Introduction

Les jardiniers amateurs trouveront un immense plaisir dans la culture d’arbres fruitiers ainsi que dans le défi qu'elle représente. Ils devront tenir compte de plusieurs aspects culturaux pour augmenter leurs chances de réussite et être satisfaits des résultats.

Chaque espèce fruitière, voire chaque cultivar comporte des limites et des adaptations climatiques qui lui sont propres. En Ontario, les espèces à noyaux telles que le pêcher, le cerisier à fruits doux et le prunier donnent de meilleurs résultats dans les régions plus chaudes. Si ces arbres sont cultivés au-delà de leurs limites climatiques spécifiques, ils risquent d’être soumis à des températures hivernales inférieures à leur seuil de survie (environ -25 °C) et, comme ce sont des arbres à floraison précoce, les gelées printanières pourraient endommager les fleurs. Bien que les pommiers et les poiriers soient adaptés à des températures très variées, leur survie est menacée au-dessous de -30 °C. Même si leur floraison ne se produit que deux semaines après celle des arbres fruitiers à noyaux, les pommiers et les poiriers sont pourtant vulnérables aux dommages causés par les gelées printanières.

Pour connaître la rusticité d’une espèce fruitière dans une région particulière, consulter les pépiniéristes ou les jardineries cultivant ces types d’arbres pour le jardin.

Emplacement au jardin

L’emplacement des arbres fruitiers doit être tel que l’ensoleillement soit maximal. Éviter les zones humides ou mal drainées ainsi que les endroits exposés aux vents et où la neige a tendance à s'accumuler à l’excès. Les arbres fruitiers s'accommodent de plusieurs types de sol, en autant que le drainage est adéquat. Si c'est possible, installer des drains souterrains pour améliorer le drainage naturel. Afin de favoriser la croissance des racines en profondeur et le mouvement de l’eau dans les sols lourds, on peut planter les arbres sur billons ou rehausser la surface de culture au-dessus du niveau du terrain. Le cerisier, le pêcher et l’abricotier sont très affectés par le drainage insuffisant et, de façon générale, donnent de meilleurs résultats dans les loams sableux bien drainés.

Exploitation du sol

Il faut préparer le sol soigneusement avant la plantation. Il est conseillé de le labourer ou de le défoncer, et d’y incorporer de la matière organique. Pour améliorer la structure et la capacité de rétention d’eau du sol, il suffit de lui ajouter du fumier bien décomposé, du compost ou de la mousse de tourbe. Après la plantation, étendre autour de l’arbre un paillis organique fait de paille, de foin, de résidus de tonte, de sciure ou de copeaux de bois. Disposer le matériau en une couche assez épaisse pour que le paillis combatte les mauvaises herbes et retienne l’humidité. Étendre le paillis sur toute la surface du sol située sous le houppier, exception faite de la zone immédiate du tronc, qui est laissée nue. Lorsqu'on fait un paillage, il est conseillé de recouvrir le tronc des arbres avec un matériau protecteur contre les rongeurs. Il faut enlever ce matériau et inspecter le tronc des arbres plusieurs fois par année.

Achat des arbres fruitiers

Les arbres bien développés d’un an sont préférables à ceux de deux ans dont la croissance a été retardée. Au moment de l’achat, s'assurer que les plants d’un an aient une longue tige principale et que les plants de deux ans soient bien branchus. Dans les deux cas, le système racinaire doit être bien ramifié. Pour les plants de cerisier et de pêcher, ne choisir que ceux âgés d’un an.

Choix du cultivar

Il existe de nombreux cultivars convenant aux jardins fruitiers, cependant ce ne sont pas tous les pépiniéristes qui offrent un grand choix de différents cultivars. Dans un premier temps, il est conseillé de choisir un cultivar commercial parmi les plus courants; plus tard, le choix pourra porter sur des cultivars moins connus ayant des caractères particuliers comme l’aptitude des fruits à la congélation. La liste suivante comprend des cultivars très différents aux plans de la période de croissance et de la qualité des fruits. Les cultivars les plus précoces sont énumérés en tête de liste et ceux les plus tardifs à la fin.

Abricotier

Harcot, Haroblush™, Harojoy™, Goldrich, Harostar™, Hargrand, Harlayne.

Cerisiers

  • À fruits acides — Montmorency.
  • À fruits doux (noirs) — Viva, Valera, Bing, Viscount, Vogue, Stella (autofertile), Hedelfingen, Van, Tehranivee™ (autofertile), Vandalay™ (autofertile).
  • À fruits doux (blancs) — Vega, Victor.

Nectariniers

Harflame, Harblaze, Fantasia.

Pêchers

Harrow Diamond, Garnet Beauty, Redhaven, Reliancefootnote 1, Harken, Vivid, Harrow Fair™, Harrow Beauty, Loring, Vollie™ Cresthaven.

Poiriers

Clapp, Bartlett, Harrow Crisp™, Flemish Beautyfootnote 1, Anjou, Harrow Sweet™, Bosc.

Pommiers

Gala, McIntoshfootnote 2, Spartan, Cortland, Empire, Deliciousfootnote 2, Idared, Golden Russet, Golden Deliciousfootnote 2, Crispin (Mutsu) et Northern Spy. Quelques autres cultivars résistants à la tavelure sont aussi offerts, p. ex. MacFree, Liberty, Goldrush.

Pruniers

  • Japonais - Early Golden, Shiro, Burbank, Pipestonefootnote 1, Tokafootnote 1, Empress.
  • Européens - Vibrant™ , Valerie™ , Vanette™ , Violette™, Stanley, Damson, Valor, Italian, Victory.

Porte-greffes

L’arbre fruitier est formé par l’union d’un greffon et d’un porte-greffe. Le greffon est un cultivar fruitier qui constitue la partie aérienne de l’arbre. Il est greffé ou écussonné sur un porte-greffe prédéterminé. L’arbre résultant de cette union, de même que ses fruits, a les mêmes caractéristiques que le cultivar ayant fourni les rameaux (greffons).

Pour les jardins fruitiers, utiliser des porte-greffes nanifiants dans la mesure du possible, car leur taille compacte et leur fructification à un âge précoce sont des caractères fort souhaitables. Les arbres de dimension réduite sont plus faciles à tailler, à arroser et à récolter, et leur croissance requiert moins d’espace que les arbres de pleine dimension.

Les porte-greffes nanifiants utilisés le plus couramment pour les pommiers sont le M 9 (Malling 9) et le M 26. Leurs dimensions respectives sont environ 25 % et 35 % de celle du pommier standard. Dans les régions plus froides, il est recommandé de protéger par un paillage les racines des porte-greffes nanifiants contre les rigueurs de l’hiver. Certains sont aussi greffés sur MM 106, qui produit un arbre d’une dimension d’environ 50-60 % de celle du pommier standard.

La plupart des poiriers sont greffés sur des porte-greffes de semis Bartlett de dimension standard. Certains poiriers sont aussi greffés sur des lignées d’Old Home Farmingdale et produisent d’ordinaire des arbres de la même dimension que le Bartlett. À l’occasion des poiriers sont greffés sur le Quince pour son effet nanifiant mais il n'est pas aussi rustique.

À l’heure actuelle, il n'existe aucun porte-greffe nanifiant acceptable au plan commercial qu'on puisse utiliser pour le prunier, le pêcher et l’abricotier, comme c'est le cas pour le pommier.

Pour la culture du pêcher, il est fréquent d’utiliser des porte-greffes de semis Bailey, qui offrent un certain degré de rusticité. À l’occasion, il est conseillé d’utiliser des pruniers comme porte-greffes avec les pêchers et les abricotiers, en raison de leur tolérance aux sols mal drainés. Le Myrobalan est le franc le plus utilisé comme porte-greffe de prunier.

Figure 1. Pommier Cortland de quatre ans sur un porte-greffe Malling 26.

Figure 1. Pommier Cortland de quatre ans sur un porte-greffe Malling 26. Il est supporté par un tuteur et protégé des rongeurs par un treillis métallique. À noter : la paille au sol en guise de paillis.

Les porte-greffes utilisés pour les cerisiers commerciaux sont les francs Mazzard (Prunus avium) et Mahaleb (Prunus mahaleb). De tous les cerisiers à fruits doux ou acides, ceux greffés sur le Mazzard sont les plus rustiques et vivent le plus longtemps, particulièrement sur des sols mal drainés. En général, on recommande le Mazzard pour les cerisiers à fruits doux, indépendamment du type de sol et du drainage. Dans le cas des cerisiers à fruits acides, le Mazzard est plutôt conseillé sur les sols prédisposés à un égouttement insuffisant. De nouveaux porte-greffes nanifiants sont en voie d’être mis au point pour le cerisier.

La dimension maximale des cerisiers à fruits acides, des pêchers, des abricotiers et des pruniers greffés sur des francs est inférieure à celle de pommiers, et la taille de ces arbres est plus facile à exécuter. Les méthodes culturales, la taille pratiquée et les conditions adverses du sol telles que le gravier, les duripans (couches de sol induré) et les remblais argileux sont autant de facteurs, qui comme le porte-greffe, contribuent à freiner la croissance des arbres fruitiers.

Au cours des dernières années, on a assisté à la création d’arbres de type spur (à croissance compacte) chez certains cultivars de pommiers. Utilisés seuls ou unis à des porte-greffes nanifiants, ces arbres de dimension réduite constituent une autre source de matériel végétal pouvant convenir aux espaces restreints des jardins domestiques.

Pollinisation

Les cerisiers à fruits acides, les abricotiers et les pêchers sont « autofertiles », c'est-à-dire que le pollen est produit sur le même arbre que les fruits. Dans le cas de ces espèces la plantation d’un seul arbre au jardin suffit à la fructification. Les espèces dites « autostériles », ne peuvent pas porter de fruits à moins d’être fécondés par le pollen d’un autre cultivar; ce mode de fécondation se nomme « pollinisation croisée ». Appartiennent à cette catégorie le pommier, le poirier, le prunier et le cerisier à fruits doux. Lorsqu'on planifie la culture de telles espèces, il faut s'assurer de planter aux moins deux arbres appartenant à des cultivars compatibles pour que la pollinisation croisée se réalise. Les pommetiers peuvent aussi polliniser les pommiers à la condition que la floraison survienne en même temps.

La période de floraison du cultivar source de pollen doit coïncider avec celle du cultivar fruitier. Les cerisiers et les poiriers, ainsi que les pruniers japonais et européens ne peuvent pas se polliniser entre eux. En outre, le pollen des cerisiers à fruits acides et celui des cultivars japonais et européens de pruniers sont incompatibles avec les cerisiers à fruits doux. La pollinisation croisée est également impossible entre les cultivars de pommiers Gravenstein, Crispin (Mutsu), Rhode Island Greening, Jonagold et Spigold en raison de leur nombre impair de chromosomes. Ces derniers sont mêmes incapables de polliniser tout autre cultivar. Dans le cas de ces cultivars incompatibles, il faut non seulement fournir une source de pollen au cultivar fruitier, mais aussi une seconde source de pollen devant féconder, à son tour, celui qui a pour but de polliniser le cultivar triploïde.

Chez les cerisiers à fruits doux, tous les cultivars sont autostériles à l’exception de Vandalay, Tehranivee et Stella. De plus, quelques cultivars sont incapables de féconder certains autres. Quant aux cultivars autofertiles, ils peuvent féconder tous les cultivars de cerisiers à fruits doux.

En ce qui concerne les pruniers japonais, Burbank est considéré comme un pollinisateur satisfaisant pour Early Golden et Shiro. Le pollen de Shiro peut féconder Burbank et Early Golden. Pour ce qui est des pruniers européens, la plupart des cultivars peuvent se polliniser réciproquement à quelques exceptions près. On obtient d’ordinaire une bonne pollinisation avec trois cultivars.

Les principaux cultivars de poiriers commerciaux sont autostériles. En utilisant deux ou trois cultivars on s'assure d’une pollinisation réussie.

Plantation

Il est conseillé de planter les arbres fruitiers au printemps plutôt qu'à l’automne, surtout dans les régions plus froides de la province. Il faut faire la mise en terre dès que le sol peut être travaillé, habituellement du début d’avril au début mai. Si l’emplacement choisi est situé près d’un bâtiment, on devra en éloigner l’arbre suffisamment pour que sa croissance ne soit jamais entravée. Par ailleurs, ne pas oublier que les vaporisations et les traitements en poudre risquent d’endommager les murs, les fenêtres et la lessive. Avant la mise en terre du plant, enlever le bout des racines mortes ou endommagées. Sans être trop profond, le trou de plantation doit être assez large pour permettre de bien étendre le système racinaire. Mettre de côté le sol de surface pour en recouvrir plus tard les racines. Ne pas mettre de fumier ni d’engrais dans le trou de plantation. Il est également conseillé de placer un tuteur robuste à moins de 20 cm du jeune arbre et de relier arbre et tuteur sans exercer trop de tension. Le tuteur retiendra l’arbre en position droite et verticale et servira de support au tronc pendant les premières années.

Les arbres nains doivent être plantés de façon que le bourrelet du porte-greffe dépasse la surface du sol de 2 à 3 cm. À défaut de cette précaution, le scion pourrait émettre des racines au-dessus du point de greffe et neutraliserait l’effet nanifiant.

Avec les pieds, tasser fermement le sol abritant les racines. Durant le premier été, laisser une légère dépression autour du tronc pour capter l’eau d’arrosage et de pluie. Après la plantation, arroser abondamment et protéger les arbres contre les rongeurs. On assure une telle protection en entourant le tronc d’un treillis de métal galvanisé à mailles de 6 mm ou un autre matériau protecteur adéquat, de manière à recouvrir le plant depuis 5 à 8 cm au-dessous du niveau du sol jusqu'à au moins 30 cm au-dessus.

Fertilisation

En autant qu'ils bénéficient d’une terre à jardinage de bonne qualité, la plupart des arbres ne nécessitent pas d’apport d’engrais avant l’âge de porter des fruits dans la troisième ou la quatrième année. Une légère fertilisation faite chaque printemps peut s'avérer bénéfique aux arbres en production. Règle générale, l’apport annuel d’engrais recommandé pour un arbre fruitier cultivé dans une pelouse moyenne équivaut à son âge, en années, multiplié par 300 g de 10-10-10. Dans la plupart des cas, on ne donne pas plus de 4,5 kg d’engrais complet (10-10-10) par arbre adulte par année. On peut remplacer les engrais commerciaux par du fumier. Si la pelouse est bien fertilisée, l’arbre ne nécessitera aucun engrais pour ses besoins particuliers. À la fin de l’été, il faut s'abstenir de fertiliser la pelouse avec de l’azote car une telle pratique stimulerait la croissance tardive de l’arbre et le rendrait très vulnérable au froid d’hiver.

En général, il faut couper de moitié la dose habituelle d’engrais destinée aux arbres fruitiers lorsqu'ils sont plantés dans un jardin potager. Après la mi-juillet, il est déconseillé de travailler la terre située autour et au-dessous de l’arbre, puisque les tissus nouvellement élaborés risqueraient d’être détruits par l’hiver.

Il est préférable de ne pas fertiliser au cours des deux premières années de décomposition du paillis si celui-ci est abondant. Ne jamais chauler, à moins qu'un spécialiste en sol ne le recommande. Des teneurs excessives en éléments nutritifs ou une formule mal équilibrée peut se traduire par une chute de la qualité des fruits et de graves dommages causés par l’hiver ou par la maladie. Voilà pourquoi il faut éviter les extrêmes, tant au plan des doses qu'à celui des types d’engrais utilisés.

Taille et formation

La taille de plantation doit être effectuée avant que l’arbre n'ait commencé sa croissance, c'est-à-dire immédiatement après la mise en terre. Cette première taille a pour but d’équilibrer la partie aérienne du plant et le système racinaire. Sans la taille de plantation, le feuillage serait trop abondant pour que le système racinaire parvienne à l’entretenir; en conséquence, la croissance serait affectée au point que le plant risquerait même de mourir au cours du premier été.

En général, après la plantation, la taille de l’abricotier, du cerisier, du pêcher et du prunier peut être faite de façon à ne laisser qu'une seule tige, rabattue (étêtage) à une hauteur d’environ 90 cm. On peut conserver aux pêchers bien branchus quatre ou cinq charpentières, en autant qu'elles sont ravalées de façon à ne porter que deux bourgeons chacune.

À gauche sur la figure 2, se trouve un pommier bien branchu au printemps de la première année après sa plantation. La taille de plantation n'avait laissé qu'une seule tige rabattue à quelque 90 cm de hauteur. À droite apparaît le même arbre après qu'on l’ait taillé pour la saison suivante. On a enlevé sur l’axe central environ le quart de la nouvelle pousse et on a conservé entre trois et cinq charpentières. Toutes les autres branches ont été supprimées par une coupe nette, faite au ras du tronc. À noter que les branches retenues sont réparties sur toute la hauteur et qu'elles forment une spirale autour du tronc. De plus, on n'a conservé que les branches formant un grand angle (fourche) avec le tronc. Seules les charpentières formant de grands angles sont jugées robustes en horticulture fruitière; voilà pourquoi il est conseillé de supprimer aussitôt que possible celles dont la fourche est trop aiguë, quelle que soit l’espèce fruitière.

Branched apple tree one year after planting. Left, before pruning and right, after pruning

Figure 2. Pommier branchu, un an après la plantation (à gauche, non taillé; à droite, après la taille).

La formation à ouverture différée est la plus simple et la plus compatible avec la forme d’arbre désirée. Cette technique consiste à ne laisser pousser au centre de l’arbre et en hauteur qu'une seule tige ou axe central; elle résulte en une forme semblable à celle du sapin de Noël. C'est une taille légère qui consiste à supprimer chaque année, jusqu'à l’âge de fructification, toutes les branches mortes ou abîmées, toutes celles formant des angles aigus et tous les rameaux pointant vers l’intérieur ou faisant concurrence avec la tige centrale. À noter qu'une taille trop sévère retarderait la mise à fruits.

Chaque année, on élague sur les arbres en production tout le bois mort ou faible et toutes les branches trop enchevêtrées à l’intérieur et au sommet de l’arbre. Les branches sont coupées au ras des charpentières. Il n'est pas nécessaire de recouvrir la surface de coupe avec un mastique à greffage, à moins que son diamètre dépasse 6 cm. Enlever les gourmands, particulièrement ceux qui prennent naissance sur le porte-greffe. La taille, quelle qu'elle soit, doit être effectuée au début du printemps. Les arbres sont maintenus en bonne santé grâce à une exploitation du sol adéquate, non pas par une taille sévère.

Lutte antiparasitaire

L’assainissement est primordial à la lutte aux insectes et aux maladies. Il faut enlever de la zone les feuilles, les fruits et les rejets infectés ou infestés et les éliminer parce qu'ils peuvent être une source de pathogènes même après avoir été enlevés des arbres. Il faut maintenir le couvert de l’arbre ouvert pour améliorer la circulation de l’air et réduire l’humidité propice au développement des maladies. Quand c'est possible, planter des cultivars résistants aux maladies. Les choix de lutte chimique sont limités. L’application d’huile pour traitement d’hiver avant le débourrement combat les cochenilles, les acariens et les psylles du poirier. Les savons insecticides sont efficaces contre de nombreux insectes ravageurs à corps mou. Les produits qui contiennent du cuivre et du soufre protègent contre les maladies fongiques et bactériennes.

Éclaircissage des fruits

La chute d’un certain nombre de jeunes fruits au printemps et au début de l’été est un phénomène normal. Il s'agit d’un éclaircissage naturel qu'on appelle « chute de juin ». Cependant, pour la plupart des cultivars, le nombre de fruits qui restent dans l’arbre est encore trop élevé. Il faut alors enlever à la main les fruits en excès, lorsqu'ils sont encore petits. L’éclaircissage réduit le bris des rameaux, augmente le calibre des fruits et améliore la coloration et la qualité des fruits laissés sur l’arbre. Par surcroît, il stimule la formation de bourgeons floraux pour l’année subséquente. Pour qu'il soit efficace, l’éclaircissage doit être complété immédiatement après la chute de juin, autour de la mi-juin. Pour la plupart des cultivars de pommiers, de poiriers et de pêchers, la distance recherchée entre les fruits est d’au moins 20 cm. L’espacement entre les fruits d’abricotiers et de pruniers doit être assez grande pour empêcher qu'ils ne se touchent à maturité.

Récolte

Le jardinier amateur peut laisser les fruits sur l’arbre jusqu'à ce qu'ils atteignent leur summum de qualité. Toutefois, il faut souligner qu'un fruit très mûr ne se conserve pas longtemps. Pour la plupart des cultivars de poiriers, on fait la cueillette lorsque les fruits sont encore fermes et quelque peu verts. Si on les laisse mûrir dans l’arbre, les poires risquent de brunir et leur centre d’amollir. Voici les indices d’une pomme prête à cueillir :

  • l’épiderme vert commence à jaunir;
  • l’enveloppe des pépins brunit;
  • la chair n'est plus dure et pulpeuse, mais croquante et juteuse;
  • le fruit se détache de la lambourde lorsqu'il est cueilli d’un mouvement vers le haut.

On peut laisser dans l’arbre les pommes d’été, les prunes et les pêches jusqu'à ce qu'elles soient presque prêtes à la consommation. Les cerises ne sont pas cueillies avant d’être bien mûres. Les indices de maturation sont la couleur, la fermeté et la saveur. Comme les fruits se conservent durant de longues périodes dans le bac à légumes du réfrigérateur ou dans un autre endroit frais, on peut savourer longtemps leur fraîcheur. Pour la plupart des espèces, un arbre seul produit suffisamment pour répondre aux besoins en fruits frais d’une famille moyenne. Les fruits non consommés peuvent être congelés ou mis en conserve.