Préparé par Scott D. Gillingwater

Au Canada, la couleuvre royale (Regina septemvittata) n'est présente que dans le sud de l’Ontario où elle est l’espèce de serpent la moins observée tant en raison de sa rareté que de son comportement cryptique. Alors qu'on la trouvait autrefois dans quelque 26 endroits en Ontario, elle n'est aujourd'hui présente que dans la moitié d’entre eux environ. Elle est désignée comme en voie de disparition par le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC), comme espèce menacée aux termes de la Loi sur les espèces en péril et aussi comme en voie de disparition aux termes de la Loi de 2007 sur les espèces en voie de disparition (LEVD 2007) de l’Ontario.

Les menaces et les facteurs limitants qui touchent cette espèce comprennent la disparition et la dégradation de l’habitat, la mortalité causée par les humains (intentionnelle ou non), l’isolement génétique, la spécialisation de l’habitat, la spécialisation de la prédation, la pollution et les espèces invasives.

Le but à long terme en ce qui a trait à son rétablissement est de mettre fin au déclin de l’espèce et de faire en sorte que les populations de la couleuvre royale soient stables ou croissantes en Ontario, et ce, à tous les emplacements situés dans l’aire de répartition actuelle ainsi que, si c'est possible, dans les emplacements dont l’habitat à l’intérieur de l’aire de répartition est approprié. Afin de rétablir cette espèce, les objectifs à court terme suivants ont été établis :

  1. Accroître les connaissances sur la répartition, l’abondance, le cycle biologique et les besoins en matière d’habitat de la couleuvre royale en Ontario;
  2. Déterminer le nombre et la dynamique des populations;
  3. Maintenir ou rehausser la quantité et la qualité des habitats de la couleuvre royale;
  4. Répertorier la diversité des écrevisses à chaque emplacement actuel ou historique de la couleuvre royale, faire enquête sur leur diversité, leur abondance relative, leurs besoins en matière d’habitat ainsi que sur la présence de l’écrevisse américaine, une espèce exotique.
  5. Étudier la possibilité d’adopter des mesures de supplémentation ou de réintroduction de la couleuvre royale dans des parties de son aire de répartition actuelle et historique;
  6. Lorsque cela est possible, réduire ou atténuer les menaces qui pèsent sur la couleuvre royale et son habitat;
  7. Coordonner des efforts de rétablissement auprès des groupes voués à la conservation appropriés afin de protéger les individus et maintenir ou rétablir les populations et l’habitat;
  8. Fournir des ressources en matière d’éducation et de conscientisation aux personnes et aux collectivités vivant près de populations existantes de couleuvre royale qui utilisent, à des fins récréatives, les emplacements actuels où vit la couleuvre royale.

Le rétablissement devrait être réalisé en réduisant la mortalité par l’entremise de la protection et de l’entretien des habitats aquatiques et terrestres vitaux, en restaurant les habitats dégradés, en prévenant la disparition des sources de nourriture primaire et par l’entremise de l’éducation et la conscientisation du public.

On recommande que le règlement sur l’habitat de la couleuvre royale comprenne la superficie connue de l’habitat aquatique et terrestre à l’intérieur de tous les emplacements où l’espèce est toujours présente. On recommande aussi que soit désigné comme habitat visé par règlement une zone de 250 m en amont et en aval de tout cours d’eau près duquel on a observé l’espèce, ainsi que 30 m depuis la laisse des hautes eaux de chaque côté de ce cours d’eau. Là où les berges ne sont pas immédiatement apparentes, une zone de 250 m dans toutes les directions devrait être comprise depuis le lieu de l’observation. En outre, tout habitat terrestre et aquatique situé à moins de 50 m de tout endroit propre à l’alimentation, à l’hibernation, à la thermorégulation, à la parturition et à la mue qui ne se trouve pas à moins de 30 m de la laisse des hautes eaux devrait faire partie du règlement sur l’habitat. Ces mesures offriraient une protection aux habitats servant à l’hibernation, à la gestation, à la parturition, à la thermorégulation, à la mue et à l’alimentation, ainsi qu'un habitat pour les proies (par ex. l’écrevisse). Dans les cas où on juge qu'il est possible de réintroduire l’espèce, l’habitat rétabli devrait aussi faire partie du règlement.