Aperçu

De longues périodes de sol très sec peuvent réduire l’assimilabilité de l’azote (N), du phosphore (P) et du potassium (K) par les plantes.

Azote

Dans le cas de l’azote, la faible humidité du sol réduit l’activité des microbes présents dans le sol. Ces microbes jouent un rôle névralgique dans la fracturation de la matière organique et la conversion de l’azote organique en ammonium et en nitrates inorganiques, un processus appelé minéralisation.

Dans les sols secs à faible minéralisation de l’azote, il est possible qu’il y ait moins d’azote assimilable par les plantes sous forme d’ammoniac (NH4+-N) ou de nitrates (NO3--N).

Cependant, le risque de perte de NO3--N par lixiviation et dénitrification est moindre dans les sols secs. Même si les pertes sont réduites, l’absorption par les plantes est aussi souvent moins élevée.

Lorsque la pluie revient, il peut se produire une hausse subite de la teneur en azote du sol, qui risque d’entraîner des pertes accrues de NO3--N. Si elle se produit tard dans la saison, une telle situation peut être néfaste pour les cultures vivaces qui passent en dormance.

Phosphore

La baisse de l’activité microbienne dans les sols à faible humidité peut réduire le rythme de décomposition de la matière organique et la minéralisation du phosphore organique en phosphore inorganique.

Le phosphore passe de concentrations plus élevées dans le sol à des concentrations plus faibles dans les racines de la plante par diffusion.

À mesure que le sol devient plus sec, la diffusion diminue parce que la pellicule d’eau autour des particules de sol s’amincit, rendant plus difficile la diffusion dans les racines de la plante.

Potassium

Si le sol est sec, il y a réduction du passage du potassium dans les racines de la plante.

À mesure que le sol se dessèche, les minéraux de l’argile deviennent secs et se rétractent, emprisonnant fermement le potassium entre les couches minérales. Le potassium, ainsi piégé, n’est plus assimilable par les racines des plantes. Ce potassium est libéré et assimilable à nouveau par les plantes si l’humidité du sol augmente.

Une baisse de l’absorption de potassium pendant les périodes prolongées de sécheresse du sol peut se traduire par de faibles concentrations de potassium dans les échantillons de tissu ou des teneurs élevées en potassium dans les échantillons de sol après la récolte.

Le prélèvement d’échantillons du sol au cours d’une année sèche, pour les comparer à ceux des années normales, peut offrir des renseignements précieux sur ce à quoi s’attendre, à l’avenir, en cas d’autres années sèches.

Élimination des éléments nutritifs des cultures en conditions de sécheresse

L’absorption d’azote, de phosphore et de potassium par les plantes au cours de longues périodes de sécheresse du sol peut être moindre. Par conséquent, il est probable que certains éléments nutritifs présents et provenant des engrais et de sources organiques soient encore assimilables l’année suivante.

Des analyses de sol à l’automne constituent le meilleur moyen d’estimer la teneur résiduelle en éléments nutritifs assimilables par les cultures de l’année suivante. Plus particulièrement au cours des années sèches, un échantillon récent du sol offre une meilleure estimation, pour le programme de nutrition des cultures de l’année suivante, qu’un échantillon plus ancien (par exemple, remontant à plus de trois ou quatre ans).

Une analyse du sol à l’automne permettra de rendre compte des matières nutritives reportées d’une année à l’autre. Parmi les matières nutritives qui peuvent être reportées et qui doivent être créditées d’une année à la suivante, mentionnons :

  • les éléments nutritifs immobiles épandus antérieurement, comme le phosphore, le potassium et le zinc;
  • les éléments nutritifs provenant de sources organiques, comme le fumier;
  • les éléments nutritifs dans les résidus culturaux.

Un hiver extrêmement sec pourrait entraîner le report d’éléments nutritifs mobiles comme l’azote des nitrates, le sulfate et le bore.

Il faut effectuer une analyse de sol au printemps pour déterminer les niveaux d’éléments nutritifs mobiles qui peuvent avoir été reportés des années précédentes.

Références

  1. Manuel sur la fertilité du sol. publication 611 du MAAARO, 2006.
  2. W. M Stewart (IPNI), Plant Nutrition Today no 7, automne 2012.