Photo d’une pie-grièche migratrice perchée sur du fil barbelé.

Photo : Larry Kirtley

La protection et le rétablissement des espèces en péril en Ontario

Le rétablissement des espèces en péril est un volet clé de la protection de la biodiversité en Ontario. La Loi de 2007 sur les espèces en voie de disparition (LEVD) représente l’engagement juridique du gouvernement de l’Ontario envers la protection et le rétablissement des espèces en péril et de leurs habitats.

Aux termes de la LEVD, le ministère des Richesses naturelles et des Forêts (le ministère) doit veiller à ce qu'un programme de rétablissement soit élaboré pour chaque espèce inscrite à la liste des espèces en voie de disparition ou menacées. Un programme de rétablissement offre des conseils scientifiques au gouvernement à l’égard de ce qui est nécessaire pour réaliser le rétablissement d’une espèce.

Dans les neuf mois qui suivent l’élaboration d’un programme de rétablissement, la LEVD exige que le ministère publie une déclaration qui résume les mesures que le gouvernement de l’Ontario prévoit prendre en réponse au programme de rétablissement et ses priorités à cet égard. Cette déclaration est la réponse du gouvernement de l’Ontario aux conseils scientifiques fournis dans le programme de rétablissement. En plus de la stratégie, la déclaration du gouvernement a pris en compte (s'il y a lieu) les commentaires formulés par les parties intéressées, les autres autorités, les collectivités et organismes autochtones, et les membres du public. Elle reflète les meilleures connaissances scientifiques et locales accessibles actuellement, dont les connaissances traditionnelles écologiques. Elle pourrait être modifiée en cas de nouveaux renseignements. En mettant en œuvre les mesures prévues à la présente déclaration, la LEVD permet au ministère de déterminer ce qu'il est possible de réaliser, compte tenu des facteurs sociaux et économiques.

Le programme de rétablissement de la pie-grièche migratrice (Lanius ludovicianus) en Ontario a été achevé le 2 juin 2016.

La pie-grièche migratrice est un oiseau chanteur prédateur de taille moyenne, au plumage noir, blanc et gris, qui mesure environ 21 cm. L’espèce a un masque facial noir et son bec, qui ressemble à celui des rapaces, se termine par un petit crochet.

Protection et rétablissement de la pie-grièche migratrice

La pie-grièche migratrice est désignée espèce en voie de disparition aux termes de la LEVD, ce qui assure la protection de l’oiseau et de son habitat. Aux termes de la LEVD, il est interdit d’endommager ou de perturber cette espèce, et d’endommager ou de détruire son habitat, à moins d’y avoir été autorisé. Une telle autorisation exigerait que des conditions établies par le ministère soient respectées.

L’aire de répartition mondiale de la pie-grièche migratrice se limite à l’Amérique du Nord, notamment au Mexique, aux États-Unis et dans le sud du Canada. Depuis les années 1960, l’espèce connaît des déclins de population à grande échelle et des contractions de son aire de reproduction. Au Canada, la pie-grièche migratrice est une migratrice saisonnière qui se retrouve en très petites populations isolées dont le nombre diminue. Les aires d’hivernage des oiseaux canadiens chevauchent celles des résidents permanents des États-Unis. Inspiré des résultats d’études génétiques, le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC) a réévalué la situation de la pie-grièche migratrice au Canada en 2014 à laquelle il a attribué deux sous-espèces : la sous-espèce des Prairies (Lanius ludovicianus excubitorides) et la sous-espèce de l’Est (Lanius ludovicianus ssp). Seule la sous-espèce de l’Est est présente en Ontario et elle est inscrite sur la Liste des espèces en péril en Ontario en tant que Lanius ludovicianus. La sous-espèce de l’Est est aussi présente au Manitoba et au Québec, mais l’Ontario est la seule province qui compte des populations reproductrices qui dépassent quelques couples.

En Ontario, la pie-grièche migratrice se retrouve et niche principalement dans la plaine Carden, dans la région des lacs Kawartha, et dans la plaine calcaire de Napanee, dans l’est de la province. Des oiseaux sont aussi observés et nichent sporadiquement à Smith Falls, les comtés de Grey et de Bruce, et Pembroke. Connue pour ses comportements de prédation et d’empalement, la pie-grièche migratrice s'attaque à une variété d’animaux, y compris les insectes, les araignées, les grenouilles, les serpents, les petits mammifères et les oiseaux. Elle est très territoriale et se montre fidèle à ses sites. L’espèce habite dans de vastes prairies ouvertes, souvent pâturées, situées sur un lit de roches calcaires au sol mince ou d’autres substrats pourvus d’arbres ou d’arbustes; ses aires d’alimentation comportent des herbes basses et un sol dénudé, des perchoirs élevés (p. ex. des arbres, des fils électriques et des poteaux de clôture) et des branches épineuses ou des fils barbelés pour empaler ses proies.

Avant l’entrée en vigueur de la LEVD, Environnement et Changement climatique Canada et Wildlife Preservation Canada ont créé et mis en œuvre un programme de reproduction en captivité et de remise en liberté de l’espèce doté d’installations en Ontario et au Québec. Depuis 2001, plusieurs centaines de jeunes pies-grièches ont été mises en liberté en Ontario, afin de favoriser la pérennité de l’espèce et son rétablissement en Ontario. Le programme a évolué au fil des années pour intégrer d’importantes activités de surveillance et le perfectionnement des procédés de reproduction en captivité et de remise en liberté des oiseaux. L’évaluation de l’efficacité de ces mesures procure de précieux renseignements qui éclairent les futurs efforts de rétablissement.

Dans le premier Atlas des oiseaux nicheurs de l’Ontario (1981-1985), les estimations de la population de pies-grièches migratrices faisaient mention de 50 à 100 couples dans la province. Dans le deuxième Atlas des oiseaux nicheurs de l’Ontario (2001-2005), les estimations de la population étaient d’à peine 18 couples. Des relevés de la population en Ontario, réalisés par Wildlife Preservation Canada dans les régions de plaines calcaires de Carden et de Napanee, ont permis d’observer 19 couples reproducteurs en 2013, 14 en 2014, 11 en 2015 et 18 en 2016. Chaque année, des oiseaux solitaires s'ajoutent aux observations. Bien que le nombre de couples reproducteurs observés fluctue d’une année à l’autre, on a observé un déclin depuis au moins 1960. Le nombre d’oiseaux élevés en captivité qui reviennent en Ontario pour se reproduire fluctue également. Douze pies-grièches élevées en captivité sont revenues sur les aires de reproduction en 2016, soit 28 % des 43 individus confirmés en 2016.

Malgré des activités de recherche et de rétablissement continues, la population ontarienne de pies-grièches migratrices ne cesse de décroître, et nos connaissances présentent d’importantes lacunes. Étant donnée notre ignorance en ce qui a trait à la survie et à la dispersion des oiseaux sauvages et remis en liberté qui ne reviennent pas et aux menaces qui pèsent sur l’espèce à l’extérieur de l’Ontario, il est important de combler les lacunes de nos connaissances afin d’éclairer les prochaines activités de rétablissement et d’évaluer l’efficacité des mesures prises. Des études ont montré que la survie à l’hivernage et le recrutement dans la population reproductrice par des pies-grièches migratrices, juvéniles et jeunes adultes, influent le plus sur la dynamique de la population. Dans certaines aires de distribution de l’espèce, on a observé des taux élevés de mortalité juvénile après le premier envol des oisillons, mais on n'en connaît pas les causes, et on ne sait pas si les oiseaux qui se reproduisent en Ontario sont touchés. Au cours des dernières années, des observations d’oiseaux bagués de même que des études isotopiques et génétiques ont permis d’approfondir les connaissances sur les lieux d’hivernage et les trajectoires de migration de l’espèce. Mais il n'en demeure pas moins qu'il existe des lacunes dans les connaissances et qu'il est nécessaire d’acquérir d’autres renseignements précis. Combler les lacunes de nos connaissances sur la mortalité après le premier envol, les infections parasitaires et virales, la survie à l’hiver, les taux de retour, ainsi que le perfectionnement continu du programme de reproduction en captivité soutiendraient les activités de rétablissement et les éclaireraient.

Parmi les menaces qui guettent la pie-grièche migratrice, mentionnons la perte, la détérioration et le morcellement de l’habitat, en Ontario, à la suite de la conversion de prairies herbeuses et de pâturages d’origine anthropique en terres de culture, en lotissements résidentiels et à des fins industrielles (p. ex. énergie renouvelable). Dans les zones d’habitat restantes, la succession végétale constitue une menace parce que sans gestion ni pâturage, elle crée des conditions d’habitat qui ne conviennent pas à la pie-grièche migratrice. Le déclin de la population semble plus prononcé que prévu en tenant compte de l’étendue et du rythme des pertes d’habitat dans les aires de reproduction seulement, ce qui indique que d’autres menaces sont sans doute en cause. Les menaces liées à l’habitat dans les aires d’hivernage pourraient avoir une incidence sur les pies-grièches migratrices en Ontario.

Le déclin des populations de pies-grièches migratrices serait aussi attribuable à l’utilisation passée de pesticides organochlorés. Malgré un arrêt progressif de l’utilisation de ces pesticides depuis le milieu des années 1970 et leur interdiction subséquente au Canada, la surveillance des espèces-proies dans les aires utilisées par les oiseaux qui hivernent montre une exposition évidente à des taux élevés de pesticides connus pour leur forte toxicité auprès des oiseaux. Nous ne savons pas avec certitude si les populations sauvages de pies-grièches migratrices sont touchées par ces produits chimiques, ni si les pesticides et les contaminants de l’environnement qui se trouvent sur les aires d’hivernage touchent les pies-grièches qui retournent en Ontario. Les pesticides utilisés dans les aires d’hivernage peuvent également avoir des effets sur la pie-grièche en raison des substances toxiques dans les proies et de la réduction du nombre de proies.

Les changements climatiques et l’indice d’oscillation nord-atlantique (NAO) contribuent peut-être au déclin de l’espèce. Les fluctuations de l’indice NAO pourraient influer sur la survie ou la condition physique de la population de pies-grièches en Ontario en raison de leurs effets sur la température et les précipitations dans ses aires d’hivernage. Les taux de reproduction de nombreux oiseaux de l’est de l’Amérique du Nord ont tendance à diminuer en cas de températures plus froides dans leur aire d’hivernage. Les maladies, les parasites et les collisions avec des automobiles font partie des autres menaces potentielles qui pèsent sur la pie-grièche migratrice. Cet oiseau a tendance à se nourrir le long des routes, puisqu'il utilise les poteaux de clôture et les piliers électriques pour se percher, mais ses habitudes de vol en piqué le mettent à risque de collision avec des véhicules.

Compte tenu de l’incertitude entourant les causes du déclin de l’espèce, l’importance de ses menaces potentielles, de l’emplacement exact et de la qualité de son habitat d’hivernage, il est difficile d’établir la faisabilité de certains objectifs relatifs aux populations reproductrices en Ontario. Les mesures de protection et de rétablissement de l’espèce porteront essentiellement sur les recherches liées à l’emplacement de leurs aires d’hivernage et de leurs trajectoires de migration, sur l’importance et l’emplacement des menaces pour l’espèce, sur les possibilités d’améliorer le programme de reproduction en captivité et de remise en liberté, sur la surveillance des données et des tendances de la population, sur la gestion de l’habitat dans les aires de reproduction en Ontario et sur la mobilisation d’autres organismes pour la gestion de l’habitat.

Objectif du programme de rétablissement du gouvernment

L’objectif à court terme du gouvernement pour le rétablissement de la pie-grièche migratrice consiste à maintenir la pérennité de l’espèce en Ontario, tout en comblant les lacunes des connaissances relatives aux menaces. À long terme, le gouvernement vise à maintenir une reproduction constante de la pie-grièche migratrice dans au moins deux aires centrales en Ontario, par la réduction au minimum des menaces et le maintien de conditions favorables de l’habitat.

Mesures

La protection et le rétablissement des espèces en péril sont une responsabilité partagée. Aucune agence ni aucun organisme n'a toutes les connaissances, l’autorité, ni les ressources financières pour protéger et rétablir toutes les espèces en péril de l’Ontario. Le succès sur le plan du rétablissement exige une coopération intergouvernementale et la participation de nombreuses personnes, organismes et collectivités. En élaborant la présente déclaration, le ministère a tenu compte des démarches qu'il pourrait entreprendre directement et de celles qu'il pourrait confier à ses partenaires en conservation, tout en leur offrant son appui.

Mesures menées par le gouvernment

Afin de protéger et de rétablir la pie-grièche migratrice, le gouvernement entreprendra directement les mesures suivantes :

  • Collaborer avec des partenaires et des intervenants pour la mise en œuvre de la  Stratégie pour la santé des pollinisateurs et de son plan d’action, et pour une réduction accrue de l’utilisation générale de pesticides en Ontario, grâce à des mesures comme la gestion intégrée des animaux nuisibles et l’information.
  • Renseigner les autres organismes et autorités qui prennent part aux processus de planification et d’évaluation environnementales quant aux exigences de protection prévues à la LEVD.
  • Encourager la soumission de données sur la pie-grièche migratrice à l’entrepôt de données du ministère des Richesses naturelles et des Forêts au Centre d’information sur le patrimoine naturel.
  • Entreprendre des activités de communication et de diffusion afin d’augmenter la sensibilisation de la population quant aux espèces en péril en Ontario.
  • Protéger la pie-grièche migratrice et son habitat par l’application de la LEVD. Poursuivre la mise en place de mesures de protection de l’habitat à l’aide d’une description de l’habitat propre à la pie-grièche migratrice, promouvoir le respect de ces mesures et les mettre en pratique.
  • Appuyer les partenaires en conservation, et les organismes, municipalités et industries partenaires et les collectivités autochtones, pour qu'ils entreprennent des activités visant à protéger et rétablir la pie-grièche migratrice. Ce soutien prendra la forme de financement, d’ententes, de permis avec des conditions appropriées, et de services consultatifs.
  • Encourager la collaboration, et établir et communiquer des mesures prioritaires annuelles pour l’appui gouvernemental afin de réduire le chevauchement des travaux.

Mesures appuyées par le gouvernment

Le gouvernement appuie les mesures suivantes qu'il juge comme étant nécessaires à la protection et au rétablissement de la pie-grièche migratrice. On accordera la priorité aux mesures portant la mention « hautement prioritaire » en ce qui concerne le financement aux termes de la LEVD. Lorsque cela est raisonnable, le gouvernement tiendra également compte de la priorité accordée à ces mesures lors de l’examen et de la délivrance d’autorisation en vertu de la Loi de 2007 sur les espèces en voie de disparition. On encourage les autres organismes à tenir compte de ces priorités lorsqu'ils élaborent des projets ou des plans d’atténuation relatifs à des espèces en péril. Le gouvernement ciblera son appui sur ces mesures hautement prioritaires au cours des cinq prochaines années.

Secteurs d’intervention : Recherche

Objectif : Enrichir nos connaissances sur les causes du déclin des populations de pies-grièches migratrices en Ontario.

À ce chapitre, d’importantes lacunes sont à combler pour favoriser l’atteinte de l’objectif de rétablissement visé pour la pie-grièche migratrice. Beaucoup de recherches sont en cours, mais d’autres études seront nécessaires pour déterminer et évaluer les causes du déclin de la population en Ontario, plus particulièrement en ce qui concerne nos connaissances sur les aires d’hivernage et les trajectoires de migration des pies-grièches migratrices de l’Ontario. On a observé des rapports étroits entre les oiseaux en Ontario, en Virginie et en Virginie occidentale, mais il est nécessaire d’acquérir des renseignements plus détaillés sur les aires d’hivernage, les trajectoires migratoires et les caractéristiques de l’habitat de l’espèce pendant sa migration et son hivernage. Les changements climatiques et les changements des schémas météorologiques qui s'y rattachent, la végétation et la prédation auraient aussi des conséquences néfastes (p. ex. perte de nids et réduction des nichées après des périodes de froid et d’humidité). Il faudrait aussi acquérir de plus amples connaissances sur les effets des pesticides et des contaminants environnementaux sur la pie-grièche migratrice, afin d’éclairer les activités de rétablissement. Puisqu'il est difficile de distinguer les sous-espèces sur le terrain, nous en savons très peu sur l’ampleur de la concurrence, dans les aires d’hivernage, que se livrent les pies-grièches migrantes et les pies-grièches résidentes qui occupent les territoires toute l’année. La concurrence entre les pies-grièches et d’autres oiseaux, dans les aires d’hivernage, force peut-être les pies-grièches de l’Ontario à se réfugier dans un habitat sous-optimal, ce qui influe sur leur survie à l’hivernage. La mobilisation d’autorités et d’organismes concernés, y compris ceux des États-Unis, nous aiderait à mieux comprendre les facteurs limitatifs et les causes sous-jacents du déclin de la population de pies-grièches migratrices de l’Ontario dans les aires d’hivernage.

Mesures :

  1. (Hautement prioritaire) Entreprendre des recherches coordonnées sur l’écologie de la pie-grièche migratrice dans ses aires d’hivernage et ses trajectoires de migration, qui comprennent :
    • le repérage de l’emplacement des aires d’hivernage et des trajectoires de migration (y compris les possibles aires de haltes migratoires);
    • l’évaluation de la qualité de l’habitat dans les aires d’hivernage;
    • l’évaluation des menaces durant la migration et dans les aires d’hivernage, et celle de leur incidence sur la survie.
  2. Trouver les menaces qui pèsent sur la pie-grièche migratrice dans ses aires de reproduction et évaluer l’importance des menaces potentielles, notamment :
    • la perte, le morcellement ou la détérioration de l’habitat;
    • les effets de l’utilisation de pesticides et de contaminants environnementaux (p. ex. disponibilité réduite des proies, manque de diversité de la végétation, effets sur le succès de la nidification);
    • les effets des changements climatiques, des conditions météorologiques extrêmes ou des changements des schémas météorologiques;
    • la mortalité le long des routes.
  3. Effectuer des recherches pour déterminer le taux de mortalité après le premier envol et celui des jeunes, ainsi que les facteurs qui les influencent, et évaluer son importance en tant que facteur limitatif de la population de l’Ontario.
  4. Coordonner les efforts et échanger l’information avec d’autres compétences, y compris les partenaires américains, afin d’enrichir nos connaissances sur les menaces qui pèsent sur la pie-grièche migratrice reproductrice de l’Ontario le long de ses trajectoires de migration et sur les aires d’hivernage.

Secteurs d’intervention : Protection et gestion de l’habitat

Objectif : Maintenir et rehausser la qualité de l’habitat de reproduction en Ontario.

Bien que nous devions combler les lacunes de nos connaissances, nous devons impérativement poursuivre les activités de gestion de l’habitat afin de répondre aux besoins particuliers de la pie-grièche en Ontario. Des changements dans l’utilisation des terres et la succession de la végétation contribueraient à morceler et à dégrader l’habitat de reproduction. Des efforts continus sont déployés pour maintenir et améliorer l’habitat, en collaboration avec des propriétaires fonciers locaux, des intervenants de l’industrie et des organismes communautaires, ce qui favorisera la perpétuation de la reproduction de la pie-grièche migratrice en Ontario et les efforts de rétablissement.

Mesures :

  1. (Hautement prioritaire) Élaborer des pratiques de gestion exemplaires sur le maintien et la restauration de l’habitat de la pie-grièche migratrice, notamment le maintien de la diversité végétale et, le cas échéant, l’établissement ou la restauration des liens entre les parcelles d’habitat morcelées, les appliquer et évaluer leur efficacité.
  2. Dès que l’occasion se présente, travailler avec les propriétaires fonciers locaux et les partenaires communautaires pour favoriser la préservation de l’habitat de la pie-grièche migratrice grâce à la protection des terres existantes et à des programmes d’intendance.

Secteurs d’intervention : Surveillance et gestion de la population

Objectif : Maintenir la collecte de données annuelle afin de mieux comprendre les tendances qu'affiche la population de pies-grièches migratrices en Ontario, procéder à une évaluation plus poussée et parfaire les mesures de gestion de la population.

La poursuite de la collecte annuelle de données et de la production de rapports sur les tendances de la population de pies-grièches migratrices en Ontario est cruciale pour estimer la taille des populations restantes, évaluer l’efficacité des mesures de rétablissement et favoriser la prise de décisions éclairées concernant les prochaines mesures de rétablissement. Il faudrait exploiter les avancées technologiques (p. ex. technologie de suivi), le cas échéant, puisqu'elles favoriseront une surveillance plus efficiente et plus efficace.

Des recherches plus poussées bénéficieraient aux efforts déployés pour accroître les populations. Une évaluation des techniques de reproduction en captivité permettrait de modifier les pratiques d’élevage de façon à accroître la probabilité d’un retour des oiseaux remis en liberté dans les aires de reproduction, ce qui rehausserait l’efficacité du programme de reproduction en captivité et de remise en liberté. Grâce à une étude de la composition génétique des populations captives et sauvages, il serait possible de surveiller les mesures de gestion de la population afin de maintenir la diversité génétique.

Mesures :

  1. (Hautement prioritaire) Effectuer une surveillance annuelle des emplacements connus de la pie-grièche migratrice en Ontario et, le cas échéant, collaborer à des initiatives scientifiques dirigées par des citoyens, afin :
    • de surveiller les tendances et la démographie de la population, y compris le succès de la reproduction;
    • d’évaluer et de parfaire les méthodes de surveillance de la taille de la population, de sa répartition, de sa fécondité et de la survie des adultes et des jeunes (p. ex. taux de mortalité après le premier envol);
    • de surveiller l’utilisation de l’habitat de reproduction et d’évaluer les changements relatifs aux aires de reproduction de toute l’aire de répartition de l’espèce en Ontario;
    • d’utiliser les données de surveillance pour parfaire les modèles de viabilité de la population réalisés dans le passé.
  1. Évaluer l’efficacité des activités actuelles de gestion de la population de pies-grièches migratrices et poursuivre la mise en place de mesures de gestion de la population, comme la reproduction en captivité et la remise en liberté, si elles sont jugées efficaces et adéquates. Réaliser en outre :
    • des recherches qui procureront les renseignements nécessaires pour parfaire les techniques d’élevage et de remise en liberté utilisées dans le cadre d’activités de reproduction en captivité et de remise en liberté;
    • des analyses génétiques pour déterminer la composition génétique de la population captive par rapport à la population sauvage.

Mise en œuvre des mesures

Le programme d’intendance des espèces en péril et le programme d’encouragement fiscal pour les terres protégées offre aide financière pour la mise en œuvre de mesures. On encourage les partenaires en conservation à discuter de leurs propositions de projets liés à la présente déclaration avec le ministère des Richesses naturelles et des Forêts. Le ministère peut aussi conseiller ses partenaires à l’égard des autorisations exigées aux termes de la LEVD afin d’entreprendre le projet.

La mise en œuvre des mesures pourra être modifiée si les priorités touchant l’ensemble des espèces en péril changent selon les ressources disponibles et la capacité des partenaires à entreprendre des activités de rétablissement. La mise en œuvre des mesures visant plusieurs espèces sera coordonnée partout là où les déclarations du gouvernement en réponse au programme de rétablissement l’exigent.

Évaluation des progrès

Aux termes de la LEVD, le gouvernement doit évaluer l’efficacité des mesures de protection et de rétablissement visant une espèce au plus tard cinq ans après la publication de la présente déclaration en réponse au programme de rétablissement. Cette évaluation permettra de déterminer si des rectifications sont nécessaires pour en arriver à protéger et à rétablir l’espèce.

Remerciements

Nous tenons à remercier tous ceux et celles qui ont pris part à l’élaboration du Programme de rétablissement pour la pie-grièche migratrice (Lanius ludovicianus) en pour leur dévouement en ce qui a trait à la protection et au rétablissement des espèces en péril.

Renseignements supplémentaires

Le déclaration du gouvernement de l’Ontario en réponse au programme de rétablissement pour la pie-grièche migratrice est disponible en format PDF sur demande. Veuillez faire parvenir vos demandes de PDF par courriel à recovery.planning@ontario.ca.