Le lac Simcoe est le plus grand plan d’eau intérieur du sud de l’Ontario, et il abrite un patrimoine naturel où l’on retrouve des terres humides, des forêts de même que des habitats fauniques et du poisson, sans compter plus de 435 000 habitants. La Loi de 2008 sur la protection du lac Simcoe constitue la première loi canadienne portant principalement sur un bassin hydrographique tandis que le Plan de protection du lac Simcoe (le Plan), qui a été établi en 2009, est le premier plan en son genre, en Ontario, à traiter des menaces déterminées pour le bassin hydrographique du lac Simcoe. La mise en œuvre du Plan demeure une priorité clé pour la province.

Publié en mars 2015, notre rapport détaillé intitulé Lake Simcoe 2014 Monitoring Report brosse un aperçu des résultats de nos activités de surveillance et de recherche portant sur le lac, jusqu’en 2012. Publié en octobre 2015, le Rapport quinquennal du ministre sur le lac Simcoe décrit les mesures prises au cours des cinq premières années de la mise en œuvre du Plan. Le présent rapport annuel de 2015 souligne en quoi le travail que nous avons entrepris depuis la publication du Rapport quinquennal a continué de porter principalement sur la charge de phosphore du lac, en plus des nouvelles priorités que représentent, à titre d’exemple, le niveau des chlorures et l’adaptation au changement climatique.

Les données de surveillance à long terme qui portent jusqu’en 2015 montrent que la santé de l’écosystème du lac Simcoe a continué de s’améliorer. Depuis les années 1980, les niveaux printaniers de phosphore du lac ont considérablement diminué tandis que les teneurs en oxygène dissous des eaux profondes, à la fin de l’été, ont considérablement augmenté pour atteindre des niveaux qui sont beaucoup plus favorables à la vie aquatique. Au vu de ces améliorations sur le plan de la qualité de l’eau, les populations de poissons d’eaux froides naturellement présentes comme le touladi, le grand corégone et le cisco (aussi appelé corégone) continuent de répondre de façon positive. En janvier 2015, une saison de pêche récréative du cisco a notamment été réintroduite pour la première fois en 14 ans.

Cette infographie se présente sous la forme d’une flèche à l’intérieur de laquelle est inscrit le symbole désignant l’« oxygène » pour signifier que l’oxygène dissous des eaux profondes que respirent les poissons a considérablement augmenté depuis les années 1980. À côté de celle-ci se trouve une flèche pointée vers le bas dans laquelle se loge la lettre « P » pour signifier que la concentration de phosphore au printemps du lac a diminué, au cours de la même période.

Sous l’illustration se trouve l’image d’un poisson et un signe « plus », ce qui signifie que les populations de poissons indigènes d’eaux froides sont en voie de se rétablir.

La province poursuit ses activités de surveillance, de recherche et d’apprentissage en ce qui concerne le lac. En travaillant de concert avec des partenaires, nous utilisons les résultats obtenus pour orienter nos décisions et nos actions en matière de gestion adaptative pour contribuer à rétablir et à protéger la santé du lac Simcoe.

Notre vision pour le lac Simcoe comprend ce qui suit :

  • un environnement sain au sein duquel les collectivités peuvent profiter de tous les bienfaits récréatifs et économiques inhérents au fait de vivre dans le bassin hydrographique
  • un écosystème sain pour les nombreuses espèces indigènes de poisson, la faune et la flore qui font du lac Simcoe une ressource prisée
  • des rives naturelles dont le développement fait l’objet d’une planification soignée et durable pour les générations futures
  • un meilleur niveau de coopération et de leadership entre tous les partenaires qui s’emploient à protéger le lac

Qualité de l’eau

Nouvelle préoccupation : Sel de voirie

Les résultats des travaux de recherche entrepris par l’Office de protection de la nature de la région du lac Simcoe (OPNRLS) et d’autres partenaires ont permis de relever une cause de préoccupation tenant à l’utilisation du sel de voirie sur les terrains de stationnement et sur les routes. Au cours d’un hiver habituel, on estime que sont appliquées 90 000 tonnes de sel de voirie dans le bassin hydrographique du lac Simcoe. Les décisions concernant les doses d’épandage sur les terrains de stationnement reposent dans une large mesure davantage sur des considérations liées à la responsabilité que sur des consignes émanant de l’industrie quant aux normes de soins appropriées. Dans le cadre d’une enquête menée par l’Université de Waterloo, plusieurs entrepreneurs ont fait état d’une incertitude quant aux doses d’épandage qui étaient les leurs. Des recherches de suivi menées par l’Université de Waterloo ont démontré qu’une dose d’épandage de 60 à 75 grammes par mètre carré (g/m2) suffisait pour que la chaussée redevienne sèche dans l’heure suivant la majorité des chutes de neige hivernales. Les activités de surveillance menées sur les terrains de stationnement du bassin hydrographique du lac Simcoe montrent que les entrepreneurs saisonniers peuvent épandre du sel de voirie en surabondance, d’un facteur de plus de 20 %. Dans le cadre d’une seule application, on a pu constater que les doses variaient, sur un terrain commercial donné, de 60 g/m2 à jusqu’à 4 766 g/m2.

Cette image présente un filtre cylindrique perforé à la surface duquel se trouvent des bactéries du soufre de couleur mauve.
L’OPNRLS a pu observer la présence, dans un bassin d’eaux pluviales du bassin hydrographique, de bactéries du soufre de couleur mauve, lesquelles se retrouvent généralement en milieu anoxique, salin, comme c’est le cas des lacs méromictiques ou des sources sulfureuses.

Des niveaux élevés de chlorures s’écoulent dans les affluents et parviennent éventuellement au lac. À l’occasion, les niveaux de chlorures de certains affluents sont suffisamment élevés pour perturber potentiellement les fonctions de l’écosystème.

Le ministère de l’Environnement et de l’Action en matière de changement climatique (MEACC) et l’OPNRLS travaillent de concert avec des partenaires à la réduction des chlorures en :

  • surveillant les doses d’épandage du sel de voirie et les concentrations de chlorures des eaux de surface et des eaux pluviales de manière à mieux saisir les effets cumulatifs;
  • procédant au repérage cartographique des zones vulnérables au sel et en faisant la promotion de méthodes permettant de réduire l’utilisation des chlorures par une gestion du sel de voirie, en collaboration avec les intervenants municipaux et privés;
  • continuant à collaborer avec le programme Smart About Salt afin de former les propriétaires fonciers et les entrepreneurs quant aux pratiques de contrôle de la neige et de la glace.

Stations d’épuration des eaux d’égout

Toutes les stations d’épuration des eaux d’égout du bassin hydrographique respectent désormais leurs limites en matière de charge annuelle de même que leurs concentrations de phosphore réduites. Ces limites réduites, tel qu’elles sont définies dans la Stratégie de réduction du phosphore ont mené à des améliorations des technologies d’élimination du phosphore. Même en tenant compte d’une augmentation marquée de la population, les stations d’épuration des eaux d’égout du bassin hydrographique du lac Simcoe figurent désormais parmi celles qui sont les plus efficaces au chapitre de l’élimination du phosphore, en Ontario. La réduction totale du phosphore entre les années 1980 et 2015 est d’environ 30 tonnes.

Installations septiques

Les municipalités du bassin hydrographique ont désormais terminé la phase 1 du programme d’inspection des installations septiques. Elles ont complété l’inspection de toutes les installations septiques situées à moins de 100 mètres du lac Simcoe, et se sont engagées à réinspecter celles-ci selon un cycle de cinq ans. Les municipalités poursuivront avec la phase 2 du programme de sorte que les installations septiques jouxtant les étangs, les rivières ou les ruisseaux permanents auront également été inspectées et soumises à un cycle de réinspection. Le ministère de l’Agriculture, de l’Alimentation et des Affaires rurales (MAAARO) a désormais produit et distribué, à travers la province, plus de 6 000 exemplaires d’un DVD intitulé Les systèmes à fosse septique!, de même que des livrets éducatifs et des listes de contrôle, en vue d’aider les propriétaires fonciers à entretenir convenablement leurs installations septiques.

Aménagements à faible impact écologique

Les eaux de ruissellement urbaines constituent l’une des principales sources de pollution du lac. Les intervenants du bassin hydrographique reconnaissent la valeur et l’occasion que représente le fait de devenir des pionniers dans le recours aux aménagements à faible impact écologique pour réduire ce type de ruissellement. Les aménagements à faible impact écologique font appel à des techniques de conception inédites calquées sur la nature pour parvenir à assurer l’infiltration, le filtrage, le stockage, l’évaporation et la retenue des eaux pluviales à proximité de leur source.

Parmi les travaux réalisés en collaboration avec l’OPNRLS figurent l’élaboration de politiques en matière d’eaux pluviales et d’aménagements à faible impact écologique devant être intégrées aux plans municipaux officiels de même que des services de formation sur les occasions qui s’offrent à l’égard des aménagements à faible impact écologique au sein des municipalités du bassin hydrographique. Plusieurs sites de démonstration d’aménagements à faible impact écologique ont été achevés en 2015, dont un à Newmarket, sur le chemin Forest Glen Road, qui a également profité du soutien de la municipalité de Newmarket de même que d’Environnement et Changement climatique Canada. Ce projet constitue un excellent exemple de la façon dont les caractéristiques des aménagements à faible impact écologique peuvent être utilisées en lieu et place des traditionnels bordures et caniveaux pour gérer les eaux pluviales. Ces travaux ont notamment porté sur la création d’une caractéristique des aménagements à faible impact écologique, soit un bassin biologique, pour contribuer à augmenter le niveau d’infiltration et de recharge de la nappe phréatique en plus de réduire l’érosion et de maximiser la lutte contre les inondations, à la hauteur du ruisseau Western Creek.

Il s’agit de trois photos qui illustrent l’état avant, durant et après la construction d’un site résidentiel de démonstration d’aménagements à faible impact écologique, à Newmarket. Dans la première image se trouvent les traditionnels bordures et caniveaux pour la gestion des eaux pluviales, de sorte que les eaux de ruissellement se dirigent directement vers le ruisseau avoisinant. La deuxième image, prise durant la construction, montre la construction d’un bassin biologique. La troisième image présente le projet dûment achevé, alors que les eaux de ruissellement sont dirigées vers les jardins pluviaux résidentiels.
gauche : avant – l’eau de ruissellement de la rue se déverse directement dans le ruisseau Western Creek centre : durant la construction droite : après – l’eau de ruissellement est dirigée vers les jardins pluviaux résidentiels

Les techniques associées aux aménagements à faible impact écologique sont également très efficaces lorsqu’elles sont mises en œuvre par des propriétaires individuels. Le recours aux jardins pluviaux résidentiels en vue de réduire l’incidence des eaux de ruissellement a été mis en vedette dans le cadre de l’édition 2015 du festival Canada Blooms. Avec le soutien de la province, la société Parklane Nurseries a aménagé un espace de jardin interactif d’une superficie de 278 mètres carrés intégrant quatre jardins pluviaux de démonstration, des applications de pavé perméable, des tuyaux de descente artistiques fonctionnels, des méthodes de conservation de l’eau, des systèmes de plantation d’espèces indigènes de même que des techniques d’aménagement à faible impact écologique esthétiques que pouvaient mettre en œuvre les propriétaires pour réduire les eaux de ruissellement.

Il s’agit de trois images qui présentent les jardins pluviaux de démonstration aménagés dans le cadre de l’édition 2015 du festival Canada Blooms afin de promouvoir l’usage des techniques propres aux aménagements à faible impact écologique au niveau des terrains et d’illustrer en quoi les techniques de gestion des eaux pluviales peuvent être tant fonctionnelles qu’esthétiques, en contexte résidentiel. Dans la première image, on peut observer le tuyau de descente d’une maison qui vient se drainer dans le terrain, au travers du gravier. Dans la deuxième image, on observe la présence d’un jardin de roches incurvé où l’on peut prendre place. Le sol est recouvert de gravier afin de ralentir l’infiltration des eaux de pluie. Dans la troisième image, des gens se tiennent dans le jardin, à l’extérieur de la maison et à l’avant-plan, on observe la présence de pavés perméables.
Les jardins pluviaux de démonstration aménagés dans le cadre de l’édition 2015 du festival Canada Blooms ont attiré 6 000 visiteurs

Technologie du biofiltre

Le MAAARO a appuyé la réalisation de travaux de recherche dans le bassin hydrographique du lac Simcoe dans le but d’évaluer l’efficacité du recours à des filtres constitués de copeaux de bois pour améliorer la qualité de l’eau. Les sites d’étude se sont intéressés à l’épuration des eaux de ruissellement provenant d’une serre de même que d’une exploitation agricole produisant des carottes, du gazon et des cultures commerciales. Les résultats ont démontré que les filtres composés de copeaux de bois peuvent être efficaces pour réduire le phosphore particulaire présent dans les eaux de ruissellement des terres agricoles. Le MAAARO examine diverses façons qui permettraient d’aider les agriculteurs à adopter plus largement cette pratique, là où elle pourrait s’appliquer.

Compensation du phosphore

L’Office de protection de la nature de la région du lac Simcoe mène un projet de compensation du phosphore (le « LSPOP ») pour améliorer et protéger la qualité de l’eau. Le LSPOP aura recours à des outils comme les pratiques de développement à faible impact pour gérer le déversement de phosphore provenant de nouvelles constructions résidentielles et créera des occasions d’investir dans des projets de modernisation des systèmes de gestion des eaux pluviales. Il encouragera également l’innovation dans la conception de nouveaux développements résidentiels.

Quantité d’eau

Bilans hydriques

Le MEACC a travaillé de concert avec des partenaires au parachèvement d’études du bilan hydrique de niveau 2 pour chacun des sous-bassins versants du bassin hydrographique du lac Simcoe, ce qui nous permet de disposer d’une représentation exhaustive sous forme de modèles d’écoulement des eaux souterraines, pour l’ensemble du bassin du lac Simcoe. Ces modèles d’écoulement des eaux souterraines nous aideront à améliorer notre gestion de nos ressources en eau en plus de nous fournir des renseignements nécessaires à la planification des sous-bassins hydrographiques.

Débits d’entrée des cours d’eau

Avec l’aide de la province, l’OPNRLS continue de réaliser des recherches en vue d’estimer les débits requis pour maintenir des écosystèmes aquatiques sains, dans le bassin hydrographique. Notre projet de recherche nous permet d’en apprendre plus sur la façon dont varie le débit durant les événements pluvio-hydrologiques et lors de différentes saisons. De manière générale, si nous nous sommes principalement attardés aux faibles débits, de récents travaux menés dans le sous-bassin hydrographique de Lovers Creek ont mis en évidence le fait que des débits élevés engendrent la création d’un débit associé à celui d’une crue qui pourrait provoquer de l’érosion et réduire le niveau de stabilité des rives du cours d’eau. Les résultats des travaux de recherche sur les débits fournissent de l’information qui permet d’éclairer les gestes qui peuvent être posés pour atténuer les problèmes imputables aux débits élevés; à titre d’exemple, il est possible de mettre en œuvre des mesures d’atténuation analogues à celles des aménagements à faible impact écologique pour réduire la pression imputable aux événements de pluie abondante.

Projet d’agriculture faisant un usage intelligent de l’eau 

Avec l’aide de la province, des évaluations de l’utilisation de l’eau ont été menées auprès des agriculteurs afin d’optimiser cette utilisation dans les granges ainsi que dans les champs qu’ils irriguent. En fournissant aux agriculteurs des renseignements de meilleure qualité au sujet de leur utilisation de l’eau, ceux-ci sont fréquemment en mesure d’abaisser ou d’optimiser leur consommation d’eau, de réduire leurs coûts et de mettre en œuvre des systèmes de traitement de l’eau moins onéreux.

Protection et restauration du patrimoine naturel

Le ministère des Richesses naturelles et des Forêts (MRNF) continue d’évaluer et de remettre en état des habitats de nourricerie et de frai le long des rives du lac Simcoe, d’appuyer des projets pilotes qui visent à démontrer des approches efficaces en matière de naturalisation des rives, de restaurer des sites prioritaires dans des sous-bassins versants perturbés en plus d’appuyer, avec des partenaires, la restauration des habitats humides prioritaires.

Gestion des rives

Le MRNF dirige actuellement l’élaboration d’une stratégie de gestion des rives qui portera sur les meilleures pratiques en la matière, y compris la restauration des rives et leur protection, et la planification de l’utilisation des terres. Cette stratégie est élaborée en collaboration avec des intervenants de l’ensemble du bassin, y compris des municipalités. Une fois la stratégie mise au point, on modifiera les plans municipaux officiels en vue de s’assurer qu’ils sont conformes aux recommandations accompagnant la stratégie.

Ré-ensauvagement

Avec l’appui de la province, ReWilding Lake Simcoe, une initiative du Ontario Water Centre, a entrepris une gamme diversifiée d’activités en vue de mettre en œuvre, dans le cadre d’un projet pilote, une façon inédite de restaurer les espaces riverains publics sous-performants ou « oubliés ». Quatre sites désignés comme étant victimes d’impacts au niveau des voies navigables du fait d’une dégradation de l’environnement ont été sélectionnés comme sites dont il convenait d’assurer le ré-ensauvagement. Des visites, des laboratoires de conception, des campagnes d’idées ainsi que des ateliers de vie optimale ont été organisés pour contribuer à déterminer en quoi le ré-ensauvagement des espaces comblerait le mieux les besoins tant de la population que de la nature, simultanément. Achevés en 2015, les travaux de construction des sites ont mis en vedette, sous leur forme ultime, des innovations touchant les eaux pluviales.

Il s’agit de deux images présentant les états « avant » et « après » de l’une des rives publiques restaurées du Pine Beach Park. La première image, qui correspond à l’état « avant » présente une vue aérienne du site où l’on note la présence d’une rive endurcie et le fait qu’il n’y a pas énormément de végétation naturelle. Dans la deuxième image, prise après que les travaux eurent été terminés, on note la présence d’un bassin biologique et de plantations végétales en plus grand nombre.
gauche : Pine Beach Park avant droite : Version « réaménagée » de Pine Beach Park

Surveillance terrestre

Le MRNF travaille avec l’Université de Toronto pour poursuivre la mise en œuvre d’un protocole de surveillance terrestre pour l’ensemble du bassin hydrographique du lac Simcoe. Le protocole recueille des données locales tirées de quatre années de travaux sur le terrain et sert à indexer et à documenter le couvert naturel de qualité supérieure que l’on retrouve dans le bassin afin d’évaluer les progrès accomplis sur la voie de l’atteinte des objectifs du Plan. Ces données locales sont également reliées à des données plus générales concernant le paysage afin d’appuyer l’élaboration d’une stratégie en matière de surveillance terrestre. La stratégie de surveillance terrestre permettra au MRNF de déterminer quelle est la proportion du couvert végétal naturel de qualité supérieure en plus de faire des prévisions offrant la possibilité d’appliquer en temps opportun des mesures de gestion du bassin.

Autres menaces

Espèces envahissantes

En 2015, la province a lancé, avec Boating Ontario, un programme en vue de montrer aux plaisanciers comment nettoyer leurs bateaux et autres embarcations afin de réduire la pollution de l’eau et la propagation des espèces envahissantes.

Le MRNF continue également d’inciter les pêcheurs à la ligne à se débarrasser comme il se doit des poissons-appâts pour contribuer à minimiser la propagation des espèces envahissantes par le biais de programmes tels qu'Operation Bait Bucket.

De concert avec ses partenaires, le MRNF a réalisé un certain nombre d’initiatives de sensibilisation et d’éducation concernant les espèces envahissantes, dont les suivantes :

  • mise à jour de la liste de surveillance du lac Simcoe;
  • organisation d’ateliers sur les espèces envahissantes à l’intention des propriétaires fonciers;
  • distribution de matériaux de conscientisation dans le bassin;
  • exploitation de postes mobiles de nettoyage de bateaux;
  • promotion de la sensibilisation à l’égard du système de détection précoce et de cartographie d’inventaire des espèces envahissantes (Early Detection and Distribution Mapping System) – EDDMapS Ontario. Dans le cadre de ces initiatives, des panneaux de départ de sentier de EDDMapS ont été installés par les municipalités, les groupes de fiducies foncières, les organismes de conservation et la Première Nation Chippewas de Georgina Island.

EDDMapS a jusqu’à présent reçu 2 322 rapports d’observation d’espèces envahissantes dans le bassin hydrographique du lac Simcoe.

Intervention rapide pour lutter contre les espèces envahissantes

Le MRNF a élaboré un système en vertu duquel des mesures appropriées sont prises lorsqu’est signalée la présence d’espèces envahissantes. À titre d’exemple, après avoir détecté la présence d’aloès d’eau – une plante aquatique envahissante – dans la rivière Black, à l’automne 2015, le MRNF est intervenu de manière rapide et ciblée. Le Ministère a élaboré et mis en œuvre un plan d’intervention en vue d’éradiquer la population relativement restreinte (qui occupait une superficie de moins de 1 hectare) avant que celle-ci ne puisse s’établir de manière définitive. Des mesures touchant le confinement des colonies de plantes, l’extraction manuelle et l’application d’herbicides furent mises en œuvre sur-le-champ. Se poursuivent des activités d’intervention rapide, de surveillance de l’efficacité et de reconnaissance de la présence de nouvelles colonies.

Cette image présente l’extraction manuelle d’aloès d’eau de la rivière Black du lac Simcoe, au cours de l’automne 2015, au moyen d’une perche, dans le cadre des activités d’intervention rapide du MRNF après que la présence d’espèces envahissantes eut été signalée.
Aloès d’eau extraite manuellement de la rivière Black du lac Simcoe, à l’automne 2015, dans le cadre des activités d’intervention rapide du MRNF.

Ces efforts ciblant la repousse minimale des colonies de 2015, ainsi que les nouvelles colonies décelées en amont se sont poursuivis en 2016. Le MRNF a accordé la priorité à la sensibilisation au sein de la collectivité par la mise en place de panneaux de signalisation visant à sensibiliser et par la tenue de portes ouvertes, en septembre. Tablant sur l’expérience acquise en marge des travaux antérieurs réalisés dans la rivière Trent, cette intervention rapide dans la rivière Black permettra de tirer des enseignements qui seront appliqués à d’autres efforts d’intervention conjointe, en vue de contrôler l’introduction des espèces envahissantes.

Changement climatique

Le MEACC continue d’appuyer les travaux qui nous aideront à nous adapter au changement climatique, y compris en travaillant étroitement avec l’OPNRLS à la mise en œuvre d’approches favorisant des aménagements à faible impact écologique sur l’ensemble du bassin hydrographique. À titre d’exemple, l’OPNRLS a récemment approuvé des politiques révisées en matière de développement du bassin hydrographique de même que des politiques sur les eaux pluviales et les aménagements à faible impact écologique devant être intégrées aux plans municipaux officiels. L’OPNRLS a en outre offert et fourni, aux municipalités, de la formation sur les possibilités d’aménagement à faible impact écologique afin d’aider celles-ci à s’adapter aux effets du changement climatique.

Cette infographie illustre le fait que l’augmentation de la température de l’air et la réduction de la durée des périodes de couverture de glace modifient la façon dont fonctionne l’écosystème.

Le MEACC poursuit également sa collaboration avec la Première Nation Chippewas de Georgina Island (PNCGI) afin de recueillir des connaissances écologiques traditionnelles au sujet du changement climatique, du climat, des plantes et des animaux, de même que des terres et de l’eau. Ces connaissances serviront à élaborer les stratégies d’adaptation au changement climatique des trois collectivités des Premières Nations qui jouxtent le bassin hydrographique.

Priorités locales

Plans de sous-bassin

Les plans de sous-bassin évaluent les fonctions hydrologiques et hydrogéologiques de même que les ressources liées au patrimoine naturel de chaque région et visent à contribuer à l’orientation des décisions en matière de planification, de surveillance et de gérance.

En 2015, avec l’appui de la province et des municipalités du bassin hydrographique, l’OPNRLS a réalisé le plan du sous-bassin de Ramara Creeks. Le plan du sous-bassin de Whites Creek et de Upper Talbot de même que le plan de la Première Nation de Georgina Island devraient être achevés en 2016. Avec le parachèvement de ces deux plans, en 2016, tous les principaux sous-bassins se déversant dans le lac seront dotés d’un plan.

Cette carte illustre les sous-bassins qui composent le bassin hydrographique du lac Simcoe et précise l’année au cours de laquelle leur plan de sous-bassin a été achevé ou celle au cours de laquelle on prévoit qu’il le soit.

Parmi les plans de sous-bassin achevés en 2010 figurent les suivants :
rivière Beaver;
rivière Black;
East Holland;
Maskinongé; 
rivière Pefferlaw;
West Holland.

Parmi les plans de sous-bassin achevés en 2012 figurent les suivants :
Barrie Creeks;
Hewitts Creek;
Innisfil Creeks;
Lovers Creek.

Parmi les plans de sous-bassin achevés en 2013 figurent les suivants :
Hawkestone Creek;
Oro North Creeks;
Oro South Creeks.

Parmi les plans de sous-bassin achevés en 2015 figurent les suivants : 
Ramara Creeks;
rivière Talbot.

Parmi les plans de sous-bassin achevés en 2016 figurent les suivants :
Whites Creek;
rivière Upper Talbot.

Parmi les plans de sous-bassin en cours en 2016 figurent les suivants :
Première Nation de Georgina Island.

De concert avec les partenaires, l’OPNRLS a mis en œuvre les recommandations des plans de sous-bassin depuis que le premier plan a été complété, en 2010. En 2015, 44 des 57 recommandations ont été mises en œuvre ou respectaient leur objectif en matière de parachèvement. Parmi les types de projets entrepris dans la foulée des recommandations du plan de sous-bassin figurent l’amélioration de la gestion des eaux pluviales, le passage sécuritaire de la faune, la formation professionnelle et la gestion du sel de voirie.

On retrouvera tous les plans de sous-bassin de même que les plans de mise en œuvre complétés sur le site Web de l’OPNRLS.

Gérance

Avec l’appui du MEACC, l’OPNRLS a créé un outil intitulé Stewardship Priorities and Opportunities Tool (SPOT). Cet outil relève, à l’intention des organismes et des partenaires intéressés, des projets de restauration liés à l’amélioration de l’habitat du poisson, à l’augmentation du couvert forestier ou à l’application des caractéristiques des aménagements à faible impact écologique afin de gérer les eaux pluviales au sein du bassin hydrographique du lac Simcoe. Cet outil de cartographie interactif sur le Web utilise les données de surveillance pour établir le caractère prioritaire des emplacements et des projets qui offriraient les bienfaits les plus marqués pour la santé du bassin.

Avec la collaboration du Dufferin South Simcoe Stewardship Network, la province a collaboré à la réalisation du Lake Simcoe Southeastern Georgian Bay Community Stewardship Program. Le MRNF a appuyé des projets pilotes afin de démontrer la naturalisation efficace des rives et la restauration de sites prioritaires de sous-bassins perturbés.

Le MRNF a également poursuivi sa collaboration avec Ontario Streams de même qu’avec d’autres partenaires à l’identification et l’amélioration des habitats de nourricerie et de frai des tributaires, à la restauration des rives du lac Simcoe, à l’élimination des espèces envahissantes, et à la restauration des composantes indigènes de la communauté aquatique du lac Simcoe (c.-à-d. riz sauvage et maskinongé).

Le MAAARO a collaboré avec Kawartha Conservation et des fermiers locaux à la réalisation de plusieurs projets de gérance sur des fermes d’élevage dans le bassin de la rivière Talbot.

Ces deux images montrent des exemples de projets de gérance sur des fermes d’élevage dans le bassin de la rivière Talbot. La première image montre une étable à l’extérieur de laquelle se trouve un troupeau de moutons; on illustre la façon dont les eaux de ruissellement des enclos de ferme et l’entreposage du fumier permettent de faire en sorte que le fumier n’atteigne pas les cours d’eau. Dans la deuxième image, un homme érige une clôture dans un pâturage, à proximité d’un cours d’eau, afin de faire en sorte que les moutons ne puissent atteindre celui-ci.
gauche : Le contrôle des eaux de ruissellement des enclos de ferme et l’amélioration de l’entreposage du fumier permettent de faire en sorte que celui-ci ne s’écoule pas dans les cours d’eau droite : Installation de nouvelles clôtures de pâturages pour éloigner les moutons des cours d’eau

Diffusion des connaissances

La diffusion, à nos partenaires, des connaissances acquises du fait des travaux de recherche et de surveillance portant sur le lac Simcoe représente une priorité importante.

Recherche

Le personnel provincial a organisé la troisième édition du forum scientifique biennal sur le lac Simcoe dans le cadre de la conférence Latornell qui s’est tenue en novembre 2015 afin de partager la façon dont nos actions en matière de gestion contribuent à protéger et à restaurer le lac.

Mobilisation

La mise en œuvre du Plan, au niveau local, nécessite de la part des municipalités du bassin hydrographique qu’elles fassent preuve de leadership et d’engagement. Pour appuyer cela, le MEACC a organisé, en mars 2015, deux ateliers à Barrie et à Sunderland, avec des représentants des municipalités du bassin afin de leur offrir l’occasion de faire part de leurs expériences et de leurs pratiques exemplaires quant à la mise en œuvre du Plan. Plus de 45 représentants de 21 municipalités ont pris part à ces ateliers.

De concert avec l’Université Ryerson, le MEACC a travaillé, à l’intention des organisateurs de festivals et des organismes touristiques, à la conception et à la création d’un guide qui appuie les efforts qu’ils consacrent à l’adoption de pratiques exemplaires de gestion dans le but de rendre plus durables les festivals qui se déroulent dans le bassin du lac Simcoe. Le Mariposa Folk Festival a implanté les recommandations que l’on retrouve dans le guide intitulé A Guide to Green Festivals dans sa planification. En récompense de ses efforts, cet organisme s’est vu décerner le prix d’excellence en matière de tourisme durable (Award of Excellence for Sustainable Tourism) de la Tourism Industry Association of Ontario (TIAO) dans le cadre de la 11e édition annuelle du sommet du tourisme de l’Ontario (Ontario Tourism Summit).

Le projet Explore Lake Simcoe (ELS) a été élaboré par Tourism Barrie, en partenariat avec le MEACC afin d’aider les petites et moyennes entreprises, et plus particulièrement les exploitants d’entreprises touristiques, à fixer des objectifs et à élaborer des plans d’action afin de réduire l’impact environnemental des choix des entreprises. Le projet visait principalement à inciter les entreprises à intégrer des pratiques durables à leurs activités quotidiennes et à leurs objectifs à long terme. Des trousses d’outils d’écologisation propres à divers secteurs ont été élaborées et sont utilisées par des exploitants d’entreprises afin d’évaluer les pratiques actuelles et de relever les initiatives écologiques qu’ils souhaitent adopter. Le projet ELS a communiqué avec plus de 300 entreprises d’une multiplicité de secteurs, y compris des marinas, des terrains de golf, des pourvoyeurs et des centres d’hébergement afin d’organiser des rencontres individuelles. Soixante-cinq entreprises ont travaillé directement avec le coordonnateur du projet ELS tandis que dix-neuf entreprises se sont engagées à appliquer de nouvelles pratiques commerciales durables à leurs activités.

Le MEACC a également appuyé l’Ontario Water Centre dans ses efforts d’élaboration d’un graphique interactif sur le site Web afin de contribuer à mobiliser la population à l’égard des objectifs du Plan de protection du lac Simcoe.

Conseils des comités ministériels consultatifs 

Deux comités représentant le public ont été mis sur pied en 2010, en vertu de la Loi de 2008 sur la protection du lac Simcoe, soit le Comité de coordination pour le lac Simcoe et le Comité consultatif scientifique du lac Simcoe. Ces comités fournissent des conseils au ministre de l’Environnement et de l’Action en matière de changement climatique quant à la mise en œuvre du Plan de protection du lac Simcoe et à la santé écologique du bassin hydrographique du lac Simcoe.

Outre les conseils fournis à intervalles réguliers aux fonctionnaires de la province lors des réunions des comités, ces derniers ont formulé trois recommandations prioritaires conjointes au ministre, en 2015, afin d’appuyer la mise en œuvre du Plan de protection du lac Simcoe. Les conseils fournis par le comité mettent en lumière le processus de gestion adaptative et s’articulent autour de trois thèmes clés :

  1. Il convient de continuer à faire preuve d’innovation pour atteindre les objectifs du Plan de protection du lac Simcoe. L’initiative du lac Simcoe devrait constituer un modèle provincial en matière d’innovation sociale et technologique pour les bassins hydrographiques.
  2. La stratégie en matière de changement climatique du lac Simcoe devrait être liée à des initiatives de changement climatique provinciales de portée plus générale. Tous les intervenants associés au Plan de protection du lac Simcoe peuvent et devraient jouer un rôle solide à l’égard des initiatives touchant le changement climatique qui pourrait démontrer dans quelle mesure les gestes locaux peuvent contribuer à relever les défis propres au changement global.
  3. La Loi de 2008 sur la protection du lac Simcoe et le Plan de protection du lac Simcoe représentent un modèle international en matière de gestion et de coordination intégrées des bassins hydrographiques. Il y aurait lieu de favoriser une meilleure intégration des partenaires locaux afin d’améliorer la situation sur le plan de l’efficacité et de l’efficience en matière de sciences, de recherche, de gérance, de surveillance et d’élaboration de rapports.

Parmi les autres considérations dont les comités ont invité le ministre à tenir compte figurent les suivantes :

  • maintien du financement en vue de la modernisation de la gestion des eaux pluviales par le biais de l’innovation et des ressources;
  • meilleure harmonisation du plan de croissance et du Plan de protection du lac Simcoe;
  • amélioration de la protection des rives;
  • mise en œuvre d’un programme de compensation du phosphore du lac Simcoe;
  • réduction de l’incidence des nouveaux contaminants, comme les produits pharmaceutiques et les produits de soins personnels et tout particulièrement du sel de voirie;
  • élaboration d’un plan de surveillance environnementale afin d’évaluer l’état et les tendances des caractéristiques et des systèmes de patrimoine naturel terrestre.

La province a maintenu son engagement à prendre des mesures vigoureuses pour protéger et rétablir la santé écologique du lac Simcoe et de son bassin hydrographique et elle aimerait remercier tous les membres des comités pour leur engagement à l’égard du lac Simcoe et les précieux conseils qu’ils lui donnent.