Message du ministre

Les ressources en eau sont vitales pour notre santé et pour la santé de notre environnement et de notre économie. Nos lacs, nos cours d’eau et nos eaux souterraines constituent le fondement de notre bien-être et de la prospérité économique de l’Ontario : c’est pourquoi la propreté et la salubrité de l’eau représentent des engagements importants pris dans notre Plan environnemental pour l’Ontario.

En tant que ministre de l’Environnement, de la Protection de la nature et des Parcs, je suis fier d’annoncer que l’eau potable de l’Ontario demeure l’une des eaux les mieux protégées au monde. Au cours de la dernière année, 99,9 pour cent des quelque 522 000 analyses de l’eau potable provenant des réseaux d’eau potable résidentiels municipaux respectaient les normes sévères en matière de salubrité. Ce résultat s’explique par des lois exhaustives et par la surveillance, la production de rapports et la mise en application des lois rigoureuses qui assurent que la qualité de notre eau potable répond à des normes élevées.

L’Ontario dispose également du système provincial d’analyse des plus rigoureux au pays pour détecter la présence de plomb dans l’eau potable. La province exige que chaque fontaine et chaque robinet utilisés pour préparer des aliments ou fournir de l’eau potable aux enfants dans les écoles, les écoles privées et les centres de garde fassent l’objet d’un échantillonnage et d’un dépistage du plomb. Les installations sont également tenues de rincer leur plomberie tous les jours ou toutes les semaines, selon les éléments de robinetterie et les résultats obtenus.

Dernièrement, nous avons proposé de prolonger de neuf mois le moratoire sur les prélèvements nouveaux ou croissants d’eau souterraine par les entreprises d’embouteillage d’eau pendant que nous poursuivons notre examen et analyse. Afin de vous donner plus de certitude avant la fin du moratoire, nous examinons la possibilité de faire examiner et vérifier les données scientifiques et les données par un tiers. Nous continuerons de collaborer avec le public, les intervenants et les collectivités autochtones pour obtenir leurs commentaires sur la façon dont nous gérons les prélèvements d’eau dans la province afin d’assurer la salubrité des sources d’eau sûres et fiables. 

Même si l’eau potable de l’Ontario demeure bien protégée, nous reconnaissons également que nos ressources en eau subissent de plus en plus de pressions, comme les changements climatiques, la pollution et le développement urbain.

Les sels de voirie, les inondations, les eaux usées, les débordements et les dérivations des égouts unitaires sont des problèmes émergents qui ont une incidence sur nos ressources en eau et, dans le présent rapport, nous présentons quelques engagements et initiatives que l’Ontario a mis en œuvre pour réduire la contamination de ses cours d’eau.

Le présent rapport comprend également les mesures que nous prenons pour protéger les Grands Lacs. Nous avons collaboré avec le Canada à la publication en juillet de l’ébauche d’un nouvel accord Canada-Ontario sur les Grands Lacs qui coordonne les mesures visant à protéger la qualité de l’eau et la santé de l’écosystème des Grands Lacs. Des travaux sont également en cours pour examiner et mettre à jour la Stratégie ontarienne pour les Grands Lacs afin de continuer à protéger les poissons, les parcs, les plages, les terres humides côtières et l’eau en réduisant les déchets plastiques, la prolifération des algues et les contaminants le long de nos rives, de même que la contamination des cours d’eau par le sel afin de protéger nos écosystèmes aquatiques.

Ce rapport présente certaines des mesures que nous continuons de prendre pour aider à protéger et à restaurer la santé écologique du lac Simcoe, du lac Érié et du bassin versant de la rivière Muskoka. Il souligne également l’excellent travail accompli par les municipalités et les offices de protection de la nature pour protéger les sources d’eau potable dans leurs collectivités.

En outre, nous poursuivons notre collaboration avec les Premières Nations et le Canada pour appuyer la résolution des avis concernant la qualité de l’eau potable à long terme et pour appuyer la sécurité et la durabilité à long terme des infrastructures en eau dans ces collectivités.

J’ai également le plaisir de présenter le troisième rapport triennal sur la mise en œuvre de la Loi de 2010 sur le développement des technologies de l’eau et les mesures prises par l’Ontario pour favoriser une utilisation efficace de l’eau, promouvoir une gestion novatrice de l’eau et renforcer la planification des infrastructures en eau municipales. 

La protection de notre eau est une responsabilité qui nous incombe à nous tous, qui vivons en Ontario. Je me réjouis à l’idée de travailler avec des partenaires, les collectivités autochtones et les habitants de cette province pour aider à conserver et à gérer nos ressources en eau au profit des générations futures.

L’honorable Jeff Yurek

Ministre de l’Environnement, de la Protection de la nature et des Parcs

Normes relatives à l’eau potable en Ontario

La propreté et la salubrité de l’eau représentent des engagements importants pris dans notre Plan environnemental pour l’Ontario. Cela comprend la protection de l’eau potable de la province.

L’un des moyens les plus importants dont dispose l’Ontario pour maintenir la qualité de l’eau potable parmi les mieux protégées au monde est l’application de normes strictes en matière de santé en vertu de la Loi de 2002 sur la salubrité de l’eau potable. Nous comptons plus de 150 normes sévères en matière de salubrité de l’eau potable qui s’appliquent aux agents pathogènes, aux substances chimiques et aux substances radiologiques afin d’assurer une eau potable de haute qualité, distribuée jusqu’aux robinets.

L’Ontario travaille en étroite collaboration avec Santé Canada pour maintenir l’efficacité du cadre de protection et la salubrité de notre eau potable. Tout changement apporté aux normes est fondé sur des preuves scientifiques, la participation des intervenants et la consultation des experts du Conseil consultatif sur les normes de qualité et d’analyse de l’eau potable de l’Ontario. 

Plomb

En mars 2019, Santé Canada a fait passer de 10 à 5 microgrammes par litre la recommandation pour le plomb dans l’eau potable. Le Conseil consultatif sur les normes de qualité et d’analyse de l’eau potable de l’Ontario et le ministère examinent actuellement la ligne directrice révisée et consulteront les intervenants pour déterminer s’il y a lieu d’adopter la ligne directrice de Santé Canada sur la réduction du plomb.

Acides haloacétiques

Une norme pour les acides haloacétiques (AHA) entrera en vigueur en janvier 2020 en vertu du règlement Normes de qualité de l’eau potable de l’Ontario, aux termes de la Loi de 2002 sur la salubrité de l’eau potable. La norme applicable aux AHA sera de 0,080 mg/L (exprimée sous forme de moyenne annuelle mobile des échantillons trimestriels). Les AHA sont des sous-produits de désinfection formés dans les réseaux de distribution d’eau lorsque le chlore interagit avec les acides humiques (substances organiques naturelles) présents dans les eaux de source. Cette norme est adoptée conformément aux modifications apportées aux Recommandations pour la qualité de l’eau potable au Canada de Santé Canada et en consultation étroite avec le Conseil consultatif sur les normes de qualité et d’analyse de l’eau potable de l’Ontario.

En 2017, l’Ontario a commencé à surveiller la présence des AHA dans le réseau de distribution afin de repérer les endroits qui en contiennent. Cette mesure a permis aux réseaux municipaux d’eau potable de déterminer si des AHA se formaient dans leur réseau à des concentrations supérieures à celles prévues par la nouvelle norme et de modifier des procédés afin de respecter la norme lorsqu’elle entrera en vigueur en janvier 2020, sans compromettre la désinfection. 

Problèmes émergents

Sel de voirie et chlorure

De plus en plus de données probantes suggèrent que le sel de voirie en hiver contribue à l’augmentation des concentrations de chlorure dans l’environnement, ce qui peut avoir des répercussions sur les sources d’eau potable. L’Ontario poursuit la surveillance des concentrations de sodium et de chlorure, dans plus de 400 rivières et lacs intérieurs, au lac Simcoe et dans les Grands Lacs. Les données recueillies, qui sont affichées dans le Catalogue de données public de l’Ontario, indiquent que les concentrations de chlorure n’ont cessé d’augmenter dans les lacs, les rivières et les ruisseaux de l’Ontario qui subissent une incidence urbaine depuis le début de la surveillance entreprise à la fin des années 1960.

L’Ontario s’est engagé dans le Plan environnemental pour l’Ontario à s’appuyer sur les activités de surveillance de l’eau et de protection des sources d’eau potable du ministère pour réduire au minimum les répercussions de l’utilisation des sels de voirie, et collaborer avec les municipalités, les offices de protection de la nature, le secteur privé et d’autres partenaires pour promouvoir les pratiques exemplaires et les solutions de rechange aux sels de voirie. Par exemple, le ministère a formulé un avis sur l’utilisation des sels de voirie en Ontario à l’occasion de la table ronde qui s’est tenue sur l’eau douce, un forum de discussion multisectoriel axé sur la question et les répercussions de l’utilisation des sels de voirie; événement organisé conjointement par l’Office de protection de la nature de la région du lac Simcoe, le Fonds mondial pour la nature (Canada) et l’Office de protection de la nature de Toronto et de la région avec le soutien du consul général des États-Unis.

La manipulation, l’entreposage et l’épandage du sel de voirie constituent des menaces pour l’eau potable visées par le Règlement 287/07 pris en application de la Loi de 2006 sur l’eau saine. En conséquence, on s’attend à ce que les municipalités et d’autres intervenants mettent en œuvre les politiques du plan de protection des sources locales relatives au sel de voirie afin de réduire les risques pour les approvisionnements municipaux en eau. L’Ontario fournit également de l’information et des conseils sur la gestion du sel de voirie dans ses Lignes directrices sur l’élimination de la neige et les opérations de déglaçage en Ontario.

Inondation et eaux usées

Les phénomènes météorologiques extrêmes, y compris les phénomènes saisonniers marqués par un mélange de fonte des neiges et de fortes pluies, peuvent submerger nos réseaux vieillissants d’eaux pluviales et d’eaux usées, entraînant des débordements et des dérivations des réseaux municipaux d’eaux usées qui se déversent dans les lacs et rivières de l’Ontario. Les prévisions climatiques pour la province prévoient une hausse de la température annuelle moyenne de l’Ontario de 4 °C d’ici 2050, et de 7 °C dans le Nord de l’Ontario en hiver. Les risques de phénomènes météorologiques extrêmes et d’inondations seront donc plus fréquents et plus graves, ce qui taxera davantage notre infrastructure de traitement des eaux usées et des eaux pluviales.

Le 7 novembre 2019, l’Ontario a lancé un appel d’offres pour entreprendre sa toute première évaluation des répercussions des changements climatiques dans le cadre du Plan environnemental pour l’Ontario. L’évaluation aidera la province à mieux comprendre où et comment le changement climatique est susceptible d’affecter les collectivités, les infrastructures essentielles, l’économie et l’environnement naturel. Les résultats de cette évaluation aideront la province, les municipalités, les collectivités autochtones et d’autres décideurs locaux à prendre des décisions plus éclairées et en temps opportun pour garder les collectivités et la population en santé et en sécurité.

Renforcer la résilience de la province face aux inondations

Afin de mieux préparer notre province à d’éventuelles inondations, le gouvernement de l’Ontario a nommé en juillet 2019 un conseiller spécial en matière d’inondations, chargé de conseiller la province sur les moyens de réduire les effets des inondations et de veiller à ce que les collectivités puissent se rétablir rapidement. Des séances de concertation ont eu lieu à Muskoka, à Pembroke et à Ottawa afin d’entendre des représentants des municipalités et des chefs de file de l’industrie sur la façon de mieux se préparer pour faire face aux inondations. Le conseiller spécial a également passé en revue les stratégies d’atténuation des risques d’inondation en vigueur en Ontario et a effectué des visites dans les collectivités pour en apprendre davantage sur les effets des inondations dans le cadre de son examen indépendant. Le conseiller spécial a remis son rapport le 31 octobre 2019 pour que la province examine ses recommandations, et il a été rendu public le 28 novembre 2019.

Prendre des mesures contre les débordements des réseaux municipaux d’eaux usées

Dans le cadre du Plan environnemental pour l’Ontario, le ministère s’est engagé à accroître la transparence et la responsabilisation relativement à la surveillance en temps réel des débordements des réseaux municipaux d’eaux usées dans les lacs et rivières de l’Ontario. Nous pensons que le public a le droit d’être informé des déversements, des débordements et des dérivations ainsi que des répercussions éventuelles sur la qualité de l’eau locale. Nous proposerons des mesures pour faire en sorte que les incidents soient signalés et rendus publics par la municipalité en temps opportun. Nous proposons d’apporter ces changements au moyen de modifications réglementaires ou législatives. L’Ontario collabore avec les municipalités pour s’assurer qu’une surveillance adéquate est exercée et que le public est informé des débordements.

En mai 2019, l’Ontario a annoncé le début de la construction de la nouvelle usine de traitement des eaux usées de Red Rock, située dans la ville de Red Rock, dans le Nord de l’Ontario. L’Ontario investit plus de 17 millions de dollars (les deux tiers des coûts du projet) pour soutenir le canton, en partenariat avec le gouvernement du Canada. Une fois terminé, ce projet devrait améliorer la qualité de l’eau dans la baie Nipigon et le lac Supérieur, ce qui devrait améliorer la qualité des sources d’eau potable dans l’ensemble des Grands Lacs. Les travaux de construction ont déjà commencé, et le ministère assure une surveillance continue pour évaluer la conformité du projet aux lois et règlements provinciaux. Nous attendons avec impatience l’achèvement du projet et les répercussions positives qu’il aura sur la qualité de l’eau des Grands Lacs, en particulier du lac Supérieur.

Principales conclusions de l’inspectrice en chef de l’eau potable 

L’inspectrice en chef de l’eau potable de l’Ontario présente chaque année un rapport annuel sur le rendement des réseaux d’eau potable réglementés de la province. Les données relatives au Rapport de l’inspectrice en chef de l’eau potable 2018-2019 sont consultables dans le Catalogue de données de l’Ontario.

D’après les résultats de cette année, l’eau potable de l’Ontario compte toujours parmi les mieux protégées au monde.

Résultats des laboratoires et des municipalités

Plus de 80 pour cent des résidents de l’Ontario sont approvisionnés en eau potable par un réseau d’eau potable résidentiel municipal de leur collectivité. Ces réseaux sont inspectés chaque année afin d’assurer leur conformité aux règlements de l’Ontario en matière d’eau potable.

Tous les laboratoires agréés par la province pour réaliser des analyses de l’eau potable font l’objet de deux inspections par année. Ces laboratoires doivent communiquer à la province les résultats de toutes les analyses d’eau potable qu’ils sont autorisés à effectuer.

Les résultats des analyses et des inspections pour 2018-2019 des réseaux d’eau potable résidentiels municipaux et des laboratoires agréés de l’Ontario démontrent ce qui suit :

  • L’eau potable fournie par les municipalités a fait l’objet de 522 000 analyses, et dans 99,9 pour cent des cas, elle répondait aux normes de l’Ontario en matière de qualité de l’eau potable.
  • Tous les réseaux municipaux d’eau potable ont été inspectés au moins une fois, et les laboratoires qui analysent l’eau potable ont fait l’objet d’au moins deux inspections.
  • Une proportion de 72 pour cent des réseaux municipaux a reçu une cote d’inspection de 100 pour cent.
  • Une proportion de 42 pour cent des laboratoires a eu une cote d’inspection de 100 pour cent.

Activités relatives à la conformité et à l’application de la loi

Les inspecteurs s’assurent que les collectivités réglementées respectent les lois protégeant l’eau potable en Ontario. Lorsque les lois ne sont pas respectées, les inspecteurs peuvent prendre des arrêtés visant à faire respecter sans tarder la législation ou la réglementation applicable. En 2018-2019, les inspecteurs de l’Ontario ont entrepris les mesures d’application de la loi suivantes :

  • Deux arrêtés ont été pris contre deux réseaux d’eau potable résidentiels municipaux. L’un de ces arrêtés enjoignait au propriétaire de confirmer que certains équipements avaient été installés et l’autre lui demandait de modifier l’échantillonnage de sodium du réseau pendant une période déterminée. Les deux arrêtés ont été exécutés.
  • Cinq arrêtés ont été pris contre des propriétaires et des exploitants de réseaux privés qui approvisionnent en eau des résidences telles que des parcs à roulottes. Par exemple, l’un de ces arrêtés enjoignait au propriétaire d’un parc pour maisons mobiles de s’assurer qu’au moins un échantillon d’eau est prélevé et analysé pour détecter la présence ou non de substances chimiques. Des cinq décrets, un a été entièrement respecté et le ministère travaille avec les autres propriétaires pour régler leurs problèmes de non-conformité.
  • Au total, quatre arrêtés ont été pris contre des propriétaires de réseaux privés alimentant quatre installations désignées. Une installation désignée fournit des services aux personnes qui peuvent être particulièrement vulnérables à la maladie, comme les enfants ou les personnes âgées, et peut comprendre des établissements de soins de santé, des écoles, des camps et des centres de garde. Par exemple, un arrêté enjoignait au propriétaire ou à l’exploitant de préparer un plan d’action écrit et de maintenir adéquatement la concentration de chlore résiduel libre dans l’eau traitée avant qu’elle n’entre dans le réseau de distribution d’eau. Trois décrets ont été exécutés et le ministère travaille avec le propriétaire restant pour régler le problème de non-conformité.
  • Au total, cinq arrêtés ont été pris contre les propriétaires de cinq laboratoires agréés. Par exemple, ces arrêtés enjoignaient les laboratoires de cesser d’analyser les échantillons d’eau potable par rapport aux substances chimiques qu’ils ne sont pas autorisés à analyser et de s’assurer que le personnel en affectation temporaire continue de recevoir une formation. Dans tous les cas, tous les arrêtés ont été exécutés.

Des accusations ont été portées dans le cas d’infractions plus graves :

  • Divers propriétaires, exploitants et sous-traitants de sept réseaux d’eau potable de résidences en milieu urbain, de parcs à roulottes et de camps pour enfants ont été reconnus coupables et condamnés à une amende totalisant 80 650 $. Ces condamnations comprennent l’exploitation d’un réseau d’eau potable sans accréditation valide, le défaut de s’assurer que le réseau d’eau potable est exploité par une personne dûment formée, le défaut d’effectuer un échantillonnage approprié, de fournir des renseignements faux ou trompeurs au ministère et le défaut de signaler au ministère des incidents liés à la mauvaise qualité de l’eau.

Analyse de la teneur en plomb

L’Ontario dispose du système d’analyse provincial de la teneur en plomb le plus rigoureux du pays et est la seule province qui exige des analyses de la teneur en plomb de l’eau potable dans toutes les écoles et les centres de garde. Il faudra cependant faire preuve d’un contrôle soutenu pour protéger la santé des enfants qui fréquentent ces installations.

Des travaux ont été réalisés au cours de plusieurs décennies pour réduire l’exposition des enfants au plomb, mais ce métal s’infiltre dans l’eau par le contact avec la tuyauterie qui contient du plomb ou qui a été installée au moyen de la soudure au plomb. Le 1er juillet 2017, la province a élargi les exigences du Règlement de l’Ontario 243/07 pris en application de la Loi de 2002 sur la salubrité de l’eau potable afin de mieux protéger les enfants contre la présence de plomb dans l’eau potable. Chaque robinet et chaque fontaine utilisés pour l’eau potable ou pour préparer de la nourriture ou des boissons pour les enfants dans les écoles et les centres de garde doivent faire l’objet d’au moins une analyse de la teneur en plomb d’ici janvier 2020 (pour les centres de garde et les écoles comprenant un cycle primaire) ou le 1er janvier 2022 (pour les écoles ne comprenant pas de cycle primaire).

Les résultats des analyses des échantillons d’eau potable montrent que la majorité des écoles et des centres de l’Ontario se conforment à la norme provinciale sur le plomb dans l’eau potable. En 2018-2019, près de 96 pour cent des quelque 69 000 résultats d’analyse satisfaisaient aux normes de la province en matière de teneur en plomb. Les résultats des analyses se sont améliorés lorsque l’eau dans les tuyaux a été vidangée avant de procéder à l’échantillonnage. Plus de 97 pour cent des échantillons prélevés après la vidange satisfaisaient à la norme de l’Ontario en matière de teneur en plomb. Le nombre de résultats d’analyse d’échantillons prélevés après vidange ayant dépassé la norme est inférieur au nombre de résultats d’analyse d’échantillons prélevés d’une eau stagnante; cette constatation démontre que la vidange est un moyen efficace de maintenir temporairement la teneur en plomb sous la norme. Parmi les solutions plus permanentes, citons le remplacement des éléments de robinetterie ou l’installation et l’entretien d’un filtre.

Formation et accréditation des exploitants

Les exploitants de réseaux d’eau potable doivent être formés et agréés en fonction du type et de la catégorie du réseau d’eau potable où ils travaillent. Selon le niveau de classement du réseau d’eau potable en question, les exploitants doivent suivre entre 60 et 150 heures combinées de formation continue et de formation en cours d’emploi tous les trois ans pour renouveler leur accréditation. Les exploitants peuvent détenir plusieurs accréditations, ce qui leur permet de travailler dans plus d’un type de réseau d’eau potable.

Au 31 mars 2019, 10 040 accréditations étaient détenues par 7 272 exploitants d’eau potable agréés en Ontario, et 180 personnes des Premières Nations de la province étaient employées comme exploitant de réseau. Le Centre de Walkerton pour l’assainissement de l’eau offre de la formation à l’échelle de la province aux exploitants et aux propriétaires de réseaux d’eau potable, en mettant l’accent sur les petits réseaux éloignés, y compris ceux qui desservent les collectivités des Premières Nations.

Au 31 mars 2019, plus de 84 000 professionnels, nouveaux et actuels, avaient reçu des programmes de formation de haute qualité sur l’équipement de traitement de l’eau, la technologie et les exigences opérationnelles. Les programmes de formation des exploitants portaient également sur des questions environnementales comme la conservation de l’eau et l’efficacité énergétique, dans le but d’accroître la durabilité des activités liées à l’eau potable.

Mesures de soutien aux collectivités des Premières Nations

Les collectivités des Premières Nations de l’Ontario comptent le plus grand nombre d’avis concernant la qualité de l’eau potable à long terme au pays. En date d’octobre 2019, quelque 43 avis concernant l’eau potable à long terme touchaient 23 collectivités des Premières Nations en Ontario.

Même si le gouvernement fédéral et les Premières Nations partagent la responsabilité première de fournir de l’eau potable salubre dans les réserves des Premières Nations, l’Ontario a pris des mesures pour faire en sorte que tous les Ontariens aient accès à de l’eau potable saine. L’Ontario travaille en collaboration avec les organisations des Premières Nations et le gouvernement fédéral en offrant des conseils techniques, sur demande, pour appuyer la mise en place d’infrastructures en eau sûres et durables dans ces collectivités afin qu’elles puissent se donner les moyens de régler les problèmes relatifs aux avis concernant l’eau potable à long terme.

Le gouvernement provincial a collaboré avec des organisations politiques territoriales, des conseils tribaux et des communautés membres à évaluer l’infrastructure en eau existante par rapport aux normes de l’Ontario, et à soutenir le développement des plans d’infrastructure en eau à long terme de la collectivité. En date d’octobre 2019, 63 évaluations de l’eau et 17 évaluations des eaux usées ont été réalisées dans 59 collectivités.

Par l’entremise du Centre de Walkerton pour l’assainissement de l’eau, l’Ontario collabore également avec les Premières Nations à l’élaboration de programmes de formation pour aider les exploitants, les gestionnaires et les dirigeants communautaires à entretenir des réseaux d’eau potable salubre. En date d’octobre 2019, 106 personnes, dont environ la moitié venaient du Nord de l’Ontario, avaient suivi avec succès la formation de base pour les exploitants d’eau potable. C’est plus du double du nombre de personnes qui ont terminé avec succès une telle formation relative à l’eau potable par rapport à la période de rapport de l’an dernier.

Le service de formation de l’Agence ontarienne des eaux (AOE) offre une gamme complète de formation technique et d’accréditation en matière de traitement de l’eau et des eaux usées, de distribution de l’eau, de collecte des eaux usées, d’entretien préventif, de sensibilisation liée à l’électricité, de santé et sécurité et de conformité. En plus de leur vaste programme de formation interne proposé à l’échelle de la province, les formateurs professionnels de l’AOE peuvent offrir des séances sur mesure à divers endroits facilement accessibles. Les services de formation des exploitants des Premières Nations sont offerts dans le cadre des services d’exploitation et d’ingénierie de l’AOE ou directement par le biais d’ententes de formation avec des tiers. Pour favoriser l’accès à une eau potable saine et durable dans les collectivités des Premières Nations, l’AOE aide les exploitants des Premières Nations à acquérir l’expérience et les connaissances nécessaires en vue d'obtenir leur accréditation en traitement de l’eau. Les formateurs et les mentors de l’AOE fournissent également des conseils aux chefs et aux conseils sur leur réseau d’alimentation en eau.

Nous reconnaissons qu’il y a encore du travail à faire pour s’assurer que les collectivités des Premières Nations peuvent aussi compter sur une eau potable saine. L’Ontario continuera de défendre les intérêts des collectivités des Premières Nations afin de s’assurer que Services aux Autochtones Canada et la Direction générale de la santé des Premières nations et des Inuits de Santé Canada élaborent des réseaux d’alimentation en eau durables et des programmes de surveillance qui sont conformes à nos normes provinciales strictes.

Mesures de protection des Grands Lacs et du lac Simcoe

Accord Canada-Ontario concernant la qualité de l’eau et la santé de l’écosystème des Grands Lacs

Les Grands Lacs fournissent directement de l’eau potable à la majorité des Ontariens.

Le 5 juillet 2019, l’Ontario et le Canada ont publié l’ébauche d’un nouvel Accord Canada-Ontario concernant la qualité de l’eau et la santé de l’écosystème des Grands Lacs. Le projet d’accord vise à faire progresser les mesures à prendre pour relever les principaux défis auxquels sont confrontés les Grands Lacs, comme l’amélioration de la gestion des eaux usées et des eaux pluviales et la réduction de la pollution, notamment la pollution par le sel de voirie et le plastique. Il met également l’accent sur les questions actuelles et émergentes comme la prolifération d’algues bleues, les espèces envahissantes et la résilience aux changements climatiques.

L’accord porte sur les priorités géographiques des Grands Lacs, dont le maintien des partenariats pour la restauration du lac Érié, un nouveau regard sur le lac Ontario et l’achèvement du nettoyage de nombreuses collectivités affectées par la pollution depuis longtemps. Le projet d’accord Canada-Ontario a été soumis aux commentaires du public sur le Registre environnemental du 5 juillet au 4 septembre 2019, et quelque 1 500 mémoires ont été reçus. Un grand nombre des commentaires du public portaient sur la réduction des éléments nutritifs et des algues (bleues) nocives, l’amélioration de la gestion des eaux usées et des eaux pluviales, l’amélioration de la protection des rives, la réduction de la pollution plastique et la sensibilisation du public. À l’heure actuelle, l’Ontario analyse attentivement les commentaires.

La Stratégie ontarienne pour les Grands Lacs

La Stratégie ontarienne pour les Grands Lacs énonce les priorités économiques, sociales et environnementales de l’Ontario en matière d’action pour tous les partenaires de la région des Grands Lacs. La Loi de 2015 sur la protection des Grands Lacs exige un examen de la stratégie tous les six ans et un rapport d’étape tous les trois ans. Comme il est décrit dans le Plan environnemental pour l’Ontario, le gouvernement s’est engagé à examiner et à mettre à jour la Stratégie ontarienne pour les Grands Lacs afin de continuer à protéger le poisson, les parcs, les plages, les terres humides côtières et les eaux. Cela signifie qu’il faut réduire les déchets plastiques, la prolifération des algues et les contaminants le long de nos rives, ainsi que la contamination des cours d’eau par le sel afin de protéger nos écosystèmes aquatiques. L’Ontario a entrepris un examen de la stratégie en décembre 2018 et le travail de révision se poursuit afin d’éclairer une mise à jour de la stratégie ontarienne et de refléter l’évolution des priorités sociales, économiques et environnementales de la province pour les Grands Lacs et les progrès réalisés à ce jour.

Plan d’action Canada-Ontario pour le lac Érié

Le phosphore pénètre dans le lac Érié à partir de nombreuses sources, notamment les eaux de ruissellement des terres agricoles, des centres urbains, des usines de traitement des eaux usées et des fosses septiques. Le Plan d’action Canada-Ontario pour le lac Érié, publié en 2018, recense plus de 120 mesures prises par le gouvernement fédéral, les provinces et des partenaires pour réussir à atteindre l’objectif visant à réduire de 40 pour cent les apports de phosphore dans le lac Érié en vue de diminuer la prolifération des algues (bleues). L’Ontario a réitéré cet objectif dans le Plan environnemental pour l’Ontario.

Entre autres, les mesures prévues dans le Plan d’action Canada-Ontario pour le lac Érié encouragent l’utilisation de techniques efficaces pour garder le phosphore sur les terres agricoles et hors des bassins versants afin d’améliorer la conservation des terres humides et les réseaux municipaux de traitement et de collecte des eaux usées. L’Ontario collabore avec le Canada et d’autres partenaires à la mise en œuvre du Plan d’action Canada-Ontario pour le lac Érié.

Le 15 janvier 2019, le Canada et l’Ontario ont organisé conjointement la première réunion de l’équipe de mise en œuvre du Plan d’action pour le lac Érié, qui est chargée de superviser la mise en œuvre réussie du plan. L’équipe de mise en œuvre comprend des organismes provinciaux et fédéraux, des municipalités partenaires, des organisations agricoles, des offices de protection de la nature et des organisations non gouvernementales qui ont contribué à la réalisation du plan, ainsi que des collectivités des Premières Nations et des Métis. L’équipe de mise en œuvre continue de se réunir régulièrement pour aider à stimuler l’action. Pour de plus amples renseignements sur les mesures en cours, voir la Mise à jour annuelle 2019 de l’Ontario et le Rapport d’étape binational des Parties 2019 (chapitre de l’annexe sur les éléments nutritifs).   

Plan de protection du lac Simcoe

L’Ontario s’est engagé, dans le Plan environnemental pour l’Ontario, à continuer de protéger et de rétablir la santé écologique du lac Simcoe et de son bassin versant par l’entremise du Plan de protection du lac Simcoe, qui est un plan exhaustif visant à protéger et à rétablir la santé écologique du lac Simcoe et de son bassin versant. La mise en œuvre de ce plan aide à réduire au minimum les polluants qui pénètrent dans le lac et à maintenir la protection de l’eau potable grâce à la recherche, à la surveillance et au soutien de l’utilisation des pratiques exemplaires.

La Loi de 2008 sur la protection du lac Simcoe exige que le Plan de protection du lac Simcoe soit revu tous les dix ans pour déterminer s’il doit être modifié. La province travaille en étroite collaboration avec ses partenaires d’exécution et nous nous sommes engagés à mettre en place un processus d’examen qui soit adapté et inclusif. La participation des intervenants et du public à l’examen du plan est essentielle. Les personnes qui vivent dans le bassin versant et tous ceux qui s’intéressent à la santé du lac seront invités à s’exprimer. 

L’une des façons dont l’Ontario œuvre pour protéger la qualité de l’eau du lac Simcoe est par le biais d’un partenariat que le ministère a conclu en 2018 avec l’Université de Guelph pour examiner les pratiques exemplaires potentielles en matière de réinspection, d’entretien et de tenue de dossiers des fosses septiques sur place du bassin versant du lac Simcoe. Cette importante recherche, qui s’est terminée en septembre 2019, comprenait un examen des pratiques exemplaires au Canada et aux États-Unis afin de proposer un plan d’action recommandé pour protéger le bassin versant du lac Simcoe. La recherche met en lumière des exemples concrets de la façon dont les municipalités, les membres de la collectivité et les entreprises privées peuvent travailler ensemble pour protéger nos sources d’eau potable.

Mesures de protection des sources d’eau de l’Ontario

Mettre en œuvre les plans de protection des sources

Les offices de protection de la nature jouent un rôle important dans la protection des sources d’eau potable de l’Ontario. Ils sont désignés comme autorités responsables de la protection des sources d’approvisionnement et ont la responsabilité, en vertu de la Loi de 2006 sur l’eau saine, de tenir à jour des plans de protection des sources.

Les plans de protection des sources contiennent une série de politiques élaborées localement qui sont conçues pour protéger les sources d’eau potable municipales actuelles et futures. Des plans de protection des sources sont en place dans chacune des 38 zones de protection des sources dans la province. Les ministères, les municipalités, les offices de protection de la nature et d’autres intervenants travaillent tous à la mise en œuvre de politiques visant à réduire les divers risques pour les sources d’eau potable des réseaux résidentiels municipaux.

Les rapports d’étape annuels sur la protection des sources démontrent que la mise en œuvre progresse bien dans l’ensemble de la province :

  • La majorité des risques importants pour les sources d’eau potable recensées à l’échelle locale ont été réglés par les mesures énoncées dans les politiques du plan de protection des sources.
  • Les 866 plans de gestion des risques en place permettent de gérer les risques posés par les activités menées sur plus de 1 000 propriétés.
  • En tout, 242 municipalités ont entrepris ou terminé la mise à jour de leur plan officiel afin de se conformer aux politiques du plan de protection des sources.

Les municipalités et les offices de protection de la nature ont fait un excellent travail pour protéger les sources d’eau potable. Voici quelques faits saillants récents :

  • La municipalité de la région de Halton exige la certification Smart About Salt pour le personnel et les entrepreneurs responsables de l’entretien hivernal de toutes les installations de travaux publics, y compris les usines de traitement des eaux, les réseaux de distribution d’eau, les usines de traitement et de collecte des eaux usées.
  • L’Office de protection de la nature de la région de Cataraqui fait la promotion de la protection des eaux souterraines en organisant des ateliers à l’intention des propriétaires fonciers dotés de puits privés et de fosses septiques pour les aider à mieux comprendre comment réduire les risques (sur leur propriété) pour les sources d’eau potable. Plus de 350 propriétaires fonciers y ont participé.
  • L’Office de protection de la nature de North Bay-Mattawa, en collaboration avec l’Université Nipissing, a mené des recherches sur les facteurs contribuant à la prolifération d’algues bleues dans la baie Callander. La recherche contribue à la compréhension locale du problème et permettra, espérons-le, de réduire la fréquence des périodes de proligération.
  • L’Office de protection de la nature de la région du lac Simcoe appuie des mesures locales visant à réduire les risques que présentent les activités agricoles pour l’eau potable en appuyant des projets dans des fermes qui protègent la qualité de l’eau, comme la fermeture des puits, la gestion du bétail et du fumier et la modernisation des fosses septiques. Les projets proposés dans les zones vulnérables où les politiques de protection des sources s’appliquent sont encouragés et considérés comme prioritaires.

L’investissement de l’Ontario dans le programme de protection des sources a soutenu le développement d’une expertise locale dans les municipalités et les offices de protection de la nature en matière de protection des sources d’eau potable. Il s’agit de l’un des plus vastes ensembles de données scientifiques sur les bassins versants de toutes les régions qui continuent d’être améliorés et entretenus. Des liens vers les plans de protection des sources locales et leurs rapports d’étape annuels connexes se trouvent à ontario.ca.

Protéger les sources d’eau souterraine

Au cours de la dernière année, la province a examiné et continue d’examiner l’état des ressources en eau dans des régions clés de l’Ontario et les effets des prélèvements d’eau sur ces ressources. Cela comprend l’examen des politiques et des programmes liés à la quantité d’eau qui s’appliquent à ceux qui puisent l’eau de la province, y compris les embouteilleurs d’eau souterraine, ainsi que l’amélioration de notre compréhension de la façon dont nous pouvons gérer les prélèvements d’eau pour nous assurer d’avoir des ressources durables face au changement climatique et à la croissance démographique.

Le Règlement sur le prélèvement d’eaux souterraines pour la production d’eau embouteillée (Règlement de l’Ontario 463/16) a établi un moratoire sur la délivrance de nouveaux permis ou d’un plus grand nombre de permis pour le prélèvement de l’eau souterraine par les entreprises d’embouteillage d’eau. La province a proposé de prolonger ce moratoire de neuf mois, soit jusqu’au 1er octobre 2020, afin de donner au ministère le temps de terminer son analyse de l’examen de la quantité d’eau et de mener des consultations publiques sur la façon dont nous gérons les prélèvements d’eau avant la fin du moratoire. De cette façon, nous pouvons être sûrs que nos programmes, politiques et connaissances protègent les ressources en eau essentielles tout en maintenant l’Ontario comme un lieu propice aux affaires. Notre proposition de prolonger le moratoire a été mise à la disposition du public pour commentaires sur le Registre environnemental du 18 novembre au 18 décembre 2019.

Renforcer les outils de conformité et d’application de la loi

Le ministère a également proposé d’étendre le recours aux sanctions administratives pécuniaires pour les infractions à l’égard de l’environnement afin de renforcer l’application et le respect des lois qui protègent notre eau potable, nos ressources en eau, notre air et notre sol. Le ministère a affiché les modifications législatives proposées dans le Registre environnemental du 28 octobre au 27 novembre 2019 afin d’introduire, d’élargir ou de clarifier le pouvoir d’imposer des sanctions administratives pécuniaires pour une vaste gamme d’infractions environnementales en vertu de lois environnementales clés, notamment la Loi de 2002 sur la salubrité de l’eau potable, la Loi sur les ressources en eau de l’Ontario, la Loi sur la protection de l’environnement, la Loi de 2002 sur la gestion des éléments nutritifs, et la Loi sur les pesticides. Si les modifications sont adoptées, cela signifie que le ministère pourra prendre des mesures plus immédiates pour protéger les sources d’approvisionnement en eau en assurant la conformité pour des infractions comme les rejets illégaux d’eaux usées, le défaut d’avoir un exploitant agréé pour exploiter un réseau d’eau potable ou le non-respect des conditions d’un permis de prélèvement d’eau.

Encore une fois, si ces pénalités sont adoptées, les fonds recueillis seront réinvestis dans des projets environnementaux locaux dans le cadre d’un nouveau programme, inspiré du Fonds ontarien de protection de l’environnement à l’échelle communautaire. Les fonds appuieraient des projets communautaires, comme la restauration des habitats d’espèces en voie de disparition, la restauration des rivières et des ruisseaux, la plantation d’arbres, le nettoyage des déchets sur les rives et d’autres priorités établies dans le Plan environnemental pour l’Ontario.

Mesures de lutte contre la prolifération des algues bleues

La population ontarienne craint que les proliférations d’algues bleues ne nuisent à la jouissance de notre secteur riverain et n’aient le potentiel d’affecter la qualité de notre eau potable. Les algues bleues (aussi appelées cyanobactéries) sont des organismes microscopiques que l’on retrouve naturellement dans presque tous les habitats aquatiques. Les algues bleues peuvent former des zones visuellement reconnaissables appelées « fleurs d’eau » dans les lacs lorsque les conditions environnementales sont propices, par exemple, des concentrations suffisantes d’éléments nutritifs comme le phosphore et l’azote, des températures d’eau chaude et des conditions météorologiques calmes. Lorsqu’elles s’accumulent en grand nombre, ces fleurs d’eau peuvent produire des « cyanotoxines », un poison qui peut présenter un risque pour la santé humaine.

Récemment, il y a eu une augmentation de la prolifération d’algues bleues en Ontario. Les causes de l’augmentation récente des proliférations d’algues bleues ne sont pas bien comprises, mais les changements climatiques et l’augmentation de l’apport d’éléments nutritifs (comme le phosphore) sont probablement des facteurs contributifs. Les mesures mises en place par le secteur agricole, les municipalités et les offices de protection de la nature contribuent à réduire les charges de polluants phosphorés et les possibles répercussions de l’algue sur l’eau potable et l’eau à des fins récréatives.

L’Ontario a également un plan d’action spécifique pour lutter contre la prolifération d’algues bleues. Le plan d’action décrit la façon dont le ministère collabore avec ses partenaires et les entités pour lutter contre la prolifération des algues bleues, notamment un certain nombre de mesures associées à la réduction des éléments nutritifs, à la sensibilisation du public, à la protection des sources d’eau potable, au soutien de la science et de l’innovation et à l’administration des lois et règlements ainsi que des politiques et programmes pour protéger la qualité de l’eau.

Le ministère a mis au point une formation spécialisée à l’intention du personnel et des protocoles complets d’intervention en cas de prolifération d’algues bleues. Les protocoles prévoient une surveillance proactive rigoureuse et fréquente de l’eau brute par les réseaux municipaux d’eau potable afin d’assurer une détection précoce et des interventions cohérentes et efficaces en cas de prolifération de cyanobactéries en eau de surface.

Le ministère de l’Agriculture, de l’Alimentation et des Affaires rurales de l’Ontario, à l’aide d’une variété d’outils et de formats, fournit de l’information technique et du soutien financier aux producteurs afin qu’ils mettent en œuvre des pratiques de gestion exemplaires qui favorisent la santé des sols et réduisent les pertes de sol et d’éléments nutritifs. L’adoption de ces pratiques permet de conserver les éléments nutritifs à la ferme, ce qui réduit les conditions qui contribuent à la prolifération d’algues dans les plans d’eau. De plus, l’Ontario a investi 2,2 millions de dollars en 2019 pour protéger l’environnement, améliorer la qualité de l’eau et la santé des sols et favoriser l’efficacité dans le secteur agroalimentaire grâce à de nouveaux projets de recherche financés par l’Alliance pour l’innovation agroalimentaire de l’Ontario et par les programmes ouverts de recherche du MAAARO. Cet investissement appuie de nouvelles collaborations de recherche visant à mettre au point de nouvelles technologies, pratiques et solutions à la ferme conçues pour améliorer la santé des sols et de l’eau afin de soutenir le travail agricole partout en Ontario.

Modifications apportées aux permis en vue de renforcer la protection de l’eau potable

L’Ontario a déjà recommandé une surveillance proactive des proliférations d’algues bleues au moyen d’une lettre annuelle adressée aux propriétaires et aux exploitants de réseaux d’eau potable résidentiels municipaux qui utilisent l’eau de surface comme source d’eau. Dans le cadre de son processus d’examen des demandes actuelles de permis et de licence d’eau potable pour les réseaux municipaux d’eau potable, l’Ontario incorpore maintenant une nouvelle condition standard qui exige un plan de surveillance, d’échantillonnage et de rapport pour la prolifération d’algues bleues. Le ministère inclura également cette condition dans le prochain cycle de renouvellement de tous les permis de réseaux municipaux d’eau potable.

Nos exigences rigoureuses en matière de gestion des proliférations d’algues bleues sont conçues pour faire en sorte que les cas de microcystines (cyanotoxines) dans l’eau potable traitée ne se présentent jamais en Ontario. 

Autres mesures de soutien à la gestion des bassins versants

Initiative de protection et de gestion du bassin versant de la rivière Muskoka

En août 2018, l’Ontario a annoncé l’octroi de 5 millions de dollars à l’initiative de protection et de gestion du bassin versant de la rivière Muskoka afin de mieux cerner les risques et les problèmes auxquels la région de Muskoka est confrontée, notamment l’intensification du développement et les répercussions associées aux phénomènes météorologiques violents et aux inondations. Le gouvernement s’est également engagé à doubler tous les dons déductibles d’impôt que les particuliers et les entreprises auront versés dans le cadre de cette initiative, ainsi que tous les fonds provenant d’autres paliers de gouvernement, jusqu’à concurrence de 5 millions de dollars.

La province continue d’agir pour protéger le bassin versant de la rivière Muskoka. Le 7 août 2019, l’Ontario a annoncé la nomination de neuf membres au Groupe consultatif du bassin versant de la rivière Muskoka. Le groupe comprend des représentants des résidents, des collectivités, des organismes et des entreprises de la région de Muskoka, ainsi que des universitaires. Le mandat du groupe consultatif est de formuler des conseils et des recommandations sur les mesures visant à protéger le bassin versant de la rivière Muskoka et à soutenir la croissance économique de la région.

Cette initiative et le travail du groupe consultatif aideront à éclairer l’élaboration d’une approche plus globale de la gestion du bassin versant de la rivière Muskoka et des mesures actuelles et futures ailleurs dans la province.

Loi de 2010 sur le développement des technologies de l’eau

La Loi de 2010 sur le développement des technologies de l’eau exige que le ministre présente un rapport public tous les trois ans. Le présent rapport est le troisième rapport d’étape sur la mise en œuvre de cette loi. Le résumé qui suit traite des mesures prises par l’Ontario pour favoriser l’atteinte des objectifs de la loi, notamment encourager une utilisation efficace de l’eau, conserver et maintenir les ressources en eau, promouvoir des technologies, des services et des pratiques novateurs en matière d’eau et d’eaux usées et renforcer la planification des infrastructures municipales.

Aider les citoyens à économiser l’eau et leur argent

Les Ontariens sont parmi les chefs de file nationaux en matière de conservation de l’eau. Selon les données publiées par Statistique Canada, la consommation quotidienne moyenne d’eau par habitant de 184 litres en Ontario est inférieure à la moyenne canadienne de 220 litres et inférieure à celle de dix autres provinces et territoires (2017). La consommation d’eau résidentielle moyenne de l’Ontario a également diminué de 11 pour cent par rapport aux six années précédentes, passant de 208 litres par personne par jour en 2011 à 184 litres en 2017. 

Le Plan environnemental pour l’Ontario vise à promouvoir le recours aux technologies et aux pratiques qui favorisent une utilisation plus efficace de l’eau, sachant que la conservation de l’eau est améliorée par la planification, le suivi et les rapports sur l’utilisation de l’eau ainsi que le renforcement des normes relatives aux accessoires et appareils domestiques, tels que les lave-vaisselles ou les laveuses. La province et le secteur public en général jouent un rôle de chef de file dans ce domaine.

Les exigences de plus en plus rigoureuses du Code du bâtiment en matière d’économie d’eau réduisent la consommation d’eau des appareils sanitaires tels que les douches, les toilettes, les urinoirs et les robinets. L’Ontario a apporté des modifications à son Code du bâtiment en 2019 afin d’améliorer l’économie d’eau dans les nouvelles constructions. Parmi les nouveautés, il y a les exigences relatives aux robinets des toilettes publiques et résidentielles à faible débit, ainsi qu’à l’obligation de fermer automatiquement les douches publiques (comme les centres de loisirs) et les urinoirs lorsqu’ils ne sont pas en service. Ces modifications, qui seront obligatoires à compter du 1er janvier 2020, permettent d’harmoniser le Code du bâtiment de l’Ontario aux exigences du Code national de la plomberie. En réduisant la quantité d’eau utilisée et gaspillée, on contribue à économiser de l’argent et de l’énergie que les municipalités utilisent pour pomper et traiter l’eau. De plus, cela empêche l’eau excédentaire d’entrer dans les réseaux d’égouts qui, autrement, pourraient déborder lors d’orages.

L’Ontario établit des normes d’économie d’eau pour les produits consommateurs d’énergie qui consomment également de l’eau, en vertu du Règlement de l’Ontario 509/18 (Energy and Water Efficiency – Products and Appliances), pris en application de la Loi de 1998 sur l’électricité. Le 1er janvier 2017, le règlement a été mis à jour pour inclure de nouvelles normes d’économie d’eau pour les appareils ménagers comme les laveuses, les sécheuses et les lave-vaisselles. Les normes d’efficacité énergétique et d’économie d’eau pour ces produits sont harmonisées avec les normes minimales rigoureuses en vigueur en Amérique du Nord.

Depuis 2018, les propriétaires de grands immeubles commerciaux, industriels et résidentiels à logements multiples de l’Ontario sont tenus de déclarer annuellement au ministère de l’Énergie, du Développement du Nord et des Mines les données sur la consommation d’énergie et d’eau et les émissions de gaz à effet de serre de leurs bâtiments. Les exigences de l’initiative de rapport et d’analyse comparative sur l’énergie et l’eau se trouvent dans le Règlement de l’Ontario 506/18 : Rapports sur la consommation d’énergie et l’utilisation de l’eau. Les rapports et les analyses comparatives sur l’énergie et l’eau permettent aux propriétaires de bâtiments de passer en revue la consommation d’énergie et d’eau d’un bâtiment afin de la comparer à son rendement passé et à celle d’autres bâtiments semblables.

Renforcer la planification des infrastructures municipales

Le Règlement de l’Ontario 588/17 : Planification de la gestion des biens pour l’infrastructure municipale est entrée en vigueur le 1er janvier 2018. Le règlement, qui est mis en œuvre progressivement sur une période de six ans, exige que les municipalités préparent des plans de gestion des biens pour leurs infrastructures de base, y compris l’eau potable, les eaux usées et les eaux pluviales, d’ici le 1er juillet 2021 et tous les autres biens d’ici le 1er juillet 2023. Le règlement a été conçu pour améliorer la normalisation et l’uniformité de l’information sur la planification de la gestion des biens municipaux, ce qui pourrait amener la province et les municipalités à travailler ensemble pour relever les défis structurels et mieux cibler les ressources et les outils de financement.

L’Ontario fournit également un soutien direct aux réseaux d’alimentation en eau par l’entremise de ses programmes d’infrastructure permanents. Lancé en septembre 2016, le Fonds pour l’eau potable et le traitement des eaux usées fournit des fonds aux municipalités, aux Premières Nations et aux régies locales des services publics pour plus de 1 350 projets liés à l’eau, aux eaux usées et aux eaux pluviales. Environ 1 250 de ces projets sont en cours, et plus de 595 millions de dollars en financement provincial et fédéral ont été versés aux bénéficiaires à ce jour.

En 2018, l’Ontario a également signé une entente bilatérale intégrée avec le gouvernement fédéral pour le Programme d’infrastructure Investir dans le Canada (PIIC). Au cours des dix prochaines années, le PIIC attribuera 30 milliards de dollars en financement fédéral, provincial et municipal pour l’infrastructure dans le cadre de quatre volets de programme, dont l’infrastructure verte.

Le volet infrastructure verte comprend 7,1 milliards de dollars en financement provincial (2,3 milliards), fédéral (2,85 milliards) et des partenaires (1,9 milliard).

Le 28 octobre 2019, l’Ontario a lancé la première phase du volet vert qui acceptera les demandes jusqu’au 22 janvier 2020. Cette phase permet d’octroyer un financement fédéral et provincial de 200 millions de dollars à des projets prioritaires dans les domaines de l’eau, des eaux usées et des eaux pluviales. De plus amples renseignements sur les admissions subséquentes au programme sont prévus en 2020.

Favoriser une gestion innovante de l’eau

Le Centre de Walkerton pour l’assainissement de l’eau (CWAE) et l’Agence ontarienne des eaux (AOE) sont des organismes provinciaux qui offrent de la formation aux professionnels de l’eau et des services liés à l’eau aux propriétaires de réseaux. L’Ontario travaille en partenariat avec le CWAE pour appuyer des initiatives novatrices dans le domaine de l’eau, comme des services d’essais pilotes liés à la qualité de l’eau de source, à l’efficacité du traitement et aux technologies de traitement de remplacement qui sont offerts à l’installation de démonstration technologique du CWAE et sur place. Des projets pilotes récents ont porté sur la réduction de l’arsenic, la coagulation, la réduction du fer ou du magnésium et le contrôle de la matière organique naturelle et des trihalométhanes. L’AOE effectue également des essais, des projets pilotes et des démonstrations de solutions technologiques, comme son projet pilote visant à transformer en sources d’énergie les biosolides provenant des usines de traitement des eaux usées, des aliments et des déchets organiques.

Le Projet de développement accéléré des technologies de l’eau (TechnEAU Plus), créé en vertu de la Loi de 2010 sur le développement des technologies de l’eau, a offert des programmes, des services et des événements pour aider les entreprises et les intervenants des secteurs de l’eau et des eaux usées en Ontario. TechnEAU Plus a pris fin le 30 juin 2019, après avoir rempli avec succès son mandat prévu par la loi. L’Ontario a également aidé les municipalités à optimiser les réseaux d’alimentation en eau et les réseaux d’eaux usées, comme les villes de Brantford et de Bancroft. Brantford a démontré que son infrastructure existante peut produire des rejets à très faible teneur en phosphore à faible coût sans avoir à construire de nouvelles infrastructures, et Bancroft optimise son système de traitement des eaux usées pour s’assurer qu’il résiste aux changements climatiques. Les deux approches comportaient l’analyse des conditions existantes, la prise de décisions fondées sur des données et l’application d’améliorations continues pour comprendre et maximiser la capacité de l’infrastructure existante.

Conclusion

La population ontarienne de l’ensemble de la province s’attend à avoir accès à de l’eau potable saine et mérite d’en avoir. Nous devrions tous être fiers que l’eau potable de l’Ontario continue d’être parmi les mieux protégées au monde. C’est le résultat du cadre de protection exhaustif de la province qui contribue à protéger l’eau potable de l’Ontario.

Nous prenons très au sérieux la santé et la sécurité de tous les Ontariens, en particulier celles de nos enfants. Pour protéger notre eau potable, nous continuerons de travailler en collaboration avec d’autres administrations, le gouvernement fédéral, les municipalités, les collectivités autochtones, les entreprises et nos partenaires locaux. Nous continuerons d’être transparents quant aux défis auxquels nous sommes confrontés et, en travaillant ensemble, nous utiliserons notre expertise scientifique et nos ressources collectives pour continuer à gérer nos ressources en eau de façon responsable.

Dans le cadre du Plan environnemental pour l’Ontario, nous nous sommes engagés à protéger l’eau potable de la province et ses ressources en eau afin d’assurer la sécurité de la population ontarienne et de transmettre un environnement plus propre aux générations futures.