Élaboré par le ministère des Richesses naturelles de l’Ontario. Adoption du Programme de rétablissement pour le ptéléa trifolié (Ptelea trifoliata) au Canada (Agence Parcs Canada, 2012).

En vertu de la Loi de 2007 sur les espèces en voie de disparition (LEVD), le ministère des Richesses naturelles doit s'assurer que des programmes de rétablissement soient élaborés pour toutes les espèces en voie de disparition ou menacées inscrites sur la Liste des espèces en péril de l’Ontario (LEEPO). Aux termes de la LEVD, ce programme de rétablissement peut incorporer tout ou partie d’un plan existant relatif à l’espèce.

Le ptéléa trifolié (Ptelea trifoliata) est une espèce menacée inscrite sur la LEEPO. L’espèce est également inscrite comme menacée aux termes de la Loi sur les espèces en péril (LEP) du Canada. L’Agence Parcs Canada a déposé en avril 2012 un programme de rétablissement pour le ptéléa trifolié au Canada, comme elle est tenue de le faire en vertu de la LEP. Ce programme de rétablissement est, par la présente, adopté en vertu de la LEVD. Le programme ci-joint, avec les ajouts indiqués ci-dessous, respecte toutes les exigences en matière de contenu prescrites par la LEVD.

La section 7 du programme de rétablissement national inclut une désignation de l’habitat essentiel (conformément aux exigences de la LEP). La désignation de l’habitat essentiel n'est pas un élément prescrit des programmes de rétablissement élaborés en vertu de la LEVD. Cependant, on recommande de tenir compte de la démarche utilisée pour caractériser l’habitat essentiel désigné à la section 7 au moment de l’élaboration des règlements sur l’habitat en vertu de la LEVD.

Sommaire

Préparé par l’Agence Parcs Canada

Le ptéléa trifolié (Ptelea trifoliata), désigné espèce menacée au Canada, est un arbre de petite taille intolérant à l’ombre, dont la durée de vie est courte. On le trouve principalement sur les rivages sableux, bien drainés et souvent secs ayant subi une perturbation naturelle, dans les espaces découverts adjacents à ces rivages et dans les alvars. Comme ces types d’habitat sont naturellement limités, on croit que le ptéléa trifolié a toujours été rare au Canada, où son aire de répartition se réduit principalement à la rive nord du lac Érié et aux îles situées à l’ouest du lac. On trouve néanmoins quelques populations à l’intérieur des terres, le long d’anciens rivages, dans le sud de l’Ontario. En général, les fleurs mâles et femelles de cette espèce poussent sur des pieds distincts, que l’on ne trouve pas nécessairement dans toutes les zones d’occurrence. La présence de pollinisateurs est essentielle, car bien que les graines soient disséminées par l’air, elles ne se rendent habituellement pas très loin.

À l’extrémité nord de l’aire de répartition, on trouve l’espèce dans sept zones centrales naturellement fragmentées : sur l’île Middle, sur l’île Pelée, dans le comté d’Essex (y compris au parc national de la Pointe-Pelée), sur le territoire de la Première nation de Walpole Island, au parc provincial Rondeau/à Erieau, au parc provincial de Port Burwell et dans la municipalité régionale de Niagara. Les plus grandes zones se situent aux extrémités est et ouest du lac Érié, ainsi que sur les îles Middle et Pelée, dans le bassin ouest du lac Érié. Des populations plus petites sont dispersées le long du littoral du lac Érié, sur l’île Walpole, le long de la rivière Niagara et sur d’anciennes crêtes de plage près de Thamesville et de Brantford. Des 39 populations connues, 35 subsistent. Parmi ces dernières, une a été transplantée, une a été perdue et deux sont considérées comme historiques. De nombreuses autres populations ont été cultivées. La majorité (possiblement 96 %) des ptéléas trifoliés du Canada se situent dans une zone de 1,75 km2 à l’intérieur de la portion continentale du parc national de la Pointe-Pelée. Les autres arbres se trouvent dans une zone d’occupation relativement petite.

Dans l’ensemble de l’aire de répartition, les populations semblent connaître un léger déclin. Parmi les principales menaces à leur développement, notons l’aménagement des paysages, la surabondance des nids de cormorans à aigrettes, la présence d’insectes herbivores, les changements dans les processus côtiers, la succession de l’habitat et la présence de plantes exotiques envahissantes.

Les objectifs relatifs au ptéléa trifolié en matière de population et de répartition sont les suivants :

  • ver les populations de ptéléas trifoliés dans les sept zones centrales mentionnées précédemment, dans des types d’habitats convenables (rivages sableux et alvars);
  • faire en sorte que le nombre d’individus matures ne descende pas en bas de 1 000;
  • dans la mesure du possible, augmenter la taille et la capacité de reproduction des populations les plus petites, qui sont actuellement considérées non viables.

Les grandes stratégies qui seront adoptées pour contrer les menaces à la survie et au rétablissement de l’espèce sont présentées à la section 6.2 (Orientation stratégique en matière de rétablissement).

Le présent programme de rétablissement précise l’habitat essentiel du ptéléa trifolié au Canada, dans la mesure du possible, d’après les meilleurs renseignements disponibles. Des approches fondées sur les zones d’occupation (types de végétation appropriés [selon les données existantes] et zones d’habitat essentiel entourant les populations connues [d’après les caractéristiques biophysiques décrites]) sont utilisées. En outre, le programme décrit les activités susceptibles d’entraîner la destruction de l’habitat essentiel, présente un calendrier des études effectuées et fait état des mesures supplémentaires qui devront être prises pour préciser davantage l’habitat essentiel. Il résume également les méthodes de conservation de l’habitat utilisées sur différentes parcelles de territoire.

Un ou plusieurs plans d’action relatifs au présent programme de rétablissement seront préparés d’ici juin 2016.