La disponibilité

Cette publication hautement spécialisée « Recovery strategies prepared under the Endangered Species Act, 2007 », n'est disponible qu'en anglais en vertu du Règlement 411/97 qui en exempte l’application de la Loi sur les services en français. Pour obtenir de l’aide en français, veuillez communiquer avec recovery.planning@ontario.ca.

Le programme de rétablissement complète est disponible en anglais.

Le résumé du programme de rétablissement (Ontario)

La pie-grièche migratrice (Lanius ludovicianus) est inscrite sur la Liste des espèces en péril en Ontario en tant qu'espèce en voie de disparition. La sous-espèce migrans de la pie-grièche migratrice est également inscrite en tant qu'espèce en voie de disparition dans la Loi sur les espèces en péril (LEP) fédérale. Environnement Canada a élaboré en 2015 le Programme de rétablissement de la pie-grièche migratrice de la sous-espèce migrans (Lanius ludovicianus migrans) au Canada pour satisfaire aux exigences de la LEP. Ce programme est par la présente adopté en vertu de la Loi sur les espèces en voie de disparition (LEVD). Grâce aux ajouts mentionnés ci-dessous, le programme ci-joint satisfait à toutes les exigences en matière de contenu que stipule la LEVD.

D’autres recherches, qui vont au-delà de ce qui a été examiné dans le cadre du programme fédéral de rétablissement, ont été menées pour l’Ontario. Le programme de rétablissement de l’Ontario comprend les résultats de recherche, de surveillance et techniques suivants :

  • Les résultats d’une étude menée en 2011, selon laquelle la pie-grièche migratrice de l’Ontario se distinguerait, au plan de la génétique, des sous-espèces auxquelles elle était auparavant associée (Lanius ludovicianus migrans) et devrait être considérée comme une sous-espèce distincte.
  • Les taux d’expansion, ainsi que la présence de l’effet d’Allee dans la population de pie-grièche migratrice (c.-à-d. la valeur sélective est dépendante de la densité).
  • Les résultats d’un récent contrôle révèlent des baisses considérables à plusieurs endroits de l’Ontario.
  • Les résultats d’un programme de reproduction en captivité de la pie-grièche en Ontario, et d’une étude sur sa contribution au rétablissement de la population.
  • La publication d’une description de l’habitat général de la pie-grièche migratrice en Ontario en 2013, qui offre une description technique de l’habitat duquel l’espèce dépend en Ontario.
  • Les résultats d’une recherche sur les besoins de la pie-grièche migratrice en matière d’habitat à petite échelle, à moyenne échelle et à l’échelle du paysage en Ontario.
  • De nouvelles données sur les menaces que représentent : a) les taux élevés de mortalité juvénile, b) le changement climatique et c) les effets de l’indice d’oscillation nord-atlantique sur le climat dans le territoire d’hivernage de l’espèce.

La section « Habitat essentiel » du programme de rétablissement fédéral désigne un habitat essentiel (conformément à la définition de la LEP). La désignation d’un habitat essentiel ne fait pas partie des éléments d’un programme de rétablissement élaboré aux termes de la LEVD de l’Ontario. Par contre, il est recommandé de tenir compte de l’approche utilisée pour désigner l’habitat essentiel dans le programme de rétablissement fédéral, ainsi que de la Description de l’habitat général de la pie-grièche migratrice en Ontario et des études pertinentes, dans l’élaboration d’un règlement sur l’habitat en vertu de la LEVD.

Le résumé du programme de rétablissement (Canada)

La pie-grièche migratrice de la sous-espèce migrans (Lanius ludovicianus migrans), également connue sous le nom de pie-grièche migratrice de l’Est, a récemment été évaluée comme étant une « espèce en voie de disparition » par le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC) en 2000, car sa présence au Canada se limite à de très petites populations isolées, et ses effectifs sont en déclin. Elle est inscrite sur la liste des espèces en voie de disparition de la Loi sur les espèces en péril (LEP) depuis 2003. Même si des individus ou des couples nicheurs isolés sont observés sporadiquement à l’échelle de l’aire de répartition historique de l’espèce en Amérique du Nord, seulement quelques populations subsistent aujourd'hui. Au Canada, il ne reste des populations nicheuses de plus de quelques couples qu'en Ontario. Celles du Manitoba ou du Québec ont disparu. En plus de la population de l’Ontario, une petite population migratrice de pies-grièches migratrices de la sous-espèce migrans niche chaque année en Illinois, et une autre en Iowa, aux États-Unis. Les principaux facteurs qui menacent les populations de pies-grièches migratrices de la sous-espèce migrans à l’échelle des aires de reproduction et d’hivernage sont la perte et la fragmentation de l’habitat, les contaminants de l’environnement, les maladies, la mortalité due à des collisions avec des véhicules, les événements météorologiques extrêmes et la prédation.

Le caractère réalisable du rétablissement de la pie-grièche migratrice de la sous-espèce migrans présente des aspects inconnus. Conformément au principe de précaution, le présent programme de rétablissement a été élaboré en vertu de l’article 41(1) de la Loi sur les espèces en péril, comme c'est le cas lorsque le rétablissement est jugé réalisable. Ce programme de rétablissement tient compte des aspects inconnus liés au caractère réalisable du rétablissement.

L’objectif ultime de rétablissement est de ré-établir une population viable de pies-grièches migratrices de la sous-espèce migrans au Canada. L’atteinte de cet objectif représente toutefois un défi, car l’on croit que moins de 100 individus vivent actuellement à l’état sauvage au pays. Les premières études tirées d’un programme expérimental d’élevage en captivité et de remise en liberté ont montré que la remise en liberté de populations nicheuses élevées en captivité avait contribué à la croissance de la population à l’état sauvage en Ontario et au Québec tout en conservant la structure génétique et la diversité de la population fondatrice.

Les activités de rétablissement proposées dans le présent programme de rétablissement sont centrées sur la reconstruction de la population principalement en Ontario, où l’on rencontre aujourd'hui la majorité des pies-grièches migratrices de la sous-espèce migrans. Trois objectifs en matière de population et de répartition ont été fixés pour mieux orienter les activités de rétablissement. L’objectif à court terme (5 ans) est de stabiliser la population existante et de prévenir tout déclin additionnel des effectifs. L’objectif à moyen terme (10 ans) est de favoriser la croissance de l’ensemble de la population. Enfin, l’objectif à long terme (25 ans) est de faire en sorte que la sous-espèce niche régulièrement dans au moins trois des six zones principales comprises dans son aire de répartition en Ontario ou ailleurs dans son aire de reproduction canadienne. Les cibles fixées dans chaque cas sont les suivantes : à court terme, atteinte d’un nombre d’au moins 20 couples nicheurs vivant dans la plaine de Carden, d’au moins 10 couples vivant dans la plaine de Napanee et d’au moins cinq couples vivant dans les autres régions de l’Ontario; il pourrait s'agir aussi de couples individuels vivant dans diverses localités du Canada (soit un total de 35 couples); à moyen terme, maintenir l’existence d’au moins 20 couples dans la plaine de Carden, d’au moins 20 couples dans la plaine de Napanee, d’au moins 10 couples dans une troisième zone principale qui sera déterminée d’après le succès des mesures de rétablissement en cours et d’au moins 10 couples ailleurs au Canada (soit un total de 60 couples); à long terme, faire en sorte qu'au moins 20 couples vivent dans chacune de ces trois zones principales et qu'au moins 20 couples vivent ailleurs au Canada (soit un total de 80 couples).

Les causes du déclin de la pie-grièche migratrice de la sous-espèce migrans en Amérique du Nord demeurent incertaines. Une analyse de la viabilité des populations réalisée en 2009 donne à croire que les principaux facteurs qui compromettent le rétablissement de la population canadienne sont la survie des juvéniles et des adultes dans l’aire d’hivernage et (ou) le recrutement dans la population reproductrice. Les estimations récentes de la survie annuelle sont variables et ne sont pas suffisamment précises. Des recherches récentes ont révélé que les aires d’hivernage de cette sous-espèce se trouvent dans le sud-est des États-Unis. Des travaux plus approfondis s'imposent pour en préciser les emplacements exacts. Il faut s'attacher en priorité à confirmer l’emplacement des aires d’hivernage et à évaluer, en collaboration avec diverses agences et organisations concernées des États-Unis, l’ampleur des différentes menaces qui pèsent sur la sous-espèce dans ces aires.

La poursuite des travaux de recherche et des activités de suivi liées à l’habitat demeure une priorité à l’échelle de l’aire de reproduction de la sous-espèce au Canada. Les travaux de cartographie de l’habitat semblent indiquer que davantage de données quantitatives sont requises pour évaluer l’incidence de la fragmentation de l’habitat sur la pie-grièche migratrice de la sous-espèce migrans. Il faut notamment s'efforcer d’obtenir des données sur la superficie minimale des parcelles de prairies, ainsi que sur leur répartition et leur connectivité à l’intérieur du paysage à l’échelle de l’aire de répartition de la sous-espèce. Il est possible que le déclin des effectifs de cette sous-espèce soit en partie attribuable à une réduction des taux de reproduction et de survie des individus découlant de la faible taille de la population.

L’habitat essentiel a été désigné en Ontario, dans la mesure du possible, selon les meilleures données disponibles sur l’occupation des sites par la sous-espèce au cours de dix années récentes, appliquées à la période 1999-2008, et les données sur le caractère propice de l’habitat. L’obtention de données additionnelles sur la qualité de l’habitat ou d’observations issues de relevés pourrait mener à la désignation d’autres parcelles d’habitat essentiel dans un plan d’action. Un ou plusieurs plans d’action seront affichés dans le Registre public des espèces en péril d’ici le 31 décembre, 2021.