Élaboré par l’équipe de rétablissement de l’Isoète d’Engelmann au Canada

L’Agence Parcs Canada et le ministère des Richesses naturelles de l’Ontario ont dirigé l’élaboration de la Stratégie de rétablissement de l’Isoète d’Engelmann en vue de se conformer aux dispositions de la Loi sur les espèces en péril et de l’ Accord pour la protection des espèces en péril au Canada . Cette Stratégie est adoptée en vertu de la Loi de 2007 sur les espèces en disparition (LED 2007), qui impose au ministre des Richesses naturelles l’obligation de faire en sorte que des stratégies de rétablissement soient élaborées pour toutes les espèces en voie de disparition ou menacées. Compte tenu des ajouts sommairement décrits ci-après, la Stratégie de rétablissement de l’Isoète d’Engelmann (Isoetes Engelmannii) au Canada est conforme à toutes les exigences relatives au contenu dont il est question dans la LED 2007.

La délimitation des habitats critiques ne constitue pas l’un des volets de stratégies de rétablissement élaborées en vertu de la LED 2007. Il est cependant recommandé, dans le cadre de la présente Stratégie, de tenir compte des habitats critiques déterminés dans le cadre de la Stratégie lors de la rédaction d’un règlement relatif aux habitats en vertu de la LED 2007.

Résumé

Cette Stratégie nationale présente des recommandations en vue du rétablissement de l’Isoète d’Engelmann (Isoetes engelmannii) au Canada. Comme il en existe uniquement deux populations connues au Canada, limitées à deux cours d’eau de l’Ontario, l’espèce a été classée parmi les espèces en voie de disparition, au sens de la Loi sur les espèces en péril . De surcroît, les populations canadiennes sont coupées de l’aire centrale de répartition de l’espèce, située dans le nord-est des États-Unis.

L’Isoète d’Engelmann est une plante aquatique faisant partie d’un grand groupe de fougères et de plantes alliées. Ce sont des plantes primitives dont l’histoire fossile remonte très loin dans le temps. On croit que ce sont des reliques de la dernière glaciation. Cette espèce est unique et on estime qu'elle est un indicateur d’une importante diversité d’espèces et d’habitats aquatiques de grande qualité. Pour cela, l’Isoète d’Engelmann contribue à la biodiversité d’ensemble au Canada.

De nombreuses menaces anthropiques et naturelles pèsent sur l’espèce. On pense notamment à l’endommagement mécanique, à l’eutrophisation, aux fluctuations inhabituelles du niveau de l’eau, aux herbicides, aux espèces envahissantes, à la concurrence, aux prédateurs, à l’érosion et à l’endommagement délibéré.

Du fait de la présence de spécimens en mesure de se reproduire, et de la présence d’habitats appropriés, il est estimé que le rétablissement de cette espèce est réalisable. Le maintien des populations existantes et de leur habitat devrait être relativement simple.

La Stratégie de rétablissement a pour but d'« assurer la pérennité des populations d’Isoète d’Engelmann dans les rivières Severn et Gull, ainsi que de toute autre population qui serait découverte. »

Pour parvenir à ce but, sept objectifs ont été choisis et vingt-quatre mesures ont été définies et classées. Les objectifs fixés sont les suivants : déterminer l’importance des populations, leur répartition, leur viabilité et leur affinité génétique avec d’autres populations; déterminer les besoins écologiques de l’espèce; définir les sous-populations et assurer leur surveillance; définir et atténuer les incidences négatives; appliquer les politiques et règlements adoptés par le gouvernement à la conservation de l’Isoète d’Engelmann; préparer des instruments et des programmes de sensibilisation à la conservation et à la bonne intendance; mettre au point des méthodes et des protocoles de rétablissement.

On propose qu'en Ontario, un tronçon de chacune des rivières Gull et Severn constitue l’habitat critique de l’Isoète d’Engelmann, soit les tronçons qui coïncident avec l’emplacement de toutes les populations connues de cette espèce au Canada. On propose aussi d’y adjoindre une zone de 300 m et de 150 m de longueur, sur les rivières Severn et Gull, respectivement, en aval de l’emplacement des populations le plus éloigné de la source (figures 3 et 4). En amont des zones critiques, une zone de 150 m serait adjointe dans les deux cas. Si d’autres populations venaient qu'à être découvertes, il est recommandé d’appliquer les dispositions relatives à la désignation de l’habitat critique de la même manière.

Les lacunes dans nos connaissances sont de trois ordres : écologie fondamentale, affinités biologiques et géographiques de populations discontinues, profilage génétique en vue de distinguer l’Isoète d’Engelmann de sa forme hybride et analyse des menaces.

De manière à évaluer l’efficacité des mesures visant à assurer la pérennité de l’espèce, huit mesures de performance sont présentées. Elles sont associées à chacun des objectifs de rétablissement et elles vont permettre de suivre les progrès de manière précise.

Un plan d’action sera préparé d’ici 2009 afind'appliquer la Stratégie.