Dans le présent rapport, on a proposé une évaluation de la situation économique, financière et démographique future de l’Ontario. Chacun des trois chapitres s’est attardé à un aspect précis de cette évaluation à long terme.

Le chapitre 1, Tendances et projections démographiques, a traité des tendances démographiques observées dans la province au cours des 50 dernières années, ainsi que des changements prévus dans la population de l’Ontario jusqu’en 2046.

À long terme, on s’attend à ce que, sous la poussée de l’immigration, la population de l’Ontario continue de croître. La croissance démographique sera encore plus concentrée dans les grands centres urbains de la province, en particulier dans la région du grand Toronto (RGT).

Le vieillissement de la population devrait se poursuivre alors que les taux de fécondité demeurent faibles, que l’espérance de vie continue à augmenter et qu’un plus grand nombre de baby-boomers prennent de l’âge. On s’attend à ce que le nombre et la proportion de personnes âgées au sein de la population de l’Ontario augmentent considérablement. Au moment où un très grand nombre de baby-boomers atteindront 65 ans durant les années 2020, on prévoit aussi un ralentissement de la croissance du principal groupe d’âge actif. Outre les principales implications des perspectives démographiques, on a aussi examiné dans le chapitre les autres scénarios ainsi que les répercussions possibles de la COVID‑19 sur la croissance de la population en Ontario.

Dans le chapitre 2, Tendances et projections économiques, on a fourni une analyse de la croissance future du PIB réel potentiel de l’Ontario, croissance qui se fera à un rythme inférieur à celui observé au cours des 25 dernières années.

Le rendement économique futur de l’Ontario sera tributaire des perspectives démographiques et des tendances sur le plan du taux d’activité. À long terme, le déclin graduel de ce taux d’activité, combiné à une croissance plus modérée du principal groupe d’âge actif, se traduira par un ralentissement de la croissance de la population active. La productivité du travail, qui est un déterminant clé de la croissance économique potentielle à long terme, devrait continuer d’augmenter à son taux moyen historique.

L’évolution de la conjoncture économique à l’échelle du globe aura elle aussi une incidence sur la croissance économique future dans la province, que ce soit par l’intermédiaire du commerce ou d’autres importants facteurs externes, tels que le taux de change des devises canadienne et américaine, les prix du pétrole et les taux d’intérêt. On suppose qu’à long terme, lorsque l’économie mondiale se sera remise des effets de la COVID‑19, le contexte externe évoluera de façon conforme aux tendances observées juste avant l’éclosion.

Dans le chapitre 3, Incidences des tendances démographiques et économiques sur le secteur public et la politique budgétaire, on a décrit la progression de la demande des services gouvernementaux au fil du temps, et mis en lumière les répercussions possibles des tendances démographiques et économiques sur le secteur public et la politique budgétaire de l’Ontario.

Les dépenses de tous les ordres de gouvernement en Ontario ont augmenté à un rythme plus élevé que la croissance démographique dans la province, en raison de facteurs tels la hausse de la demande de services publics et le vieillissement de la population. L’Ontario est en situation de déficit budgétaire de façon presque constante depuis 1981, ce qui a donné lieu à une hausse du ratio de la dette provinciale au PIB, qui est maintenant l’un des plus élevés parmi les provinces canadiennes. Malgré l’augmentation du fardeau de la dette de la province, comme en témoigne la hausse du ratio de la dette nette au PIB, les coûts du service de la dette provinciale exprimés en proportion des revenus sont demeurés relativement bas en raison des taux d’intérêt historiquement faibles au cours de la dernière décennie.

Dans le futur, la demande de services publics sera influencée par la croissance démographique sous-jacente, par les besoins d’une population vieillissante, par le maintien des tendances observées antérieurement sur le plan de la bonification des programmes et par l’inflation. Toutefois, le ralentissement prévu de la croissance économique devrait avoir pour effet de modérer le rythme de l’augmentation des revenus du gouvernement. Ces projections impliquent qu’il sera nécessaire que le gouvernement continue à prendre des mesures afin d’assurer sa viabilité financière.

Les perspectives à long terme exposées dans chacun des trois chapitres fournissent un contexte important aux fins de la planification en vue des possibilités qui s’offriront probablement à la province et des défis qu’elle aura sans doute à relever au cours des prochaines décennies.

Ces défis sont exacerbés par la pandémie actuelle de COVID‑19, si bien que le gouvernement doit intervenir davantage pour soutenir les soins de santé, la population et les emplois. Cela contribuera à augmenter le fardeau de la dette du gouvernement et aura pour effet d’augmenter les futurs coûts du service de cette dette, qui pourraient gruger une plus grande part des revenus de la province.