Photo d’un bec-de-lièvre.

Le bec-de-lièvre est un méné de petite à moyenne taille, d’une longueur moyenne de 100 mm. Son corps est robuste et son museau, arrondi. La couleur de son dos varie d’olive à noir, celle de ses côtés, de gris à argent, et celle de son ventre, de blanc à légèrement coloré. On le distingue facilement par sa mâchoire inférieure trilobée unique, qui comprend un lobe osseux au milieu et deux lobes charnus sur chaque côté.

La protection et le rétablissement des espèces en péril en Ontario

Le rétablissement des espèces en péril est un volet clé de la protection de la biodiversité en Ontario. La biodiversité – la diversité des organismes vivants sur la Terre – nous fournit de l’air et de l’eau propres, de la nourriture, des fibres, des médicaments et d’autres ressources dont nous avons besoin pour survivre.

La Loi de 2007 sur les espèces en voie de disparition (LEVD) représente l’engagement juridique du gouvernement de l’Ontario envers la protection et le rétablissement des espèces en péril et de leurs habitats. Dès qu'une espèce est désignée comme disparue de l’Ontario, en voie de disparition ou menacée aux termes de la LEVD, elle est automatiquement protégée contre toute forme de harcèlement. En outre, dès qu'une espèce est désignée comme en voie de disparition ou menacée, son habitat est protégé contre les dommages et la destruction.

Aux termes de la LEVD, le ministère des Richesses naturelles (le ministère) doit veiller à ce qu'un programme de rétablissement soit élaboré pour chaque espèce inscrite à la liste des espèces en voie de disparition ou menacées. Un programme de rétablissement offre des conseils scientifiques au gouvernement à l’égard de ce qui est nécessaire pour réaliser le rétablissement d’une espèce.

Déclarations du gouvernement en réponse aux programmes de rétablissement

Dans les neuf mois qui suivent l’élaboration d’un programme de rétablissement, la LEVD exige que le ministère publie une déclaration qui résume les mesures que le gouvernement de l’Ontario prévoit prendre en réponse au programme de rétablissement et ses priorités à cet égard. Le programme de rétablissement pour le bec-de-lièvre (Exoglossum maxillingua) en Ontario a été achevé le 31 mai, 2013 (https://files.ontario.ca/environment-and-energy/species-at-risk/mnr_sar_grs_ctlp_mnw_en.pdf)

Cette déclaration est la réponse du gouvernement de l’Ontario aux conseils scientifiques fournis dans le programme de rétablissement. En plus de se fonder sur les renseignements fournis dans le programme de rétablissement, elle tient compte des commentaires reçus de la part de parties intéressées, d’autres territoires de compétence, des collectivités autochtones et du public. Cette déclaration reflète les meilleures connaissances traditionnelles, locales et scientifiques auxquelles on peut accéder en ce moment; elle pourrait être modifiée si de nouveaux renseignements deviennent accessibles. En mettant en œuvre les mesures prévues à la présente déclaration, la LEVD permet au ministère de déterminer ce qu'il est possible de réaliser, compte tenu des facteurs sociaux et économiques.

Démarches futures pour protéger et rétablir le bec-de-lièvre

On considère le bec-de-lièvre comme une espèce menacée en vertu de la Loi de 2007 sur les espèces en voie de disparition, qui protège à la fois l’animal et son habitat. La Loi interdit le harcèlement de cette espèce et l’endommagement ou la destruction de son habitat sans autorisation. Pour obtenir cette autorisation, il faut se conformer aux conditions fixées par le ministère.

Le bec-de-lièvre n'est pas très présent au Canada, il l’est seulement en Ontario et au Québec. En Ontario, le bec-de-lièvre est présent seulement dans la partie sud-est de la province, dans les zones de drainage du fleuve Saint-Laurent et du cours inférieur de la rivière des Outaouais. On trouve généralement le bec-de-lièvre dans les passages rapides des cours d’eau chaude et tempérée de taille moyenne, dont l’eau est de couleur claire ou thé et qui présentent un mélange de gravier, de galets et de sable sur des substrats rocheux fermes.

Il y a actuellement des populations de becs-de-lièvre dans la rivière Raisin Nord et la rivière Raisin, le ruisseau Little Rideau, le ruisseau Hosaic et le fleuve Saint-Laurent. L’espèce semble ne plus être présente dans la rivière Delisle, où on l’a observée par le passé. Bien que le bec-de-lièvre ait disparu de certains sites historiques, de nouvelles occurrences ont été découvertes en petites populations dans le fleuve Saint-Laurent et ses affluents. En raison de l’étude limitée du bec-de-lièvre en Ontario, il existe des lacunes sur le plan des connaissances, particulièrement à l’égard de la répartition de l’espèce, des besoins propres à son habitat, de ses interactions avec les autres espèces et des répercussions des espèces envahissantes. Davantage de renseignements sont nécessaires pour contribuer à la réduction et à l’atténuation des menaces ainsi qu'au rétablissement de l’espèce. Il est important d’améliorer les conditions des habitats aux sites historiques et actuels, notamment par la réduction de la turbidité, de la sédimentation et des contaminants, et de remettre en état les rivages durcis, afin d’assurer la persistance du bec-de-lièvre en Ontario et de favoriser la recolonisation naturelle de l’habitat autrefois occupé.

Plusieurs activités et facteurs ont été désignés comme menaces potentielles pour le bec-de-lièvre; toutefois, il est nécessaire d’entreprendre des recherches plus approfondies afin de déterminer leurs répercussions sur cette espèce en Ontario. Ces menaces potentielles sont principalement liées à la qualité de l’eau et comprennent l’envasement (turbidité et sédimentation), le dragage, les modifications aux rivages ou aux chenaux, les contaminants, les espèces envahissantes telles que le gobie à taches noires et la pêche à l’appât. Il est probable que la qualité de l’eau ait diminué au fil du temps dans l’aire de répartition de l’espèce en Ontario à la suite du ruissellement provenant de terres agricoles et urbaines de la région. Il semble que les conditions climatiques plus difficiles observées en Ontario aient entraîné une réduction de la durée de vie du bec-de-lièvre dans la partie nord de l’aire de répartition par rapport à celle des populations vivant plus au sud. La préférence signalée de l’espèce pour les cours d’eau chaude pourrait également limiter sa capacité à étendre son occurrence plus au nord.

L’objectif du gouvernement en matière de rétablissement du bec-de-lièvre est de maintenir et d’augmenter les populations existantes et, dans la mesure du possible, de rétablir la qualité de l’habitat dans des endroits autrefois occupés qui présentent un potentiel de recolonisation naturelle.

La protection et le rétablissement des espèces en péril sont une responsabilité partagée. Aucune agence ni aucun organisme n'a toutes les connaissances, l’autorité ni les ressources financières pour protéger et rétablir toutes les espèces en péril de l’Ontario. Le succès sur le plan du rétablissement exige une coopération intergouvernementale et la participation de nombreuses personnes, organismes et collectivités.

En élaborant la présente déclaration, le ministère a tenu compte des démarches qu'il pourrait entreprendre directement et de celles qu'il pourrait confier à ses partenaires en conservation, tout en leur offrant son appui.

Mesures menées par le gouvernement

Afin de protéger et de rétablir le bec-de-lièvre, le gouvernement entreprendra directement les mesures suivantes :

  • Élaborer un protocole d’étude dont pourront se servir les entrepreneurs et leurs partenaires afin de déterminer la présence ou l’absence du bec-de-lièvre.
  • Poursuivre la mise en œuvre du Plan stratégique de l’Ontario contre les espèces envahissantes afin de contrôler les espèces envahissantes (p. , le gobie à taches noires) qui menacent le bec-de-lièvre.
  • Renseigner les autres organismes et autorités qui prennent part aux processus de planification et d’évaluation environnementales quant aux exigences de protection prévues à la LEVD.
  • Encourager la soumission de données sur le bec-de-lièvre à l’entrepôt de données du ministère des Richesses naturelles au Centre d’information sur le patrimoine naturel.
  • Entreprendre des activités de communication et de diffusion afin d’augmenter la sensibilisation de la population quant aux espèces en péril en Ontario.
  • Protéger le bec-de-lièvre et son habitat par l’entremise de la LEVD.
  • Appuyer les partenaires en conservation, et les organismes, municipalités et industries partenaires et les collectivités autochtones, pour qu'ils entreprennent des activités visant à protéger et rétablir le bec-de-lièvre. Ce soutien prendra la forme de financement, d’ententes, de permis (assortis de conditions) et de services consultatifs.
  • Établir et communiquer des mesures prioritaires annuelles pour l’appui gouvernemental afin d’encourager la collaboration et réduire le chevauchement des travaux.

Mesures appuyées par le gouvernement

Le gouvernement appuie les mesures suivantes qu'il juge comme étant nécessaires à la protection et au rétablissement du bouleau flexible. On accordera la priorité aux mesures portant la mention « hautement prioritaire » en ce qui concerne le financement aux termes de la LEVD. Lorsque cela est raisonnable, le gouvernement tiendra également compte de la priorité accordée à ces mesures lors de l’examen et de la délivrance d’autorisation en vertu de la Loi de 2007 sur les espèces en voie de disparition. On encourage les autres organismes à tenir compte de ces priorités lorsqu'ils élaborent des projets ou des plans d’atténuation relatifs à des espèces en peril. Le gouvernement ciblera son appui sur ces mesures hautement prioritaires au cours des cinq prochaines années.

Secteurs d’intervention :

Inventaire et surveillance

Objectif :

Améliorer la compréhension des dynamiques, de la répartition et de l’abondance de la population actuelle.

Mesures :
  1. (Hautement Prioritaire) Élaborer et mettre en œuvre un programme normalisé de surveillance à long terme visant l’évaluation de la santé et de l’abondance de la population aux sites historiques et actuels d’occurrence de l’espèce.
    • Réaliser des études ciblées afin de déterminer l’abondance aux sites connus et de confirmer l’extirpation aux sites historiques;
    • Cerner les groupes d’âge aux sites connus afin d’évaluer la santé des populations;
    • Évaluer les caractéristiques de l’habitat aux sites historiques et actuels afin de déterminer les niveaux de sédimentation et de turbidité ainsi que les concentrations de contaminants, et de surveiller les fluctuations de la qualité de l’eau.
  2. Effectuer un échantillonnage ciblé aux sites prioritaires présentant des conditions favorisant un habitat adéquat dans l’aire de répartition actuelle de l’espèce afin de découvrir d’autres populations.

Secteurs d’intervention :

Recherche

Objectif :

Accroître la connaissance des menaces qui pèsent sur l’espèce et des besoins concernant l’habitat.

Mesures :
  1. (Hautement Prioritaire) Analyser les caractéristiques des habitats privilégiés et les préférences quant à la qualité de l’eau afin de mieux comprendre les besoins de l’espèce en ce qui concerne son
  2. Étudier la migration saisonnière, les mouvements et l’utilisation de l’habitat pour toutes les étapes de la vie au sein des populations saines de becs-de- lièvre.
  3. Évaluer les répercussions de la présence d’autres espèces aquatiques sur le bec-de-lièvre, y compris la compétition potentielle pour les ressources provenant des espèces de poissons indigènes (p. , le méné des ruisseaux) et des espèces envahissantes (p. ex., le gobie à taches noires).

Secteurs d’intervention :

Gestion et sensibilisation

Objectif :

Améliorer les conditions de l’habitat et renforcer la sensibilisation parmi les propriétaires fonciers, les gestionnaires de terres et les collectivités autochtones en ce qui a trait à la protection de l’espèce.

Mesures :
  1. (Hautement Prioritaire) Remettre en état l’habitat dégradé aux sites historiques et actuels d’occurrence du bec-de-lièvre afin de favoriser la recolonisation Cela peut comprendre des activités comme la stabilisation des rivages érodés au moyen de la végétation indigène, la remise en état de rivages durcis et la réduction de l’afflux de pesticides, d’herbicides et d’éléments nutritifs.
  2. Travailler avec les propriétaires fonciers, les offices de protection de la nature ainsi que les organismes et les collectivités autochtones afin de réduire au minimum les menaces qui pèsent sur l’habitat de l’espèce, en favorisant ce qui suit :
    • l’élaboration et la mise en œuvre de plans agro-environnementaux et de plans de gestion des éléments nutritifs;
    • l’intégration des pratiques de gestion exemplaires concernant l’habitat des espèces, telles que l’utilisation de zones riveraines tampons afin de réduire l’érosion, le ruissellement des terres agricoles et l’afflux de pesticides et d’autres contaminants;
    • le partage de renseignements, y compris le savoir traditionnel autochtone, sur le bec-de-lièvre et son
  3. Renforcer la sensibilisation à l’égard des méthodes et des mesures de précaution visant à prévenir la propagation des espèces envahissantes dans de nouveaux cours d’eau et à favoriser l’utilisation des systèmes de signalement d’espèces envahissantes, tels que l’aide en ligne d’assistance pour les espèces envahissantes, à l’adresse http://www.invasivestrackingsystem.ca/index.php

Mise en œuvre des mesures

Le soutien financier pour la mise en œuvre des mesures de rétablissement approuvées pourrait être fourni par l’entremise du Fonds d’intendance des espèces en péril, ou du Programme d’encouragement des exploitants agricoles à la protection des espèces en péril. On encourage les partenaires en conservation à discuter de leurs propositions de projets liés à la présente déclaration avec le ministère des Richesses naturelles. Le ministère peut aussi conseiller ses partenaires à l’égard des autorisations exigées aux termes de la LEVD afin d’entreprendre le projet.

La mise en œuvre des mesures pourra être modifiée si les priorités touchant l’ensemble des espèces en péril changent selon les ressources disponibles et la capacité des partenaires à entreprendre des activités de rétablissement. La mise en œuvre des mesures visant plusieurs espèces sera coordonnée partout là où les déclarations du gouvernement en réponse au programme de rétablissement l’exigent.

Évaluation des progrès

Aux termes de la LEVD, le gouvernement doit évaluer l’efficacité des mesures de protection et de rétablissement visant une espèce au plus tard cinq ans après la publication de la présente déclaration en réponse au programme de rétablissement. Cette évaluation permettra de déterminer si des rectifications sont nécessaires pour en arriver à protéger et à rétablir l’espèce.

Remerciements

Nous tenons à remercier tous ceux et celles qui ont pris part à l’élaboration du Programme de rétablissement pour le bec-de-lièvre (Exoglossum maxillingua) en Ontario pour leur dévouement en ce qui a trait à la protection et au rétablissement des espèces en péril.

Renseignements supplémentaires :
Consultez le site Web des espèces en péril à
ontario.ca/especesenperil
Communiquez avec votre bureau de district du MRNF
Communiquez avec le Centre d’information et de soutien sur les ressources naturelles
Téléphone : 1 800 667-1940
ATS : 1 866 686-6072
Courriel : nrisc@ontario.ca
site Webcc : ontario.ca/mrnf