La disponibilité

Cette publication hautement spécialisée «  Recovery strategies prepared under the Endangered Species Act 2007  », n'est disponible qu'en anglais en vertu du Règlement 411/97 qui en exempte l’application de la Loi sur les services en français. Pour obtenir de l’aide en français, veuillez communiquer avec recovery.planning@ontario.ca .

Le programme de rétablissement complète est disponible en anglais.

Le résumé du programme de rétablissement

L’hirondelle de rivage (Riparia riparia) est un petit oiseau chanteur migrateur. Bien qu'il s'agisse d’une des hirondelles les plus communes au monde, elle est moins connue de la plupart des gens que d’autres espèces d’hirondelles. L’hirondelle de rivage se reproduit en colonies dans l’ensemble de l’Amérique du Nord, de l’Europe et de l’Asie et passe l’hiver en Amérique du Sud, en Amérique centrale, dans le sud de l’Afrique ainsi que dans le sud et le sud-est de l’Asie. Plusieurs sous-espèces de l’oiseau ont été répertoriées, mais une seule, Riparia riparia riparia , se reproduit en Amérique du Nord. À cause du déclin des populations d’hirondelle de rivage dans la partie nord de son aire de reproduction en Amérique du Nord, elle est désignée espèce menacée aux termes de la Loi de 2007 sur les espèces en voie de disparition (LEVD 2007) et a été désignée espèce menacée au Canada par le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC). Le déclin des populations d’oiseaux aériens insectivores, y compris des hirondelles, des gobe-mouches, des Apodidés et des engoulevents, est devenu un sujet de préoccupation majeur en Ontario et ailleurs. Toutefois, on ne comprend pas bien les mécanismes de ce déclin.

En Ontario, l’hirondelle de rivage se reproduit dans toute la province, mais on la rencontre surtout dans le sud de l’Ontario. On trouve de grandes colonies (c'est-à-dire 1000 paires ou plus) sur les rives des lacs Érié et Ontario et de la rivière Saugeen, et dans certaines mines d’extraction d’agrégats. Les populations d’hirondelles de rivage sont plus clairsemées à travers le Bouclier Canadien et la région des basses-terres de la baie d’Hudson, où on les trouve dans des puits d’agrégats, sur les berges des lacs et le long de grands couloirs fluviaux. Les tendances observées attestent un taux annuel de réduction des populations de 6,2 % et de 4,8 % en Ontario, depuis 1970 et 2002 respectivement. La perte cumulée de 1970 à 2002 est d’environ 93 pour cent. La population actuelle d’hirondelles de rivage en Ontario est estimée à 409 000 individus. Cette estimation est basée sur des études ciblées du nombre d’oiseaux dans des terriers dans des puits et des carrières d’agrégats, les falaises bordant les lacs Érié et Ontario, et sur les études effectuées sur les rivières Saugeen et Nottawasaga.

L’habitat de l’hirondelle de rivage comprend des sites de nidification, d’alimentation et de repos nocturne. L’hirondelle de rivage construit des nids dans des cavités creusées dans des parois verticales s'érodant, comme des falaises le long des lacs, des berges de cours d’eau ou encore des talus ou des dépôts dans des mines d’agrégats ou des sites de construction. Au cours de la reproduction et de la migration, l’hirondelle de rivage cherche sa nourriture dans des habitats terrestres et aquatiques très divers, notamment des milieux humides, en eau libre, dans des zones riveraines, des prairies et des zones agricoles, ainsi que dans des secteurs arbustifs. Elle dédaigne généralement les régions où le couvert forestier est dense. Les hirondelles de rivage se réunissent pour dormir dans de grandes zones humides ou des fourrés, ou encore dans ou près de l’eau. Les aires de repos sont surtout utilisées pendant les périodes migratoires et après la période de reproduction et, dans une moindre mesure, pendant cette dernière. Les sites utilisés lors des migrations comprennent habituellement de vastes marécages où les oiseaux dorment la nuit et se dispersent pour se nourrir le jour (Turner 2004, Winkler 2006). On sait peu de choses sur l’importance relative ou les caractéristiques nécessaires de ces habitats disparates et de leur proximité l’un de l’autre en ce qui concerne les hirondelles de rivage.

De nombreux facteurs ont été proposés pour expliquer le récent déclin des populations d’hirondelles de rivage, mais on ne possède généralement pas les informations nécessaires pour évaluer de façon critique ces périls. Il est possible que de multiples menaces directes et indirectes dans divers lieux et étapes de son cycle de vie, y compris des facteurs qui se produisent à l’extérieur de l’Ontario, aient une incidence supplémentaire sur les populations.

Voici certains des périls potentiels directs et indirects menaçant la reproduction et la survie de l’espèce : (1) perte d’habitat pour la nidification; (2) perte ou dégradation d’habitats pour l’alimentation; (3) effets négatifs des polluants contaminant l’environnement et de la pollution sur la nourriture des oiseaux; (4) diminution du nombre d’œufs par nid causée par les activités et la persécution humaines; (5) perte d’habitat, perturbations et persécution humaine sur les lieux des dortoirs, et (6) répercussions conjuguées des changements climatiques et des conditions atmosphériques rigoureuses.

Afin de mieux identifier les principaux périls auxquels fait face l’hirondelle de rivage en Ontario d’en apprendre davantage sur : (1) l’indice vital et la dynamique source/puits; (2) le régime alimentaire et la nourriture disponible; (3) les exigences et tendances en matière d’habitat pour la reproduction; (4) l’habitat et l’écologie de l’hibernation et de la migration; (5) les pratiques exemplaires de gestion, et (6) l’incidence des changements climatiques.

L’objectif de rétablissement est de maintenir une population d’hirondelles de rivage stable et autosuffisante d’au moins 330 000 oiseaux reproducteurs dans l’ensemble de leur aire de reproduction en Ontario d’ici 2035 (donc d’ici 20 ans). Au cours des 10 prochaines années, l’objectif est de réduire le taux de déclin et de l’enrayer d’ici 2035. La mise en œuvre de mesures de rétablissement à court terme, dont l’adoption de pratiques exemplaires par l’industrie d’extraction d’agrégats, afin d’accroître ou à tout le moins de conserver le nombre de naissances, contribuera à réduire le taux de déclin. On juge que cet objectif du maintien d’une population stable et autosuffisante au cours des 20 prochaines années laisse suffisamment de temps pour atteindre les objectifs de rétablissement énoncés dans le présent programme, notamment :

  1. Améliorer nos connaissances afin de mieux appréhender l’ampleur ou la gravité des menaces et/ou déterminer quels facteurs socio-économiques peuvent nuire aux initiatives de rétablissement ou y contribuer;
  2. Protéger l’habitat et réduire ou limiter les menaces potentielles par le biais de l’intendance, des communications, de l’éducation et de la sensibilisation ainsi que de la gestion des habitats;
  3. Dresser un inventaire et suivre l’évolution de l’état des populations d’hirondelles de rivage et de leur habitat en Ontario et ailleurs, et en rendre compte, afin d’assurer le suivi des activités de rétablissement.

Il est recommandé qu'en attendant que nos connaissances soient plus approfondies, les éléments suivants soient considérés lors de l’élaboration de règlements sur l’habitat :

  1. Les lieux de nidification occupés au moins une fois au cours des trois dernières saisons de reproduction. Le lieu de nidification inclut une zone tampon de 50 mètres au-delà de l’étendue de la colonie.
  2. L’habitat pour l’alimentation comprend tout habitat terrestre ou aquatique à découvert à moins de 1000 mètres d’une colonie qui a été utilisé au moins une fois au cours des trois dernières saisons de reproduction par des oiseaux pour se nourrir. Les habitats aquatiques (p. ex., milieux humides, berges de lacs) au sein de l’habitat d’alimentation pourraient avoir une importance particulière comme source d’insectes aériens (c'est-à-dire de nourriture).

Les lieux de repos nocturnes qui sont utilisés régulièrement par n'importe quel nombre d’hirondelles de rivage. Par une utilisation régulière, on entend une aire de repos utilisée plus d’une nuit par an pendant au moins deux des trois dernières années. Cet habitat devrait être protégé toute l’année et continuer de l’être pendant trois ans après la dernière année où on a observé qu'il avait été utilisé. L’étendue ou les limites d’un habitat réglementé dans un lieu de repos devrait être défini au cas par cas, mais comprendre les zones directement utilisées (p. ex., comme perchoir ou abri) par les oiseaux au repos, plus l’espace aérien découvert qu'ils utilisent pour entrer sur le site. L’utilisation de polygones d’écosites, tel que définie par les mécanismes les plus à jour de la Classification écologique des terres pour l’Ontario ainsi que le Système d’évaluation des terres humides de l’Ontario, pourrait être un outil approprié pour déterminer les limites des milieux humides associés aux lieux de repos.