Préparé par Judith Jones

Le perce-tige d’Aweme (Papaipema aweme) est un papillon de la famille des noctuidés (Noctuidae). Il figure sur la liste des espèces en voie de disparition en vertu de la Loi de 2007 sur les espèces en voie de disparition de l’Ontario. Il est inscrit à titre d’espèce en voie de disparition à l’annexe 1 de la Loi sur les espèces en péril du Canada. Il a une cote de conservation G1S1 en Ontario. Les ailes antérieures de l’adulte, dont l’envergure varie de 33 à 37 mm, sont ornées de taches distinctives brun clair, tandis que ses ailes postérieures, de couleur blanc-jaune, sont plus pâles et plus simples. La métamorphose du stade d’oeuf au stade larvaire, puis au stade nymphal n’a jamais été observée.

Les larves dans le genre Papaipema sont des insectes foreurs, ce qui signifie qu’ils mâchent des plantes charnues et qu’ils se nourrissent à l’intérieur des racines, des tiges ou des rhizomes. Plusieurs papillons du genre Papaipema sont limités à une seule espèce de plantes hôtes. Par conséquent, le principal besoin en matière d’habitat du perce-tige d’Aweme est la présence de plantes hôtes favorables pour nourrir et abriter les larves. Cependant, aucune larve du perce-tige d’Aweme n’a jamais été observée et l’identité de l’hôte est inconnue. Le perce-tige d’Aweme pourrait être une espèce associée aux terres humides. Deux cueillettes récentes proviennent d’habitats situés dans des tourbières et des bogues tandis qu’une troisième a été faite dans une zone humide d’un vieux pâturage. Les emplacements des cueillettes historiques ne sont pas bien connus, mais ils pourraient inclure des terres humides et des marais situés entre des dunes qui sont susceptibles d’abriter des espèces végétales que l’on retrouve dans les tourbières et les bogues.

La répartition globale complète du perce-tige d’Aweme n’est pas connue. L’espèce a été cueillie seulement à neuf reprises à sept emplacements : à Aweme, au Manitoba (1905); à Beaver Island, dans le Michigan (1925); à Rochester, dans l’État de New York (1932); à Grand Bend, en Ontario (1936); à l’île Manitoulin, en Ontario (2005); à McMillan, dans le Michigan (2009); et à Pine Creek, au Minnesota (2014). Si l’on tient compte des efforts de cueillette déployés pendant des décennies et du très petit nombre de cueillettes, le perce-tige d’Aweme pourrait avoir toujours été rare. Néanmoins, il est possible que cette espèce ne soit pas très attirée par la lumière et qu’elle ait été rarement capturée. Une troisième possibilité est qu’elle soit présente dans des régions qui ne sont pas souvent étudiées, comme des bogues.

Le perce-tige d’Aweme peut se faire rare parce qu’il est limité à une seule espèce hôte. Les habitats convenables peuvent être circonscrits si la plante hôte est restreinte à une communauté végétale peu courante. Les menaces précises pour le perce-tige d’Aweme ne sont pas connues, mais des menaces pour les plantes indigènes, les végétaux herbacés, les papillons de nuit et les terres humides en général peuvent être déduites. Ces menaces peuvent inclure le broutage et le pâturage, les changements dans le drainage, l’utilisation de véhicules tout terrain, l’aménagement du littoral, les parasites introduits ainsi que l’utilisation de pesticides.

On sait très peu de choses sur le perce-tige d’Aweme, notamment s’il y a des populations existantes au Canada. On ne sait rien au sujet de la taille des populations, des exigences relatives aux habitats, de la dynamique de l’habitat ou des menaces. Par conséquent, l’objectif de rétablissement pour le perce-tige d’Aweme consiste à tenter de combler les lacunes dans les connaissances et à maintenir une végétation existante aux sites de cueillette à l’aide de mesures générales jusqu’à ce que de meilleurs renseignements permettent de prendre des mesures particulières, notamment de procéder à l’atténuation des menaces. Les objectifs de protection et de rétablissement comprennent les actions suivantes :

  1. faire de la recherche afin de combler les lacunes dans les connaissances;
  2. prendre des mesures d’intendance afin de conserver la végétation existante;
  3. créer des partenariats et échanger de l’information avec d’autres compétences.

Plusieurs approches du rétablissement sont proposées dans le texte. Les mesures du rendement sont présentées de manière à pouvoir effectuer un suivi des recherches infructueuses et des autres tentatives, qui ont été entreprises pour recueillir des données dans le cadre des travaux qui visent à atteindre les objectifs de rétablissement, au cas où les lacunes dans les connaissances ne pourraient pas être comblées.

Le besoin le plus important en matière d’habitat pour le perce-tige d’Aweme est la présence de la plante hôte. Néanmoins, l’identité de l’hôte ou des hôtes du perce-tige d’Aweme n’est pas connue. Si l’identité de la plante hôte devient connue, on suggère d’élaborer une réglementation pour l’habitat fondée sur la présence des plantes hôtes et de leurs besoins écologiques. À ce titre, on donne à entendre que l’aire qui doit être prise en considération pour la réglementation de l’habitat devrait probablement inclure ce qui suit :

  1. la région où les perce-tige d’Aweme (à n’importe quelle étape du cycle de vie) setrouvent;
  2. à partir des emplacements inclus au point 1, toutes les régions contiguës où lesplantes hôtes sont présentes;
  3. une superficie suffisante pour l’établissement, la croissance et la dispersion desplantes hôtes;
  4. une considération de la dynamique nécessaire afin de maintenir la qualité del’habitat pour la plante hôte. Par exemple, si l’hôte nécessite un habitat entretenupar le feu, on donne à entendre que la superficie requise pour un brûlageadéquat pourrait devoir être déterminée et prescrite. Si l’hôte a besoin deprocessus de dunes mobiles, alors l’inclusion d’une zone dynamique (même sielle n’est pas occupée par le perce-tige d’Aweme) peut également devoir êtreconsidérée.