Introduction

Il est important de connaître les mensurations des vaches et l’espace dont elles ont besoin lors de la conception des logettes. Il faut aux bovins des logettes qui leur permettent de se tenir debout, de se coucher, de faire les mouvements pour se lever et s’étendre sans se blesser, ni éprouver de la douleur ou de la peur. Non seulement les logettes doivent-elles être confortables pour les vaches, mais elles doivent aussi rester propres et faciliter l’entretien pour les travailleurs. Le présent document précise les mensurations des vaches, l’espace dont elles ont besoin et les dimensions des logettes pour la vache Holstein canadienne adulte. Les concepts présentés dans les tableaux 1 et 2 sont utilisés pour concevoir les logettes des génisses de race Holstein ou d’une autre race laitière.

Choix : entretien des logettes et gestion du fumier

Le choix du système de gestion du fumier et le temps à consacrer à l’entretien sont déterminants dans la conception des logettes. Par exemple, un protocole de nettoyage se limitant à une séance de nettoyage quotidienne risque de ne pas être compatible avec des dimensions de logettes axées sur le confort des vaches. D’après une étude menée à l’Université de la Colombie-Britannique (en anglais University of British Columbia ou UBC)footnote 1, une logette de 127 cm (50 po) est davantage fréquentée qu’une autre dont la largeur est de 114 cm (45 po). Cependant, elle se salit aussi beaucoup plus. Bien que plus accueillantes pour les vaches, des logettes plus larges nécessitent plus d’entretien au quotidien. Il faut décider si le choix des logettes reposera avant tout sur la facilité d’entretien ou sur le confort des vaches, ou s’il devra s’agir d’une solution de compromis entre ces deux paramètres. L’automatisation des opérations de nettoyage pourrait inciter des producteurs à opter pour des logettes plus grandes et plus agréables pour les vaches. Il doit y avoir compatibilité dans les choix qui sont faits concernant la surface des logettes, la litière utilisée et le système de gestion du fumier.

Mensurations des vaches

La grosseur des vaches varie d’un troupeau à l’autre et au sein d’un même troupeau (figure 1). Une étable n’offrant qu’une seule grandeur de logette est une source de problèmes pour la régie du troupeau et pour les vaches. La propreté des logettes et des vaches, la main-d’œuvre, les mammites, les maladies des pieds et le confort des vaches sont autant de points à prendre en considération relativement aux étables servant à loger un seul groupe. On peut avoir des logettes de trois formats différents (pour les génisses à leur première lactation, les vaches en lactation et taries et les vaches ayant des besoins particuliers) en fonction des différentes statures des vaches et de leurs besoins au sein d’un troupeau.

Vue arrière de deux vaches debout dans une étable
Figure 1. Les différences de gabarit au sein d’un même troupeau et d’un troupeau à l’autre font ressortir la nécessité de mesurer les vaches avant de décider des dimensions des logettes.

La première étape dans la planification de la grosseur des logettes consiste à prendre les mensurations des vaches à leur première lactation et des vaches à maturité. La hauteur à la croupe et la largeur des hanches sont des données utiles à l’estimation de plusieurs autres mensurations. Étant donné que plusieurs mensurations sont proportionnelles, des rapports fournissent des estimations assez justes des mensurations des veaux, des génisses et des vaches de différentes races laitières.

Le tableau 1 présente les mensurations de vaches Holstein canadiennes adultes et quelques calculs de proportions. Il indique, par exemple, une hauteur à la croupe de 152 cm (60 po), une longueur du museau à la queue de 2,6 m (8,5 pi) et une largeur de hanches de 64 cm (25 po).

Tableau 1. Exemples de mensurations de vaches Holstein à maturité et rapports procurant des estimations à partir de la hauteur à la croupe et de la largeur des hanches.
Mensurations Mesure en cm (po) Proportions

Museau à la queue

Longueur de 259 cm (102 po)

Étendue de 244 à 279 cm (96 à 110 po)

1,6 x hauteur à la croupe

Longueur de l’empreinte : position couchée

183 cm (72 po)

173 à 193 cm (68 à 76 po)

1,2 x hauteur à la croupe

Largeur de l’empreinte

132 cm (52 po)

122 à 137 cm (48 à 54 po)

2 x la largeur des hanches

Espace d’élancement vers l’avant

61 cm (24 po)
58 à 66 cm (23 à 26 po)

0,4 x hauteur à la croupe

Longueur de l’enjambée au lever

46 cm (18 po)

0,3 x hauteur à la croupe

Hauteur à la croupe : à maturité

Hauteur médiane de 152 cm (60 po)

Étendue de 147 à 163 cm (58 à 64 po)

S.O.

Hauteur à la croupe : première lactation

Hauteur médiane de 147 cm (58 po)

Partie supérieure de 25 % – 150 cm (59 po)

S.O.

Distance des pattes avant aux pattes arrière : debout

152 cm (60 po)

Étendue de 147 à 163 cm (58 à 64 po)

1,0 x hauteur à la croupe

Hauteur du garrot

152 cm (60 po)

Étendue de 147 à 163 cm (58 à 64 po)

1,0 x hauteur à la croupe

Largeur des hanches

66 cm (26 po)

Étendue de 61 à 69 cm (24 à 27 po)

S.O.

Besoins en espace

D’après une étude de l’UBCfootnote 2, une vache de 612 kg (1 350 lb) occupe une longueur de 3 m (118 po) et une largeur de 1,1 m (43 po) en position couchée.

Les observations des mouvements de lever et de coucher de vaches non entravées révèlent qu’une vache Holstein canadienne adulte utilise un espace de 2,6 x 1,32 m (102 x 52 po), auquel s’ajoute une longueur de 51 cm (20 po) (entre 41 et 61 cm ou 20 et 24 po) pour le mouvement d’élancement vers l’avant. Les figures 2 et 3 illustrent les mensurations de la vache qui servent à déterminer son espace vital.

Une vache debout dans un champ avec ses mensurations détaillées superposées sur l’image
Figure 2. Mensurations prises sur des vaches en station debout, utiles à la conception des logettes. La longueur et la largeur des empreintes des vaches en position couchée sont d’autres mesures indispensables.

La distance du museau à la queue illustrée est celle d’une vache en station debout avec la tête vers l’avant. Le cou dessine une courbe en position couchée, de sorte que la longueur du museau à la queue est alors moins grande que lorsque la vache est debout.

La longueur de l’empreinte correspond à la distance du genou avant replié à la queue alors que la vache est couchée dans une posture étroite. Elle correspond à la longueur de plate-forme nécessaire à la vache pour qu’elle s’allonge confortablement dans sa logette. En position couchée, la longueur de l’empreinte augmente lorsque la vache allonge sa patte antérieure dans la posture normale (longue) (figure 3).

Une vache couchée dans un champ avec ses mensurations de longueur superposées sur l’image
Figure 3. La longueur de l’empreinte va du genou avant replié à la queue (voir les flèches) quand la vache est couchée en posture étroite. Cette longueur détermine celle de la plate-forme.

Lorsque la vache est couchée dans la posture étroite, la pointe du jarret de la patte arrière du dessus et la protubérance de l’abdomen du côté opposé définissent la largeur de l’empreinte (figure 4). Il s’agit là de la largeur minimale de la logette pour une vache couchée. Toutefois, pour un plus grand confort, la plupart des nouvelles étables à stabulation libre comportent des logettes dont la largeur dépasse celle de l’empreinte d’une vache couchée dans la posture étroite.

Une vache couchée dans un champ avec ses mensurations de largeur superposées sur l’image
Figure 4. La largeur de l’empreinte se mesure du jarret gauche au côté droit de l’abdomen, ce qui représente pour cette vache-ci une distance d’environ 1,32 m (52 po). La largeur augmente lorsque les pattes arrière sont étendues vers l’extérieur ou que la vache passe de la posture étroite à large.

L’espace requis pour le mouvement vers l’avant (ou l’élancement) correspond à celui nécessaire pour effectuer les mouvements de lever et de coucher. Cet espace est délimité par les mouvements de tête successifs vers l’avant, vers le bas, puis vers le haut lorsque la vache se propulse vers l’avant et vers le haut pour adopter la station debout. Il est aussi délimité par les déplacements latéraux de l’arrière-train.

Il faut connaître l’espace d’élancement si l’on veut positionner correctement les barres de cou, les courroies ou barres de restriction et les bordures avant ou créer un espace social dans les logettes ouvertes à l’avant qui se font face. Le museau de la vache occupe un espace allant de 10 à 30 cm (10 à 12 po) au-dessus du sol lorsqu’elle se couche ou qu’elle se lève (figure 5).

Une vache couchée dans un champ, avec un contour superposé pour indiquer le mouvement d’élancement
Figure 5. Quand elle se lève sans entraves au pâturage, la vache occupe tout l’espace délimité par les lignes blanches sur la photo lors des mouvements successifs vers l’avant, vers le bas, puis vers le haut. Pendant le mouvement de lever, cette vache s’est propulsée vers l’avant sur une distance correspondant à environ 22 % de celle du museau à la queue.

Dimensions des stalles exprimées en proportion des mensurations

Il est facile de mesurer la largeur des hanches et la hauteur à la croupe, et, comme il existe une proportionnalité entre de nombreuses mensurations, ces deux mesures peuvent servir à dimensionner les logettes.

Le tableau 2 présente les dimensions des logettes, les rapports de proportionnalité estimatifs entre les mensurations et des exemples de calcul effectués pour des vaches Holstein adultes d’un troupeau à l’étude.

Tableau 2. Dimensions des logettes, rapports de proportionnalité estimatifs entre les mensurations et exemples de calculs pour des vaches Holstein à maturité
Dimensions des logettes

Rapports et dimensions corporelles de référence

Exemples pour une vache de taille médiane

Longueur de la logette du seuil à la bordure avant

2,0 x hauteur à la croupe

2,0 x 152 = 304 cm
2,0 x 60 = 120 po

Longueur de la logette, logettes ouvertes à l’avant, face à face

1,8 x hauteur à la croupe

1,8 x 152 = 274 cm
1,8 x 60 = 108 po

Longueur de la plate-forme = longueur de l’empreinte

1,2 x hauteur à la croupe

1,2 x 152 = 182 cm
1,2 x 60 = 72 po

Hauteur de la barre de cou au-dessus des pieds de la vache

0,83 x hauteur à la croupe

0,83 x 152 = 127 cm
0,83 x 60 = 50 po

Position avant de la barre de cou = longueur de la plate-forme - 2 po

(1,2 x hauteur à la croupe) - 2 po

(1,2 x 152) - 5 = 177 cm
(1,2 x 60) - 2 = 70 po

Courroie de restriction, logettes ouvertes à l’avant de 18 pi

0,6 x hauteur à la croupe

0,6 x 152 = 91 cm
0,6 x 60 = 36 po

Courroie de restriction, logettes ouvertes à l’avant de 16 pi

0,7 x hauteur à la croupe

0,7 x 152 = 106 cm
0,7 x 60 = 42 po

Largeur de la logette : distance de centre à centre entre les éléments séparateurs

2,0 x largeur des hanches

2,0 x 63 = 127 cm
2,0 x 25 = 50 po

Espace entre la bordure d’arrêt et l’élément séparateur

Largeur du pied

12 cm (5 po)

Barre de cou

La barre de cou ou d’attache est le dispositif de restriction (souvent un tuyau) fixé à la face supérieure ou inférieure de la membrure supérieure de l’élément séparateur. Cette barre limite le déplacement vers l’avant de la vache alors qu’elle est debout dans sa logette. Elle a un effet sur la propreté des logettes et sur le temps que les vaches y passent en position debout et « perchée », mais pas le temps qu’elles y passent couchées. La surface sur laquelle reposent les pieds de la vache (p. ex. matelas, tapis ou litière) constitue le point de référence pour la hauteur de la barre de cou.

Au moment de la construction, mesurer la hauteur de la barre de cou par rapport à la surface de la plate-forme en béton (ou d’une autre surface) et ajouter la hauteur du revêtement ou de la litière. La hauteur au-dessus du revêtement ou de la litière peut correspondre à environ 0,8 fois la hauteur à la croupe. Elle peut être de 122 cm (48 po) pour les génisses à leur première lactation ou de 127 cm (50 po) pour les vaches à maturité.

La position avant de la barre de cou se mesure à l’horizontale depuis le seuil de la logette. Elle peut être de 173 cm (68 po) pour les génisses à leur première lactation ou de 178 cm (70 po) pour les vaches à maturité.

Considérations relatives à l’utilisation d’une barre de cou

  • La membrure supérieure de l’élément séparateur tient lieu de barre de cou quand la vache fait son mouvement d’élancement à travers l’ouverture de l’élément séparateur.
  • En plus de contribuer à la propreté de la logette, une barre de cou bien positionnée permet à la vache de se tenir en ligne droite, les quatre pieds à l’intérieur de la logette et de se lever sans entrer en contact avec la barre (figure 6).
  • La barre de cou doit être plus basse que le garrot et en avant de celui-ci.
  • La barre de cou se trouve habituellement directement au-dessus de la bordure d’arrêt ou à 2,5-5 cm (1-2 po) de celle-ci, à l’intérieur de la logette.
  • Un mauvais positionnement de la barre de cou peut se manifester par des vaches qui restent en position « perchée », des vaches qui se tiennent debout en diagonale ou des vaches qui ont des blessures au cou.
  • Les ulcères de sole et la boiterie apparaissent quand les barres de cou forcent les vaches à adopter la position « perchée » alors qu’elles sont debout, c.-à-d., à garder les deux pieds avant sur la plate-forme et les pieds arrière dans le couloir.
  • Si la vache heurte la barre de cou chaque fois qu’elle se lève, il en résultera des blessures, de la douleur, de la peur, de la frustration, du stress et une modification de l’usage de la logette.
  • Une courroie en nylon située à l’arrière de la barre de cou (figure 7) augmente la fréquence de la position « perchée ».
  • La distance entre les barres de cou des logettes ouvertes à l’avant et se faisant face devrait être au moins égale à la distance du garrot à la queue d’une vache, de sorte qu’une vache puisse se tenir debout dans l’espace ouvert. Cet aménagement est possible dans des logettes face à face qui font 5,5 m (18 pi), ce qui n’est pas le cas si les plates-formes font 4,9 à 5,2 m (16 à 17 pi).
  • Il est arrivé qu’on utilise une courroie de cou en plus de la barre d’arrêt. Comme la courroie de nylon peut remonter facilement de par sa flexibilité, elle évite aux vaches de se blesser. La barre d’arrêt empêche les vaches de ramper vers l’avant (figure 8).
Une vache debout dans une étable à stabulation libre avec la tête sous la barre de cou
Figure 6. Une barre de cou placée à 1,27 m (50 po) au-dessus du matelas et à 1,78 m (70 po) au-delà du seuil permet à cette vache de se tenir droite dans la logette avec les quatre pieds sur la plate-forme.
Une vache debout dans une étable à stabulation libre avec la tête sous la barre de cou
Figure 7. Une barre de cou ou une courroie de cou peut occasionner des traumatismes répétés à la région de la bourse sus-épineuse (cou) quand une vache se tient debout dans la logette et quand elle fait les mouvements de lever et de coucher.
Vaches couchées et debout dans une étable à stabulation libre
Figure 8. Afin de prévenir les blessures, le producteur a déplacé la barre de cou pour la fixer à la membrure inférieure de l’élément séparateur et en faire une barre de poitrine, et il a installé une courroie de cou en nylon à l’emplacement de l’ancienne barre de cou.

Mouvement d’élancement vers l’avant ou en diagonale

Une vache Holstein à maturité utilise une longueur d’environ 3 m (une dizaine de pieds) mesurée de la queue au museau, une fois la tête allongée, lors du mouvement d’élancement vers l’avant lors des mouvements normaux de lever et de coucher. Tout obstacle dans l’espace réservé au mouvement d’élancement vers l’avant (p. ex. une vache en face quand les logettes sont courtes, un mur, un amas de litière, une bordure de béton, un poteau, une barrière, un tuyau transverse) amène la vache à se placer en diagonale dans sa logette (c.-à-d. d’un coin à l’autre) alors qu’elle est debout, couchée ou en train de se lever.

Éléments à considérer pour un mouvement d’élancement vers l’avant ou en diagonale sécuritaire

  • Prévoir suffisamment d’espace non obstrué à l’avant pour permettre le mouvement d’élancement vers l’avant et le coup de tête
  • Veiller à ce que les logettes faisant face à un mur ou comportant un obstacle à l’avant aient 3 m (10 pi) de plate-forme entre celui-ci et le seuil
  • Faire en sorte que les logettes face à face mesurent 5,5 m (18 pi), une vache pouvant ainsi utiliser l’espace au centre au-delà de la bordure, alors que, en position couchée, la longueur du museau à la queue soit de 2,4 à 2,6 m (8 à 8,5 pi)
  • Choisir un élément séparateur offrant une ouverture suffisamment large pour faciliter les mouvements de lever et de coucher si la vache doit s’allonger vers un côté
  • Se rappeler que la membrure inférieure de l’élément séparateur ne doit pas empêcher la vache de s’allonger la tête au-dessus de celui-ci, qui doit par conséquent arriver à une trentaine de centimètres (une douzaine de pouces) au-dessus du matelas

Éléments séparateurs et largeur des logettes

Les éléments séparateurs déterminent la largeur dont disposent les vaches dans leur logette. Comme les vaches font dix mouvements pour se lever et dix pour se coucher chaque jour, elles ont avantage à disposer de suffisamment d’espace lorsqu’elles entrent dans leur logette et en sortent. Il est donc important de choisir les bons éléments séparateurs pour assurer le confort et la santé des vaches.

Considérations relatives à l’utilisation des éléments séparateurs

  • Les obstacles qui gênent le mouvement d’élancement vers l’avant forcent les vaches à s’allonger le cou de côté à travers les membrures de l’élément séparateur.
  • Les éléments séparateurs conçus pour permettre aux vaches de s’allonger cou de côté présentent un plus grand dégagement entre leurs membrures supérieure et inférieure (figures 9 et 10). La membrure supérieure devient la barre de cou; la membrure inférieure ne doit pas gêner l’allongement du cou quand la vache se lève ou se couche.
  • Les éléments séparateurs et les logettes étroites qui obligent les vaches à se coucher en ligne droite sur la plate-forme peuvent occasionner des blessures.
  • Il faut se fier à la largeur de l’empreinte de la vache pour déterminer la largeur de logette minimale qui lui convient (soit environ deux fois la largeur des hanches).
  • Une largeur minimale empêche les vaches de se coucher dans des postures larges normales.
  • Des logettes plus larges compensent les difficultés qu’engendrent des logettes courtes.
  • On installe les éléments séparateurs à 1,27 m (50 po), de centre à centre, pour des vaches Holstein à maturité de format moyen, ce qui laisse 1,22 m (48 po) de largeur de logette utilisable.
  • Dans la pratique, les éléments séparateurs sont installés à une distance, de centre à centre, allant de 1,27 à 1,37 m (de 50 à 54 po), afin d’offrir des largeurs de logette de 1,22 à 1,47 m (de 48 à 52 po), pour y loger des vaches de différentes statures ou aux besoins particuliers.
  • Un élément séparateur qui limite l’espace à l’arrière de la plate-forme à 30 à 36 cm (12 à 14 po) décourage la vache de marcher le long de l’arrière de la logette.
  • Si la membrure inférieure de l’élément séparateur est trop haute par rapport à la plate-forme, elle piégera la vache ou ses hanches (figure 11).
  • Pour permettre aux vaches de s’allonger le cou de côté plus facilement lorsqu’elles se lèvent ou se couchent, la membrure inférieure de l’élément séparateur doit arriver à une trentaine de centimètres (une douzaine de pouces) de la plate-forme.
  • Chaque élément séparateur (ou paire d’éléments séparateurs) doit être fixé à un poteau d’appui ou au sol.
  • Tout tuyau transversal servant à la fixation de la membrure inférieure peut nuire au mouvement d’élancement de la vache et représente un danger.
  • Les tuyaux transversaux servant à la fixation des membrures supérieures des éléments séparateurs peuvent constituer un danger, mais pas dans toutes les installations.
  • Les éléments séparateurs qui permettent aux vaches de s’allonger le cou de côté sont utiles dans les étables plus anciennes dont les logettes sont courtes.
  • La figure 24 présente un élément séparateur dont la membrure inférieure se prolonge plus loin vers le seuil de la logette avant de remonter vers le haut. Les éléments séparateurs sont censés forcer les vaches à se coucher en ligne droite dans la logette. De par l’aspect brillant de la tubulure, on devine cependant que les vaches heurtent fréquemment ce genre d’éléments séparateurs, ce qui peut leur occasionner des contusions.
  • Par comparaison, la figure 9 présente des éléments séparateurs ayant une courbe différente. La membrure inférieure présente ici une courbure qui remonte plus rapidement vers l’arrière de la logette. Cette courbure procure aux vaches amplement d’espace pour les hanches (entre 61 et 69 cm ou 61 et 27 po) tout en les empêchant de rouler sous l’élément séparateur.
  • La pente de la membrure supérieure des éléments séparateurs illustrés à la figure 9 permet aux vaches de se balancer facilement la tête par-dessus au moment où elles sortent des logettes. Les vaches peuvent faire ce mouvement alors que leurs pattes antérieures sont encore sur la plate-forme. Toutefois, les éléments séparateurs illustrés à la figure 20 n’offrent pas la même liberté de mouvement, de sorte que les vaches doivent reculer dans la logette avant de se retourner.
Une vache debout dans une logette d’étable à stabulation libre
Figure 9. Un bon écartement des membrures des éléments séparateurs et des logettes ouvertes à l’avant permettent aux vaches de faire le mouvement d’élancement à la fois vers l’avant et en diagonale. La vache sur la photo n’a pas heurté la barre de cou en se levant et a pu faire un pas en avant par-dessus la bordure d’arrêt parce que celle-ci est basse.
Vue latérale d’une vache couchée dans une étable à stabulation libre
La figure 10 montre des éléments séparateurs qui présentent des difficultés pour des vaches logées dans des logettes où elles doivent s’étirer le cou de côté pour se lever. La membrure inférieure se trouve à 46 cm (18 po) au-dessus de la plate-forme. Elle est trop haute pour permettre à la vache de s’allonger le cou de côté. De plus, dans les premières logettes, une barrière empêche les vaches de s’allonger le cou vers l’avant.
Vue latérale d’une vache couchée dans une étable à stabulation libre
La figure 11 montre les mêmes éléments séparateurs qu’à la figure 10, mais ceux-ci sont installés dans une nouvelle étable. Ici, les vaches ont de l’espace pour s’élancer vers l’avant. Par contre, il est arrivé que des vaches restent coincées sous la partie arrière de l’élément séparateur, qui est trop haute.

Logettes d’extrémité

Une logette d’extrémité doit fournir l’espace dont la vache a besoin pour s’y coucher et sortir de la logette en reculant. L’espace doit être suffisant pour la croupe et le balancement de la tête. Autrement, ce genre de logette devient à sens unique, ce qui déplaît aux vaches. Les éventuelles bordures de béton ou les murs dans les logettes d’extrémité constituent des risques de blessures aux pointes des hanches.

Considérations relatives à l’utilisation de logettes d’extrémité

  • Les bordures de béton restreignent la posture normale des pattes, de sorte que certaines vaches évitent ces logettes.
  • Placer les abreuvoirs sur le mur extérieur ou à l’intersection des couloirs plutôt que contre la logette d’extrémité (par exemple, pour faciliter la circulation des vaches à l’intersection des couloirs et éviter de détremper les plates-formes)
  • Utiliser un élément séparateur même à l’extrémité
  • Utiliser une barre d’arrêt ou un tuyau de plastique comme bordure d’extrémité

Longueur et pente de la plate-forme

Éléments à considérer pour déterminer la longueur et la pente de la plate-forme

  • Dans les logettes revêtues d’un matelas, la longueur de la plate-forme correspond à la distance entre le seuil de la logette et la bordure d’arrêt.
  • Utiliser la longueur de l’empreinte d’une vache couchée comme guide pour déterminer la longueur de la plate-forme (1,2 fois la hauteur à la croupe)
  • La longueur de la plate-forme doit permettre à une vache de se coucher parallèlement aux éléments séparateurs dans une posture en boule en ayant la queue et les pattes sur la plate-forme.
  • Une plate-forme longue de 1,78 m (70 po) convient à des génisses à leur première lactation dont la hauteur à la croupe est de 1,47 à 1,50 m (58 à 59 po).
  • Une plate-forme longue de 1,83 m (72 po) convient à des vaches Holstein à maturité ayant une hauteur à la croupe de 1,52 m (60 po).
  • La longueur de la plate-forme varie de 1,73 à 1,83 mm (68 à 72 po).
  • Une longueur de plate-forme minimale permet aux vaches de se coucher en ligne droite avec les pattes antérieures allongées par-dessus une bordure d’arrêt de 10 cm (4 po).
  • Des bordures d’arrêt trop hautes ou des plates-formes trop courtes obligent les vaches à se coucher en diagonale ou à avoir la croupe au-dessus du caniveau si elles veulent s’allonger les pattes antérieures en position couchée.
  • Il est rare que les logettes soient dotées de plates-formes plus longues, car se posent alors le problème de la propreté des vaches et des logettes ainsi que les risques de mammite qui s’ensuivent.
  • La plate-forme de béton doit être inclinée vers le caniveau suivant une pente de 2 à 3 % (donc plus élevée à l’avant), soit à entre 38 et 51 mm (1,5 à 2,0 po) environ dans une logette de 1,83 m (72 po).
  • Un trop fort dénivelé risque d’engendrer des maladies des onglons.

Longueur et hauteur de la logette

La longueur de la logette en détermine le confort et la propreté. Des logettes de taille appropriée permettent de garder les vaches propres, en plus d’améliorer le temps en position couchée. Les figures 12, 13 et 14 montrent les dimensions typiques des à prendre en compte lors de la conception d’une logette.

Vue latérale des dimensions d’une logette ouverte à l’avant avec un matelas rempli de caoutchouc
Figure 12. Le croquis montre une logette ouverte à l’avant qui est revêtue d’un matelas rempli de caoutchouc. Le tableau montre les variations dans les dimensions des logettes qui visent à adapter celles-ci aux besoins des génisses à leur première lactation, des vaches laitières à maturité et des vaches taries (toutes de race Holstein). La pente de la logette est de 2 %. Pour faciliter l’allongement de la tête vers le côté au moment du lever, le dessus de la membrure inférieure de l’élément séparateur ne doit pas arriver à plus de 30 cm (12 po) de la plate-forme (surface du matelas). La position la plus avancée de la barre de cou devrait permettre à la majorité des vaches de se tenir bien droites dans la logette avec les quatre pieds reposant sur la plate-forme. En général, la barre de cou est fixée directement au-dessus de la bordure d’arrêt ou à 5 cm (2 po) derrière celle-ci.
Vue latérale des dimensions d’éléments séparateurs dans des logettes avec litière de sable
Figure 13. Cette figure montre les dimensions d’une logette avec litière de sable entourée d’éléments séparateurs à membrures très écartées. On voit les dimensions suggérées pour des vaches à leur première lactation, des vaches à maturité et des vaches à maturité en préparation de vêlage. La position avant de la barre de cou correspond à la longueur de la plate-forme moins la largeur de la bordure de béton. Les vaches ne se tiennent pas sur la paroi inclinée de la bordure, mais en diagonale devant la bordure si la longueur de la logette le permet. La position arrière de la barre de cou décourage les vaches de se tenir les quatre pieds sur la plate-forme, ce qui salirait trop la logette. En effet, la position arrière force les vaches à se tenir en position « perchée » dans les logettes. Toutefois, si la couche de sable est moins épaisse, le degré d’élévation des pieds avant peut être minime. La hauteur de la barre de cou varie avec l’épaisseur de la couche de sable et devrait être au moins à 1,12 m (44 po) au-dessus du sable.
Source : Cook et Nordlund, PhD, University of Wisconsin, Vet Clin Food Anim, vol. 20 (2004)
Vue latérale des dimensions d’éléments séparateurs et de la grandeur de logettes face à face avec litière de sable
Figure 14. Le croquis montre des logettes face à face ouvertes à l’avant avec litière de sable. Le tableau montre les variations dans les dimensions des logettes qui visent à adapter celles-ci aux besoins des génisses à leur première lactation, des vaches laitières à maturité et des vaches taries. La figure illustre aussi un élément séparateur à membrures peu écartées et l’absence de bordure d’arrêt. Les membrures sont peu écartées et le dessous de la membrure inférieure est plus distancé du sol que dans le cas des éléments séparateurs très écartés utilisés dans les étables dont les logettes sont revêtues d’un matelas. L’élément séparateur impose une certaine position à la vache et l’oblige habituellement à faire son mouvement d’élancement vers l’avant de la logette. La membrure inférieure de l’élément séparateur est suffisamment haute pour dissuader la vache d’allonger le cou entre les deux membrures, mais quand même suffisamment basse pour ne pas l’inciter à s’allonger la tête par-dessous.

Éléments à considérer pour déterminer la longueur et la hauteur de la logette

  • La longueur d’une logette, du seuil à la bordure d’arrêt doit être de 3 m (10 pi) pour permettre les mouvements normaux de lever et de coucher (figure 5).
  • Quand les logettes sont ouvertes à l’avant et sont face à face, leur longueur doit être de 5,5 m (18 pi) pour permettre les mouvements normaux de lever et de coucher (figure 16).
  • On entend par hauteur de la logette la différence d’élévation entre le couloir et la plate-forme.
  • La hauteur de la logette influe sur la sécurité et le confort des vaches.
  • La plate-forme doit être surélevée de 15 cm (6 po) par rapport au couloir de raclage.
  • Les plates-formes qui seraient surélevées de 25 à 30 cm (10 à 12 po) compliqueraient les entrées et sorties des vaches.
  • Les logettes doivent être ergonomiques pour les techniciens et vétérinaires devant y faire des examens et des opérations d’insémination.
  • Souvent, en prévision du passage d’un tracteur pour le raclage et d’un protocole de nettoyage à fréquence d’une fois par jour seulement, on surélève les plates-formes sans tenir compte du confort des vaches.
  • La largeur du couloir, le taux d’occupation et la fréquence des opérations de raclage influencent la profondeur des débordements dans le couloir.
  • Des logettes bien dimensionnées sont importantes pour la santé des vaches fraîches et la production de lait.
Vue latérale d’une vache couchée dans une étable à stabulation libre, montrant la plate-forme de la logette et l’espace d’élancement
Figure 15. Plate-forme de 2,9 m (9,5 pi) et espace d’élancement dans une logette orientée vers le mur – la longueur de plate-forme idéale est de 3 m (10 pi).
Vue latérale de vaches couchées dans une étable à stabulation libre, montrant l’espace d’élancement dans les logettes fixées au mur
La figure 16 montre une plate-forme de 5,4 m (18 pi) offrant l’espace d’élancement vers l’avant dans des logettes face à face.

Bordure d’arrêt

La bordure d’arrêt limite l’avancement de la vache alors qu’elle est couchée dans la logette. Elle marque la longueur de la plate-forme, mesurée depuis le seuil de la logette jusqu’à elle (bordure d’arrêt). Les bordures d’arrêt contribuent à une plus grande propreté des plates-formes et des vaches, ce qui réduit les risques de mammite. Plusieurs paramètres de conception peuvent être utiles au choix d’une bordure d’arrêt (figure 17).

Vue latérale de vaches couchées dans une étable à stabulation libre, montrant l’espace entre la bordure d’arrêt et le tuyau inférieur de l’élément séparateur
Figure 17. Au moment de se lever, une vache peut enjamber une bordure d’arrêt de 10 cm (4 po) de hauteur. Pour éviter que les vaches ne se coincent une patte, il doit absolument y avoir un dégagement de 13 cm (5 po) entre la bordure d’arrêt et la membrure inférieure de l’élément séparateur, et il ne doit y avoir aucun dispositif de fixation. Une bordure d’arrêt adaptée pour les vaches possède une surface lisse et est fixée à la surface de la plate-forme et non aux éléments séparateurs.

 

Les localisateurs de poitrine devraient :

  • permettre les comportements normaux (faire un pas en avant au lever, s’allonger une patte vers l’avant en position couchée), aider à passer de longues heures en position couchée dans une posture reposante et éviter l’agitation dans les logettes (figure 18)
  • procurer aux vaches une aire de couchage sûre où leurs pattes ne risquent pas de rester coincées et où elles peuvent se lever sans difficulté
  • améliorer la propreté des logettes en limitant l’avancement des vaches en fonction de la distance par rapport au caniveau
  • offrir robustesse et durabilité pour en garantir une longue durée de vie utile
  • faire en sorte que la largeur de la bordure d’arrêt et sa hauteur par rapport au tapis ou matelas soient d’environ 10 cm (4 po)
    • La vache enjambe facilement un obstacle de 10 cm (4 po) quand elle fait un pas en avant lorsqu’elle s’élance pour se lever.
    • Dans le cas des vaches Holstein à maturité, des bordures d’arrêt qui font plus de 10 cm (4 po) de hauteur et de largeur empêchent les vaches de faire ce pas en avant, ce qui les amène à trébucher ou à tomber vers l’avant. Ces bordures les empêchent de plus de s’allonger les pattes antérieures vers l’avant lorsqu’elles sont couchées.
    • Quand des bordures d’arrêt trop hautes nuisent aux postures normales en position couchée, les vaches se couchent en diagonale dans les logettes.

Les répercussions de bordures trop hautes sont la position couchée en diagonale dans les logettes, des déjections sur les plates-formes, des escarres formées à l’épine dorsale aux endroits soumis à des pressions de l’agitation et des blessures aux jarrets ou la réduction du nombre d’heures de repos.

Autres principes de conception des localisateurs de poitrine :

  • Les bordures d’arrêt fixées à la plate-forme permettent aux vaches de s’allonger les pattes sous les éléments séparateurs.
    • Les bordures d’arrêt fixées aux éléments séparateurs entravent les mouvements des vaches en position couchée.
  • Il doit y avoir au moins 13 cm (5 po) entre le dessus de la bordure d’arrêt et le dessous de la membrure inférieure de l’élément séparateur afin de permettre aux vaches de s’allonger les pattes antérieures quand elles sont couchées tout en évitant qu’une patte puisse rester coincée sous la membrure.
  • Pour des vaches de race Holstein, la bordure d’arrêt peut arriver à 1,73, 1,78 ou 1,83 m (68, 70 ou 72 po) du seuil de la logette.
    • Cette distance va du seuil à la face côté vache de la bordure d’arrêt.
    • Elle permet à toutes les parties du corps (y compris la queue) de reposer sur la plate-forme.
    • Elle offre la longueur de plate-forme dont les vaches ont besoin pour se coucher parallèlement aux éléments séparateurs.
  • La bordure d’arrêt doit être arrondie et posséder une surface lisse.
    • Elle assure le confort ou la sécurité des vaches lorsqu’elles passent leurs pattes antérieures par-dessus la bordure pour les allonger ou les rétracter.
  • L’espace fourni au-delà de la bordure est important lorsque la vache est en position couchée ou qu’elle s’élance pour se lever.
    • La hauteur doit être identique à celle de la plate-forme.
    • Un tel espace procure une surface sûre et confortable pour le pied quand la vache fait un pas en avant pour se lever.
    • Un espace confortable permet à la vache de s’allonger les pattes antérieures en position couchée.
    • Une excellente adhérence (traction) est favorisée.
    • L’espace permet à la vache de se lever facilement.
    • L’espace réduit au minimum les risques de trébuchement ou de chute.
  • Il faut soupeser les avantages et les inconvénients sur les plans de la sécurité et du confort des divers matériaux pouvant servir à constituer une bordure d’arrêt : planches de bois, bordures de béton, courroies de nylon, tuyaux en métal ou en plastique et bordures de plastique.
  • Certains constituent d’excellents choix, tandis que d’autres peuvent être dangereux ou gênants pour les vaches (figure 19).
  • Une conduite d’évacuation de 15 cm (6 po) ne convient peut-être pas comme bordure d’arrêt.
  • Une conduite d’évacuation de 8 à 10 cm (3 à 4 po) peut convenir si elle est fixée à la plate-forme.
  • Dans les logettes destinées aux génisses, il faut choisir des bordures plus petites.
Vue de face de vaches couchées dans une étable à stabulation libre, montrant une patte avant allongée sur une bordure d’arrêt
Figure 18. Vache couchée avec une patte allongée vers l’avant par-dessus la bordure d’arrêt fixée à la plate-forme. Une planche servant de dispositif de restriction dissuade les vaches de sortir par le devant de la logette ou d’entrer par cette extrémité de la logette.
Support en plastique utilisé pour fixer une bordure d’arrêt dans une étable à stabulation libre
Figure 19. Dispositifs de fixation uniques rattachant un tuyau de plastique au plancher – cette installation respecte les exigences pour une bordure d’arrêt sûre.

Surface au-delà de la bordure d’arrêt

Les objets qui se trouvent au-delà de la bordure d’arrêt constituent des obstacles qui empêchent la vache de s’allonger le cou pour s’élancer vers l’avant et de donner un coup de tête, puis de faire un pas en avant pour se lever, et qui l’empêchent de s’allonger les pattes antérieures quand elle est couchée. Cet espace peut contenir un peu de litière et peut être légèrement plus haut que la plate-forme (figure 20).

L’utilisation d’une structure d’appui (par exemple, un poteau ou une fixation au sol) pour l’élément séparateur dans les logettes simples ou pour une paire d’éléments séparateurs dans les logettes face à face garde l’espace non obstrué. Des poteaux fixés au toit et situés entre les éléments séparateurs peuvent forcer les vaches à se tenir debout et à se coucher en diagonale dans les logettes.

Vaches couchées et debout dans une étable à stabulation libre, montrant un espace réservé au mouvement d’élancement
Figure 20. La surface qui se situe au-delà de la bordure d’arrêt doit être exempte d’obstacles de nature à empêcher la vache de s’élancer vers l’avant, de se donner un élan avec sa tête et de faire un pas en avant au moment de se lever.

Courroie ou tuyau de restriction : logettes ouvertes à l’avant

Les logettes ouvertes à l’avant offrent aux vaches une voie d’évacuation facile pour fuir une vache dominante, une vache en chaleur, de la machinerie utilisée pour le paillage de la logette ou un opérateur brusque.

Un tuyau ou une courroie de restriction décourage les vaches de sortir par l’avant des logettes.

Ces dispositifs de restriction ne doivent pas gêner le mouvement de tête vers le haut que fait la vache (figure 21).

Vue de face d’une vache couchée dans une étable à stabulation libre, montrant une courroie de restriction rouge traversant le tiers supérieur de la logette
Figure 21. Le tuyau ou la courroie de restriction ne doit pas gêner le mouvement de tête vers le haut que fait la vache. L’emplacement suggéré est d’environ 102 à 107 cm (40 à 42 po) pour les Holstein dans les logettes de 4,9 m (16 pi) et d’environ 86 à 91 cm (34 à 36 po) dans celles de 5,5 m (18 pi). La hauteur varie selon la longueur de la logette.

La hauteur des dispositifs de restriction par rapport à la plate-forme correspond à une fourchette de 86 à 102 cm (34 à 42 po), la hauteur variant en fonction de la longueur de la logette et de l’emplacement du poteau de soutien.

Un bon moyen de déterminer la hauteur idéale consiste à installer le tuyau ou la courroie de manière temporaire et à consigner des observations.

Le point d’ancrage habituel est le poteau d’appui des éléments séparateurs.

Les dispositifs de restriction peuvent être en bois, en métal ou en corde en poly (figures 22 et 23).

Vue de face de logettes montrant un tuyau de restriction utilisé pour empêcher les vaches de s’échapper vers l’avant
Figure 22. Un tuyau de restriction empêche ici les vaches de quitter le couloir d’alimentation par le devant des logettes. Il les empêche aussi de sortir des logettes par le devant de la logette pour se rendre dans le couloir d’alimentation. Les poteaux de fixation se situent à environ 2,4 m (8 pi) du seuil de la logette. Le dispositif de restriction est positionné à une hauteur suffisante, soit à environ 86 à 102 cm (34 à 42 po) au-dessus du matelas, de manière à ne pas nuire au mouvement d’élancement et au coup de tête que fait la vache au moment de se lever.
Vue de face d’une logette dotée d’un tuyau de restriction qui empêche les vaches de s’échapper vers l’espace d’élancement
Figure 23. L’espace entre le mur extérieur et les poteaux de fixation des éléments séparateurs constitue un piège pour les vaches dans des logettes ouvertes à l’avant. Cet espace vers l’avant est indispensable pour que la vache prenne son élan. Un dispositif de restriction est absolument nécessaire ici pour la sécurité des vaches. La photo montre un tuyau de restriction, qui constitue probablement le choix le plus sûr en pareil cas.

En général, il faut éviter d’utiliser les courroies autobloquantes dont on se sert dans le secteur du transport par camion, car elles constituent un danger. Si elles sont resserrées accidentellement, elles peuvent causer des lésions à la peau des vaches.

Plusieurs pratiques de gestion réduisent les risques de voir les vaches s’échapper par le devant des logettes :

  • Le fait de déplacer les vaches en chaleur vers un « enclos de jeu » et le fait d’opter pour l’insémination artificielle plutôt que la monte naturelle empêchent les vaches d’être harcelantes.
  • Des manipulations en douceur doivent être la norme.
  • Les vétérinaires et les producteurs réussissent, dans des logettes ouvertes à l’avant, à faire des examens de la fonction reproductrice sans utiliser de tuyaux de restriction. Il suffit de traiter les animaux doucement.
  • Une barre d’arrêt peut servir de dispositif de restriction pour empêcher les vaches de ramper vers l’avant au moment de se lever (figure 8).

Literie

Logettes avec litière de sable

Une litière de sable présente des difficultés particulières pour maintenir les dimensions des logettes (figures 24 à 27). Idéalement, une litière de sable devrait être légèrement inclinée et arriver à la même hauteur que la bordure. La hauteur de la barre de cou varie en fonction de la hauteur de la couche de sable accumulé à l’avant de la logette. Dans les logettes revêtues de sable, la longueur réelle de la plate-forme correspond à la distance depuis le côté intérieur du seuil de la logette jusqu’à la face côté logette de la bordure d’arrêt lorsque la litière de sable est moins haute que la bordure.

Les vaches présentant une boiterie se lèvent et circulent aisément dans des logettes avec litière de sable, mais elles ont de la difficulté dans des logettes dont le sol est plus rigide.

Une bordure d’arrêt peut être installée dans une logette avec litière de sable.

Dans la plupart des logettes avec litière de sable, la barre de cou est placée sur toute la largeur du seuil, plus près de l’arrière de la logette qu’elle ne l’est dans les logettes revêtues d’un matelas. L’emplacement de la barre de cou force les vaches à se tenir « perchées » dans la logette plutôt qu’à garder les pattes arrière sur la plate-forme recouverte de sable ou sur le caniveau de béton. Cet emplacement de la barre de cou vise à empêcher les vaches d’uriner ou de déféquer dans la litière de sable.

Logette dotée d’une conduite comme bordure d’arrêt, avec du béton pour le poids
Figure 24. Dans ces logettes avec litière de sable, la bordure d’arrêt a été faite de tuyaux de plastique remplis de béton pour leur donner du poids. Le producteur a percé des trous dans le tuyau et le béton frais afin de pouvoir insérer des barres d’armature dans le plancher de la logette.
Ouvrier agricole balayant l’aire de repos dans une logette entre l’intérieur de celle-ci et la bordure d’arrêt
Figure 25. La surface douce que la litière de sable offre aux vaches pour s’y coucher va du seuil de la logette à la face côté logette de la bordure d’arrêt, s’il y en a une.
Vue latérale d’un élément séparateur incliné vers l’arrière pour que les vaches puissent passer leur tête par-dessus en sortant de la logette
Figure 26. Dans cette logette avec litière de sable, la membrure supérieure de l’élément séparateur est inclinée vers l’arrière de la logette. Les vaches peuvent ainsi passer leur tête par-dessus plus facilement quand elles sortent de la logette. Comparativement aux éléments séparateurs destinés à des logettes revêtues de matelas, ceux qu’on voit ici comportent des membrures moins écartées et une membrure inférieure plus haute (figure 8).

L’élément séparateur impose une certaine position à la vache et l’oblige habituellement à faire son mouvement d’élancement vers l’avant de la logette. La membrure inférieure de l’élément séparateur est suffisamment haute pour dissuader la vache d’allonger le cou entre les deux membrures, mais suffisamment basse pour ne pas l’inciter à s’allonger la tête par-dessous.

Vue latérale de vaches dans une logette où du sable s’est accumulé, ce qui pourrait les empêcher de se coucher, de se lever et de se reposer
Figure 27. Le sable entreposé à l’avant des logettes constitue un obstacle qui empêche les vaches de se coucher, de se lever et de se reposer. Pendant les quelques jours qui ont suivi l’ajout mensuel de sable, les vaches photographiées ici ont passé beaucoup de temps en position debout ou « perchée ».

Sol des logettes et litière

Les plates-formes en béton ont besoin d’un revêtement moelleux pour offrir une surface de repos. Idéalement, la surface doit procurer une isolation thermique, être souple, antidérapante, peu abrasive et facile à nettoyer.

Les revêtements communément utilisés pour le sol des logettes comprennent les matelas remplis de caoutchouc ou de gel, les tapis en mousse enveloppés de caoutchouc, les tapis faits de divers matériaux, les matelas d’eau, les matelas remplis de caoutchouc combinés à du sable, le sable, le compost ou des matières organiques formant une litière accumulée (p. ex. paille, sciure, mousse de tourbe, matière sèche du fumier). Les matelas ou tapis perdent leur moelleux avec le temps, de sorte qu’ils ont besoin d’être remplacés après quelques années d’utilisation.

Selon le Code de pratiques pour le soin et la manipulation des bovins laitiers, une couche abondante de litière constitue une pratique exemplaire.

Avantages d’une couche abondante de litière

  • La litière procure une surface moelleuse et absorbante, et elle réduit la friction (figure 28).
  • La paille hachée, la sciure et les rabotures de bois mou séchées au four, le compost (matière sèche du fumier) et la mousse de tourbe sont des matériaux de litière souvent utilisés. La figure 29 montre le temps passé en position couchée et celui passé debout avec des quantités variables de litière de sciure dans les logettes.
  • La capacité d’absorption (pour garder les vaches au sec) et l’adhérence sont des critères importants.
  • Les rabotures et copeaux de bois dur ne constituent pas des matériaux de litière acceptables.
  • Les tapis de caoutchouc ont besoin d’être recouverts d’une généreuse couche de litière (par exemple, plus de 7,5 cm ou 3 po).
  • Certains matelas ou tapis mous ont tendance à former un « bassin » qui recueille l’urine et le lait, ce qui amène des problèmes de mammite en raison des mamelles, des pis et des flancs qui restent mouillés. Dans le cas de ces revêtements, une plus grande inclinaison de la plate-forme ne donne pas nécessairement un meilleur drainage.
  • Certains tapis ou revêtements sont glissants et le deviennent encore plus lorsqu’ils sont recouverts de paille et qu’ils sont mouillés.
Graphique linéaire indiquant le niveau de sable en fonction du temps passé en position couchée
Figure 28. Selon une étude de l’UBCfootnote 3, la hauteur du sable influence beaucoup la durée que les vaches passent couchées. Les vaches passent de moins en moins de temps en position couchée dans les logettes au fur et à mesure que s’accentue l’écart entre la hauteur du sable et la hauteur de la bordure. Les durées passées couchées diminuent de 10 minutes par tranche de 1 cm (0,4 po) d’écart entre la hauteur du sable et celle de la bordure.

Litière : Système de gestion du fumier et vaches boiteuses

Le choix du système de gestion du fumier, le temps à consacrer à l’entretien et la disponibilité de matériaux de litière peu coûteux sont déterminants dans la conception des logettes.

Un protocole de nettoyage se limitant à une séance de nettoyage quotidienne risque de ne pas être compatible avec des dimensions de logettes généreuses.

D’après une étude menée en Colombie-Britanniquefootnote 4, une logette de 127 cm (50 po) est davantage fréquentée qu’une autre dont la largeur est de 114 cm (42 po). Toutefois, on retrouve dans les logettes plus larges à peu près le double de la quantité de fumier habituelle. Une autre étude montre que les logettes peu utilisées restent propres et que les logettes les plus fréquentées sont aussi les plus sales. Même si elles sont plus attrayantes pour les vaches, les logettes plus larges nécessitent davantage d’entretien chaque jour, de la même façon qu’une utilisation accrue du tracteur nécessite des changements d’huile plus fréquents. La saleté ne devrait pas constituer le seul paramètre à prendre en compte dans la conception des logettes.

Par ailleurs, une étude de l’Université du Wisconsinfootnote 5 a montré que les vaches boiteuses passent plus de temps debout ou « perchées ». Dans des logettes avec litière de sable, les vaches boiteuses passent des durées normales en positions couchée et debout. Dans des logettes revêtues d’un matelas rempli de caoutchouc avec litière, les vaches boiteuses passent plus de temps debout et moins de temps en position couchée. L’adhérence peut être un facteur important. Selon Cook, dans des logettes revêtues d’un matelas, les vaches boiteuses éprouvent davantage de douleur et de peur. L’adhérence offerte par une litière en vrac est tout à l’avantage des vaches boiteuses. Avec ce type de litière qui répartit le poids de la vache sur la totalité de l’onglon, les vaches éprouvent moins de douleur que lorsqu’elles sont logées sur des matelas recevant peu de litière en vrac.

Diagramme à barres indiquant les durées en positions couchée et « perchée » dans les logettes avec des matelas remplis de caoutchouc
Figure 29. Une étude menée en Colombie-Britanniquefootnote 6 a montré les durées passées en positions couchée et « perchée » sur des matelas remplis de caoutchouc et recouverts de 0, de 1 et de 7,5 kg de sciure. Dans les étables où l’on allie matelas et litière, la pratique courante est de les recouvrir des deux quantités de litière les plus faibles. En ajoutant de la litière sur le matelas, on note une augmentation de la durée passée en position couchée et une diminution du temps passé en position « perchée ».

Taux d’occupation et désordre social

Le taux d’occupation renseigne sur le nombre de vaches proportionnellement au nombre de logettes, le nombre de vaches par mètre carré de surface couverte de litière accumulée, l’accès à la mangeoire offert à chaque vache ou le nombre de vaches proportionnellement au nombre de cornadis autoverrouillables à la mangeoire.

Des taux d’occupation supérieurs ou égaux à 100 % modifient le comportement des vaches.

  • Des logettes surpeuplées se traduisent par une augmentation des risques de lésions aux onglons et par des vaches qui restent plus longtemps debout dans les couloirs et qui passent moins de temps en position couchée (figure 30).
  • Le surpeuplement à la mangeoire, c.-à-d. laissant moins de 76 cm (30 po) d’accès à chaque vache, augmente le risque d’acétose et d’une faible production de lait en début de lactation.
  • Le surpeuplement d’un enclos ou d’une étable entraîne des difficultés pour les vaches, les systèmes de ventilation, la manutention du fumier et la conduite du troupeau.

L’organisme proAction en Ontario exige que la densité de peuplement ne dépasse pas 1,2 vache adulte par logette utilisable.

L’établissement des relations de dominance au sein d’un troupeau engendre un certain désordre social parmi les vaches. Ce climat de tourmente peut subsister pendant les deux à quatre jours qui suivent l’introduction d’une ou de plusieurs vaches dans un groupe établi. Les introductions hebdomadaires (p. ex. le jeudi) dans un enclos de vaches taries peuvent se traduire par deux jours de désordre et cinq jours de calme. Des introductions quotidiennes dans une étable de mise bas peuvent causer un désordre social constant dans le groupe. Le désordre social a des répercussions négatives sur le comportement des vaches et leur performance.

Graphique linéaire montrant l’impact de la densité de logement (taux d’occupation) sur les durées en positions couchée et debout
Figure 30. Une étude menée en Colombie-Britanniquefootnote 7 a conclu qu’en passant de 100 à 150 %, le taux d’occupation amène une diminution du temps que les vaches passent couchées et une augmentation de celui passé debout dans les logettes. D’autres chercheurs ont noté que les cas de boiterie sont plus fréquents à mesure que les vaches passent plus de temps debout.

Alimentation à la couchette et à la mangeoire

Espace à la mangeoire

La largeur d’accès à la mangeoire est une mesure linéaire de l’accès à la mangeoire offert à chaque vache dans un enclos.

Dans un enclos où sont logées des vaches fraîchement vêlées et des vaches en préparation de vêlage, il faut allouer 76 cm (30 po) d’accès à la mangeoire. Un espace insuffisant à la mangeoire augmente le risque d’acétose chez les vaches fraîches.

La durée d’alimentation diminue au fur et à mesure que le taux d’occupation augmente. La consommation de matière sèche diminue quand les vaches ne peuvent pas toutes manger en même temps. Le surpeuplement à la mangeoire a des répercussions négatives sur la production de lait en début de lactation.

Il faut éviter le surpeuplement à la mangeoire, de manière à augmenter la prise alimentaire et à réduire la concurrence.

Les techniques de construction classiques prévoient un espace à mangeoire de 61 cm (24 po) par vache dans des étables à deux rangées de logettes et un espace d’environ 46 cm (18 po) dans celles à trois rangées de logettes.

Dispositifs de restriction à la mangeoire

Les dispositifs de restriction à la mangeoire empêchent les vaches de sortir de leur enclos par le couloir d’alimentation. Des tuyaux fixés à des poteaux, des câbles, des barres obliques et des cornadis sont des dispositifs de restriction courants. Les dispositifs de restriction mal conçus posent un risque de blessures au cou lorsque la peau, le ligament nucal, les bourses nucales ainsi que le processus sus-épineux des premières vertèbres thoraciques au niveau du garrot sont soumis à des traumatismes répétés (figure 31). Les blessures peuvent prendre la forme d’une dépilation, de galles, de callosités, d’un hygroma ou d’une bursite. Des blessures semblables surviennent quand la barre surmontant les barres obliques est trop basse ou que le cornadis est trop petit.

Gros plan d’une bosse sur le cou d’une vache, causée par un tuyau de restriction mal placé à la mangeoire
Figure 31. La bosse dénudée de poils est un hygroma du garrot. Elle résulte d’une pression répétée contre un dispositif de restriction à la mangeoire.

Les dispositifs de restriction qui prennent la forme de tuyaux fixés à des poteaux sont soit fixés directement à un poteau, soit montés de manière à faire arriver le tuyau en avant du poteau et par-dessus la mangeoire (figures 32, 35 et 36).

Les tuyaux montés sur un pivot sont une variante du même type de dispositif de fixation. Avec ce dispositif, les vaches les plus grosses du groupe soulèvent le dispositif de restriction et en allègent ainsi le poids pour les vaches plus petites. Ce dispositif peut coûter plus cher qu’un simple tuyau et ne procurer ni avantage sur le plan pratique ni avantage pour le confort des vaches.

Considérations relatives aux dispositifs de restriction à la mangeoire

  • Le tuyau peut être d’une hauteur réglable; il devrait être relevé ou abaissé en fonction du gabarit des vaches dans les différents enclos.
  • Un support peut décaler le tuyau d’environ 15, 20 ou 25 cm (15, 20 ou 10 po) au-dessus de la mangeoire.
  • Indépendamment de sa hauteur, un tuyau ou un câble peut causer des contusions ou des blessures au cou (figure 32).
  • La hauteur du dispositif de restriction à la mangeoire et la fréquence à laquelle on ramène les aliments à la portée des vaches contribuent à éviter des blessures au cou.
  • Dans les étables où les aliments ne sont pas ramenés assez souvent à la portée des vaches, on observe des blessures au niveau du processus sus-épineux, particulièrement si le tuyau est haut.
  • Si les couloirs d’alimentation sont surélevés, les aliments restent à la portée des vaches, ce qui réduit le risque de blessures au cou et les besoins en main-d’œuvre.
  • Les bousculades à la mangeoire initiées par les vaches dominantes sont plus fréquentes avec des dispositifs de restriction qui prennent la forme d’un tuyau fixé à un poteau ou d’un câble.
  • Le couloir d’alimentation doit être suffisamment large pour permettre aux chariots à aliments de passer sans endommager le tuyau. Pour s’en assurer, prendre soin de mesurer le chariot servant à la distribution des rations totales mélangées (RTM).
  • Les barres obliques et les cornadis sont des solutions de rechange à envisager comme dispositifs de restriction.
  • Pour la plupart des vaches Holstein, le muret de la mangeoire devrait avoir une hauteur de 46 à 51 cm (18 à 20 po) par rapport à la surface sur laquelle les vaches se tiennent debout, afin d’éviter les blessures au niveau des pointes de poitrine. Cette hauteur permet aussi par la suite l’ajout de cornadis autoverrouillables.
  • Les vaches peuvent trébucher ou tomber dans la mangeoire. Par conséquent, dans les étables pourvues de dispositifs de restriction avec tuyaux fixés à des poteaux, les mangeoires ne doivent pas être fermées à l’avant.
Vue de face de vaches mangeant à partir d’un couloir d’alimentation dont l’élément de restriction peut entraîner des blessures au cou
Figure 32. Sur la photo du haut, le tuyau servant de dispositif de restriction est à environ 1,22 m (48 po) au-dessus du couloir où circulent les vaches. On voit ici que les vaches entrent en contact avec le tuyau au niveau du processus sus-épineux. L’expérience montre que ce tuyau est trop haut et qu’il conduit à des blessures à cette région délicate du cou. La photo du bas montre le tuyau une fois abaissé à environ 102 cm (40 po). Ici, le contact se fait à peu près à mi-chemin entre le chignon et le processus sus-épineux. Le contact peut amener une dépilation, mais ne peut causer ni hygroma, ni bursite. À la ferme où ont été prises les photos, l’abaissement du tuyau n’a eu aucune incidence sur la prise alimentaire.

Les barres obliques servant de dispositif de restriction sont insérées entre deux barres horizontales et, pour des vaches à maturité, elles sont écartées de 30 à 36 cm (12 à 14 po) de centre à centre (figure 33).

Vue latérale d’un couloir d’alimentation et d’une barre oblique résistante correctement conçue pour éviter les blessures au cou
Figure 33. La barre horizontale surmontant les barres obliques doit arriver à l’horizontale à une hauteur supérieure à celle du dos des vaches, de manière à réduire les risques de blessures au cou. Un muret garde les aliments à la portée des vaches. La gestion de l’alimentation limite le gaspillage et réduit le nettoyage à quatre minutes par jour.

Les cornadis autoverrouillables empêchent les vaches de sortir de leur enclos par le couloir d’alimentation et permettent la contention de groupes de vaches les jours où des examens sont prévus. La figure 34 montre des cornadis autoverrouillables typiques à la mangeoire.

Vue latérale des dimensions d’une porte cornadis autoverrouillable
Figure 34. Installation type pour un cornadis autoverrouillable à la mangeoire – Il est à noter que la bordure de mangeoire est ici plus basse que dans le cas d’une installation avec poteau et tuyau. La hauteur du muret de la mangeoire en béton devrait être ajustée en fonction du gabarit des vaches, afin d’éviter les blessures aux pointes de poitrine. La barre supérieure doit arriver plus haut que les épaules des vaches les plus grandes du groupe. Certaines vaches Holstein à maturité sont hautes de plus de 1,60 m (63 po).

Précisions relatives aux cornadis et aux barres obliques servant de dispositifs de restriction

  • La barre supérieure doit arriver plus haut que le garrot des vaches les plus grandes, afin d’éviter des blessures au cou.
  • Les dispositifs de restriction viennent en panneaux, reposent sur le dessus de la bordure de mangeoire et sont fixés à des poteaux d’appui.
  • Le dessus du panneau peut être décalé de 15 à 20 cm (6 à 8 po) au-dessus de la mangeoire, suivant une inclinaison de 15 à 20 degrés.
  • La hauteur combinée de la bordure de béton et de la barre inférieure du panneau devrait donner 51 cm (20 po). Il faut prendre en considération l’épaisseur de la barre inférieure avant de couler la bordure de béton.
  • Les cornadis et barres obliques réduisent la concurrence, les bousculades à la mangeoire, le gaspillage d’aliments et les blessures au cou.
  • Les cornadis sont des dispositifs de contention utilisés dans les installations dépourvues de cages de palpation.
  • Comme la plupart des cornadis mesurent 61 cm (24 po) de centre à centre, ils ne procurent pas les 76 cm (30 po) d’espace à la mangeoire recommandés par vache.

Les logettes d’alimentation possèdent des éléments séparateurs qui isolent les vaches les unes des autres lorsqu’elles sont à la mangeoire. La logette peut avoir une plate-forme surélevée qui doit être nettoyée manuellement. Les éléments séparateurs dissuadent les vaches dominantes de bousculer leurs congénères (figure 35).

Vue de face de vaches dans une logette dotée d’éléments séparateurs
Figure 35. Les logettes d’alimentation possèdent des éléments séparateurs qui isolent les vaches les unes des autres lorsqu’elles sont à la mangeoire, ce qui réduit les bousculades provoquées par les vaches dominantes.

Mangeoire (table d’alimentation) et auge

La mangeoire est un élément essentiel de l’étable. La consommation d’aliments des vaches laitières en subira les effets d’une conception déficiente. Les vaches doivent être à l’aise à la mangeoire, sans risque de se blesser le cou.

Éléments à considérer dans la conception des mangeoires et des auges (figure 36)

  • La hauteur de la bordure se mesure à partir du plancher du couloir de circulation. La hauteur de la bordure de mangeoire doit être inférieure à celle entre le sol et la pointe de poitrine de la vache la plus petite de l’enclos, afin de réduire les risques de blessures aux pointes de poitrine.
  • La hauteur de la bordure doit être de 51 cm (20 po) là où l’on utilise comme dispositif de restriction des tuyaux fixés à des poteaux ou de 46 cm (18 po) là où l’on utilise des barres obliques ou des cornadis.
  • La hauteur de bordure doit être de 36 à 41 cm (14 à 16 po) du côté de la table d’alimentation.
  • La largeur de la table d’alimentation ou du fond de l’auge doit être d’environ 71 cm (28 po) afin de garder les aliments à la portée des vaches.
  • La table d’alimentation ou l’auge doit arriver à 10 à 15 cm (4 à 6 po) au-dessus des pieds des vaches.
  • Pour que la bordure de béton soutienne les poteaux, sa largeur doit être de 15 cm (6 po).
  • Les arêtes de la bordure de mangeoire doivent être biseautées, douces ou arrondies à la fois du côté de la logette et de celui de la mangeoire.
  • La hauteur de table d’alimentation est déterminée de manière à réduire au minimum la pression sur la sole des pieds des vaches, à assurer une santé maximale des pieds et à assurer le confort des vaches au moment où elles s’alimentent.
  • Cette surface doit être résistante aux acides et relativement lisse.
  • Les mangeoires sont souvent revêtues de carreaux de céramique, de plastique ou d’un béton spécial.
Vue latérale d’une mangeoire formée de poteaux et de tuyaux
Figure 36. Les dispositifs de restriction à la mangeoire formés de poteaux et de tuyaux doivent être adaptés aux mensurations des vaches qui fréquentent la mangeoire. Pour la plupart des vaches Holstein, le muret de la mangeoire devrait avoir une hauteur d’environ 51 cm (20 po) au-dessus des pieds des vaches, afin d’éviter les blessures au niveau des pointes de poitrine. Cette hauteur permet aussi par la suite l’ajout de cornadis autoverrouillables. Les modèles de conception récente permettent le réglage vertical et horizontal du tuyau comme le montrent les photos qui précèdent. La table d’alimentation doit arriver à 10 à 15 cm (4 à 6 po) au-dessus des pieds des vaches.

La mangeoire qu’on balaie est de construction simple et est facile à nettoyer. Le fond de cette mangeoire est à la même hauteur que le couloir emprunté par la machinerie pour la distribution des aliments.

Avec ce type de mangeoire, les vaches poussent les aliments hors de leur portée pendant qu’elles les trient et qu’elles mangent (figure 37).

L’intensité de la main-d’œuvre nécessaire pour ramener les aliments à la portée des vaches varie en fonction de la technologie employée (p. ex. balais, pelles, véhicules tout terrain ou tracteurs de jardin munis de lames ou de brosses, chargeurs à direction à glissement ou tracteurs) et de l’intensité de la gestion.

Des mécanismes (dispositifs robotisés) permettent de repousser les aliments à la portée des vaches.

Vue de face d’une mangeoire où les aliments sont hors de portée des vaches
Figure 37. Sur cette photo d’une mangeoire qu’on balaie, les aliments sont hors de portée des vaches. Même s’il est facile de pousser les aliments et de nettoyer la mangeoire, il faut de la main-d’œuvre pour le faire. Le tuyau de restriction à la mangeoire est suffisamment bas pour empêcher les vaches de rentrer dans la mangeoire. Toutefois, à force de s’étirer pour atteindre les aliments qui ne sont pas poussés vers elles à une fréquence suffisante, les vaches risquent davantage de s’infliger des blessures au cou.

Une auge peut permettre de garder les aliments plus près des vaches, de réduire le stress occasionné par les étirements faits pour atteindre les aliments, de réduire les blessures au cou ou de réduire la main-d’œuvre nécessaire pour pousser les aliments (figure 38).

Couloir d’alimentation surélevé par rapport à la table d’alimentation pour garder les aliments dans l’espace prévu
Figure 38. Le couloir d’alimentation est surélevé d’environ 15 cm (6 po) par rapport à la table d’alimentation (mangeoire) et celle-ci l’est de 10 cm (4 po) par rapport à la surface sur laquelle reposent les pieds des vaches. Cette auge facilite l’accès aux aliments par les vaches et réduit la main-d’œuvre nécessaire pour repousser les aliments à leur portée.

La hauteur du muret délimitant l’auge à l’avant peut être dictée par le dégagement exigé par goulotte de déchargement du chariot à aliments (mélangeur de RTM).

Vue de face d’un dispositif de restriction à la mangeoire utilisé pour garder les aliments plus près des vaches
Un couloir d’alimentation surélevé offre automatiquement un muret. On peut ériger un muret en béton, en plastique ou en bois pour modifier une mangeoire qu’on balaie. Une innovation récente que l’on doit à un producteur de l’Ontario est une auge rétractable dotée d’un muret qu’on peut relever pour nettoyer de la table d’alimentation et abaisser pour garder les aliments près des vaches (figure 39).

Marches et élévations

Les marches représentent des dangers de décollement de la corne de l’onglon. Au vêlage, les tissus conjonctifs qui relient la phalange distale (os du pied) à l’onglon se relâchent, puis se resserrent en quelques semaines. L’os du pied a alors une plus grande mobilité à l’intérieur de l’onglon, ce qui entraîne des risques accrus de blessures à la sole et de formation d’ulcères de sole.

Le bâtiment idéal ne devrait comporter qu’une seule marche, soit entre le couloir de circulation et la plate-forme (figure 40).

Bétail dans une aire d’attente où l’on peut voir une marche à l’entrée
Figure 40. Une marche menant à l’aire d’attente constitue un danger pour les vaches. Vérifier les élévations sur les plans et s’assurer, en cours de construction, que des marches ne sont pas installées par erreur ou inadvertance.

Éléments à considérer relativement aux marches et aux élévations dans les étables

  • Les planchers raclés par un tracteur ou les planchers en caillebotis sont parfois dépourvus de marche à l’intersection des couloirs.
  • Les raclettes ont besoin d’une bordure qu’elles puissent longer.
  • Il arrive que le plancher des intersections des couloirs soit plus bas (p. ex. de 8 cm [3 po]) que la surface des plates-formes des logettes, qui est à 15 cm (6 po) du plancher.
  • Des virages serrés dans les couloirs de retour ou au sortir de la salle de traite constituent des dangers de décollement de la corne de l’onglon chez les vaches fraîches.
  • Offrir suffisamment d’espace aux vaches pour qu’elles décrivent un arc dans les virages où elles doivent monter une marche. Éviter les espaces restreints où elles doivent pivoter sur un pied arrière.
  • Au moment de la conception ou de la construction des étables à stabulation libre, éliminer les marches inutiles à l’entrée et à la sortie des enclos, à l’intersection des couloirs ou à l’entrée des salles de traite.
  • Veiller à ce que les croquis des étables indiquent les élévations et à ce que celles-ci soient étudiées attentivement dans le souci d’assurer le confort et la santé des vaches.

Biosécurité

La biosécurité concerne les mesures visant à prévenir la propagation de maladies à l’intérieur de l’étable et à la ferme. Des maladies préoccupantes sont propagées par le fumier.

Étudier les déplacements d’air, de fumier, d’aliments, des animaux, du matériel et des travailleurs à l’extérieur et à l’intérieur de l’étable. Concevoir l’étable de manière à séparer le fumier des aliments. Stocker le fumier à bonne distance de l’étable et sous le vent par rapport à celle-ci.

Analyser les trajectoires qu’empruntent les humains et les vaches en tenant compte du matériel de distribution des aliments et de la litière, des personnes qui déplacent le fumier et distribuent les aliments, des fournisseurs de services et des visiteurs.

Veiller à ce que les enclos de mise bas ne soient pas adjacents à l’aire d’attente de la salle de traite.

À l’extérieur de l’étable, les voies empruntées pour déplacer les aliments ne doivent pas croiser celles qui sont empruntées pour transporter le fumier.

Aménager l’intérieur de l’étable en veillant à ce que les vaches et le matériel ne se croisent pas

  • Dans la conception des étables à deux et à trois rangées de logettes, veiller à ce que les tracteurs, mélangeurs de RTM et dispositifs qui ramènent les aliments à la portée des vaches ne traversent pas les couloirs empruntés par les vaches, et faire en sorte que les vaches n’aient pas à traverser le couloir d’alimentation
  • Une mangeoire approvisionnée par un convoyeur en hauteur n’est pas traversée par les vaches.
  • Un muret conçu pour la distribution des aliments depuis l’extérieur garde le matériel de distribution des aliments hors de l’étable. Ce type de conception évite toute circulation des vaches sur la table d’alimentation (figure 41).
  • Les couloirs d’alimentation périmétriques qu’on retrouve dans les étables à quatre ou six rangées de logettes gardent le matériel de distribution des aliments hors des couloirs empruntés par les vaches, en plus de garder les vaches hors des couloirs d’alimentation.
  • Un muret délimitant la table d’alimentation garde le matériel de distribution des aliments hors des aliments.
  • Bien des modèles de fermes possèdent des intersections où des travailleurs chaussés de bottes sales ou des vaches traversent les couloirs d’alimentation.
Vue extérieure d’une étable avec un panneau translucide qui s’ouvre et se ferme pour permettre l’alimentation des animaux de l’extérieur vers l’intérieur
Figure 41. En Finlande, Jouni Pitkäranta conçoit des étables dotées d’un mur permettant la distribution des aliments depuis l’extérieur. La paroi de ce mur est faite de panneaux translucides qu’on peut ouvrir et fermer à distance. L’été, les panneaux sont ouverts horizontalement pour permettre une ventilation complète. Les tracteurs et mélangeurs à RTM ne pénètrent plus dans l’étable. La nouvelle version utilise un rideau à la place du panneau translucide.

Des stratégies d’hygiène contribuent à éviter la contamination des bottes, des pneus et des aliments par du fumier.

  • Un pont à travée levante permet aux vaches de traverser un couloir d’alimentation sans le contaminer par leurs déjections.
  • Un pont à travée levante permet au matériel de distribution des aliments de traverser le couloir emprunté par les vaches sans que les pneus ne soient souillés de fumier (figure 42).
  • Une passerelle permet aux travailleurs de traverser le couloir des vaches sans contaminer leurs bottes (figure 43).
  • Des robinets et des boyaux situés à des emplacements stratégiques permettent aux travailleurs de laver leurs bottes lorsqu’ils sortent d’un couloir emprunté par les vaches, avant d’entrer dans les couloirs d’alimentation (figure 44).
  • Des pentes et du matériel de lavage permettent de nettoyer les points d’intersection avec les couloirs d’alimentation.
  • Une bordure à l’extrémité de la table d’alimentation garde les aliments hors de l’intersection au bout du couloir d’alimentation.
  • Il faut guider les visiteurs le long de trajectoires propres et non vers les couloirs empruntés par les vaches.
Pont à travée levante dans une étable qui garde les pneus du tracteur et du mélangeur de RTM hors du fumier se trouvant dans le couloir emprunté par les vaches
Figure 42. Un pont à travée levante garde les pneus du tracteur et du mélangeur de RTM hors du fumier se trouvant dans le couloir emprunté par les vaches. Quand le pont est levé, les vaches ne contaminent pas le couloir d’alimentation. L’exemple finlandais photographié ici est actionné par un système hydraulique.
Passerelle permettant de traverser un couloir de vaches pour éviter la contamination par le fumier
Figure 43. Une passerelle garde les bottes propres aux endroits qui traversent un couloir emprunté par les vaches. Comme le pont est fixé à une grille, la raclette peut passer en dessous.
Tuyau rouge et buse de pulvérisation accrochés à une porte à l’intérieur d’une étable à stabulation libre
Figure 44. Le tuyau rouge et la buse de pulvérisation bleue sont des rappels visibles aux travailleurs de laver leurs bottes avant de sortir des enclos et d’entrer dans le couloir d’alimentation. Leur emplacement est adjacent à l’endroit où les travailleurs traversent une mangeoire.

Résumé

La logette est une option populaire pour loger les vaches laitières. Un tel espace, confortable, permet aux vaches de se déplacer librement en adoptant des comportements naturels. Il est important de concevoir et de dimensionner correctement les différents éléments composant la logette afin de créer un espace de vie confortable. Une logette bien conçue améliore non seulement le confort des vaches, mais aussi leur santé et leur bien-être. De plus, elle contribue à améliorer la productivité.