Remerciements

Le Comité de détermination du statut des espèces en péril en Ontario (CDSEPO) souhaite saluer et remercier les observateurs qui ont participé et contribué aux rencontres d’évaluation des espèces en 2022. Les observateurs représentaient les Premières Nations, des bureaux gouvernementaux, des entreprises, des associations de l’industrie, des associations sportives et des organismes de conservation (énumérés ci-dessous sans ordre particulier). La participation et l’intérêt des observateurs concernant les travaux du CDSEPO ont été utiles et nous en sommes reconnaissants.

  • Algonquins of Ontario
  • Beef Farmers of Ontario
  • Oiseaux Canada
  • Association canadienne de l’énergie renouvelable
  • Catchacoma Forest Stewardship Committee
  • Environnement et Changement climatique Canada (ECCC)
  • Hydro One
  • McMillan Vantage Affaires publiques
  • Métis Nation of Ontario
  • Conservation de la nature Canada (CNC)
  • Ministère de l’Agriculture, de l’Alimentation et des Affaires rurales de l’Ontario (MAAARO)
  • Fédération de l’agriculture de l’Ontario
  • Ontario First Nations Technical Services Corporation
  • Association de l’industrie forestière de l’Ontario
  • Fédération ontarienne des gestionnaires d’animaux à fourrure
  • Ontario Nature
  • Comité consultatif du Programme de protection des espèces en péril (CCPPEP)
  • Fonds mondial pour la nature (Canada)

Nous souhaitons également exprimer nos remerciements à l’organisme suivant qui a fourni des renseignements scientifiques et des connaissances locales grâce à des observations écrites présentées au CDSEPO au cours de 2022 :

  • Ontario Nature

En tant que membres du CDSEPO, nous sommes reconnaissants à l’honorable David Piccini, ministre de l’Environnement, de la Protection de la nature et des Parcs (MEPP) et à son équipe du MEPP qui fournissent des services de secrétariat et du soutien au CDSEPO. Nous remercions les membres suivants de l’équipe du MEPP qui ont travaillé dur pour appuyer le CDSEPO en 2022.

  • Jennifer Morton
  • Victoria Papuga
  • Alison Richmond
  • Susan Ecclestone
  • Leanne Jennings
  • Sarah Parna
  • Kathleen Pitt
  • Rebecca Teare
  • Megan McAndrew
  • Eric Snyder

Nous sommes également reconnaissants au Centre d’information sur le patrimoine naturel (CIPN) du ministère des Richesses naturelles et des Forêts (MRNF) pour les données importantes sur les espèces de l’Ontario qu’il a fournies au CDSEPO et qui nous ont permis de réaliser nos évaluations. Plus particulièrement, nous tenons à remercier Colin Jones (zoologiste provincial des invertébrés au CIPN) qui siège comme membre de la province de l’Ontario au Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC). Dans ce rôle, il a pu appuyer l’accès du CDSEPO aux considérations du COSEPAC et sa compréhension de celles-ci relativement aux évaluations des espèces.

Introduction

Le Comité de détermination du statut des espèces en péril en Ontario (CDSEPO) est un comité indépendant d’experts qui évalue les plantes et les animaux qui devraient être classés comme en péril en Ontario.

La Loi de 2007 sur les espèces en voie de disparition (LEVD) accorde au comité une reconnaissance juridique ainsi que des responsabilités précises :

  • maintenir des critères permettant d’évaluer et de classer les espèces;
  • tenir une liste des espèces qui devraient être évaluées et classées (ou reclassées) à l’avenir;
  • évaluer, réexaminer et classer les espèces;
  • présenter des rapports au ministre de l’Environnement, de la Protection de la nature et des Parcs concernant la classification des espèces et lui fournir des conseils.

Le CDSEPO peut compter jusqu’à 12 membres détenant de l’expertise dans des disciplines scientifiques, des connaissances locales ou du savoir traditionnel autochtone. Un quorum de huit membres est exigé aux fins du vote.

En 2022, la COVID-19 a continué d’avoir des répercussions sur les activités du CDSEPO. Cependant, l’équipe de secrétariat du MEPP et les membres du CDSEPO ont été en mesure de continuer à tenir des rencontres virtuelles avec des observateurs participants aux séances publiques. L’expérience des membres du CDSEPO indique que les rencontres en personne devraient reprendre, étant donné que la tribune virtuelle ne constitue pas une plateforme idéale pour les discussions entre les membres du comité, le personnel et le public. Le CDSEPO a tenu deux rencontres virtuelles pour évaluer 18 espèces ou populations. Sur ces 18 espèces, le vote concernant une espèce (pélican d’Amérique) a été remis au printemps 2023. Le vote sur les 17 espèces restantes a été complété lors des deux rencontres qui se sont tenues aux dates suivantes :

  • 30 mars et 1er avril 2022
  • 18 et 19 novembre 2022

Au cours de 2022, plusieurs membres du CDSEPO ont été nommés ou nommés à nouveau pour des mandats de trois ans : Glenn Cunnington, Allison Featherstone, Shannon Catton, Ian Barrett, Toby Thorne, Darren Sleep et Jillian deMan.

Sommaire des évaluations du statut

Le tableau ci-dessous résume les résultats des évaluations réalisées sur 18 espèces ou populations en 2022. Ces espèces sont regroupées par types de flore ou de faune pour faciliter l’examen. L’ordre est le même que celui utilisé dans la pièce jointe 2 du présent rapport.

À partir du tableau ci-dessous, les observations suivantes peuvent être tirées : l’évaluation d’une espèce a été remise au printemps 2023 et six espèces ou populations ont conservé le même statut. Aucune espèce ou population n’est passée à un statut plus élevé (par exemple, du statut d’espèce préoccupante au statut d’espèce menacée). Quatre espèces ou populations sont passées à un statut moins élevé, d’espèces en voie de disparition à espèces menacées. Une espèce est passée au statut inférieur d’espèce qui n’est pas en péril, une espèce est passée d’espèce en voie de disparition à espèce préoccupante et une espèce est passée du statut d’espèce menacée à celui d’espèce préoccupante. Quatre espèces qui n’avaient jamais été évaluées auparavant se sont vues attribuer le statut d’espèce préoccupante, d’espèce menacée, ou d’espèce en voie de disparition.

Oiseaux
Espèces
Noms français, anglais,
autochtones* et latins
Classification actuelle
en vertu de la LEVD
Nouveau statut évalué par le CDSEPO (2022)

Pygargue à tête blanche
Bald Eagle

(Haliaeetus leucocephalus)
Espèce préoccupante Pas en péril

Tétras des prairies
Greater Prairie Chicken

(Tympanuchus cupido pinnatus)
Espèce disparue Espèce disparue

Aigle royal
Golden Eagle
Giniw (ojibwé)
Mikisiw (cri)

(Aquila chrysaetos)
Espèce en voie de disparition Espèce en voie de disparition

Pélican d’Amérique
American White Pelican

(Dolichonyx oryzivorus)
Espèce menacée Évaluation remise au printemps 2023

Goglu des prés
Bobolink

(Dolichonyx oryzivorus)
Espèce menacée Espèce menacée
Poissons
Espèces
Noms français, anglais,
autochtones* et latins
Classification actuelle
en vertu de la LEVD
Nouveau statut évalué par le CDSEPO (2022)

Dard de sable
Eastern Sand Darter 
(Ammocrypta pellucida)

(population du Sud-Ouest)
Espèce en voie de disparition Espèce menacée

Dard de sable
Eastern Sand Darter 
(Ammocrypta pellucida)

(population lacustre de l’Ouest)
Espèce en voie de disparition Espèce en voie de disparition
Insectes
Espèces
Noms français, anglais,
autochtones* et latins
Classification actuelle
en vertu de la LEVD
Nouveau statut évalué par le CDSEPO (2022)

Gomphe ventru
Skillet Clubtail

(Gomphurus ventricosus)
Espèce non inscrite Espèce menacée

Thècle méridionale d’Ontario
Northern Oak Hairstreak

(Satyrium favonius ontario)
Espèce non inscrite Espèce menacée

Hespérie de Dukes
Dukes’ Skipper

(Euphyes dukesi)
Espèce non inscrite Espèce préoccupante
Mammifères
Espèces
Noms français, anglais,
autochtones* et latins
Classification actuelle
en vertu de la LEVD
Nouveau statut évalué par le CDSEPO (2022)

Loup de l’Est
Eastern Wolf

(Canis sp. cf. lycaon)
Espèce menacée Espèce menacée

Puma
Cougar

(Puma concolor)
Espèce en voie de disparition Espèce préoccupante
Plantes
Espèces
Noms français, anglais,
autochtones* et latins
Classification actuelle
en vertu de la LEVD
Nouveau statut évalué par le CDSEPO (2022)

Ginseng à cinq folioles
American Ginseng

(Panax quinquefolius)
Espèce en voie de disparition Espèce menacée

Ptychomitre à feuilles incurvées
Incurved Grizzled Moss

(Ptychomitrium incurvum)
Espèce disparue Espèce disparue

Isopyre à feuilles biternées
Eastern False Rue-anemone

(Enemion biternatum)
Espèce menacée Espèce préoccupante

Frêne pubescent
Pumpkin Ash

(Fraxinus profunda)
Espèce non inscrite Espèce en voie de disparition
Reptiles
Espèces
Noms français, anglais,
autochtones* et latins
Classification actuelle
en vertu de la LEVD
Nouveau statut évalué par le CDSEPO (2022)

Couleuvre fauve de L’Est
Eastern Foxsnake
(Pantherophis vulpinus)

(population carolinienne)
Espèce en voie de disparition Espèce menacée

Couleuvre fauve de L’Est
Eastern Foxsnake
(Pantherophis vulpinus)

(population des Grands Lacs et du Saint-Laurent)
Espèce en voie de disparition Espèce menacée

Notes :

  • Le statut d’espèce non inscrite signifie qu’un statut n’avait pas été officiellement attribué à l’espèce en Ontario.
  • Tous les noms d’espèces en anglais, en français et en langues autochtones sont inclus dans les rapports sur le statut lorsqu’ils sont connus. Les noms en langues autochtones sont marqués d’un astérisque et ils ne visent pas à inclure l’ensemble des cultures et des langues. Les noms en langues autochtones ne sont pas basés sur des méthodes scientifiques occidentales.

Sommaire des rencontres et des activités du CDSEPO en 2022

Rencontres

Le CDSEPO, comme la plupart des agences et des organismes, a été affecté par la COVID-19 en 2022. Les deux rencontres traditionnelles en personnes tenues annuellement ont été remplacées par deux rencontres virtuelles. À chaque rencontre, des observateurs avaient la possibilité de participer.

Ce qui suit présente un sommaire de chaque rencontre tenue en 2022.

31 mars au 1er avril 2022

Mme Shannon Catton et Mme Allison Featherstone ont été accueillies dans leurs nouvelles fonctions de membres du CDSEPO.

Un guide des pratiques exemplaires a été créé afin de fournir des références et une orientation aux membres leur permettant de localiser les données et d’identifier d’autres collectivités publiques qui peuvent posséder des données et des ressources pertinentes aux évaluations d’espèces réalisées par le CDSEPO.

Environ 25 observateurs de différents organismes publics et privés ont participé à la rencontre du printemps 2022.

18 au 19 novembre 2022

La rencontre du CDSEPO qui s’est tenue à l’automne 2022 n’a pas suscité énormément d’intérêt de la part du public. Aucune présentation publique n’a été faite lors de cette rencontre et il y a eu environ de 5 à 10 observateurs à chaque séance.

Mises à jour concernant d’autres questions

Le site Web du CDSEPO a continué de s’avérer utile en gardant la population ontarienne au courant des activités du CDSEPO. Les membres du CDSEPO remercient l’équipe du MEPP qui continue de mettre à jour et d’exploiter le site Web au nom du comité.

Le CDSEPO continue de travailler avec la province à l’actualisation du cadre de référence 2017 régissant les activités du comité. Ce travail de mise à jour est en cours.

Plan pour 2023

Le CDSEPO anticipe un retour aux rencontres en personne en 2023. Les membres du CDSEPO sont d’avis que les rencontres en personne sont plus constructives aux fins de discuter et d’évaluer les espèces.

En plus des évaluations des espèces examinées lors de la précédente rencontre du COSEPAC, le CDSEPO amorce un travail de réévaluation pour des espèces qui n’ont pas été examinées par le COSEPAC dans ses évaluations en cours. En 2023, ces évaluations incluront vraisemblablement : la maubèche des champs, l’hirondelle noire et la piéride de Virginie.

Les autres espèces pouvant faire l’objet d’une évaluation en 2023 sont celles pour lesquelles de nouvelles données ou des données additionnelles ont été obtenues par le truchement du savoir traditionnel autochtone ou des connaissances locales. Le CDSEPO insiste sur l’importance de s’assurer que les évaluations sont basées sur « les meilleures données scientifiques disponibles, y compris les renseignements provenant des connaissances locales et du savoir traditionnel autochtone ».

Dates préliminaires des rencontres en 2023 Thème des rencontres
18 au 20 avril 2023
(sous réserve de confirmation)
Évaluation axée sur les espèces évaluées par le COSEPAC en novembre 2022 en plus de la guifette noire et du pélican d’Amérique.
Septembre 2023
(sous réserve de confirmation)
Évaluation axée sur les espèces évaluées par le COSEPAC au printemps 2023.

Voici les espèces qui seront évaluées au cours du printemps 2023 :

18 au 20 avril 2023 (sous réserve de confirmation)

  • American Burying Beetle (Nicrophorus americanus)
  • Rusty-patched Bumble Bee (Bombus affinis)
  • Eastern Whip-poor-will (Antrostomus vociferus)
  • American White Pelican (Pelecanus erythrorhynchos)
  • Black Tern (Chlidonias niger)
  • Horned Grebe (Western population) (Podiceps auritus)
  • Spring Blue-eyed Mary (Collinsia verna)

Voici les espèces candidates à une évaluation en 2023 et 2024 :

  • Purple Martin (Progne subis)
  • Upland Sandpiper (Bartramia longicauda)
  • Wild Rice (Zizania)
  • West Virginia White (Pieris virginiensis)
  • Schweinitz’s Sedge (Carex schweinitzii)
  • Ram’s-head Lady’s-slipper (Cypripedium arietinum)
  • Ghost Tiger Beetle (Cicindela lepida)
  • Snapping Turtle (Chelydra serpentina)

Pièce jointe no 1 : membres du CDSEPO (2022)

Ian Barrett, M.Sc.

Biologiste principal, directeur principal des projets environnementaux, Colville Consulting Inc.

Glenn Cunnington, Ph.D.

Gestionnaire de projet, Initiatives de gestion intégrée des bassins hydrographiques, Municipalité de district de Muskoka

Jillian deMan, B.Sc. (Hons.)

Écologiste principale, Eau et ressources naturelles, Environnement, AECOM

Shannon Catton, M.Sc.

Écologiste principale et directrice de projet, GEI Consultants

Tom Hilditch, B.Sc.

Président, Colucent Environmental Inc.

Steven Paiero, Ph.D.

*présent lors de l’évaluation des espèces du printemps 2022

Conservateur, Collection d’insectes de l’Université de Guelph École des sciences de l’environnement, Université de Guelph

Allison Featherstone, B.Sc.

Écologiste, équipe de la haute direction, LGL Limited Environmental Research Associated

Derek Parks, M.Sc.

Directeur, spécialiste principale de l’eau, Parks Environmental Inc.

Darren Sleep, Ph.D.

Directeur principal, Science et stratégies de la conservation. Sustainable Forestry Initiative Inc.

Daniel T. Kraus, M.Sc.

Directeur de la conservation nationale, Programme de conservation nationale, Wildlife Conservation Society

Toby Thorne, M.Sc.

Coordonnateur, Programme de conservation des chauves-souris autochtones, Zoo de Toronto

Pièce jointe no 2 : sommaires des espèces 2022

Pygargue à tête blanche (Haliaeetus leucocephalus)

Le pygargue à tête blanche est un oiseau de proie bien connu avec sa tête, son cou et sa queue d’un blanc brillant, et son corps brun foncé. Son imposant bec est jaune brillant, tout comme ses puissantes pattes. Les adultes ont des yeux clairs perçants. Les aiglons sont principalement de couleur brune, parfois mouchetés de blanc. L’envergure des ailes du pygargue à tête blanche est d’un peu plus de deux mètres. Il plane les ailes aplaties et dévoile en silhouette autant sa tête et son cou à l’avant de ses ailes que sa queue en arrière.

Le pygargue à tête blanche fait son nid dans divers habitats et types de peuplements forestiers, presque toujours à proximité d’un grand lac ou d’une rivière où il effectue l’essentiel de sa chasse. Bien que les poissons constituent sa principale source de nourriture, le pygargue à tête blanche peut facilement attraper des proies de la taille d’un canard, et se nourrit fréquemment d’animaux morts, notamment de cerfs de Virginie. Il fait d’habitude son nid dans de grands arbres comme des pins ou des peupliers. En hiver, les pygargues à tête blanche se rassemblent parfois autour d’eaux libres comme le fleuve Saint-Laurent, ou dans des endroits comptant une forte population de cerfs où ils pourront trouver des carcasses.

L’aire de répartition du pygargue à tête blanche est très étendue à travers l’Amérique du Nord. En Ontario, il fait son nid dans tout le Nord, avec une plus forte concentration dans le nord-ouest à proximité du lac des Bois. Autrefois, on le trouvait relativement fréquemment dans le Sud de l’Ontario, surtout le long des rives du lac Érié, mais cette population a été quasiment entièrement décimée il y a 50 ans par l’utilisation de pesticides. Au terme d’un vaste programme de réintroduction de l’espèce et d’efforts de dépollution environnementale, l’espèce s’est rétablie et peut être de nouveau observée dans la plupart des endroits de son ancienne aire de répartition du sud de l’Ontario.

En raison de l’augmentation de sa population, le pygargue à tête blanche a été reclassifié d’espèce préoccupante à espèce non en péril en Ontario. Cette espèce ne répond pas aux critères rendant nécessaire son inscription sur la liste comme espèce en voie de disparition, menacée ou préoccupante.

Tétras des prairies (Tympanuchus cupido pinnatus)

Le tétras des prairies est une grande grouse jadis fréquente dans le centre et l’est de l’Amérique du Nord. Il est brun avec des bandes claires et foncées et possède une queue courte et arrondie. Le mâle a aussi des cils jaunes bien visibles. Pendant la saison des accouplements, le mâle fait la cour à la femelle en effectuant une danse au cours de laquelle il déploie ses ailes, son cou et les plumes de sa queue, et lâche de l’air à partir de poches orange situées sur son cou, tout en émettant un son retentissant.

Le tétras des prairies habite de grandes prairies calmes, avec quelques arbres ou arbustes, et des blocs d’herbes denses et un abri de broussailles pour hiverner. À l’origine, le défrichage des forêts a été bénéfique pour le tétras des prairies, lui fournissant un habitat de broussailles supplémentaire. Toutefois, avec l’accélération du défrichage des terres aux fins d’agriculture, le tétras des prairies s’est retrouvé cantonné dans des régions de plus en plus réduites. En Ontario, en raison du croisement avec d’autres espèces de grouses, le tétras a été éliminé dans la région de l’île Manitoulin.

Le tétras des prairies se rencontrait à l’origine dans le sud-ouest de l’Ontario. À la fin du XIXe siècle, il s’est propagé au nord et à l’est, jusqu’au lac Simcoe. Avec le défrichage des terres aux fins d’exploitation agricole dans les années 1900, l’aire de répartition s’est réduite considérablement et la population a complètement disparu du sud de l’Ontario dans les années 1920. Des populations provenant des États-Unis ont commencé à envahir les habitats convenables dans la région de Sault Ste. Marie, l’île Manitoulin, et le nord-ouest de l’Ontario au début des années 1900. La population s’est accrue pour ensuite diminuer et finalement disparaître dans le nord-ouest dans les années 1960, puis de la région de Sault Ste. Marie et de l’île Manitoulin dans les années 1970.

Aux États-Unis, son aire de répartition comprend au nord le Dakota du Nord, le Minnesota et le Wisconsin, au sud le Kansas, l’Oklahoma et le Missouri, à l’ouest le Colorado et à l’est le Wisconsin et l’Illinois. La majorité de cette population se trouve dans des parties du Kansas, du Nebraska et du Dakota du Sud. Le tétras des prairies n’existe plus au Canada, et a été inscrit sur la liste des espèces disparues en 1978.

Le tétras des prairies n’existe plus au Canada. Il était déjà inscrit sur la liste des espèces disparues lorsque la Loi sur les espèces en voie de disparition est entrée en vigueur en 2008. Le tétras des prairies est classé comme une espèce disparue de l’Ontario.

Aigle royal (Aquila chrysaetos)

L’aigle royal est une espèce d’aigle de grande taille dont la répartition est mondiale. Il est très répandu dans l’ouest de l’Amérique du Nord, où les populations sont majoritairement stables. En revanche, les populations dans l’est de l’Amérique du Nord sont plus petites, et ont connu d’importants déclins au milieu du XXe siècle, principalement attribuables à l’utilisation du pesticide DDT, qui a été interdit en 1972, bien que des préoccupations quant à l’utilisation d’autres pesticides persistent. Parmi les menaces qui pèsent sur l’aigle royal, on compte l’empoisonnement au plomb, le piégeage, la chasse, les perturbations aux sites de nidification, la perte d’habitat, les collisions avec les lignes électriques et les changements climatiques. On croit que la population de l’est a augmenté des années 1970 jusqu’aux années 1990 à la suite de l’interdiction du DDT; par contre, les populations stagnent depuis 2000, et le nombre de paires reproductrices demeure faible. La population d’aigles royaux en Ontario comprend un petit nombre de paires reproductrices dans les basses terres de la baie d’Hudson, et une population migratrice ontarienne formée d’individus migrant entre des aires d’hivernage aux États-Unis et des sites de reproduction au Québec et au Labrador.

L’aigle royal est classé comme une espèce en voie de disparition en Ontario en raison de son risque accru de disparition attribuable à une très petite population de moins de 250 individus reproducteurs. Bien que l’espèce soit confrontée à de nombreuses menaces à l’échelle de son aire de répartition, la petite population ontarienne pourrait aussi traduire une faible capacité de prise en charge de cette espèce dans la province. Ce statut est différent du statut actuel d’espèce non en péril du COSEPAC en raison de la très petite population rencontrée en Ontario.

Goglu des prés(Dolichonyx oryzivorus)

Le goglu des prés est un oiseau de taille moyenne de la famille des merles, pourvu d’un petit bec conique. Les deux sexes de l’espèce ont une allure différente uniquement durant la période de reproduction, alors que le bec, la tête, le devant, la surface dorsale, la surface intérieure des ailes et la queue du mâle sont noirs, ce qui contraste nettement avec son croupion et ses scapulaires blancs, et une tache d’un jaune doré à l’arrière de sa tête. La femelle ressemble à un bruant de grande taille, avec un bec rose pâle et un plumage quelque peu strié, surtout de couleur chamois à brun.

Le goglu des prés mâle est un oiseau chanteur et visible; on l’aperçoit fréquemment perché sur des arbustes, de hautes plantes herbacées et des poteaux de clôtures. On le voit souvent faire ses vols acrobatiques caractéristiques, alors qu’il s’agite dans les airs, en s’élevant à répétition grâce à ses ailes vibrantes, et en chantant son chant pétillant, avant d’atterrir à nouveau (McCracken et al. 2013).

Parmi les principales menaces qui pèsent sur l’espèce, on compte la perte et la dégradation de l’habitat en raison de l’expansion et de l’intensification des cultures agricoles, ainsi que la transformation des prairies de fauche et des pâturages en cultures céréalières et oléagineuses. La perte de nids attribuables à la coupe précoce des prairies de fauche constitue une autre importante menace permanente (COSEPAC 2022, sous presse).

Le goglu des prés est classé comme une espèce menacée en Ontario, car sa population a chuté de plus de 30 % (36,9 %) durant la plus récente période de 10 ans (2009-2019) (COSEPAC 2022, sous presse).

Dard de sable (Ammocrypta pellucida) (population du Sud-Ouest)

Le dard de sable est un poisson de petite taille et le seul membre du genre Ammocrypta que l’on trouve au Canada et aux États-Unis. Son corps est translucide, élancé et allongé; il s’agit d’une espèce qui creuse dans les fonds de sable et de gravier propre des rivières et des lacs. Le dard de sable a une courte durée de vie et peut atteindre un âge maximal de quatre ans. Il se nourrit principalement d’invertébrés benthiques. Cette espèce a une faible capacité de dispersion; sa mobilité au sein d’un réseau hydrographique est donc peu probable, car elle est sédentaire (COSEPAC 2022, sous presse).

De récentes études menées par Ginson et al. (2015, tel que citées dans COSEPAC 2022, sous presse) ont révélé des variations génétiques distinctes entre les systèmes de drainage. Ces études ont permis de constater un caractère génétique distinct entre la population du Québec, la population du lac West (bassin versant du lac Ontario) et la population du Sud-Ouest de l’Ontario. Par conséquent, trois unités désignables ont été recensées au Canada, et deux de ces unités sont présentes en Ontario, notamment la population UD1 du Sud-Ouest de l’Ontario et la population UD3 du lac West. La population UD2 constitue la troisième unité désignable; la population du Québec. Auparavant, seules deux unités désignables avaient été recensées en 2009; celle du Québec et celle de l’Ontario.

Les données de l’Ontario sur les tendances révèlent une rétraction de l’aire de répartition de la population du Sud-Ouest de l’Ontario et sa disparition du réseau hydrographique du lac Huron. Trois sous-populations (rivière Ausable, ruisseau Catfish et grand ruisseau Otter) sont considérées disparues, et une nouvelle sous-population a été découverte dans la rivière Détroit, depuis la dernière évaluation du COSEPAC (COSEPAC 2022, sous presse). Parmi les menaces qui pèsent sur la population du Sud-Ouest de l’Ontario, on compte les modifications de l’habitat (qualité et quantité) et les espèces envahissantes.

La menace que représentent les changements climatiques pour l’espèce est inconnue, mais on présume que les changements au niveau de la température et des précipitations modifieront l’hydrologie des cours d’eau et l’habitat.

Le dard de sable (population du Sud-Ouest) est classé comme une espèce en voie de disparition. Son habitat essentiel désigné en vertu de la Loi sur les espèces en péril s’étend sur 187 km2 en Ontario.

L’évaluation de la situation de l’espèce du COSEPAC de 2022 (sous presse) a classé les populations du Sud-Ouest de l’Ontario comme étant menacées.

Dard de sable (Ammocrypta pellucida) (population lacustre du lac West)

La population du lac West représente une nouvelle population qui n’avait pas été recensée lors de l’évaluation antérieure, dans les zones littorales aux abords du parc provincial Sandbanks. La population est présente dans un seul emplacement qui se caractérise par une seule menace permanente posée par une espèce envahissante, notamment le gobie à taches noires (Neogobius melanostomus).

La menace que représentent les changements climatiques pour l’espèce est inconnue, mais on suppose que les changements au niveau des températures et des précipitations vont modifier l’hydrologie des cours d’eau et l’habitat.

Le dard de sable (population du lac West) est classé comme une espèce en voie de disparition en Ontario. Son habitat essentiel désigné en vertu de la Loi sur les espèces en péril s’étend sur 187 km2 en Ontario.

L’évaluation de la situation de l’espèce du COSEPAC de 2022 (sous presse) a classé la population du lac West (UD3) comme étant menacée.

Gomphe ventru (Gomphurus ventricosus)

Le gomphe ventru est une libellule d’une longueur d’un peu moins de 5 cm. Il est brun foncé et noir, et présente des marques jaune vif sur la face dorsale de l’abdomen, des marques jaune-verdâtre sur le thorax, des yeux vert foncé et des ailes transparentes. Il se caractérise par une protubérance quasi circulaire et plate au bout de son abdomen étroit.

Cette libellule est rarement observée et ne se trouve qu’en petits nombres dans les sites connus. L’espèce ventrue passe jusqu’à deux ans au stade de larve aquatique, et les adultes passent le plus clair de leur temps loin de la rivière d’où ils ont émergé.

Le gomphe ventru a été observé dans deux sites en Ontario, le long de la rivière des Outaouais (1924) et de la rivière Saugeen (2012). Malgré des recherches approfondies effectuées le long de la rivière des Outaouais, aucune autre observation n’a été consignée.

Des signes de la présence du gomphe ventru ont été signalés du côté du Minnesota de la rivière à la Pluie dans les zones voisines du Nord-Ouest de l’Ontario en 1998, mais sa présence n’a pas été consignée du côté canadien de la rivière, malgré la réalisation de relevés ciblés en 2021. Il a été confirmé que les exuvies (peau laissée derrière lorsque les larves muent pour devenir adultes) récupérées au Minnesota sont étroitement liées au gomphe fraternel. On ne considère par la rivière à la Pluie comme étant un emplacement en Ontario visé par cette évaluation.

L’aire de répartition de cette espèce s’étend du Nouveau-Brunswick, vers le sud jusqu’au Tennessee, et vers l’ouest jusqu’au Minnesota. Au Canada, elle est présente dans 13 sous-populations très dispersées au sud de l’Ontario, au sud du Québec et au Nouveau-Brunswick, ainsi que dans des sous-populations historiques en Nouvelle-Écosse.

L’espèce semble naturellement rare dans une grande partie de son aire de répartition. Parmi les menaces possibles, on compte la dégradation de la qualité de l’eau et les espèces envahissantes.

Le gomphe ventru est classé comme une espèce menacée en Ontario en raison de la petite taille de sa population (<1000) et des très rares emplacements où il est présent (cinq ou moins). Ceci se fonde possiblement en partie sur la réévaluation récente par le COSEPAC de sa situation, qui l’a fait passer d’espèce en voie de disparition à espèce préoccupante, après la découverte d’emplacements supplémentaires.

Thècle méridionale d’Ontario (Satyrium favonius ontario)

La thècle méridionale d’Ontario est un petit papillon de couleur gris-brunâtre dont les ailes postérieures se caractérisent par la présence de touffes appelées « queues ». Le dessous des ailes est gris brunâtre et est orné de taches orange bien visibles près de la marge des ailes postérieures et d’une tache bleue sous la queue inférieure. Une série de petites lignes blanches et noires orne le dessous des ailes postérieures, et la ligne médiane blanche forme un « W » bien net au-dessus de la tache bleue. Les chenilles sont jaunâtres et ressemblent à des limaces. Leur corps présente des rayures dorsales vertes et une rayure latérale jaune. La chrysalide est brun foncé et marbrée de poils fins.

Il n’existe que quelques occurrences de la thècle méridionale d’Ontario dans une petite région au sud-ouest de l’Ontario, bien qu’il existe probablement quelques occurrences non documentées de cette espèce difficile à recenser. Elle semble avoir complètement disparu de certaines zones, bien que de nouveaux emplacements ont été récemment découverts.

L’aire de répartition de la thècle méridionale d’Ontario s’étend depuis le sud de l’Ontario et le Massachusetts vers le sud jusqu’en Georgia, et vers l’ouest jusqu’au Michigan, au Kansas, au Colorado et en Arizona. Cette espèce est considérée comme répandue, mais ses occurrences sont très localisées et sont de plus en plus rares vers la limite nord de son aire de répartition. L’habitat de la thècle méridionale d’Ontario est constitué de boisés de chênes à couvert dense. L’identification de la plante hôte ou des plantes hôtes des chenilles n’a pas été confirmée au Canada, mais on pense qu’il pourrait s’agir du chêne blanc.

La thècle méridionale d’Ontario est classée comme une espèce menacée en Ontario. L’aire de répartition de cette espèce est petite en Ontario, avec seulement quelques emplacements, et il y a un déclin observé, inféré ou prévu de l’habitat attribuable à l’application d’insecticide biologique à large spectre pour lutter contre les infestations de spongieuses non indigènes.

Hespérie de Dukes (Euphyes dukesi)

L’hespérie de Dukes est un papillon relativement grand avec une envergure de 31 à 37 mm. En Ontario, l’hespérie de Dukes est confinée au Sud-Ouest de l’Ontario dans la municipalité de Chatham-Kent et dans les comtés d’Essex et de Lambton. On a répertorié 28 sous-populations de l’espèce en Ontario : 12 encore existantes et 16 historiques. On en sait très peu sur la taille de la population ou les tendances de cette espèce en Ontario.   

L’habitat de l’hespérie de Dukes comprend les marécages de feuillus et les clairières naturelles ou en bordure de boisés où se trouvent de grandes parcelles de carex (Carex spp.). En Ontario, les plantes hôtes des chenilles sont le carex lacustre et le carex à écailles hyalines. Les adultes volent sur de courtes distances depuis leur habitat boisé vers les milieux ouverts avoisinants en quête de plantes nectarifères. En Ontario, les sources de nectar comprennent l’asclépiade incarnate, l’asclépiade commune, les chardons (Cirsium spp.), l’apocin chanvrin, le liatris à épi, le pycnanthème de Virginie et le silphe perfolié.

Les menaces qui pèsent sur l’hespérie de Dukes en Ontario sont liées à la croissance et à la progression rapides du roseau commun (Phragmites australis australis) dans l’ensemble des habitats de l’hespérie de Dukes. Le roseau commun se répand rapidement et prend le dessus sur les plantes indigènes, réduisant ainsi la superficie, l’étendue et la qualité de l’habitat et des plantes hôtes de l’hespérie de Dukes. D’autres menaces à plus faible incidence en lien avec l’aménagement des terres, les pratiques agricoles et les variations des niveaux d’eau ont également été répertoriées.

L’hespérie de Dukes est classée comme espèce préoccupante en Ontario. L’espèce n’atteint pas les seuils de classification lui permettant d’être classée comme espèce en voie de disparition ou menacée; or, le nombre d’individus et la disponibilité de l’habitat risquent de diminuer davantage en raison de la colonisation croissante par le roseau commun. La situation de cette espèce est conforme à la définition d’espèce préoccupante en vertu de la Loi de 2007 sur les espèces en voie de disparition.

Loup de l’Est (Canis sp. cf. lycaon)

Le loup de l’Est était anciennement connu sous le nom de loup algonquin (Canis sp.) par le CDSEPO. Le changement de nom a été adopté lors de la réunion virtuelle du 18 novembre 2021. L’évaluation finale et le vote ont été reportés à la réunion du CDSEPO du 31 mars et du 1er avril 2022.

Le loup de l’Est est un canidé de taille intermédiaire qui vit en meute familiale et qui se nourrit de proies comme le castor, le cerf de Virginie et l’orignal. En Ontario, le loup de l’Est est principalement confiné au parc provincial Algonquin ainsi que dans les régions avoisinantes, dont certaines sont protégées. Ces régions englobent le parc provincial Killarney au sud du parc provincial Kawartha Highlands. Des relevés plus éloignés sont relativement rares et vraisemblablement attribuables à des incidents de dispersion occasionnels sur de grandes distances. Le nombre total de canidés dans ce groupe génétique se chiffre probablement entre 350 et 1 000 (maximum) d’individus matures, et les populations semblent relativement stables à l’heure actuelle.

Bien que certains auteurs aient postulé que la lignée du loup de l’Est est le fruit d’une hybridation entre le loup gris et le coyote, de nombreuses études démontrent que le loup de l’Est présente une unité évolutive (lignée) distincte qui découle d’un ancêtre commun avec le loup gris ou le coyote. L’hybridation historique et contemporaine semble avoir contribué à un partage d’allèles, observé entre le loup de l’Est et le coyote. Toutefois, les deux espèces sont clairement différenciées sur le plan des marqueurs génétiques, ce qui porte à croire qu’ils demeurent en grande partie isolés d’un point de vue de la reproduction. De plus, selon des données morphologiques, le loup de l’Est est généralement plus grand que le coyote, et plus petit que le loup gris, bien qu’une identification fiable nécessite des données génotypiques.

Le loup de l’Est est classé comme une espèce menacée en Ontario. Cette classification se fonde sur le nombre d’individus matures, que l’on estime à moins de 1 000.

Puma (Puma concolor)

Le couguar est une espèce longévive dont le taux de reproduction est modéré. Le taux de survie des petits, depuis la naissance jusqu’à l’âge de douze mois, se situe entre 74 et 80 %, et l’espérance de vie d’un couguar adulte est de 8 à 13 ans. Seule la femelle s’occupe de l’élevage des petits; il arrive que la femelle se reproduise dès l’âge de 20 mois, et l’âge de la reproduction est déterminé par le statut social. La gestation dure environ 91 jours, les femelles mettent bas aux 18 à 24 mois, et les portées comptent en moyenne 2 ou 3 petits (variation de 1 à 6). Les couguars peuvent se reproduire en toute saison, et les femelles ont tendance à se reproduire à nouveau après avoir perdu une portée. Les couguars sont solitaires et se regroupent rarement, sauf durant la période de reproduction ou lorsque la femelle élève les jeunes. Les mâles, ayant tendance à se disperser plus fréquemment et sur de grandes distances, sont généralement les premiers couguars à être repérés dans une nouvelle province ou un nouveau territoire. Le couguar a tendance à éviter les zones d’occupation humaine, c’est pourquoi les rencontres entre les couguars et les humains sont rares. Bien que des observations de couguars soient signalées en Ontario, celles-ci elles sont rares, et jusqu’à présent, peu d’indices suggèrent une population reproductrice.

Le couguar est classé comme une espèce préoccupante en Ontario. Bien que la présence du couguar en Ontario soit d’origine inconnue ou non confirmée, sa présence semble indiquer le rétablissement d’une population pouvant être considérée préoccupante. La situation de cette espèce est conforme à la définition d’espèce préoccupante en vertu de la Loi de 2007 sur les espèces en voie de disparition.

Ginseng à cinq folioles (Panax quinquefolius)

Le ginseng à cinq folioles est une plante vivace longévive de la famille des Araliacées (lierre) qui peut vivre plus de 50 ans. Cette plante pousse dans les forêts décidues, riches, humides, non perturbées et matures d’érables à sucre (Acer saccharum), de frênes blancs d’Amérique (Fraxinus americana) et de tilleuls d’Amérique (Tilia americana) – où les feuillus dominent et dont le sol profond est riche en éléments nutritifs, sur assise de marbre ou de calcaire. Le ginseng américain est une espèce tolérante à l’ombre dont les spécimens se trouvent habituellement sous l’étage dominant (couvert forestier, sous-canopée et couche d’arbustes), qui fournit environ 75 % d’ombre. Les plantes adultes ont une seule tige qui compte une à cinq feuilles, chacune d’elles étant composée de cinq folioles disposées en rayon à partir d’un point central du sommet de sa tige. Ses fruits sont des baies en grappe de couleur rouge vif qui sont produites à la fin de l’été ou à l’automne. Les plantes peuvent atteindre une hauteur de 20 à 70 cm.

Le ginseng à cinq folioles met de trois à huit ans pour parvenir à maturité et la reproduction sexuée est son seul moyen de reproduction. La germination des graines exige une période de dormance de 18 mois et, comme la prédation des graines et la mortalité des semis sont élevées, la probabilité que chaque graine arrive à maturité est inférieure à 1 %, ce qui rend les populations de ginseng à cinq folioles extrêmement sensibles à la cueillette.

Au Canada, cette espèce se trouve au sud de l’Ontario et au sud-ouest du Québec. Aux États-Unis, son aire de répartition s’étend de la Louisiane et de la Géorgie à la Nouvelle-Angleterre et au Minnesota.

Le ginseng à cinq folioles est classé comme une espèce menacée en Ontario en raison d’un déclin inféré du nombre d’individus matures d’au moins 50 % attribuable à une combinaison de récolte illégale et de perte d’habitat; il était auparavant classé comme espèce en voie de disparition. Cette classification a été modifiée à celle d’espèce menacée en fonction de sa situation dans l’aire de répartition biologiquement pertinente et plus vaste.

Ptychomitre à feuilles incurvées (Ptychomitrium incurvum)

Le ptychomitre à feuilles incurvées est une espèce de petite mousse qui pousse en touffes d’un vert noirâtre au brun jaune, sur des substrats rocheux. La seule mention ontarienne de l’espèce date de 1825. L’espèce est encore présente dans l’est des États-Unis où on la rencontre habituellement dans des forêts de feuillus, à la surface ou dans les petites fissures de blocs rocheux exposés ou abrités de composition chimique variée. L’espèce pousse également à la base d’arbres ou sur des troncs morts couchés, mais rarement. Comme le ptychomitre à feuilles incurvées peut pousser sur une variété de substrats anthropiques et rocheux, cela porte à croire que la disponibilité de substrats ne limite pas sa répartition. Des facteurs climatiques seraient plutôt à l’origine de l’absence de l’espèce en Ontario (COSEPAC 2002). D’autres raisons pouvant expliquer sa disparition pourraient être une combinaison de facteurs, y compris la destruction de l’habitat et la pollution; toutefois, la cause de sa disparition en Ontario n’est pas bien comprise. Comme on ne connaît actuellement aucune population de l’espèce au Canada, il est impossible d’évaluer les menaces auxquelles elle est exposée.

De façon générale, le ptychomitre à feuilles incurvées est une plante si petite et si peu visible qu’elle peut facilement passer inaperçue ou paraître sans intérêt sur le terrain, d’autant plus qu’elle ressemble à certaines espèces de Pottiacées, dont l’identification est notoirement difficile. Cependant, une personne spécialement formée sur l’identification de cette espèce n’aura pas de mal à la distinguer sur le terrain. Selon Reese (1999) dans COSEPAC (2002), « avec ses feuilles luisantes et très crispées à l’état sec, cette petite mousse vert foncé poussant sur la roche est impossible à confondre ».

Le ptychomitre à feuilles incurvées est classé espèce disparue en Ontario.

Isopyre à feuilles biternées (Enemion biternatum)

L’isopyre à feuilles biternées (Enemion biternatum) est une plante herbacée vivace délicate à floraison printanière qui peut atteindre 10 à 40 cm de haut. Ses fleurs mesurent 1,5 à 2 cm de large et possèdent cinq sépales blancs semblables à des pétales, qui entourent un groupe d’étamines dont les anthères sont jaunes. Cette plante herbacée vivace forestière pousse dans des boisés décidus humides et des fourrés, souvent sur des terrasses alluviales et sur des pentes de vallées.

La population canadienne d’isopyre à feuilles biternées se limite à la zone carolinienne au sud-ouest de l’Ontario. Cette population est répartie dans plusieurs sous-populations et dans de nombreux sites, bien que la grande majorité des plantes se trouve dans seulement deux sites. On a observé ou inféré un déclin dans quelques sites, notamment un déclin important (environ 70 %) du nombre estimé de tiges dans la plus grande colonie signalée.

L’isopyre à feuilles biternées a une capacité de dispersion limitée, un faible taux de visite par les pollinisateurs en raison d’un manque de nectar, et une autocompatibilité qui peut mener à la dépression de consanguinité ou à une baisse du succès reproducteur, particulièrement dans les petites sous-populations.

La compétition exercée par les plantes non indigènes envahissantes est considérée comme la principale menace pesant sur l’isopyre à feuilles biternées en Ontario. Des sentiers récréatifs sont présents à proximité de colonies de l’isopyre à feuilles biternées, ce qui pourrait entraîner le piétinement des plantes et le compactage du sol à certains endroits. Plusieurs sous-populations se trouvent dans des zones urbaines en expansion ou à proximité de celles-ci; on s’attend donc à ce que la pression exercée par les activités récréatives augmente.

L’isopyre à feuilles biternées est classé comme une espèce préoccupante en Ontario, car elle s’approche du seuil d’espèce en voie de disparition, que l’on associe au fait qu’elle est uniquement présente dans six sous-populations qui sont exposées à un risque de déclin de la superficie et de la qualité de l’habitat en raison de diverses activités, y compris l’utilisation des sentiers récréatifs et l’expansion de plantes non indigènes envahissantes.

Frêne pubescent (Fraxinus profunda)

Le frêne pubescent est un arbre feuillu de taille moyenne qui appartient à la famille des Oléacées. Il peut mesurer 15 à 30 cm de hauteur et atteindre un diamètre à hauteur de poitrine de 173 cm en conditions optimales. Le frêne pubescent se distingue par l’important renflement qui se forme à la base de son tronc dans des conditions très humides. Il a des feuilles opposées et composées-pennées qui mesurent de 20 à 45 cm de longueur. Les folioles sont densément pubescentes sur leur face inférieure ou, parfois, uniquement sur leurs nervures. Le frêne pubescent produit un fruit ailé (samare) plus gros que celui de tous les autres frênes (COSEPAC 2022, sous presse).

Comme la plupart des espèces de frênes au Canada, le frêne pubescent est menacé par l’agrile du frêne, un insecte non indigène envahissant. Les autres menaces pesant sur le frêne pubescent sont la conversion des terres pour l’agriculture, les routes et services publics, l’exploitation forestière et la récolte du bois, les activités récréatives, les changements climatiques, le broutage par les cerfs et la modification des écosystèmes par des plantes non indigènes envahissantes (COSEPAC 2022, sous presse).

Le frêne pubescent se rencontre dans la zone carolinienne du sud de l’Ontario. Au Canada, le nombre d’arbres matures restants s’élève à deux connus et à moins de dix présumés. Selon les estimations, l’agrile du frêne aurait causé le déclin de plus de 90 % du nombre d’individus matures. En outre, plus de 400 plantules et gaules sont continuellement menacées par l’agrile du frêne (COSEPAC 2022, sous presse).

Le frêne pubescent est important pour les peuples autochtones, qui reconnaissent les relations qui unissent toutes les espèces au sein d’un écosystème (COSEPAC 2022, sous presse).

Le frêne pubescent est classé espèce en voie de disparition en Ontario en raison des déclins passés, actuels et futurs de 90 % du nombre d’individus matures, du déclin continu estimé et prévu de 90 % au cours des deux prochaines générations dû à la présence d’agrile du frêne, et du nombre d’individus matures que l’on estime à moins de 10.

Couleuvre fauve de l’Est (Pantherophis vulpinus) (population carolinienne)

La couleuvre fauve de l’Est est l’un des plus grands serpents de l’Ontario. Les adultes sont de couleur jaunâtre, avec des taches foncées parsemées sur leur surface dorsale qui alternent avec de plus petites taches foncées sur leurs côtés. En Ontario, la couleuvre fauve de l’Est a été évaluée en tant que deux populations distinctes : la population carolinienne et la population des Grands Lacs et du Saint-Laurent le long de la rive est de la baie Georgienne. La couleuvre fauve de l’Est passe la majeure partie de la saison active dans des habitats ouverts, y compris des terres humides et des littoraux rocheux. Cette espèce nécessite des sites d’hibernation et des sites de ponte propices, dont plusieurs sont utilisés par de multiples serpents année après année.

On estime la taille de la population carolinienne à 4150 à 7230 individus matures. Les menaces d’origine humaine contribuent au déclin continu de l’abondance de cette espèce, y compris la perte d’habitat à grande échelle attribuable à la transformation historique et continue de terres humides et d’autres zones naturelles au profit d’utilisations urbaines et agricoles. La mortalité routière est considérée comme la menace prédominante pour la couleuvre fauve de l’Est dans la région carolinienne, suivi des changements climatiques et de la modification des systèmes naturels.

La couleuvre fauve de l’Est (population carolinienne) est classée espèce menacée en Ontario en raison d’un déclin soupçonné de >30 % du nombre d’individus mature au cours des trois dernières générations et des trois prochaines (22,5 ans), ainsi que sur une période qui englobe autant le passé que l’avenir, qui se fonde sur c) un déclin de l’étendue de l’occurrence et de la qualité de l’habitat, et sur d) les niveaux possibles d’exploitation (mortalité routière et mortalité intentionnelle).

Couleuvre fauve de l’Est (Pantherophis vulpinus) (population des Grands Lacs et du Saint-Laurent)

La mortalité routière est considérée comme la menace prédominante pour la couleuvre fauve de la population des Grands Lacs et du Saint-Laurent, suivi des changements climatiques et de la modification des systèmes naturels.

La couleuvre fauve de l’Est (population des Grands Lacs et du Saint-Laurent) est classée comme une espèce menacée en Ontario en fonction du nombre d’individus matures qui est de 1 180 à 2 189, avec moins de 1 000 individus au sein d’une même sous-population, et en raison d’un déclin continu inféré et prévu.

Notes :

Le statut d’espèce non inscrite signifie qu’un statut n’avait pas été officiellement attribué à l’espèce en Ontario.

Tous les noms d’espèces en anglais, en français et en langues autochtones sont inclus dans les rapports sur le statut lorsqu’ils sont connus. Les noms en langues autochtones sont marqués d’un astérisque et ils ne visent pas à inclure l’ensemble des cultures et des langues. Les noms en langues autochtones ne sont pas basés sur des méthodes scientifiques occidentales.