Élaboré par le ministère des Richesses naturelles de l’Ontario. Adoption du Programme de rétablissement pour le micocoulier rabougri (Celtis tenuifolia) au Canada (Agence Parcs Canada, 2011).

Le micocoulier rabougri (Celtis tenuifolia) est une espèce menacée inscrite sur la LEEPO . L’espèce est également inscrite comme menacée aux termes de la Loi sur les espèces en péril (LEP) du Canada. L’Agence Parcs Canada a déposé en septembre 2011 un programme de rétablissement pour le micocoulier rabougri au Canada, comme elle est tenue de le faire en vertu de la LEP. Ce programme de rétablissement est, par la présente, adopté en vertu de la LEVD. Le programme ci-joint, avec les ajouts indiqués ci-dessous, respecte toutes les exigences en matière de contenu prescrites par la LEVD.

La section 7 du programme de rétablissement national inclut une désignation de l’habitat essentiel (conformément aux exigences de la LEP). La désignation de l’habitat essentiel n'est pas un élément prescrit des programmes de rétablissement élaborés en vertu de la LEVD. Cependant, on recommande de tenir compte de la démarche utilisée pour caractériser l’habitat essentiel désigné à la section 7 au moment de l’élaboration des règlements sur l’habitat en vertu de la LEVD.

Sommaire

Préparé par l’Agence Parcs Canada

Le micocoulier rabougri (Celtis tenuifolia), désigné à titre d’espèce menacée au Canada, est un petit arbre à branches raides. Il se reproduit généralement par voie sexuée et la dispersion de ses graines sur de grandes distances est assurée par des oiseaux frugivores. Un grand nombre d’espèces dépendent du micocoulier rabougri et d’autres espèces de micocouliers pendant une partie de leur cycle biologique.

En tant qu'espèce isolée, le micocoulier rabougri est présent jusqu'à plus de 1 000 km au nord du centre géographique de son aire de répartition. On compte six populations isolées et fragmentées dans le sud de l’Ontario, où l’arbuste s'est adapté à deux milieux de culture marginaux et très différents : les sols secs et sablonneux situés le long des rives dynamiques du lac Érié, les dunes fixées de l’arrière-pays parallèles au rivage du lac Huron, les crêtes des kames surplombant la rivière Trent, les terres du comté de Hastings et autrefois les alvars de l’île Pelée. Le micocoulier rabougri tolère modérément l’ombre; les milieux de type prairie ou savane et les milieux situés en bordure des couverts forestiers ou encore dans des clairières fournissent les conditions nécessaires à la survie des semis. L’espèce est confinée à des zones occupées par des communautés végétales rares et est répartie de façon limitée dans le sud de l’Ontario. Dans les comtés d’Essex et de Lambton, on le retrouve dans les zones côtières récréatives hautement fréquentées. Dans le comté de Hastings, on le retrouve sur les terres privées aux sols sablonneux et calcaires.

De manière générale, la taille des populations du micocoulier rabougri semble être relativement stable, à l’exception du parc national de la Pointe-Pelée. Un nouveau relevé réalisé par des spécialistes du comté de Lambton a mis en évidence la présence d’un nombre d’arbustes supérieur à celui présumé, nombre qui devrait encore augmenter au fur et à mesure que d’autres relevés seront effectués. Actuellement, on dénombre environ 7 200 arbres matures (producteurs de fruits) et gaules (d’une taille supérieure à 1 m) naturels dans l’ensemble de l’aire de répartition de l’espèce. À ce nombre s'ajoutent les populations du comté de Lambton comptant plus de 1 500 semis.

Pour assurer le rétablissement de l’espèce, nous devons prendre des mesures à l’égard des problèmes suivants : la modification ou la disparition des régimes de perturbation naturels qui limitent généralement la succession des communautés, les espèces nuisibles (scolytes, escargots, cerfs de Virginie [Odocoileus virginianus], et végétaux exotiques, envahissants et allélopathiques), les activités d’exploitation forestière inappropriées, le développement, l’extraction d’agrégats et les répercussions des activités récréatives.

Les objectifs liés aux populations et à la répartition du micocoulier rabougri sont les suivants : 1) freiner la diminution marquée de la taille de la population de l’espèce au parc national de la Pointe Pelée et 2) préserver les populations des cinq autres zones occupées par l’espèce (île Pelée, comté de Lambton, alvar de Point Anne, zone d’intérêt naturel et scientifique [ZINS] du complexe de Stirling Slope et ZINS de l’alvar de la rivière Salmon [Lonsdale]) dans un habitat adéquat.

Les stratégies générales qui seront employées pour éliminer les menaces pesant sur la survie et le rétablissement de l’espèce sont présentées dans la section 1.6.2 intitulée « Orientations stratégiques du rétablissement ».

Le présent programme de rétablissement précise l’habitat essentiel du micocoulier rabougri au Canada dans la mesure du possible et d’après les meilleurs renseignements disponibles pour le moment. Nous avons employé des approches fondées sur les milieux occupés (types de végétation appropriés, lorsque l’information existait, et approche fondée sur la zone d’enracinement, notamment sur les habitats intermédiaires et adéquats, dans les autres situations). Il comporte également une description des activités susceptibles d’entraîner la destruction de l’habitat essentiel, et un calendrier des études fait état des mesures supplémentaires à prendre pour préciser davantage l’habitat essentiel de l’espèce. D’autres plans d’action pour le micocoulier rabougri seront présentés d’ici juin 2016.