La disponibilité

Cette publication hautement spécialisée « Recovery strategies prepared under the Endangered Species Act, 2007 », n’est disponible qu’en anglais en vertu du Règlement 411/97 qui en exempte l’application de la Loi sur les services en français. Pour obtenir de l’aide en français, veuillez communiquer avec recovery.planning@ontario.ca.

Le programme de rétablissement complète est disponible en anglais.

Le résumé du programme de rétablissement

La salamandre à nez court (Ambystoma texanum) est une salamandre moyenne à grande dotée d’un corps robuste et d’une large tête. Elle est noire ou gris foncé, et ses flancs ainsi que sa queue sont couverts de mouchetures gris pâle ou gris-bleu. Si on la compare à d’autres salamandres du même groupe, la salamandre à nez court a une petite tête et son museau est court avec un bout rond. Cette espèce est très répandue aux É.-U., mais au Canada, elle est limitée à l’île Pelée, une île de 42 km2 dans le lac Érié, où l’espèce atteint la limite septentrionale de son aire de répartition. Les salamandres à nez courts cohabitent sur l’île Pelée avec un groupe de salamandres femelles Ambystoma dépendant, pour la reproduction, des salamandres à nez courts et des salamandres à points bleus (Ambystoma laterale). Ces animaux sont appelés Ambystoma unisexués (la population qui dépend des salamandres à nez courts) et on les appelle parfois « salamandres unisexuées polyploïdes » parce qu'un individu peut posséder de deux à cinq jeux de chromosomes. Tous les Ambystoma unisexués, dans cette population, partagent l’ADN avec les salamandres à nez courts et les salamandres à points bleus. Pourtant, l’Ambystoma unisexué a un ADN mitochondrial (ADN situé dans les mitochondries et hérité uniquement de la mère) qui se distingue de celui de toutes les espèces contemporaines, ce qui indique qu'il n'est pas un hybride récent, mais qu'il fait plutôt partie d’une ancienne lignée distincte. La population d'Ambystoma unisexués dépendant de la salamandre à nez court semble être un intermédiaire entre la salamandre à nez court et la salamandre à points bleus, et on ne peut pas les distinguer facilement de ces espèces sans dépistage génétique. Ce fait et les défis logistiques qui sont associés à l’accès à l’île Pelée en mars ont fait en sorte qu'il a été difficile d’obtenir des estimations de population pour ces espèces. Toutefois, la perte permanente de sites de reproduction historiques et la gravité des menaces permanentes auxquelles ils sont confrontés font en sorte que les salamandres à nez courts et les Ambystoma unisexués (la population qui dépend des salamandres à nez courts) sont maintenant considérés comme étant en voie de disparition, en Ontario. Grâce à de nouvelles enquêtes, on a découvert des étangs de reproduction auparavant inconnus, et pourtant, ces salamandres se limitent à six zones, dans l’ensemble de l’île.

Voici certaines des grandes menaces auxquelles ces espèces sont confrontées :

  • L’altération de l’habitat, la perte et la fragmentation de l’habitat par le drainage, le défrichage ou le développement
  • La mortalité attribuable à la circulation routière d’adultes en migration et de juvéniles dispersés
  • La prédation ou la modification de l’habitat par une grande population possiblement croissante de dindons sauvages;
  • Les pathogènes émergents, dont un champignon de la salamandre, le chytride, et le Ranavirus
  • L’introduction de poissons dans des étangs de reproduction;
  • Des espèces envahissantes comme le Phragmites australis australis
  • La pollution d’étangs de reproduction en raison de ruissellements agricoles ou de sel de déglaçage
  • Le changement climatique qui devrait susciter des conditions de sécheresse plus fréquentes et qui pourrait faire en sorte que les sites de reproduction se dessèchent prématurément.

L’objectif de rétablissement recommandé est de s'assurer de la persistance à long terme de la salamandre à nez court et de l'Ambystoma unisexué (la population qui dépend de la salamandre à nez court) sur l’île Pelée. La stratégie décrit les objectifs de protection et de rétablissement pour cette espèce en Ontario, dont :

  • La protection et le maintien ou l’augmentation de la qualité et de la quantité d’habitats sur l’île Pelée, où les salamandres Ambystoma se trouvent, et le soutien de la création d’habitat ou d’activités de remise en état qui augmentent la connectivité entre les populations
  • La mise en place d’un programme de surveillance pour les populations de salamandres sur l’île Pelée qui comprend l’évaluation de l’abondance, de la taille ou de la structure par âge, de la composition génétique, de l’habitat et du dépistage d’agents pathogènes
  • La promotion et la réalisation de recherches pour mieux comprendre les besoins en matière d’habitat, la génétique, la dynamique des populations et les menaces de la salamandre à nez court et de l'Ambystoma unisexué
  • Une enquête sur les habitats existants, anciens et potentiels de la salamandre Ambystoma sur l’île Pelée, pour déterminer s'il serait approprié d’effectuer une remise en état, une réintroduction ou des interventions auprès des populations
  • La promotion de programmes d’intendance, d’éducation et de sensibilisation à l’intention des propriétaires privés, des résidents et des visiteurs de l’île Pelée.

La méthode principale de rétablissement devrait comprendre les éléments suivants : (i) la mise en place d’un programme de surveillance, (ii) l’étude de modèles d’utilisation de l’habitat et des déplacements des adultes et des juvéniles, (iii) l’appui de la recherche sur la génétique, les données démographiques et les menaces, et (iv) la mise en place de programmes d’éducation et de sensibilisation pour minimiser l’introduction ou la propagation d’espèces envahissantes et de pathogènes émergents. Les récentes enquêtes ont échoué à détecter les salamandres à nez courts sur l’île Pelée, ce qui indique un déclin possible de son abondance. Vu son importance en tant que donneur de sperme à l'Ambystoma unisexué, il faudrait effectuer des enquêtes supplémentaires pour déterminer si des salamandres à nez courts se trouvent encore sur l’île Pelée, et dans l’affirmative, où elles se trouvent.

Il est recommandé que le règlement sur l’habitat pour les salamandres à nez courts et les Ambystoma unisexués (la population qui dépend des salamandres à nez courts) comprenne :

  • Toutes les terres marécageuses, tous les étangs, toutes les mares vernales ou toutes les autres mares temporaires qu'utilise ou qu'a utilisés à quelque moment que ce soit au cours des 10 dernières années une salamandre à nez court ou un Ambystoma unisexué
  • Une zone située dans un rayon de 300 m de la terre marécageuse, de l’étang, de la mare vernale ou de l’autre mare temporaire décrits ci-dessus, qui offre des conditions de recherche de nourriture, de dispersion, de migration ou d’hibernation qui conviennent à la salamandre à nez court ou à l'Ambystoma unisexué
  • Les zones qui offrent des conditions permettant à la salamandre à nez court ou à l'Ambystoma unisexué de se disperser et qui sont dans un rayon d’un kilomètre de sites de reproduction connus de la salamandre à nez court ou de l'Ambystoma unisexué
  • Une terre marécageuse, un étang, une mare vernale ou une mare temporaire qui offrirait des conditions de reproduction convenables à la salamandre à nez court ou à l'Ambystoma unisexué dans un rayon d’un kilomètre d’un site de reproduction connu de salamandres Ambystoma.

Bien que ce ne soit pas inclus de manière explicite dans la recommandation relative au règlement sur l’habitat, il faudrait protéger et améliorer, au moyen d’activités d’intendance et de pratiques exemplaires de gestion, dans la mesure du possible, l’habitat qui peut faciliter la dispersion parmi les sites de reproduction connus, dans un rayon de trois kilomètres les uns des autres.