Élaboré par l’équipe de rétablissement de la chimaphile maculée.

La présente stratégie décrit les objectifs à atteindre et les moyens qui doivent être mis en œuvre pour protéger et rétablir les populations ontariennes de la chimaphile maculée (Chimaphila maculata). Elle repose sur un examen détaillé des données actuelles et historiques sur le recensement des populations de l’espèce, et sur les enquêtes menées auprès de personnes qui s'y connaissent dans ce domaine.

Les populations de la chimaphile maculée consistent principalement en des communautés distinctes, composées de plusieurs individus. Lorsque des tiges poussent à partir des rhizomes traçants de cette plante (Kirk, 1987), il est probable que des bouquets ou des groupes contigus de tiges soient des clones ou des ramets au lieu d’être des individus uniques. Dans le sud de l’Ontario, les fleurs de la chimaphile maculée s'ouvrent généralement au milieu de juillet et sont probablement pollinisées par Bombus spp. La morphologie des graines (petites, sans aile, avec queue et nervurées) laisse entendre que leur dispersion se fait principalement par le vent. Il a été signalé que l’espèce aurait des associations de genre mycorhizien, mais la nature exacte de celles-ci reste incertaine.

À longue échéance, les objectifs sont : a) protéger et améliorer les populations actuelles de l’espèce, afin d’établir ou de maintenir des populations capables de se reconstituer naturellement; b) rétablir l’espèce aux endroits où elle était autrefois présente et établir de nouvelles populations dans des habitats jugés propices à l’espèce, lorsque cela est considéré comme faisable. Les objectifs mettent davantage l’accent sur la protection des populations actuelles. À cette fin, plusieurs sous-objectifs ont été définis :

  1. Relever et protéger les habitats des populations actuelles;
  2. Relever et atténuer (par une surveillance et une gestion) les dangers auxquels est exposée l’espèce;
  3. Surveiller régulièrement les populations, pour déterminer les tendances et les conditions du milieu;
  4. Concevoir des programmes de sensibilisation et d’intendance destinés aux propriétaires de terrains privés;
  5. Faire de la recherche pour combler les lacunes dans les connaissances;
  6. Enquêter sur la faisabilité d’implanter l’espèce à des endroits où elle avait été jadis présente ou dans d’autres habitats convenables.

La protection des habitats, le relevé et l’atténuation des dangers auxquels sont exposées les populations de l’espèce (par une surveillance et une gestion suivies), la préservation du bassin génétique de l’espèce (par le stockage de gènes) et la micropropagation expérimentale de l’espèce sont parmi les moyens d’action proposés.

Bon nombre des activités que comprend la stratégie dépendent des résultats des travaux de recherche futurs, car sont lacunaires les connaissances sur les besoins en matière d’habitat, la biologie des populations et les besoins en matière de propagation. La stratégie décrit, et classe sur une échelle de priorités, les travaux de recherche nécessaires à la mise en œuvre des moyens d’action proposés.

Il est recommandé que l’aire désignée « habitat de la chimaphile maculée » dans un règlement sur la protection de l’habitat de la chimaphile maculée comprenne l’aire occupée par les populations actuelles de l’espèce et l’aire de la communauté végétale (établie d’après la classification écologique des terres, dans le sud de l’Ontario) où l’espèce est présente à chaque endroit. Cela favoriserait la croissance, l’expansion et la migration futures de ces populations.