Message du ministre

En ma qualité de ministre responsable de la Stratégie de réduction de la pauvreté de l’Ontario, j’ai rencontré des personnes qui connaissent des difficultés d’adaptation à la hausse du coût de la vie et qui occupent un emploi précaire sans réelle sécurité d’emploi.

Notre plan pour promouvoir l’équité et les chances de succès en cette période d’évolution rapide de l’économie comprend un salaire minimum plus élevé, l’amélioration des conditions de travail, la gratuité scolaire pour des centaines de milliers d’étudiants, un meilleur accès à des services de garde d’enfants agréés abordables, ainsi que les médicaments d’ordonnance gratuits pour les jeunes de moins de 25 ans, grâce à la plus grande expansion de l’assurance-santé en une génération.

Tout le monde devrait avoir la possibilité de réussir dans la vie. Notre nouvelle Stratégie de réduction de la pauvreté, intitulée Réaliser notre potentiel, se fonde sur des données probantes pour analyser l’effet cumulatif des politiques et des programmes afin de s’assurer que des progrès sont réalisés par rapport aux objectifs clés.

J’ai le plaisir d’annoncer que les données les plus récentes, datant de 2015, confirment l’effet positif de nos investissements et de nos interventions, en particulier de la Prestation ontarienne pour enfants. Le nombre d’enfants vivant dans la pauvreté en 2015 était inférieur de 24,4 p. 100 à celui de 2012. En outre, le nombre d’enfants vivant dans une grande pauvreté a diminué de 37,3 p. 100 en 2015 par rapport à 2012. Les résultats de la Prestation ontarienne pour enfants qui seront communiqués dans notre rapport de l’année prochaine montreront une accélération des progrès réalisés.

C’est bon signe, mais il nous reste encore beaucoup à faire. Nous réfléchissons à la manière dont nous pouvons aider les personnes à faible revenu à aller de l’avant, en établissant une feuille de route pour la réforme en matière de sécurité du revenu et en mettant en place un Projet pilote portant sur le revenu de base pour contribuer à faire en sorte que tout le monde profite de la croissance économique en Ontario.

J’ai conscience qu’il faudra agir dans d’autres domaines que le revenu pour que nos collectivités soient les plus fortes possibles. Nous veillons à ce que chaque personne en Ontario ait accès à un logement sécuritaire et abordable en élargissant l’éventail d’options de logement pour contribuer à bâtir des collectivités plus fortes et plus inclusives.

Notre première stratégie pour la sécurité alimentaire offre de nouvelles possibilités de soutien aux Ontariennes et Ontariens en rassemblant des partenaires pour définir des approches locales et durables visant à réduire la pauvreté tout en optimisant l’utilisation de nos ressources. Nous nous attelons d’ores et déjà à cette tâche par le biais de notre Fonds pour les initiatives locales de réduction de la pauvreté, qui permet d’évaluer l’impact de 119 initiatives novatrices en vue d’élaborer un ensemble de connaissances et de définir des solutions potentielles susceptibles d’être mises en œuvre à l’échelle de la province.

À l’avenir, nous nous appuierons sur les résultats figurant dans le présent rapport et poursuivrons nos efforts pour faire en sorte que chaque Ontarienne et Ontarien ait la possibilité de réaliser son plein potentiel.

Sincères salutations,

Peter Z. Milczyn

Ministre responsable de la Stratégie de réduction de la pauvreté
Ministre du Logement

Introduction

La Stratégie ontarienne de réduction de la pauvreté a pour vision d’offrir à chaque Ontarienne et Ontarien la possibilité de réaliser son plein potentiel et de contribuer à la prospérité et à la bonne santé de la province. Le présent rapport fournit des renseignements sur les progrès réalisés, dresse le profil des efforts de réduction de la pauvreté à l’échelle locale et met l’accent sur les domaines dans lesquels nos mécanismes de soutien peuvent être améliorés en promouvant l’équité et les chances de succès pour tous les Ontariens et Ontariennes.

En multipliant les investissements, nous pouvons réduire la pauvreté et améliorer la qualité de vie grâce à des soutiens pertinents destinés à tous les citoyens, quels que soient leur âge et l’étape de leur vie. En 2017, nous avons pris des mesures pour donner aux particuliers et aux familles les moyens d’aborder sereinement les étapes clés de la vie, qu’il s’agisse de la naissance d’un enfant, de choisir un programme d’études postsecondaires, d’entrer dans la vie active, d’envisager une reconversion professionnelle ou de bien préparer sa retraite. Nous offrons désormais des services et des soutiens intégrés pour mieux répondre aux besoins des utilisateurs. Ces efforts renforcent nos précédentes mesures visant à améliorer la vie des Ontariennes et Ontariens. Les indicateurs de la Stratégie de réduction de la pauvreté (SRP) (voir le chapitre 5) permettent de mesurer nos progrès.

Pour aider les Ontariennes et Ontariens à réaliser leur potentiel dans une économie en évolution, il faut mettre en place des mécanismes adaptés et souples en matière d’emploi, de revenu et de soutien social. Les différentes augmentations du salaire minimum, le lancement de l’Assurance-santé Plus, les suppléments au loyer, les places de garde subventionnées, le Programme d’apprentissage des jeunes enfants à temps plein et la gratuité des frais de scolarité moyens ont contribué à réduire l’écart entre le revenu et le coût de la vie. Nous réformons la sécurité du revenu en prenant appui sur les conclusions du Groupe de travail sur la réforme en matière de sécurité du revenu et des autres groupes de travail similaires avec nos partenaires autochtones et des Premières Nations. En outre, nous mettons à l’essai un revenu de base qui contribuera à étayer nos plans à long terme visant à offrir un meilleur soutien aux personnes à faible revenu.

Nous continuerons de collaborer avec le gouvernement fédéral pour élaborer une stratégie canadienne de réduction de la pauvreté, ainsi qu’avec les partenaires autochtones, les municipalités et les partenaires prestataires de services pour obtenir des résultats et améliorer les niveaux de revenu des Ontariennes et Ontariens. Enfin, comme chaque année, nous sommes ravis de poursuivre le dialogue avec les habitants de la province afin de déterminer comment agir le plus efficacement possible pour réduire la pauvreté et améliorer les résultats de tous nos concitoyens.

Rompre le cycle pour les enfants et les jeunes

Les enfants de l’Ontario méritent de grandir dans les meilleures conditions et de pouvoir saisir les occasions leur permettant de réaliser leur plein potentiel. Notre engagement visant à réduire la pauvreté infantile de 25 p. 100 en cinq ans, avant le lancement de la nouvelle Stratégie de réduction de la pauvreté en 2019, repose sur cette conviction.

Grâce à des investissements de grande envergure, à des initiatives et à la croissance économique, l’Ontario poursuit ses efforts de réduction de la pauvreté infantile et se rapproche de l’objectif consistant à sortir de la pauvreté 25 p. 100 des enfants qui se trouvaient dans cette situation en 2012. Le nombre d’enfants vivant dans une grande pauvreté a diminué de plus de 37 p. 100 depuis 2012. Les ménages avec enfants en situation de pauvreté sont moins nombreux et les perspectives d’avenir et de santé se sont améliorées pour un plus grand nombre d’enfants et leurs familles.

Progrès réalisés

Nous continuons d’élargir les soutiens et les services permettant d’aider les enfants et leurs familles à s’épanouir, depuis la naissance jusqu’à l’obtention d’un diplôme et l’entrée dans la vie active.

Permettre aux enfants et à leurs familles de prendre un bon départ dans la vie

Nous pensons que chaque famille mérite de vivre dans la dignité et la sécurité, à l’abri de la pauvreté. Grâce à la Prestation ontarienne pour enfants (POE), qui est au cœur de notre engagement visant à soutenir les enfants et les familles, plus de 500 000 familles à revenu faible ou modeste reçoivent des versements pouvant atteindre jusqu’à 1 378 dollars par enfant et par an, ce qui représente un investissement de 1,125 milliard de dollars en 2017-2018. Un peu plus de la moitié des familles recevant la POE sont des ménages monoparentaux. La prestation maximale est versée à la majorité de ces familles, afin de les aider à assumer les frais quotidiens engagés pour élever leurs enfants. La POE est indexée à l’inflation, ce qui contribue à préserver le pouvoir d’achat des familles vulnérables à revenu faible ou modeste.

En 2017, nous avons accueilli favorablement l’annonce du gouvernement fédéral selon laquelle il avancera d’environ deux ans, c’est-à-dire à compter de juillet 2018, le début de l’indexation au coût de la vie de l’Allocation canadienne pour enfants (ACE), qui est fournie en partenariat avec la POE[1]. Le gouvernement fédéral estime que l’indexation de l’ACE au coût de la vie permettra de verser 5,6 milliards de dollars supplémentaires en soutien aux familles canadiennes dans les années à venir.

En outre, l’Ontario continue d’investir dans des services de garde d’enfants et de soutien à la petite enfance qui contribuent à améliorer la qualité de vie des enfants et des familles. En 2017, nous avons poursuivi nos efforts visant à rendre plus abordables et accessibles les services de garde d’enfants agréés et de haute qualité, afin de permettre à un plus grand nombre d’enfants de bénéficier de programmes pour la petite enfance et la garde d’enfants qui participent à leur apprentissage, à leur développement et à leur bien-être.

Même si le nombre de places en services de garde d’enfants agréés en Ontario a augmenté de 117 p. 100 depuis 2003-2004, il demeure difficile de répondre à la demande. Les consultations publiques et sectorielles menées dans 20 collectivités de toute la province, ainsi qu’en ligne, ont permis de faire les constatations suivantes :

  • de nombreux parents éprouvent des difficultés à accéder à des services de garde d’enfants abordables et adaptés;
  • les besoins en matière de garde d’enfants ne sont pas les mêmes dans les zones urbaines que dans les zones rurales, et sont encore différents dans le Nord de l’Ontario;
  • les services de garde d’enfants jouent un rôle clé dans la participation des femmes à la vie active et contribuent, lorsqu’ils sont accessibles et abordables, à réduire la disparité salariale entre les sexes ainsi qu’à améliorer la sécurité économique des femmes.

Ces conclusions ont étayé l’élaboration du Cadre stratégique renouvelé pour la petite enfance et les services de garde d’enfants de l’Ontario, qui a été lancé en 2017. En voici les principales dispositions :

  • rendre plus accessibles les programmes pour la petite enfance et la garde d’enfants ainsi que les services connexes, notamment en favorisant l’accès à des services de garde agréés pour 100 000 enfants âgés de 0 à 4 ans supplémentaires sur une période de cinq ans, ainsi qu’en étoffant les programmes d’activités avant et après l’école pour les enfants âgés de 4 à 12 ans;
  • rendre les programmes et services plus abordables en augmentant le financement prévu pour les places de garde subventionnées et en menant une étude sur l’abordabilité dirigée par des spécialistes;
  • élaborer une stratégie pour la main-d’œuvre du secteur de la petite enfance.

En septembre 2016, la province a par ailleurs interdit les frais d’inscription sur les listes d’attente pour les places en garderie afin de faciliter l’accès aux services de garde d’enfants.

Conformément au cadre stratégique renouvelé, plus de 260 000 enfants âgés de quatre et cinq ans bénéficient actuellement du Programme d’apprentissage des jeunes enfants à temps plein (PAJETP). Les élèves participant au PAJETP sont mieux préparés à entrer en 1re année et à réussir à l’école. Depuis maintenant quatre ans, le PAJETP offre une base solide pour le développement social, émotionnel et cognitif des jeunes enfants. En outre, il aide les parents à trouver un équilibre entre leur travail et leurs responsabilités familiales, ainsi qu’à économiser des frais de garde d’enfants.

Fondements de l’apprentissage

Notre responsabilité est de faire en sorte que les enfants et les jeunes de l’Ontario aient accès aux soutiens et aux outils nécessaires à l’apprentissage tout au long de la vie. Cette responsabilité consiste notamment à aider les élèves à prendre des collations et des repas nutritifs avant et pendant leur journée de classe. En effet, la recherche montre que les enfants et les jeunes ont besoin d’aliments sains favorisant leur croissance physique et mentale. Cette prise de conscience oriente l’action du Programme d’alimentation saine pour les élèves, qui permet d’offrir des collations et des repas nutritifs à plus de 812 500 enfants dans des écoles de toute la province, ainsi que dans plus de 120 établissements scolaires de 63 collectivités des Premières Nations.

Le Programme de distribution de fruits et de légumes dans le Nord de l’Ontario est en train d’être élargi à l’échelle du Nord de l’Ontario afin d’améliorer l’accès à des fruits et des légumes frais pour près de 40 000 élèves, incluant 8 000 élèves dans plus de 50 collectivités des Premières Nations, dont 29 collectivités éloignées. La durée du programme est d’environ 20 semaines, entre janvier et juin. En plus de la distribution gratuite de fruits et de légumes au moins deux fois par semaine, le programme promeut la saine alimentation et fournit aux élèves une éducation sur l’activité physique.

Dans une province aussi vaste et diversifiée que l’Ontario, nous savons que les écoles ne sont pas toutes assujetties aux mêmes exigences. Certaines écoles secondaires urbaines dans les quartiers défavorisés sont susceptibles de faire face à des défis spécifiques comme la pauvreté et les mauvais résultats scolaires des élèves ainsi que le manque d’accès aux ressources communautaires. Dans ce contexte, nous offrons un soutien spécialisé à 40 écoles secondaires réparties dans 12 conseils scolaires par le biais de l’Initiative pour les écoles secondaires urbaines et prioritaires. Cette initiative a pour objet de venir en aide aux élèves se trouvant dans une situation à risque élevé qui éprouvent des difficultés personnelles et scolaires compromettant leur apprentissage et leur bien-être et qui font face à des obstacles les empêchant de participer pleinement à l’école, ainsi qu’à appuyer les programmes de mobilisation des parents/de la collectivité.

En 2017, nous avons annoncé un investissement de 20 millions de dollars dans le nouveau Fonds pour l’éducation en milieu rural et dans le Nord qui offre un soutien financier ciblé aux élèves des collectivités rurales et du Nord afin de répondre aux besoins suivants :

  • accroître l’accès aux options de transport (p. ex. le transport par autobus scolaire à des heures tardives);
  • améliorer les programmes et les services de soutien (p. ex. l’immersion en français, l’éducation artistique et les conseils d’orientation des élèves);
  • offrir des possibilités d’apprentissage assisté par la technologie (p. ex. l’apprentissage électronique mobile à l’aide de tablettes ou du Wi-Fi).

Nous continuons d’investir dans les services à large bande et les mesures de soutien en matière d’éducation de l’enfance en difficulté dans les écoles rurales et du Nord.

Réduire les obstacles pour rompre le cycle

En donnant aux jeunes les moyens d’acquérir les outils, les connaissances et la confiance nécessaires pour explorer de nouveaux horizons, nous pouvons contribuer à rompre le cycle de la pauvreté. L’Ontario investit 55 millions de dollars sur trois ans pour étoffer les programmes de développement des jeunes dans 11 collectivités, par le biais du Plan élargi d’action pour la jeunesse. Environ 37 500 jeunes ont accès à des programmes incluant des initiatives de mentorat ainsi qu’un Fonds Perspectives Jeunesse qui aide les jeunes à risque à accéder à des services de soutien à la famille et à des possibilités d’engagement civique[2].

Dans le cadre de ce plan d’action, nous reconnaissons que le racisme et les préjugés systémiques peuvent créer des obstacles supplémentaires pour les jeunes racialisés, noirs et autochtones. Selon les données de la recherche, le taux de pauvreté est élevé chez les jeunes autochtones (voir le chapitre 4), tandis que le taux de décrochage scolaire des jeunes noirs est plus élevé que celui des autres élèves et que leur taux de chômage est près de deux fois supérieur au taux provincial.

En 2017, nous avons lancé un Plan d’action pour les jeunes noirs afin de contribuer à corriger ces disparités. Dans un premier temps, 47 millions de dollars seront investis sur quatre ans pour améliorer les résultats des enfants, des jeunes et des familles noirs dans les domaines de l’éducation, de l’emploi et du bien-être général. Le plan offrira de nouveaux services et soutiens visant à ouvrir de nouvelles perspectives, par exemple des initiatives de formation au rôle parental et des programmes de mentorat adaptés sur le plan culturel, la facilitation de l’accès aux études supérieures et à l’acquisition de compétences, ainsi que l’investissement dans des initiatives de sensibilisation communautaire et de lutte contre la violence. Le plan est en cours de mise en œuvre dans la région du grand Toronto et de Hamilton, ainsi qu’à Ottawa et à Windsor.

Dans une économie en évolution, l’accès aux études postsecondaires est crucial pour entreprendre une carrière dans des secteurs à croissance rapide comme les sciences et la technologie. À l’échelle nationale, on estime qu’environ sept emplois sur dix exigent des études supérieures ou des compétences spécialisées[3]. Pourtant, la participation aux études postsecondaires est sensiblement inférieure chez les élèves issus de familles à faible revenu.

Pour contribuer à combler cet écart, nous apportons des modifications importantes afin de permettre aux élèves issus de familles à revenu faible ou moyen de faire des études postsecondaires grâce au Régime d’aide financière aux étudiantes et étudiants de l’Ontario (RAFEO). Dans le cadre de la réorganisation du RAFEO, les étudiantes et étudiants vivant dans un ménage dont le revenu est inférieur à 50 000 dollars recevront toutes les aides de l’Ontario sous la forme d’une subvention, ce qui permettra d’éliminer l’endettement étudiant à l’échelle de la province. L’utilisation des subventions du RAFEO aux fins de paiement direct des frais de scolarité a permis à plus de 225 000 étudiantes et étudiants universitaires et collégiaux à temps plein de bénéficier de la gratuité des frais de scolarité moyens depuis l’automne 2017. Pour contribuer à faciliter la transition vers le marché du travail, ainsi que pour accroître le revenu net des diplômés, nous avons augmenté le montant du salaire minimum au-delà duquel une personne doit commencer à rembourser son prêt ontarien d’études, en le faisant passer de 25 000 à 35 000 dollars.

Perspectives d’avenir

Afin de poursuivre les progrès réalisés, plusieurs programmes visant à aider les enfants et les familles à aller de l’avant seront reconduits en 2018 :

  • Depuis le 1er janvier 2018, l’Assurance-santé Plus permet à tous les enfants et les jeunes de l’Ontario âgés de 24 ans ou moins qui sont admissibles à l’Assurance-santé de bénéficier du Programme de médicaments de l’Ontario (PMO). En un mois, plus de 520 000 jeunes ont profité de la gratuité des médicaments d’ordonnance.
  • La Stratégie de soutien durant les années intermédiaires s’appuie sur une approche fondée sur les points forts pour aider les enfants âgés de 6 à 12 ans à faire la transition entre la petite enfance et l’adolescence. Cette stratégie établit une plateforme commune pour prendre des mesures intersectorielles à l’échelle des collectivités, des services, du gouvernement et des organismes philanthropiques, en reconnaissant que les déterminants socioéconomiques ont une influence sur le bien-être et le développement des enfants. La stratégie permet d’élaborer un profil du bien-être durant les années intermédiaires, fondé sur des indicateurs tels que le pourcentage d’enfants consommant des légumes une fois par jour ou pratiquant une activité physique d’intensité élevée.
  • Le Plan d’action ontarien pour l’équité en matière d’éducation permettra de cerner et d’éliminer les pratiques discriminatoires, les obstacles systémiques et les préjugés qui peuvent de façon non intentionnelle désavantager certains élèves, notamment les élèves racialisés, en situation de pauvreté et autochtones, les enfants pris en charge et les nouveaux arrivants au Canada. Une mesure clé de ce plan consiste à élaborer une nouvelle approche pour la 9e année permettant à tous les élèves de mieux explorer les voies d’accès au marché du travail, à la formation en apprentissage et aux études collégiales et universitaires.
  • Il convient également de faciliter la tâche des familles pour planifier les études de leurs enfants et pour recevoir des prestations financières. L’Ontario collabore avec le gouvernement fédéral pour s’assurer que les familles à faible revenu ont bien recours aux programmes comme les régimes enregistrés d’épargne-études (REEE) et le Programme canadien pour l’épargne-études (PCEE).

Progresser vers l’emploi et la sécurité du revenu

L’Ontario continue d’afficher une meilleure croissance du PIB que tous les pays du G7. En 2017, le taux de chômage est tombé à 6 p. 100, un niveau qui n’avait plus été atteint depuis 17 ans et qui est l’un des plus bas au Canada[4]. Toutefois, nous savons que les Ontariennes et Ontariens ne bénéficient pas tous de la même façon de cette forte croissance économique. C’est la raison pour laquelle nous prenons des mesures audacieuses afin d’aider les citoyens à relever les défis qu’ils sont susceptibles de rencontrer dans une économie en évolution, en vue de renforcer l’équité pour tous les habitants de l’Ontario.

Progrès réalisés

Aider les travailleurs à faible revenu à s’adapter à l’évolution des milieux de travail

La mondialisation et les progrès technologiques modifient nos méthodes de travail et les compétences recherchées par les employeurs. Afin d’aider les Ontariennes et Ontariens à s’adapter et à réussir dans une économie en évolution, nous investissons pour eux et nous modernisons les lois réglementant le marché du travail pour prendre en compte les possibilités offertes et les défis posés par l’économie actuelle.

Nous savons que le nombre d’emplois précaires a augmenté, si bien que les travailleurs peuvent éprouver des difficultés à obtenir une rémunération convenable ou à bénéficier de conditions de travail convenables[5]. En outre, l’insécurité d’emploi accroît le risque de vulnérabilité face à la pauvreté. Selon les conseillers spéciaux de l’Examen portant sur l’évolution des milieux de travail, la définition de l’emploi précaire englobe, au sens large, le « travail contre rémunération caractérisé par l’incertitude, la faiblesse du revenu ainsi que des avantages sociaux et des droits accordés par la loi qui sont limités »[6].

Selon les estimations de l’Examen portant sur l’évolution des milieux de travail, environ 30 p. 100 des travailleurs vulnérables de l’Ontario occupent un emploi précaire. Les groupes de population qui sont surreprésentés dans les emplois précaires incluent les femmes, les minorités visibles et les travailleurs n’ayant pas de diplôme d’études secondaires[7].

En réponse aux recommandations formulées dans le rapport final de l’Examen portant sur l’évolution des milieux de travail, nous avons présenté la Loi de 2017 pour l’équité en milieu de travail et de meilleurs emplois. Adoptée en novembre 2017, cette loi apportera de nombreuses modifications à la Loi de 2000 sur les normes d’emploi (LNE) et à la Loi de 1995 sur les relations de travail (LRT). Il s’agit notamment de veiller à ce que les travailleurs à temps partiel touchent le même salaire horaire que les travailleurs à temps plein, d’offrir une protection contre la classification erronée des employés, de prévoir des jours de congé de maladie payés pour tous les travailleurs et de rendre plus équitable la planification des horaires de travail. La loi a également pour objet d’améliorer la sûreté et la sécurité des personnes victimes de violence conjugale et à caractère sexuel en prévoyant cinq jours de congé payés.

Pour contribuer à faire en sorte que chaque Ontarienne et Ontarien ait la possibilité de bénéficier de la prospérité de la province, nous avons poursuivi nos engagements visant à augmenter le salaire minimum général, qui est de 14 dollars l’heure depuis le 1er janvier 2018 et qui s’élèvera à 15 dollars l’heure à compter du 1er janvier 2019.

L’augmentation du salaire minimum permettra d’accroître les revenus de plus d’un quart de la population active de l’Ontario, ce qui peut contribuer à réduire les inégalités en la matière.

Augmentation du salaire minimum en Ontario
1er janvier 20171er janvier 20181er janvier 2019
11,40 dollars14 dollars15 dollars

Aider les demandeurs d’emploi à saisir les occasions d’emploi

Dans une économie en évolution, nous savons que certains Ontariens et Ontariennes perdront leur emploi et auront besoin de suivre un programme de recyclage ou d’obtenir de l’aide pour faire un nouveau choix de carrière. En 2017, nous avons annoncé un investissement de 185 millions de dollars sur quatre ans visant à améliorer les programmes d’acquisition des compétences essentielles pour adultes, dans le cadre du Plan ontarien pour l’éducation permanente et la formation professionnelle. Ce plan permet au gouvernement de collaborer avec ses partenaires afin de renforcer le système d’éducation des adultes, et ce, en améliorant l’accessibilité des programmes répondant aux besoins individuels des apprenants adultes, en harmonisant et en simplifiant la transition entre les programmes, ainsi qu’en définissant des stratégies d’amélioration de la reconnaissance des acquis et des compétences des apprenants adultes.

De plus, les Services d’emploi offrent des ressources, des soutiens et des services visant à répondre aux besoins des particuliers en matière d’évolution de carrière et d’emploi, ainsi qu’à ceux des employeurs en matière de main-d’œuvre qualifiée. Le programme inclut également des aides financières destinées aux particuliers visant à éliminer les obstacles à la participation aux services d’emploi, ainsi que des mesures incitatives financières pour encourager les employeurs à offrir des formations en cours d’emploi, notamment des formations en apprentissage et des possibilités d’expérience professionnelle.

En outre, nous réfléchissons à de nouvelles stratégies permettant de répondre aux enjeux liés au marché du travail à l’échelle locale dans le cadre des projets pilotes des conseils locaux de planification en matière d’emploi (CLPE), qui sont mis à l’essai dans huit collectivités. Les CLPE permettent d’établir des liens entre les employeurs, les différents ordres de gouvernement, les fournisseurs de services, les formateurs et les autres partenaires locaux dépendant ou non d’Emploi Ontario. Ils contribuent à l’amélioration des conditions du marché du travail dans les collectivités locales en intensifiant la collecte et la diffusion de l’information sur les marchés du travail locaux ainsi que la participation communautaire.

Le projet pilote Compétences+ Ontario, qui est axé sur un secteur spécifique, permet aux employeurs de trouver des travailleurs qualifiés et aptes à l’emploi qui répondent à leurs besoins en perfectionnement de la main-d’œuvre. Il aide les demandeurs d’emploi qui sont plus éloignés du marché du travail à décrocher un poste et à obtenir de l’avancement en leur permettant d’acquérir des compétences essentielles, techniques et relatives à l’employabilité, ainsi qu’une expérience sur le terrain.

Stimuler l’innovation en matière de sécurité du revenu

Nous reconnaissons que la réforme du système de sécurité du revenu créera d’importantes possibilités à long terme pour que chaque personne soit traitée avec respect et dignité et encouragée à réaliser son plein potentiel, et pour offrir un soutien aux plus de 900 000 personnes qui dépendent de l’aide sociale et encore plus du système de sécurité du revenu au sens large. Nous prenons des mesures pour appuyer la réorganisation du système dans deux domaines clés.

En 2016, nous avons constitué le Groupe de travail sur la réforme en matière de sécurité du revenu, le Groupe de travail sur la réforme en matière de sécurité du revenu pour les Premières Nations et la Table de concertation sur la réforme en matière de sécurité du revenu pour les Autochtones en milieu urbain. Ces trois groupes ont élaboré une feuille de route axée sur les besoins qui prévoit la mise en séquence et la priorisation des réformes aux fins d’optimisation de l’efficacité. Le document « Sécurité du revenu : Feuille de route pour le changement » a été publié en novembre 2017.

Tous nos efforts de réduction de la pauvreté en Ontario s’articulent autour de la sécurité du revenu. Les recommandations formulées dans la feuille de route reposent sur les axes suivants : « Investir dans les gens », « Se préoccuper de la suffisance » et « Prendre conscience du vécu des Autochtones ». La feuille de route reconnaît qu’il est essentiel de réformer l’aide sociale pour parvenir à la suffisance du revenu et fournir aux personnes victimes de traumatismes des services adaptés dans le cadre d’une philosophie mûrement réfléchie « propice à une culture axée sur la confiance, la collaboration et la résolution de problèmes ». Les groupes de travail ont conseillé la province au sujet des mesures qu’ils estiment efficaces pour venir en aide aux personnes les plus touchées par la pauvreté, en empêcher d’autres de basculer dans la pauvreté et accroître la prospérité globale de l’Ontario.

Nous sommes en train d’examiner les recommandations des groupes de travail concernant la réforme du système de sécurité du revenu et d’élaborer un plan d’action fondé sur leur vision et leurs recommandations.

En outre, nous mettons à l’essai des approches novatrices fondées sur des données probantes afin d’étayer nos plans à long terme visant à offrir un meilleur soutien aux personnes à faible revenu. Le Projet pilote portant sur le revenu de base en Ontario, qui représente un travail de recherche essentiel visant à enrichir les éléments clés de la Stratégie ontarienne de réduction de la pauvreté, consiste à mettre à l’essai un revenu de base pour déterminer s’il permet d’offrir un meilleur soutien aux travailleurs vulnérables, d’améliorer les résultats des personnes à faible revenu en matière de santé et d’éducation, et de contribuer à faire en sorte que tout le monde profite de la croissance économique en Ontario. Nous utiliserons les enseignements tirés du projet pilote pour étayer nos plans à long terme concernant la réforme en matière de sécurité du revenu.

À court terme, nous continuons d’améliorer la sécurité du revenu :

  • Nous avons augmenté de 2 points les taux d’aide sociale pour tous les bénéficiaires du Programme ontarien de soutien aux personnes handicapées (POSPH) (à compter de septembre 2017) et du programme Ontario au travail (à compter d’octobre 2017).
  • Nous avons mis fin à la « récupération » par les programmes d’aide sociale des pensions alimentaires pour enfants. Concrètement, depuis janvier 2017 pour le POSPH et février 2017 pour le programme Ontario au travail, cette exemption intégrale visant les prestations alimentaires pour enfants entraînera une augmentation annuelle de l’ordre de 3 380 dollars pour environ 19 000 familles, dont la majorité sont des ménages monoparentaux.
  • Nous avons haussé les plafonds de l’avoir pour les bénéficiaires du POSPH et du programme Ontario au travail, afin que les particuliers et les familles puissent améliorer leur résilience financière, ainsi que mieux résister aux pressions liées aux coûts et répondre aux besoins financiers imprévus. Ces modifications sont entrées en vigueur en septembre 2017.

Mesures de soutien visant les coûts des ménages

La hausse du coût des aliments, des services publics et du logement peut exercer une pression sur de nombreuses familles et leur laisser moins de ressources pour satisfaire leurs besoins essentiels. Nous avons pris des mesures pour aider les familles à revenu faible ou modeste qui peuvent éprouver des difficultés à payer leurs frais d’électricité. Notre Plan ontarien pour des frais d’électricité équitables garantit que les hausses des frais d’électricité seront limitées au taux d’inflation pendant quatre ans. En outre, nous avons augmenté de 50 p. 100 le montant de l’aide financière que les ménages à faible revenu peuvent recevoir dans le cadre du Programme ontarien d’aide relative aux frais d’électricité (POAFE), dont nous avons élargi les conditions d’admissibilité afin de permettre à un plus grand nombre de personnes, incluant tous les bénéficiaires du programme Ontario au travail et du POSPH, d’en bénéficier.

Le POAFE offre des crédits compris entre 35 et 113 dollars par mois en fonction du revenu du ménage. Au mois de janvier 2018, plus de 220 000 ménages avaient obtenu des crédits totalisant plus de 160 millions de dollars. En outre, la Prestation Trillium de l’Ontario prévoit un allègement au titre de la taxe de vente sur les coûts d’énergie pour les ménages à revenu faible ou modeste, ainsi que d’autres crédits d’énergie pour les personnes âgées et les habitants du Nord de l’Ontario.

Miser sur la croissance économique pour élargir le champ des possibles

Nous travaillons en partenariat avec des collectivités de tout l’Ontario pour promouvoir l’accès aux possibilités économiques et à l’emploi. Les ententes relatives aux avantages communautaires permettent d’établir que les investissements dans l’infrastructure doivent présenter des avantages pour les collectivités, notamment en termes d’emploi, de formation, de programmes d’apprentissage ainsi que de possibilités d’approvisionnement social et auprès des fournisseurs à l’échelle locale.

La ligne de transport léger sur rail (TLR) Eglinton Crosstown est le premier grand projet de transport en commun comprenant un programme d’avantages communautaires, relevant du cadre sur les avantages communautaires élaboré par Metrolinx en partenariat avec le Toronto Community Benefits Network. Crosslinx Transit Solutions (CTS), le consortium qui s’est vu attribuer le contrat pour concevoir, construire, financer et entretenir la ligne, a élaboré et mis en œuvre un programme d’avantages communautaires, examiné et approuvé par Metrolinx et Infrastructure Ontario, incluant un plan d’avantages et de relations communautaires (« Community Benefits and Liaison Plan ») ainsi qu’un plan de perfectionnement des apprentis (« Apprenticeship Plan »).

Metrolinx a également collaboré avec un certain nombre de partenaires clés afin d’adopter une déclaration pour le perfectionnement des apprentis (« Apprenticeship Declaration ») dans le cadre du projet Eglinton Crosstown, dont l’objectif ambitieux consiste à employer des apprentis et des compagnons issus de communautés historiquement défavorisées pour réaliser 10 p. 100 de toutes les heures de travail des corps de métier et des artisans requises pendant les travaux de construction du projet, au cas par cas. Au mois de décembre 2017, 106 personnes avaient été recrutées à des postes professionnels, administratifs et techniques, ainsi que 41 apprentis – ces chiffres devraient augmenter au cours des prochaines années. À l’avenir, Metrolinx s’engage à poursuivre sa collaboration avec des groupes communautaires, des organismes et d’autres intervenants pour renforcer son programme d’avantages communautaires. Le programme d’avantages communautaires du TLR Eglinton Crosstown servira de modèle pour les projets de TLR Finch West, Hurontario et Hamilton.

En outre, les entreprises sociales offrent de nouvelles façons novatrices de conférer un bienfait d’intérêt public. Elles emploient souvent des personnes qui éprouvent des difficultés à trouver un emploi, par exemple des jeunes à risque, des Autochtones, des personnes handicapées, des nouveaux arrivants ou des personnes aux prises avec des problèmes de santé mentale ou des dépendances.

Dans le cadre du Fonds pour les projets pilotes d’entrepreneuriat social (FPPES), nous collaborons avec des innovateurs à l’échelle de l’Ontario pour appuyer le développement d’entreprises viables financièrement et évolutives, ainsi que le renforcement de leurs capacités. En 2017, nous avons lancé la troisième ronde de financement du FPPES, d’un montant de 5,6 millions de dollars, pour subventionner des projets jusqu’en 2020. Les entreprises sociales qui ont déjà bénéficié des précédentes rondes de financement ont contribué à créer 352 nouveaux emplois, ainsi qu’à préserver 251 emplois, dont un grand nombre pour des personnes à faible revenu ainsi que des personnes aux prises avec des problèmes de santé mentale ou des dépendances.

Aider tous les Ontariens et Ontariennes à réaliser leur plein potentiel

Nous savons que les jeunes qui ne sont pas scolarisés, ne suivent pas de formation et n’occupent pas d’emploi risquent de se retrouver coincés dans le cycle de la pauvreté, d’éprouver encore plus de difficultés à entrer dans la vie active ou de faire l’expérience de l’itinérance. L’Ontario mesure le pourcentage de jeunes NEET âgés de 15 à 29 ans pour s’assurer que les initiatives et les programmes provinciaux destinés aux jeunes produisent les effets escomptés.

En 2017, nous avons poursuivi nos efforts d’autonomisation des jeunes en appuyant l’Initiative d’impact collectif pour les jeunes déconnectés. Cette approche consiste à réunir des acteurs du secteur privé, des chefs de file communautaires, des représentants d’organismes et des jeunes âgés de 15 à 24 ans dans cinq collectivités de l’Ontario pour cerner les mécanismes et les stratégies permettant d’améliorer les résultats en matière d’emploi, d’éducation et de bien-être, ainsi que de répondre aux autres enjeux prioritaires à l’échelle locale.

Nous prenons également des mesures pour offrir un soutien aux quelque 1,9 million d’Ontariennes et d’Ontariens handicapés, qui représentent près d’une personne sur sept. Lancée en juin 2017, Accès aux talents : Stratégie ontarienne d’emploi pour les personnes handicapées vise à accroître les possibilités d’emploi pour les personnes handicapées et à établir un lien entre les employeurs et les nouveaux talents pour assurer la croissance des entreprises.

Par l’intermédiaire du ministère des Affaires civiques et de l’Immigration, nous avons travaillé en étroite collaboration avec les organismes de services aux immigrants et aux réfugiés, le gouvernement fédéral et les municipalités pour répondre efficacement aux besoins des réfugiés et des nouveaux arrivants vulnérables qui sont de plus en plus nombreux à s’installer en Ontario. En 2017, environ 10 000 réfugiés réinstallés sont arrivés en Ontario, soit plus du double de la moyenne annuelle entre 2005 et 2014, et la province a accueilli plus de 19 000 demandeurs d’asile, ce qui confirme la tendance à la hausse constatée depuis 2013.

Sachant que les réfugiés ont des besoins complexes et qu’ils nécessitent un soutien ciblé pour réussir, l’Ontario a investi 18,5 millions de dollars supplémentaires en 2017 pour améliorer les mesures de soutien à l’intégration sociale et économique des nouveaux arrivants vulnérables. Ce financement appuie la mise en œuvre de services ciblés, par exemple pour l’établissement immédiat des nouveaux arrivants, ainsi que des mesures de soutien à l’intégration sur le long terme visant à améliorer les résultats socioéconomiques des réfugiés et des autres nouveaux arrivants vulnérables. Plus de 20 000 réfugiés bénéficieront de nouveaux programmes et soutiens offrant des services d’établissement, de gestion des cas, de santé mentale et d’aide à l’emploi, des formations linguistiques et axées sur les métiers, des placements professionnels et des possibilités d’entrepreneuriat, ainsi que des mesures adaptées aux besoins des femmes et des jeunes nouvellement arrivés. Ce financement vient s’ajouter aux investissements de plus de 100 millions de dollars que nous effectuons chaque année pour fournir des soutiens aux nouveaux arrivants et aux réfugiés, notamment des services d’établissement, de formation linguistique et d’emploi.

De plus, nous avons créé le Secrétariat de l’aide à l’installation des réfugiés, qui agit à l’échelle du gouvernement afin de réduire les obstacles pour les réfugiés et de leur garantir un accès à des services dans des domaines incluant les soins de santé, y compris les soutiens en santé mentale, l’éducation et la préparation à l’emploi. Le secrétariat effectue un suivi des résultats pour déterminer les domaines nécessitant des soutiens supplémentaires.

Perspectives d’avenir

Afin de poursuivre les progrès réalisés, nous sommes déterminés à contribuer à faire en sorte que la sécurité du revenu et le marché du travail soient accessibles à tous les citoyens de l’Ontario. Voici l’exemple d’une mesure clé prise dans cette optique :

  • Élaborer une Stratégie pour l’autonomisation économique des femmes afin de contribuer à éliminer les obstacles entravant leur égalité économique.

Mettre fin à l’itinérance et investir dans le logement abordable

L’Ontario s’engage à mettre fin à l’itinérance chronique d’ici à 2025 et à améliorer l’accès au logement abordable pour tous les Ontariens et Ontariennes. Nous progressons vers un objectif commun consistant à offrir à chaque personne en Ontario un accès à un logement sécuritaire et abordable, et nous renforçons l’engagement de la province envers des collectivités fortes et prospères.

Progrès réalisés

Mettre fin à l’itinérance chronique

En réponse au rapport du Comité consultatif d’experts pour la prévention de l’itinérance, À chacun son chez-soi, quatre domaines prioritaires ont été définis afin d’orienter les mesures provinciales visant à prévenir et à réduire l’itinérance, ainsi qu’à y mettre fin :

  1. l’itinérance chronique;
  2. l’itinérance chez les jeunes;
  3. l’itinérance chez les Autochtones;
  4. l’itinérance suivant la transition hors d’établissements et de réseaux de services financés par la province, par exemple les établissements correctionnels, les hôpitaux, le système de bien‐être de l’enfance, le système de justice pour la jeunesse et les maisons d’hébergement pour femmes qui ont vécu la violence.

La mise à jour de la Stratégie ontarienne à long terme de logement abordable (SLTLA) se fonde sur la vision d’une province où chaque personne a un logement abordable, convenable et de qualité, qui lui apporte la stabilité nécessaire pour trouver un emploi, fonder une famille et contribuer à l’édification de collectivités fortes. Cette vision permet d’atteindre deux résultats clés :

  1. une diminution du nombre de personnes sans abri;
  2. une augmentation du nombre de ménages qui trouvent un logement stable.

Dans le cadre de la mise à jour de la stratégie, l’Ontario s’est engagé à fournir plus d’options de logement aux personnes victimes de violence familiale en leur proposant des prestations de logement transférables ainsi qu’en améliorant la Politique relative aux ménages prioritaires (PMP), qui consiste à offrir un accès prioritaire au logement social aux ménages quittant une situation de violence familiale qui n’ont pas les moyens de louer un logement sur le marché privé, et ce, pour leur éviter de devenir vulnérables à l’itinérance.

Le Programme pilote de prestations de logement transférables pour les survivants de violence familiale constitue un investissement important dans le cadre de la mise à jour de la SLTLA. Le projet pilote, qui a été lancé en septembre 2016, a permis d’investir 20 millions de dollars pour aider des ménages survivants qui sont admissibles à la PMP à obtenir un logement sécuritaire et abordable. Les ménages participant au programme ont la possibilité de recevoir une prestation de logement transférable, afin de trouver immédiatement à se loger au lieu d’attendre qu’un logement social se libère. Ceci permet d’atténuer un grand nombre des difficultés financières auxquelles font face les survivants de violence familiale pour trouver un logement abordable. Depuis le lancement du programme, plus de 770 survivants et leurs familles ont bénéficié de cette prestation. Le projet pilote a prouvé son efficacité pour offrir aux survivants une alternative viable au logement social, en leur accordant plus de latitude pour choisir où ils veulent vivre, en les aidant à trouver un logement plus rapidement et en améliorant leur stabilité en matière de logement.

En avril 2017, le budget de l’Ontario a prévu un investissement de 30 millions de dollars sur les trois prochaines années visant à élargir le projet pilote pour, à terme, soutenir jusqu’à 3 000 survivants de violence familiale et venir en aide aux survivants de la traite des personnes à l’échelle de la province. À compter de 2019, le financement atteindra 15 millions de dollars par an.

Pour continuer de tenir ses engagements envers les ménages survivants, l’Ontario a apporté des modifications à la PMP afin d’élargir la politique pour y inclure les survivants de la traite des personnes, d’améliorer le processus de demande pour les ménages survivants et de veiller à ce que la politique soit pertinente, inclusive sur le plan culturel et adaptée au modèle de violence dont certains ménages survivants font l’expérience. Ces modifications sont entrées en vigueur début 2018.

Mettre fin à l’itinérance nécessite une collaboration entre un éventail d’intervenants et de partenaires, l’élaboration de solutions à l’échelle des systèmes, ainsi que des interventions adaptées aux besoins de chaque collectivité. L’Initiative de prévention de l’itinérance dans les collectivités (IPIC) constitue un autre investissement visant à lutter contre l’itinérance en aidant les collectivités locales à y mettre fin grâce à des solutions proactives et permanentes. En 2016-2017, l’IPIC a aidé environ 32 300 ménages en situation d’itinérance à trouver un logement et près de 125 500 ménages à risque d’itinérance à conserver leur logement. L’Ontario investira 90 millions de dollars supplémentaires dans l’IPIC au cours des trois prochaines années afin d’aider les familles et les particuliers à conserver leur domicile ou à obtenir le logement dont ils ont besoin, grâce à une gamme élargie de services et de programmes de prévention de l’itinérance.

Les fonds engagés dans le cadre de l’IPIC permettent de trouver des solutions locales aux problèmes d’itinérance et constituent un moyen crucial pour la province de participer aux efforts de renforcement des capacités afin de lutter contre l’itinérance à l’échelle locale. Les ententes entre la province et les gestionnaires de services – c.-à-d. les municipalités et les conseils d’administration de district des services sociaux mandatés pour mettre en œuvre les programmes de logement et de lutte contre l’itinérance – offrent la souplesse nécessaire pour utiliser le financement au titre de l’IPIC afin de créer des programmes et des services au niveau local dans quatre grandes catégories de services :

  1. les solutions en matière de refuges d’urgence pour les personnes en situation d’itinérance ou de crise;
  2. les logements avec services de soutien connexes, pouvant inclure les logements à long terme et les logements de transition;
  3. les autres services et soutiens, incluant les services d’approche dans la rue, les centres de jour et le transport;
  4. la prévention de l’itinérance, notamment l’aide financière d’urgence permettant aux gens de conserver leur logement.

Dans leur lutte contre l’itinérance, les gestionnaires de services peuvent également s’appuyer sur le programme Logements pour de bon (programme LPB) du gouvernement, qui vise à soutenir en priorité les jeunes, les Autochtones, les personnes en situation d’itinérance chronique et celles qui sont en période de transition après avoir quitté un établissement provincial pour leur permettre de recevoir une aide au logement et des services de soutien afin d’obtenir et de conserver un logement stable.

Élargir l’accès au logement abordable et améliorer l’abordabilité des logements

Pour prévenir l’itinérance et y mettre fin, il faut commencer par s’assurer que chaque personne a la possibilité de vivre dans un logement qu’elle est en mesure financièrement de conserver. La Stratégie de santé mentale et de lutte contre les dépendances (Esprit ouvert, esprit sain) favorise le bien-être mental des personnes de tous âges et fournit des services intégrés, notamment des soutiens au logement qui facilitent le rétablissement. Entre 2014 et 2017, l’Ontario a créé 1 000 logements avec services de soutien destinés à des personnes aux prises avec des problèmes de santé mentale ou des dépendances qui sont en situation ou à risque d’itinérance. En 2017, le gouvernement s’est engagé à créer 1 150 logements avec services de soutien supplémentaires pour ces groupes de population sur une période de deux ans.

L’un des principaux leviers d’action dont dispose l’Ontario pour atteindre son objectif visant à mettre fin à l’itinérance chronique d’ici à 2025 consiste à poursuivre son investissement dans le logement avec services de soutien afin d’aider jusqu’à 6 000 familles et particuliers à obtenir une aide au logement et des services de soutien, notamment en construisant jusqu’à 1 500 nouveaux logements avec services de soutien sur le long terme. Le logement avec services de soutien permet d’offrir un logement abordable associé à d’autres soutiens, par exemple du counseling, un soutien à la personne et une formation aux aptitudes à la vie quotidienne.

Au niveau local, la province aide les collectivités à répondre à leurs besoins en matière d’abordabilité du logement dans le cadre du Programme de supplément au loyer pour l’épanouissement communautaire, qui permet d’offrir aux gestionnaires de services un financement à long terme destiné à l’octroi de suppléments au loyer pour venir en aide aux clients dont le nom figure sur les listes d’attente pour un logement social ou qui y sont admissibles. En outre, le programme aide les clients qui trouvent un logement sur le marché privé à payer leurs coûts de logement. Le programme se poursuivra jusqu’au 31 mars 2023, avec un budget annuel de 50 millions de dollars. Il a permis de venir en aide à 6 557 ménages en 2016.

Le Plan de l’Ontario pour le logement équitable aide un plus grand nombre de personnes à trouver un logement abordable et permet d’accroître l’offre de logements, de protéger les acheteurs et les locataires ainsi que de stabiliser le marché immobilier. Il contribue à garantir l’équité et l’accessibilité du marché locatif, ce qui constitue une priorité particulièrement importante dans la mesure où la majorité des Ontariennes et Ontariens à faible revenu sont locataires de leur logement.

Améliorer la transition hors des établissements provinciaux

Pour mettre fin à l’itinérance, il est essentiel d’examiner les systèmes et les situations qui peuvent conduire les gens à devenir sans abri. Les personnes quittant la prise en charge d’un système de services provincial, par exemple le système judiciaire, le système de santé, le système de justice pour la jeunesse, le système de bien‐être de l’enfance et les maisons d’hébergement pour femmes qui ont vécu la violence, sont particulièrement vulnérables. La transition hors des systèmes et des établissements provinciaux constitue une période cruciale pendant laquelle le gouvernement doit contribuer à la prévention de l’itinérance pour les Ontariennes et Ontariens à risque. Pour répondre à ces enjeux, la province met l’accent sur les mesures suivantes :

  • améliorer la conception et la mise en œuvre des processus de planification pour les personnes quittant les systèmes de services de la province;
  • éliminer les obstacles qui empêchent les personnes à risque quittant un établissement provincial de réussir leur transition vers la vie au sein de la collectivité;
  • permettre la réussite des partenariats intersectoriels visant à améliorer le soutien aux personnes quittant les systèmes provinciaux;
  • créer une culture de responsabilité partagée à l’échelle des organismes de soutien.

Selon les données de la recherche, les jeunes quittant la prise en charge d’une société d’aide à l’enfance réussissent moins bien dans la vie que les autres jeunes adultes. Le Programme des intervenants auprès des jeunes en transition (Programme IJT) aide les jeunes anciennement pris en charge par une société d’aide à l’enfance à faire la transition vers l’âge adulte en les orientant vers des ressources éducatives, des services d’aide à l’emploi, des soutiens au logement, des formations aux aptitudes à la vie quotidienne, des services de santé mentale ainsi que d’autres soutiens au sein de leur collectivité.

Le ministère des Services à l’enfance et à la jeunesse finance actuellement 66 postes d’intervenant auprès des jeunes en transition (IJT) dans 49 organismes communautaires à l’échelle de l’Ontario. Afin d’appuyer les modifications récentes à la Loi sur les services à l’enfance et à la famille en vertu desquelles l’âge limite d’admissibilité aux services de protection est passé de 16 à 18 ans le 1er janvier 2018, le ministère est en train d’élargir le Programme IJT pour y inclure 25 nouveaux postes d’intervenant en soutien au logement dont la mission consistera à venir en aide aux jeunes âgés de 16 et 17 ans qui concluent une entente sur les services volontaires pour les jeunes avec une société d’aide à l’enfance et qui souhaitent trouver et conserver un logement.

En outre, l’Ontario améliore les transitions hors du système judiciaire par le biais du programme pilote d’hébergement pour les mises en liberté sous caution, dont l’objectif est de fournir un logement communautaire supervisé, 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, aux adultes ayant des besoins élevés qui se retrouveraient autrement en détention jusqu’à la fin de l’accusation au criminel dont ils font l’objet. Des intervenants spécialisés fournissent aux groupes de population vulnérables, notamment aux Autochtones ou aux personnes ayant des troubles mentaux, un meilleur accès au logement, à des services médicaux, à des traitements et à une supervision au sein de la collectivité. À ce jour, 72 lits réservés sont disponibles à Thunder Bay, Barrie, Ottawa, Kitchener et Toronto.

Perspectives d’avenir

Pour atteindre l’objectif visant à mettre fin à l’itinérance chronique d’ici dix ans, l’Ontario continuera d’entreprendre un changement transformationnel incluant à la fois des soutiens au logement, des investissements ciblés et des programmes novateurs. Voici la liste des prochaines activités en la matière :

  • Centres communautaires de justice (CCJ) : Trois CCJ seront créés en Ontario pour fournir aux contrevenants à faible risque des services de justice, de santé et de logement, ainsi que des services culturels et sociaux, au sein d’un établissement communautaire. Les CCJ visent à traiter les causes profondes des actes et des comportements criminels, qui incluent la pauvreté, l’itinérance, la santé mentale et les dépendances. Ces centres ont également pour objectif de combler les lacunes dans les services pour les contrevenants autochtones par le biais de services et de soutiens communautaires adaptés sur le plan culturel et fondés sur les principes de la justice réparatrice. L’Ontario créera un CCJ à Kenora, à London et à Toronto.
  • Investissement dans le logement avec services de soutien pour les Autochtones : Le Programme de logement avec services de soutien pour les Autochtones, qui a été élaboré par la province en collaboration avec des partenaires autochtones durant l’été et l’automne 2017, devrait entrer en application à l’hiver 2018.
  • Recensement des personnes sans logement : Dans le cadre du processus de recensement des personnes sans abri en Ontario, les gestionnaires de services procéderont, en 2018, au premier recensement des personnes en situation d’itinérance à l’échelle de la province. Tout au long de l’année 2017, la province a offert des ateliers, des ressources et des formations pour aider les gestionnaires de services à se préparer en vue du recensement de ce groupe de population dans leur aire de service.
  • Logement pour les Autochtones : L’Ontario poursuivra le dialogue avec les membres de la Table de concertation sur le logement pour les Autochtones ainsi qu’avec d’autres partenaires afin d’élaborer la Stratégie de logement pour les Autochtones.
  • Collaboration avec les partenaires fédéraux dans le domaine du logement : L’Ontario travaille en partenariat avec le gouvernement fédéral pour finaliser le détail des éléments clés de la Stratégie nationale sur le logement qui a été lancée en novembre 2017. La province collabore avec les gestionnaires de services pour assurer la réussite de la stratégie dans tout l’Ontario. Ceci nous permettra d’agir conjointement afin de créer de nouveaux logements abordables, de prévenir l’itinérance et de préserver le parc actuel de logements sociaux pour les générations futures.
  • Modernisation du système de logements sociaux : L’Ontario s’emploie à moderniser ses programmes de logement social pour qu’ils soient plus efficaces et durables, ainsi que davantage axés sur les personnes et les résultats, afin de mieux servir les locataires et de s’adapter aux réalités actuelles et à venir.

Collaborer avec les partenaires autochtones

L’Ontario contribue à bâtir un avenir meilleur pour les membres des Premières Nations, les Inuits et les Métis. Dans le cadre de Cheminer ensemble : l’engagement de l’Ontario envers la réconciliation avec les peuples autochtones, nous investissons 250 millions de dollars dans des mesures et des programmes axés sur la réconciliation qui sont élaborés et évalués en collaboration avec les partenaires autochtones. Bon nombre des mesures et des programmes mis en œuvre dans le cadre de Cheminer ensemble contribueront à atténuer la pauvreté, à créer de nouveaux programmes d’aide aux enfants et aux jeunes, ainsi qu’à renforcer les services de soutien en santé mentale et en santé qui sont destinés aux collectivités autochtones.

Progrès réalisés

Renforcer les soutiens permettant aux jeunes et aux collectivités autochtones de s’affirmer

Comme le montrent le rapport final et les appels à l’action de la Commission de vérité et réconciliation du Canada, il est fréquent que les Autochtones aient des résultats différents des autres communautés. C’est notamment en raison de cette disparité que nous accordons la priorité à l’amélioration des résultats socioéconomiques et en matière de santé des Autochtones, en travaillant en partenariat avec les collectivités locales. L’un des axes d’intervention consiste à aider les jeunes autochtones à réussir à l’école grâce à la Stratégie d’éducation autochtone.

La Stratégie d’éducation autochtone promeut un système d’éducation tenant compte de la spécificité et de la diversité des expériences et de l’histoire des collectivités autochtones, met l’accent sur l’amélioration du bien-être et de l’apprentissage des élèves autochtones dans les écoles financées par la province, et facilite les transitions vers les études postsecondaires, la formation et l’emploi. La stratégie comprend un cadre d’élaboration des politiques incluant dix mesures de rendement qui appuient les efforts de réduction de la pauvreté, par exemple le taux d’obtention du diplôme, l’estime de soi des élèves et la participation des parents des Premières Nations, métis et inuits à l’éducation de leurs enfants.

En outre, l’Ontario s’engage à renforcer les programmes et les services contrôlés et régis par des Autochtones qui sont adaptés à la diversité des besoins et des points de vue des apprenants autochtones. Les établissements autochtones donnent la possibilité aux élèves autochtones qui n’auraient autrement peut-être pas pu accéder au système d’éducation postsecondaire et de formation de l’Ontario d’acquérir les compétences dont ils ont besoin pour réussir au sein de la main-d’œuvre hautement qualifiée de l’Ontario, tout en réduisant l’écart en matière d’éducation entre les élèves autochtones et non autochtones.

La Loi de 2017 sur les établissements autochtones disposant que les établissements autochtones constituent l’un des piliers du système d’éducation postsecondaire et de formation de l’Ontario, au même titre que les collèges et les universités, est entrée en vigueur le 14 décembre 2017. Cette loi, qui est l’aboutissement d’un processus d’élaboration stratégique conjointe par les établissements autochtones, l’Aboriginal Institutes Consortium et le gouvernement provincial, constitue une étape importante sur le chemin de la réconciliation avec les peuples autochtones.

La loi établit un cadre de collaboration continue entre l’Ontario et les établissements autochtones et appuie des établissements autochtones solides et indépendants, supervisés par un Conseil contrôlé et régi par les Autochtones. Ce Conseil remplira notamment une fonction d’assurance de la qualité des programmes menant à un diplôme, un certificat ou un grade postsecondaire qui sont offerts par les établissements autochtones.

Bien que l’élaboration d’un système d’éducation plus inclusif soit au cœur de nos efforts visant à rompre le cycle intergénérationnel de la pauvreté, nous savons que le gouvernement, notamment à l’échelle provinciale, peut jouer un rôle beaucoup plus important pour promouvoir la santé, le bien-être et la résilience des collectivités autochtones. Nous réalisons que de nombreuses collectivités font face à des situations d’urgence en matière de santé mentale et nous reconnaissons l’impact du colonialisme, des pensionnats et du traumatisme intergénérationnel.

Nous avons pris des mesures immédiates pour fournir des soutiens supplémentaires aux jeunes, aux familles et aux collectivités. Nous investissons dans des initiatives de promotion de la vie et de prévention du suicide chez les jeunes autochtones, incluant la mise en place de 19 équipes mobiles pour le bien-être mental dans plus de 100 collectivités des Premières Nations en 2017. Ces équipes sont complétées par des programmes cliniques, culturels et territoriaux permettant une identification précoce et des interventions susceptibles de promouvoir le bien-être émotionnel des enfants et des jeunes autochtones, ainsi que d’améliorer leurs résultats en matière de santé et leur rendement scolaire.

En plus d’investir 19 millions de dollars sur trois ans dans de nouveaux soutiens en matière de santé mentale et de lutte contre les dépendances, ainsi que de consacrer 18,6 millions de dollars à la création ou l’agrandissement de centres de santé mentale, de lutte contre les dépendances et de bien-être des Autochtones, l’Ontario prend des mesures visant à améliorer les outils de soutien à la formation des travailleurs sociaux pour la santé mentale et la lutte contre les dépendances dans les communautés autochtones, en s’appuyant sur un Fonds pour le perfectionnement professionnel et sur des équipes de formation mobiles qui interviennent auprès des travailleurs sociaux pour la santé mentale dans différentes collectivités du Nord de l’Ontario. À ce jour, plus de 1 200 travailleurs sociaux ont été formés par ces équipes mobiles dont l’action, associée au fonds, permet d’aider les organismes à fournir aux membres de leur personnel les connaissances et les outils nécessaires pour répondre aux besoins locaux et aux priorités communautaires.

En 2017, l’Ontario a mis en place un nouveau Secrétariat du mieux-être des jeunes et des communautés autochtones chargé de travailler en étroite collaboration avec les partenaires et les gouvernements autochtones afin de coordonner les efforts et les ressources permettant non seulement de répondre aux situations de crise, mais aussi de contribuer au rétablissement et au bien-être des jeunes et des communautés. Depuis ses bureaux à Thunder Bay et Toronto, le Secrétariat élabore un plan d’action en collaboration avec ses partenaires, qui s’articulera autour d’initiatives appuyant la sécurité, le rétablissement et le bien-être, ainsi qu’une coordination accrue entre les gouvernements et dans les collectivités.

Les femmes autochtones continuent de faire face à des niveaux de discrimination et à des obstacles économiques inacceptables. En moyenne, les femmes autochtones ont un revenu inférieur de 25 p. 100 à celui des hommes autochtones et de 43 p. 100 à celui des hommes non autochtones. En outre, elles sont plus de trois fois plus susceptibles d’être victimes de violence, et deux fois et demie plus susceptibles de faire l’objet de violence conjugale, que les femmes non autochtones. La violence faite aux femmes autochtones est étroitement liée aux inégalités socioéconomiques, à la marginalisation et à la discrimination qui trouvent leurs racines dans la colonisation.

En février 2016, le gouvernement a publié Pas à pas ensemble : La stratégie à long terme de l’Ontario contre la violence envers les femmes autochtones afin de répondre à certains de ces enjeux. Cette stratégie a été élaborée et est en cours de mise en œuvre en collaboration avec les partenaires autochtones. En vertu de Pas à pas ensemble et de la Stratégie ontarienne pour les enfants et les jeunes autochtones, nous investissons 80 millions de dollars sur trois ans pour les collectivités des Premières Nations, inuites et métisses et les partenaires autochtones en milieu urbain, dans le cadre du Programme pour le bien-être des familles, afin de recruter des travailleurs de première ligne chargés d’élaborer et de mettre en œuvre des programmes communautaires de prévention adaptés à la réalité culturelle, permettant de venir en aide aux femmes qui risquent d’être victimes de violence et d’améliorer le bien-être général des enfants, des jeunes et des familles.

Sachant que la pauvreté continue d’avoir des répercussions disproportionnées sur les collectivités autochtones, nous avons lancé un volet de financement réservé aux Autochtones dans le cadre du Fonds pour les initiatives locales de réduction de la pauvreté. Ce volet Autochtones met l’accent sur les projets communautaires visant à aider les collectivités à mieux comprendre les stratégies et les interventions permettant d’améliorer la qualité de vie. À ce jour, nous avons investi près de 11 millions de dollars dans 24 programmes communautaires proposés par des collectivités autochtones et des organismes dirigés par des Autochtones, qui permettent d’améliorer de façon mesurable la vie des personnes les plus touchées par la pauvreté.

Nous réalisons également des investissements pour promouvoir les activités culturelles et les modes de vie autochtones à l’échelle communautaire dans le cadre du Fonds culturel autochtone (FCA). Lancé à l’été 2017, le FCA est un nouveau financement annuel de 5 millions de dollars qui vise à aider les Autochtones à mener des activités communautaires favorisant le bien-être et la résilience, à mobiliser et partager leurs pratiques, leurs connaissances et leurs stratégies d’apprentissage dans le domaine culturel, ainsi qu’à revitaliser les langues autochtones. Le FCA donnera aux collectivités et aux organismes autochtones les moyens de renouveler ou de renforcer un plus grand nombre d’activités culturelles dans les réserves et hors réserve, ainsi qu’en milieu urbain et rural et dans les collectivités éloignées. Créé dans le cadre d’un vaste processus de sensibilisation et de collaboration avec les collectivités et les organismes autochtones, le FCA est administré par le Conseil des arts de l’Ontario, au nom de la province.

Favoriser le développement économique

Promouvoir la résilience et la prospérité économique des collectivités autochtones constitue une priorité pour notre gouvernement. Le développement économique local contribue à atténuer la pauvreté, en particulier dans les collectivités autochtones éloignées et du Nord. Pour appuyer la réduction des écarts socioéconomiques entre les collectivités autochtones et non autochtones, l’Ontario investit 95 millions de dollars sur dix ans dans le Fonds de développement économique pour les Autochtones. Entre 2014-2015 et le 31 mars 2017, ce fonds a permis de créer et de maintenir environ 846 emplois, de faciliter le lancement de 152 entreprises, et d’aider 511 Autochtones à accéder à une formation.

Le fonds comprend les trois volets suivants :

  • un Fonds pour les entreprises et les communautés visant à renforcer les services de soutien aux entreprises fournis par les institutions financières autochtones de l’Ontario, ainsi qu’à offrir des subventions et des prêts pour les petites et moyennes entreprises novatrices détenues par des Autochtones qui sont en phase de démarrage;
  • une Subvention pour la diversification économique qui facilite l’élaboration et la mise en œuvre de projets appuyant l’activité économique dans les secteurs nouveaux et émergents;
  • une Subvention pour les partenariats régionaux qui soutient les projets visant à améliorer l’accès aux formations axées sur les compétences.

De plus, le Fonds de développement Métis Voyageur offre des subventions et des prêts aux entrepreneurs métis pour leur permettre de se lancer ou d’étendre leurs activités, de promouvoir la formation professionnelle, de faciliter les partenariats et les coentreprises, ainsi que de créer des emplois. Depuis 2012, le fonds a permis d’octroyer des prêts et de verser des contributions dépassant les 18 millions de dollars, ainsi que de dégager des fonds supérieurs à 16 millions de dollars pour créer ou maintenir plus de 340 emplois.

Les infrastructures reliant les collectivités autochtones aux autres centres de population des environs permettent souvent d’accroître et de perpétuer le développement économique, la sécurité alimentaire et le bien-être communautaire. C’est pourquoi, dans le cadre de l’examen des possibilités de développement du Cercle de feu dans le Nord-Ouest de l’Ontario, nous accordons la priorité aux efforts visant à relier les collectivités autochtones éloignées au réseau routier provincial.

Nous collaborons avec les Premières Nations de Webequie, de Marten Falls et de Nibinamik pour planifier et construire des routes d’accès ouvertes toute l’année à ces collectivités, dans le cadre des projets de développement du Cercle de feu. Les collectivités travaillent au lancement de l’évaluation environnementale des projets de construction de routes récemment annoncés et prévoient de commencer les travaux en 2019, après obtention de toutes les approbations nécessaires.

Perspectives d’avenir

Conformément aux engagements que nous avons pris dans le cadre de Cheminer ensemble, nous travaillons en collaboration avec les partenaires autochtones afin de cerner et d’éliminer les obstacles, ainsi que d’appuyer les priorités communautaires. Au cours de l’année à venir, l’Ontario s’engage à prendre un certain nombre de mesures importantes, dont voici la liste :

  • Élaborer une stratégie de lutte contre le racisme envers les Autochtones, dans le cadre du Plan stratégique triennal de l’Ontario contre le racisme.
  • Lancer un Plan d’action pour les Autochtones en milieu urbain visant à orienter le gouvernement et le secteur parapublic dans l’élaboration de politiques, de programmes et d’évaluations adaptés et inclusifs qui répondent aux besoins des collectivités autochtones en milieu urbain. Le Plan d’action pour les Autochtones en milieu urbain est en cours d’élaboration en partenariat avec l’OFIFC, Métis Nation of Ontario (MNO) et l’Ontario Native Women’s Association (ONWA), ainsi qu’avec la contribution de collectivités autochtones en milieu urbain de tout l’Ontario.
  • Compte tenu du lien intrinsèque entre la promotion de l’amélioration des résultats socioéconomiques des Autochtones et l’objectif de la réconciliation, nous élaborons un plan de mise en œuvre qui répond aux recommandations du Groupe de travail sur la réforme en matière de sécurité du revenu pour les Premières Nations et de la Table de concertation sur la réforme en matière de sécurité du revenu pour les Autochtones en milieu urbain, dans le cadre de la feuille de route décennale sur la sécurité du revenu.
  • Poursuivre la mise en œuvre du Plan d’action pour la santé des Premières Nations de l’Ontario, grâce à un premier investissement de 222 millions de dollars sur trois ans, suivi d’un financement soutenu de 104,5 millions de dollars par an, afin de permettre aux Autochtones d’accéder à des soins mieux adaptés sur le plan culturel et d’obtenir de meilleurs résultats en matière de santé. Les mesures prises consistent notamment à accroître le financement des services de médecins dans le Nord de l’Ontario, à sensibiliser les fournisseurs de soins de santé de première ligne aux réalités culturelles, ainsi qu’à améliorer l’accès aux services de soins à domicile et en milieu communautaire pour les collectivités autochtones de toute la province.
  • Lancer une Stratégie pour le secteur agroalimentaire dans le Nord de l’Ontario incluant une orientation stratégique visant à « augmenter les opportunités pour les peuples et les communautés autochtones afin qu’ils puissent participer au développement économique du secteur agroalimentaire », dans le cadre du Plan de croissance du Nord de l’Ontario.

Mesurer notre réussite

Le suivi et l’évaluation des progrès sont des éléments clés de la Stratégie ontarienne de réduction de la pauvreté. Nous devons mesurer notre réussite pour contribuer à cerner les domaines dans lesquels les résultats sont probants et ceux qui nécessitent un soutien et une collaboration accrus. Les indicateurs de la Stratégie de réduction de la pauvreté (SRP) montrent que nous réalisons des progrès dans plusieurs domaines faisant l’objet de mesures, incluant une réduction de la pauvreté infantile et une hausse du taux d’obtention du diplôme. Toutefois, ces indicateurs révèlent également que certains Ontariens et Ontariennes continuent de faire face à des obstacles importants et qu’ils ont besoin de notre aide.

Indicateur n° 1 de la SRP : Cible de pauvreté infantile (MFR50 fixe)
En progression

L’Ontario s’efforce d’atteindre l’objectif consistant à réduire le nombre d’enfants vivant dans la pauvreté de 25 p. 100 en cinq ans. Depuis 2016, cette mesure est effectuée sur la base de l’année 2012, au lieu de l’année 2008, suite aux modifications apportées à l’Enquête canadienne sur le revenu de Statistique Canada. Nous nous sommes également engagés à rendre compte séparément des progrès réalisés entre 2008 et 2011 en matière de réduction de la pauvreté infantile, sur la base de la cible initiale datant de 2008 (voir l’encadre ci-après).

Comme par les années passées, la Stratégie de réduction de la pauvreté mesure la pauvreté infantile en appliquant la « mesure de faible revenu fixe de la SRP » (ou « MFR50 fixe de la SRP »). La MFR50 indique le nombre et le pourcentage d’enfants de moins de 18 ans vivant dans un ménage dont le revenu est inférieur au seuil de pauvreté fixé par la MFR, c’est-à-dire à la moitié du revenu médian des ménages sur la base de l’année 2012, rajusté selon l’inflation de l’indice des prix à la consommation pour les années suivantes. Le revenu du ménage est rajusté en fonction de la taille du ménage. Il est important de noter que la pauvreté infantile est mesurée avec un décalage de deux ans, c’est-à-dire que les données les plus récentes datent de 2015.

Les derniers résultats disponibles montrent que nous nous rapprochons rapidement de notre objectif de réduction de 25 p. 100 du nombre d’enfants vivant dans la pauvreté et que nous avons réduit le nombre d’enfants vivant dans une grande pauvreté de plus de 37 p. 100 depuis 2012 (voir l’indicateur n° 2 de la SRP). Entre 2014 et 2015, selon la MFR50, 19 000 enfants sont sortis de la pauvreté. Depuis l’année de base 2012, le nombre d’enfants vivant dans la pauvreté a diminué de 123 000, soit une baisse de 24,4 p. 100. Le taux de pauvreté infantile annuel, qui mesure le pourcentage d’enfants vivant dans un ménage dont le revenu est inférieur à la MFR50 fixe, a lui aussi connu une baisse régulière, passant de 18,9 p. 100 en 2012 à 14,4 p. 100 en 2015.

Tableau 5.1 – Cible de pauvreté infantile
AnnéeNombre d’enfants sous la MFR50 fixeRéduction en pourcentage du nombre d’enfants vivant dans la pauvreté depuis 2012Taux de pauvreté infantile
2012505 000Année de base18,9 %
2013498 000- 1,4 %18,7 %
2014401 000- 20,6 %15,1 %
2015382 000- 24,4 %14,4 %
 

Source : ministère des Finances de l’Ontario, d’après l’Enquête canadienne sur le revenu de Statistique Canada.

Indicateur n° 2 de la SRP : Niveau de pauvreté (MFR40 fixe)
En progression

Les données de 2015 montrent que le nombre d’enfants vivant dans une grande pauvreté continue de diminuer de façon substantielle. Le niveau de pauvreté est mesuré en appliquant la « MFR40 fixe de la SRP », sur la base de l’année 2012. Cet indicateur fournit des renseignements sur le nombre et le pourcentage d’enfants vivant dans un ménage dont le revenu est inférieur à 40 p. 100 du revenu médian des ménages (contre 50 p. 100 du revenu médian des ménages pour l’indicateur n° 1 de la SRP). Il concerne donc les personnes les plus démunies.

Tableau 5.2 – Niveau de pauvreté
AnnéeNombre d’enfants sous la MFR40 fixeRéduction en pourcentage du nombre d’enfants vivant dans une grande pauvreté depuis 2012Taux de grande pauvreté
2012316 000Année de base11,8 %
2013289 000- 8,5 %10,9 %
2014220 000- 30,4 %8,3 %
2015198 000- 37,3 %7,5 %
 

Source : ministère des Finances de l’Ontario, d’après l’Enquête canadienne sur le revenu de Statistique Canada.

En 2015, le nombre d’enfants vivant dans une grande pauvreté a diminué de 22 000 par rapport à 2014. Depuis 2012, ce sont au total 118 000 enfants qui sont sortis de la grande pauvreté, soit une diminution de 37,3 p. 100. Cette baisse montre que les investissements du gouvernement, notamment la Prestation ontarienne pour enfants, ont des effets concrets pour certaines des familles les plus vulnérables de l’Ontario.

Indicateur n° 3 de la SRP : Poids à la naissance
Stable

En 2016-2017, 80,6 p. 100 des bébés avaient un poids santé à la naissance, soit une proportion stable par rapport à 2015-2016 où elle s’élevait à 80,8 p. 100[8]. Nous mesurons le pourcentage de nouveau-nés ayant un poids considéré comme sain, dans la mesure où les bébés qui naissent dans une famille à faible revenu sont plus susceptibles d’avoir un poids inférieur ou supérieur à la normale. Selon les données de la recherche, les bébés dont le poids à la naissance sort de la fourchette normale peuvent être exposés à des facteurs de risque qui augmentent leur probabilité d’être en mauvaise santé plus tard dans la vie.

Indicateur n° 4 de la SRP : Maturité scolaire
Pas de nouvelles données

Nous savons que les expériences de haute qualité en matière d’apprentissage et de garde durant la petite enfance ont des répercussions positives sur le développement des enfants. C’est particulièrement vrai pour les enfants vulnérables. L’Instrument de mesure du développement de la petite enfance (IMDPE) permet de mesurer les aspects du développement de la petite enfance suivants :

  • la santé physique et le bien-être;
  • l’aptitude sociale;
  • la maturité affective;
  • l’acquisition du langage et le développement cognitif;
  • l’aptitude à communiquer et les connaissances générales.

L’IMDPE est un questionnaire rempli par les enseignantes et enseignants pour les élèves inscrits au jardin d’enfants. En Ontario, les données de l’IMDPE sont recueillies tous les trois ans et la dernière collecte a eu lieu en 2015. Les résultats obtenus cette année-là montrent que 70,6 p. 100 des élèves étaient prêts du point de vue de leur développement, un pourcentage en baisse par rapport aux 72,4 p. 100 enregistrés durant la précédente période de référence (2010-2012). Entre ces deux périodes, des améliorations ont été constatées dans le domaine de l’aptitude à communiquer et des connaissances générales, ainsi qu’en matière de développement cognitif. En revanche, les résultats relatifs aux autres aspects du développement ont baissé.

En 2015, la collecte des données de l’IMDPE s’est faite pour la première fois sur une seule année à l’échelle de toute la province. Il est possible que les changements apportés au processus de collecte aient eu un effet sur ces résultats. La prochaine collecte des données de l’IMDPE à l’échelle de la province aura lieu en 2018.

Indicateur n° 5 de la SRP : Progrès scolaires
Stable

Nous savons que les élèves qui réussissent à l’école ont plus de chances de réussir dans la vie et peuvent être moins vulnérables face à la pauvreté lorsqu’ils font la transition vers l’âge adulte. C’est pour cette raison que nous surveillons le rendement des élèves du palier élémentaire en chargeant l’Office de la qualité et de la responsabilité en éducation (OQRE) de faire passer des tests aux élèves de 3e et de 6e année pour évaluer leurs compétences en littératie et en numératie.

En 2016-2017, les résultats combinés des élèves de 3e et de 6e année aux tests de l’OQRE en lecture, en écriture et en mathématiques ont atteint ou dépassé la norme provinciale dans 71 p. 100 des cas. Cette proportion reste stable par rapport à 2015-2016, mais représente une augmentation de 17 points de pourcentage depuis 2002-2003, où elle s’élevait à 54 p. 100. La norme provinciale en Ontario est le « niveau 3 », qui correspond à une note de « B ».

Tableau 5.3 – Progrès scolaires, par année

2002–03

54%

2003–04

58%

2004–05

62%

2005–06

64%

2006–07

63%

2007–08

65%

2008–09

67%

2009–10

68%

2010–11

69%

2011–12

70%

2012–13

71%

2013–14

72%

2014–15

n/a

2015–16

72%

2016–17

71%
 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Source : ministère de l’Éducation de l’Ontario, Office de la qualité et de la responsabilité en éducation.

Indicateur n° 6 de la SRP : Taux d’obtention du diplôme d’études secondaires
En progression

Les élèves qui obtiennent leur diplôme d’études secondaires sont plus susceptibles de trouver de bons emplois et ont un meilleur potentiel de revenu au cours de leur vie que celles et ceux qui n’obtiennent pas leur diplôme. Selon le rapport final de l’Examen portant sur l’évolution des milieux de travail, environ 61 p. 100 des Ontariennes et Ontariens occupant un emploi précaire sont des « travailleurs ayant moins qu’un diplôme d’études secondaires ». Comme les personnes se trouvant dans cette situation sont plus vulnérables face à l’insécurité financière et à la pauvreté, il est important qu’un plus grand nombre d’élèves de la province obtiennent un diplôme d’études secondaires. Le taux d’obtention du diplôme d’études secondaires en Ontario a légèrement augmenté entre 2015 et 2016, passant de 85,5 à 86,5 p. 100. Le taux d’obtention du diplôme sur cinq ans a augmenté de plus de 18 points au cours des douze dernières années : en 2004, seuls 68 p. 100 des élèves avaient obtenu leur diplôme d’études secondaires dans les cinq ans suivant leur entrée en 9e année.

Indicateur n° 7 de la SRP : Mesure relative au logement en Ontario
En progression

La Mesure relative au logement en Ontario indique dans quelle proportion les ménages ayant des enfants de moins de 18 ans perçoivent un revenu inférieur à 40 p. 100 du revenu médian des ménages (critère du revenu) et consacrent plus de 40 p. 100 de leur revenu au logement (critère du coût du logement). Cet indicateur permet de mettre en évidence la pression exercée par le coût du logement sur les familles à faible revenu de la province.

Les résultats de la Mesure relative au logement en Ontario montrent que les logements sont plus abordables pour les familles en situation de pauvreté, dans la mesure où le nombre de familles à faible revenu consacrant plus de 40 p. 100 de leur revenu au logement a diminué de 15 000 entre 2014 et 2015 (soit une baisse de 16 p. 100). En 2015, sur un total de 1 455 000 ménages ontariens ayant au moins un enfant de moins de 18 ans, 5,3 p. 100 (soit 77 000 ménages) remplissaient à la fois le critère du revenu et celui du coût du logement. Ceci représente une diminution notable par rapport à l’année précédente, puisqu’en 2014, sur un total de 1 459 000 ménages ayant au moins un enfant, 6,3 p. 100 (soit 92 000 ménages) répondaient à ces deux critères.

Indicateur n° 8 de la SRP : Jeunes ni étudiants, ni employés, ni en formation (NEET)
Stable

Les jeunes qui ne sont ni étudiants, ni employés, ni en formation (NEET) risquent de s’enliser dans le cycle de la pauvreté. L’Ontario mesure le pourcentage de jeunes NEET âgés de 15 à 29 ans afin de s’assurer que les initiatives et les programmes provinciaux destinés aux jeunes produisent les effets nécessaires.

En 2017, on comptait 11,1 p. 100 de jeunes NEET, soit la même proportion qu’en 2016. Les investissements actuellement réalisés par le gouvernement pour accroître le nombre de jeunes étudiants, par exemple dans le cadre de la réorganisation du RAFEO, permettent d’aider un plus grand nombre d’élèves issus de familles à revenu faible ou modeste à suivre des études postsecondaires.

Indicateur n° 9 de la SRP : Chômage de longue durée
Stable

Le chômage de longue durée se définit comme le pourcentage d’adultes âgés de 25 à 64 ans sur le marché du travail, mais sans emploi depuis au moins 27 semaines. Il est important de suivre l’évolution du chômage de longue durée, dans la mesure où la capacité d’une personne de trouver un emploi diminue au fur et à mesure que son inactivité professionnelle se prolonge, augmentant ainsi la difficulté de sortir de la pauvreté et la probabilité de basculer dans la pauvreté. À l’instar de l’indicateur NEET, le suivi du chômage de longue durée chez les Ontariennes et Ontariens en âge de travailler contribue à mesurer l’efficacité des investissements de la province pour ce qui est d’aider les citoyens à trouver et à conserver un emploi.

Cette année, le nombre d’adultes sans emploi pendant une longue période a diminué de 6 800 par rapport à 2016, et représentait 1,2 p. 100 de la population active.

Indicateur n° 10 de la SRP : Taux de pauvreté des populations vulnérables
Résultats variables

L’Ontario assure un suivi de la pauvreté au sein de groupes vulnérables qui ont toujours connu des taux de pauvreté plus élevés que le reste de la population. Ces groupes courent également le risque de vivre dans une pauvreté persistante, c’est-à-dire pendant un certain nombre d’années. Nous mesurons le pourcentage d’adultes issus de cinq groupes de population jugés vulnérables et dont le revenu du ménage est inférieur à la moitié du revenu médian (MFR50). Voici la liste des cinq groupes vulnérables visés par cet indicateur :

  1. les nouveaux immigrants;
  2. les personnes handicapées;
  3. les personnes vivant dans une famille monoparentale dirigée par une femme;
  4. les personnes seules âgées de 45 à 64 ans;
  5. les Autochtones vivant hors réserve.

Les données les plus récentes montrent que les taux de pauvreté variaient d’un groupe vulnérable à l’autre en 2015. Le pourcentage global de personnes appartenant à un groupe vulnérable qui vivent dans la pauvreté est passé de 32,6 p. 100 en 2014 à 28,4 p. 100 en 2015. Il convient toutefois de noter qu’en raison de la taille modeste des échantillons dans chaque sous-population, les variations d’une année à l’autre au sein d’un même groupe peuvent être fluctuantes, et qu’il faut donc faire preuve de prudence dans l’interprétation de ces changements. Voici les résultats obtenus pour chaque sous-population :

Tableau 5.4 – Taux de pauvreté de la population totale (en %)
Année2012201320142015
Personnes dont le revenu est inférieur à la MFR50 (16 ans et plus)13,613,313,213,9

Source : ministère des Finances de l’Ontario, d’après l’Enquête canadienne sur le revenu de Statistique Canada. Veuillez noter que la mesure relative du faible revenu de Statistique Canada est utilisée dans ce tableau.

Tableau 5.5 – Taux de pauvreté des groupes vulnérables (en %)
Année2012201320142015
Total des personnes appartenant à un groupe vulnérable dont le revenu est inférieur à la MFR50* (16 ans et plus)31,430,832,628,4
Personnes handicapées20,819,918,222,8
Nouveaux immigrants30,827,032,425,1
Personnes seules âgées de 45 à 64 ans31,637,132,237
Personnes vivant dans une famille monoparentale dirigée par une femme38,637,938,928,9
Autochtones25,420,820,922,7

Source : ministère des Finances de l’Ontario, d’après l’Enquête canadienne sur le revenu de Statistique Canada. Veuillez noter que la mesure relative du faible revenu de Statistique Canada est utilisée dans ce tableau.

* Remarque : En raison des méthodes d’échantillonnage, le pourcentage global de personnes appartenant à un groupe vulnérable qui vivent dans la pauvreté n’inclut pas les personnes handicapées.

Indicateur n° 11 de la SRP : Cible d’itinérance
Pas de données cette année

Dans la mesure où l’Ontario s’est engagé à mettre fin à l’itinérance chronique d’ici à 2025, il convient de mettre en place des indicateurs pour mesurer les progrès accomplis et s’assurer d’être sur la bonne voie. Un indicateur de rendement clé a été lancé l’année dernière afin de mesurer les progrès réalisés par l’Ontario pour atteindre sa cible d’itinérance. Cet indicateur mesure le taux d’itinérance chronique par tranche de 10 000 personnes.

En décembre 2016, l’Ontario a adopté une loi exigeant que les 47 gestionnaires de services de la province procèdent au recensement des personnes sans logement à l’échelle locale, à compter de 2018. Le recensement fournira des renseignements sur l’ampleur de l’itinérance dans les collectivités de toute la province et sur certaines caractéristiques des personnes sans abri, afin de mieux comprendre leurs besoins en matière de services. Pour procéder au recensement, les gestionnaires de services devront déterminer quels sont les endroits où les personnes en situation d’itinérance se réunissent ou sont susceptibles de se rendre pour trouver un abri ou obtenir des services. Une fois ces lieux localisés, les équipes affectées par les gestionnaires de services repéreront les personnes qui sont en situation ou à risque d’itinérance et leur demanderont de bien vouloir répondre à quelques questions dans le cadre du processus de collecte des données. Les données du recensement local seront disponibles fin 2018 et serviront à calculer un taux d’itinérance chronique de référence en Ontario pour nous aider à évaluer les résultats et à nous rapprocher de notre objectif consistant à mettre fin à l’itinérance chronique d’ici à 2025.

Avec cet objectif à l’esprit, l’Ontario a collaboré avec les gestionnaires de services en 2017 afin de renforcer leur capacité et de les aider dans le cadre de la planification et de la mise en œuvre du recensement.

Notes en fin

[1] Gouvernement du Canada, Énoncé économique de l’automne 2017, « Du progrès pour la classe moyenne », p. 42.

[2] Statistiques fournies par le ministère des Services à l’enfance et à la jeunesse.

[3] Emploi et Développement social Canada (EDSC), Système de projection des professions au Canada (SPPC). Disponible sur : http://occupations.esdc.gc.ca/sppc-cops/w.2lc.4m.2@-fra.jsp.

[4] Voir l’aperçu du marché du travail de l’Ontario sur : ontario.ca/fr/page/marche-du-travail; voir également le tableau « Population active, emploi et chômage, et taux d’activité et de chômage, par province » de Statistique Canada sur : https://www.statcan.gc.ca/tables-tableaux/sum-som/l02/cst01/indi02g-fra.htm.

[5] C. Michael Mitchell et John C. Murray (2017), Rapport final de l’Examen portant sur l’évolution des milieux de travail : Un programme pour les droits en milieu de travail, chapitre 3.

[6] Leah Vosko (2010), cité dans C. Michael Mitchell et John C. Murray (mai 2017), p. 46.

[7] Mitchell et Murray, p. 51-52.

[8] Ministère de la Santé et des Soins de longue durée de l’Ontario, Registre et réseau des Bons résultats dès la naissance.

Annexe : Indicateurs

Indicateurs
IndicateurSituation
1Cible de pauvreté infantile : Le nombre d’enfants vivant dans la pauvreté a diminué de 19 000 en 2015, ce qui représente une baisse totale de 123 000 depuis 2012.En progression
2Niveau de pauvreté : Le nombre d’enfants vivant dans une grande pauvreté a par ailleurs diminué de 22 000 en 2015, ce qui représente une baisse totale de 37,3 p. 100 depuis 2012.En progression
3Poids à la naissance : En 2016-2017, 80,6 p. 100 des bébés avaient un poids santé à la naissance, soit une proportion stable par rapport à 2015-2016 où elle s’élevait à 80,8 p. 100.Stable
4Maturité scolaire : (Pas de nouvelles données disponibles cette année).Pas de nouvelles données
5Progrès scolaires : En 2016-2017, les résultats combinés des élèves de 3e et de 6e année aux tests de l’OQRE en lecture, en écriture et en mathématiques ont atteint ou dépassé la norme provinciale dans 71 p. 100 des cas. Cette proportion est stable par rapport à 2015-2016.Stable
6Taux d’obtention du diplôme d’études secondaires : Le taux d’obtention du diplôme d’études secondaires en Ontario s’élevait à 86,5 p. 100 en 2016. Le taux d’obtention du diplôme sur cinq ans a augmenté de plus de 18 points au cours des douze dernières années.En progression
7Mesure relative au logement en Ontario : Les résultats de la Mesure relative au logement en Ontario montrent que les logements sont sensiblement plus abordables pour les familles en situation de pauvreté, dans la mesure où le nombre de familles à faible revenu consacrant plus de 40 p. 100 de leur revenu au logement a diminué de 15 000 entre 2014 et 2015 (soit une baisse de 16 p. 100).En progression
8Jeunes ni étudiants, ni employés, ni en formation (NEET) : En 2017, on comptait 11,1 p. 100 de jeunes NEET, soit la même proportion qu’en 2016.Stable
9Chômage de longue durée : L’an dernier, le nombre d’adultes sans emploi pendant une longue période a diminué de 6 800 par rapport à 2016, et représentait 1,2 p. 100 de la population active.Stable
10Taux de pauvreté des populations vulnérables : Le pourcentage de personnes appartenant à un groupe vulnérable qui vivent dans la pauvreté est passé de 32,6 p. 100 en 2014 à 28,4 p. 100 en 2015. Le pourcentage de personnes handicapées en situation de pauvreté a augmenté, passant de 18,2 à 22,8 p. 100.Résultats variables
11Cible d’itinéranceLes données seront disponibles en 2018