Programme de rétablissement pour la carmantine d’Amérique (Justicia americana) en Ontario

Préparé par le ministère des Richesses naturelles de l’Ontario. Adoption du programme de rétablissement pour la carmantine d’Amérique (Justicia americana) au Canada (Agence de Parcs Canada 2011).

La Loi de 2007 sur les espèces en voie de disparition (LEVD) exige que le ministère des Richesses naturelles s’assure que des programmes de rétablissement soient préparés pour les espèces désignées comme étant en voie de disparition ou menacées inscrites à la Liste des espèces en péril de l’Ontario (LEPO). Aux termes de la LEVD, un programme de rétablissement peut incorporer, en tout ou en partie, un plan déjà en place visant l’espèce.

La carmantine d’Amérique (Justicia americana) est inscrite comme espèce menacée sur la LEPO. L’espèce est aussi désignée comme étant en voie de disparition aux termes de la Loi sur les espèces en péril du gouvernement fédéral (LEP). L’Agence de Parcs Canada a préparé en 2011 un programme de rétablissement pour la carmantine d’Amérique pour le Canada afin de respecter ses exigences aux termes de la LEP. Ce programme de rétablissement est, par la présente, adopté aux termes de la LEVD. Le programme ci-joint, avec les ajouts indiqués ci-dessous, respecte toutes les exigences en matière de continu prescrites à la LEVD.

La partie 2.4 du programme de rétablissement fédéral prévoit l’identification d’habitat essentiel (tel que prévu à la LEP). L’identification d’habitat essentiel n’est pas un élément du programme de rétablissement préparé aux termes de la LEVD. Cependant, on recommande qu’on tienne compte des zones d’habitat essentiel identifiées à la partie 2.4 lorsqu’on préparera un règlement sur l’habitat conformément à la LEVD.

Résumé

Préparé par l’Agence Parcs Canada

En mai 2000, la carmantine d’Amérique (Justicia americana) a été réévaluée comme étant une espèce menacée au Canada par le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC). Elle a été inscrite à l’Annexe 1 de la Loi sur les espèces en péril en juin 2003 par le ministre de l’Environnement après recommandation du COSEPAC. Il s'agit d’une espèce dont la répartition est limitée à l’est de l’Amérique du Nord et dont la limite nord au Canada est située dans le sud du Québec et de l’Ontario.

La carmantine d’Amérique est une plante aquatique qui habite les rives des lacs et des cours d’eau. Au Canada, la plus grande part des populations de carmantine se retrouvent principalement à un endroit, soit la Rivière des Mille Îles (Qué.). Dix-huit des vingt-huit occurrences canadiennes sont aujourd'hui considérées historiques ou extirpées. Sa répartition actuelle au Canada a surtout été influencée par la perte d’habitat causée par le dragage de la voie maritime du Saint-Laurent, au Québec et probablement par les fluctuations du régime hydrique du lac Érié, en Ontario.

Il existe certaines lacunes dans les connaissances, notamment l’absence d’études sur les populations canadiennes et leurs caractéristiques génétiques et reproductives. On connaît peu de choses sur la présence de l’espèce dans des sites potentiels entre le lac Érié et le fleuve Saint-Laurent. Les principales menaces qui touchent cette plante sont reliées aux changements dans le régime hydrique (fluctuations dans les niveaux d’eau), à la perte d’habitats par l’érosion et le remblayage et, dans certains sites, aux plantes exotiques envahissantes et au piétinement.

Le nombre restreint de sites restants (trois au Québec et sept en Ontario) ainsi que la petite taille de certaines des populations de carmantine d’Amérique justifient la mise en place de mesures de rétablissement. Un, ou plusieurs, plans d’action seront produits d’ici à décembre 2015.

L’objectif de rétablissement en ce qui a trait à l’effectif de population et sa répartition est de maintenir (et si possible accroître) le nombre actuel d’individus à l’intérieur des populations existantes, le nombre actuel de populations et de prévenir la perte de qualité de l’habitat.

On atteindra cet objectif en préservant des populations dans les sites où l’espèce est déjà présente, de manière à assurer la survie d’un plus grand nombre d’individus possible et aussi en augmentant le nombre d’individus à ces sites. Afin d’assurer une gestion efficace à long terme, il est primordial de connaître les tendances démographiques. Cette démarche nécessitera plusieurs années de suivi des principales populations pour les décrire.

En se basant sur la meilleure information disponible, le présent programme de rétablissement propose la désignation de l’habitat essentiel de l’espèce est proposée pour 17 parcelles d’habitat essentiel à 10 sites.