Cette publication hautement spécialisée « Gattinger's Agalinis Recovery Strategy » n’est disponible qu’en anglais conformément au Règlement 671/92, selon lequel il n’est pas obligatoire de la traduire en vertu de la Loi sur les services en français. Pour obtenir des renseignements en français, veuillez communiquer avec le ministère des Richesses naturelles et des Forêts au 1 800 667-1940 (sans frais) ou au NRISC@ontario.ca.

Préparé par Judith Jones

La gérardie de Gattinger (Agalinis gattingeri) figure parmi les espèces en voie de disparition de la province en vertu de la Loi de 2007 sur les espèces en voie de disparition (LEVD) de l’Ontario et elle est inscrite à titre d’espèce en voie de disparition au Canada à l’annexe 1 de la Loi sur les espèces en péril (LEP).

La gérardie de Gattinger est une petite plante vivace rêche de moins de 15 cm de hauteur dont les feuilles opposées sont très minces et les fleurs rose pâle en forme d’entonnoir se présentent séparément à l’extrémité de tiges effilées. Elle fleurit de la fin juillet jusqu’à la fin septembre. L’espèce possède une banque de semences de longue durée. À preuve, des semences auraient germé après plus de 10 années d’entreposage. Les tailles des populations peuvent fluctuer, et si aucun plant vivant de gérardie de Gattinger n’a été observé pendant une année donnée, il ne faut pas présumer pour autant que le site est inoccupé.

Il y a 26 occurrences existantes de gérardies de Gattinger en Ontario et cinq au Manitoba. En Ontario, la gérardie de Gattinger est présente dans les prairies à herbes hautes ainsi que dans des alvars qui lui servent d’habitats. On trouve l’espèce sur l’île Manitoulin et dans les environs, sur la péninsule Bruce ainsi que sur l’île Walpole. On dénombre au moins 18 occurrences dans des réserves des Premières Nations ou sur d’autres terres qui forment un territoire traditionnel ou revendiqué par les Premières Nations. On compte trois occurrences dans des aires protégées et deux occurrences dans un prolongement proposé pour un parc provincial. L’abondance totale en Ontario se chiffre à environ 70 000 individus, mais ce nombre fluctue. Sur l’île Walpole, l’espèce subit un déclin important. Dans la région de Manitoulin, des dommages ont été causés à quatre sites détenus par des sociétés, mais on ignore l’étendue des méfaits. La plupart des autres sites abritent vraisemblablement des populations stables.

Les menaces qui guettent la gérardie de Gattinger comprennent le développement, les changements qui s’opèrent dans les processus écologiques, la conversion des prairies en terres agricoles, l’extraction des agrégats, l’invasion par les espèces exotiques, l’exploitation forestière et les activités industrielles, l’utilisation de véhicules hors route, le broutage du bétail, les dommages causés par le piétinement ainsi qu’un manque de sensibilisation à la vulnérabilité des alvars, qui sous-tend plusieurs menaces.

L’objectif de rétablissement se résume à maintenir des populations autosuffisantes de gérardies de Gattinger dans leur répartition actuelle en Ontario en conservant et en protégeant l’habitat et en réduisant les autres menaces. Les objectifs de rétablissement consistent à :

  • évaluer les menaces et prendre des mesures d’atténuation et de réduction;
  • employer des outils stratégiques, le cas échéant, pour protéger la gérardie de Gattinger;
  • mieux faire connaître la gérardie de Gattinger et ses habitats sensibles;
  • combler les lacunes dans les connaissances.

Un certain nombre de mesures et d’actions sont suggérées afin d’atteindre ces buts et ces objectifs et de s’attaquer aux menaces.

Il est recommandé que l’habitat visé par la réglementation soit désigné comme suit :

  • toutes les régions où la gérardie de Gattinger pousse ou a poussé, à moins quedes levés montrent que toutes les espèces ont été absentes pendant plus de 10 ans;
  • toute nouvelle région où l’espèce sera découverte dans l’avenir;
  • la région où des plants vivants de gérardie de Gattinger poussent ou ont déjàpoussé ainsi que tout le polygone de végétation visé par la classification écologique des terres (CET) dans lequel il y a une occurrence;
  • une distance supplémentaire de 50 mètres entourant l’extérieur du polygone, demanière à ce que les activités dans les régions adjacentes soient suffisamment éloignées pour prévenir les effets néfastes, comme des changements dans le drainage qui modifient l’humidité du sol, dans le cas où des individus seraient présents sur le pourtour du polygone.