Préparé par Judith Jones

Le programme de rétablissement de l’aristide à rameaux basilaires (Aristida basiramea) au Canada a été préparé par Judith Jones pour l’Agence Parcs Canada afin de respecter les exigences de l’Accord pour la protection des espèces en péril au Canada. Le présent programme de rétablissement sera adopté aux termes de la Loi de 2007 sur les espèces en voie de disparition (LEVD 2007) de l’Ontario, qui exige que le ministre des Richesses naturelles fasse en sorte que des programmes de rétablissement soient préparés pour toutes les espèces qui figurent à la liste des espèces en voie de disparition ou menacées. Grâce à l’ajout de nouveaux renseignements, le programme de rétablissement de l’aristide à rameaux basilaires (Aristida basiramea) au Canada respecte toutes les exigences en matière de contenu prévues à la LEVD 2007.

Résumé

Espèce menacée, l’aristide à rameaux basilaires (Aristida basiramea) (nom traditionnel anglais : Ice Age Grass) est une graminée annuelle qui pousse habituellement dans des landes sablonneuses sèches, ouvertes et acides, mais l’espèce peut aussi exploiter les habitats herbeux associés à ces endroits, comme les fossés sur le bord des routes et les champs abandonnés. Elle tolère très bien l’ombre et la concurrence d’autres plantes.

Moins de 1 % de la population globale d'A. basiramea pousse au Canada; le l’aire de répartition principale de cette plante se trouve dans le Midwest des États-Unis. Au Canada, on connaît cinq endroits où A. basiramea pousse naturellement : Cazaville dans le sud-ouest du Québec et l’île aux Chrétiens, l’île Beausoleil, Anten Mills et le lac Macey, tous dans la région de la baie Georgienne de l’Ontario. Le nombre total de l’espèce au Canada est évalué à moins de 150 000 plantes; la majorité de la population pousse en quatre endroits et occupe qu'une superficie totale (tous endroits compris) d’environ 20 km2 seulement. La population la plus importante est celle de l’île aux Chrétiens où, en 2005, on a documenté sa présence en 15 sous-populations totalisant plus de 100 000 individus.

L’habitat disponible et les processus écologiques qui lui sont associés sont les plus importants facteurs limitants de l’espèce au Canada. Parmi les menaces qui pèsent sur elle, il y a la réduction de l’habitat, l’extraction du sable, la succession et l’absence de processus écologiques, l’aménagement, les plantations de conifères, les espèces invasives, l’utilisation de VTT, les pratiques agricoles et la décharge de déchets. Étant donné l’état actuel de nos connaissances, on ne

peut en ce moment définir avec suffisamment de précision l’habitat vital pour l’espèce sans faire d’études plus poussées. Un résumé des connaissances actuelles est présenté, y compris les types d’habitat où l’espèce a été répertoriée jusqu'ici. Des parcelles inoccupées de sol sablonneux non loin de celles qui sont occupées sont considérées comme habitat important. L’objectif de rétablissement est de maintenir des populations autonomes de l’aristide à rameaux basilaires partout au Canada où l’espèce est d’origine indigène, de la désigner comme espèce faisant partie du patrimoine naturel du Canada et de voir à ce qu'elle fasse partie de l’engagement du Canada envers la protection de la biodiversité. L’approche recommandée est de protéger les habitats suivants en adoptant des mesures particulières pour chacun des endroits :

  • Parc national des Îles de la Baie Georgienne et l’île Beausoleil : gestion de parc et zonage;
  • Lac Macey : travail d’intendance en coopération avec les propriétaires de terres privées et la municipalité;
  • Anten Mills : intendance coopérative et étude d’autres outils possibles;
  • L’île aux Chrétiens : 1) travail d’intendance en coopération avec la Première nation Beausoleil et 2) dialogue avec les propriétaires fonciers titulaires d’un certificat de possession;
  • Cazaville : 1) étudier la possibilité d’une désignation comme habitat floristique ou réserve naturelle de terres privées aux termes des lois québécoises; 2) sensibiliser les propriétaires de terres privées quant aux mesures d’intendance.

Les lacunes sur le plan des connaissances sont les suivantes :

  1. Les endroits où se trouvent d’autres populations potentielles dans la région sud de la baie Georgienne;
  2. Les tendances, la dynamique et la viabilité des populations, l’importance des réserves de graines dans le sol;
  3. Les facteurs qui maintiennent l’habitat vital dans les landes sablonneuses : le rôle du feu et d’autres phénomènes qui défrichent le sol. Une étude est nécessaire pour définir en quoi consiste l’habitat vital.
  4. Le savoir traditionnel autochtone sur l’histoire de l’aristide à rameaux basilaires (nom traditionnel : Ice Age Grass).

Des plans d’action seront élaborés pour les quatre centres de responsabilité – la province de l’Ontario, le Québec, l’Agence Parcs Canada et la Première nation Beausoleil. Le programme de rétablissement comprend une liste de nombreux points de départ pour la mise au point des plans d’action. Les mesures en cours ou terminées sont énumérées à l’Annexe 1.