme d’intervenants et bon nombre de types d’organisations et de paliers de gouvernement s’intéressent à la gestion des ressources naturelles, ce qui nécessite l’intégration et la coordination avec de nombreux partenaires pour assurer l’efficacité de la mise en œuvre.

L’approche actuelle de l’Ontario

Le gouvernement a un rôle important dans la gestion des ressources naturelles de l’Ontario de manière viable pour le bien public, aujourd’hui et à l’avenir. Le MRN travaille en collaboration avec les autres ministères du gouvernement de l’Ontario qui sont chargés de la gestion des ressources naturelles de la province.

Les terres de la Couronne (et l’eau) couvrent environ 87 % de l’Ontario. Sur les terres de la Couronne, le Ministère est responsable de la gestion des ressources et travaille avec différents intervenants, y compris l’industrie forestière et des organisations non gouvernementales. Dans certaines régions de la province, particulièrement au sud, un pourcentage important des terres appartient à des propriétaires privés. Le MRN met en œuvre son mandat dans des zones de terres privées directement par ses responsabilités législatives et indirectement, par le travail d’autrui. Dans ces régions, le Ministère collabore avec les propriétaires privés, les organismes et les municipalités. Le Ministère collabore avec les organisations et les communautés autochtones de l’Ontario; dans le Grand Nordfootnote 2, il travaille avec les communautés des Premières Nations à l’aménagement du territoire et à l’intégration des connaissances traditionnelles.

Les fonctions actuelles de gestion des ressources naturelles du MRN sont les suivantes :

  • le maintien d’écosystèmes sains et biologiquement diversifiés;
  • l’élaboration et l’examen des politiques (p. ex. lois, règlements, stratégies);
  • l’élaboration, l’examen et la mise en œuvre de plans d’aménagement du territoire et de gestion des ressources (p. ex. plans pour les zones protégées, plans communautaires d’aménagement du territoire dans le Grand Nord, plans de gestion forestière, plans de gestion des pêches);
  • l’attribution et l’autorisation de l’utilisation viable des ressources naturelles (p. ex. accès, permis, loisirs, quotas en matière de prises);
  • la surveillance de la conformité et l’application des lois;
  • la prestation de services et de soutien pour la sécurité publique et en cas d’urgence (p. ex. aviation, lutte contre les feux de forêts, gestion des barrages, intervention en cas d’inondation);
  • les études sur les espèces, les écosystèmes et les relations des êtres humains avec eux;
  • la surveillance de l’état des ressources et des écosystèmes et la préparation de rapports à ce sujet;
  • la gestion et l’échange de données et d’information.

À l’heure actuelle, les objectifs et la portée de ces programmes varient considérablement, selon la ressource ou l’enjeu concerné. Certains programmes ont été conçus pour la gestion d’espèces individuelles (par exemple, le cerf de Virginie ou la truite grise), de sites individuels (comme un peuplement forestier ou un lac particulier) ou de secteurs de ressources spécifiques (par exemple, les agrégats).

Dans de nombreux cas, l’approche actuelle sert bien l’Ontario. Dans d’autres cas, les programmes ont déterminé les avantages présentés par une perspective plus large et ont adopté ou examineront des stratégies qui adoptent une approche à l’échelle du paysage.

Le présent document inclut des exemples de la manière dont le Ministère a déjà commencé à adopter de tels changements.

Le bien-fondé du changement

Les responsabilités du MRN ont été étendues et en englobent de nouvelles, par exemple les plans d’aménagement du territoire dans le Grand Nord et l’utilisation de terres de la Couronne pour des projets d’énergie verte.footnote 3 En même temps, la gestion des ressources naturelles présente de plus en plus de défis : la population de l’Ontario augmente, le climat change, les activités humaines dans la province et en dehors modifient constamment nos systèmes de terres et d’eaux, et la façon dont les ressources sont utilisées dépend des forces économiques mondiales et des tendances sociétales. Les conflits et les utilisations contradictoires créés par ces pressions ne cessent d’augmenter et de s’accumuler.

En s’efforçant d’aborder les enjeux et les répercussions de nature locale, certaines stratégies de gestion des ressources ont eu tendance à se concentrer sur des zones plus petites, des sites spécifiques ou des populations spécifiques. Même s’il existe des avantages à une approche spécifique au site ou à échelle réduite pour résoudre les problèmes locaux, elle peut être exigeante en main-d’œuvre, coûteuse et inefficace. La gestion spécifique au site peut également perdre de vue les schémas et les processus qui touchent l’échelle plus large du paysage et entraîner une duplication des efforts ou des politiques de plus en plus complexes. Les considérations écologiques et les réalités budgétairesfootnote 1 exigent que nous réévaluions les échelles les plus appropriées pour les activités de gestion des ressources naturelles du Ministère.

La gestion à des échelles plus larges repositionne les décisions en matière de gestion des ressources au sein d’un contexte environnemental, social et économique plus large. Une perspective à échelle plus large peut également aider à révéler les différences et les points communs dans les perspectives et intérêts de différents partenaires et intervenants. Des approches nouvelles ou différentes peuvent être nécessaires pour équilibrer les demandes sur les ressources, coordonner les activités et comprendre les impacts des actions de gestion sur un paysage plus large, offrant la possibilité d’accroître la transparence dans la réalisation d’objectifs de gestion communs.

Ce type de changement bénéficie d’un très grand appui, en Ontario et ailleurs. Bon nombre de territoires ont conclu que la meilleure façon d’assurer la conservation de la biodiversité, la gestion durable des ressources et le rapprochement d’utilisations ou d’objectifs potentiellement contradictoires en matière de ressources consiste à utiliser une gestion basée sur les écosystèmes ou les paysagesfootnote 4 (voir l’exemple ci-dessous). Le Ministère peut profiter et apprendre des expériences d’autres territoires de compétence et de l’expérience locale en Ontario. Le MRN a déjà réalisé des progrès importants en matière de mise en œuvre d’approches à l’échelle du paysage, en accroissant ses connaissances grâce à des efforts de recherche et à une expérience pratique dans le cadre de programmes comme la gestion des forêtsfootnote 5 et des pêchesfootnote 6.

Les communautés et les organisations autochtones ont également manifesté leur intérêt pour des approches de la gestion des paysages basées sur les écosystèmes, la plupart des zones de prises traditionnelles identifiées par les communautés étant basées sur le paysage des bassins hydrographiques et sur l’incorporation des connaissances traditionnelles.

Il est important de constater que la gestion à échelle plus large ne signifie pas nécessairement une approche « taille unique ». Comme les agences ailleurs dans le monde, le Ministère reconnaît que des efforts de gestion à échelle plus fine sont toujours nécessaires et appropriés au sein d’une approche de gestion plus étendue. La clé consiste à identifier ces situations et à les aborder de manière uniforme. Une gestion efficace à l’échelle du paysage procure les lignes directrices nécessaires pour permettre l’intégration d’une gestion à échelle plus fine au sein d’une vision stratégique plus large.

Pour assurer l’uniformité de la mise en œuvre, le Ministère a préparé le cadre concret décrit dans le présent document afin de guider la mise en œuvre des approches à l’échelle du paysage sur une vaste gamme de programmes et d’activités du MRN.

3 Orientation stratégique

Le mandat du MRN est décrit à plusieurs endroits, y compris dans les lois et dans des déclarations de politique et d’orientation stratégique. L’orientation stratégique générale du Ministère contient une vision d’écosystèmes sains pour l’Ontario qui permettent un développement durable. Il s’engage emvers la conservation de la biodiversité et la gestion associée des ressources naturelles d’une façon holistique et durable. Le cadre décrit dans le présent document est adapté à ces engagements existants et ce mandat, et il est déterminé par eux; il n’affectera pas les principales activités du MRN, mais transformera la manière dont le Ministère accomplit ce travail.

Une approche à l’échelle du paysage est également bien harmonisée avec la politique stratégique de l’Ontario et est conforme avec des tendances de gestion que l’on peut observer ailleurs dans le monde (voir l’exemple ci-dessus). Bon nombre des stratégies et des plans directeurs de l’Ontario et du MRN soulignent la valeur de la gestion des ressources naturelles sur des paysages plus importants et pendant des périodes plus longues pour aider à créer des écosystèmes sains et résilients qui soutiennent la prospérité et la qualité de vie de l’Ontario. Par exemple :

  • La biodiversité : C’est dans notre nature (ébauche) présente les actions et les activités auxquelles les ministères de l’Ontario se sont engagés dans le cadre la mise en œuvre de la Stratégie de la biodiversité de l’Ontario, 2011. Dans La biodiversité : C’est dans notre nature, l’action 16 est « Promouvoir la planification de la conservation à l’échelle du paysage ».
  • Faire face au changement climatique : Stratégie d’adaptation et plan d’action de l’Ontario présente la réponse du gouvernement de l’Ontario au rapport du Comité d’experts sur l’adaptation au changement climatique. Dans Faire face au changement climatique, l’objectif 2 consiste à « [a]dopter des mesures raisonnables et pratiques pour augmenter la résilience des écosystèmes face aux aléas climatiques ». L’objectif 3 consiste à « [c]réer et partager des outils de gestion des risques afin de soutenir les efforts d’adaptation faits partout dans la province ».
  • Le Plan stratégique de l’Ontario contre les espèces envahissantes remarque que le problème de la province relativement aux espèces envahissantes découle d’une combinaison complexe de facteurs économiques, sociaux, géographiques et environnementaux, qui causent des répercussions qui touchent les écosystèmes, les communautés humaines et les industries et les entreprises qui dépendent des écosystèmes affectés.
  • Renforcer l’avenir de la foresterie – Modernisation du régime de tenure forestière en Ontario présente un plan et des objectifs pour la modernisation du régime de tenure forestière. Ce document indique que le recours à des zones de gestion plus grandes, dont la taille est appropriée, peut entraîner des économies d’échelle tout en encourageant l’établissement de prix concurrentiels pour le bo Les nouveaux modèles de gestion donnent également l’occasion aux communautés locales et autochtones de s’impliquer.

Tous ces documents soulignent la complexité croissante des défis en matière de gestion des ressources naturelles en Ontario. Ils démontrent que les questions de gestion des ressources touchent un grand nombre de secteurs et d’intérêts, et traversent souvent les frontières politiques. Ils mettent en évidence la nécessité de coordonner les actions entre tous les partenaires et d’impliquer les intervenants de façon efficace. Ils fournissent également une orientation claire qui indique au Ministère qu’il doit adopter une approche plus moderne de la gestion du paysage, en travaillant sur des territoires plus étendus et pendant des périodes plus longues, afin de concentrer ses efforts sur les principales priorités en matière de gestion des ressources naturelles.

4 Une proposition de cadre pour le passage à une approche à l’échelle du paysage

Objectifs

Le MRN a établi deux objectifs pour guider la mise en œuvre d’une approche à grande échelle de la gestion des ressources naturelles en Ontario. Les deux s’harmonisent avec le mandat du Ministère et avec l’orientation stratégique dont nous avons discuté dans la section 3. Voici ces objectifs :

  1. Adopter une approche moderne et viable de gestion des ressources naturelles de l’Ontario en effectuant cette gestion sur des zones plus larges et des périodes plus longues.
  2. Soutenir, permettre et faire progresser les approches de gestion des paysages basées sur les écosystèmes en Ontario au fil du temps.

À court terme, le Ministère met l’accent sur l’objectif 1 : adopter une approche moderne et viable de gestion des ressources naturelles de l’Ontario en effectuant cette gestion sur des zones plus larges et des périodes plus longues. Ce travail sera axé sur l’identification des meilleures possibilités pour commencer l’élaboration et la mise en œuvre d’une approche à l’échelle du paysage afin de mieux faire face aux difficultés actuelles en matière de gestion des ressources. Cela comprendra une réévaluation de la taille des unités de gestion, la découverte d’occasions de coordination et d’harmonisation des programmes, l’établissement de priorités de gestion basées sur le risque pour les ressources naturelles et le public, et la recherche d’économies d’échelle. Une partie de ce travail est déjà en cours.

Le Ministère construira sur cette assise pour aider à réaliser l’objectif 2 : soutenir, permettre et faire progresser les approches de gestion des paysages basées sur les écosystèmes en Ontario au fil du temps. Cet objectif souligne l’engagement du Ministère à l’avancement à long terme de telles approches au sein de sa gamme de programmes de gestion.

Éléments de la proposition de cadre

Pour réaliser ces objectifs, le MRN propose un cadre constitué de cinq éléments de gestion et des considérations connexes. Voici ces éléments :

  1. gestion à des échelles appropriées;
  2. intégration et coordination;
  3. évaluation, gestion et réduction du risque;
  4. concentration des ressources des sciences et de l’information;
  5. gestion adaptative.

Vue d’ensemble de la proposition de cadre

Le tableau ci-dessous fournit une vue d’ensemble de la proposition de cadre, y compris les objectifs, les éléments et une liste de vérification qui présente les considérations à utiliser pour appliquer les approches de gestion à l’échelle du paysage.

Objectifs relatifs au passage à une approche à l’échelle du paysage
  1. Adopter une approche moderne et viable de gestion des ressources naturelles de l’Ontario en effectuant cette gestion sur des zones plus larges et des périodes plus longues.
  2. Soutenir, permettre et faire progresser les approches de gestion des paysages basées sur les écosystèmes en Ontario au fil du temps.
Éléments de la proposition de cadre
Élément 1 : Gestion à des échelles appropriées

Considérations :

  1. Le cas échéant, utiliser des fonctions et des structures écologiques (p. ex. modèles de perturbations naturelles, bassins hydrographiques, distribution des espèces) pour aider à identifier les échelles de gestion significatives sur le plan écologique
  2. Rechercher des économies d’échelle pour la gestion en matière d’effort et de coût
Élément 2 : Intégration et coordination

Considérations :

  1. Assurer la coordination et l’intégration entre les programmes et harmoniser les ressources relativement aux priorités en matière de gestion des ressources naturelles
  2. S’assurer que la politique et les lignes directrices fournies par les lois sont claires
  3. Coordonner son travail avec celui des autres et en tirer parti
Élément 3 : Évaluation, gestion et réduction du risque

Considérations :

  1. Avoir recours à des techniques d’évaluation du risque afin d’établir la priorité des mesures de gestion
  2. Avoir recours à un cadre standard de gestion du risque pour évaluer, gérer et réduire le risque
  3. Reconnaître que des mesures de gestion plus détaillées, à une échelle plus réduite, peuvent parfois s’avérer nécessaires au sein d’une approche de gestion plus étendue
Élément 4 : Concentration des ressources des sciences et de l’information

Considérations :

  1. Concentrer les priorités en matière de recherche et de surveillance afin de soutenir la gestion et de surveiller les mesures prises à des échelles appropriées
  2. Gérer et utiliser de façon efficace la science et l’information, y compris les connaissances des experts et traditionnelles
  3. Continuer d’élaborer et d’utiliser des outils pour soutenir la prise de décisions à des échelles plus larges
Élément 5 : Gestion adaptative

Considérations :

  1. Examiner l’efficacité des stratégies de gestion au fil du temps
  2. Déterminer les lacunes et les incertitudes dans les connaissances

Les sections suivantes discutent des éléments et des considérations du cadre de façon plus détaillée et elles démontrent comment ceux-ci peuvent être appliqués pour guider la mise en œuvre de changements au niveau du programme, alors que le Ministère passe à des échelles de gestion plus larges sur une gamme plus vaste de programmes et d’activités.

Élément 1 : Gestion à des échelles appropriées

En ce qui concerne la gestion des ressources, le concept d’échelle englobe l’espace, le temps et le niveau d’organisation biologique (par exemple, les gènes, les espèces ou les écosystèmes). Il peut comprendre la taille d’une zone ou une période de temps et avoir trait au niveau de détail ou à la fréquence des différentes décisions prises dans le cadre des programmes, comme les fréquences de surveillance ou les quotas de prises.

À court terme, le Ministère s’efforcera de réaliser l’objectif 1 :

  • en continuant à faire évoluer la gestion des ressources, le cas échéant, vers des échelles spatiales ou biologiques plus larges et sur des périodes plus longues; et
  • en assurant la coordination et l’intégration de fonctions comme la conformité, l’application, la science, la surveillance, la planification et la politique sur des unités de gestion et des régions administratives plus vastes.

À plus long terme, le Ministère étendra ces mesures afin de réaliser l’objectif 2 :

  • en mettant en œuvre des approches basées sur la base de connaissances relative aux stratégies de gestion efficaces utilisées dans la province et d’autres territoires de compétenc

Les considérations suivantes doivent être utilisées pour guider le changement au niveau du programme.

Considération I : Le cas échéant, utiliser les fonctions et les structures écologiques (comme les modèles de perturbations naturelles, bassins hydrographiques, distribution des espèces) pour aider à identifier les échelles de gestion significatives sur le plan écologique.

Les échelles auxquelles sont effectuées la planification et la mise en œuvre de la gestion doivent être significatives sur le plan écologique, mesure qui peut varier dans le temps et dans l’espace pour différentes situations. Selon l’objectif de gestion pour une situation donnée, des échelles temporelles appropriées pourraient aller de quelques mois ou quelques années à des décennies ou même des siècles. L’échelle spatiale dépend également des objectifs de gestion. Dans certains cas, la gestion au niveau d’un site particulier peut être justifiée; dans d’autres, une perspective qui s’étend sur des centaines ou des milliers de kilomètres carrés pourrait être nécessaire.

La configuration des terrains et le réseau hydrographique sont également utiles pour déterminer les échelles de gestion appropriées. Par exemple, le Programme de classification écologique des terres (CET)footnote 7 de l’Ontario identifie les zones qui sont semblables sur le plan écologique en se basant sur la géologie, le climat et la topologie, et fournit un cadre robuste pour certaines initiatives de gestion à plus grande échelle (voir l’exemple ci-dessous). Les bassins hydrographiques et les sous-bassins hydrographiques sont des paysages hydrologiques naturels qui peuvent être utilisés comme base pour la gestion hydrologique à des échelles plus largesfootnote 8.

Les facteurs sociaux et économiques jouent également un rôle important pour déterminer l’échelle à laquelle la gestion est effectuée. Par exemple, les limites des 20 zones de gestion des pêches sont basées sur une combinaison de facteurs écologiques, comme les limites et le climat des bassins hydrologiques, ainsi que les facteurs sociaux, y compris les pressions sur la pêche et l’accès par la route. L’exemple de la cadre cadre strategique décrit de façon plus détaillée le cadre écologique de l’Ontario et fournit une carte qui illustre les zones de gestion des pêches.

Un autre exemple de la manière dont le MRN a fait évoluer un système de gestion pour tenir compte de l’échelle plus large des paysages est représenté par la création de neuf zones écologiques des cervidés dans le Cadre de gestion écologique des cervidés footnote 9 de l’Ontario. Pour chaque zone, le cadre contient des lignes directrices larges concernant la manière dont les espèces de cervidés de l’Ontario (l’orignal, le cerf de Virginie, le caribou des forêts et le wapiti) doivent être gérées les unes en relation avec les autres dans un paysage donné. Les zones écologiques des cervidés sont basées sur les limites des unités de gestion de la faune actuelles, mais elles incorporent des renseignements supplémentaires sur le climat au niveau du paysage et la variation des habitats par rapport au système de CET, la distribution et l’abondance des espèces.

Considération II : Rechercher des économies d’échelle pour la gestion en matière d’effort et de coût.

Des avantages et des risques sont associés à toutes les échelles de gestion. Dans de nombreux cas, les activités de gestion sur des échelles plus larges permettent des économies financières et administratives plus importantes, ainsi que de meilleurs résultats écologiques que les approches traditionnelles basées sur le site ou sur l’espèce. Les approches à plus grande échelle encouragent les gestionnaires à se montrer cohérents dans leur communication avec les intervenants et les partenaires du paysage géré. Elles peuvent également révéler des occasions de coordonner et d’intégrer les activités, et de mettre en évidence les secteurs dans lesquels des efforts plus intensifs pourraient être requis.

Toutefois, la gestion à une échelle trop réduite ou trop large peut avoir des répercussions négatives sur l’écosystèmefootnote 10 et la ressource gérés, devenir trop coûteuse ou surcharger les ressources humaines et technologiques. Dans certains cas, une analyse des coûts-bénéfices peut s’avérer utile pour déterminer l’échelle appropriée. Il faut également tenir compte de l’utilisation existante des terres et des ressources et aux schémas d’accès, ainsi qu’au maintien ou à l’amélioration des valeurs et des avantages sur le plan social, économique et culturel pour les communautés, les industries et les peuples autochtones.

Au besoin, le Ministère examine et ajuste l’échelle des zones qu’il gère afin d’augmenter l’efficacité opérationnelle, améliorer les résultats sur le plan écologique et améliorer la compréhension des processus à l’échelle plus large des paysages. Par exemple, récemment, le Ministère s’est efforcé de consolider les unités de gestion forestière (UGF) pour faciliter la planification et la gestion à une échelle plus large. Cet effort a permis de réaliser des économies d’échelle importantes, tant pour le gouvernement que pour les détenteurs de licences et les entreprises associées, tout en permettant la planification de la gestion forestière à une échelle plus représentative de la dynamique des écosystèmes forestiers (voir l’exemple ci-dessous).

Élément 2 : Intégrer et coordonner

La gestion sur des échelles plus larges et des périodes plus longues peut révéler des tendances et des schémas qui ne sont pas toujours visibles à des échelles plus réduites. Cela peut aider à identifier la duplication des efforts et à proposer des occasions de coordonner et d’intégrer les activités de gestion sur tout le paysage.

En travaillant à la réalisation de l’objectif 1, le Ministère assurera l’intégration et la coordination des activités, le cas échéant :

  • en identifiant les occasions d’améliorer l’efficacité en effectuant l’intégration entre les programmes et les fonctions de gestion, y compris les politiques, les services, l’exploitation et les programmes de science, de recherche et de surveillance qui les appuient;
  • en recherchant des façons de coordonner son travail avec celui d’autres agences (gouvernementales et non gouvernementales) qui prennent part à la gestion des ressources naturelles ou de s’y intégrer, afin de trouver des économies et d’assurer des approches viables de la gestion;
  • en s’assurant que les décisions en matière de gestion sont éclairées par des occasions de s’impliquer de façon significative avec le public, les intervenants et les peuples autochtone

Au fil des années, le Ministère travaillera à la réalisation de l’objectif 2 :

  • en continuant d’engager le public, les intervenants et les peuples autochtones, sur des paysages plus larges lorsque cela est approprié, afin d’améliorer constamment les approches de gestion et les politiques et d’assurer la viabilité économique et le maintien des valeurs et des avantages sociaux, culturels et économiques;
  • en continuant d’intégrer et de coordonner le travail du Ministère, ainsi que celui des agences, des organismes et d’autres groupes sur des paysages plus larges, afin d’encourager l’adoption de pratiques de gestion efficaces et viable

Les considérations suivantes doivent être utilisées pour guider le changement au niveau du programme.

Considération III : assurer la coordination et l’intégration entre les programmes et harmoniser les ressources relativement aux priorités en matière de gestion des ressources naturelles.

L’adoption d’une approche plus large inclut la compréhension de l’influence de multiples utilisations et de multiples facteurs stressants sur un paysage. Il est important d’assurer la coordination des efforts de gestion sur toute la zone gérée, afin de favoriser la santé des écosystèmes et de maintenir les avantages sociaux et économiques. Une telle coordination plus étendue aide à déterminer les priorités relatives à la gestion et à concentrer les ressources et les efforts en conséquence. Lorsqu’il existe des conflits en termes d’utilisation des ressources ou d’objectifs, une perspective à plus grande échelle peut contribuer à l’identification des intérêts communs et à la résolution de ces conflits.

Les programmes de recherche et de surveillance, les politiques et les stratégies de conformité et d’application pourraient devoir être modifiés pour soutenir une approche de gestion plus intégrée à l’échelle des paysages. Il convient donc d’examiner les objectifs des programmes de temps à autre afin de s’assurer qu’ils sont encore concrets et pertinents, et de rechercher des occasions de s’intégrer avec d’autres fonctions.

Considération IV : S’assurer que la politique et les lignes directrices fournies par les lois sont claires.

Un cadre bien intégré de lois et de politiques constitue une base importante pour la gestion des ressources à grande échelle. Les politiques fondées sur les faits, éclairées par une science et des informations solides, constituent une pierre d’angle de la philosophie de gestion des ressources naturelles de l’Ontario. Cette norme continuera d’être appliquée dans le cadre de la gestion à l’échelle du paysage.

Toutefois, dans certains cas, de nouvelles lignes directrices issues des politiques seront requises pour appuyer les activités de planification et de gestion à l’échelle du paysage. Les examens sont importants pour s’assurer que les politiques évoluent de concert avec l’amélioration des stratégies de gestion et la réalisation des résultats attendus. Les examens contribuent également à l’identification des occasions de réduire la duplication et de rendre l’orientation politique plus claire et plus facile à mettre en œuvre par les utilisateurs.

L’Initiative d’aménagement du Grand Nord, décrite dans l’exemple ci-dessous, fournit un bon exemple d’une approche politique intégrée, coordonnée et à plus grande échelle, appuyée par des lignes directrices claires issues des politiques et des lois.

Exemple : Initiative d’aménagement du grand nord

Le gouvernement de l’Ontario s’engage à protéger les systèmes environnementaux uniques du Grand Nord, tout en veillant à ce que ces ressources contribuent à un avenir plus prospère, sain et viable pour ses habitants et ses communautés. À cette fin, la Loi de 2010 sur le Grand Nord procure des bases législatives à l’aménagement conjoint unissant les Premières Nations et l’Ontario. Les décisions relatives à l’aménagement du territoire doivent reconnaître les intérêts sociaux, environnementaux et économiques des Premières Nations et de la province. Les communautés des Premières Nations lancent et dirigent les initiatives d’aménagement, travaillant en collaboration avec la province par l’entremise d’une équipe mixte de planification qui prépare des plans communautaires d’aménagement du territoire. Ces plans sont approuvés par la communauté des Premières Nations et par le ministre des Richesses naturelles. Des conseillers provenant des secteurs de programme du MRN et des ministères clés sont disponibles dans toute la province afin d’assurer la coordination et l’intégration des programmes provinciaux.

Lorsqu’elle aura été élaborée, la Stratégie d’aménagement du Grand Nord fournira les outils et le cadre nécessaires pour appuyer et renseigner des équipes de planification mixtes en matière d’élaboration de plans communautaires d’aménagement du territoire. Cette stratégie constituera la base des politiques et des renseignements qui fournissent les intérêts généraux, à grande échelle, en matière d’aménagement qui appuieront les plans communautaires d’aménagement du territoire.

Considération V : Coordonner son travail avec celui des autres et en tirer parti.

La gestion des ressources naturelles à l’échelle du paysage comprend l’évaluation de l’état des ressources, des pressions en matière d’aménagement et des enjeux associés sur des régions géographiques plus étendues et pendant des périodes plus longues, tout en établissant des objectifs clairs en matière de gestion des ressources. Les intervenants (y compris les propriétaires fonciers privés) et les peuples aborigènes apportent des idées et des connaissances importantes à ce processus.

À plus grande échelle, un nombre plus grand d’organismes et de paliers de gouvernement participeront probablement à la gestion des ressources naturelles. Une perspective à l’échelle des paysages peut aider à révéler des occasions d’assurer la coordination avec le travail d’autrui et d’en tirer parti, ainsi que d’assurer des avantages écologiques, sociaux et économiques viables à long terme pour les communautés et les industries.

À l’heure actuelle, le Ministère est en train d’identifier des occasions d’assurer une telle coordination et d’en tirer parti et il doit continuer à viser une approche plus stratégique des partenariats. Par exemple, le Ministère est un participant au Centre canadien coopératif de la santé de la faune, un organisme virtuel qui permet à des groupes d’un bout à l’autre du pays de regrouper leurs ressources et de collaborer à des projets de recherche sur la santé de la faune et à la surveillance de celle-ci. L’Invasive Species Centre de Sault Ste. Marie, établi depuis peu, représente un autre exemple de coordination entre les agences. Le Centre est une initiative mixte financée par le gouvernement fédéral et le gouvernement provincial, dans le but de faciliter la recherche coopérative et l’échange de renseignements sur les questions relatives aux espèces envahissantes en Ontario et dans la région des Grands Lacs. Dans certaines régions, comme les Grands Lacs, la coordination doit traverser les frontières provinciales et même nationales. Par exemple, les objectifs binationaux envisagés pour la communauté de poissons de chacun des Grands Lacsfootnote 11 définissent les buts et les objectifs envisagés pour la communauté de poissons dans l’ensemble du lac qui sont réalisés grâce à des programmes de gestion (comme l’empoissonnement et les règlements) élaborés et mis en œuvre par les territoires individuels.

Dans le sud de l’Ontario, où un pourcentage important des terres appartient à des intérêts privés, la coordination des efforts de gestion dans la région touche les autorités et les agences de planification municipales et autres. Par l’entremise du service provincial d’aménagement à guichet unique dirigé par le ministère des Affaires municipales et du Logement, le MRN conserve un rôle important dans l’aménagement municipal en vertu de la Loi sur l’aménagement du territoire et de lois apparentées, y compris la Loi sur la conservation de la moraine d’Oak Ridges et la Loi sur la ceinture de verdure. La déclaration de principes provinciale (DPP) en vertu de la Loi sur l’aménagement du territoire est un élément clé du système de planification de l’Ontario. La DPP offre une orientation pour la planification à l’échelle municipale en Ontario, et de nombreuses politiques qui y sont énoncées concernent le mandat du MRN. Autant l’élaboration de politiques et orientations complémentaires par le MRN pour des zones relevant de sa responsabilité que la diffusion de données sur les ressources par le Ministère informent les planificateurs municipaux et les auteurs de décisions et influent sur la protection des ressources.

Élément 3 : Évaluation, gestion et réduction du risque

Le risque est une combinaison de deux facteurs, à savoir la probabilité d’une occurrence et l’impact de cette occurrence. La probabilité et l’impact sont estimés en se basant sur les meilleurs renseignements scientifiques et experts disponibles. La qualité de ces renseignements doit entrer en ligne de compte quand on estime le risque, ce qui donne la possibilité de déterminer s’il est nécessaire de réunir d’autres renseignements ou de poursuivre les recherches.

L’évaluation et la réduction du risque ont toujours constitué des éléments clés de la protection et de la gestion des ressources naturelles de l’Ontario. Par exemple, le Ministère évalue le risque en établissant des priorités en matière de surveillance et d’application de la conformité. Cela permet de concentrer les efforts sur les activités qui abordent les risques les plus importants pour les ressources naturelles, la sécurité du public ou l’économie.

À l’heure actuelle, le MRN évalue le risque associé à la gestion des ressources naturelles, y compris le risque pour la santé et la sécurité du public, l’état et l’utilisation des ressources naturelles et une gamme d’autres facteursfootnote 12 sociaux et économiques. L’évaluation du risque sert de base permettant de faire des choix judicieux entre des options.

En travaillant à la réalisation de l’objectif 1, le Ministère continuera :

  • d’élaborer un cadre de gestion du risque stratégique avec une approche d’évaluation commune, afin d’évaluer les risques écologiques, sociaux et économiques d’une activité à court et long terme, en tenant compte des autres activités qui se déploient dans le paysage;
  • d’utiliser l’évaluation du risque pour informer les stratégies de gestion et s’assurer que les efforts sont concentrés là où le risque pour les ressources naturelles, la sécurité du public ou l’économie est le plus élevé;
  • d’appliquer le cadre standard de gestion du risque pour évaluer, gérer et réduire le risque pour les écosystèmes, l’utilisation des ressources et les systèmes de gestion.

À long terme, le Ministère progressera vers la réalisation de l’objectif 2 :

  • en développant un recueil de connaissances et de compétences avec l’utilisation de l’évaluation du risque pour la gestion des ressources naturelles sur des zones plus larges et pendant des périodes plus longues, et en perfectionnant le cadre de gestion du risque du MRN en se basant sur les leçons apprises.

Les considérations suivantes doivent être utilisées pour guider le changement au niveau du programme.

Considération VI : Avoir recours à des techniques d’évaluation du risque afin d’établir la priorité des mesures de gestion

L’évaluation du risque constitue un outil fort utile pour établir les priorités en matière de gestion des ressources. Lorsque la gestion est effectuée sur des périodes plus longues ou à des échelles spatiales plus larges, les changements au niveau du risque doivent être évalués et gérés avec prudence; les risques à court et long terme doivent être identifiés en tenant compte des autres activités qui se déploient dans le paysage. Cela inclut le risque pour les écosystèmes, les communautés, les peuples autochtones, les intérêts économiques et les systèmes de gestion. Les valeurs sociales et économiques doivent donc être prises en considération, avec les considérations économiques, lors de l’établissement des priorités en matière de gestion et de la gestion du risque associé.

Le Plan stratégique de l’Ontario contre les espèces envahissantes recommande l’évaluation du risque associé aux voies possibles afin d’établir les régions géographiques qui sont les plus vulnérables aux espèces envahissantes; la gestion du risque a également été utilisée pour déterminer les meilleures approches de gestion pour le contrôle d’espèces envahissantes comme la grande lamproie marinefootnote 13 et la carpe asiatiquefootnote 14.

Parmi les exemples d’utilisation actuelle d’approches informées par le risque pour établir les priorités, on peut citer les questions relatives à la santé de la faune. Des « points chauds » pour la rage sont cartographiés et utilisés pour concentrer les activités de gestion, afin de réduire les effets possibles pour la santé publique. Les gestionnaires de la faune ont également recours à des techniques informées par le risque pour surveiller la maladie débilitante chronique (MDC) en Ontario, en utilisant des facteurs de risque comme la proximité aux territoires touchés par la MDC, le nombre de fermes de cervidés dans la région et la densité des populations de cervidés sauvages.

Considération VII : Avoir recours à un cadre standard de gestion du risque pour évaluer, gérer et réduire le risque

L’évaluation et la gestion du risque constituent d’importants outils pour la gestion des ressources naturelles de l’Ontario. Par exemple, le risque de feu (et le risque associé pour la sécurité publique) peut être évalué en estimant la probabilité que le feu se développe ou se propage, ainsi que la portée et l’impact probables d’un feu potentiel. Les activités de gestion des feux peuvent alors être orientées vers les régions dans lesquelles le risque est le plus élevé. D’un point de vue organisationnel, la gestion du risque peut inclure des activités telles que l’engagement des intervenants axé sur les problèmes ou le déploiement stratégique du personnel.

Bon nombre des secteurs de programmes du MRN possèdent une grande expérience en évaluation et en gestion du risque, sur laquelle le Ministère peut se baser alors qu’il continue à appliquer des techniques d’évaluation et de gestion du risque dans toutes ses activités et ses fonctions de gestion des ressources naturelles. Par exemple, le Centre de contrôle des eaux de surface du Ministère joue un rôle de premier plan dans la province pour l’évaluation et la réduction des risques associés aux feux et à la sécheresse en Ontario (voir l’exemple ci-dessous).

Considération VIII : Reconnaître que des mesures de gestion plus détaillées, à une échelle plus réduite, peuvent parfois s’avérer nécessaires au sein d’une approche de gestion plus étendue

Au sein d’une approche à l’échelle du paysage, il est parfois nécessaire d’accorder plus d’attention à des caractéristiques, zones géographiques, espèces ou questions spécifiques, en réalisant certaines fonctions ou activités à échelles plus fines (par exemple par l’entremise d’efforts de gestion, de recherche et de surveillance, ou des politiques qui leur sont associées).

Ces mesures peuvent être justifiées par des raisons liées à la santé de l’écologie ou du public et par des raisons de sécurité. Par exemple, des mesures spéciales pourraient être requises pour conserver des espèces rares ou importantes sur le plan social. Elles pourraient également être requises pour réduire les effets défavorables des mesures prises dans le cadre de la gestion sur des espèces individuelles, certains éléments d’un écosystème ou les valeurs sociales et culturelles.footnote 15 À d’autres moments, la justification peut avoir trait aux exigences de la loi, à l’incorporation des intérêts des ressources naturelles dans les affaires d’autres ministères provinciaux, ou à une gamme d’autres moteurs économiques, culturels ou sociaux.

Les approches typiques à de telles décisions touchent deux niveaux d’analyse ou de gestion. Le premier niveau produit des directives, des objectifs et des priorités généralisés pour une zone vaste. Ensuite, un deuxième niveau d’analyse identifie les éléments dont ne tenaient pas suffisamment compte les directives générales, et élabore des lignes directrices supplémentaires et plus détaillées pour ceux-ci. Ce processus est illustré dans la figure ci-contre.

Figure : Identification des éléments qui nécessitent des efforts de gestion spécialisés

diagramme des éléments qui nécessitent des efforts de gestion spécialisés.

  • Approach de gestion du paysage à grande échelle, sur de vastes territoires et de longues périodes.
    • Identification des éléments ou questions nécessitant des efforts de gestion spécialisée.
      • Gestion à plus petite échelle au niveau des sites, des espèces, des ressources ou des activités.

Un outil qui peut être utilisé pour prendre de telles décisions est une approche « filtre grossier/filtre fin ».footnote 16 Le filtre grossier est appliqué en prenant pour hypothèse qu’une gamme représentative d’écosystèmes (terrestres ou aquatiques) contiendra la majorité des espèces dans une région. Le système reconnaît que l’application du filtre grossier ne suffit pas et qu’une gestion plus spécifique peut s’avérer nécessaire pour les espèces plus rares et plus sensibles. Pour cette raison, un filtre fin qui reconnaît les espèces qui passent entre les mailles du filtre grossier (p. ex. espèces rares et en danger) et qui en tient compte est utilisé. Les filtres grossiers et les filtres fins peuvent être appliqués à la même échelle ou à des échelles différentes. Au cours de la dernière décennie, la gestion forestière en Ontario s’est transformée en approche basée sur les écosystèmes qui a recours à l’application du filtre grossier et du filtre fin (voir l’exemple ci-dessous).

La gestion des espèces envahissantes fournit un autre exemple utile d’un cas où des efforts de gestion plus détaillés pourraient s’avérer nécessaires à l’intérieur d’une stratégie de gestion plus large. La carpe asiatique est un envahisseur extrêmement agressif qui n’est pas encore établi dans les Grands Lacs et dans les eaux intérieures de l’Ontario. La gestion des pêches à l’échelle du paysage pourrait établir des objectifs larges pour la conservation des espèces indigènes, sans toutefois aborder les espèces absentes, comme la carpe asiatique. Toutefois, la menace grave que présente cette espèce pour les écosystèmes aquatiques justifie des efforts de gestion plus détaillés et plus spécifiques, y compris des stratégies de prévention exhaustives en coordination avec d’autres agences.footnote 17 La prévention efficace de l’arrivée de la carpe asiatique, par l’entremise d’efforts de gestion ciblés, est beaucoup plus économique qu’essayer de gérer ou d’éradiquer cette espèce destructive une fois qu’elle s’est établie.

Élément 4 : Concentration des ressources des sciences et de l’information

Les activités scientifiques jouent un rôle essentiel dans un système de gestion des ressources à grande échelle. Des exemples comprennent l'évaluation du risque et de l’incertitude, le rassemblement d’informations pour le développement des options de gestion, la surveillance du statut et des tendances de l'écosystème et la surveillance visant à évaluer l’efficacité des actions de gestion. Le MRN a toujours reconnu la valeur et la nécessité d’une forte présence scientifique et a une longue histoire de collaboration avec d’autres organismes dans la recherche qui permet d’informer les décisions de politique et de gestion.

Alors que le Ministère s'efforcera de réaliser le premier objectif, il continuera :

  • à focaliser les programmes scientifiques et de surveillance de façon à ce qu'ils soutiennent les approches de gestion à grande échelle de façon appropriée au sein du Ministère ou d’autres organismes;
  • lorsque cela est possible, à utiliser la meilleure technologie disponible pour simplifier ou remplacer les processus intensifs et inefficaces, le partage d’information et le rapport de la condition des ressources;
  • à collaborer avec et à tirer profit du travail des scientifiques d’autres agences et de la communauté scientifique en général, des industries des ressources naturelles et d’autres intervenants.

Sur le long terme, le Ministère travaillera à la réalisation du deuxième objectif :

  • en continuant, lorsque cela possible, à utiliser les meilleures pratiques scientifiques, les connaissances spécialisées et les connaissances traditionnelles afin de participer à l’information de la gestion à grande échelle des ressources naturelles;
  • en maintenant et en appliquant des systèmes et des processus efficaces afin de collecter les données normalisées et de partager et d’intégrer les informations et les analyses dans tous les domaines et toutes les fonctions du programme;
  • en maintenant des collaborations stratégiques avec les intervenants et d’autres parties.

Les considérations suivantes doivent être utilisées pour guider le changement de niveau du programme.

Considération IX : Concentrer les programmes de recherche et de surveillance sur le soutien des efforts de gestion aux échelles appropriées.

Les programmes de recherche et de surveillance peuvent être conçus pour appuyer le passage à une approche de gestion à plus grande échelle. Bien qu'il soit essentiel de surveiller l’efficacité de toute stratégie de gestion, ce qui est surveillé et la nature et la synchronisation de cette surveillance déprendront des objectifs et de l'échelle de gestion. Pour la gestion à une échelle plus importante, il est important de s'assurer que les données de recherche et de surveillance sont recueillies d’une façon normalisée dans l’ensemble de la province et conservées dans des formats compatibles afin de permettre la coordination et l’intégration entre les domaines du programme.

Dans certains cas, il peut être possible de profiter des technologies telles que la télédétection pour surveiller des terrains plus importants ou pendant des périodes plus longues, souvent au même niveau de précision et à un coût inférieur aux méthodes traditionnelle.

La science explore également de nouvelles techniques de surveillance sur le terrain axées sur une évaluation à plus grande échelle, à l’aide de différentes mesures visant à évaluer la santé générale d’un écosystèmefootnote 18. Le Cadre stratégique pour la gestion écologique de la pêche de l’Ontario, un programme de surveillance à grande échelle qui le soutien, est un bon exemple de la façon dont les principes scientifiques et les connaissances des intervenants peuvent être utilisés pour réorienter la question de « comment va mon site? » à « comment va ma zone? »footnote 19. Le texte ci-dessous décrit ce cadre de façon plus approfondie.

Considération X : Gérer et utiliser efficacement la science et l’information, y compris les connaissances spécialisées et traditionnelles

Des données scientifiques fiables et les meilleures connaissances spécialisées et traditionnelles sont le fondement essentiel du soutien des approches à l'échelle du paysage et de l'établissement des priorités de gestion et de surveillance dans le cadre d’une approche basée sur le risque.

Le Ministère possède de nombreuses ressources informationnelles et recueille constamment des informations par le biais de différents programmes et de différentes méthodes. La collecte et la gestion des informations d’une façon qui permet l’intégration et l’analyse dans l’ensemble des programmes, pour des zones plus importantes et pendant des périodes plus longues, peuvent être une tâche ardue. Elles nécessitent l’application de normes cohérentes et le développement et l’utilisation de processus et de systèmes de gestion efficaces. Le MRN doit également prendre en compte le rôle qu'il joue pour permettre aux autres ministères d’avoir accès aux données pertinentes. Cela permet l’intégration des considérations de ressources naturelles du MRN à leurs travaux, comme, entre autres, les activités de planification municipale. Information sur les terres de l’Ontariofootnote 20 est un exemple de l’initiative provinciale qui appuie le partage des données géospatiales au sein du MRN et avec des partenaires extérieurs.

Dans le Grand Nord, les Premières Nations et l’Ontario travaillent ensemble au développement de plans communautaires d’aménagement du territoire. Un aspect clé de ce processus de planification conjoint est le projet de gestion de l’information et de la connaissance du Grand Nord. L’un des objectifs principaux du projet consiste à construire et à maintenir des relations solides avec les Premières nations. De nombreuses communautés des Premières Nations rassemblent leurs connaissances traditionnelles de la terre afin de participer au plan communautaire d’aménagement du territoire dans le Grand Nord. Au moyen d’accords de financement, le MRN soutient les communautés dans leur collecte et leur documentation de ces connaissances.

Par le biais de différents projets de collaboration, le projet de gestion de l’information et de la connaissance a avancé des ressources clés telles que des informations concernant la topographie du Grand Nord, la couverture terrestre et les schémas de perturbation, la géologie et les ressources en eau. Une attention particulière a également été accordée aux ressources scientifiques et informationnelles dans le traitement du changement climatique, des espèces à risque, de l’héritage naturel et des études de biodiversité. Ensemble, ces données révisées et une meilleure compréhension offrent les fondements de l’aménagement du territoire dans le Grand Nord. L’objectif est de s'assurer que les meilleures informations sont disponibles pour appuyer les intérêts d’aménagement du territoire à grande échelle et les besoins de l’aménagement communautaire du territoire.

Considération XI : Continuer à élaborer et à utiliser des outils pour soutenir la prise de décision à plus grande échelle.

Il existe beaucoup d’outils pouvant soutenir la prise de décision pour gérer des paysages plus vastes. Ces outils sont notamment les pratiques exemplaires de gestion qui fournissent des stratégies et techniques spécifiques tout en veillant à l’uniformité avec une approche de paysage large, ou des outils techniques d’analyse spatiale qui sont grandement utilisés dans la gestion du paysage pour prévoir la façon dont ce dernier change, comparer les scénarios de gestion et faire l’inventaire des écosystèmes. De nombreux outils utiles d’aide à la prise de décision existent déjà et sont utilisés au sein du MRN et à l’extérieur, mais dans certains cas, il faudra adapter les outils ou en créer de nouveaux.

Par exemple, il peut être difficile pour les gestionnaires de ressources de comprendre les effets potentiels du changement climatique sur les écosystèmes et sur les personnes qui en dépendent. Afin de traiter ce besoin, en 2011, le MRN a rassemblé un ensemble d’outils et de techniques d'évaluation du risque et de la vulnérabilité pour créer un Guide pour spécialistes au sujet de l’adaptation au changement climatique pour les écosystèmes d’Ontario. Le guide comprend un cadre de soutien de gestion adaptative à grande échelle dans un climat qui change rapidement. Le Ministère a également élaboré deux outils interactifs de cartographie du changement climatique qui illustrent différents scénarios possibles du climat futur afin d’aider les gestionnaires de ressources à comprendre les effets potentiels à des niveaux de paysage plus importants.

D’autres outils d’aide à la prise de décision comprennent des modèles conceptuels et de simulation qui reproduisent le comportement des systèmes naturels et qui donnent aux gestionnaires un moyen d’explorer les différents scénarios de simulation. Ce type d’analyse est essentiel pour l'élaboration de politiques axées sur les preuves, car cela permet aux gestionnaires d'étudier l’impact des alternatives de gestion avant que l’orientation de la politique ne soit déterminée. Par exemple, le Modèle de pêche selon le paysage du MRNfootnote 21 simule le comportement d’un pêcheur individuel selon l’accessibilité, la qualité de la pêche, les préférences du pêcheur individuel et d’autres facteurs sociaux, économiques et écologiques, et il prévoit la distribution de la pression de la pêche à la ligne et des changements qui en découlent sur la santé de l'écosystème aquatique sur un paysage de lacs. Les techniques statistiques peuvent également être utiles pour fournir des informations sur les relations entre différents éléments et processus du paysage.

L’outil d’aménagement du paysage de l’Ontario (OLT) est un autre exemple d’un outil de soutien de la prise de décision qui peut être utilisé pour appuyer la gestion à des échelles plus importantes (voir le texte en page 28)footnote 22. Élaboré à partir de données de terrain, de résultats de simulation et d’autres informations, l’OLT aide les utilisateurs à tester des données, des hypothèses et des résultats avant la finalisation de l’orientation de la gestion.

Élément 5 : gérer de manière adaptative

La gestion adaptative implique la surveillance et l'évaluation des systèmes et des actions de gestion dans la durée. Elle prend en compte le fait que les systèmes naturels et humains sont incertains et que les stratégies de gestion peuvent devoir être ajustées régulièrement au fur et à mesure de l’amélioration de la compréhension du système géré ou du niveau de risque pour les changements des ressources. Pour cette raison, la gestion adaptative offre une base éprouvée solide sur laquelle nous pouvons nous appuyer pour formuler des politiques et prendre des décisions de gestion.

La gestion adaptative permet également d’améliorer le caractère inclusif et la transparence de la prise de décision en exigeant une collaboration étroite entre les chercheurs, les gestionnaires de ressources et les décideurs politiques et en encourageant un dialogue régulier avec les intervenants et les partenaires.

Dans ses efforts de réalisation du premier objectif, le Ministère continuera :

  • à examiner l’efficacité des approches de gestion et à s'efforcer d’améliorer constamment les systèmes de gestion et leurs résultats;
  • à déterminer et à adopter les meilleures pratiques pour l’amélioration des stratégies de gestion dans la durée.

Sur le long terme, le Ministère se basera sur ces efforts pour réaliser le deuxième objectif :

  • en continuant de réévaluer et d’ajuster les décisions de gestion et les politiques connexes au fur et à mesure de l’amélioration des connaissances du système géré ou de l’observation de modifications de niveau de risque pour les ressources.

Les considérations suivantes doivent être utilisées pour guider le changement de niveau du programme.

Considération XII : examiner l’efficacité des stratégies de gestion dans la durée

La gestion adaptative implique un engagement envers l’amélioration continue des politiques, des stratégies de gestion et des résultats dans la durée. Elle tient compte de la variété des perspectives de différents utilisateurs afin d’obtenir des résultats sociaux, économiques et écologiques durables.

Des mesures de la santé de l'écosystème, du rapport coût-efficacité ou d’autres objectifs peuvent être utilisées pour suivre la réussite des stratégies de gestion et déterminer si des ajustements sont nécessaires. La contribution des intervenants, du public et des peuples autochtones est importante dans l’examen des résultats et de l'élaboration des objectifs pour le prochain cycle de gestion.

Considération XIII : identifier les lacunes de connaissances et les incertitudes

Dans un système de gestion adaptative, les lacunes de connaissances et les incertitudes (concernant les systèmes sociaux et économiques, la sante de l'écosystème ou l'état d’une ressource particulière) sont identifiées dans le cycle normal d’examen. Ces types d’examen aident les gestionnaires de ressources à réviser les priorités de recherche et d’information pour l’avenir et à identifier les possibilités d’amélioration dans l’ensemble du cycle de gestion. Ils peuvent également aider à encourager la collaboration avec d’autres organismes et intervenants ayant des intérêts communs.

5 Aller de l’avant

Les années à venir seront une ère de changement, alors que le Ministère examinera ses programmes à la recherche de possibilités de prise en compte d’approches à l'échelle du paysage dans l’ensemble de ses domaines d’activité. Dans cette voie, nous devrons être prudents et vérifier au fur et à mesure que les résultats, pour les écosystèmes, les Ontariennes et Ontariens, les intervenants et le Ministère, sont conformes aux attentes. Le MRN s'engage à faire preuve de leadership dans ce processus. Les éléments et les considérations décrits dans le présent document offrent un cadre pratique pour la mise en application d’approches de gestion des paysages plus vastes dans des domaines particuliers visés par le programme.

À court terme, le Ministère se concentrera sur l’examen de ses programmes et services essentiels afin de les rendre plus efficaces et durables. Cela comprend l’identification des possibilités clés pour adopter une approche à l'échelle du paysage en gérant à des échelles plus importantes et pendant des périodes plus longues, en coordonnant et établissant des partenariats avec d’autres organisations et organismes, et en s'efforçant de trouver des moyens d’améliorer l’intégration de l’ensemble des fonctions de gestion des ressources du MRN. La transition vers des approches de paysage plus vaste sera plus directe dans certaines zones de programme que dans d’autres. Sur le long terme, le Ministère s’appuiera sur ces fondations pour la mise en application d’approches de gestion des paysages basées sur l'écosystème dans un plus grand nombre de programmes.

La gestion à des échelles plus importantes aidera à maintenir la concentration du Ministère sur les priorités principales et entraînera une intégration plus importante des programmes et des fonctions, mettant le Ministère en meilleure position pour faire face aux difficultés actuelles en matière de gestion des ressources.

La contribution à grande échelle est importante pour l’avenir. Nous voulons entendre l’avis des intervenants, du public et des peuples autochtones. Au fur et à mesure de la transformation du Ministère, il y aura des possibilités supplémentaires de fournir des commentaires concernant des modifications spécifiques aux programmes. Le Ministère est heureux de recevoir vos commentaires et vous incite à participer à ce dialogue en cours.