Lettre de la présidente aux ministres

Date : vendredi le 24 juillet 2020

L’honorable Stephen Lecce
Ministre de l’Éducation
438, avenue University, 5e étage
Toronto (Ontario)

L’honorable Raymond Cho
Ministre des Services aux aînés et de l’Accessibilité
777, rue Bay, 5e étage
Toronto (Ontario)

Messieurs les Ministres,

Objet : Comité d’élaboration des normes pour l’éducation de la maternelle à la 12e année : Rapport du Groupe restreint de travail sur la planification d’urgence et la sécurité

Au nom des membres du Groupe restreint de travail sur la planification d’urgence et la sécurité (le groupe restreint), j’ai le plaisir de vous présenter les conseils et les recommandations du groupe restreint sur la planification d’urgence et la sécurité pour les élèves handicapés de la maternelle à la 12e année durant la pandémie de COVID-19.

Le Comité d’élaboration des normes pour l’éducation de la maternelle à la 12e année (le Comité) a formé le groupe restreint en réponse à la demande de rétroaction du ministre de l’Éducation au sujet des obstacles identifiés durant la pandémie de COVID-19. Le mandat du groupe restreint comprend l’utilisation de l’apprentissage par l’expérience durant la pandémie de COVID-19 pour :

  • identifier des obstacles nouveaux et récurrents d’accessibilité à l’apprentissage pour les élèves handicapés dans un contexte d’apprentissage à distance;
  • élaborer le cadre d’un plan d’urgence (qui couvre les étapes de la préparation, de la planification, de la réponse et du rétablissement) pour une réponse systématique en cas d’urgence.

Le groupe restreint a consacré considérablement d’efforts, de temps et de passion à la préparation de ce rapport, qui comprend des conseils précieux et des recommandations à l’attention des autorités gouvernementales. Le rapport aborde les neuf obstacles suivants soulevés par la COVID-19 pour les élèves handicapés :

  1. obstacles organisationnels, stratégiques et procéduraux;
  2. santé mentale et bien-être;
  3. académiques (inégalités de l’apprentissage pour les élèves handicapés);
  4. soutien pour les élèves handicapés du niveau secondaire;
  5. transitions entre l’apprentissage présentiel et l’apprentissage virtuel;
  6. communication et technologie de l’information accessibles;
  7. formation sur l’intégration de la technologie numérique dans l’apprentissage;
  8. transport;
  9. recommandations sur les obstacles pour le gouvernement et les conseils scolaires en matière de planification d’urgence et de sécurité.

Nous vous remercions de votre engagement commun envers l’accessibilité et l’inclusion des élèves handicapés en Ontario. Nous avons apprécié les discussions avec le ministre Lecce au sujet du financement au titre des Subventions pour les besoins des élèves ainsi que les notes de service adressées aux conseils sur les travaux en cours pour appuyer les élèves. Les obstacles dont nous faisons état dans notre rapport traduisent ce que nous avons entendu de la part des partenaires du milieu de l’éducation, des familles d’élèves handicapés et des élèves de l’Ontario. Je serais ravie de vous rencontrer pour discuter de ces recommandations supplémentaires. Le Comité poursuit son travail avec passion et nous sommes impatients d’avoir d’autres occasions de vous faire part de nos conseils et de nos commentaires.

Ensemble, nous pouvons créer un système d’éducation accessible et inclusif pour les élèves handicapés durant cette période sans précédent.

Je vous prie d’agréer, Messieurs les Ministres, l’assurance de ma haute considération.

(Exemplaire original signé par)
Lynn Ziraldo,
Présidente, Comité d’élaboration des normes pour l’éducation de la maternelle à la 12e année

Introduction

La pandémie de COVID-19 a mis à l’épreuve les plans d’urgence de tous les ordres de gouvernement, des entreprises, des organismes, des systèmes d’éducation, des communautés, des familles et des citoyens de la province de l’Ontario. Elle nous a permis d’identifier de nombreux risques et elle a présenté des défis, et nous en découvrons d’autres à mesure que nous traversons les phases de la situation d’urgence. Il va nous falloir examiner les plans d’urgence, les mesures d’intervention et les procédures pour maîtriser immédiatement ces risques et ces obstacles et améliorer les interventions en cas d’urgence à l’avenir.

Alors que le ministère de l’Éducation lançait un appel aux commentaires sur les obstacles et les enjeux émergents identifiés durant la pandémie de COVID-19, le Comité d’élaboration des normes pour l’éducation de la maternelle à la 12e année a mis sur pied le Groupe de travail sur la planification d’urgence et la sécurité, axé sur les élèves handicapés, et lui a confié le mandat ci-dessous.

Méthodologie

Le Groupe de travail sur la planification d’urgence et la sécurité a rassemblé des ressources d’experts, telles que : le Cadre pour la réouverture des écoles, élaboré par l’UNICEF, et SickKids’ COVID-19 : Recommendations for School Reopening (en anglais seulement); des lettres adressées par la Commission ontarienne des droits de la personne au ministre Lecce le 14 juillet 2020, ainsi que plusieurs autres ressources et articles rédigés par des partenaires du secteur de l’éducation en Ontario, dans d’autres provinces et pays (voir la section Ressources). En étudiant ces documents, le groupe de travail a identifié les obstacles, puis formulé des recommandations destinées à les surmonter.

Défis et obstacles organisationnels durant la COVID-19

À l’examen des ressources, des rétroactions des parents et tuteurs, des organismes et des opinions formulées par des professionnels de la santé et des intervenants en éducation, le groupe de travail a constaté que la pandémie de COVID-19 avait aggravé les problèmes rencontrés par les élèves handicapés et que leurs besoins n’étaient pas comblés de manière cohérente, voire pas du tout. Voici certains des obstacles organisationnels, stratégiques et procéduraux identifiés :

  • les messages émanant des différents ordres de gouvernement, organismes de santé et conseils scolaires sont inconstants ou nébuleux;
  • l’accès aux données rigoureuses de toutes les régions et de tous les conseils scolaires pour appuyer des décisions fondées sur les données et mettre en œuvre des mesures rapidement et efficacement manque ou est impossible;
  • les politiques et les procédures sont obsolètes, inexistantes ou inflexibles pour répondre aux besoins de ce type d’urgence – pandémie COVID-19;
  • les équipes d’intervention d’urgence ne prennent pas en compte des connaissances dans différents domaines pour appuyer la prise de décision et l’élaboration d’un plan traduisant les besoins des élèves handicapés;
  • les ententes de service intergouvernementales, des services de santé, des organismes de service et des conseils de santé ne prévoient pas la capacité d’offrir des services dans un cadre d’apprentissage virtuel;
  • les modèles de prestation de services des gouvernements, des services de santé, des organismes de service et des conseils scolaires ne favorisent pas la prestation de services virtuels;
  • la mesure dans laquelle les conseils utilisent ou sollicitent les rétroactions de leurs comités consultatifs pour l’enfance en difficulté afin de concevoir des plans d’intervention ou d’action face à la pandémie de COVID-19 est variée, allant d’une participation nulle à une pleine participation;
  • les conseils scolaires ne disposent pas tous d’un comité sur les normes d’accessibilité, mais pour les conseils scolaires dont des membres de la communauté ou des personnes handicapées ont une expérience concrète, cela peut les aider à planifier et à mettre en œuvre les directives de santé publique afin d’atténuer les risques de COVID-19 dans les écoles pour les élèves handicapés;
  • les comités sur les normes d’accessibilité des conseils scolaires peuvent être utiles et aider à planifier et à mettre en œuvre les directives de santé publique afin d’atténuer les risques de COVID-19 pour les élèves handicapés dans les écoles; néanmoins, tous les conseils scolaires ne disposent pas de tels comités ou s’ils en ont, ces derniers ne comprennent pas toujours des membres de la communauté ou des personnes handicapées qui ont une expérience concrète susceptible d’éclairer la planification et la mise en œuvre.

Principales recommandations pour la planification des mesures d’urgence

Dans la planification du retour à l’école, il importe de saisir l’occasion d’examiner et de mettre en place des structures, des politiques et des procédures susceptibles d’être adaptées et plus souples pour faire face à une deuxième vague et aux situations d’urgence futures.

En tirant les leçons des innovations et des processus d’urgence, les systèmes peuvent adapter et mettre à l’échelle les solutions les plus efficaces. Ainsi, ils pourraient devenir plus efficaces, plus réactifs et plus résilients.

citation tirée de Pandémie de Covid-19 : Chocs pour l’éducation et réponses stratégiques, Banque mondiale

La planification et la préparation des mesures d’urgence reposent sur cinq étapes connues :

  1. connaître ses risques;
  2. former votre équipe;
  3. rendre l’information essentielle plus rapidement accessible;
  4. tenir à jour la procédure d’avertissement et d’intervention;
  5. vérifier le plan et le modifier.

Pour éliminer les obstacles relevés, le retour à l’école doit tenir compte des suggestions des utilisateurs finaux, être élaboré grâce à un processus inclusif et ne pas être le fruit d’une seule équipe ou d’un seul groupe. Afin d’établir un plan solide, il faut absolument réunir une équipe d’experts en la matière de toute l’organisation.

Recommandations : Gouvernement

Pour les raisons susmentionnées, nous recommandons que :

  1. le ministère de l’Éducation mette sur pied une Table de commandement centrale sur le leadership en éducation tenue de s’assurer que les élèves handicapés ont accès à toutes les mesures d’adaptations et à toutes les aides dont ils ont besoin pendant la présente pandémie de COVID-19. Cette table de commande doit assumer les responsabilités suivantes :
    1. élaborer immédiatement un plan exhaustif pour combler rapidement les besoins d’apprentissage urgents des élèves handicapés pendant la pandémie de COVID‑19 et régler leurs problèmes à mesure qu’ils se présentent. Les conseils scolaires doivent partager ce plan à des fins de mise en œuvre. Ce plan doit comprendre les trois options d’éducation suivantes :
      1. journée d’école normale intégrant des protocoles de santé publique améliorés;
      2. journée d’école modifiée avec des classes plus petites et un enseignement donné à des cohortes en alternance, sur une base quotidienne ou hebdomadaire;
      3. apprentissage à la maison visant à fournir un enseignement à distance amélioré et continu;
    2. compiler et partager les données sur les problèmes existants et émergents associés à la COVID‑19 ainsi que les réponses efficaces des autres régions appuyant des élèves handicapés pendant la situation d’urgence actuelle, en utilisant une méthode de collecte des données fondée sur des données probantes pour les personnes handicapées;
    3. créer, partager et promouvoir une plateforme centralisée entièrement accessible destinée à communiquer les pratiques exemplaires en matière d’aide aux élèves handicapés;
    4. mettre sur pied une équipe d’intervention rapide chargée de recueillir les rétroactions des conseils scolaires concernant les problèmes récurrents que rencontrent les élèves handicapés, et de contribuer ainsi à trouver des solutions à partager avec les conseils scolaires;
    5. transmettre des communications et des instructions claires sur l’ouverture des établissements scolaires, la prestation des services de santé, etc., fondées sur les données compilées.
  2. Le gouvernement ou le ministère de l’Éducation doit mettre sur pied une Table ronde sur le partenariat intersectoriel à l’échelle provinciale et régionale et la charger d’intégrer, de coordonner et de promouvoir des mesures de planification et d’intervention intersectorielles en cas d’urgence. Cette table ronde devra assumer les responsabilités suivantes :
    1. renforcer une approche interministérielle, coordonnée et intégrée en proposant un modèle de prestation de services homogène visant à offrir des services et des soutiens aux élèves handicapés (psychologie, physiothérapie, orthophonie, santé mentale, etc.);
    2. collecter dès maintenant des données auprès de différents secteurs, comme les services de santé, l’éducation, les organismes de service, etc., en vue de recenser les obstacles existants et émergents, d’identifier précisément les élèves handicapés et de savoir comment ils sont affectés, quels sont leurs besoins et comment mieux orienter les ressources pour les aider;
    3. transmettre des communications et des instructions claires sur l’ouverture des établissements scolaires, la prestation de services de santé, etc., fondées sur les données compilées afin d’assurer l’accessibilité aux élèves handicapés.
  3. Les tables rondes sur le partenariat établies à l’échelle provinciale et régionale par le ministère de l’Éducation devraient inclure des conseillers, car ils peuvent apporter un éclairage sur les besoins et les défis des élèves handicapés puisés à même leurs expériences de vie et l’expérience collective des groupes de soutien aux personnes handicapées et des élèves handicapés.
  4. Le ministère de l’Éducation devrait charger des employés d’aider la Table de commandement centrale sur le leadership en éducation à titre d’équipe centrale d’intervention rapide, de recueillir les rétroactions des conseils scolaires concernant les problèmes récurrents que rencontrent les élèves handicapés et de contribuer ainsi à trouver des solutions à partager avec les conseils scolaires.
  5. Le ministère de l’Éducation devrait demander à tous les conseils scolaires de se doter d’une table de commandement du conseil similaire. (Voir la recommandation no 12 : Conseils scolaires)
  6. Le gouvernement provincial poursuit et renforce une approche interministérielle coordonnée et intégrée en proposant un modèle de prestation de services homogène visant à offrir des services et des soutiens aux élèves handicapés (psychologie, physiothérapie, orthophonie, santé mentale, etc.).
  7. Le ministère de l’Éducation devrait collecter et analyser les données, les ressources et les informations internationales provenant des expériences d’autres pays en vue de les utiliser dans la planification des transitions entre l’enseignement à l’école et à distance, y compris la poursuite de l’enseignement virtuel à domicile.
  8. Pour la reprise de l’école et l’enseignement à distance, le ministère de l’Éducation devrait élaborer des plans exhaustifs pour les élèves handicapés afin de répondre à la hausse de la demande, et augmenter les capacités afin d’offrir un soutien spécialisé aux personnes handicapées, notamment en améliorant la dotation en personnel (augmentation de l’aide en classe, du nombre de travailleurs sociaux, de psychologues et de conseillers d’orientation).
  9. Le ministère de l’Éducation devrait concevoir des lignes directrices visant à améliorer la disponibilité des services de garde d’enfants ou à prévoir d’autres options pour les familles des élèves handicapés qui doivent rester à la maison en raison d’un horaire de classe modèle adapté (ignorant les besoins en matière de garde d’enfant liés au placement en quarantaine d’un enfant ou d’un membre de sa famille en raison d’une exposition au virus ou d’un foyer d’éclosion local).
  10. Pour tirer le meilleur parti du travail des bénévoles des comités consultatifs pour l’enfance en difficulté de tout l’Ontario, le ministère de l’Éducation devrait :
    1. créer et tenir à jour un gestionnaire de liste de diffusion ou tout autre réseau virtuel de tous les comités consultatifs pour l’enfance en difficulté de l’Ontario, afin de leur permettre de partager leurs efforts avec tous les autres comités consultatifs de l’Ontario;
    2. recueillir régulièrement les commentaires des comités consultatifs pour l’enfance en difficulté de tout l’Ontario à propos des expériences des élèves handicapés pendant la crise de la COVID‑19 afin d’orienter les futures stratégies, réglementations et directives visant les conseils scolaires.
  11. Pour promouvoir la transparence et la responsabilisation et repérer les tendances, le ministère de l’Éducation devrait définir immédiatement une orientation stratégique afin que les conseils scolaires créent une politique d’exclusion imposant des restrictions sur la période et la façon dont un directeur d’école peut exclure un élève de son établissement, y compris des directives qui :
    1. ne compromettent pas ou n’entravent pas le droit qu’ont les élèves handicapés de fréquenter l’école toute la journée, à l’instar des élèves non handicapés, ou n’alourdissent pas leur fardeau de façon disproportionnée : le pouvoir de refuser d’admettre un élève à l’école une partie de la journée ou toute la journée scolaire ne doit pas servir à alourdir de façon disproportionnée le handicap des élèves handicapés ou à faire obstacle à leur droit de fréquenter l’école;
    2. assurent un suivi des exclusions et procurent des procédures et des pratiques transparentes aux parents et aux tuteurs, en exigeant d’un directeur d’école refusant d’admettre un élève dans son établissement lors du processus de réouverture qu’il avise immédiatement par écrit l’élève et ses parents ou tuteurs de sa décision, explique, toujours par écrit, les raisons et la durée de ce refus et les informe de leur droit de faire appel de cette exclusion auprès du conseil scolaire;
    3. assurent un suivi des exclusions, renforcent la responsabilité et apportent un éclairage aux politiques en exigeant d’un directeur d’école qui refuse d’admettre un élève dans son établissement une partie de la journée ou toute la journée scolaire qu’il le signale immédiatement par écrit à la haute direction de son conseil scolaire, explique les raisons et la durée de cette exclusion, et précise si l’élève concerné a un handicap ou non; chaque conseil scolaire doit être tenu de compiler cette information et de présenter régulièrement des rapports à son conseil d’administration, au public et au ministère de l’Éducation (les renseignements personnels restant entièrement anonymes).
  12. Le ministère de l’Éducation devrait donner des instructions et des attentes claires aux conseils scolaires sur la mise en œuvre des directives de santé publique afin d’atténuer les risques de COVID‑19 et de s’assurer ainsi que les bâtiments et les terrains scolaires sont entièrement accessibles aux élèves handicapés.

Recommandations : Conseils scolaires

  1. Les conseils scolaires devraient se doter d’une table de commandement ou d’une table ronde centrale analogue à la Table de commandement sur le leadership en éducation du ministère de l’Éducation et la charger de recueillir les commentaires des enseignants, des directeurs d’école et des familles sur les problèmes qu’ils rencontrent dans le cadre des services offerts aux élèves handicapés pendant la période de COVID‑19, et d’y donner suite. Cette table permettrait d’établir rapidement des liens avec des bureaux ou des tables rondes similaires relevant d’autres conseils scolaires, et de signaler les problèmes récurrents à la table de commandement du ministère.
  2. Les conseils scolaires devraient tirer parti de l’expertise des membres du Comité consultatif pour l’enfance en difficulté en faisant directement participer les membres à la planification de la prestation d’un enseignement à distance et d’autres plans d’urgence grâce à des rencontres régulières et des communications fréquentes.
  3. Les conseils scolaires devraient peaufiner leur plateforme de ressources à l’aide de pratiques fructueuses, de plans de cours, de ressources propres aux élèves handicapés dans un cadre d’enseignement virtuel afin d’en faciliter l’accès et d’appuyer les enseignants et les élèves dans leur apprentissage.
  4. Les conseils scolaires devraient mobiliser leur comité sur l’accessibilité, ou, s’ils n’en ont pas, en créer un et le charger d’examiner tous les plans à l’échelle du conseil et de l’établissement scolaire visant à atténuer le risque de COVID-19 et s’assurer qu’ils répondent aux impératifs de l’accessibilité de tous les élèves ou personnes handicapées.
  5. Les conseils scolaires devraient désigner l’un des membres du personnel responsable et l’inviter à s’assurer que tous les changements apportés dans les écoles en réponse à la COVID‑19 maintiennent l’accessibilité pour tous les élèves handicapés.

Santé mentale et bien-être

Il ressort de l’examen des ressources que les besoins en santé mentale et en bien-être des élèves et des familles ont grimpé en flèche en raison des effets traumatisants de la COVID‑19. Le bien-être des élèves a souffert de différents d’obstacles, notamment :

  • répercussions de l’isolement dû à la distanciation physique;
  • augmentation de la violence intrafamiliale;
  • inaccessibilité aux programmes des petits déjeuners dans les écoles; 
  • inaccessibilité aux services de santé mentale et aux services thérapeutiques;
  • incidence financière négative sur le revenu des familles.

Obstacles

  • Différents organismes, ordres de gouvernement et conseils scolaires qui élaborent des plans et s’emploient à trouver des solutions visant à éliminer les obstacles sans se coordonner ou à peine;
  • Aide insuffisante aux parents d’élèves aux besoins complexes;
  • Inconsistance et manque de préparation des services de santé et des soutiens pour offrir des services de santé et de santé mentale dans un cadre virtuel;
  • Déluge d’informations et de ressources transmises aux enseignants, aux parents et aux élèves;
  • Leadership interministériel et collaboration nécessaires entre les ministères de l’Éducation, des Services à l’enfance et des Services sociaux et communautaires, et de la Santé;
  • Pour leur propre santé et leur bien-être, les conseils scolaires et le personnel doivent être munis d’un équipement de protection individuelle approprié;
  • Nécessité de fournir en toute sécurité des aides supplémentaires comme les programmes de petit déjeuner et de nutrition que proposent les organismes communautaires;
  • Les plans de la prochaine phase prévoient une reprise de l’enseignement présentiel et virtuel, ainsi que l’adoption de modèles adaptés permettant d’offrir à certains élèves un enseignement à domicile en alternance sur une base quotidienne ou hebdomadaire. Le fait d’avoir des élèves à la maison pour des périodes courtes ou longues (d’une journée en alternance à tout un trimestre) constituera un défi de taille pour les familles et risque d’empêcher de nombreux parents de revenir au travail.
  • Certains parents d’enfants handicapés doivent surmonter des barrières à l’emploi et beaucoup d’autres sont débordés à force de s’occuper en permanence d’élèves aux besoins complexes en soins de santé.

Recommandations : Gouvernement

  1. Le gouvernement devrait peaufiner la plateforme centrale des ressources d’information sur la santé et le bien-être mental à l’échelle provinciale et régionale en y ajoutant des messages clés et des liens vers d’autres ressources; veiller à ce que toutes les ressources soient affichées en format numérique accessible conformément à l’Integrated Accessibility Standards Regulation (Règlement sur les normes d’accessibilité intégrées, en anglais seulement), très médiatisées et communiquées aux conseils scolaires.
  2. Les ministères devraient vérifier et accroître la capacité du réseau Télésanté de l’Ontario et des autres plateformes de santé protégeant la vie privée pour permettre aux conseils scolaires d’utiliser et de fournir (même en situation non urgente) des services offerts par des professionnels des soins de santé autorisés, qui protègent la vie privée des services de santé, et des comités d’identification, de placement et de révision.
  3. Les ministères de l’Éducation, de la Santé et des Services à l’enfance et des Services sociaux et communautaires devraient éliminer tous les obstacles de compétence à la prestation de services de santé et d’éducation pour s’assurer que les élèves handicapés peuvent recevoir les services de santé mentale et de bien-être dont ils ont besoin et que ces services soient offerts à distance. (Par exemple, en vertu de la Note Politique/programmes no 149, le Protocole de collaboration avec des organismes externes concernant la prestation de services par des membres des professions réglementées de la santé, des membres des professions réglementées des services sociaux et des paraprofessionnels permet un consentement éclairé pour les services et un accès virtuel aux services pour les élèves handicapés).
  4. Le ministère de l’Éducation devrait donner des fonds et des directives claires quant à l’utilisation de l’équipement de protection individuelle et aux protocoles visant la détection et l’endiguement de la COVID‑19 aux conseils scolaires, aux effectifs et à tous les élèves, y compris aux personnes handicapées. Les autorisés de santé publique devraient établir des protocoles clairs pour la détection et l’endiguement de la COVID-19 (et d’autres maladies infectieuses) pour les conseils scolaires. Ces directives et ces protocoles devraient être flexibles afin de permettre aux conseils scolaires de réagir aux situations locales et d’atténuer les risques.
  5. Le plan de réouverture des écoles du ministère de l’Éducation devrait comprendre des directives détaillées sur les mesures nécessaires pour réduire les risques de COVID-19 visant les élèves handicapés et préserver leur santé et leur bien-être à leur retour aux études. Pour ce faire, les conseils scolaires auront besoin d’une planification supplémentaire à l’avance et de fonds additionnels pour recruter et former de nouveaux assistants en éducation et assistants en éducation spécialisée afin qu’ils veillent à la sécurité des élèves handicapés. Ils devront aussi adopter des mesures de sauvegarde pour s’assurer que les assistants en éducation et les assistants en éducation spécialisée ne travaillent pas dans différents établissements et ne risquent pas de transmettre le virus de la COVID‑19 d’un endroit à un autre.
  6. Les ministères devraient vérifier les politiques et les règlements afin de continuer à autoriser l’offre de soutiens et de services thérapeutiques en ligne ayant réussi leur transition vers un cadre d’apprentissage virtuel et, dans la mesure du possible, permettre et favoriser un accès accru aux thérapies et services dans des régions de la province qui en manquent.

Recommandations : Conseils scolaires

  1. De nombreux élèves handicapés font du bénévolat lors d’activités scolaires, dans des garderies et des classes maternelles en milieu scolaire dans le cadre de leur plan d’apprentissage, de leur plan d’enseignement individualisé ou des 40 heures de travail bénévole qu’ils sont tenus d’effectuer. Les conseils scolaires devraient élaborer ou vérifier les directives concernant les élèves handicapés qui font du bénévolat dans les écoles afin de limiter les risques pour leur santé et leur sécurité sans pour autant mettre un terme à cette expérience d’apprentissage enrichissante pour ces derniers.
  2. De nombreux adultes handicapés font du bénévolat dans des écoles et des garderies en milieu scolaire, car ils ont ainsi l’occasion d’exister comme membre actif estimé au sein de leur communauté. Les conseils scolaires devraient élaborer des directives en vue de limiter les risques pour la santé et la sécurité des personnes handicapées qui font du bénévolat dans des écoles, mais continuent de saisir ainsi l’occasion de participer activement à la collectivité scolaire.
  3. Les conseils scolaires devraient offrir aux élèves handicapés des possibilités d’apprentissage virtuel, et notamment des cours de bénévolat et de coopération. Ils devraient élaborer des ressources et des directives pour permettre aux élèves d’achever leurs heures de bénévolat ou leurs crédits de coopération.
  4. Les conseils scolaires devraient élaborer ou examiner les lignes directrices visant les plans de transition des élèves handicapés afin de souligner les soutiens et les mesures d’adaptation susceptibles de leur être proposés dans un cadre d’apprentissage virtuel ou d’être améliorés grâce aux outils et aux ressources en ligne et de contribuer ainsi à leur bien-être physique et émotionnel à leur retour à l’école. Ils devraient étudier les mesures d’adaptation ou les stratégies et les aligner sur le cadre d’apprentissage virtuel afin d’appuyer les transitions (à titre d’exemple, les élèves handicapés pourraient avoir accès à des visites virtuelles avec description audio et sous-titrée des installations de leur établissement de façon à leur permettre de se familiariser avec leur établissement avant la rentrée scolaire) (voir section Transition).
  5. En consultation avec les organismes communautaires, les conseils scolaires devraient élaborer ou vérifier les procédures et les protocoles destinés aux bénévoles et autres organismes communautaires qui contribuent à la santé et au bien-être des élèves handicapés et continuent d’être offerts dans les écoles (par exemple, programmes pour l’alimentation et la nutrition, échanges de vêtements, etc.)
  6. En consultation avec les unités de santé publique régionales, les conseils scolaires devraient formuler des protocoles et des procédures clairs assortis de mesures d’adaptation pour les élèves handicapés, et ce, pour la détection, l’isolement, le traçage et le suivi des élèves qui développent des symptômes du virus, la grippe, une infection respiratoire, etc. (par exemple : s’assurer que l’espace réservé à l’isolement des élèves handicapés susceptibles de devoir rentrer chez eux soit accessible et offre les mesures d’adaptation nécessaires pour combler leurs besoins).

Milieu scolaire

La pandémie a eu de profondes répercussions sur la capacité d’apprentissage des élèves et celle des effectifs à offrir un cadre d’apprentissage favorisant la réussite et les réalisations des étudiants. Les inégalités dans l’apprentissage des élèves handicapés se sont creusées tout au long de la pandémie en raison des obstacles rencontrés, dont quelques-uns sont énumérés ci-dessous.

Obstacles

  • Problèmes récurrents d’accessibilité aux ressources d’apprentissage en ligne et virtuel fournies pour l’enseignement à domicile;
  • La mise au point, par des conseils scolaires, organismes et associations, d’une foule de ressources, d’outils, etc., dont le partage est restreint ou qui ne sont pas nécessairement accessibles;
  • Pour de nombreux élèves handicapés, l’apprentissage virtuel ne fonctionne pas;
  • Bon nombre d’élèves handicapés ne participent pas vraiment à l’apprentissage virtuel pour toutes sortes de raisons : problèmes d’accessibilité à l’Internet, de matériel informatique ou de logiciels, nature des ressources fournies, défis personnels liés au format, aux capacités de la famille ou au comportement;
  • La fermeture des écoles pendant trois mois a provoqué d’importantes pertes d’apprentissage chez de nombreux élèves;
  • Les réunions des comités consultatifs pour l’enfance en difficulté ont été annulées et certaines compétences et connaissances de leurs membres ont été sous-utilisées;
  • Les enseignants, les élèves et leurs parents ne s’étaient pas préparés à une transition si soudain de l’enseignement en classe à l’enseignement dans un cadre virtuel; planifier les interruptions de classes à l’avenir profitera d’une planification proactive de l’instruction dans un cadre d’enseignement et d’apprentissage virtuel.

Recommandations : Gouvernement

  1. Le ministère de l’Éducation devrait concevoir des programmes d’études permettant aux élèves de la maternelle à la 12e année de développer les connaissances et les compétences dont ils ont besoin pour s’instruire dans un cadre d’enseignement virtuel. Dans l’intervalle, le ministère devrait partager les ressources existantes accessibles sur cette question avec les enseignants et les conseils scolaires (veuillez consulter la section Formation pour d’autres recommandations).
  2. Le ministère de l’Éducation devrait compiler et rendre facilement accessibles les ressources et les informations sur les pratiques, les stratégies efficaces dans un milieu d’apprentissage et les autres approches destinées aux élèves ayant des difficultés avec l’apprentissage en ligne, etc., provenant des conseils scolaires, des organismes et des associations propres.
  3. Le ministère de l’Éducation devrait formuler des attentes claires pour l’instruction dirigée par un enseignant, l’enseignement synchrone, les connexions enseignant-étudiant-enseignant hebdomadaires aux élèves participant à l’instruction et à l’enseignement virtuel. Ces attentes devraient prévoir un suivi si des élèves handicapés participent pleinement à ces activités, en tirent un enseignement et en profitent, ou sinon, des mesures pour remédier aux obstacles ou aux problèmes relevés.

Recommandations : Conseils scolaires

  1. Les conseils scolaires devraient évaluer et documenter les mesures d’adaptation, les modifications, les ressources et les aides visant tous les élèves handicapés afin de planifier la transition vers la reprise de l’école et la poursuite de l’instruction et de l’enseignement virtuel. (Veuillez consulter les recommandations dans la section Transitions pour en savoir plus à ce sujet).
  2. Les conseils scolaires devraient élaborer et fournir toutes les ressources pour le matériel d’instruction et d’évaluation et les devoirs dans un format numérique accessible (veuillez consulter la section Communications et technologies pour en savoir plus sur les recommandations sur le format numérique accessible).

École secondaire

L’expérience de l’école secondaire diffère de celle de l’école primaire. Les élèves y acquièrent des compétences en matière de gestion du temps, d’organisation et de défense des droits, nouent des liens, développent des aptitudes sociales, prennent conscience de la communauté et définissent des cheminements de carrière. D’où l’importance, pour le groupe de travail, de cerner les obstacles et de formuler des recommandations tout particulièrement pour les élèves du secondaire. La plupart d’entre elles peuvent d’ailleurs profiter à tous les élèves du secondaire.

Obstacles

  • Les élèves handicapés, ont eu très peu de contacts personnels, voire pas du tout, avec les soutiens du réseau social de leur communauté scolaire (enseignants, assistants en éducation, gardiens, adjoints administratifs, etc.), et dépendent de ces liens pour rester mobilisés au sein de la communauté scolaire et préserver leur santé mentale.
  • En tout temps, les élèves handicapés ont très peu d’occasions d’exécuter les 40 heures de bénévolat requises pour l’obtention de leur diplôme et comptent beaucoup sur le bénévolat lors des activités de leur école primaire ou secondaire locale. Or, toutes ces possibilités de bénévolat ont disparu pendant la pandémie.
  • Bon nombre d’élèves handicapés suivent des cours spécialisés facultatifs, comme une majeure spécialisée du secondaire, des crédits de coopération, etc., qui leur permettent d’acquérir une expérience pratique et de participer à la communauté. Les formations pratiques, les compétences applicables aux métiers et les compétences pratiques ont considérablement diminué durant la pandémie de COVID-19.
  • Les clubs, les comités, les équipes de sports et les activités parascolaires jouent tous un rôle formateur et constituent une part importante de l’expérience au secondaire. Ces activités parascolaires sont souvent la seule occasion qu’ont les élèves handicapés d’interagir avec leurs pairs. L’impossibilité de participer aux activités parascolaires a eu des conséquences sur leur santé mentale et leur bien-être.
  • De nombreux élèves handicapés dépendent de l’enseignement présentiel en raison, entre autres, d’un trouble d’apprentissage, d’anxiété, du style d’apprentissage, d’un trouble du déficit de l’attention avec hyperactivité ou tout simplement par préférence pour cette façon toute personnelle d’apprendre. La suspension de l’enseignement présentiel a eu un impact considérable sur leur apprentissage et leur réussite future.
  • Pour les élèves, l’enseignement à domicile pendant la fermeture des écoles a représenté des défis sur le plan de la réussite scolaire, de la santé mentale et du bien-être.
  • Les quatre années de secondaire font partie intégrante du développement d’une jeune personne or, une multitude d’élèves sont tributaires et ont besoin des cours dispensés en classe, que ce soit pour des cours spécialisés exigeant un équipement spécial ou du personnel formé.
  • L’expérience de ces quatre années de secondaire s’avère extrêmement formatrice pour les liens sociaux, émotionnels, mentaux et physiques qu’une jeune personne établit avec la société, le monde qui l’entoure et même les valeurs sur lesquelles elle bâtira sa vie.
  • Les mesures de planification du retour à l’école doivent tenir compte des répercussions sur les élèves des minorités et des communautés racialisées, des familles violentes, ayant un accès limité à la technologie ou à la bande passante et des élèves handicapés et des élèves ayant d’autres besoins complexes en matière d’apprentissage.
  • De nombreux élèves handicapés dépendent de l’enseignement présentiel en raison, entre autres, d’un trouble d’apprentissage, d’anxiété, du style d’apprentissage, d’un trouble du déficit de l’attention avec hyperactivité ou tout simplement par préférence pour cette façon toute personnelle d’apprendre.

Recommandations : Ministère

  1. Le ministère de l’Éducation devrait autoriser l’enseignement présentiel au secondaire pour l’année 2020-2021, si le médecin hygiéniste en chef de l’Ontario l’approuve.
  2. Le ministère devrait demander aux conseils scolaires de continuer à dispenser les cours exigeant des types d’équipement spécialisés, des salles de classe, du personnel enseignant ou des ressources (laboratoires de science, ateliers, salles des médias), conformément aux conseils des agences de santé publique locales.
  3. Selon l’Association canadienne de santé mentale, 70 % des troubles de santé mentale commencent pendant l’enfance ou l’adolescence; par ailleurs, Jeunesse, j’écoute a constaté une augmentation de la demande. Les ministères de l’Éducation et de la Santé devraient accroître la capacité des professionnels et des soutiens en santé mentale des conseils scolaires, pour s’assurer que les élèves du secondaire ayant besoin d’aide n’aient pas à s’inscrire sur une liste d’attente.
  4. Le ministère de l’Éducation devrait donner aux élèves voix au chapitre par l’entremise de l’association des élèves conseillers ou autres représentants des élèves, lorsqu’ils élaboreront un plan pour le retour à l’école.
  5. Le ministère de l’Éducation devrait supprimer les crédits obligatoires en santé et en éducation physique pour les élèves qui sont entrés au secondaire en 2020-21 ou dont le calendrier sera affecté négativement, si les cours d’éducation physique ne sont pas dispensés comme à l’habitude.
  6. Si Santé publique Ontario l’exige, le ministère de l’Éducation devrait financer l’achat d’équipement de protection individuel pour les élèves et le personnel afin d’atténuer les risques d’infection.
  7. Le ministère devrait demander aux conseils scolaires de préparer un plan d’établissement et d’exécution des priorités pour mener les évaluations cliniques (par exemple, évaluations psychopédagogiques) dont ont besoin les élèves handicapés pour avoir accès aux soutiens et aux services nécessaires lorsqu’ils passent d’un établissement secondaire à un cadre postsecondaire.

Recommandations  Conseils scolaires

  1. Les conseils scolaires et les écoles devraient prendre en compte l’opinion des élèves, y compris des élèves en situation de handicap, dans l’élaboration du plan de retour à l’école du conseil, ainsi que des plans de retour à l’école individuels, respectivement.
  2. Les conseils et les établissements scolaires devraient fournir aux élèves, aux parents et au personnel des directives claires quant à l’équipement de protection individuel approprié et aux mesures de sécurité.
  3. Les conseils scolaires devraient suivre ou reproduire les protocoles de Santé publique Ontario prescrits par leur unité de santé publique locale. Si la santé publique locale n’exige pas le port d’un équipement de protection individuel, le choix d’en porter un revient alors aux élèves. Si un tel équipement est requis, les conseils scolaires devraient être subventionnés de façon à pouvoir en fournir un à tous les membres du personnel et tous les élèves.
  4. Lorsqu’ il est possible de respecter les recommandations de la santé publique, les écoles devraient continuer d’offrir des activités parascolaires, comme des clubs, des conseils et des équipes, en utilisant les mesures de distanciation et de sécurité générales appropriées.
  5. Le cas échéant, les conseils scolaires devraient dispenser de frais de stationnement les élèves, afin de réduire leur fardeau financier et d’atténuer les risques pour leur santé en leur évitant d’utiliser les autobus bondés des transports en commun.
  6. Les conseils scolaires devraient prendre des décisions relativement à l’annulation des activités parascolaires en s’inspirant des activités qui se déroulent à l’extérieur de l’école (p. ex., si les équipes de soccer locales poursuivent leurs activités, celles des établissements scolaires devaient aussi être maintenues).
  7. Les conseils scolaires devraient développer et offrir une programmation en ligne destinée aux élèves qui ne peuvent pas ou ne veulent pas assister aux activités en personne, mais sans considérer cela comme une solution de remplacement à long terme de l’enseignement présentiel.
  8. Les conseils et les établissements scolaires devraient solliciter l’avis des élèves, y compris des élèves handicapés, pour l’élaboration des plans de retour à l’école.
  9. Les conseils scolaires devraient établir des directives pour les clubs et les programmes qui complètent ou améliorent l’éducation des élèves handicapés, de façon qu’ils puissent continuer à fonctionner lors du retour à l’école.
  10. Les conseils scolaires devraient continuer à offrir si possible des salles de classe de format différent, des espaces de travail tranquilles et d’autres mesures éducatives spéciales prescrites dans le plan d’enseignement individualisé des élèves.
  11. Les conseils scolaires devraient rechercher et évaluer les stages coopératifs en ligne susceptibles d’être accessibles pour tous les élèves, y compris les élèves en situation de handicap.
  12. Lorsque l’unité locale de santé publique le permet, le conseil scolaire devrait évaluer de nouveaux protocoles de santé et de sécurité avec l’étudiant et le fournisseur de stages coopératifs.

Transitions

L’une des répercussions de la pandémie pour les élèves handicapés est la perte ou la stagnation des acquis et il sera donc important de récupérer ces acquis lors de la reprise des cours. Cela signifie que des mesures ciblées devront être instaurées pour récupérer les acquis ou combler les lacunes. Il sera également nécessaire de disposer de directives claires à l’échelle du système scolaire afin de procéder à des évaluations tant par classe que par établissement scolaire, et de planifier la prestation du programme académique, des mesures de soutien et des services offerts lors du retour à l’école.

La planification de la transition aura lieu au niveau provincial, local et étudiant. Le ministère de l’Éducation devra préciser les obstacles et les lacunes auprès de toutes les parties prenantes du milieu de l’éducation afin d’élaborer un plan éclairé de retour en classe. Les conseils scolaires quant à eux devront déterminer les obstacles et les lacunes au niveau systémique et individuel en vue de créer un plan de retour en classe et de prendre en compte les besoins des étudiants handicapés.

Le plan d’enseignement individualisé est un outil servant à documenter les points forts et les faiblesses d’un étudiant ainsi que les adaptations, les programmes et les services nécessaires à sa réussite. Ces plans ont une valeur inestimable pour cerner le niveau d’apprentissage actuel d’un étudiant et élaborer des plans de transition en prévision des changements attendus d’année scolaire, d’école et de vie après l’école secondaire. Le plan peut aussi être utile pour préparer le retour à l’école, que ce soit à temps plein ou sous une forme adaptée, ou encore sous forme d’apprentissage virtuel continu.

Obstacles

  • Durant la fermeture des écoles, les lacunes liées à l’apprentissage en ligne et à distance au niveau des compétences et des connaissances des élèves se sont révélées évidentes.
  • La planification de la rentrée 2020-2021 comprendra l’apprentissage à l’école et à distance.
  • Le personnel scolaire devra déterminer les besoins en matière d’accessibilité et d’apprentissage des élèves handicapés.
  • Les plans d’enseignement individualisé et les plans de transition des élèves handicapés doivent être examinés pour tenir compte des écarts au niveau des acquis et des obstacles à l’apprentissage qui sont susceptibles de nuire à leur réussite.
  • La voix des élèves est souvent oubliée dans le processus de planification.
  • Les étudiants actuels et futurs ne peuvent accéder à l’environnement physique de leurs écoles durant la pandémie de COVID-19, de sorte qu’ils n’ont pas l’occasion d’en vérifier l’accessibilité ni de s’y familiariser.

Recommandations : Gouvernement

  1. Le ministère de l’Éducation devrait demander aux conseils scolaires de mettre sur pied un plan pour la priorisation et la tenue d’évaluations cliniques (par exemple, des évaluations psychoéducatives) dont les élèves handicapés ont besoin afin d’obtenir les services et les mesures de soutien nécessaires à leur transition des études secondaires aux études postsecondaires.
  2. Le ministère de l’Éducation, en partenariat avec le ministère des Services à l’enfance et des Services sociaux et communautaires, devrait travailler avec les conseils scolaires pour identifier leurs cohortes d’élèves atteints de déficience intellectuelle ou d’autres handicaps qui ont terminé leurs études en juin 2020 et déterminer si les obstacles auxquels ils ont dû faire face durant la pandémie de COVID-19 ont nui à leur transition vers la voie qu’ils avaient choisie (par exemple : travail, bénévolat, programmes récréatifs et de loisirs et éducation postsecondaire)et qui est indiquée dans leurs plans de transition. Les ministères et les conseils scolaires devraient conjointement élaborer des plans pour aider ces élèves handicapés à atteindre leurs objectifs de transition individuels.

Recommandations : Conseils scolaires

  1. Chacun des conseils scolaires devrait recueillir des données au sujet des lacunes, des obstacles, des problèmes émergents, des difficultés de transition, des problèmes technologiques et des besoins et des soutiens additionnels des élèves qui ont coïncidé avec par la pandémie de COVID-19 ou qui en sont résultés. Pour ce faire, ils devraient procéder à des évaluations et obtenir la rétroaction des parents et des élèves pour les prendre en compte dans la planification de mesures de soutien et de services dont les élèves handicapés auront besoin lors du retour à l’école.
  2. Pour favoriser la réussite de la transition des élèves handicapés qui retourneront à l’école, les conseils scolaires devraient communiquer le plus tôt possible avec les parents ou les tuteurs pour cerner les lacunes d’apprentissage, les besoins individuels soulevés par la fermeture des écoles et l’apprentissage à distance, les problèmes transitionnels ainsi que les besoins sociaux et émotionnels dans le but d’orienter et de revoir ou créer des plans de transition personnalisés pour les élèves handicapés.
  3. Pour qu’ils ressentent moins de stress et d’anxiété, et qu’ils puissent se préparer à retourner à l’école, les élèves handicapés devraient être consultés et prendre part aux décisions entourant l’élaboration de leur plan de transition.
  4. Les conseils scolaires et les administrateurs devraient s’assurer que les plans d’enseignement individualisé des élèves handicapés sont examinés ou élaborés pour correspondre aux objectifs et aux activités spécifiques destinées à répondre aux besoins qui sont indiqués à la troisième recommandation, afin de favoriser la réussite académique et la transition de chacun des élèves handicapés lors du retour à l’école.
  5. Les conseils scolaires devraient inclure les élèves dans l’élaboration de leur plan d’enseignement individuel et de leur plan de transition.
  6. Les plans de transition formulés pour chacun des élèves par les conseils scolaires devraient :
    1. Être souples pour tenir compte de l’arrêt et de la reprise de l’apprentissage présentiel. Toutes les méthodes pédagogiques devraient être envisagées pour faire en sorte que les élèves aient accès à l’éducation (enseignement virtuel, à la maison, etc.);
    2. Inclure un modèle souple et hybride de besoins initiaux afin de tenir compte des divers besoins des élèves (tout modèle de retour à l’école devrait être développé en consultation avec un parent ou un tuteur et l’élève);
    3. Intégrer des stratégies relatives aux mesures de distanciation physique et sociale à l’intention des élèves (les directives de distanciation sociale devraient être préparées en consultation avec l’élève et un parent ou un tuteur);
    4. Inclure des étapes pour le suivi et l’encadrement de l’élève;
    5. Envisager la distribution de tous les documents ou renseignements au parent ou au tuteur et à l’élève suffisamment de temps avant la réunion pour leur permettre de les consulter (les documents devraient être fournis dans un format accessible).
  7. Les conseils scolaires devraient adopter des approches plus interactives pour obtenir la rétroaction des parents, des élèves et du personnel (« échange d’idées ») pour orienter et guider les changements de politiques et de procédures touchées par la COVID-19.
  8. Les conseils scolaires devraient concevoir un plan précis à l’échelle du système pour tenir compte de l’augmentation du nombre d’élèves par classe ainsi que des services et des mesures de soutien en milieu scolaire (aide-enseignants, conseillers pédagogiques, travailleurs sociaux, psychologues, conseillers d’orientation) déterminés durant les évaluations afin d’atténuer les problèmes et de favoriser l’apprentissage des élèves handicapés.
  9. Les conseils scolaires devraient mettre sur pied des visites virtuelles avec description audio et sous-titrées de leur école. La visite virtuelle doit être entièrement accessible et fournir des renseignements détaillés sur l’accessibilité et les installations de l’école. Ces visites virtuelles devraient être accessibles en permanence et non seulement durant la pandémie.

Communication et technologie

Pour les fins qui nous occupent, la communication réfère entre autres aux technologies, aux systèmes, aux protocoles et aux procédures qui permettent à une organisation de communiquer efficacement avec ses employés, ses partenaires et sa communauté. En situation d’urgence, les communications sont essentielles pour s’assurer que tous les membres du personnel concernés puissent communiquer rapidement et efficacement entre eux, échanger de l’information qui permettra à l’organisation de rectifier sans tarder la situation, protéger les employés et les biens et permettre la poursuite des activités.

Pour ce qui concerne l’éducation, le gouvernement, les conseils scolaires, les organismes, le personnel, les élèves ainsi que les parents et les tuteurs devraient être en mesure de communiquer efficacement durant une crise, sans que l’enseignement soit interrompu.

Obstacles

  • Problèmes persistants d’accessibilité liés à l’environnement ou à la plateforme d’apprentissage virtuel (par exemple : absence de sous-titrage, problèmes de compatibilité avec les lecteurs d’écran, manque de soutien ou de connaissance des fonctionnalités d’accessibilité, absence d’interprétation en langue des signes).
  • Problème permanent d’accessibilité lié à l’information et aux ressources fournies.
  • Directives contradictoires fournies par différents ministères et ordres de gouvernement.

Recommandations : Gouvernement

  1. Un responsable désigné des communications devrait être nommé au niveau provincial et régional pour assurer l’uniformité du message.
  2. Pour plus d’efficacité et pour éviter le chevauchement des tâches pour les conseils scolaires, le ministère de l’Éducation devrait immédiatement embaucher un expert-conseil indépendant en matière d’accessibilité numérique pour comparer l’accessibilité des différents environnements d’apprentissage et des différentes plateformes numériques et virtuelles disponibles pour les écoles ontariennes. Cela devrait comprendre un essai par les utilisateurs finaux. Le ministère devrait immédiatement faire parvenir un rapport et une comparaison à tous les conseils scolaires et les rendre accessibles au public. Cette évaluation devrait être révisée à l’approche de l’automne, au cas où des changements seraient survenus en ce qui a trait à l’accessibilité relative des différents environnements et plateformes d’enseignement virtuel.
  3. Le ministère de l’Éducation devrait fournir une liste des environnements virtuels d’apprentissage accessible à multiplateforme et des systèmes d’enseignement synchrones acceptables que les conseils scolaires peuvent utiliser.
  4. Le ministère de l’Éducation devrait rendre public un plan d’action visant à rendre son contenu pédagogique rapidement accessible pour les personnes handicapées et en définir les étapes et les échéances. Il devrait par ailleurs tenir la population informée de ses progrès à cet égard.
  5. Le ministère de l’Éducation devrait immédiatement demander à TVOntario et au Groupe Média TFO de rendre leur propre contenu pédagogique en ligne accessible aux personnes handicapées, et d’établir sans tarder un plan d’action pour atteindre cet objectif, lequel devrait inclure les étapes et les échéances fixées. La mise en œuvre de cette recommandation est devenue un enjeu urgent dès lors que le projet de loi 197, Loi de 2020 visant à favoriser la reprise économique face à la COVID-19 a reçu la sanction royale, car les modifications apportées à la Loi sur l’Office de la télécommunication éducative de l’Ontario élargissent le mandat des deux réseaux en les positionnant pour fournir un soutien centralisé pour l’apprentissage en ligne dans les systèmes d’éducation financés par les fonds publics de langue anglaise et de langue française, respectivement.
  6. Le ministère de l’Éducation devrait demander à tout son personnel et à tous les conseils scolaires de faire en sorte que chaque fois que de l’information publique est diffusée en format PDF, elle soit simultanément publiée en format textuel, notamment en formats Word ou HTML accessibles. Les vidéos doivent être en audiovision et sous-titrées. Des gabarits et des guides techniques devraient être fournis aux conseils scolaires.

Recommandations : Conseils scolaires

  1. Pour assurer l’uniformité du message, le conseil scolaire devrait désigner un responsable des communications relatives à la COVID-19.
  2. Les conseils scolaires devraient élaborer des protocoles et des procédures pour atténuer les risques liés à la sécurité pour les plateformes d’apprentissage virtuel et les ressources en ligne afin de protéger la vie privée des élèves handicapés et du personnel.
  3. Les conseils scolaires devraient fournir des communications précises au sujet des protocoles et du retour à l’école. Ils devraient rendre rapidement les communications écrites disponibles et accessibles à l’ensemble de la communauté, des parents et des élèves.
  4. Les conseils scolaires devraient examiner et réviser les vidéos éducatives destinées aux parents au sujet des outils d’apprentissage qui sont utilisés dans les établissements régis par le conseil scolaire. Les vidéos doivent être claires et accessibles.
  5. Les conseils scolaires ne devraient fournir que du personnel désigné ou exclusivement dédié en mesure d’offrir du soutien technologique, notamment en termes d’accessibilité, pour les parents qui appuient les besoins d’apprentissage d’enfants handicapés à la maison.

Formation

La pandémie de COVID-19 a changé la façon d’enseigner. Les élèves, les parents ou tuteurs, les enseignants, le personnel, les conseils scolaires et le gouvernement ont tous dû revoir leur manière d’accéder à l’enseignement, de le soutenir et de le dispenser. La pandémie a fait ressortir des lacunes au niveau des compétences numériques, de l’adaptation de la technologie à l’enseignement et de l’apprentissage. La pandémie a également accru la demande de technologie et la nécessité d’intégrer celle-ci dans l’enseignement et l’apprentissage. À la lumière de cette demande accrue en matière de technologie et des lacunes en compétences numériques mises au jour, il est impératif de former les élèves, les parents et tuteurs et le personnel en matière d’utilisation et d’intégration de la technologie dans l’enseignement et l’apprentissage.

Obstacles

  • Les enseignants, les élèves et les parents et tuteurs sont mal préparés à l’apprentissage à la maison et à l’utilisation de plateformes virtuelles comme Google Classroom, Microsoft Teams, Zoom pour apprentissage synchrone et individuel.
  • Les enseignants, les éducateurs de la petite enfance et le personnel doivent recevoir une formation sur les plateformes d’apprentissage en ligne et virtuel.
  • Les enseignants, les éducateurs de la petite enfance et le personnel doivent recevoir une formation sur les stratégies visant à soutenir les élèves handicapés lors de leur transition entre différents modèles pédagogiques, y compris la préparation au changement d’environnement et à l’autorégulation.
  • Les enseignants et les éducateurs de la petite enfance manquent de formation en matière de stratégies pour soutenir les directives de Santé publique Ontario, notamment en matière de distanciation physique, de procédures de désinfection et d’utilisation d’un équipement de protection individuel (EPI) lorsque cela est nécessaire pour aider les élèves.
  • Les fermetures d’écoles ont eu des répercussions considérables sur la santé mentale et le bien-être des élèves handicapés, et les enseignants, les éducateurs de la petite enfance et le personnel scolaire vont avoir besoin de formation sur le développement infantile et les pratiques tenant compte des traumatismes pour mieux soutenir les élèves qui retournent à l’école ou poursuivent leur apprentissage virtuellement.
  • Les parents et tuteurs ont été confrontés à de grandes attentes en matière d’éducation à domicile et ils ont besoin de soutien ainsi que de formation sur les logiciels d’apprentissage virtuel et les moyens de favoriser l’apprentissage de leurs enfants.

Recommandations : Gouvernement

  1. Le ministère de l’Éducation devrait modeler le modèle de leadership aux conseils scolaires et fournir entre autres des webinaires et des modèles d’apprentissage virtuel à utiliser pour la formation des administrateurs et des enseignants.
  2. Le ministère de l’Éducation devrait demander aux conseils scolaires d’offrir à tout le personnel de la formation sur le développement infantile, la santé mentale et le bien-être afin de favoriser le bien-être et l’apprentissage des élèves handicapés.
  3. Le gouvernement devrait guider les conseils scolaires et les organismes de service public dans l’élaboration d’un modèle coordonné de formation en matière de soins virtuels, incluant des plateformes de santé confidentielles (par exemple, Ontario Telemedicine Network, ADcare),dans le but de soutenir les parents d’élèves ayant des besoins de réadaptation, des problèmes de santé mentale ou des besoins complexes ou médicaux importants.

Recommandations : Conseils scolaires

  1. Les conseils scolaires devraient offrir aux administrateurs et aux enseignants une formation pratique et ciblée pour favoriser la santé, le bien-être et l’apprentissage des élèves handicapés dans un environnement mixte ou virtuel.
  2. Les conseils scolaires devraient donner aux administrateurs une formation et des directives pour soutenir les élèves handicapés lors des transitions et des changements.
  3. Les conseils scolaires devraient mettre au point des ressources et des modules de formation à l’intention des parents et des tuteurs d’enfants handicapés afin de leur permettre d’acquérir les compétences et les connaissances requises pour appuyer leur apprentissage virtuel et en ligne à la maison.
  4. Les conseils scolaires devraient offrir de la formation aux enseignants et au personnel scolaire afin de leur donner des trucs et des solutions spécifiques, ainsi que des pratiques factuelles et prometteuses selon les handicaps, afin d’aider les enseignants et de favoriser l’apprentissage des élèves handicapés. Ces formations devraient être offertes le plus tôt possible ou au plus tard durant les premiers jours de perfectionnement professionnel précédant la rentrée scolaire.

Transport

L’exploitation d’autobus scolaires et la prestation de services d’autobus sont réglementées et régies par les gouvernements provincial et fédéral. Transport Canada a consulté l’Agence de la santé publique du Canada pour formuler des lignes directrices pour le transport par autobus durant la pandémie. La National Association for Pupil Transportation a également fourni des lignes directrices générales pour la prestation de services de transport par autobus pour les élèves.

Le cadre de retour à l’école établi par le ministère de l’Éducation demande aux conseils scolaires de se conformer à ces lignes directrices fédérales.

Pour se conformer aux directives fédérales en matière de transport et de santé publique, qui exigent le maintien de la distanciation physique et sociale, les conseils scolaires devront apporter des modifications à leur prestation de services de transport, qui auront une incidence sur les circuits d’autobus, augmenteront le nombre d’autobus et de chauffeurs nécessaires, prolongeront la durée des déplacements, etc., afin d’atténuer les risques pour les élèves handicapés lors de leurs allers-retours entre la maison et l’école.

Obstacles

  • Le manque ou la diminution du transport public pour les élèves handicapés, en particulier pour les élèves du secondaire qui utilisent le transport en commun. Les administrations municipales ont interrompu des circuits ou réduit des horaires durant la pandémie de COVID-19 et elles n’ont pas établi de plan de transport en commun en prévision du retour à l’école.
  • Alors que les conseils et les consortiums scolaires adaptent les services de transport pour satisfaire aux lignes directrices de Transport Canada, ils devront composer avec les problèmes actuels d’autobus inadéquats, de pénurie de chauffeurs et d’augmentation du coût de l’essence.
  • Les changements de routine peuvent avoir des répercussions importantes sur la réussite et la santé mentale des élèves handicapés lors de la rentrée scolaire et de l’apprentissage. Les changements prévisibles dans le transport des élèves handicapés peuvent comprendre la durée accrue des déplacements, les circuits, le type d’autobus (par exemple, petits autobus de 72 passagers), les mesures de soutien ou d’adaptation nécessaires pour un trajet sans difficulté, etc. tout en assurant la sécurité et en atténuant les risques d’infection.
  • De nombreux conseils scolaires dépassent actuellement le montant de leur subvention, tout en continuant d’obtenir une cote de rendement supérieur de la part du ministère de l’Éducation. Les exigences supplémentaires définies dans les lignes directrices de Transport Canada contribueront à maintenir la sécurité et à atténuer les risques d’infection, mais ils augmenteront la pression sur les coûts des services de transport offerts aux élèves handicapés.
  • Il est possible que les étudiants handicapés nécessitent davantage d’adaptations en matière de transport, notamment un baudrier, une ceinture de sécurité ou l’accès à un fauteuil roulant, qui ne sont pas compatibles avec tous les types de véhicules.

Recommandations : Conseils scolaires

  1. Étant donné que nombre de conseils scolaires dépassent le montant de leur subvention, tout en continuant d’obtenir une cote de rendement supérieur de la part du ministère de l’Éducation, ce dernier devrait leur octroyer des fonds supplémentaires liés à la COVID-19 pour se conformer aux lignes directrices établies par Transport Canada en ce qui concerne :
    • les mesures visant à atténuer les risques d’exposition;
    • les procédures à suivre avant, pendant et après un trajet;
    • les directives relatives à l’équipement de protection individuel;
    • la distanciation physique;
    • les directives en matière d’écran et de système d’isolement du chauffeur (à la discrétion du fournisseur de service de transport).
  2. Les conseils scolaires devraient examiner les adaptations et les besoins en matière de transport, en consultation avec les parents et les élèves, ainsi que les plans d’enseignement individualisé des élèves handicapés qui ont besoin de transport, afin de déterminer s’il est nécessaire d’apporter des modifications ou de faire des adaptations. Le plan d’enseignement individualisé de l’élève sera adapté en fonction des exigences supplémentaires requises pour que le transport en autobus soit sécuritaire. En ce qui concerne les élèves médicalement fragiles, l’évaluation devrait inclure des professionnels, comme des infirmières et des ergothérapeutes, ainsi que les parents. Toutes les exigences relatives au transport devraient être communiquées aux consortiums de services de transport en autobus et à l’administrateur de l’école aux fins de mise en œuvre.
  3. Les conseils scolaires doivent créer ou réviser un protocole pour la prise en charge sécuritaire de tous les élèves et parents ou tuteurs aux arrêts d’autobus et durant le trajet. Il est important que les élèves handicapés soient pris en compte dans l’établissement de ces protocoles et qu’ils soient informés de ceux-ci en même temps que leurs pairs.
  4. Les conseils scolaires et les consortiums d’autobus devraient offrir aux chauffeurs d’autobus une formation sur les nouveaux protocoles de santé et de sécurité pour les élèves handicapés qui voyagent dans un autobus régulier, un petit autobus et un autobus accessible aux fauteuils roulants.
  5. Les consortiums d’autobus devraient réduire au minimum les changements de circuits, de types de véhicule et d’horaires pour les élèves handicapés afin d’en limiter les répercussions sur l’anxiété et le comportement. Lorsque des changements sont envisagés, les parents et les élèves devraient être consultés.
  6. Les conseils scolaires et les consortiums d’autobus devraient revoir les procédures et les protocoles pour les personnes responsables de l’installation et du retrait des baudriers ou du soutien des élèves durant le trajet en vue d’atténuer les risques pour les élèves, les chauffeurs d’autobus et le personnel de soutien.
  7. Les conseils scolaires et les consortiums d’autobus devraient revoir/développer, mettre en œuvre et diffuser les renseignements concernant le protocole de sécurité dans le transport scolaire en vue d’atténuer les risques pour la sécurité et la santé et apaiser les craintes des parents. Cela inclut les protocoles concernant les baudriers. Toutes les communications devraient être présentées clairement et dans un format numérique facilement accessible sur les sites Web des conseils scolaires et des consortiums d’autobus.
  8. Les élèves handicapés devraient être inclus dans toute formation offerte à l’ensemble des élèves sur les règles de sécurité en autobus.
  9. Étant donné qu’il est statistiquement prouvé que les élèves handicapés sont plus vulnérables aux infections, les conseils scolaires et les consortiums d’autobus devraient instaurer des procédures améliorées de déplacement en autobus pour faciliter le traçage des cas de COVID-19 et réduire les risques pour la santé.
  10. La circulation, la sécurité routière et la sécurité des élèves autour des écoles sont toujours préoccupantes. La rentrée scolaire devrait accroître la circulation automobile, car certains parents et tuteurs ainsi que des étudiants du secondaire choisissent de se rendre à l’école en auto. Les conseils scolaires devraient collaborer avec les municipalités pour mettre sur pied des campagnes pour sensibiliser la population à l’arrivée et au départ des élèves, des parents et tuteurs et des autobus. Ces campagnes pourraient inclure des directives pour les zones dépose-minute, des présentations virtuelles sous-titrées ou en audiovision, des diagrammes des flux de circulation entrant et sortant de la propriété de l’école en provenance de la rue, l’identification des zones réservées aux autobus, la promotion d’autres méthodes de transport, etc.

Conclusion

C’est avec plaisir que le Groupe de travail sur la planification d’urgence et la sécurité soumet ses recommandations provisoires liées à la pandémie de COVID-19. Le groupe de travail poursuivra son examen des ressources et de l’information relatives aux obstacles et aux problèmes suscités par la COVID-19 à l’aube de la rentrée scolaire. Il entreprendra son mandat d’élaboration d’un plan d’urgence axé sur les élèves handicapés (qui couvre la préparation, la planification, la réponse et le rétablissement) pour une intervention systémique en situation d‘urgence.  

Nous remercions tous les membres du Groupe de travail sur la planification d’urgence et la sécurité pour leur dévouement envers l’élaboration de cet ensemble de recommandations provisoires. Les membres du groupe de travail sont :

  • Donna Edwards (présidente)
  • Stephan Andrews
  • David Lepofsky
  • Dre Ashleigh Malloy
  • Alison Morse
  • Rana Nasrazadani
  • Ben Smith
  • Angelo Tocco
  • Dre Lindy Zaretsky
  • Lynn Ziraldo (présidente, Comité d’élaboration des normes pour l’éducation de la maternelle à la 12e année

Glossaire

  • Accessibilité : terme général pour désigner la facilité avec laquelle les personnes handicapées peuvent accéder à certaines choses (par exemple, dispositif, service, environnement physique et information), les utiliser et en profiter. Le terme sous-entend une planification réfléchie, une conception ou une tentative pour éliminer les entraves à l’accessibilité pour les personnes handicapées. L’accessibilité bénéficie également au grand public en rendant les choses plus pratiques et utilisables pour tous, y compris les personnes plus âgées et les familles avec des enfants en bas âge.
  • Accessible : sans entrave pour les personnes handicapées; une chose qui est facilement atteinte ou obtenue, une installation facile d’accès, une information facile à obtenir.
  • Format numérique accessible : information fournie dans un format numérique accessible comme HTML et Microsoft Word.
  • Apprentissage synchrone : type d’apprentissage en temps réel. Cela signifie que vous, vos camarades de classe et votre instructeur pouvez interagir dans un espace virtuel précis, à l’aide d’un média électronique particulier, à un moment précis. Autrement dit, le lieu, la manière et l’heure ne sont pas précisément déterminés. Les méthodes d’apprentissage synchrone incluent la vidéoconférence, la téléconférence, le clavardage et les cours retransmis en direct.
  • Apprentissage asynchrone : se produisant selon votre horaire. Votre programme de cours, votre instructeur ou votre programme universitaire vous fournit les documents à lire, les cours à regarder, les travaux à faire et les examens à passer, et vous avez la possibilité d’accéder et de satisfaire à ces exigences selon un calendrier flexible. Les méthodes d’apprentissage en ligne asynchrone comprennent des modules de cours autoguidés, des notes de cours publiées et des échanges sur des forums ou des plateformes de médias sociaux.
  • Programme d’éducation à distance : programmes d’études qui sont dispensés en ligne, par correspondance ou par d’autres moyens n’exigeant pas que l’élève soit physiquement présent dans une école.footnote 1
  • Services d’enseignement à l’enfance en difficulté : selon la définition figurant dans la Loi sur l’éducation, « installations et ressources, y compris le personnel de soutien et le matériel, nécessaires à l’élaboration et à la mise en œuvre d’un programme d’enseignement à l’enfance en difficulté ».
  • Apprentissage en ligne : défini comme un apprentissage pouvant se produire de manière fonctionnelle et efficace en dehors d’un environnement de salle de classe ordinaire.footnote 2
  • Enseignement virtuel : se rapporte à un environnement d’enseignement où l’enseignant et l’élève sont séparés dans le temps et dans l’espace ou les deux, et où l’enseignant livre le contenu du cours au moyen d’applications de gestion de cours, de ressources multimédias, d’Internet, de vidéoconférences, etc. Les élèves suivent les cours et communiquent avec l’enseignant au moyen des mêmes technologies.
  • Environnement d’apprentissage virtuel : se rapporte à un système qui offre aux éducateurs des solutions numériques visant à créer des environnements d’apprentissage actifs et interactifs. Ces environnements peuvent aider les éducateurs à créer, sauvegarder et diffuser du contenu, planifier des cours et des leçons et favoriser les communications entre les élèves et les éducateurs. Les environnements d’apprentissage virtuel font souvent partie d’un système de gestion de l’apprentissage plus large au sein d’un établissement d’enseignement.
  • Enseignement virtuel : méthode d’enseignement qui est soit entièrement en ligne ou qui comporte certains éléments des cours en face à face qui sont enseignés en ligne au moyen de systèmes de gestion de l’apprentissage et d’autres outils et plateformes pédagogiques. L’enseignement virtuel peut aussi comprendre la transmission numérique du matériel de cours à l’élève.

Ressources

Santé mentale

Conseils de santé publique et de sécurité

Outils et pratiques exemplaires

Renseignements et rapports des intervenants

Lectures supplémentaires