Les recherches de l’Ontario sur les micro-plastiques

Les micro-plastiques résultent de la désintégration de matériaux plastiques, dont les suivants :

  • les fragments (détritus, moules de plastique);
  • des fils et des fibres (cordage, filets, mégots de cigarette);
  • les mousses (contenants alimentaires et emballages) et les films plastiques (sacs et emballages plastiques);
  • les pastilles (petites granules servant de matériau de bourrage dans la fabrication des produits en plastique).

La province de l’Ontario est actuellement la compétence la plus avancée au Canada en matière de surveillance des micro-plastiques. Les scientifiques du ministère de l’Environnement et de l’Action en matière de changement climatique mènent leurs propres études, en plus de collaborer avec des chercheurs universitaires au Canada et aux Etats-Unis, pour mieux comprendre comment les micro-plastiques polluent les Grands Lacs. Les études auxquelles participe le MEACC visent à faire ce qui suit :

  • examiner les sources et la composition des micro-plastiques qui sont dans les Grands Lacs et qui pénètrent dans les Grands Lacs de l’Ontario;
  • déterminer ce qui arrive aux micro-plastiques quand ils pénètrent dans les Grands Lacs, à savoir s’ils sont rejetés sur le rivage, s’ils coulent au fond ou s’ils restent en suspension dans l’eau.

Résultats de la recherche sur les eaux littorales des Grands Lacs

Avec l’aide de filets à maille fine, le MEACC a prélevé en 2014 des échantillons d’eaux superficielles dans les eaux littorales du lac Érié, en aval de Detroit-Windsor, près de l’embouchure de la rivière Grand, et près de Fort Erie. Des échantillons d’eau du lac Ontario ont été prélevés dans le havre Hamilton, la baie Humber à Toronto et le port de Toronto. Les résultats jusqu'à maintenant sont les suivants :

  • On a trouvé jusqu’à 6,7 millions de particules de plastique par kilomètre carré (soit environ 7 par mètre carré), dont le plus grand nombre se trouvait dans la baie Humber, à Toronto. Cette quantité représente environ 10 fois plus que ce qui avait été signalé jusqu’à maintenant dans les eaux libres du lac Érié.
  • Il y avait des microbilles dans tous les échantillons, représentant environ 14 pour cent des micro-plastiques. On a trouvé d’autres types de plastiques en plus grandes quantités, y compris des fragments de détritus décomposés, des copeaux de découpage de matières plastiques, de la mousse d’emballage en polystyrène et des fibres.
  • Il y avait davantage de micro-plastiques après les orages, ce qui montre que les débris dans l’environnement déversés dans les lacs par les eaux pluviales contribuent de manière importante à cette pollution.
  • Avec l’aide de filets similaires, le MEACC a prélevé des échantillons dans les ruisseaux urbains de la région de Toronto et dans les effluents d’une installation d’épuration municipale qui se jette dans le lac Ontario afin d’examiner la composition des micro-plastiques que les zones urbaines rejettent dans les lacs.
  • Il y avait des microbilles dans les effluents, soit jusqu’à 30 pour cent des micro-plastiques présents dans les effluents. Jusqu’à 100 particules de micro-plastiques étaient présentes dans chaque millier de litres, ce qui correspond aux chiffres d’autres études.
  • Il y avait des microbilles dans plusieurs échantillons d’eau de ruisseau, généralement en petits nombres, représentant moins de 2 pour cent des particules de micro-plastiques. Les fibres constituaient la plus grande quantité de micro-plastiques présents dans l’eau de ruisseau, suivies par les fragments.

Résultats de la recherche sur les rivages et les sédiments au fond des Grands Lacs

Les échantillons prélevés sur le rivage et les sédiments par des chercheurs de l’Université Western à London (Ontario), dont Patricia Corcoran, et par Environnement Canada et le MEACC sont examinés dans le cadre d’un projet financé par le ministère afin de déterminer la présence de micro-plastiques. Des résultats préliminaires ont été publiés récemment dans la revue scientifique Environmental Pollution. Les résultats sont les suivants :

  • Il y avait des particules de micro-plastiques dans les échantillons de sédiments prélevés au centre du lac Ontario et près de la rivière Niagara, mais ils ne contenaient pas de microbilles.
  • Il y avait davantage de particules de micro-plastiques dans les couches supérieures de sédiment les plus récentes que dans les couches inférieures plus anciennes, ce qui indique que la quantité de micro-plastiques dans le système a augmenté dans les dernières décennies, au fur et à mesure qu’a augmenté notre utilisation de plastiques.
  • Le polyéthylène était le type de polymère le plus abondant, même s’il flotte généralement sur l’eau, ce qui montre que les particules de plastique coulent au fond des lacs quand ils s’alourdissent à cause des substances naturelles qui s’y attachent.

Les microbilles

Les microbilles représentent un type de micro-plastiques. Ce sont des petites particules de plastique qui font moins de 5 millimètres de diamètre. On les trouve dans divers produits, comme les produits cosmétiques pour nettoyer et exfolier, dans les savons et dans les dentifrices. Les microbilles ne se dissolvent pas et, après avoir coulé dans le lavabo puis les égouts, sont déversées dans les rivières et les lacs où elles restent durant des décennies exerçant un effet néfaste sur les poissons et la faune.

Le ministère de l’Environnement et de l’Action en matière de changement climatique (MEACC) a effectué un échantillonnage qui a révélé que les microbilles pénètrent dans les cours d’eau de l’Ontario. Les scientifiques du ministère ont déterminé qu’elles sont présentes dans les eaux des Grands Lacs et des rivières de l’Ontario. Par exemple, en moyenne, les microbilles représentaient 14 pour cent des micro-plastiques prélevés dans des sites proches du littoral du lac Érié et du lac Ontario.

Les microbilles ne sont qu’un type de micro-plastiques que l’on trouve dans les lacs et les rivières.

Les mesures prises relativement aux microbilles

De nombreuses entreprises éliminent progressivement les microbilles de leurs produits. De plus, l’Ontario travaille de concert avec divers intervenants dans le but d’interdire les microbilles dans tous les produits d’hygiène personnelle qui sont vendus dans la province.

La démarche de l’Ontario en matière de microbilles dans l’environnement suit 5 principes :

  1. Partenariat : Nouer des partenariats avec divers intervenants, y compris l’industrie, le milieu agricole, les collectivités et les groupes environnementaux non gouvernementaux afin de procéder à l’élimination graduelle des microbilles.
  2. Alignement : Adopter un échéancier commun d’élimination graduelle des microbilles, en commençant par interdire la fabrication de produits d’hygiène personnelle contenant des microbilles d’ici décembre 2017. Cette date est appuyée par l’industrie et est conforme à l’échéancier des compétences aux Etats-Unis qui prennent aussi des mesures pour éliminer les microbilles.
  3. Précaution : Prendre des mesures de précaution pour réduire les microbilles dans l’environnement.
  4. Mesures fondées sur les faits : L’Ontario continue d’investir dans la recherche scientifique et d’utiliser les résultats de cette recherche pour appuyer les mesures qu’elle prend.
  5. Innovation : Permettre aux industries d’innover en élaborant des produits différents quand il est prouvé que ces produits favorisent la protection de l’environnement.

En août 2015, le gouvernement fédéral a annoncé qu’il avait l’intention d’ajouter les microbilles à sa liste des substances toxiques. De plus, il évalue les possibilités de gérer la fabrication, l’importation et la vente des produits d’hygiène personnelle contenant des microbilles en plastique. L’Ontario surveillera de près la situation et fournira des données au processus fédéral pour que des mesures soient prises rapidement pour interdire les microbilles afin de protéger les lacs, les rivières, les poissons et la faune.