photo couleur d’un pygargue à tête blanche

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Le pygargue à tête blanche (Haliaeetus leucocephalus) est un gros rapace diurne. Il est le seul représentant de l’espèce des pygargues en Amérique du Nord. On reconnaît facilement l’adulte à sa grande taille, à l’envergure de ses ailes, ainsi qu’à sa tête et à sa queue étonnamment blanches qui contrastent avec le plumage brun foncé qui recouvre son corps. Les pygargues à tête blanche sont longévifs, eux qui peuvent survivre plus de 30 ans dans la nature. On croit que les couples qu’ils forment durent toute leur vie, à moins que l’un des deux partenaires meure, et qu’ils hivernent ensemble. Les couples défendent leur territoire et se montrent très fidèles à leurs sites de nidification; ils utilisent habituellement un même nid pendant plusieurs années consécutives.

Les pygargues à tête blanche sont à la fois des prédateurs et des détritivores et, même s’ils se nourrissent principalement de poissons, ils mangent aussi une grande variété d’espèces aviaires et mammifères. Ils nichent habituellement dans de grands arbres d’essences différentes formant le couvert forestier, près des plans d’eau, dans des régions forestières. Des zones de reproduction confirmées sont largement réparties sur le territoire ontarien. Les plus fortes densités sont observées le long du littoral des Grands Lacs, ainsi que dans les vastes réseaux fluviaux et lacustres du nord-ouest de l’Ontario. Les pygargues à tête blanche de la région des Grands Lacs migrent en général vers le sud, le long de principaux réseaux hydrographiques, et reviennent dans leur territoire à la fin de l’hiver. Cependant, un certain nombre d’individus passent régulièrement l’hiver en Ontario, près des zones où la nourriture abonde.

Protection et gestion des espèces préoccupantes en Ontario

La protection et la gestion des espèces préoccupantes occupent une place importante dans la protection de la biodiversité en Ontario. La biodiversité – la variété des organismes vivants sur la Terre – nous procure de l’air pur et de l’eau potable, de la nourriture, des fibres, des médicaments et d’autres ressources nécessaires à notre survie.

La Loi de 2007 sur les espèces en voie de disparition (LEVD) constitue l’engagement législatif pris par le gouvernement de l’Ontario pour protéger et gérer les espèces préoccupantes et leurs habitats.

Une espèce est classée parmi les « espèces préoccupantes » lorsqu’elle vit à l’état sauvage en Ontario, n’est ni en voie de disparition ni menacée, mais pourrait le devenir en raison de l’effet cumulatif de ses caractéristiques biologiques et des menaces signalées à son endroit.

Déclarations du gouvernement

Le plan de gestion du pygargue à tête blanche a été achevé en septembre 2014.

Les plans de gestion, préparés pour le gouvernement de l’Ontario d’après les connaissances scientifiques à jour sur chaque espèce, expliquent les approches adoptées pour la gestion des espèces préoccupantes.

La présente déclaration constitue la réponse stratégique du gouvernement (paragraphe 12(5) de la LEVD) aux mesures proposées dans le plan de gestion. La déclaration résume les mesures que le gouvernement de l’Ontario entend prendre en réponse au plan de gestion, de même que ses priorités relativement à la prise de ces mesures. La réponse repose également sur les meilleures données scientifiques disponibles à ce jour, et pourrait fait l’objet de modifications advenant la publication de nouvelles données.

Démarches futures pour protéger et gérer le pygargue à tête blanche

Le pygargue à tête blanche est classé parmi les espèces préoccupantes aux termes de la LEVD. Au cours des années passées, le déclin des popula­tions de pygargue à tête blanche était principalement attribuable à la persécution par les humains et à l’usage de pesticide; les populations ont par ailleurs bien réagi à la correction de ces facteurs. Même si la population de pygargue à tête blanche de l’Ontario affiche un redressement évident, l’espèce a tout de même des vulnérabilités intrinsèques. Sa qualité de grand prédateur qui se nourrit princi­palement de poissons le rend extrêmement sensible aux contaminants chimiques persistants dans les systèmes aquatiques, qui se bioamplifient dans la chaîne alimentaire et se concentrent chez les grands prédateurs. Les concentrations de substances chimiques comme le DDT et les BPC ont chuté et exercent une moins grande incidence sur la reproduction des pygargues à tête blanche, mais la quantité de contaminants chimiques résiduels, comme le DDE, dans les Grands Lacs est toujours préoccupante. La présence de nouveaux produits chimiques persistants, comme les produits ignifuges que sont les éthers diphényliques poly­bromés (EDP) et les composés perfluorés, inquiète tout autant.

L’accroissement des populations humaines et des perturbations qui y sont associées auraient égale­ment une incidence sur la disponibilité et la qualité de l’habitat du pygargue à tête blanche. La réaction de ce dernier aux perturbations se révélera plutôt variable et semble dépendre de plusieurs facteurs, notamment du moment de l’apparition de la pertur­bation, de son type et de sa durée, de la distance qui sépare le pygargue de la source de perturbation et de son degré d’habitude.

Objectif de gestion

L’objectif de gestion du pygargue est de s’assurer que la population ontarienne de pygargue à tête blanche continue son rétablissement jusqu’à atteindre un niveau stable ou accru dont la santé et la longévité ne seront pas menacées par les événements naturels et les activités humaines.

Objectifs et mesures de gestion

La protection et le rétablissement des espèces en péril constituent une responsabilité partagée. Aucun organisme n’a à lui seul les connaissances, le pouvoir ou les ressources financières nécessaires pour protéger et rétablir la totalité des espèces en péril en Ontario. La réussite d’une initiative de rétablissement exige une coopération intergouver­nementale et la participation d’un grand nombre de particuliers, d’organismes et de collectivités.

Pendant la rédaction de cette déclaration, le Ministère a tenu compte des démarches qu’il était en mesure de mener directement et de celles qu’il entreprendrait en vue d’appuyer les entreprises de ses partenaires de conservation. Les « mesures prises par le gouvernement » sont celles que le gouvernement entreprendra directement pour protéger et gérer les espèces. Les « mesures appuyées par le gouvernement » sont celles que le gouvernement appuie parce qu’elles sont néces­saires à la protection et à la gestion des espèces. Le cas échéant, des organismes de conservation, des municipalités, des partenaires de l’industrie et des communautés autochtones bénéficieront de fonds et de services consultatifs pour prendre ces mesures.

Secteur d’intervention : Inventaire et surveillance

Objectif – Surveiller les populations de pygargue à tête blanche pour assurer la poursuite de leur redressement.

Mesures de gestion prises par le gouvernement

  • Encourager la soumission de données sur le pygargue à tête blanche au répertoire central du Ministère,au Centre d’information sur le patrimoine naturel.
  • Poursuivre la surveillance des nids actifs et inactifs du pygargue à tête blanche et, chaque année, consigner les données dans un répertoire provincial.
  • Travailler avec des Premières Nations à la tenue d’une évaluation des connaissances indigènes existantes sur l’histoire naturelle, l’écologie et l’état de conservation du pygargue à tête blanche en Ontario.

Mesures de gestion appuyées par le gouvernement

  1. Lancer, avec des organismes partenaires, un programme de surveillance assuré par des bénévoles envue de faire le suivi du nombre de pygargues à tête blanche et des tendances à l’échelle de la province.
    Priorité : Élevée
  2. Surveiller les maladies et les concentrations de contaminants dans les populations de pygargue à têteblanche, grâce à l’élaboration et au maintien, en collaboration avec des partenaires, d’un programmede surveillance des concentrations tissulaires de contaminants et d’une base de données sur celles-ci.
    Priorité : Élevée
  3. Repérer et documenter l’habitat de nidification historique qui n’a pas encore été recolonisé, surtout dansle sud de l’Ontario près des Grands Lacs inférieurs (Érié, Ontario), et prendre des mesures pour protégeret gérer ces habitats à l’aide de programmes d’intendance en vue de maintenir leur qualité et leur accessi­bilité en prévision d’une prochaine occupation.
    Priorité : Moyenne

Secteur d’intervention : Protection et gestion

Objectif – Maintenir un taux de survie continuellement élevé chez les pygargues à tête blanche adultes.

Mesures de gestion prises par le gouvernement

  • Poursuivre l’application des directives sur la gestion des nids (p. ex. directives sur la gestion des forêts, directives sur l’aménagement municipal, directives sur l’énergie éolienne) pour veiller au maintien de sites de nidification actifs et de remplacement pour le pygargue à tête blanche, d’un niveau élevé de productivité et du bon état de santé de la population.
  • Appuyer les organismes de conservation, les municipalités, les partenaires de l’industrie et lescommunautés autochtones qui entreprennent des activités visant la protection et la gestion du pygargue à tête blanche. Le cas échéant, le soutien fourni prendra la forme d’un financement, d’ententes, de permis (y compris des conditions) et de services consultatifs.
  • Terminer l’élaboration des grilles de critères pour la détermination des habitats fauniques importants des écorégions, en tenant compte de l’état de la population de pygargues à tête blanche dans chaque écorégion. Mentionner l’habitat de concentration hivernale du pygargue à tête blanche en tant que critère (p. ex. aire de concentration saisonnière) dans la grille des critères pour la détermination des habitats fauniques importants des écorégions du sud de l’Ontario, et formuler des directives provinciales ou de bonnes pratiques de gestion pour leur détermination, leur gestion et leur protection près des centres urbains ou à l’intérieur de ceux-ci.
  • Continuer d’assurer la protection que la Loi sur la protection du poisson et de la faune confère au pygargue à tête blanche, et d’appliquer cette protection de manière à ce qu’aucun pygargue à tête blanche ne soit tué directement par un être humain.
  • Maintenir la surveillance des parcs éoliens pour éviter la mortalité accessoire de pygargues à tête blanche.

Mesure de gestion appuyée par le gouvernement

  1. Continuer à déterminer et à gérer les habitats de nidification, de concentration hivernale et de repos en tant qu’habitats fauniques importants aux fins de gestion, de protection et d’atténuation durant les activités d’aménagement du territoire et de planification de la gestion des ressources.
    Priorité : Moyenne

Secteur d’intervention : Research

Objectif – Déterminer et protéger les sites de nidification du pygargue à tête blanche, ainsi que les habitats de concentration hivernale et de repos importants qui se trouvent sur les terres publiques et privées.

Mesure de gestion prise par le gouvernement

  • Lancer un programme de surveillance afin d’examiner l’efficacité des directives d’aménagement forestier modifiées et des directives sur l’énergie éolienne pour la protection des nids de pygargue à tête blanche et l’atténuation des effets qui perturbent sa nidification.

Mesure de gestion appuyée par le gouvernement

  1. Tenir à jour un ensemble des données de surveillance prolongée des nids afin de faire le suivi des tendances et des effets des changements climatiques sur la phénologie de nidification et d’autres facettes de la reproduction.
    Priorité : Moyenne

Secteur d’intervention : Sensibilisation du public

Objectif – Accroître la sensibilisation du public à l’état de conservation et aux possibilités d’intendance en vue de satisfaire aux besoins du pygargue à tête blanche en Ontario.

Mesures de gestion prises par le gouvernement

  • Instruire d’autres organismes et autorités qui participent aux processus d’aménagement et d’évaluation environnementale sur les menaces posées au pygargue à tête blanche.
  • Mettre en place des communications et des interventions qui accroîtront la sensibilisation du public aux espèces préoccupantes en Ontario.

Mise en place des mesures

Une aide financière pourrait être accordée pour la mise en place des mesures, par l’entremise du Fonds d’intendance des espèces en péril, du Fonds de recherche sur les espèces en péril en Ontario et du Programme d’encouragement des exploitants agricoles à la protection des espèces en péril. On encourage les partenaires de conservation à parler avec le ministère des Richesses naturelles et des Forêts de propositions de projets liées aux mesures mentionnées dans cette déclaration.

La mise en place des mesures pourrait faire l’objet de modifications quant aux priorités relatives à la multitude d’espèces en péril, à la disponibilité des ressources et à la capacité des partenaires à entreprendre des activités de gestion. Le cas échéant, la mise en place des mesures visant plusieurs espèces sera coordonnée par le biais de différentes déclarations du gouvernement.

Remerciements

Nous tenons à remercier toutes les personnes qui ont participé à l’élaboration du « Plan de gestion du pygargue à tête blanche (Haliaeetus leucocephalus) », pour l’intérêt qu’elles manifestent en ce qui a trait à la protection et à la gestion des espèces préoccupantes.

Pour de plus amples renseignements :

Consultez le site Web des espèces en péril, à ontario.ca/especesenperil
Communiquez avec votre bureau de district du MRN
Communiquez avec le Centre d’information sur les ressources naturelles
1 800 667-1940
ATS : 1 866 686-6072
Courriel : NRISC@ontario.ca
Site web : ontario.ca/mrnf