Paruline de Kirtland

Photo: Mike Burrell

La protection et le rétablissement des espèces en péril en Ontario

Le rétablissement des espèces en péril est un volet clé de la protection de la biodiversité en Ontario. La Loi de 2007 sur les espèces en voie de disparition (LEVD) représente l’engagement juridique du gouvernement de l’Ontario envers la protection et le rétablissement des espèces en péril et de leurs habitats.

Aux termes de la LEVD, le ministère des Richesses naturelles et des Forêts (le ministère) doit veiller à ce qu’un programme de rétablissement soit élaboré pour chaque espèce inscrite à la liste des espèces en voie de disparition ou menacées. Un programme de rétablissement offre des conseils scientifiques au gouvernement à l’égard de ce qui est nécessaire pour réaliser le rétablissement d’une espèce.

Dans les neuf mois qui suivent l’élaboration d’un programme de rétablissement, la LEVD exige que le ministère publie une déclaration qui résume les mesures que le gouvernement de l’Ontario prévoit prendre en réponse au programme de rétablissement et ses priorités à cet égard. Cette déclaration est la réponse du gouvernement de l’Ontario aux conseils scientifiques fournis dans le programme de rétablissement. En plus de la stratégie, la déclaration du gouvernement a pris en compte (s’il y a lieu) les commentaires formulés par les parties intéressées, les autres autorités, les collectivités et organismes autochtones, et les membres du public. Elle reflète les meilleures connaissances scientifiques et locales accessibles actuellement, dont les connaissances traditionnelles écologiques. Elle pourrait être modifiée en cas de nouveaux renseignements. En mettant en œuvre les mesures prévues à la présente déclaration, la LEVD permet au ministère de déterminer ce qu’il est possible de réaliser, compte tenu des facteurs sociaux et économiques.

Le programme de rétablissement de la paruline de Kirtland (Setophaga kirtlandii) en Ontario a été achevé le 14 décembre 2016.

Protection et rétablissement de la paruline de Kirtland

La paruline de Kirtland est désignée espèce en voie de disparition aux termes de la LEVD, ce qui assure la protection de l'oiseau et de son habitat. Aux termes de la LEVD, il est interdit d'endommager ou de perturber cette espèce, et d'endommager ou de détruire son habitat, à moins d'y avoir été autorisé. Une telle autorisation exigerait que des conditions établies par le ministère soient respectées.

La paruline de Kirtland est un oiseau chanteur rare dans le monde qui vit dans les forêts. Cet oiseau se reproduit principalement au Michigan, ainsi qu’au Wisconsin et en Ontario où ses populations nicheuses sont moins nombreuses. Au Canada, cette espèce a été seulement observée en Ontario et au Québec, et sa reproduction n’a été confirmée qu’en Ontario. Ce migrateur néotropical hiverne aux Bahamas. La population du Michigan a connu un fort déclin dans les années 1960, avant de connaître un rebond à la suite de la création d’un habitat supplémentaire de pins gris (Pinus banksiana) consécutif à des feux de friches et à des plantations aménagées pour l’occasion, en plus de la gestion des vachers à tête brune (Molothrus ater) qui parasitaient les nids de la paruline de Kirtland. La population mondiale est en constante croissance, passant d’à peine 167 mâles chanteurs en 1974 à quelque 2 365 mâles chanteurs observés dans le territoire de recensement États-Unis ̶ Canada en 2015, la plupart se trouvant au Michigan.

La paruline de Kirtland est présente en très petits nombres en Ontario. Un nid de cette espèce a été trouvé en 2007 sur les terres du ministère de la Défense nationale à Garrison Petawawa dans le comté de Renfrew. D’autres nids ont depuis été découverts au même endroit, avec des preuves confirmées de la reproduction de cette espèce pendant cinq années consécutives entre 2007 et 2011, et sa population s’est maintenue depuis ce temps-là. Avant cette découverte, très peu d’observations avaient été recensées en Ontario en dehors d’un signalement équivoque en 1945 dans la région de Barrie. Récemment, la paruline de Kirtland a été observée dans d’autres endroits du Centre de l’Ontario, notamment dans le canton de Georgian Bay, le district de Parry Sound, la région d’Algoma et le comté de Simcoe.

La paruline de Kirtland a des exigences très particulières en matière d’habitat de reproduction. Elle préfère les vastes étendues de pins gris de début de succession, d’âge homogène, densément boisés, avec des parcelles de zones découvertes ou peu arborées, mais elle occupe aussi des pins rouges (Pinus resinosa) à certains endroits. En termes de taille de peuplement, des études ont montré qu’elle privilégie les peuplements de 32 hectares et plus, avec un meilleur taux de réussite sur le plan de la nidification dans des peuplements de plus de 80 hectares. L’on sait que l’espèce occupe des territoires créés par des feux de forêt ou issus de plantations spécialement conçues pour imiter l’effet des feux. Elle s’y installe lorsque les arbres mesurent de 1,5 à 2,0 m de haut et y demeure pendant 15 à 20 ans ou jusqu’à ce que les arbres atteignent 3 à 5 m de haut. Plus les arbres vieillissent et que leurs branches vivantes les plus basses s’élèvent, moins l’habitat convient à cet oiseau qui niche à terre. Les branches inférieures et la végétation au sol sont d’importantes caractéristiques de l’habitat, étant donné qu’elles servent de perchoirs et de couvert pour les nids au sol, respectivement. Les parcelles de terrains ouverts permettent à la végétation herbacée au sol de croître, telles que le bleuet à feuilles étroites (Vaccinium angustifolium), la comptonie voyageuse (Comptonia peregrina), le maïanthème du Canada (Maianthemum canadensis) ainsi que différentes autres sortes d’herbes, qui cachent les nids et offrent des fruits et des insectes comme source d’alimentation. Les terrains boisés ouverts et clairsemés sont des aires de dispersion pour la paruline de Kirtland. Les oiseaux d’un an se dispersent dans des habitats plus jeunes et des terrains boisés clairsemés, abandonnant un habitat vieillissant pour une aire d’habitat en développement.

Les principales menaces pour la paruline de Kirtland sont le manque d’habitats convenables (la suppression de feu et la succession forestière étant des facteurs contributifs) et le parasitisme de la reproduction. La preuve de ces menaces a clairement été apportée pour la population de paruline de Kirtland au Michigan, mais on n’en sait encore que peu sur les menaces auxquelles est confrontée l’espèce en Ontario. La disponibilité des habitats dans les sites d’hivernage n’a pas encore été établie comme un facteur limitant. La suppression du feu et la succession forestière qui en découle limitent le choix de forêts qui en sont au premier stade de succession et dont la paruline de Kirtland a besoin (à savoir, pour les pins gris, l’âge du peuplement varie entre 5 et 25 ans, et pour les pins rouges, entre 10 et 15 ans). La préférence de l’espèce pour de grands habitats s’ajoute à cette difficulté étant donné le nombre limité d’étendues de forêt appropriée suffisamment grandes en Ontario. Des étendues renfermant d’éventuels habitats convenables ont été attestées dans le centre et dans le nord de l’Ontario, mais les efforts de relevé et de surveillance annuelle doivent être poursuivis afin de déterminer si la paruline de Kirtland y est présente.

Il y a un manque de connaissances sur les besoins en habitat de la paruline de Kirtland en Ontario, car selon des études, il y aurait peut-être des différences entre les habitats occupés au Michigan et ceux en Ontario. La mesure dans laquelle le parasitisme de la reproduction, qui est une menace pour l’espèce au Michigan, touche la paruline de Kirtland aux aires de reproduction en Ontario est inconnue.

Étant donné la confirmation que la paruline de Kirtland se reproduisait en Ontario en 2007 et qu’il reste encore à vérifier les observations récemment signalées ailleurs en Ontario, il n’y a actuellement pas de renseignement qui puisse permettre de prédire raisonnablement la taille éventuelle de la population ou la répartition de l’espèce dans l’avenir en Ontario. Un inventaire incessant, une surveillance et des recherches s’imposent pour pouvoir approfondir les connaissances sur l’abondance et la répartition de l’espèce, ces exigences en matière d’habitat propres à l’Ontario, et l’importance que revêtent les menaces pouvant peser sur cette espèce en Ontario. Étant donné que celle-ci dépend d’un habitat de début de succession, les approches en matière de rétablissement se concentreront aussi sur la gestion de l’habitat pour contribuer à une disponibilité permanente d’un habitat approprié en Ontario au fur et à mesure que les peuplements forestiers occupés vieillissent.

Mesures

La protection et le rétablissement des espèces en péril sont une responsabilité partagée. Aucune agence ni aucun organisme n’a toutes les connaissances, l’autorité, ni les ressources financières pour protéger et rétablir toutes les espèces en péril de l’Ontario. Le succès sur le plan du rétablissement exige une coopération intergouvernementale et la participation de nombreuses personnes, organismes et collectivités. En élaborant la présente déclaration, le ministère a tenu compte des démarches qu’il pourrait entreprendre directement et de celles qu’il pourrait confier à ses partenaires en conservation, tout en leur offrant son appui.

Mesures appuyées par le gouvernement

Le gouvernement appuie les mesures suivantes qu’il juge comme étant nécessaires à la protection et au rétablissement de la paruline de Kirtland. On accordera la priorité aux mesures portant la mention « hautement prioritaire » en ce qui concerne le financement aux termes de la LEVD. Lorsque cela est raisonnable, le gouvernement tiendra également compte de la priorité accordée à ces mesures lors de l’examen et de la délivrance d’autorisation en vertu de la Loi de 2007 sur les espèces en voie de disparition. On encourage les autres organismes à tenir compte de ces priorités lorsqu’ils élaborent des projets ou des plans d’atténuation relatifs à des espèces en péril. Le gouvernement ciblera son appui sur ces mesures hautement prioritaires au cours des cinq prochaines années.

Compte tenu de la réduction des habitats de la paruline de Kirtland et de la dégradation de leur qualité au fil du temps en raison de la succession forestière, une gestion de l’habitat s’avérera essentielle pour conserver et, dans la mesure du possible, accroître la disponibilité des habitats convenables en vue de garantir la longévité de l’espèce en Ontario. La suppression de feu et la succession forestière qui en découle modifient l’habitat requis par l’espèce, dès le premier stade de succession. Un habitat a été créé à la garnison de Petawawa à l’aide de feux déclenchés dans le cadre d’entraînements militaires et la régénération du pin gris par ensemencement aérien et plantation manuelle. Dans le centre et le nord de l’Ontario, une représentation accrue du pin gris et du pin rouge est encouragée par procédé de planification de l’aménagement forestier en collaboration avec des aménagistes forestiers, des biologistes et l’industrie forestière. D’autres occasions d’accroître la qualité et l’étendue d’habitats convenables dans les aires où l’espèce a été observée en Ontario pourraient exister, et une gestion permanente de l’habitat permettra de garantir la disponibilité continuelle d’habitats convenables pour l’espèce à mesure que les peuplements forestiers occupés actuellement vieillissent. En cas d’absence de vastes étendues, des sites plus petits pourraient éventuellement servir à établir une mosaïque de sites d’habitat et de dispersion par rotation.

Mesures :

  1. (Hautement prioritaire) Travailler en collaboration avec les propriétaires de terres publiques et privées, les responsables fonciers, les spécialistes de l’espèce, les professionnels forestiers et les organismes de gérance dans le but d’élaborer, de mettre en œuvre et d’évaluer des plans de gestion des habitats propres aux sites dans des régions où cette espèce a été observée, en particulier dans des endroits où sa reproduction a été confirmée. Ces plans pourraient comprendre les pratiques suivantes :
    • déterminer les menaces propres à l’habitat observées dans les lieux de nidification (p. ex. de la succession à une structure et une composition du sous-étage impropres à l’espèce);
    • augmenter et gérer les habitats convenables ou les plantations spécialement conçues avec les bons types d’arbres dans les densités nécessaires et la végétation au sol requis par la paruline de Kirtland, en employant des méthodes jugées efficaces et appropriées pour le site (p.ex. brûlage dirigé, enlèvement d’arbres pour créer des éclaircies, plantation de pin gris ou de pin rouge);
    • trouver des occasions d’accroître la disponibilité des habitats (quant à la taille des parcelles et à la disponibilité des habitats de dispersion au fil du temps);
    • rétablir des aires qui pourraient éventuellement se révéler des habitats convenables près d’habitats déjà occupés afin d’élargir l’habitat ou améliorer la connectivité des habitats;
    • mettre en œuvre des pratiques exemplaires de gestion afin de réduire le niveau d’activité humaine dans les habitats de nidification occupés durant les périodes de nidification et d’envol.

Il y a eu preuve de nidification pendant cinq années consécutives (entre 2007 et 2011) à la garnison de Petawawa, et la population persiste. On ne sait pas si l’espèce se reproduit aux autres endroits où sa présence a été observée récemment en Ontario. Des relevés ont été effectués pour vérifier si les habitats éventuels sur de grands territoires de pin gris repérés au moyen d’analyses étaient véritablement convenables. Les efforts de relevé et de surveillance doivent se poursuivre dans les sites les plus prometteurs pour déterminer si la paruline de Kirtland en fait son habitat de reproduction, notamment les secteurs de Thessalon, de Chapleau, de Gowganda et de Cartier, du lac Wanapitei, du comté de Renfrew, de l’est du parc provincial Algonquin, de l’île Manitoulin, de la péninsule Bruce, de l’est de la baie Georgienne, de la baie North, de Barrie et d’Orillia. L’approfondissement des connaissances sur l’abondance et la répartition de l’espèce accroîtra l’efficacité de la mise en œuvre de la gestion de l’habitat et des mesures d’atténuation des menaces.

Mesures :

  1. (Hautement prioritaire) Recenser et surveiller l’emplacement et la taille des populations en âge de reproduction de la paruline de Kirtland en Ontario, conformément aux protocoles normalisés de relevé et de surveillance, en :
    • menant des relevés ciblés aux aires confirmées de reproduction afin de surveiller les changements à la population (p. ex., réussite de la nidification);
    • menant des relevés pour déterminer la présence ou l’absence aux endroits où l’on signalé avoir observé l’espèce et aux endroits à forte probabilité d’habitat convenable;
    • consignant les caractéristiques d’habitat situé dans les aires de reproduction confirmées et aux endroits où l’on signalé avoir observé l’espèce.

Selon de récents relevés, l’espèce occupe ce que l’on pensait être un habitat sous optimal en Ontario, y compris des peuplements dominés par le pin rouge. Jusque-là, on pensait que cette espèce occupait presque exclusivement des peuplements de pins gris. D’autres recherches sont nécessaires pour déterminer s’il existe d’autres différences entre les habitats des populations du Michigan et celles de l’Ontario. Une meilleure connaissance des besoins en habitat de l’espèce spécifiquement en Ontario, tels que le microclimat et les caractéristiques structurales de l’habitat de reproduction, permettra de déterminer les aires d’habitat convenable qui sont prometteurs et les aires prioritaires où des travaux de relevé et de surveillance sur l’espèce s’imposent. D’autres recherches sont également nécessaires pour déterminer la mesure dans laquelle les menaces qui pèsent sur l’espèce au Michigan la touchent également en Ontario ainsi que pour prendre des mesures éclairées d’atténuation des menaces. Au Michigan, le vacher à tête brune parasitait les nids de la paruline de Kirtland (et ceux d’autres espèces d’oiseaux) en pondant ses œufs dans les nids des hôtes. Ce comportement a une incidence négative sur la réussite de nidification de l’hôte parce que la couvée du vacher à tête brune est nourrie aux dépens de celle de l’hôte. Une collaboration continue et un partage de l’information entre les organismes participant aux efforts de rétablissement de cette espèce aux États-Unis ainsi qu’au Canada peuvent fournir les données nécessaires à la planification des efforts de rétablissement de la paruline de Kirtland en Ontario.

Mesures :

  1. Mener une étude pour déterminer la mesure dans laquelle le parasitisme de la reproduction touche la paruline de Kirtland en Ontario. S’il est confirmé que le parasitisme de la reproduction est une menace importante pour la paruline de Kirtland aux aires de reproduction situées en Ontario, des mesures telles que l’élaboration, la mise en œuvre et l’évaluation de méthodes appropriées d’atténuation des incidences du parasitisme de la reproduction peuvent être prises.
  2. Mener une étude pour déterminer les caractéristiques d’habitat de reproduction que la paruline de Kirtland préfère, telles que le microclimat et les caractéristiques structurales. Pour cela, une analyse comparative peut être faite entre les caractéristiques d’habitat et les données sur les populations de l’Ontario (p. ex. réussite de la nidification et de l’envol, les tendances en matière de dispersion, fidélité au site) à ceux de sites similaires au Michigan afin de déterminer s’il y a des caractéristiques de l’habitat qui sont propres à l’Ontario.
  3. Continuer à collaborer et à partager l’information entre les organismes participant aux efforts de rétablissement déployés aux États-Unis et au Canada dans le but d’évaluer les techniques de gestion des habitats en vue de leur possible applicabilité à l’habitat de la paruline de Kirtland en Ontario et de mettre à jour les protocoles de relevés et de surveillance.

Mise en œuvre des mesures

Le programme d’intendance des espèces en péril offre une aide financière pour la mise en œuvre de mesures. On encourage les partenaires en conservation à discuter de leurs propositions de projets liés à la présente déclaration avec le ministère des Richesses naturelles et des Forêts. Le ministère peut aussi conseiller ses partenaires à l’égard des autorisations exigées aux termes de la LEVD afin d’entreprendre le projet.

La mise en œuvre des mesures pourra être modifiée si les priorités touchant l’ensemble des espèces en péril changent selon les ressources disponibles et la capacité des partenaires à entreprendre des activités de rétablissement. La mise en œuvre des mesures visant plusieurs espèces sera coordonnée partout là où les déclarations du gouvernement en réponse au programme de rétablissement l’exigent.

Évaluation des progrès

Aux termes de la LEVD, le gouvernement doit évaluer l’efficacité des mesures de protection et de rétablissement visant une espèce au plus tard cinq ans après la publication de la présente déclaration en réponse au programme de rétablissement. Cette évaluation permettra de déterminer si des rectifications sont nécessaires pour en arriver à protéger et à rétablir l’espèce.

Remerciements

Nous tenons à remercier tous ceux et celles qui ont pris part à l’élaboration du Programme de rétablissement pour la paruline de Kirtland (Setophaga kirtlandii) en pour leur dévouement en ce qui a trait à la protection et au rétablissement des espèces en péril.

Renseignements supplémentaires

Le déclaration du gouvernement de l'Ontario en réponse au programme de rétablissement pour la paruline de Kirtland est disponible en format PDF sur demande. Veuillez faire parvenir vos demandes de PDF par courriel à recovery.planning@ontario.ca.