Photo par : Musée de zoologie de l’Université du Michigan, collection d’images de spécimens de poissons

Situation

Préoccupante

Le terme « préoccupante » signifie que l’espèce vit à l’état sauvage en Ontario, qu’elle n’est pas en voie de disparition ni menacée, mais qu’elle peut le devenir par l’effet cumulatif de ses caractéristiques biologiques et des menaces signalées à son égard.

Date de son ajout à la Liste des espèces en péril en Ontario

La lamproie du Nord avait déjà été classée espèce en péril lors de l’entrée en vigueur de la Loi de 2007 sur les espèces en voie de disparition en 2008.

Lire le rapport d’évaluation le plus récent (PDF en anglais en seulement)

Apparence

La lamproie du Nord est un petit poisson allongé qui peut atteindre une longueur maximale de 16 cm en Ontario. Elle ressemble à une anguille et partage les traits caractéristiques des lamproies : elle a une gueule ronde munie de dents disposées en cercle, sans mâchoires, ainsi que sept pores branchiaux, et elle est dépourvue de nageoires pectorales et pelviennes. Il est très difficile de distinguer cette espèce des autres lamproies indigènes. Pour ce faire, les biologistes se fient à sa petite taille, à sa nageoire dorsale continue et à ses dents.

Les adultes ont le dos et les flancs de couleur brun-gris foncé, et leur ventre a une coloration gris pâle ou blanc argenté.

La lamproie du Nord comporte deux stades de développement : larvaire et adulte. Lorsque les œufs éclosent, les larves, appelées ammocètes, creusent des tunnels dans la boue molle, où elles passent environ six ans à croître. Leur développement achevé, les adultes émergent des sédiments au printemps et se dispersent jusqu’aux lieux de frai. Ils meurent peu de temps après le frai.

Habitat

La lamproie du Nord vit dans les cours d’eau limpides et froids. Au stade larvaire, elle a besoin de s’enfouir dans des substrats mous, tels que le limon et le sable, qui se retrouvent souvent dans les portions de cours d’eau où le débit est lent. On retrouve les adultes aux endroits associés au frai, notamment les rapides couverts de roches et de gravier.

Le frai a lieu en mai et en juin. Les mâles construisent de petits nids, souvent peu visibles, en transportant des cailloux avec leur gueule pour former le rebord d’une dépression peu profonde. Les œufs, collants, sont déposés dans le nid et adhèrent au substrat.

Présence

En Ontario, l’aire de répartition de la lamproie du Nord s’étend de l’ouest de Thunder Bay jusqu’aux rives nord des Grands Lacs et englobe la rivière des Outaouais. L’espèce est présente dans les lacs Supérieur, Michigan, Huron et Érié et leurs affluents, mais pas dans le lac Ontario. Sa présence a également été attestée dans le lac Nipissing et ses affluents.

Menaces

L’utilisation de lampricide pour lutter contre l’envahissante lamproie de mer (Petromyzon marinus) a probablement contribué au déclin des populations de lamproies du Nord autour des Grands Lacs, où les deux espèces cohabitent. Les autres menaces qui pèsent sur la lamproie du Nord comprennent la pollution, les variations des niveaux d’eau et de température, dues aux changements climatiques ou à la gestion de l’eau, et les gros poissons, des prédateurs qui se nourrissent de ses œufs et de ses larves.

Mesures que nous prenons

Bien que les espèces préoccupantes et leur habitat ne bénéficient pas d’une protection aux termes de la Loi de 2007 sur les espèces en voie de disparition, cette dernière nous oblige à préparer un guide de rétablissement pour chacune d’elles, à moins qu’un programme de rétablissement ou un plan de gestion ne soient requis pour une espèce aux termes de la Loi sur les espèces en péril fédérale de 2002.

Toutes les espèces inscrites sur la Liste des espèces en péril en Ontario peuvent donner droit à un financement du gouvernement au titre du Programme d’intendance des espèces en péril.

Ce que vous pouvez faire

Signalez sa présence

Signalez vos observations d’espèces en péril au Centre d’information sur le patrimoine naturel (CIPN), qui est le Centre des données sur la conservation de l’Ontario. Joignez-vous au projet Rare Species of Ontario (espèces rares de l’Ontario) du Centre grâce à iNaturalist, une application en ligne permettant d’identifier les espèces végétales et animales, afin de communiquer rapidement et facilement vos observations.

Devenez bénévole

Faites du bénévolat auprès de votre club de nature local ou du parc provincial en participant à des tâches d’enquête ou d’intendance axées sur les espèces en péril.

Soyez un bon gardien

  • Les propriétaires fonciers peuvent contribuer à améliorer l’habitat des poissons et à préserver l’innocuité et la pureté de l’eau de la province en préservant la végétation naturelle près des cours d’eau et en empêchant les polluants et la terre de s’y déverser.
  • Les propriétaires fonciers privés ont un rôle très important à jouer dans le rétablissement des espèces. Si vous trouvez des espèces en péril sur vos terres, vous pourriez être admissible à des programmes d’intendance qui contribuent à la protection et au rétablissement d’espèces en péril et de leur habitat, comme le Programme d’intendance des espèces en péril.

Signalez les activités illicites

Signalez toute activité illégale se rapportant aux plantes et à la faune en composant le 1 866 MOE-TIPS (663-8477).

Faits en bref

  • Contrairement à d’autres espèces de lamproies, la lamproie du Nord n’est pas un parasite et ne s’accroche pas à des poissons-hôtes de plus grande taille. Ses larves sont des organismes filtreurs : elles consomment des plantes et des animaux microscopiques, ainsi que de la matière en décomposition. Les adultes ont un intestin non fonctionnel et ne se nourrissent pas.
  • Plusieurs adultes peuvent frayer dans le même nid et plusieurs mâles peuvent frayer avec une même femelle. La lamproie du Nord femelle peut pondre plus d’un millier d’œufs.
  • Les lamproies constituent une des plus anciennes familles de poissons d’eau douce au monde.
  • Les lamproies ont une caractéristique en commun avec les requins : elles n’ont pas d’os, mais plutôt un squelette cartilagineux.