Préparé par Judith Jones

L’aster très élevé (Symphyotrichum praealtum) est répertorié comme une espèce menacée en vertu de la Loi de 2007 sur les espèces en péril de l’Ontario et de l’annexe 1 de la Loi sur les espèces en péril (LEP) du Canada. Il s'agit d’une plante vivace et herbacée qui s'étend végétativement parlant à partir de rhizomes, en formant des colonies. Cette espèce fleurit à l’automne et donne des fleurs de couleur lavande pâle. L’aster très élevé a besoin d’une pollinisation croisée avec une espèce génétiquement différente pour la grenaison. De récentes études génétiques ont conclu en l’existence d’une importante variabilité génétique entre et parmi les populations d’aster très élevé à Windsor.

Au Canada, l’aster très élevé n'est présent que dans le Sud-Ouest de l’Ontario. On sait qu'au moins neuf populations naturelles et deux populations rétablies existent encore. La plupart des individus de l’aster très élevé se trouve à Windsor et à LaSalle dans un rayon d’environ 20 km2. Dans le cadre de ce programme de rétablissement, cette région est traitée comme une population unique. En dehors de cette région, on recense cinq autres populations à Windsor – LaSalle, deux ailleurs dans le comté d’Essex, et une parmi la Première nation de Walpole Island. On dénombre, par ailleurs, quatre populations dont le statut est inconnu et quatre considérées comme étant traditionnelles ou disparues. Des dizaines de milliers de tiges d’aster très élevé ont été trouvées lors des travaux préparatoires du passage international de la rivière Détroit et de l’autoroute de Windsor-Essex (le très honorable Herb Gray) et sont transplantées dans 34 lieux de rétablissement à Windsor.

Au Canada, l’aster très élevé est présent dans des prairies à herbes hautes, des savanes de chênes, des prés et des régions boisées dégagées ainsi que dans des habitats anthropiques ouverts comme des champs abandonnés, le long de voies ferrées et en bord de chemin, et sur les berges des ruisseaux, des rigolets et des fossés. L’habitat doit être perturbé, par exemple, un défrichement d’origine incendiaire ou humaine, pour rester ouvert et adapté. Cette espèce préfère les sols humides.

Parmi les menaces pour l’aster très élevé, mentionnons le développement, un régime de perturbation modifié, les espèces envahissantes, la transformation de l’habitat à des fins agricoles, le fauchage, l’utilisation d’herbicides, la dégradation de l’habitat et le broutage des cerfs.

L’objectif de rétablissement est de maintenir la répartition actuelle, le nombre et la pérennité de toutes les populations existantes et des sous-populations correspondantes de l’aster très élevé en conservant, en améliorant et en protégeant l’habitat et en réduisant d’autres menaces. Les objectifs de protection et de rétablissement consistent à :

  • évaluer les menaces et prévoir des mesures d’atténuation et de réduction;
  • maintenir ou améliorer l’indice de qualité de l’habitat dans tous les sites existants;
  • garantir une protection adéquate de l’habitat et de l’espèce en surveillant et en instaurant des mesures de rétablissement lorsque nécessaire; et
  • combler les écarts des savoirs.

Il est recommandé que la région devant être visée par un règlement sur les habitats englobe tous les sites où l’aster très élevé a été observé sauf s'il est avéré que l’espèce a disparu. Au sein de la végétation des prairies à herbes hautes naturelles et des savanes de chênes, il est recommandé de viser l’ensemble du polygone de classification écologique des terres (CTE) où se trouve l’aster très élevé, plus une zone de protection de 50 m autour des limites extérieures du polygone. Au sein de la végétation des habitats anthropiques et des régions boisées naturelles à herbes hautes, il est recommandé de viser l’ensemble de l’espace découvert continu, ainsi qu'une zone de protection de 50 m au-delà des limites extérieures, avec un minimum de 50 m de distance radiale autour des parcelles d’aster très élevé. Dans les habitats linéaires, tels que des talus de chemin de fer, il est recommandé que la zone visée mesure au maximum 100 m de long. Il est recommandé d’inclure les sites de rétablissement dans la réglementation sur les habitats.