L’Ontario occupe un rôle de premier plan au Canada et à l’étranger dans la lutte mondiale contre le changement climatique. Le secteur énergétique va jouer un rôle pour relever le défi. L’important approvisionnement en électricité va lui affecter une tâche centrale, à savoir favoriser la transition vers une économie propre. En même temps, l’Ontario doit renforcer son infrastructure énergétique et la rendre plus souple afin d’atténuer les dommages que le changement climatique peut causer.

Le Programme de plafonnement et d’échange de l’Ontario a pris effet le 1er janvier 2017. Il s'agit d’un programme flexible, basé sur le marché qui définit un plafonnement annuel des émissions de gaz à effet de serre (GES) et dont les objectifs se resserrent au fil du temps. Le plafonnement sera abaissé chaque année pour permettre à l’Ontario d’atteindre ses objectifs de réduction de GES.

Le programme de plafonnement et d’échange crée un marché pour fournir des incitations à la réduction des émissions. Les gros émetteurs doivent disposer de quotas suffisants pour couvrir leurs émissions de GES. Le basculement des combustibles fossiles à forte teneur en carbone sur des alternatives pauvres en carbone, notamment les carburants renouvelables, est un moyen pour les gros émetteurs de réduire les émissions.

Mettre un prix sur le carbone à travers le plafonnement et l’échange aura également une incidence sur le fonctionnement du marché des carburants. Les alternatives renouvelables ne sont pas concernées par les coûts du plafonnement et de l’échange, et deviendront par conséquent relativement plus attractives que les carburants à forte teneur en carbone. Ceci pourrait augmenter l’adoption et l’utilisation de combustibles comme le gaz naturel renouvelable, l’éthanol et le diesel renouvelable. De même, dans le secteur des transports, des alternatives pauvres en carbone comme le gaz naturel pourraient devenir plus attractives comparées au diesel.

Certaines entreprises reçoivent actuellement des quotas gratuits en reconnaissance de leur visibilité sur la scène internationale ou de la quantité d’énergie dont elles ont besoin. Les entreprises qui émettent plus que leurs quotas peuvent en acquérir d’autres par le biais des enchères gouvernementales ou en acheter à d’autres entreprises qui disposent de plus de quotas que ce qu'ils émettent.

En vertu de la Loi de 2016 sur l’atténuation du changement climatique et une économie sobre en carbone, le produit des enchères de plafonnement et d’échange de l’Ontario sera utilisé pour réduire les émissions de GES de la province, en aidant les Ontariens à se détourner des carburants à forte teneur en carbone et à réduire leur consommation énergétique. Le produit des enchères devrait être de 1,8 milliard de dollars en 2017-18, puis de 1,4 milliard de dollars chaque année, à partir de 2018-19. Ces fonds permettront de lutter contre le changement climatique, de réduire les émissions de gaz à effet de serre et d’aider l’Ontario dans sa transition vers une économie pauvre en carbone.

Mettre un prix sur le carbone à travers le plafonnement et l’échange aura des répercussions importantes sur le fonctionnement du marché des carburants en Ontario. Cela encouragera une transition de la production qui utilise des combustibles fossiles vers une production et des importations propres sans émission de GES. Une production de gaz naturel plus efficace sera également encouragée. À mesure que l’Ontario va avancer vers le renouvellement du marché, le coût du carbone deviendra de plus en plus important dans l’économie de la production d’électricité. Le renouvellement du marché pourrait créer une infrastructure intégrant de manière effective de nouvelles technologies propres dans notre bouquet énergétique.

Ensemble, les initiatives de plafonnement et d’échange et de renouvellement du marché peuvent aider à garantir que les émissions du secteur de l’électricité demeurent en dessous des niveaux historiques, tout en nous permettant de respecter nos engagements en matière de lutte contre le changement climatique et de réduction des émissions de GES.

S'appuyer sur un réseau d’électricité propre

Environ 90 % de l’électricité consommée en Ontario en 2016 était sans émissions de GES, produite à partir de sources hydrauliques, nucléaires, éoliennes, solaires ou bioénergétiques, par exemple. Nos investissements dans ces types de sources de production propre, ainsi que l’élimination de la production d’électricité à partir du charbon, ont réduit de manière significative les émissions de GES dans la province.

En comparaison des États voisins comme le Michigan, le Minnesota, l’Ohio, la Pennsylvanie et l’État de New York, qui dépendent encore fortement de la production d’électricité à partir de combustibles fossiles, le réseau d’électricité de l’Ontario est bien plus propre. Nous avons accompli cela sans les abondantes ressources hydroélectriques dont jouissent le Québec et le Manitoba.

Figure 18 : Divers modes de production d’énergie propre en Ontario

Divers modes de production d’énergie propre en Ontario

Source : SIERE, U.S. Energy Information Administration des États-Unis, Manitoba Hydro et Hydro-Québec

Remarque : Les données de production pour les états américains datent de 2015; les données pour l’Ontario, le Manitoba et le Québec datent de 2016. Les données de production pour l’Ontario comprennent les clients raccordés au réseau de transport d’électricité et les clients raccordés au réseau de distribution (production intégrée). Les données pour le Manitoba, le Québec et les États américains comprennent uniquement la production reliée au réseau de transport d’électricité.

Grâce à ces investissements, il est prévu que le secteur ontarien de l’électricité ne représente que deux pour cent des émissions totales de GES de l’Ontario en 2017, et selon les prévisions, les émissions devraient être plus de 80 % inférieures au niveau de 1990. Comme le montre la figure 19 ci-dessous, les émissions devraient rester bien inférieures aux niveaux historiques et relativement stables sur la période de planification. L’Ontario va continuer à chercher des moyens pour conserver de faibles émissions de GES dans le secteur de l’électricité et collaborera avec les participants au marché sans carbone pour atteindre les objectifs de la province en matière d’émissions.

Figure 19 : Perspective sur les émissions de GES du secteur de l’électricité

Perspective sur les émissions de gaz à effet de serre du secteur de l’électricité

Ces investissements ont permis de décarboniser de manière significative le secteur de l’électricité de l’Ontario, lui octroyant une bonne position en marche vers une économie faible en carbone et l’atteinte de ses engagements de réduction d’émissions. Le réseau d’électricité ontarien propre et fiable confère à la province une base solide sur laquelle elle peut poursuivre l’augmentation de l’électrification, notamment l’utilisation d’un plus grand nombre de véhicules électriques.

L’approvisionnement solide en énergie de la province lui permettra également de combiner différentes sources d’énergie dans les systèmes énergétiques intégrés qui proposent de nouveaux services aux propriétaires et aux entreprises. Le gaz naturel va continuer à jouer un rôle essentiel pour le chauffage des locaux et de l’eau, mais nous devons l’utiliser aussi efficacement que possible et le compléter avec la nouvelle génération de technologies d’énergie propre, telles que les thermopompes à air et géothermiques. Le produit des enchères de plafonnement et d’échange aidera à financer les prochaines applications de ces technologies. En utilisant au mieux nos sources d’énergie et l’infrastructure existantes, un réseau énergétique plus intégré permettra à la province de dessiner la meilleure marche à suivre pour atteindre ses objectifs de réductions des émissions de GES.

Le succès des énergies renouvelables

La province de l’Ontario est la première au Canada pour la puissance éolienne et solaire installée. Aucune autre province et aucun autre territoire ne possèdent une puissance éolienne et solaire supérieure à l’Ontario. En tenant compte également des productions hydroélectrique et bioénergétique, les énergies renouvelables représentaient 40 % de la fourniture d’électricité en Ontario en 2015, par rapport à 26 % en 2005. Actuellement, l’Ontario bénéficie d’une capacité de production hydroélectrique, bioénergétique, éolienne et solaire, opérationnelle ou en cours de développement de 18 300 mégawatts (MW).

En 2014, l’introduction du processus d’approvisionnement pour les grands projets d’énergie renouvelable (AGER) a suscité une vive compétition entre promoteurs de ce type de grands projets, ce qui a eu pour effet d’entraîner les prix vers le bas et de favoriser une production électrique propre et fiable. Cela s'est soldé par une baisse significative des coûts des énergies solaire et éolienne, qui a profité aux contribuables.

Les résultats définitifs du programme de tarifs de rachat garantis (TRG) ont été annoncés en septembre 2017, avec un total de 390 contrats offerts à des projets d’énergie renouvelable de faible envergure représentant environ 150 MW de production propre.

Avant tout, les programmes d’énergie renouvelable de l’Ontario doivent leur réussite aux individus, aux écoles, aux municipalités, aux coopératives et aux collectivités autochtones qui ont participé aux projets d’énergie propre. Dans le programme TRG 5, plus de 80 % des demandes ayant abouti bénéficiaient d’une participation autochtone, municipale, communautaire ou du secteur public. Des plus petits projets, à l’échelle d’une habitation ou d’une ferme, aux grands projets communautaires, les Ontariens ont recours à l’énergie renouvelable pour aider à répondre aux besoins en électricité de la collectivité et réduire la charge du réseau électrique provincial.

Depuis 2009, les tarifs payés pour l’électricité issue des programmes TRG pour grands ou microprojets ont baissé de 50 à 75 %, en raison notamment des coûts décroissants de l’équipement, ce qui bénéficie au contribuable.

Grâce aux examens annuels des prix, à la révision des cumuls d’approvisionnement et au nouveau processus d’approvisionnement concurrentiel pour les grands projets en matière d’énergie renouvelable, les programmes TRG, TRG pour micro-projets et AGER devraient coûter au moins 3 milliards de dollars de moins que le montant prévu dans le PELT de 2013.

Un avenir fortement renouvelable

Les politiques provinciales en matière d’énergie renouvelable ont permis d’assainir notre bouquet énergétique au bénéfice des collectivités et des municipalités. Sur la foi de cette réussite, Garantir l’équité et le choix s'intéresse davantage aux résultats qu'à définir des cibles et des technologies. Une bonne part de sa production d’électricité étant couverte par une énergie renouvelable, l’Ontario peut désormais se concentrer sur de nouvelles possibilités d’innovation, de modernisation et d’exportation de son expertise. L’Ontario est prêt à profiter des progrès réalisés en matière de ressources énergétiques décentralisées et de technologies de réseau intelligent pour fournir un réseau électrique plus propre et plus efficace. Le gouvernement poursuit son objectif de mettre en place un réseau électrique où l’énergie renouvelable joue un rôle crucial, dans le droit fil des objectifs du Plan d’action contre le changement climatique.

Énergie éolienne

L’énergie éolienne occupe désormais une place importante parmi les sources d’énergie propre de l’Ontario. La puissance installée équivaut aujourd'hui à 4 800 MW, alors qu'elle n'était que de 15 MW en 2003. Elle permet à ce jour d’alimenter en énergie environ 1,4 million de ménages par an.

Elle est également produite de manière plus efficace. Les éoliennes utilisent des commandes de pointe pour régler leurs pales et leur orientation, afin de bénéficier d’une production énergétique maximale en fonction des conditions changeantes du vent. Depuis 2013, la Société indépendante d’exploitation du réseau d’électricité (SIERE) est capable d’envoyer aux producteurs d’énergie renouvelable des instructions pour qu'ils arrêtent la production d’électricité lorsque la demande de la province est satisfaite. Pouvoir contrôler activement la quantité d’énergie éolienne produite permet une exploitation plus efficace du réseau électrique.

 

Énergie solaire

L’Ontario est devenu l’un des chefs de file nord-américains dans la mise au point de systèmes solaires photovoltaïques, avec une capacité d’environ 2 300 MW en ligne, soit suffisamment pour alimenter en énergie 300 000 ménages par an. L’énergie éolienne peut aider le réseau électrique à satisfaire les besoins de la population ontarienne les jours chauds et ensoleillés, lorsque l’utilisation de la climatisation est au plus haut. Grâce aux progrès accomplis dans la technologie solaire photovoltaïque, qui ont permis d’améliorer les rendements et de réduire les coûts de manière significative, la production d’énergie solaire est plus rentable. Les panneaux solaires photovoltaïques participent également à la modernisation continue du réseau. Ils peuvent être de petites ou de grandes dimensions, et se situer à proximité des endroits où l’électricité est requise. Les panneaux solaires peuvent également être associés à d’autres technologies innovantes, telles que le stockage de l’énergie. Autrement dit, l’énergie solaire photovoltaïque va continuer à constituer un atout important pour les réseaux de distribution ontariens tout en contribuant à l’amélioration de l’exploitation du réseau électrique du futur.

Hydroélectricité

Les installations hydroélectriques continuent de produire la majeure partie de l’énergie renouvelable de l’Ontario, avec un total de 23 % de la production totale de la province en 2015. La puissance hydroélectrique installée en Ontario s'élève à environ 8 800 MW.

Les estimations réalisées au cours des années, notamment l’évaluation de la Northern Hydro en novembre 2013 du potentiel hydroélectrique dans le Grand Nord de l’Ontario, ont déterminé un potentiel hydroélectrique restant important dans la province. Ces ressources potentielles sont concentrées principalement dans le Nord de l’Ontario et d’importantes améliorations du transport seraient requises pour contribuer de manière effective à l’approvisionnement d’électricité de l’Ontario.

En outre, il est possible de réaménager des projets hydroélectriques plus anciens afin d’améliorer le rendement en utilisant des turbines plus récentes et plus efficaces.

Bioénergie

La bioénergie correspond à l’électricité générée par combustion de la biomasse (déchets ou résidus de végétaux ou d’animaux). Elle englobe également le biogaz et le gaz d’enfouissement, autrement dit le méthane produit par la décomposition des matières organiques, qui est ensuite brûlé dans une génératrice pour produire de l’électricité. L’Ontario dispose actuellement d’une capacité de génération en bioénergie de 500 MW.

À l’avenir, le passage au gaz naturel renouvelable (GNR), un carburant à faible teneur en carbone obtenu par la décomposition des matières organiques, devrait offrir aux producteurs de biogaz de nouveaux débouchés. Les systèmes de bioénergie sont également compatibles avec la Stratégie pour un Ontario sans déchets : Vers une économie circulaire.

Passage à l’essence et au diesel à plus faible teneur en carbone

Le document Garantir l’équité et le choix prend note de l’engagement du Plan d’action contre le changement climatique d’adopter une norme sur le carburant renouvelable pour l’essence. Il s'agit d’un progrès indéniable pour réduire les émissions de GES provenant du secteur du transport. Étant donné qu'elle s'appuie sur l’infrastructure de distribution du carburant existante, la norme sur le carburant renouvelable constitue la manière la plus efficace et économique d’augmenter l’utilisation des carburants renouvelables et à faible teneur en carbone.

Il est possible d’accroître l’utilisation des carburants renouvelables et à faible teneur en carbone pour le transport en :

  • Augmentant l’utilisation des carburants renouvelables liquides dans les véhicules existants. Des carburants de substitution, comme l’éthanol, peuvent être mélangés à l’essence pour produire des carburants mixtes qui s'utilisent de la même façon que l’essence régulière;
  • Demandant aux stations de carburant de proposer des mélanges avec plus d’éthanol et du biodiesel;
  • Faisant en sorte que les carburants liquides renouvelables soient offerts dans plus d’endroits de la province;
  • Ajoutant des biocarburants dans le processus de raffinage du pétrole brut de l’Ontario;
  • Abaissant la teneur en carbone des carburants renouvelables produits en Ontario.

Garantir l’équité et le choix reconnaît qu'il existe d’autres manières de réduire fortement les émissions en transformant le secteur des transports. Même si les perspectives actuelles prévoient l’intensification de l’électrification des véhicules légers et l’utilisation de carburants alternatifs, y compris de la bioénergie pour le transport routier longue distance et l’aviation, les innovations technologiques restent par nature imprévisibles. L’approche neutre sur le plan technologique de la norme sur le carburant renouvelable permet aux alternatives de rivaliser en fonction de leurs avantages.

Passage au gaz naturel renouvelable

Le gaz naturel, qui reste une solution fiable et propre pour de nombreux Ontariens, va continuer d’occuper une place importante dans le bouquet énergétique de la province. Les propriétaires de résidences, les commerces et les entreprises utilisent du gaz naturel pour chauffer les locaux, pour l’eau sanitaire, pour la vapeur et pour la chaleur industrielle. En 2016, l’Ontario comptait environ 3,6 millions de clients du gaz naturel. Le gaz naturel a été aussi utilisé pour générer environ 10 % de l’électricité de la province en 2015.

L’Ontario cherche à utiliser du gaz naturel renouvelable pour abaisser la teneur en carbone du gaz naturel que les gens consomment. Le GNR est un carburant à faible teneur en carbone résultant de la décomposition des matières organiques qui se trouvent dans les décharges, les résidus des industries forestières et agricoles, les déchets de table et de collecte sélective, ainsi que dans les déchets provenant des usines de traitement des eaux usées et des usines d’épuration. L’utilisation du GNR, étant donné son caractère organique, n'émet pas de carbone supplémentaire dans l’atmosphère. En outre, il est possible d’utiliser le réseau de distribution existant pour remplacer le gaz naturel conventionnel utilisé dans les fours et les chaudières d’aujourd'hui.

Le gouvernement continuera à travailler avec ses partenaires de l’industrie et la Commission de l’énergie de l’Ontario (CEO) pour introduire l’obligation pour un gaz naturel d’être en partie renouvelable, condition exigée par le Plan d’action contre le changement climatique.

Le gouvernement investit les produits résultant des enchères du marché du carbone dans des mesures visant à introduire le GNR dans la province. Cet investissement aidera les consommateurs à financer le passage au GNR, car ses coûts sont actuellement plus élevés que ceux du gaz naturel conventionnel.

Solutions énergétiques intégrées

Les technologies liées aux énergies renouvelables peuvent être le point de départ de systèmes énergétiques intégrés, propres et innovants, capable de proposer des solutions de chauffage des locaux, de climatisation et de stockage de l’énergie, dans le but de lutter contre les problèmes de changement climatique qui attendent l’Ontario.

Conversion d’électricité en gaz

L’électrolyse, c'est-à-dire la conversion d’électricité en gaz, utilise l’excédent d’électricité pour dégrader les molécules d’eau en atomes d’hydrogène et d’oxygène. L’hydrogène peut alors être stocké dans un grand système qui existe déjà pour le gaz naturel en Ontario, et transporté dans des conduites de gaz naturel existantes pour finalement chauffer des habitations et alimenter en carburant des véhicules.

La conversion d’électricité en gaz pourrait devenir un maillon important entre les réseaux d’électricité et de gaz naturel de la province. La Société indépendante d’exploitation du réseau d’électricité (SIERE) y souscrit et a déjà octroyé un contrat à Hydrogenics, un fabricant ontarien spécialisé dans l’électrolyse et les piles à combustible, pour la fourniture de deux mégawatts de capacité de stockage dans la région du grand Toronto.

Chauffage et climatisation avec les technologies des énergies renouvelables

L’Ontario souhaite réduire ses émissions de gaz à effet de serre en recourant davantage aux technologies à faible teneur en carbone, comme les thermopompes géothermiques, solaires et à air, pour chauffer et climatiser les habitations et les entreprises de l’Ontario.

Cette option pourrait s'avérer très payante dans la première ronde de lutte contre le changement climatique. Le chauffage des locaux représente environ 75 % de la demande totale d’énergie des ménages ontariens, ce qui en fait une cible privilégiée pour la réduction des émissions de GES.

Le gouvernement continuera à œuvrer en partenariat avec ses organismes, dont la SIERE et le Fonds pour un Ontario vert, afin d’encourager le déploiement de technologies thermiques et alternatives à destination des bâtiments résidentiels, commerciaux, industriels et institutionnels. Cela impliquera de planifier comment intégrer les technologies et l’offre de programmes de conservation de l’énergie et de technologies à faible teneur en carbone dans le système énergétique de la province.

Systèmes de chauffage solaires à air et chauffe-eau solaires

Un système de chauffe-eau solaire résidentiel type peut fournir entre 40 et 60 % des besoins en eau chaude d’un foyer. Les systèmes de chauffage solaire à air capturent l’air chauffé par le soleil et le font circuler pour chauffer des bâtiments.

Chauffage et climatisation géothermiques et à air

Les thermopompes géothermiques (également appelées thermopompes puisant l’énergie dans le sol) utilisent des canalisations enterrées pour absorber la chaleur du sol et la transférer à une habitation ou à un bâtiment, et peuvent réduire les factures de chauffage jusqu'à 70 %. Les thermopompes à air extraient la chaleur de l’air puisé à l’extérieur, pour la transférer à l’air à l’intérieur d’une habitation ou d’un bâtiment. Une pompe à chaleur qui fonctionne à l’électricité concentre la chaleur des deux sources et la dirige au bon endroit. Des systèmes similaires peuvent également être utilisés pour apporter de la fraîcheur en été. En outre, des systèmes à air plus sophistiqués peuvent même fournir de l’eau chaude domestique.

En juillet 2017, le programme d’énergiconomies pour le chauffage et la climatisation a commencé à offrir des primes allant jusqu'à 4 000 dollars pour aider les Ontariens qui vivent dans des résidences chauffées à l’électricité à acheter et à installer des thermopompes à air.

Chauffage et climatisation centralisés

Les systèmes énergétiques communautaires fournissent le chauffage et la climatisation, la production d’eau chaude domestique et l’électricité à des groupes de bâtiments ou à des quartiers d’une communauté.

Ces systèmes utilisent des sources d’énergie locales, telles que la biomasse, l’énergie géothermique et la chaleur mécanique perdue provenant des opérations industrielles pour réduire les émissions de GES.

La mise en œuvre peut être simplifiée si des conduites souterraines du réseau énergétique du quartier sont intégrées à la conception initiale des nouveaux aménagements résidentiels ou commerciaux. Lorsqu'ils sont utilisés dans des zones plus densément peuplées, les systèmes énergétiques communautaires peuvent s'avérer plus rentables que des systèmes de chauffage et de climatisation par bâtiment.

Bâtiments à émission de carbone nulle ou presque nulle

Le Plan d’action contre le changement climatique vise à réduire les émissions de carbone dans le secteur de la construction en encourageant l’édification de résidences et de bâtiments à émission de carbone nulle ou presque nulle. Pour tendre vers ces nouvelles normes, la construction et l’amélioration de résidences et de bâtiments à faible émission de carbone et à haute efficacité énergétique continueront d’être privilégiées pour les économies d’électricité et de gaz naturel. De nouveaux programmes seront également offerts par l’intermédiaire du Fonds pour un Ontario vert.

De nouvelles normes de rendement élevé pour les locaux et les systèmes de chauffage pourraient aider à réduire de manière importante la consommation énergétique, l’empreinte environnementale et les émissions de GES pour les bâtiments et les résidences existants et nouveaux, tout en réduisant la facture énergétique des consommateurs.

En partenariat avec d’autres instances gouvernementales provinciales et fédérales, l’Ontario étudie la possibilité de développer des marchés pour les technologies à haute efficacité énergétique, comme les thermopompes à l’air, soutenant ainsi des objectifs communs ambitieux d’atteindre des niveaux de rendement élevés et de réussir la transition vers une économie à faibles émissions de carbone.

En outre, des mises à jour du Code du bâtiment de l’Ontario prévoient d’apporter une contribution importante à la réduction des émissions de GES dans le secteur de la construction et de soutenir le Plan d’action de l’Ontario contre le changement climatique.

Une part importante de la transition vers des bâtiments à consommation énergétique ou à émission de carbone nulle ou presque nulle consiste à réduire leur consommation énergétique. En général, la manière la plus économique d’y parvenir consiste dans un premier temps à améliorer leur efficacité énergétique, avec une meilleure isolation, une protection poussée contre les fuites d’air et des systèmes de chauffage et de climatisation à haut rendement. Ensuite, il est généralement nécessaire de recourir à une production d’énergie renouvelable pour atteindre une consommation énergétique ou une émission de GES nulle ou presque nulle. Le gouvernement prend des mesures pour étendre et améliorer l’infrastructure de facturation nette, ce qui donnerait aux propriétaires plus de possibilités d’intégrer à leurs bâtiments des technologies de production d’énergie renouvelable et de stockage de l’énergie.

Adaptation au changement climatique

Garantie d’une alimentation en énergie adaptable

Les Ontariens doivent pouvoir se fier à leur alimentation en énergie, non seulement à des fins économiques, mais également pour leur santé et leur sécurité. Afin de pouvoir fournir à la population ontarienne les services énergétiques vitaux dont elle a besoin, le réseau d’alimentation en énergie de la province doit rester souple et s'adapter au changement climatique.

Les installations et l’équipement qui produisent, transportent et distribuent l’énergie à l’échelle de la province peuvent être menacés par les vagues de chaleur persistantes, les vents violents, les pluies diluviennes et les tempêtes de glace qui accompagnent le changement climatique. Le changement climatique peut également ralentir le débit des rivières, ainsi que le niveau et la température des lacs, ce qui peut nuire à la production d’électricité.

Pour y remédier, les organismes ontariens dont l’activité est liée à l’énergie prennent des mesures pour s'assurer que le réseau énergétique de la province se prépare à faire face aux événements météorologiques extrêmes :

  • En partenariat avec plusieurs organismes, la SIERE a étudié le système de transport de l’Ontario et a conclu qu'il était suffisamment souple pour faire face globalement aux scénarios météorologiques extrêmes. Cependant, les conclusions de l’étude ont suggéré de continuer à surveiller et à affiner les scénarios climatiques.
  • Davantage de sociétés de distribution locales placent l’adaptation et la résilience du système en haut de la liste des priorités. Toronto Hydro et l’ancienne Horizon Utilities (qui fait maintenant partie d'Alectra Utilities) ont entrepris des évaluations de vulnérabilité de leurs systèmes respectifs. Chef de file de ce point de vue au Canada, Toronto Hydro répond aux vulnérabilités au changement climatique en améliorant ses pratiques d’ingénierie et ses outils, comme son modèle de prévision de charge, et en installant des matériels plus souples sur son système. Dans sa dernière demande tarifaire, Toronto Hydro a reconnu les phénomènes météorologiques extrêmes comme un facteur de dépenses d’investissement et d’entretien.
  • Les sociétés de distribution locales (SDL), telles qu'Oshawa PUC Networks, Veridian et Whitby Hydro mettent au point des programmes d’adaptation pour se conformer aux prévisions d’adaptation émises par les autorités de transport, de gestion de l’eau et des communications locales.

En s'appuyant sur ses activités actuelles, le gouvernement va renforcer la capacité de l’industrie énergétique à se préparer aux répercussions du changement climatique et à les intégrer à sa planification des opérations et de l’infrastructure.

Le gouvernement et ses organismes faciliteront l’échange d’information et de connaissances entre les services publics et d’autres partenaires, afin de leur permettre de partager leurs meilleures pratiques et d’accroître leur capacité à s'adapter au changement climatique. Étant donné que ces activités sont mieux coordonnées avec d’autres services d’utilité publique, la province incitera les services publics à travailler avec les municipalités et d’autres opérateurs d’infrastructures publiques et privées. Cette plateforme d’échange des connaissances constituera la première étape importante de soutien aux initiatives suivantes :

  • Le gouvernement contribuera à l’élaboration d’une évaluation de la vulnérabilité du secteur de la distribution d’énergie, afin que les services publics puissent mettre au point des stratégies de gestion des risques performantes. Cette évaluation de vulnérabilité s'inscrit en complément de celle du réseau de transport effectuée en 2015.
  • La CEO formulera des conseils pour que les services publics intègrent à moindre coût l’adaptation au changement climatique dans leur planification et leurs opérations. La SIERE veillera à ce que l’adaptation au changement climatique soit prise en compte et intégrée dans le réseau de production-transport et dans les processus liés à la planification régionale.

Résumé

  • L’engagement de l’Ontario en faveur d’un réseau d’électricité propre qui inclut une production d’énergie renouvelable et appuie les objectifs du Plan d’action contre le changement climatique ne faiblit pas.
  • Le gouvernement encourage la construction de résidences et de bâtiments sans émission de carbone ou presque, afin de réduire globalement les émissions de GES dans le secteur de la construction.
  • Le gouvernement propose de multiplier les possibilités de facturation nette pour donner aux propriétaires plus d’occasions d’accéder aux technologies de production d’énergie renouvelable et de stockage de l’énergie.
  • Le gouvernement continuera de collaborer avec les partenaires de l’industrie en vue d’intégrer le gaz naturel renouvelable à l’offre de gaz naturel de la province et favorisera l’utilisation de carburants à faible teneur en carbone dans le secteur du transport.
  • En s'appuyant sur les activités actuelles, le gouvernement va renforcer la capacité de l’industrie énergétique à prévoir les répercussions du changement climatique et à les intégrer à sa planification des opérations et de l’infrastructure.

Description accessibles

Figure 18 : Bouquet de production d’énergie propre en Ontario

La figure 18 représente une carte de l’Ontario et certains états américains proches. Le Manitoba et le Québec sont également représentés. Sur la carte, des diagrammes à secteurs indiquent le bouquet de production d’un certain nombre d’états américains, du Manitoba et du Québec. Les états américains représentés sont les suivants : le Minnesota, le Michigan, le Wisconsin, la Pennsylvanie, l’État de New York, l’Illinois, l’Indiana, l’Ohio et la Virginie-Occidentale.

La figure 18 montre que le bouquet de production énergétique de l’Ontario est très propre comparé aux états américains représentés. Un certain nombre d’états dépendent encore fortement du charbon ou du gaz et du pétrole comme source principale de production d’électricité. En dehors de l’État de New York et de l’Illinois, tous les autres états enregistrent plus de 50 % de leur production émanant de sources émettrices. La production totale de certains états, comme l’Indiana et la Virginie-Occidentale, dépend à plus de 94 % de sources émettrices. En comparaison, l’Ontario dispose d’un bouquet propre, avec seulement 8 % de sa production émanant du gaz ou du pétrole. Le Manitoba et le Québec disposent également de bouquets de production d’énergie propre, en raison de leurs importantes ressources hydrauliques.

Production d’électricité - % du total
État/Province Charbon Gaz/pétrole Énergie éolienne Biocombustible Solaire Hydroélectricité Nucléaire Autre
New York 1,7 % 42,3 % 2,9 % 1,6 % 0,1 % 18,7 % 32,1 % 0,7 %
Pennsylvanie 30,1 % 28,2 % 1,6 % 1,1 % 0 % 1,2 % 37,4 % 0,4 %
Illinois 38,0 % 5,8 % 5,5 % 0,3 % 0 % 0,1 % 50,2 % 0,1 %
Indiana 75,2 % 19,1 % 4,3 % 0,4 % 0,2 % 0,4 % 0 % 0,4 %
Michigan 46,6 % 19,5 % 4,2 % 2,2 % 0 % 1,3 % 25,8 % 0,4 %
Ohio 58,8 % 24,9 % 1,0 % 0,7 % 0 % 0,4 % 14,3 % 0 %
Wisconsin 56,0 % 20,5 % 2,4 % 2,4 % 0 % 3,5 % 15,1 % 0,1 %
Minnesota 43,3 % 13,0 % 17,2 % 3,2 % 0 % 1,5 % 21,1 % 0,7 %
Virginie-Occidentale 94,1 % 2,0 % 1,9 % 0 % 0 % 1,9 % 0 % 0 %
Manitoba 0 % 0 % 2,7 % 0 % 0 % 97,1 % 0 % 0,3 %
Québec 0 % 0 % 4,0 % 1,0 % 0 % 95,0 % 0 % 0 %
Ontario 0 % 8,2 % 6,8 % 0,5 % 2,2 % 23,3 % 58,5 % 0,4 %
 

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Figure 19 : Perspective sur les émissions de GES du secteur de l’électricité

La figure 19 est un graphique en courbes présentant les émissions du secteur de l’électricité. L’axe vertical est libellé « Émissions de gaz à effet de serre » exprimées en mégatonnes de dioxyde de carbone et est numéroté de 0 à 35 par incréments de 5. L’axe horizontal est divisé par année de 2005 à 2035. Quatre courbes sont représentées : Historique, Perspective du PELT de 2013, Perspective du PELT de 2017 et Perspective de faible taux d’émissions du PELT de 2017.

La courbe des émissions historiques commence en 2005 et se termine en 2016. La prévision de la perspective du PELT de 2013 commence en 2013 et montre des émissions inférieures aux niveaux historiques de 2014 à 2017. La prévision de la perspective du PELT de 2017 commence en 2017 et montre des émissions inférieures à la Perspective du PELT de 2013 jusqu'en 2035. Les émissions pourraient être inférieures aux prévisions et un scénario avec des émissions maintenues proches du niveau de 2017 est également représenté.

Émissions de gaz à effet de serre (CO2 – mégatonnes)
Année Historique Perspective du PELT de 2013 Perspective du PELT de 2017 PELT de 2017 – Perspective de faibles emissions Différences par rapport à la perspective du PELT de 2017
2005 32,3
2006 27,6
2007 30,4
2008 25,3
2009 14,2
2010 18,6
2011 13,8
2012 13,9
2013 10,1 6,9
2014 6 5,4
2015 6,2 4,3
2016 6 3,7
2017 3,9 3,8 3,9
2018 4,4 4,0 3,9 0,1
2019 4,6 4,3 3,9 0,4
2020 4,6 4,5 3,9 0,6
2021 7,3 5,2 3,9 1,3
2022 7,4 5,6 3,9 1,7
2023 7,7 7,4 3,9 3,5
2024 7,4 5,9 2,9 3,0
2025 7,2 7,9 3,9 4,0
2026 6,3 7,0 3,4 3,6
2027 6,9 6,9 3,4 3,6
2028 7,0 6,4 3,1 3,3
2029 7,6 6,9 3,3 3,6
2030 8,0 6,8 3,3 3,5
2031 8,1 7,4 3,7 3,7
2032 8,0 7,0 3,4 3,6
2033   7,3 3,6 3,7
2034   7,9 4,0 3,9
2035   8,5 4,0 4,5

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