Préparé par Julia J. Mlynarek

Le gomphe riverain (Stylurus amnicola) est une libellule de la famille des gomphidés. Les membres du genre Stylurus, appelés couramment gomphes suspendus, se distinguent des autres gomphes dans le sens où leurs pattes antérieures sont relativement courtes et, lorsqu’ils se perchent, ils se « suspendent » à des végétaux, généralement à la verticale, l’abdomen vers le bas. La plupart des autres gomphes se perchent habituellement à l’horizontale sur le sol ou sur des végétaux et sont munis de pattes postérieures plus longues.

Sa répartition s’étend de la Géorgie et de la Louisiane jusqu’au sud du Manitoba et du Québec (bien qu’il soit plutôt localisé dans des parties de cette aire) et de la côte est de l’Amérique du Nord jusqu’à l’est du Nebraska et du Manitoba. On dénombre trois grandes populations de gomphes riverains au Canada : la population boréale (Québec), la population des plaines des Grands Lacs (Ontario) et la population des Prairies (Manitoba). La population des plaines des Grands Lacs, qui est présente en Ontario et qui a été évaluée comme une espèce en voie de disparition par le COSEPAC et le CDSEPO, figure actuellement sur la liste des espèces en voie de disparition en vertu de la Loi de 2007 sur les espèces en voie de disparition. À l’intérieur de l’Ontario, cette espèce a été cueillie uniquement dans trois localités : au ruisseau Big et au grand ruisseau Big, deux affluents du lac Érié, ainsi qu’à la rivière aux Sables dans le parc provincial Chutes. Le gomphe riverain a été recensé pour la première fois à l’été 1999 au grand ruisseau Big.

Il n’y a pas de lacunes dans les connaissances lorsqu’il s’agit de déterminer et de comprendre les menaces qui guettent cette espèce. On estime toutefois que les principales menaces à la survie du gomphe riverain sont la perte d’habitat ou la dégradation de l’habitat, les pesticides, la mortalité routière, les espèces envahissantes ou introduites et les changements climatiques.

Les objectifs du programme de rétablissement du gomphe riverain se résume à assurer une population viable et autosuffisante en Ontario et à entretenir l’aire d’occurrence actuelle du gomphe riverain dans la province. Les objectifs du programme de rétablissement consistent à :

  1. protéger, conserver et, le cas échéant, améliorer la quantité et la qualité de l’habitat existant du gomphe riverain;
  2. accroître les connaissances sur la biologie du gomphe riverain en Ontario, y compris sur sa répartition, son abondance, son cycle biologique et ses besoins en matière d’habitat;
  3. diminuer et atténuer les menaces qui guettent le gomphe riverain et son habitat.

Il est recommandé que les ruisseaux actuellement occupés par le gomphe riverain et qu’une partie de l’habitat entourant les ruisseaux qui se prolonge dans les terres sur une distance de 200 mètres (la distance généralement parcourue par les libellules entre les habitats de reproduction et de repos) soient désignés comme habitat de l’espèce en vertu de la Loi de 2007 sur les espèces en voie de disparition de l’Ontario.