Traitement en groupe par la méthode de l’exposition avec prévention de la réponse (EPR)

Ce traitement s’avérera plus efficace et les gains seront optimisés si les principes, les compétences et les exercices enseignés sont compris et appliqués universellement.

Afin de favoriser une bonne communication avec nos partenaires communautaires (p. ex. les préposé(e)s de soins à domicile, le personnel scolaire, le personnel de l’organisme communautaire, les membres de la famille), les renseignements qui suivent sont fournis pour soutenir le traitement que nous offrons actuellement.

Nous espérons que ce sera profitable et sommes toujours disposés à entendre vos commentaires. Les partenaires communautaires qui veulent consulter notre équipe au sujet des programmes peuvent communiquer en tout temps avec la secrétaire de l’atelier au 519 858-2774, poste 2025. Les consultations ont généralement lieu par téléconférence et sont fixées le plus souvent les mardis à 14 h 30.

Sous réserve du consentement de la tutrice ou du tuteur et de l’accord du patient, les partenaires communautaires concernés susmentionnés sont encouragés à assister à au moins quelques séances de traitement.

La prise de médicaments doit rester stable (c.-à-d. aucun changement) pendant toute la durée du traitement :

Si cela cause des ennuis, veuillez en avertir notre clinique pour en discuter.

Après la première séance :

  • À ce stade précoce, ne faites aucun changement dans la façon dont vous gérez le comportement de votre jeune. Comme première étape, essayez de cerner les tendances interactionnelles qui favorisent et promeuvent l’anxiété chez le jeune. Les participants au traitement en groupe seront également encouragés à le faire. Prenez en note ces tendances à titre de point de départ en vue de les modifier quelques semaines plus tard.
  • Évitez de donner des conseils ou de combattre prématurément le trouble obsessionnel-compulsif (TOC). Évitez aussi de vous faire des reproches pour avoir, par le passé, critiqué à tort ou soutenu par mégarde le TOC chez votre enfant. C’est un nouveau départ!
  • À la séance Un, les participants et leurs parents auront appris notre future technique pour « prendre le dessus » sur le TOC ainsi que la cartographie, l’utilisation d’« outils » cognitifs/comportementaux spéciaux et des exercices d’exposition. Encouragez le jeune à parler de ce qu’il a appris et soyez sa « meneuse de claques » en prônant l’optimisme quant à ses chances de réussite dans l’avenir.
  • Des feuilles d’introduction (p. ex. « Conseils aux parents ») et une bibliographie sur le TOC ont été distribuées aux participants à la séance Un. Lisez-les pour connaître notre point de vue du traitement. De façon générale, essayez tout au long du traitement à en apprendre par vous-même sur le TOC en lisant des livres et des articles, en regardant des vidéos et en visitant des sites Web.
  • Pour les aider à « externaliser » le TOC, les participants ont été invités à trouver un surnom comique pour leur TOC à la séance Un et au cours de la semaine suivante. Soutenez-les dans leurs efforts pour être originaux, mais évitez de critiquer s’ils préfèrent s’en tenir au nom « TOC ». L’essentiel, c’est que le TOC, et non l’enfant, soit perçu comme le problème en l’externalisant régulièrement lorsque vous parlez du comportement compulsif. Pour faciliter ce changement de perspective, nous comparons le TOC durant le traitement en groupe à un « hoquet du cerveau » ou à une « fuite au niveau des freins ».

Après la deuxième séance :

  • Les participants ont appris à cartographier leur TOC en divisant leurs comportements obsessifs-compulsifs en différentes régions : le « territoire du TOC » (où le TOC est toujours vainqueur); le « territoire du jeune » (où il est toujours vainqueur); et, enfin, la « zone de travail » (où le TOC et le jeune se livrent une lutte acharnée). La zone de travail sera la cible du traitement.
  • Le « thermomètre de la peur » a également été introduit à la séance Deux comme façon de mesurer l’intensité de l’anxiété générée par les obsessions. À partir de maintenant, quand le jeune est anxieux, essayez de faire preuve d’uniformité en lui demandant où se situe son niveau de crainte sur le thermomètre (1 à 10). Cela permet à la fois de mesurer la force actuelle de l’angoisse obsessionnelle et de faciliter la communication adulte-jeune ainsi que la résolution de problème.
  • Les participants de la séance Deux ont commencé à dresser par ordre hiérarchique une liste des symptômes associées à leurs différentes obsessions et compulsions. Au cours de la semaine ou des semaines qui suivent, n’hésitez pas à aider le jeune à repérer les symptômes qu’il aurait peut-être manqué ou dont il fait peu de cas, mais faites-le toujours de manière solidaire et non réprobatrice, et seulement si le jeune veut volontiers votre aide.

Après la troisième séance :

  • Les participants au traitement en groupe ont terminé de cartographier leur TOC à la séance Trois. Toute réussite initiale en vue de prendre le dessus sur le TOC est examinée durant la séance, renforcée et récompensée. Les parents, les enseignantes et enseignants et autres personnes proches de l’enfant doivent continuer de féliciter et de récompenser les mesures positives prises par l’enfant, en particulier son « effort », aussi petit soit-il, pour contrer le TOC.
  • Poursuivez vos efforts pour faire de l’externalisation du TOC une habitude dans vos discussions avec le jeune. Dans la mesure du possible, appelez le TOC par le surnom proposé par le jeune. Comme cela, vous devenez l’allié du jeune et transformez le TOC en l’« ennemi » à combattre par le traitement. Par exemple, évitez de dire « Bon, tu vois, tu te mets encore à réorganiser de façon compulsive tes aliments dans ton assiette ». Dites plutôt, par exemple, « On dirait que le TOC te rend la vie difficile aujourd’hui. Il te pousse à réorganiser tes aliments ».
  • Notre « boîte à outils » a été présentée à la troisième séance. Trois « outils » précis ont été proposés aux participants pour composer avec l’anxiété générée par le TOC (et pour aider à réussir les exercices d’exposition avec prévention de la réponse) : « Auto-persuasion constructive » (pensez positivement!), « Évaluation raisonnable » (montre-moi la preuve le TOC!) et « Cultiver le détachement» (ce n’est pas moi, c’est le TOC!). Il est recommandé que d’autres proches du jeune, qui jouent un rôle dans sa vie, apprennent aussi ces notions, comment elles s’appliquent et comment les intégrer dans les discussions subséquentes avec le jeune.
  • Un exercice d’exposition a été proposé à titre de premier essai à la séance Trois. Cet exercice consiste à ce que le jeune tolère l’anxiété provoquée par ses obsessions jusqu’à ce que celle-ci diminue sanstoutefois s’adonner à ses compulsions habituelles. Cet exercice doit être fait chaque jour et doit être quelque chose que le jeune peut arriver à maîtriser pour garantir la réussite. Les participants ont été amenés à comprendre qu’ils doivent affronter souvent leurs peurs pour s’y habituer (comme on s’habitue à l’eau froide dans une piscine ou à la course vertigineuse de montagnes russes). Cela requiert toutefois de faire le contraire de ce que dit son instinct. C’est pourquoi le jeune aura besoin de beaucoup de soutien. De plus, étant donné que les exercices d’exposition sont des travaux exigeants comme toute autre corvée, il est important que les parents, les enseignants et toute autre personne proche de l’enfant lui donnent des récompenses pour reste motivé.

Après la séance Quatre :

  • Les participants ont été appelés à penser à des exemples concrets où le TOC commande leurs familles. Cet exercice vise à se préparer pour la grande « séance en famille » de la séance 6.
  • Même si le traitement a commencé, abstenez-vous de précipiter, d’ordonner ou de harceler le jeune pour qu’il fasse des progrès plus rapidement. Chaque enfant doit progresser à son rythme. Apprendre à gérer efficacement le TOC est comme apprendre à conduire une voiture, à jouer au baseball ou à nager : personne ne peut le faire à votre place! Vous pouvez toutefois encourager le jeune à prendre des risques, mais évitez de le pousser au-delà de ce avec quoi il est capable de composer.
  • Trois autres « outils » ont été présentés à la séance Quatre : « Enfreindre les règles du TOC» (le faire plus tard, moins fréquemment, plus lentement ou différemment!), « Répétition» (ce que dit le TOC commence à paraître un peu stupide!) et « Exposition forcée» (prenez le dessus lorsque vous êtes fort!). Intégrez-les aux discussions avec le jeune, comme dans les trois premières séances, pour alimenter vos discussions et veiller à ce que le jeune vous voie comme un « allié » qui comprend sa situation.

Après la séance Cinq :

  • Un dernier « outil » a été montré aux participants à la séance Cinq : l’« humour» (rire du TOC le rend plus faible!). En fait, cet outil a été utilisé de façon informelle tout au long des séances initiales de l’EPR parce que se moquer du TOC est un moyen efficace de neutraliser son pouvoir et de s’en distancer. En tant que thérapeutes de groupe, nous l’employons souvent et encourageons les participants à y avoir recours régulièrement pour dissiper les « menaces en l’air » du TOC. C’est un outil pratique qui peut être utilisé à la maison, à l’école et au sein de la communauté (tant et aussi longtemps que c’est du TOC dont on rit et non du jeune!).
  • L’exercice d’EPR peut être essayé « en personne » (ou « in vivo ») à cette séance afin que le jeune puisse obtenir une rétroaction et un soutien immédiats. Il peut s’agir d’exercices qui s’avèrent trop difficiles à entreprendre seul à la maison. L’offre d’encouragements, à titre de suivi, à la suite de la séance, en mettant l’accent sur les nouvelles techniques apprises, facilitera les progrès.
  • Avant la fin de la séance Cinq, le jeune devra choisir dans sa liste hiérarchique un nouvel exercice d’exposition légèrement plus difficile que l’exercice initial et devra le faire tous les jours pour garantir la réussite.

Après la séance Six :

  • À la séance en famille, les participants et les membres de leurs familles ont appris des techniques pour prendre le dessus sur le TOC à la maison. Les parents, les frères et sœurs et autres proches du jeune ont été priés d’éviter les extrêmes de l’indulgence (« aider » les rituels ou donner des « assurances malavisés »), d’une part, et de la réprobation (se fâcher/se frustrer), d’autre part, lorsqu’ils échangent avec le jeune.
  • Voici quelques mesures utiles à prendre : garder une attitude positive; donner l’exemple que l’anxiété, « ce n’est pas grave » et qu’« affronter ses peurs », c’est logique; encourager le jeune à enfreindre les règles du TOC (sans toutefois se faire trop insistant); promouvoir les discussions ouvertes sur les sentiments et les soucis; encourager les jeunes à prendre des risques raisonnables (et en prenant vous aussi des risques); et donner des récompenses chaque fois que des efforts sont faits pour contrer le TOC (aussi petits soient-ils).
  • En tant que personne de soutien au jeune, il est important que vous découragiez l’évitement, la fuite et le déni, mais faites-le toujours de manière gentille et empathique. Essayez de communiquer l’importance de l’« exposition » (combattre ses peurs) plutôt que l’évitement (avoir peur de combattre).
  • Comme vous êtes une personne de soutien au jeune, si vous êtes atteint du TOC ou de tout autre trouble lié à l’anxiété, obtenez de l’aide et suivez le traitement qu’il vous faut.

Après les séances Sept à onze :

  • Cette étape de la thérapie en groupe consiste à consolider les gains, à faire plein usage de la boîte à outils et à développer les capacités d’exposition avec prévention de la réponse. Les membres de la famille et autres personnes proches du jeune peuvent aider en assumant à ce stade-ci un rôle d’« encadrement» (enseigner/diriger)plus actif SIle jeune en est disposé. Sinon, continuez d’encourager (soutenir)autant que possible.
  • Durant cette phase du traitement, le jeune entreprendra des exercices d’exposition de plus en plus difficiles. La zone (ou le territoire) du jeune devrait normalement s’agrandir pendant que le jeune surmonte ses anciennes angoisses et renonce à ses comportements ritualisés. Parallèlement, la zone (ou le territoire) du TOC diminue et est transférée vers la zone de travail (ou zone de transition), où elle peut enfin devenir la cible d’un traitement.
  • Les membres de la famille et autres personnes proches du jeune devraient continuer de renforcer les efforts et les réussites du jeune par des récompenses, des fêtes et des avis positifs (p. ex. l’annonce de différentes réussites).

Après la séance Douze :

  • C’est le temps de célébrer! Le groupe EPR a terminé. Le jeune sait maintenant utiliser les outils servant à l’exposition avec prévention de la réponse et a accompli quelques réalisations importantes. À ce stade-ci, soutenez le jeune et faites du renforcement positif auprès de lui autant que possible, car le jeune doit se lancer dans la vie, où il combattra seul. C’est pourquoi il a besoin de toute l’aide possible.
  • Des cartes plastifiées pour outils ont été distribuées au jeune à la séance Douze, ainsi qu’un certificat spécial marquant l’achèvement du traitement. Soulignez l’immense travail accompli pour franchir cette étape.
  • À la séance Douze, le thérapeute a parlé de la possibilité de rechute (retour important et persistent des symptômes) et de la probabilité que cela se produise compte tenu des aptitudes et des outils que le jeune a appris en groupe. L’accent est mis sur la neutralisation des symptômes dans le cadre de la prévention d’une rechute. Comparativement à une véritable rechute, il est beaucoup plus courant, surtout en période de stress, qu’un recul (manifestation brève et temporaire des symptômes) se produise. En tant que personne de soutien, vous pouvez être utile dans une situation donnée en soulignant au jeune la différence entre un recul et une rechute. Cela évitera de dramatiser la situation en réagissant de manière excessive et avec angoisse à un léger recul. Il est également bon de résoudre de manière proactive et régulière des problèmes avec le jeune en ce qui concerne la façon dont le TOC pourrait essayer de le piéger et le faire rechuter dans l’avenir.
  • Continuez de lire et d’en apprendre davantage sur le TOC et encouragez le jeune à en faire de même.