Le 13 février 2016, l’Ontario a publié Pas à pas ensemble : La stratégie de l’Ontario contre la violence envers les femmes autochtone. Cette stratégie met l’accent sur la sensibilisation et la prévention de la violence; des programmes et services communautaires plus efficaces qui reflètent les priorités des chefs de file et communautés autochtones; l’amélioration des conditions socioéconomiques qui encouragent la guérison au sein des communautés autochtones.

L’année dernière, l’Ontario et des partenaires autochtones se sont regroupés pour planifier, concevoir et mettre en œuvre la stratégie gouvernementale visant à faire cesser le cycle de violence et à faire en sorte que les femmes et les filles autochtones puissent vivre comme elles le méritent, c.-à-d. dans la sécurité et le respect. L’Ontario réalise des progrès dans les six domaines d’action de la stratégie : soutien des enfants, de la jeunesse et des familles; sécurité et guérison dans les communautés; police et justice; prévention et sensibilisation; leadership, collaboration, harmonisation et responsabilité; données, recherche et mesures du rendement.

Ce travail important fait partie des nombreuses étapes sur le chemin de l’Ontario vers la réconciliation avec les peuples autochtones. Ensemble, nous faisons des progrès et nous continuerons de travailler en partenariat pour éliminer la menace de violence envers les femmes et les familles autochtones et assurer la sécurité des futures générations de femmes autochtones.

Programme pour le bien-être des familles

L’Ontario travaille avec des partenaires des Premières Nations, métis, inuits et autochtones urbains pour mettre en place le nouveau Programme pour le bien-être des familles. Ce programme apporte du soutien aux familles autochtones et aide les communautés à commencer à se remettre des conséquences de la violence intergénérationnelle et des traumatismes en dépêchant des travailleurs pour répondre aux besoins de premier ordre, en appuyant des programmes communautaires et en offrant aux communautés des possibilités de concevoir des locaux sécuritaires où dispenser et recevoir des programmes et services sans stigmatisation.

L’établissement de solides relations avec les partenaires autochtones est un principe clé de la Stratégie ontarienne pour les enfants et les jeunes autochtones qui donne une place centrale aux Autochtones dans la prise de décision sur les services à l’enfance et à la jeunesse. Ces relations sont évidentes dans le Programme pour le bien-être des familles conçus conjointement par des partenaires autochtones et le gouvernement de l’Ontario. Ce programme fait partie de la Stratégie ontarienne pour les enfants et les jeunes autochtones et de Pas à pas ensemble car il porte sur les services à l’enfance, à la jeunesse et aux familles instaurés dans les communautés, pour les communautés et par les communautés. Dans le cadre de ce programme, les partenaires des Premières Nations, métis, inuits et autochtones urbains ont conçu des programmes adaptés assez souples pour répondre aux priorités communautaires et à un éventail de besoins des clients.

Le programme inclut l’embauche et la formation de travailleurs de première ligne pour servir davantage de familles, l’élaboration de programmes communautaires et la création de locaux où on se sent en sécurité. Cette approche transformative de l’élaboration concertée de programme pave la voie pour de futurs programmes en Ontario, et pour que les communautés autochtones conçoivent des programmes efficaces pour leurs enfants et familles.

Le Programme pour le bien-être des familles fonctionne déjà dans plus de 200 communautés de l’Ontario, et d’autres planifient d’y participer lorsqu’il sera complètement déployé au printemps 2017.

Récits de succès du Programme pour le bien-être des familles

Une mère complètement traumatisée a reçu du soutien individuel du Programme pour le bien-être des familles de l’Ottawa Inuit Children’s Centre pendant une période extrêmement difficile. Elle a reçu des encouragements et des conseils pour participer à un programme à long terme de traitement des traumatismes et de la toxicomanie culturellement approprié. Elle a énormément travaillé pendant son traitement et, alors qu’elle poursuit son chemin vers la guérison, elle bénéficie de ressources et commence à se prendre en main afin d’être la meilleure personne et la meilleure mère pour ses enfants. Elle a noué des liens avec une équipe compatissante qui, elle en est convaincue, l’aidera ainsi que d’autres clients. Ottawa Inuit Children’s Centre
Nous intervenons trop souvent auprès de familles en crise. Dans le cadre de notre travail dans le Programme pour le bien-être des familles, j’ai déjà constaté que je peux travailler dans la prévention. Nous avons été en mesure d’offrir un environnement sûr aux familles qui bénéficient de programmes qui encouragent le bien-être et la convivialité. Nous avons aussi élargi le concept de la « famille » en travaillant avec l’ensemble de la communauté, ce qui permet aux familles de passer du temps ensemble dans des programmes englobants, accessibles et invitants. Coordonnateur du bien-être des familles métisses, Métis Nation of Ontario
Au cours d’une rencontre de trois jours consacrée à la formation et à l’orientation des travailleurs en bien-être des familles de la Nation Nishnawbe Aski, nous avons constaté que nous avions l’occasion idéale d’élaborer un programme conçu dans la Première Nation plutôt qu’aux niveaux supérieurs. Ce programme portera sur des problèmes sociaux, que ce soit la violence familiale, la perte des valeurs traditionnelles dans nos communautés, l’art d’être parent et les mauvais traitements d’ordre sexuel. Sous-grand chef Anna Betty Achneepineskum, Nation Nishnawbe Aski

Kizhaay Anishinaabe Niin – Je suis un homme gentil

Conçu et administré par l’Ontario Federation of Indigenous Friendship Centres, le programme Kizhaay Anishinaabe Niin (Je suis un homme gentil) amène les hommes et les garçons autochtones à mettre fin à la violence faite aux femmes autochtones dans leurs communautés. Avec un investissement de 5,4 millions de dollars sur trois ans, la Province étend le programme de 5 à 26 centres de l’amitié en Ontario, offre des ateliers sur la prévention de la violence, du counseling par les pairs et des programmes de guérison pour encourager le bien-être communautaire. Lorsqu’il sera complètement déployé, Kizhaay Anishinaabe Niin atteindra 600 hommes et garçons autochtones qui recevront chaque année de l’éducation et du counseling respectueux de la culture.

Le cercle Kishaay est petit mais c'est le seul programme pour les hommes dans notre région. Des hommes y ont abordé des questions d’abus sexuel, de douleur profonde, de suicide dans la famille, de rage et de la façon dont les hommes y font face, de la violence dans la maison et de ses conséquences sur les membres de la famille, et de la jalousie qui conduit aux mauvais traitements conjugaux. Nous sommes déterminés à conserver le cercle, peu importe le nombre de participants. Les discussions dans notre groupe sont approfondies et pénibles mais bénéfiques pour les participants. Je suis content d’en faire partie. Le cercle m’aide, et y participer avec un autre organisme est très bénéfique pour les membres. Nous couvrons un vaste éventail de choses que nous pouvons faire pour nous aider à guérir. Boddy Loyie, United Friendship Centre

Mesures de mise en œuvre de Pas à pas

1. Soutien des enfants, de la jeunesse et des familles

  • Allocation financement pour le poste de responsable de l’éducation autochtone dans chaque conseil scolaire de l’Ontario.

2. Sécurité et guérison dans les communautés

  • Lancement de la Stratégie ontarienne pour mettre fin à la traite des personnes en juin 2016, et établissement du Bureau de coordination de la lutte contre la traite des personnes.
  • Financement du programme ontarien des agents de liaison autochtones pour la lutte contre la traite des personnes, y compris, embauche d’agents de liaison qui contribueront à la création de services culturellement pertinents pour les survivants dans les communautés autochtones de toute la province.
  • Présentation de la Loi de 2017 sur la prévention de la traite des personnes qui, si elle est adoptée, permettrait de demander des ordonnances de non-communication pour se protéger des trafiquants, et aux survivants d’obtenir plus facilement des dédommagements et de refaire leur vie.
  • Appui à l’expansion des services aux victimes dans les services juridiques pour les Autochtones.
  • Obtention de 250 000 $ par an du gouvernement du Canada Allocation pour financer en permanence la Nishnawbe-Aski Legal Services Corporation et appuyer les services aux victimes.
  • Embauche d’un conseiller indépendant pour établir un programme de guérison particulier pour les Autochtones visant les auteurs de violence familiale.
  • Amélioration de la formation culturelle des fournisseurs de services communautaires et de santé de première ligne et pour le personnel enseignant et les employés de 15 conseils scolaires jusqu’à présent.
  • Consultation de partenaires autochtones dans toute la province pour relever les services appropriés de santé de mentale et de lutte contre la toxicomanie à l’intention des femmes et familles autochtones, y compris l’organisation d’un atelier de deux jours sur les besoins en matière de santé mentale et de lutte contre la toxicomanie des femmes et des filles autochtones victimes de violence.

3. Police et justice

  • Intégration d’expériences de victimes autochtones d’agression sexuelle dans la formation des procureurs de la Couronne et dans six conférences régionales sur la violence sexuelle organisées dans la province pour les procureurs, la police, le personnel du programme d’assistance aux victimes et aux témoins, et d’autres travailleurs communautaires.
  • Élaboration de protocoles d’entente provinciaux sur la traite des personnes entre les sociétés d’aide à l’enfance et de bien-être des Autochtones et les services locaux de police, qui portent sur la traite des personnes et l’exploitation sexuelle.
  • Financement de trois études visant particulièrement les autochtones qui portent sur la déclaration de la violence et du harcèlement sexuels à la police.
  • Organisation de la deuxième conférence annuelle sur le plan d’action contre la violence et le harcèlement sexuel animée par le Collège de police de l’Ontario à l’hiver 2017.
  • Amélioration de la formation dans le secteur de la justice pour aider à prévenir la violence envers les femmes autochtones et à y répondre :
    • Amélioration du programme de formation des policiers et sensibilisation à la culture autochtone de tous les nouveaux agents correctionnels, de probation et de libération conditionnelle.
    • Fourniture d’outils avancés et de possibilités de formation aux services de police des Premières Nations.
    • Augmentation du nombre de programmes de guérison pour les femmes autochtones aux prises avec les services correctionnels, comme des programmes visant les femmes prises en charge par la Province qui reposent sur des approches autochtones de la guérison et de l’éducation et sont offerts par des animateurs autochtones.

4. Prévention et sensibilisation

  • Lancement d’une formation sur la culture autochtone destiné à tous les fonctionnaires provinciaux et au personnel ministériel qui sera pleinement en place d’ici 2021.
  • Travail avec des partenaires autochtones provinciaux et nationaux, ainsi qu’avec les gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux sur la campagne pancanadienne d’éducation et de sensibilisation du public visant à faire cesser la violence faite aux femmes et aux filles autochtones.
  • Allocation de fonds à des partenaires autochtones pour poursuivre les campagnes de sensibilisation et d’éducation du public, y compris Kanawayhitowin, Kizhaay Anishinaabe Niin, et First Nation Draw the Line.
  • Appui continu aux femmes autochtones, dans le cadre du Programme de développement des aptitudes en leadership des femmes autochtones, afin qu’elles assument du leadership dans leurs communautés.

5. Leadership, collaboration, harmonisation et responsabilité

  • Organisation du cinquième sommet national des femmes autochtones qui aura lieu à Toronto du 6 au 8 mars 2017, afin de collaborer pour recommander des initiatives qui donneront du pouvoir aux femmes autochtones.
  • Collaboration avec des partenaires autochtones pour établir une nouvelle structure de gouvernance qui supervisera la mise en œuvre de la stratégie à long terme.

6. Données, recherche et mesure du rendement

  • Suivi des progrès réalisés dans le cadre de la stratégie afin de veiller à ce que les engagements soient respectés.