Cette publication hautement spécialisée « Ecological impacts of cottages in Algonquin Provincial Park » n’est disponible qu’en anglais conformément au Règlement 671/92, selon lequel il n’est pas obligatoire de la traduire en vertu de la Loi sur les services en français. Pour obtenir des renseignements en français, veuillez communiquer avec le ministère des Richesses naturelles et des Forêts au 1 800 667-1940 (sans frais) ou au NRISC@ontario.ca.

Résumé

Le parc Algonquin est l’un de seulement deux parcs provinciaux en Ontario qui permet la tenure de terres pour des chalets privés. Des lotissements pour chalets sont loués dans le parc depuis 1905. On compte actuellement 303 lotissements et un total de 326 chalets. Les chalets constituent l’une des nombreuses utilisations du parc ayant une incidence cumulative sur les écosystèmes du parc Algonquin. Pour aider à l’examen de la tenure pour chalets dans le parc, on a procédé à l’examen et à la synthèse de l’effet potentiel des activités associées aux chalets sur les valeurs écologiques à partir des données et des renseignements disponibles.

Les lotissements pour chalets dans le parc sont situés sur 22 lacs dans trois bassins versants secondaires et sept sous-bassins versants quaternaires. Quatre-vingt-dix pour cent (90 %) des lotissements pour chalets sont sur des lacs dans deux sous-bassins versants le long du corridor de la route 60. Les autres lacs sont dans des sous-bassins versants moins accessibles au nord de la route. Au total, les lotissements pour chalets occupent 131 ha et 26 km de littoral. Des établissements commerciaux loués et des terrains de camping se trouvent sur six et sept des lacs sur lesquels se trouvent des chalets, respectivement. Un total de 295 emplacements de camping intérieurs désignés se trouvent à moins de 150 km de la rive de 15 des lacs.

Les pressions les plus importantes exercées par l’aménagement des chalets dans le parc sont celles qui ont le potentiel de diminuer la qualité de l’eau, de modifier les habitats riverains et littoraux et d’augmenter le risque d’introduction d’espèces envahissantes. Dans l’ensemble, les effets sont les plus graves dans les lacs et les sous-bassins versants qui sont les plus intensivement aménagés.

Dans les deux sous-bassins versants où se trouve le plus grand nombre d’aménagements, la qualité de l’eau indique qu’au moins certains de ces lacs où il y a des chalets sont sensibles aux apports en substances nutritives provenant de l’aménagement du littoral (p. ex. des fosses septiques). Les aménagements commerciaux, les terrains de camping et les emplacements de camping intérieurs sont d’autres sources de substances nutritives pour les lacs de ces bassins versants. D’autres données sur la qualité de l’eau et l’application du modèle d’évaluation de la capacité du littoral seraient utiles pour examiner les contributions relatives des rejets de phosphore de ces sources comparativement aux niveaux naturels.

Étant donné que ces lacs sont situés dans les régions en amont de leurs sous- bassins versants, la diminution de la qualité de l’eau pourrait affecter les cours d’eau en aval. Par conséquent, la protection des cours d’eau en amont, une importante valeur et raison d’être du parc, pourrait subir les conséquences néfastes de l’intensité des chalets et des aménagements sur le littoral dans les deux sous-bassins versants le long du corridor de la route 60.

La qualité de l’eau a aussi une incidence sur les populations de poissons et leur habitat. Le parc Algonquin compte les lacs ayant la plus forte densité de touladi et d’omble de fontaine au monde. Vingt-et-un des 22 lacs de chalets sont peuplés de touladis et d’ombles de fontaine. Ceci représente environ 14 % et 8 % des lacs de touladi et d’omble de fontaine du parc, respectivement. Les deux espèces requièrent de l’eau froide et bien oxygénée. L’été dernier, les niveaux d’oxygène dissous étaient inférieurs aux niveaux nécessaires pour soutenir les populations de touladis pendant au moins un an dans cinq des six lacs pour lesquels des données étaient disponibles. Des échantillons supplémentaires sont requis pour confirmer ces résultats, ainsi que pour les lacs pour lesquels les données sont inexistantes ou insuffisantes. D’autres pressions possibles sur l’habitat de ces espèces sont notamment la dégradation des habitats de frai et de croissance situés à proximité des lotissements pour chalets et l’interruption des zones probables d’alimentation et d’évacuation de l’eau.

La gravité des effets de la modification et de la fragmentation des habitats riverains et littoraux est aussi liée à l’intensité des aménagements. Des changements même minimes dans la quantité d’aménagements sur les lacs ont été associés à des changements dans l’alimentation des poissons et leur distribution ainsi que dans la composition, l’abondance et la diversité des petits mammifères, des oiseaux, des invertébrés, des plantes aquatiques et des algues. Les lotissements pour chalets représentaient la proportion la plus élevée de terres riveraines en bordure d’un plan d’eau sur les lacs où se trouve la plus grande quantité d’aménagements dans les sous-bassins versants le long du corridor de la route 60. Pratiquement 25 % de la rive de ces lacs se trouvaient sur les lotissements pour chalets; par contre, 3 % ou moins de la rive des lacs de ces sous-bassins dans les secteurs plus au nord du parc étaient sur les lotissements pour chalets. Selon de nombreuses études, l’incidence des aménagements humains est plus grande que leur empreinte physique dans les régions adjacentes non perturbées.

Ces effets peuvent être réduits si les aménagements sont regroupés; toutefois, les lotissements pour chalets dans le parc Algonquin ont tendance à être dispersés autour du littoral plutôt que d’être concentrés dans des aires plus petites.

Plusieurs activités associées à l’utilisation des chalets augmentent le risque d’introduction d’espèces envahissantes dans le parc. L’utilisation de bateaux à moteur peut augmenter l’accès et contribuer à la propagation d’espèces envahissantes aquatiques. L’accès par eau aux lotissements pour chalets et aux activités commerciales est l’une des raisons d’autoriser les bateaux à moteur sur 21 des 22 lacs de chalets. Les routes utilisées pour accéder aux lotissements pour chalets sont un autre facteur qui augmente le risque d’introduction d’espèces envahissantes. Le risque est plus élevé pour les lacs dans les endroits moins accessibles qui sont autrement éloignés. Toutefois, seule une section de route partant de la route 60 est exclusivement destinée à l’accès aux chalets. Le jardinage et les activités de construction et d’entretien constituent d’autres façons d’introduire des espèces envahissantes qui sont associées aux chalets dans le parc.

En résumé, les effets cumulatifs des chalets et de leur utilisation contribuent aux pressions exercées sur les écosystèmes du parc. Leurs effets représentent un défi supplémentaire quant à l’entretien et à la restauration de l’intégrité écologique du parc comme elle est définie dans la Loi de 2006 sur les parcs provinciaux et les réserves de conservation.