Préparé par Judith Jones

La verge d’or de Houghton (Solidago houghtonii) figure sur la liste des espèces menacées en vertu de la Loi de 2007 sur les espèces en voie de disparition de l’Ontario. Elle est inscrite à titre d’espèce préoccupante à l’annexe 1 de la Loi sur les espèces en péril du Canada. Elle possède une cote de conservation G3S2 à l’échelle mondiale et infranationale (Ontario).

La verge d’or de Houghton est une plante vivace de la famille des Astéracées. Elle est ornée d’un bouquet de feuilles effilées à marge lisse, en forme de langue, qui poussent sur le sol. Elle produit une tige florifère dressée dont les feuilles s’amenuisent vers la cime. Les capitules pourvus de tiges rugueuses forment une couronne au sommet plat. La floraison a lieu de la fin du mois d’août jusqu’à la fin du mois de septembre. La verge d’or de Houghton ressemble beaucoup à la verge d’or de l’Ohio (Solidago ohioensis), qui peut pousser dans le même habitat.

On dénombre 33 populations de verges d’or de Houghton au Canada, qui sont toutes situées en Ontario dans la région de l’île Manitoulin, ainsi qu’une présence dans la péninsule Bruce. Plusieurs populations se trouvent sur des terres qui sont détenues ou revendiquées par les Premières Nations et environ le tiers des populations sont situées sur des terres qui appartiennent à des sociétés. Il n’y a pas d’information sur les mouvements de population puisqu’il n’y a eu qu’une seule observation sur la plupart des sites.

On trouve la verge d’or de Houghton principalement dans des alvars, sur des rivages rocheux ainsi que dans quelques alvars dégradés qui ressemblent à de vieux champs, sauf sur l’île Cockburn, où l’espèce est présente dans des dunes de sable basses. Un habitat convenable peut faire partie d’au moins huit types de communautés végétales différentes. L’humidité est une caractéristique importante d’un microclimat propice.

Les lacunes dans les connaissances sur la verge d’or de Houghton englobent l’état des populations, les tendances, les niveaux de viabilité des populations, les effets des menaces actuelles ainsi que les techniques pour les réintroductions. Des travaux génétiques s’avèrent également nécessaires afin de déterminer si la population sur l’île Cockburn pourrait être une espèce distincte. Les autres lacunes portent sur les besoins en matière d’habitat, sur la dynamique des habitats et possiblement sur les effets des changements climatiques.

Les menaces qui guettent la verge d’or de Houghton comprennent le développement et la construction, l’exploitation forestière et les activités industrielles, l’exploitation des carrières et l’extraction d’agrégats, l’utilisation des véhicules hors route, le pâturage et le broutage, l’invasion par des espèces exotiques, les dommages causés aux alvars à cause du manque de sensibilisation de la population, l’emploi de pesticides et le fauchage.

L’objectif de rétablissement pour la verge d’or de Houghton se résume à maintenir l’abondance et la répartition actuelles de toutes les populations de verges d’or de Houghton en Ontario en conservant et en protégeant l’habitat, en réduisant les autres menaces et en augmentant les populations si nécessaire. Les objectifs de protection et de rétablissement consistent à :

  1. évaluer les menaces et prendre des mesures d’atténuation et de réduction;
  2. employer des outils stratégiques, le cas échéant, pour protéger et maintenir l’habitat et les plants de verge d’or de Houghton;
  3. mieux faire connaître la verge d’or de Houghton et ses habitats sensibles;
  4. combler les lacunes dans les connaissances.

Un certain nombre d’approches sont présentées dans le texte.
La superficie recommandée pour la réglementation de l’habitat de la verge d’or de Houghton comprend :

  1. toutes les régions où la verge d’or de Houghton est présente ainsi que toute nouvelle zone découverte;
  2. sur le sable : tout le polygone de dunes ou de sable qui renferme les types de communautés végétales visés par la classification écologique des terres (CET);
  3. sur la plage rocheuse : la portion du polygone de plages rocheuses qui renferme les types de communautés végétales visés par la CET dans laquelle la verge d’or de Houghton est présente et qui est limitée à l’intérieur des terres, conformément à la CET, mais qui est bornée, aux extrémités, à une distance de 50 mètres de la présence de plants de verges d’or de Houghton;
  4. sur les alvars : tout le polygone d’alvars qui renferme les types de communautés végétales visés par la CET;
  5. dans un habitat dégradé qui ressemble à un vieux champ où la végétation est principalement composée d’espèces végétales non indigènes : toute l’aire continue qui entoure les plants de verges d’or de Houghton dans laquelle il y a des parcelles de végétation plus courtes que les tiges florifères de la verge d’or de Houghton (d’une hauteur approximative de 60 cm);
  6. dans toutes les situations ci-dessus : toute la superficie à une distance radiale minimum de 50 mètres des plants, incluant les habitats convenables et inadéquats, de manière à ce que les activités dans les régions adjacentes soient suffisamment éloignées pour prévenir les répercussions dans le cas où des individus seraient présents sur le pourtour du polygone.

Il est recommandé que l’infrastructure existante ne soit pas désignée comme l’habitat de l’espèce.