Vue d’ensemble

En Ontario, les producteurs de lait de chèvre voient régulièrement leur lait en réservoir faire l’objet d’un échantillonnage et d’une analyse réglementaires. Les résultats qui en découlent sont surveillés et suivis par le ministère de l’Agriculture, de l’Alimentation et des Affaires rurales.

Le classement du lait protège la qualité et la salubrité de l’approvisionnement en lait en Ontario. Un tel classement est effectué par des préposés au classement du lait en réservoir (PCLR).

Avant son transport vers les entreprises de transformation, le lait de chèvre provenant d’une exploitation agricole de l’Ontario est classé en réservoir. Un échantillon y est alors prélevé en vue d’une analyse en laboratoire.

Les préposés au classement du lait suivent les procédures et les exigences réglementaires pour s’assurer que les échantillons arrivent au laboratoire dans un état adéquat pour l’analyse. Apprenez-en plus sur les responsabilités des préposés au classement du lait et la marche à suivre pour en devenir un.

Processus d’échantillonnage

Les préposés au classement du lait en réservoir suivent ces étapes pour le prélèvement d’échantillons.

1. Agitation du lait

Le lait en réservoir doit être agité pendant au moins deux minutes juste avant le prélèvement d’un échantillon par les proposés au classement. Cette étape garantit que le lait est complètement mélangé, de sorte que l’échantillon sera représentatif de l’ensemble du lait contenu dans le réservoir.

Un échantillon ne peut être prélevé s’il y a des signes de congélation du lait ou si l’agitateur ne fonctionne pas correctement.

2. Classement en fonction de l’aspect et de l’odeur

Les préposés au classement du lait observent et sentent le lait. Ils rejetteront celui-ci si :

  • des corps étrangers, comme de la paille ou des mouches, sont aperçus;
  • une autre odeur que celle du lait propre et frais est perçue.


Le lait rejeté ne peut pas être utilisé pour la consommation humaine, et le producteur doit l’éliminer selon une méthode respectueuse de l’environnement.

3. Prélèvement des échantillons

Les préposés au classement du lait utilisent des pailles stériles emballées individuellement (également appelées « pipettes ») pour prélever de manière aseptique des échantillons de lait dans un réservoir.

Ils doivent veiller à garder leurs pailles propres et sèches pour éviter de contaminer les échantillons.

Utilisation d’une louche

S’ils ne peuvent pas atteindre le lait au moyen d’une paille, les préposés au classement utiliseront une louche propre à long manche fournie par le producteur.

Cette louche doit être en acier inoxydable ou en plastique lisse. Comme elles risquent de contaminer un échantillon, les louches aux soudures rugueuses, en bois ou couvertes d’un ruban adhésif ne sont pas acceptables.

Il incombe aux producteurs de placer la louche dans une solution désinfectante fraîchement préparée et de la mettre à la disposition des préposés au classement le jour du prélèvement.

4. Fermeture des échantillons

Versement dans un flacon

Les préposés au classement utilisent un flacon d’échantillonnage stérile et scellé fourni par le Laboratoire d’agroalimentaire de l’Université de Guelph pour prélever les échantillons. Les flacons vides sont scellés et inviolables afin de garantir leur stérilité jusqu’à leur utilisation.

Une fois l’échantillon prélevé et le couvercle-pression fermé, une languette de verrouillage garantit que le flacon reste scellé pour éviter toute altération pendant le transport.

Étiquetage

Les préposés au classement du lait apposent une étiquette portant le numéro d’enregistrement du producteur sur le couvercle du flacon d’échantillonnage.

Au besoin, les préposés utilisent une étiquette tampon pour indiquer tout problème survenu dans l’exploitation le jour du prélèvement qui serait susceptible d’affecter l’échantillon, comme un agitateur ne fonctionnant pas ou une louche non disponible. L’étiquetage de l’échantillon permet de prévenir le laboratoire que celui-ci n’est pas représentatif du lait dans le réservoir et qu’il ne devrait pas être analysé pour la composition ou la qualité du lait.

L’échantillon demeurera disponible, s’il y a lieu, pour une analyse visant à déceler la présence d’agents inhibiteurs (comme des antibiotiques) et pour un classement ultérieur, le cas échéant.

5. Entreposage et transport

Les préposés au classement du lait veillent à ce que les échantillons soient maintenus à entre 0 °C et 4 °C du moment du prélèvement à celui de la livraison à un centre de conservation ou au laboratoire.

Afin de maintenir cette température, ils transportent les échantillons dans des glacières contenant des blocs réfrigérants.

Une telle glacière contient également :

  • un flacon d’échantillonnage rempli d’eau, servant de « témoin », pour permettre aux préposés au classement du lait de vérifier facilement la température à l’aide d’un thermomètre portatif (inséré dans ce flacon d’eau);
  • un dispositif enregistrant le temps et la température pour suivre ces deux variables pendant le transport des échantillons vers le laboratoire.

Livraison au laboratoire

Les préposés au classement du lait transportent les échantillons dans des glacières directement au laboratoire ou aux réfrigérateurs du centre de conservation où aura lieu le prélèvement avant le transport au laboratoire.

À l’arrivée des échantillons au laboratoire, des techniciens de laboratoire téléchargent et examinent les relevés du dispositif enregistrant le temps et la température pour vérifier si celle-ci a été maintenue entre 0 °C et 4 °C tout au long du transport.

Le personnel de laboratoire vérifie aussi la température du flacon d’eau servant de témoin. Les techniciens ne peuvent pas effectuer certains tests, comme la recherche de bactéries, si la température de l’échantillon a été inférieure à 0 °C ou supérieure à 4 °C à quelque moment que ce soit.

Analyse des échantillons

Le Laboratoire d’agroalimentaire de l’Université de Guelph effectue l’analyse des échantillons, sous réserve de l’approbation du directeur, en vertu de la Loi sur le lait. Ce laboratoire est agréé, ce qui signifie qu’il doit prendre des mesures supplémentaires pour garantir la précision et la répétabilité des résultats des analyses.

Les échantillons sont analysés pour déceler :

  • les concentrations en bactéries, à l’aide d’un BactoScanMC;
  • la présence d’agents inhibiteurs, comme des antibiotiques;
  • le nombre de cellules somatiques, qui peut indiquer l’état de santé des animaux et la qualité du lait.

Les échantillons sont également examinés pour en vérifier le point de congélation, qui peut indiquer des anomalies, comme de l’eau ajoutée.

Des techniciens formés et expérimentés documentent et valident la manipulation des échantillons ainsi que les méthodes et procédures d’analyse. Les techniciens de laboratoire n’analyseront pas un échantillon si :

  • le flacon semble endommagé;
  • la languette de verrouillage du flacon n’est pas intacte à l’arrivée au laboratoire.

L’analyse en laboratoire relative aux bactéries ne sera effectuée que si les échantillons de lait de chèvre :

  • datent de moins de 48 heures à partir du moment du prélèvement dans l’exploitation;
  • ont été maintenus entre 0 °C et 4 °C depuis leur départ de l’exploitation.

Résultats des analyses

Le Laboratoire d’agroalimentaire de l’Université de Guelph transmet les résultats des analyses d’échantillons à l’Unité des programmes d’inspection du ministère de l’Agriculture, de l’Alimentation et des Affaires rurales, qui les communiquera ensuite aux producteurs.

Le ministère suit et examine les résultats des analyses pour déterminer quand un suivi est nécessaire. Son personnel peut aider les producteurs qui ont des inquiétudes persistantes concernant la qualité du lait à cerner la cause des problèmes.

Analyses réalisées par des courtiers en lait de chèvre

Certains courtiers en lait de chèvre peuvent effectuer des analyses supplémentaires pour déceler de façon proactive les problèmes et promouvoir des normes élevées de qualité du lait.

Les courtiers doivent communiquer les résultats de telles analyses directement aux producteurs et au ministère.