Vue d’ensemble

L’Ontario propose d’ajouter dix espèces et quatre genres (groupes) à la réglementation en vertu de la Loi sur les espèces envahissantes.

De nouvelles règles s’appliqueraient à ces espèces, contribuant ainsi :

  • à réduire les risques posés par les espèces envahissantes
  • à prévenir l’établissement et la propagation d’espèces envahissantes
  • à protéger l’environnement naturel de notre province

Espèces envahissantes qui seraient interdites

  • gambusie de l’Est — Gambusia holbrooki (poisson)
  • ide mélanote — Leuciscus idus L. (poisson)
  • ragondin — Myocastor coypus (mammal)
  • élodée flottante — Lagarosiphon major (plante aquatique)
  • méné rouge — Cyprinella lutrensis (poisson)
  • salvinie géante — genre Salvinia (plante aquatique)
  • gambusie de l’Ouest — Gambusia affinis (poisson)
  • écrevisse — genre Procambarus (invertébré)
  • écrevissefootnote 1 — genre Pacifastacus (invertébré)

En général, les espèces interdites :

  • ne peuvent être apportées, déposées, mises en liberté, possédées ou transportées en Ontario.
  • ne peuvent être propagées, achetées, vendues ou échangées en Ontario

Espèces envahissantes qui feraient l’objet de restrictions

  • myriophylle en épi — Myriophyllum spicatum (plante aquatique)
  • jussie rampante — Ludwigia peploides (plante aquatique)
  • butome à ombelle — Butomus umbellatus (plante aquatique)
  • ailante glanduleux — Ailanthus altissima (plante terrestre)
  • Azolla — genre Azolla (plante aquatique)

En général, les espèces faisant l’objet de restrictions :

  • ne peuvent être déposées ou mises en liberté en Ontario
  • ne peuvent être apportées dans un parc provincial ou une réserve de conservation

À propos des nouvelles espèces envahissantes dont l’ajout est proposé à la réglementation

Ide mélanote (poisson)

  • Espèce indigène du nord de l’Europe et de l’ouest de l’Asie.
  • Largement répandu aux États-Unis, mais le statut actuel des populations établies est incertain.
  • L’ide n’a pas été observé au Canada ou dans le bassin des Grands Lacs.
  • Voies d’entrée : libération intentionnelle ou accidentelle d’aquariums, commerce d’aquariums, propagation naturelle après l’introduction.
  • Impacts possibles : introduction de parasites, transmission de virus et de maladies, compétition avec les espèces de poissons indigènes.

Gambusie de l’est et de l’ouest

  • La gambusie de l’ouest est un poisson indigène de l’Amérique du Nord, de l’Amérique centrale et du bassin du Mississippi.
  • La gambusie de l’est est un poisson indigène de l’Atlantique et des bassins versants du golfe.
  • Il est largement répandu dans l’ouest, le Midwest et le nord-est des États-Unis, notamment dans plusieurs états bordant les Grands Lacs.
  • Il est bien implanté sur tous les continents, à l’exception de l’Antarctique.
  • Il n’a pas été observé à l’état sauvage en Ontario.
  • Voies d’entrée : entrée de manière intentionnelle (mais il s’est avéré inefficace) en tant qu’agent de contrôle des moustiques; peut également se répandre au moyen de plans d’eau connectés ou d’inondations. Son utilisation dans les aquariums et les jardins d’eau constitue également des vecteurs potentiels d’entrée accidentelle ou illégale dans les plans d’eau.
  • Impacts possibles : concurrencer les espèces de poisson indigènes pour l’habitat et la nourriture au moyen d’une consommation intense de zooplancton, ainsi que d’œufs et de larves d’autres vertébrés aquatiques, entraînant ainsi une perte de biodiversité et la disparition potentielle d’espèces indigènes.

Ide américain à nageoires rouges (poisson)

  • Espèce indigène des États-Unis, largement répandue dans le bassin du Mississippi et les bassins versants du golfe du Mexique à l’ouest vers le Rio Grande.
  • Populations établies dans les affluents de nombreux états des États-Unis; aucune présence connue à l’extérieur des États-Unis.
  • Il n’a pas été observé à l’état sauvage en Ontario.
  • Voies d’entrée : libérations de seaux à appâts et introduction comme nourriture pour animaux, également présent dans des établissements de pisciculture et le commerce des aquariums. Les fossés d’irrigation, canaux et plans d’eau connectés peuvent également faciliter sa propagation.
  • Impacts possibles : réduction des espèces de poisson indigènes en raison de la prédation des œufs et des larves, compétition, impacts génétiques au moyen de l’hybridation et introduction de parasites.

Lagarosiphon élevé (plante aquatique)

  • Plante indigène du Botswana, du Lesotho, de l’Afrique du Sud, de la Zambie et du Zimbabwe.
  • Populations établies en Australie, en Nouvelle-Zélande, en France, en Italie, en Suisse, en Irlande et au Royaume-Uni.
  • Il n’a pas été observé à l’état sauvage en Ontario.
  • Voies d’entrée : usage horticole et ornemental, inondation d’étangs ornementaux avec déversement dans les cours d’eau avoisinants ou vidange d’aquariums directement dans des cours d’eau. Propagation additionnelle par des embarcations contaminées entre différents plans d’eau.
  • Impacts possibles : colonies denses entrant en compétition avec la végétation indigène, création de conditions anoxiques pendant la décomposition à grande échelle, entraves aux activités récréatives comme la navigation et la baignade.

Myriophylle en épi (plante aquatique)

  • Plante indigène de l’Europe, de l’Asie et de l’Afrique du Nord. Elle est présente dans le sud et le centre de l’Ontario, et vers le nord jusqu’à Sault Ste. Marie et Sudbury.
  • Populations établies dans tous les continents, sauf l’Antarctique.
  • Voies d’entrée : Se propage facilement par des fragments de plante transportés entre les plans d’eau, habituellement fixés à des embarcations, de l’équipement d’embarcation, des remorques et de l’équipement de pêche, et de façon naturelle dans des plans d’eau connectés.
  • Impacts possibles : colonies denses entrant en compétition avec la végétation indigène, création possible de conditions anoxiques pendant la décomposition à grande échelle, entraves aux activités récréatives comme la navigation et la baignade, et création d’un habitat pour les moustiques.

Jussie rampante (plante aquatique)

  • Plante indigène de l’Amérique du Sud et du sud-est des États-Unis.
  • Populations établies dans de nombreux états des États-Unis. Pourrait être présente dans le bassin du lac Érié/lac Sainte-Claire.
  • Voies d’entrée : reproduction abondante avec multiplication asexuée végétative. Les morceaux de tiges se dispersent facilement au moyen de l’écoulement de l’eau et de la faune. Peut également se propager au moyen des activités humaines, comme la navigation, l’altération des cours d’eau et le rejet de composantes d’aquarium.
  • Impacts possibles : colonies denses entrant en compétition avec la végétation indigène, création de conditions anoxiques pendant la décomposition à grande échelle, entraves aux activités récréatives comme la navigation et la baignade.

Butome à ombelle (plante aquatique)

  • Plante indigène de l’Afrique, de l’Asie et de l’Eurasie.
  • Populations établies dans toutes les provinces du Canada. En Ontario, présente dans les lacs Érié, Sainte-Claire et Ontario, de même que dans la partie ouest du fleuve Saint-Laurent. La plante s’est également propagée dans de nombreux plans d’eau du sud de l’Ontario.
  • Voies d’entrée : utilisée comme plante ornementale, laquelle peut se répandre dans des milieux naturels, particulièrement lorsque plantée près des rivages, élimination inappropriée des matières végétales, propagation par les animaux, navigation, transportée lors d’inondations.
  • Impacts possibles : déplacement de la végétation riveraine indigène, formation des bouquets denses qui nuisent aux usages industriels et récréatifs en eaux peu profondes. Réduction de l’habitat des poissons indigènes au profit d’espèces de poisson envahissantes.

Ragondin (mammifère)

  • Animal indigène de l’Amérique du Sud, le ragondin est un gros rongeur herbivore semi-aquatique ayant des populations connues dans le sud du Brésil, au Paraguay, en Uruguay, au Chili et en Argentine.
  • Populations établies en Asie, en Afrique, en Europe et dans certaines régions d’Amérique du Nord. La seule province canadienne comptant des rapports d’observation est la Colombie-Britannique.
  • Il n’a pas été observé à l’état sauvage en Ontario.
  • Voies d’entrée : la majorité des entrées aux États-Unis et au Canada étaient le résultat d’évasions ou de libérations intentionnelles de fermes d’élevage. Le ragondin ne fait pas l’objet d’élevage présentement en Ontario.
  • Impacts possibles : son habitude de creuser et de faire des terriers nuit aux zones agricoles et accroît les risques d’inondation. Il peut également transmettre des parasites et des maladies aux humains, aux animaux domestiques et au bétail, et détruire les milieux humides côtiers.

Ailante glanduleux (plante terrestre)

  • Plante indigène de l’Asie.
  • Populations établies dans tous les continents, sauf l’Antarctique. Il est considéré comme une espèce naturalisée dans la plus grande partie de son aire d’introduction. Observé dans certaines parties du Canada (Colombie-Britannique, Québec et Ontario).
  • En Ontario, observations confirmées de cette espèce dans le sud de l’Ontario, à Ottawa et à Toronto.
  • Voies d’entrée : peut avoir été introduit en Ontario par l’horticulture, bien que cet arbre soit rarement planté aujourd’hui en raison de ses tendances envahissantes. Aucune preuve que l’ailante glanduleux ait été ou soit vendu dans des pépinières en Ontario. Les perturbations d’origine humaine associées à la gestion forestière et à la construction d’infrastructures facilitent sa propagation.
  • Impacts possibles : changements à l’activité chimique et microbienne des sols, réduction des nutriments présents dans les sols et de la luminosité entraînant des changements d’habitat. Croissance rapide entraînant le déplacement d’espèces de plantes indigènes. Également associé à plusieurs pathogènes fongiques et insectes phytophages, et hôte privilégié du fulgore (Lycorma delicatula).

Azolla (fougère – plante aquatique)

  • Ce genre de fougères aquatiques comprend Azolla cristata, A. caroliniana (azolle de Caroline), A. filiculoides (fougère d’eau), A. mexicana, A. microphylla  et A. pinnata.
  • Le genre Azolla, qui comprend diverses espèces et sous-espèces, est principalement indigène dans de grandes régions de l’hémisphère sud. A. filiculoides est une espèce indigène d’Amérique du Nord et d’Amérique du Sud, à l’exclusion du Canada, et A. cristata est une espèce indigène des États-Unis.
  • Le genre Azolla est largement répandu à travers le monde. A. cristata est répandue en Afrique du Sud, en Inde, au Japon, aux Pays-Bas et en Argentine. A. mexicana est présente en Inde et dans de grandes régions de l’Europe.  A. pinnata est présente aux États-Unis et en Nouvelle-Zélande. A. filiculoides est présente dans de grandes régions de l’Afrique et de l’Europe. Aucune observation documentée d’espèces Azolla non indigènes à l’état sauvage en Ontario.
  • Voies d’entrée : oiseaux aquatiques ou de rivage durant la migration, embarcations ou autre équipement contaminés, libération intentionnelle de contenus d’aquarium dans les égouts ou les cours d’eau, inondations et propagation naturelle d’autres cours d’eau, utilisation de biofertilisants.
  • Impacts possibles : colonies denses entrant en compétition avec la végétation indigène, création de conditions anoxiques pendant la décomposition à grande échelle, entraves aux activités récréatives comme la navigation et la baignade. Nuisible aux populations de riz sauvage.

Salvinia  (fougère – plante aquatique)

  • La plupart des espèces Salvinia sont indigènes à l’Amérique centrale et à l’Amérique du Sud. Certaines sont originaires de régions eurosibériennes et sud-asiatiques.
  • Populations établies dans plus de 20 pays. Aucune observation documentée d’espèces Salvinia à l’état sauvage en Ontario, ou ailleurs au Canada, mais elles sont présentes dans les états des Grands Lacs aux États-Unis.
  • Voies d’entrée : les perturbations naturelles ou de nature humaine du tapis augmentent considérablement leurs propagations (p. ex., vent, inondation, mouvement des animaux, navigation). Espèce en grande partie introduite par le commerce des aquariums et des jardins d’eau. Peut se répandre en se fixant sur des bateaux contaminés et comme contaminants dans des envois de plantes aquatiques et de poissons.
  • Impacts possibles : colonies denses entrant en compétition avec la végétation indigène, création de conditions anoxiques pendant la décomposition à grande échelle, entraves aux activités récréatives comme la navigation et la baignade.

Procambarus et Pacifastacus (écrevisse)

  • Les espèces Pacifastacus sont des espèces indigènes de la Colombie-Britannique (île de Vancouver, Okanagan et Lower Mainland) et du nord-ouest des États-Unis (nord de la Californie, Idaho, Oregon et Washington). Les espèces Procambarus sont des espèces indigènes du sud des États-Unis.
  • Les espèces Pacifastacus ont été introduites en Suède et sont maintenant établies dans de nombreux pays d’Europe. Elles ont été introduites au Japon et y sont maintenant établies. Aux États-Unis, elles ont également été introduites au Nevada, au Utah et dans des régions de la Californie. Elles ne seraient pas présentes actuellement dans le bassin des Grands Lacs ou dans les eaux de l’Ontario.
  • Les espèces Procambarus ont été introduites en Afrique, en Asie, en Europe, en Amérique du Sud et en Amérique du Nord, y compris dans des états des États-Unis où elles ne sont pas indigènes.
  • L’écrevisse blanche des rivières (Procambarus acutus) a été observée sur l’île Pelée dans le lac Érié et près de Port Severn. L’écrevisse marbrée (Procambarus virginalis)est présente dans un bassin de gestion des eaux fluviales dans la région de Burlington.
  • Voies d’entrée : approvisionnement intentionnel pour la récolte et l’aquaculture commerciale, et libération illégale par le commerce des aquariums.
  • Impacts possibles : compétition avec les espèces de poisson et d’écrevisse indigènes pour la nourriture et l’habitat, et prédation des invertébrés, écrevisses, poissons et œufs de poisson benthiques avec impacts possibles sur les espèces indigènes.
  • Comprend l’écrevisse marbrée et l’écrevisse rouge des marais, qui sont déjà interdites en vertu de la Loi de 2015 sur les espèces envahissantes de l’Ontario.