Une description de l’habitat général est un document technique fournissant une plus grande précision sur l’habitat protégé d’une espèce; cette description se fonde sur la définition d’habitat général prévu à la Loi de 2007 sur les espèces en voie de disparition. La protection générale de l’habitat ne comprend pas une aire où l’espèce se trouvait antérieurement ou qui a le potentiel afin de l’y réintroduire, à moins que les membres existants de l’espèce ne dépendent de l’aire pour mener à bien leurs processus de vie. La description d’habitat général décrit aussi comment la catégorie de l’habitat a été établie conformément à la « politique de catégorisation et de protection de l’habitat aux termes de la Loi sur les espèces en voie de disparition » et est fondée sur la meilleure information scientifique disponible.

Catégorisation de l’habitat pour le martinet ramoneur (Chaetura pelagica)

Catégorie 1 : Nid ou dortoir de fabrication humaine ou un nid naturel ou une cavité naturelle servant de dortoir et une zone d’un rayon de 90 m autour de la cavité naturelle

Catégorie 2 : Ne s’applique pas à cette espèce

Catégorie 3 : Ne s’applique pas à cette espèce

Catégorie 1

Un nid ou un dortoir de fabrication humaine ou une cavité dans un arbre servant de nid ou de dortoir et une zone d’un rayon de 90 m autour de cet arbre sont jugés comme étant les moins tolérants aux perturbations.

Les nids sont extrêmement sensibles aux perturbations, surtout pendant la saison de reproduction. Le martinet ramoneur dépend de ces caractéristiques pour la reproduction; elles lui offrent des aires de repos, d’abri, de refuge contre les éléments et il en fait un usage régulier. Les caractéristiques utilisées comme dortoir ou aire de repos sont tout aussi importantes et sont tout aussi sensibles à la perturbation. Ces caractéristiques sont d’autant plus importantes que des concentrations élevées d’individus peuvent en dépendre pour leur survie, surtout lors des migrations saisonnières et pendant les périodes météorologiques défavorables. Dans la plupart des cas, les caractéristiques de nidification abritent généralement une seule paire d’oiseaux, bien que ces endroits puissent devenir des aires de repos pour la famille ou pour des concentrations élevées d’individus sortis du nid ou lors de migration (Dexter 1992, Cink et Collins 2002, COSEPAC 2007). Les caractéristiques de nidification peuvent donc aussi servir simultanément de caractéristique de repos, ce qui fait que ces caractéristiques sont superficiellement impossible à distinguer l’une de l’autre. Le martinet ramoneur manifeste une grande fidélité à son nid et à son dortoir. Les sites de nidification et de repos sont utilisés année après année pourvu que la caractéristique reste stable.

Dans un milieu naturel, la zone qui entoure immédiatement une cavité d’arbre servant de nid ou de dortoir (c.-à-d. une zone d’un rayon de 90 m) est importante pour le maintien de la fonction et de la stabilité physique de la caractéristique. La zone critique des racines ou la rhizosphère vitale d’un arbre se situe généralement jusqu’à 36 fois son diamètre à hauteur d’homme (dhh) (Johnson 1997). La zone d’un rayon de 90 m autour d’un arbre servant de site de nidification ou de repos protégera la zone critique des racines des plus grandes essences d’arbres connues pour soutenir les caractéristiques de nidification et de repos du martinet ramoneur. En Ontario, l’essence la plus commune connue pour soutenir les sites de nidification et de repos du martinet ramoneur sont le pin blanc, le platane occidental, le bouleau jaune et le cyprès (Études d’oiseaux Canada 2013). Selon Hosie (1969), le dhh maximum pour ces arbres est de 244 cm (platane occidental); la zone critique des racines est donc d’environ 90 m (2,44 m x 36 = 87,84 m).

Le martinet ramoneur passe la majorité des heures de clarté au vol à la recherche d’insectes aériens, retournant à leur nid ou dortoir à la brunante (Cink et Collins 2002). Cette espèce recherche habituellement sa nourriture à de hautes altitudes et à une certaine distance du nid (Williams 1956, Fisher 1958). Le martinet ramoneur peut aussi rechercher sa nourriture la nuit autour des lampadaires et des édifices illuminés (Cink et Collins 2002). Savard et Falls (2001) ont constaté que les martinets ramoneurs de Toronto dépendaient davantage de la présence des édifices que des caractéristiques naturelles indigènes, surtout la structure et le volume de la végétation. Les martinets ramoneurs sont plus concentrés dans les zones urbaines où il y a un plus grand nombre de cheminées adéquates pour la nidification et le repos. L’Atlas des oiseaux nicheurs de l’Ontario (2001–2005) (Cadman et coll. 2007) illustre une concentration de martinets ramoneurs nicheurs dans le Golden Horseshoe, qui a la plus grande concentration de population et d’édifices en Ontario. En 2012, des 244 nids ou dortoirs signalés dans la province, plus de 60 % se trouvaient dans la région du Grand Toronto (Études d’oiseaux Canada).

Catégorie 2

Ne s’applique pas à cette espèce.

Catégorie 3

Ne s’applique pas à cette espèce.

Activités dans l’habitat du martinet ramoneur

Les activités dans la zone d’habitat général peuvent se poursuivre pourvu que la fonction de cette zone en ce qui concerne l’espèce soit maintenue et qu’on ne tue ni ne harcèle les individus de l’espèce et qu’on n’y nuise pas.

Généralement compatibles :

  • L’entretien des cheminées, y compris la réparation de la maçonnerie et le ramonage, effectué à l’extérieur de la saison de reproduction et qui n’endommage pas la fonction de l’habitat.
  • L’utilisation régulière d’édifices et les améliorations qui y sont apportées qui ne nuisent pas à la fonction de l’habitat.

Généralement non compatibles footnote * :

  • Le couronnement ou la démolition de cheminées dont le martinet ramoneur dépend pour nicher ou se reposer.
  • Couper un arbre à cavité dont le martinet ramoneur dépend pour nicher ou se reposer.

Exemple d’application de Ia protection de l’habitat general du martinet ramoneur

Diagramme servant d’exemple d’application du règlement sur l’habitation de la / du martinet ramoneur (Chaetura pelagica). Il illustre la catégorisation d’habitat décrite dans ce document.

Agrandir Carte 1 : Exemple d’application de Ia protection de l’habitat general du martinet ramoneur.

Bibliographie

Cadman, M. D. et coll., éditeurs, Atlas of Breeding Birds of Ontario.2001-2005, Études d’Oiseaux Canada, Environment Canada, Ontario Field Ornithologists, le ministère des Richesses naturelles de l’Ontario et Ontario Nature, 2007, 706 p.

Cink, C. L. et C. T. Collins, Chimney Swift (Chaetura pelagica), The Birds of North America Online, A. Poole éd., Ithaca, Cornell Lab of Ornithology, 2002; tiré de Birds of North America Online : http://bna.birds.cornell.edu/bna/species/646doi :10.2173/ bna.646

COSEPAC, Évaluation et rapport de situation du COSEPAC sur le martinet ramoneur (Chaetura pelagica) au Canada, Comité sur la situation des espèces en péril au Canada, Ottawa, 2007, Vii + 49 p.

Dexter, R. W., « Sociality of Chimney Swifts (Chaetura pelagica) nesting in a colony », North American Bird Bander, vol. 17, 1992, pp. 61 à 64.

Études d’Oiseaux Canada, Ontario SwiftWatch 2012 Summary Report, 2013, 9 p.

Fisher, R. B., The breeding biology of the Chimney Swift (Linnaeus). N.Y. State Mus. Sci. Serv. Bull. No 368, New York, New York.

Hosie, R. C., « Native trees of Canada », Canadian Forestry Service, Canada Department of Forestry and Rural Development, 7e éd., publié à Ottawa par l’Imprimeur de la Reine, 1969, 380 p.

Savard, J. P. L. et J. B. Falls, « Survey techniques and habitat relationships of breeding birds in residential areas of Toronto, Canada »,in Avian Ecology and Conservation in an Urbanizing World, J. M. Marzluff, R. Bowman, et R. Donnelly éd., Kluwer Academic Publishers, Norwell, Massachusetts, 2001, pp. 543 à 568.

Whiting, D., CMG Garden Notes #103 Diagnosing Root and Soil Disorders On Landscape Trees, Colorado State University Extension, Department of Horticulture & LA, Colorado State University, 2011 http://www.mnr.gov.on.ca/stdprodconsume/groups/lr/@mnr/@species/documents/document/tdprod_085648.pdf

Williams, G. G.,« Altitudinal records for Chimney Swifts », Wilson Bulletin, vol. 68, 1956, pp. 71-72.

Cette description d’habitat général est disponible en format PDF sur demande. Veuillez faire parvenir vos demandes de PDF par courriel à recovery.planning@ontario.ca.