Introduction

Le ministère de l’Environnement et de l’Action en matière de changement climatique (MEACC) de l’Ontario a retenu les services de Valcoustics Canada Ltd. pour effectuer un examen documentaire et consulter les experts d’autres territoires de compétence afin de connaître et de comparer les modèles qui sont offerts pour analyser et prévoir la propagation du son au-dessus de l’eau, particulièrement celui qu'émettent les éoliennes extracôtières.

Cette étude a été préparée dans le but d’aider le MEACC à déterminer le modèle approprié de propagation du son pour les parcs éoliens extracôtiers à utiliser en Ontario. Les modèles de propagation du son abordés dans l’étude ne s'appliquent qu'aux fréquences sonores situées dans la zone de fréquences audibles chez l’être humain, à l’exception de la méthode d’équation dite parabolique. La modélisation de la propagation de l’infrason et du son émis sous l’eau ne faisait par partie de la portée des travaux de cette étude. L’achat, la formation et l’utilisation se rapportant aux logiciels de modélisation offerts sur le marché, ainsi que la formulation de recommandations relatives aux résultats de l’étude dépassaient également le cadre de cette étude.

Contexte

L’énergie éolienne est une source d’énergie renouvelable susceptible de contribuer de manière importante à la réponse aux besoins énergétiques à travers le monde. À mesure que les sites terrestres offrant un bon potentiel éolien se font de plus en plus rares, une solution de rechange consiste à établir les parcs éoliens au large des côtes. Les ressources éoliennes extracôtières peuvent être plus importantes et plus fiables que celles exploitées sur terre. Toutefois, aucun projet d’énergie éolienne extracôtier n'a été construit en Ontario jusqu'à présent. L’Union européenne est un leader en ce qui concerne la mise au point de la technologie éolienne extracôtière et la construction de parcs éoliens extracôtiers.

La propagation du son qu'émettent les éoliennes extracôtières au-dessus de l’eau diffère de celle des éoliennes terrestres. La prévision du bruit en provenance d’éoliennes extracôtières comprend généralement sa propagation sur de longues distances, ce qui signifie que de légères inexactitudes dans les modèles de prévision peuvent devenir des problèmes importants. De plus, les conditions météorologiques et atmosphériques qui prévalent au-dessus de l’eau peuvent avoir une incidence sur la propagation du son. Les modèles de prévision du son couramment utilisés pour les éoliennes terrestres ne sont pas nécessairement adéquats pour les parcs éoliens extracôtiers. Par conséquent, les distances de retrait appropriées pour un parc éolien terrestre peuvent ne pas convenir à un parc éolien extracôtier.

Détermination du modèle de propagation du son et application du modèle extracôtier international

Le présent rapport énumère divers modèles de propagation du son pour prévoir les niveaux sonores qui parviennent au récepteur dont l’utilisation a été approuvée par les organismes de réglementation de différents pays ainsi que les modèles d’analyse/numériques, et décrit les applications de ces modèles dans le cadre de projets de parcs éoliens extracôtiers internationaux. Les limites et les possibilités d’application de ces modèles sont résumées au tableau E1.

Examen auprès des territoires de compétence

Un examen a été effectué auprès des territoires de compétence dans le but de déterminer les multiples règlements, lignes directrices, codes de pratique et pratiques exemplaires relatifs à l’évaluation et au contrôle du bruit d’environnement applicables aux éoliennes. L’examen a permis de constater qu'il n'existe à l’heure actuelle aucune ligne directrice ni aucun règlement portant spécifiquement sur le bruit qu'émettent les éoliennes extracôtières et que celles-ci sont assujetties aux mêmes critères du bruit que les éoliennes terrestres.

Certains territoires de compétence ont indiqué qu'une méthode de modélisation acoustique particulière (p. ex., une norme internationale ou nationale ou une autre procédure technique) devrait être utilisée pour évaluer le bruit produit par les parcs éoliens. Toutefois, bon nombre d’entre eux n'ont pas précisé ou exigé une méthode de modélisation particulière. Parmi les territoires de compétence ayant indiqué un modèle acoustique ou une méthode d’analyse particulière, seul un faible nombre requiert d’apporter des modifications aux méthodes pour tenir compte de la propagation du son au-dessus de l’eau, comme c'est le cas des parcs éoliens extracôtiers. Les exigences les plus strictes en matière de bruit sont imposées en Suède, en Allemagne, en Finlande, en Nouvelle-Zélande, au Royaume-Uni et dans certaines régions de l’Australie. Un résumé des conclusions de l’examen effectué auprès des territoires de compétence est présenté au tableau E2.

Application du modèle extracôtier en Ontario

Le rapport décrit les considérations pratiques des modèles acoustiques qui y sont présentés et dont l’utilisation est susceptible de convenir à l’Ontario dans le but de prévoir les niveaux sonores (bruit) des éoliennes extracôtières parvenant aux récepteurs terrestres. Chaque modèle est ensuite résumé pour en comparer les avantages et les désavantages, de même que les divers paramètres dont chaque modèle tient compte.

Les modèles de propagation du son les plus applicables sont ceux mis en œuvre à l’aide de logiciels offerts sur le marché comme CadnaA, windPRO ou SoundPLAN, et ceux fondés sur la norme ISO 9613-2 que l’Ontario a déjà adoptés pour modéliser la propagation des parcs éoliens terrestres. Le modèle CONCAWE a été utilisé précédemment en Ontario et dans d’autres provinces pour les sources fixes industrielles, mais peut ne pas convenir aux parcs éoliens extracôtiers. Le modèle NORD2000 offre plus de précision, mais les données exigées peuvent ne pas être facilement accessibles et, s'il est appliqué, il peut s'avérer nécessaire qu'il le soit également pour des projets terrestres afin d’en assurer la cohérence.