King Rail and Least Bittern

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La protection et le rétablissement des espèces en péril en Ontario

Le rétablissement des espèces en péril est un volet clé de la protection de la biodiversité en Ontario. La Loi de 2007 sur les espèces en voie de disparition (LEVD) représente l’engagement juridique du gouvernement de l’Ontario envers la protection et le rétablissement des espèces en péril et de leurs habitats.

Aux termes de la LEVD, le ministère des Richesses naturelles et des Forêts (le ministère) doit veiller à ce qu’un programme de rétablissement soit élaboré pour chaque espèce inscrite à la liste des espèces en voie de disparition ou menacées. Un programme de rétablissement offre des conseils scientifiques au gouvernement à l’égard de ce qui est nécessaire pour réaliser le rétablissement d’une espèce.

Dans les neuf mois qui suivent l’élaboration d’un programme de rétablissement, la LEVD exige que le ministère publie une déclaration qui résume les mesures que le gouvernement de l’Ontario prévoit prendre en réponse au programme de rétablissement et ses priorités à cet égard. Cette déclaration est la réponse du gouvernement de l’Ontario aux conseils scientifiques fournis dans le programme de rétablissement. En plus de la stratégie, la déclaration du gouvernement a pris en compte (s’il y a lieu) les commentaires formulés par les parties intéressées, les autres autorités, les collectivités et organismes autochtones, et les membres du public. Elle reflète les meilleures connaissances scientifiques et locales accessibles actuellement, dont les connaissances traditionnelles écologiques. Elle pourrait être modifiée en cas de nouveaux renseignements. En mettant en œuvre les mesures prévues à la présente déclaration, la LEVD permet au ministère de déterminer ce qu’il est possible de réaliser, compte tenu des facteurs sociaux et économiques.

Les programmes de rétablissement pour le râle élégant (Rallus elegans) et le petit blongios (Ixobrychus exilis) en Ontario ont été achevés le 14 décembre 2016. Une approche multi-espèces est utilisée pour élaborer efficacement la déclaration du gouvernement en réponse au programme de rétablissement de ces espèces en raison de leurs écosystèmes, menaces et besoins biologiques communs.

Protection et rétablissement du râle élégant et petit blongios

Le râle élégant est désigné une espèce en voie de disparition et le petit blongios comme une espèce menacée en vertu de la LEVD qui protège les oiseaux et leur habitat. Aux termes de la LEVD, il est interdit d’endommager ou de perturber cette espèce, et d’endommager ou de détruire son habitat, à moins d’y avoir été autorisé. Une telle autorisation exigerait que des conditions établies par le ministère soient respectées.

Râle élégant

L’aire de répartition du râle élégant s’étend jusqu’à Cuba et au Mexique au sud et jusque dans le sud de l'Ontario au nord. Aux États-Unis, son aire de répartition est discontinue et couvre une grande partie de la moitié est des États-Unis à l'exception des Appalaches et de la plus grande partie de la Nouvelle-Angleterre. L’espèce hiverne et est présente toute l'année le long du littoral maritime est et dans les États du sud jusqu'au Texas à l'ouest et jusqu’à Cuba, à la côte du Golfe du Mexique et à l'intérieur du Mexique au sud. Au Canada, le râle élégant n’est présent qu’en Ontario et migre vers le sud après la saison de la reproduction. L'espèce a été signalée dans tout le sud de l'Ontario dans les marais de Bkejwanong (Première nation de Walpole Island), dans le delta de la rivière Sainte-Claire et à proximité du lac St. Clair, dans un certain nombre de marais côtiers des Grands Lacs sur le lac Érié et le lac Ontario et dans des endroits isolés dans les comtés de Bruce, Durham, Frontenac, Hastings, Lennox, Addington, Simcoe et York.

Le râle élégant se fait rare et il est difficile à trouver et à observer en raison de sa nature discrète et des marais relativement inaccessibles dans lesquels il vit. Depuis 2007, il y a eu un petit nombre d'observations du râle élégant en Ontario sur lesquelles repose notre compréhension actuelle de la répartition de l'espèce. Sa reproduction n’a pas été confirmée en Ontario depuis plus de 20 ans, mais cela est sans doute attribuable à un manque d’études ciblées et de surveillance permettant de confirmer les lieux de reproduction. En conséquence, peu d'information est disponible pour déterminer l'abondance actuelle et les tendances de la population. Cependant, aucune donnée n’indique un changement important dans la distribution et l'abondance de l’espèce dans la province depuis 2000, lorsqu’il a été estimé que la population se composait de 30 à 50 couples. La population de l'Ontario est à la périphérie nord de l'aire de répartition de l'espèce et la grande majorité de sa distribution et de sa population continentales se trouve plus au sud aux États-Unis. Tous les États voisins de l'Ontario considèrent le râle élégant comme une espèce en voie de disparition, à l'exception de l’État de New York, où il a le statut d’espèce menacée. Il semblerait que dans toute l’aire de répartition, les populations de l'espèce connaissent un léger déclin. Si la population continentale du râle élégant devait continuer de diminuer, il faut s’attendre à ce que l’aire de répartition de l'espèce se contracte autour de sa région périphérique (p. ex., l’Ontario) et se déplace vers le centre.

Petit blongios

Le petit blongios est présent du sud-est du Canada au Costa Rica, y compris dans les Caraïbes (Cuba, Hispaniola, Jamaïque). Dans la plus grande partie de son aire de répartition, les populations sont migratrices, mais le petit blongios est un résident permanent du sud de la Floride et de la côte du Texas jusqu’à l'Amérique centrale et aux Caraïbes. Au Canada, l'espèce est présente au Manitoba, au Québec, au Nouveau-Brunswick, en Ontario et peut-être en Nouvelle-Écosse, mais la majorité des petits blongios se trouvent en Ontario. La route migratoire du petit blongios est inconnue, mais l’espèce hiverne de la Floride et de la côte du Texas à l’Amérique centrale. En Ontario, l'espèce se reproduit dans tout le sud de la province, généralement au sud du Bouclier canadien, et localement dans le nord dans les régions du lac Nipissing, de l'est du lac Supérieur (près de Sault Ste. Marie) et dans l’ouest des districts de Rainy River et de Kenora près du lac des Bois.

Dans son rapport de 2009 sur cette espèce, le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC) estimait qu'il y avait plus de 500 couples de petits blongios en Ontario. De plus, l'Atlas des oiseaux nicheurs de l'Ontario a signalé une baisse notable de 44 % de la probabilité d'une observation de cette espèce dans la région carolinienne ainsi que des baisses qui n’étaient pas statistiquement significatives dans le reste de la province entre le premier atlas (1981-1985) et le second atlas (2001-2005). Une baisse importante de la fréquence de la présence du petit blongios dans certaines régions au cours des deux dernières décennies a également été constatée dans le cadre du Programme de surveillance des marais des Grands Lacs.

Les effectifs de l'espèce paraissent stables à l’échelle mondiale mais ont diminué dans le passé au Canada et dans le Nord et le centre des États-Unis. Le statut donné par les États à l'espèce varie beaucoup aux États-Unis et, dans les États voisins de l'Ontario, son statut va du statut d’espèce en voie de disparition à l’absence de mention parmi les espèces en péril. Bien qu'une immigration en Ontario en provenance des États-Unis soit possible, il faudrait que l’espèce dispose d’un habitat suffisant.

Râle élégant et petit blongios

En Ontario, les râles élégants et les petits blongios nichent dans les marais d'eau douce dans une végétation émergente (des plantes aquatiques enracinées dans le sol dont la base se trouve sous la surface de l'eau mais dont les feuilles ou les tiges se trouvent au-dessus de la surface de l'eau) mêlée de zones d’eau libre. Bien que la superficie minimale nécessaire ne soit pas connue, c’est dans les grands marais, en particulier ceux qui sont dominés par les massettes (espèces du genre Typha) que les deux espèces s’observent le plus souvent.

La profondeur de l'eau sur les sites de nidification est importante pour les deux espèces. Les niveaux d'eau dont les râles élégants ont besoin varient, car la nidification de l'espèce a lieu dans des zones où la profondeur de l'eau est généralement inférieure à 25 cm mais a été observée à une profondeur pouvant atteindre 96 cm et les aires d'alimentation sont généralement en eau moins profonde que celle des aires de nidification et comportent des zones sèches et une couverture dense. Les petits blongios nichent dans des zones où la profondeur de l'eau est comprise entre 10 et
50 cm. Le niveau de l'eau doit être relativement stable tout au long de la période de nidification, car des changements soudains peuvent inonder les nids, réduire les possibilités de recherche de nourriture et rendre les nids plus accessibles aux prédateurs.

Le râle élégant et le petit blongios sont exposés à des menaces semblables en raison de leur habitat et de leurs besoins biologiques. Les espèces sont menacées par la perte ou la dégradation de l'habitat qui leur convient qui est principalement attribuable à l’activité humaine. La perte ou la dégradation de l’habitat peut être causée par le développement, la conversion des terres aux fins de l’agriculture, l'introduction d'espèces envahissantes, le déclin des espèces qui créent et maintiennent les conditions d’habitat préférées (par exemple, rat musqué (Ondatra zibethicus)), la baisse de la qualité de l'eau ou une gestion inadéquate du niveau de l'eau. La fragmentation de l'habitat peut également entraîner une augmentation de la prédation (dont il a été déterminé qu’elle constituait une menace pour le rétablissement du râle élégant) en améliorant l'accessibilité pour les prédateurs. De plus, dans certaines régions des États-Unis, la chasse au râle élégant est autorisée et son impact sur les couloirs de migration et les aires d'hivernage demeure inconnu. Les perturbations imprévisibles et peu fréquentes entraînées par des activités récréatives (par exemple, les vagues des embarcations motorisées) ou les collisions avec des voitures et des structures artificielles peuvent également constituer des menaces potentielles pour les deux espèces.

Les espèces envahissantes telles que le roseau commun (Phragmites australis ssp. australis), la salicaire pourpre (Lythrumsalicaria), l’alpiste roseau (Phalaris arundinacea), l’hydrocharide grenouillette (Hydrocharis morsus-ranae), le myriophylle en épi (Myriphyllum spicatum) et une variété hybride des massettes (Typha x glauca) peuvent altérer et dégrader l'habitat des terres humides. De grandes populations de la carpe commune (Cyprinus Carpio) envahissante créent de la turbidité et rendent l’eau trouble dans les terres humides, en réduisant ainsi la croissance des plantes aquatiques submergées et l’abondance des proies. Pour des espèces comme le petit blongios qui utilisent des indices visuels pour détecter leur proie, ceci peut entraîner une diminution de la capacité à trouver de la nourriture.

En outre, la modification ou la régulation des niveaux de l'eau influence la disponibilité d'un habitat adéquat pour les deux espèces, car les fluctuations du niveau de l'eau influencent la diversité et l'état des communautés végétales des terres humides dans leur ensemble. Les variations naturelles des niveaux de l'eau (c’est-à-dire qui comportent surtout une variation d'une année à l’autre) sont importantes pour maintenir l’habitat de reproduction à long terme dans les marais des terres humides côtières des Grands Lacs. En ce qui concerne le lac Ontario et le cours supérieur du fleuve Saint-Laurent, le plan de régulation en place avait limité la variation du niveau de l'eau et altéré les écosystèmes côtiers. En décembre 2016, la Commission mixte internationale a approuvé le Plan 2014, un nouveau plan de gestion des niveaux de l'eau dans le lac Ontario et le fleuve Saint-Laurent. Le Plan 2014 contribue à restaurer la diversité végétale et l'habitat du poisson et des espèces sauvages comme le râle élégant et le petit blongios dans le lac Ontario et le fleuve Saint-Laurent en assurant plus de variabilité naturelle dans les niveaux de l'eau.

Le nombre d’habitats appropriés dont dispose le râle élégant en Ontario est incertain, étant donné que l’on ne connaît pas les exigences propres à son habitat, et que les habitats apparemment appropriés ne semblent pas être occupés. Il faudra faire des recherches sur la biologie et les besoins en habitat de l’espèce pour déterminer où la gestion de l'habitat, la restauration et l'atténuation des menaces seraient les plus efficaces. La protection de l'habitat et l'atténuation des menaces sont essentielles au rétablissement du petit blongios. Les programmes de gestion des marais et la gérance de l'habitat ont été importants pour la restauration et le maintien d’un habitat adéquat pour le petit blongios et le râle élégant. En particulier, la gestion de l’habitat qui permet la fluctuation des niveaux de l'eau et crée des zones intercalaires est importante. En marge du maintien de la conservation des terres humides naturelles, la restauration ou la création de terres humides peut créer un habitat adéquat supplémentaire qui peut permettre un accroissement de la population ou de la distribution de l'espèce.

Les approches au rétablissement des deux espèces comprendront la protection des espèces et de leur habitat, la gestion des menaces et la mise en œuvre des pratiques de gestion exemplaires en collaboration avec les propriétaires fonciers, les partenaires et les communautés et les organisations autochtones locaux. Les approches consisteront également à combler des lacunes dans les connaissances en effectuant une surveillance pour déterminer la distribution et l'abondance et à effectuer de la recherche sur les besoins en habitat, les menaces et l'efficacité de l'atténuation des menaces. La population de l'Ontario des deux espèces se situe à la périphérie de leur aire de répartition continentale et la répartition des espèces en Ontario peut être influencée par des changements démographiques à l’échelle continentale. Cet effet peut être plus prononcé pour le râle élégant, car les populations de cette espèce dans les États voisins sont petites et en déclin. Par conséquent, il sera important pour le rétablissement de l'espèce de travailler en collaboration avec d'autres administrations.

Mesures

La protection et le rétablissement des espèces en péril sont une responsabilité partagée. Aucune agence ni aucun organisme n’a toutes les connaissances, l’autorité, ni les ressources financières pour protéger et rétablir toutes les espèces en péril de l’Ontario. Le succès sur le plan du rétablissement exige une coopération intergouvernementale et la participation de nombreuses personnes, organismes et collectivités. En élaborant la présente déclaration, le ministère a tenu compte des démarches qu’il pourrait entreprendre directement et de celles qu’il pourrait confier à ses partenaires en conservation, tout en leur offrant son appui.

Mesures appuyées par le gouvernement

Le gouvernement appuie les mesures suivantes qu’il juge comme étant nécessaires à la protection et au rétablissement du râle élégant et petit blongios. On accordera la priorité aux mesures portant la mention « hautement prioritaire » en ce qui concerne le financement aux termes de la LEVD. Lorsque cela est raisonnable, le gouvernement tiendra également compte de la priorité accordée à ces mesures lors de l’examen et de la délivrance d’autorisation en vertu de la Loi de 2007 sur les espèces en voie de disparition. On encourage les autres organismes à tenir compte de ces priorités lorsqu’ils élaborent des projets ou des plans d’atténuation relatifs à des espèces en péril. Le gouvernement ciblera son appui sur ces mesures hautement prioritaires au cours des cinq prochaines années.

Des lacunes en matière de recherche demeurent quant aux exigences relatives à l’habitat du râle élégant et du petit blongios en Ontario. Une meilleure compréhension des besoins en habitat des espèces sera utile pour déterminer où la gestion des menaces sera la plus efficace et pour déterminer et étudier les menaces pour les espèces. La végétation émergente envahissante comme le roseau commun qui peut remplacer ou supplanter la végétation indigène constitue l’une de ces menaces. En l’absence de fluctuations du niveau de l'eau, la végétation émergente envahissante peut former des peuplements de végétation à une seule espèce qui réduisent la superficie des étendues d'eau libre, la diversité de la végétation, la disponibilité des proies ainsi que la disponibilité des sites de nidification. La mise en œuvre des pratiques de gestion exemplaires dans l’habitat adéquat contribuera à atténuer cette menace, entre autres. Le gouvernement de l'Ontario a élaboré des pratiques de gestion exemplaires pour lutter contre la propagation du roseau commun envahissant. De plus, en vertu de la Loi sur les espèces envahissantes, il est illégal d'importer, de sélectionner ou de cultiver, d’acheter, de vendre, de louer ou d’échanger le roseau commun. Des pratiques de gestion exemplaires ont également été élaborées pour l'alpiste roseau. La restauration des terres humides et des zones adjacentes utilisées par les espèces accroîtra la résistance et pourrait améliorer la qualité de l’habitat. De plus, la recherche sur les facteurs qui peuvent limiter la distribution et l'abondance du râle élégant nous aidera à trouver des approches utiles au rétablissement.

Mesures :

  1. (Hautement prioritaire) Élaborer, promouvoir, mettre en œuvre et évaluer des pratiques de gestion exemplaires permettant de maintenir et restaurer l'habitat du râle élégant et du petit blongios, par exemple :
    • mettre en œuvre des pratiques de gestion exemplaires pour la prévention ou la lutte contre la propagation des espèces envahissantes (par exemple, le roseau commun) dans les zones où les espèces envahissantes représentent une menace directe, tout en évaluant et en adaptant les approches pour réduire au minimum les incidences sur les oiseaux des marais spécialisés tels que le râle élégant et le petit blongios;
    • mettre en œuvre des pratiques de gestion exemplaires pour réduire les effets de l'envasement, de la turbidité, de la charge en éléments nutritifs et des polluants (par exemple, les techniques de stabilisation du rivage, la mise en œuvre de plans agroenvironnementaux et de plans de gestion des éléments nutritifs) sur les terres humides;
    • élaborer, mettre en œuvre et évaluer des techniques de restauration des terres humides, de création de terres humides et de restauration des zones adjacentes aux terres humides.
  2. Déterminer et décrire l’habitat du râle élégant et du petit blongios et les conditions de leur micro-habitat, y compris:
    • la détermination des caractéristiques de l'habitat pour toutes les étapes du cycle de vie telles que la recherche de nourriture, la dispersion après la reproduction, la mue (le remplacement des vieilles plumes par de nouvelles plumes) et une escale de migration en Ontario;
    • la détermination du territoire, la taille du domaine vital et, si possible, la superficie minimale nécessaire;
    • l'estimation de l'habitat adéquat disponible pour déterminer si la spécificité de l'habitat est un facteur limitant pour le râle élégant;
    • l’étude des modifications de l'utilisation et de la disponibilité de l'habitat avec l'aggravation et la multiplication des menaces (par exemple, les changements climatiques, les modifications du niveau de l'eau et les espèces envahissantes et établies).
  3. Étudier les facteurs potentiels qui peuvent influencer la distribution ou l'abondance du râle élégant et du petit blongios, par exemple :
    • en étudiant la spécialisation des proies, la compétition avec d'autres espèces pour les proies ou les sites de nidification et la densité des prédateurs pour le râle élégant;
    • en étudiant les routes de dispersion et de migration.
  4. Examiner l'interaction entre l'occupation ou le succès de nidification et les fluctuations du niveau de l'eau sur des échelles temporelles appropriées pour étudier la façon dont la gestion du niveau de l'eau (par exemple, les digues, les barrages ou les niveaux de l'eau régulés) se répercute sur la disponibilité de l'habitat.

Le râle élégant et le petit blongios sont des espèces discrètes qui habitent de grands marais et sont difficiles à étudier et à détecter. La réalisation d'études, soit dans le cadre de programmes de surveillance par des bénévoles ou d'une étude propre à l'espèce, contribuera à fournir de l’information sur la distribution et la taille de la population de l'espèce. Une surveillance continue est nécessaire pour faire le suivi des progrès et de l'efficacité des mesures de rétablissement. L’utilisation de méthodes uniformes propres aux espèces permettra d’obtenir des taux de détection accrus et nous aidera à mieux comprendre les tendances des espèces.

Mesures :

  1. (Hautement prioritaire) Élaborer et mettre en œuvre un programme de surveillance propre à l'espèce en utilisant des protocoles normalisés dans les zones où il y a eu des observations confirmées du râle élégant et du petit blongios afin de modéliser les densités de population, les tendances démographiques et les tendances de l'habitat.
  2. (Hautement prioritaire) Mener des études propres à l’espèce dans l'habitat qui convient au râle élégant pour déterminer la présence ou l’absence de l'espèce et mieux comprendre la répartition et la taille de la population de l'espèce.
  3. Collaborer avec les programmes de surveillance par des bénévoles afin de mieux évaluer la taille et la répartition de la population du petit blongios et combler les lacunes dans la connaissance actuelle de l’aire de répartition.
  4. Encourager la consignation, l’échange et le transfert du savoir écologique traditionnel sur le râle élégant et le petit blongios, s’il est disponible, y compris de l’information sur l'état de l'espèce et de son habitat pour favoriser la protection et le rétablissement.

De nombreuses terres humides sont des propriétés privées, en particulier dans le sud de l'Ontario. La conservation des terres humides pour le râle élégant et le petit blongios sera renforcée par le soutien de divers partenaires, propriétaires fonciers, gestionnaires des terres et communautés et organisations autochtones. La fourniture d’information sur la biologie des espèces pourrait aider les propriétaires fonciers à atténuer les menaces potentielles pour celles-ci. Par exemple, les perturbations causées par les activités récréatives peuvent perturber des activités telles que la recherche de la nourriture ou entraîner l'abandon du nid. De plus, le petit blongios vole à faible altitude et migre la nuit, ce qui expose l’espèce aux collisions avec les véhicules et les infrastructures. Le râle élégant peut également être victime de collisions semblables. De nombreuses organisations et institutions participent déjà à la conservation des terres humides et à la réalisation de travaux de gérance des terres humides. La mise à contribution des programmes existants et la collaboration entre les administrations nous aideront à coordonner les efforts de rétablissement de ces espèces.

Mesures :

  1. (Hautement prioritaire) Coordonner les efforts pour échanger des informations avec d'autres administrations, y compris des partenaires nationaux et internationaux de la conservation des terres humides, afin d'améliorer la compréhension des contractions possibles de l’aire de répartition à l’échelle du continent et de la protection de l’habitat de migration et d’hivernage du râle élégant et du petit blongios.
  2. Lorsque l’occasion se présente, appuyer l’acquisition de l'habitat du râle élégant et du petit blongios grâce à des programmes existants d’acquisition et de gérance des terres.
  3. Promouvoir la gérance locale de l’habitat du râle élégant et du petit blongios et accroître la sensibilisation des propriétaires fonciers et des gestionnaires des terres à la biologie des espèces en:
    • collaborant avec les programmes existants de conservation des terres humides pour promouvoir la gérance et la conservation de l’habitats des terres humides;
    • élaborant et mettant en œuvre des stratégies (par exemple, distribution de l'information, signalisation routière) afin de réduire au minimum les collisions avec des véhicules ou des infrastructures;
    • encourageant la participation des propriétaires fonciers et gestionnaire des terres aux programmes de science citoyenne;
    • réduisant les effets des activités récréatives (par exemple, les vagues des bateaux à moteur à proximité des marais).

Mise en œuvre des mesures

Le programme d’intendance des espèces en péril offre une aide financière pour la mise en œuvre de mesures. On encourage les partenaires en conservation à discuter de leurs propositions de projets liés à la présente déclaration avec le ministère des Richesses naturelles et des Forêts. Le ministère peut aussi conseiller ses partenaires à l’égard des autorisations exigées aux termes de la LEVD afin d’entreprendre le projet.

La mise en œuvre des mesures pourra être modifiée si les priorités touchant l’ensemble des espèces en péril changent selon les ressources disponibles et la capacité des partenaires à entreprendre des activités de rétablissement. La mise en œuvre des mesures visant plusieurs espèces sera coordonnée partout là où les déclarations du gouvernement en réponse au programme de rétablissement l’exigent.

Évaluation des progrès

Aux termes de la LEVD, le gouvernement doit évaluer l’efficacité des mesures de protection et de rétablissement visant une espèce au plus tard cinq ans après la publication de la présente déclaration en réponse au programme de rétablissement. Cette évaluation permettra de déterminer si des rectifications sont nécessaires pour en arriver à protéger et à rétablir l’espèce.

Remerciements

Nous tenons à remercier tous ceux et celles qui ont pris part à l’élaboration du Programme de rétablissement pour le râle élégant (Rallus elegans) et le petit blongios (Ixobrychus exilis) en pour leur dévouement en ce qui a trait à la protection et au rétablissement des espèces en péril.

Renseignements supplémentaires

Le déclaration du gouvernement de l'Ontario en réponse au programme de rétablissement pour le râle élégant et le petit blongios est disponible en format PDF sur demande. Veuillez faire parvenir vos demandes de PDF par courriel à recovery.planning@ontario.ca.