Élaboré par D.J. White

Le potamot d’Ogden (Potamogeton ogdenii) est présent dans l’est de l’Ontario, l’ouest du Connecticut, l’ouest du Massachusetts, le centre du Vermont et l’est et le centre de l’État de New York. Il est considéré comme très en péril dans le monde. Aux États-Unis, il est classé parmi les espèces en voie de disparition au Massachusetts et dans l’État de New York. Au Canada, il est classé dans la catégorie des espèces en voie de disparition sur la Liste des espèces en péril en Ontario, prise en application de la Loi de 2007 sur les espèces en voie de disparition (Ontario), et figure à l’annexe 1 de la Loi sur les espèces en péril (Canada).

En Ontario, la présence du potamot d’Ogden n'a été constatée que dans le comté de Hastings (1873), dans le parc provincial Murphys Point (1974) et à l’écluse Davis, sur le canal Rideau (1987). Le site dans le comté Hastings n'a pas pu être localisé en raison d’un manque de données locales. Ni le site dans le parc Murphys Point ni celui à l’écluse Davis n'ont pu être reconfirmés lorsque l’auteur s'est rendu sur place en 2005 et en 2006, mais il existe un habitat convenable près de ces deux sites. L’espèce est probablement toujours présente en Ontario.

Le potamot d’Ogden est une plante aquatique émergée annuelle, qui se reproduit principalement par des bourgeons ou turions d’hiver. L’espèce produit aussi des fruits. Elle pousse dans des eaux claires et peu profondes de ruisseaux, d’étangs à castor et de lacs dont l’écoulement d’eau est lent. Ce sont généralement des eaux très alcalines.

La perte d’habitat, l’eutrophisation des eaux et la concurrence par des plantes indigènes et envahissantes sont les principaux dangers auxquels pourrait être exposé le potamot d’Ogden. Le petit nombre de populations de l’espèce dans le monde pourrait être un facteur limitant.

À longue échéance, l’objectif est d’assurer la persistance de l’espèce en Ontario. Sa présence n'ayant pas été constatée dans la province depuis 1987 (à l’écluse Davis), l’objectif, à brève échéance, doit être de déterminer si l’espèce existe toujours en Ontario et, si c'est le cas, où elle existe en Ontario.

Les sous-objectifs sont ceux-ci :

  1. déterminer si le potamot d’Ogden existe toujours en Ontario et, si c'est le cas, où il existe en Ontario;
  2. si des populations du potamot d’Ogden peuvent être trouvées, déterminer la taille de celles-ci, les dynamiques au sein de celles-ci, les dangers particuliers qui pèsent sur elles et les paramètres relatifs aux habitats;
  3. garantir la protection de l’habit du potamot d’Ogden aux endroits où l’espèce est toujours présente;
  4. voir s'il est faisable et approprié de réintroduire l’espèce à des endroits qui lui conviennent ou à des endroits où elle avait jadis été présente, s'il existe à ces endroits un habitat suffisant, si les dangers pesant sur l’espèce peuvent être atténués et si l’on peut trouver des méthodes éprouvées pour y réintroduire l’espèce. Un certain nombre de méthodes ont été suggérées pour atteindre ces objectifs, dont la protection des populations connues et de l’habitat qui y est associé, en concevant une stratégie de gestion pour chaque site, en surveillant les populations qui existent et en surveillant l’efficacité des moyens d’action mis en œuvre.

Des recherches, échelonnées sur plusieurs années, pourraient être nécessaires pour confirmer la présence ou l’absence de l’espèce aux sites de l’écluse Davis et du parc Murphys Point. À titre préventif, il est recommandé que les endroits ci-après soient désignés « habitat » dans un règlement sur la protection de l’habitat du potamot d’Ogden : le tronçon du ruisseau Black qui se trouve dans le parc provincial Murphys Point; la baie Hoggs et l’habitat propice à l’espèce dans les baies qui y sont associées; les eaux peu profondes du lac Big Rideau, dans le parc provincial Murphys Point. Le milieu aquatique en aval de l’écluse Davis devrait aussi être visé par le règlement. Les limites de ces endroits devraient être définies cas par cas, à la suite d’une étude plus approfondie.