Grandir en force et en sant - Résultats prioritaires No 1, No 2, No 3

Pour que les jeunes de l’Ontario puissent réaliser leur plein potentiel, nous devons tout faire pour les aider à être en bonne forme physique, à se sentir en bonne santé mentale, à faire preuve de résilience sur le plan émotionnel et à être capables d’adopter un mode de vie positif.

Importance de la santé et du bien-être pour les jeunes de l’Ontario :

L’adoption d’un mode de vie sain à l’adolescence contribue au développement cognitif, social et physique. Cela permet également de mener une vie en meilleure santé à l’âge adulte. Les jeunes qui présentent une résilience sur le plan émotionnel peuvent acquérir des aptitudes facilitant l’établissement de relations sociales positives. Les jeunes en santé sont également enclins à tirer parti de nombreuses possibilités propices à leur développement.

Importance pour l’Ontario :

Le développement sain des jeunes sur les plans physique, social, émotionnel et cognitif leur permet d’acquérir les compétences nécessaires pour s’impliquer positivement et devenir des membres à part entière de nos collectivités. Avoir une jeunesse ontarienne en santé contribuera également à réduire le fardeau qui pèse sur notre système de santé et pourra se traduire par des bénéfices à long terme pour nos collectivités.

État des lieux de la santé et du bien-être des jeunes de l’Ontario.

Le coût des soins de santé est en hausse : Le système de soins de santé de l’Ontario fait face à des enjeux fiscaux sans précédent. D’après les prévisions des économistes, sans refonte du système, nos dépenses en matière de soins de santé accapareront 70 % du budget provincial d’ici 12 ansfootnote 54.

Les jeunes pourraient être en meilleure santé : Les travaux de recherche suggèrent que les jeunes actuels ne seront pas forcément mieux portants que leurs parentsfootnote 56. D’après diverses études, seuls 7 % des enfants canadiens âgés de 6 à 19 ans font une heure d’activité physique par jour comme cela est recommandéfootnote 57. Les enjeux sanitaires tels que l’obésité chez les enfants augmentent les risques d’apparition d’une affection chronique comme l’hypertension, le diabète, les maladies cardiovasculaires et les atteintes rénalesfootnote 58.

Un grand nombre de jeunes présentent des problèmes de santé mentale : Les jeunes de 15 à 24 ans sont plus susceptibles que les autres groupes d’âge de présenter des troubles mentaux ou des problèmes liés à la dépendance à une substancefootnote 61. Une étude récente indique que le risque d’apparition des problèmes de santé mentale augmente entre 16-17 ans et 18-21 ans, en particulier chez les jeunes fillesfootnote 62. Selon les estimations, 15 à 21 % des enfants et des jeunes de l’Ontario ont un problème ou un trouble de santé mentale importantfootnote 63.

La voie menant à la santé est semée d’embûches pour certains jeunes : Pour être en bonne santé, les groupes marginalisés (p. ex. les jeunes nouveaux immigrants, les jeunes Autochtones ou les jeunes vivant dans la pauvreté) doivent souvent surmonter davantage d’obstacles. Certains jeunes vivant dans la pauvreté n’ont pas toujours accès à l’eau potable, à une alimentation nutritive, aux soins médicaux primaires, à des possibilités de pratiquer certains sports ou loisirs, n’ont pas d’endroit sûr où habiter ou ne vivent pas les mêmes expériences enrichissantes que leurs pairs. Un grand nombre de jeunes handicapés ou ayant des besoins particuliers, notamment ceux qui présentent une déficience physique ou intellectuelle, des troubles de la communication ou de l’apprentissage et des limitations neurologiques sur le plan du développement, font souvent face à des enjeux complexes supplémentaires en matière de santé.

Les Canadiens et Canadiennes appartenant au groupe dont les revenus sont les plus bas ont trois à quatre fois plus de chances de faire état d’une santé mentale passable à médiocre que les personnes dont les revenus sont les plus élevésfootnote 65.

No 1 Favoriser la bonne forme physique des jeunes

Il est essentiel d’aider les jeunes à être en bonne forme physique et cela s’avère l’un des meilleurs moyens de favoriser leur développement positif. L’alimentation et l’activité physique ont un impact majeur sur la croissance, le développement et le bien-être des jeunes. En effet, les jeunes qui ont une alimentation saine et qui pratiquent une activité physique régulière sont plus productifs, parviennent mieux à se concentrer à l’école et ont généralement un meilleur rendement scolaire. Avec l’âge, les jeunes assument une part de responsabilité plus importante en ce qui concerne leur santé, qu’il s’agisse des soins dentaires, de l’hygiène personnelle et du régime alimentaire.

Voici quelques axes importants en matière de promotion de la santé physique chez les jeunes :

Encourager l’adoption de saines habitudes : Les saines habitudes instaurées dès le plus jeune âge sont un rempart essentiel contre les maladies chroniques et jettent les bases d’un mode de vie sain à l’âge adulte. La pratique d’une activité physique régulière contribue à une croissance optimale et favorise les activités positives à caractère sociable. Les travaux de recherche démontrent que les jeunes qui participent à des activités comme les sports d’équipe sont plus susceptibles d’avoir de meilleurs résultats scolaires et d’obtenir un diplôme d’études postsecondairesfootnote 66. En outre, il est important que les jeunes optent pour une alimentation saine et nutritive durant l’adolescence : un régime alimentaire équilibré favorise le développement cérébral et diminue les risques de maladie cardiovasculaire, de cancer, de diabète et d’obésitéfootnote 67. À mesure que les jeunes deviennent plus libres de choisir leurs repas, nous savons qu’ils retirent un avantage d’une forte sensibilisation au sujet de la nutrition et de l’accès à une saine alimentation. Enfin, il est important de faire en sorte que les jeunes dorment suffisamment, car cela favorise leur croissance et les aide à mener à bien leurs routines quotidiennes. Il peut s’avérer difficile pour les jeunes de conserver de saines habitudes de sommeil, car les changements physiques intervenant à l’adolescence font qu’ils ont tendance à rester éveillés et en forme la nuit et à avoir du mal à se lever le matinfootnote 68.

Proposer des options positives : Il est plus aisé d’inciter les jeunes à faire des choix sains quand ces choix sont faciles à faire. Il faut donner aux collectivités les moyens d’appuyer les choix sains à l’endroit même où les jeunes vivent, travaillent et jouentfootnote 70. La création d’environnements propices aux choix sains dans les collectivités fait appel à de nombreux partenaires, notamment le gouvernement, les agences et organismes locaux, les entreprises, les urbanistes, les éducateurs et les particuliers.

Mettre l’accent sur les déterminants sociaux de la santé : Les « déterminants sociaux de la santé » font référence aux conditions de vie personnelles de quelqu’un, ainsi qu’aux expériences en société qui influent sur la santé et le bien-être de cette personne. Il est intéressant de tenir compte des déterminants sociaux de la santé, car ils peuvent aider à comprendre pourquoi certains jeunes sont en meilleure santé que d’autresfootnote 72.

Améliorer l’accès aux soins médicaux : L’accès aux soins médicaux primaires et préventifs joue un rôle important en matière de santé physique. Bien que bon nombre de jeunes de l’Ontario aient accès à un fournisseur de soins médicaux primaires habituel, les jeunes vivant dans les quartiers à plus faible revenu sont moins susceptibles d’avoir un médecin de famille attitréfootnote 73 et se rendent souvent dans les centres de santé communautaires ou les cliniques sans rendez-vous pour obtenir des soins primaires. De plus, dans le cas des jeunes vivant dans une collectivité rurale ou éloignée, l’accessibilité aux services peut être entravée par le déficit de transports publics ou le manque de disponibilité des fournisseurs. Il faut veiller à ce que les jeunes soient suivis régulièrement par des fournisseurs de soins et bénéficient d’examens dentaires, de bilans de santé annuels et d’autres services paramédicaux en cas de besoin, car cela peut atténuer les risques pour la santé à long terme.

Résultat attendu :

No 1 : Les jeunes de l’Ontario sont en bonne forme physique.

Indicateurs de suivi :

  • Proportion des jeunes qui ont un poids santé
  • Proportion des jeunes physiquement actifs
  • Proportion des jeunes qui consomment au moins cinq portions de fruits ou de légumes par jour
  • ▼Proportion des jeunes qui n’ont consulté aucun médecin l’an dernier

No 2 Favoriser la bonne santé mentale des jeunes

L’adolescence est associée à une vulnérabilité accrue aux problèmes de santé mentale footnote 74, footnote 75. En effet, la vie des jeunes est en pleine mutation à différents niveaux, ce qui peut s’avérer difficile, voire oppressant pour certains. Pour les jeunes qui sont victimes d’intimidation, qui n’acceptent pas leur image corporelle, qui sont handicapés ou qui ont des besoins particuliers, cette période peut être particulièrement dure à vivre. La promotion d’une santé mentale positive à l’adolescence peut se traduire par de meilleurs résultats à long terme.

Voici quelques axes en matière de promotion de la santé mentale chez les jeunes :

Encourager les jeunes à renforcer leur résilience : Le cercle familial et amical, ainsi que l’école, jouent un rôle important en aidant les jeunes à identifier les facteurs qui représentent un danger pour eux, comme le stress, la pression des pairs et les problèmes d’autorégulation. Les travaux de recherche indiquent que les jeunes ayant appris des stratégies adaptatives de régulation des émotions sont en mesure d’assurer le maintien de bonnes relations sociales, leur réussite scolaire et leur bien-être généralfootnote 76.

Intervenir le plus tôt possible : La prise en charge des problèmes de santé mentale implique de reconnaître les symptômes émotionnels et d’intervenir le plus tôt possible afin de minimiser l’aggravation des risques. Bien qu’un jeune sur cinq rencontre des problèmes de santé mentale, des données datant de 2002 indiquent que moins de 25 % des enfants et des jeunes concernés suivent un traitement spécialiséfootnote 82. Il est important de cerner les besoins en santé mentale dès que possible afin que les jeunes puissent bénéficier d’un soutien de haute qualitéfootnote 83. Cela passe par la conception et la prestation de services inclusifs et accessibles.

Lutter contre la stigmatisation : Divers facteurs peuvent contribuer à l’apparition de problèmes de santé mentale, notamment les caractères génétiques, les traumatismes cérébraux, les cas sévères de stress induit par la vie quotidienne, la consommation d’alcool et de drogues ou les antécédents familiauxfootnote 85. Nous savons que certains jeunes de l’Ontario sont plus vulnérables aux problèmes de santé mentale. Les jeunes immigrants et réfugiés, par exemple, peuvent avoir subi des traumatismes antérieurs nécessitant une intervention spécifiquefootnote 86. Les jeunes issus de communautés racialisées et autochtones qui vivent avec des problèmes de santé mentale peuvent être plus enclins à recourir à des services adaptés aux jeunes, tenant compte des différences culturelles et fondés sur la culture. Il convient de promouvoir la sensibilisation, l’équité et la diversité afin de réduire les préjugés à l’égard des personnes qui ont des problèmes de santé mentale et de garantir aux jeunes un accès opportun au soutien dont ils ont besoinfootnote 87.

Résultat attendu :

No 2 : Les jeunes de l’Ontario se sentent en bonne santé mentale.

Indicateurs de suivi :

  • ▼Proportion des jeunes qui éprouvent de l’anxiété et/ou sont dépressifs
  • ▼Proportion des jeunes qui éprouvent un niveau élevé de détresse psychologique
  • ▼Proportion des jeunes qui ont eu des pensées suicidaires l’an dernier

No 3 Comprendre et encadrer la prise de risques

Tous les adolescents prennent des risques en grandissant : cela fait partie du processus normal. La curiosité et le désir de vivre de nouvelles expériences offrent de formidables possibilités de développement positiffootnote 90, d’autorévélation et d’épanouissement.

Voici quelques axes en matière de promotion d’une saine prise de risques chez les jeunes :

Favoriser l’épanouissement et l’indépendance : Encourager les jeunes à faire des choix positifs implique de les aider à tirer parti de leurs points forts et à faire de nouvelles expériences sans négliger la sécurité. Les risques positifs, à caractère sociable et propices au développement peuvent se présenter sous diverses formes : sports, activités artistiques, bénévolat, voyages, rencontres — ou consister simplement à gagner en indépendance. La recherche démontre que la prise de risques positifs, comme les voyages ou les expériences professionnelles à l’étranger, peut s’accompagner d’un développement sur les plans social, émotionnel, comportemental, intellectuel et moral chez les jeunesfootnote 91.

Aider les jeunes à prendre conscience des conséquences d’une prise de risques nuisible : À la recherche de nouvelles expériences, les jeunes s’adonnent parfois à des activités nuisibles pour la santé et peuvent adopter des comportements à risque. Le stress de la vie quotidienne, les influences négatives, le manque d’information et l’absence d’autres options positives peuvent inciter davantage les jeunes à mener des activités nuisibles pour la santé (lit de bronzage, tabagisme, relations sexuelles non protégées, consommation de drogues et conduite avec facultés affaiblies).

Nous savons que, chez certains jeunes, la prise de risques nuisible peut s’accompagner de problèmes de dépendance, de maladie ou de blessure. Nous savons également que la capacité des jeunes à anticiper les conséquences à long terme de leurs actes n’est pas encore à maturité à l’adolescencefootnote 94. Cela signifie que les jeunes ont parfois besoin du soutien d’un adulte pour discuter des risques qu’ils prennent et en comprendre les conséquences.

Résultat attendu :

No 3 : Les jeunes de l’Ontario font des choix propices à un développement sain et sécuritaire.

Indicateurs de suivi :

  • ▼Proportion des jeunes qui fument des cigarettes
  • ▼Proportion des jeunes qui ont récemment consommé de l'alcool de façon excessive
  • ▼Proportion des jeunes qui prennent des drogues illicites
  • ▼Proportion des jeunes qui ont eu une infection transmise sexuellement

Que fait l’Ontario pour concrétiser ces résultats?

Le gouvernement de l’Ontario mène diverses initiatives en faveur de la santé et du bien-être des jeunes :


Résultats en faveur du bien-être des jeunes : cercle familial et amical solide et solidaire

Intensifions nos efforts : Grands Frères Grandes Sœurs du Canada

Étude de cas

Grands Frères Grandes Sœurs du Canada (GFGSC) est un organisme sans but lucratif qui met des mentors à la disposition des enfants et des jeunes ayant besoin du soutien positif d’un adulte. Les mentors servent de modèle de comportement, en enseignant par exemple l’importance de rendre à la communauté, de continuer sa scolarité et de faire preuve de respect envers sa famille, ses amis et sa collectivité. Chaque fois qu’un jeune est associé à un mentor, il est épaulé de façon à devenir un membre de la collectivité épanoui et qui réussit. C’est avec une grande fierté que le personnel, les bénévoles et les donateurs de GFGSC contribuent chaque jour à la concrétisation de cet objectif.

« En 3e année, j’avais une enseignante formidable, Mme Halls. Elle était attentionnée, intéressante, patiente, mais surtout, elle a réussi à m’apprendre à lire et à écrire malgré mon trouble d’apprentissage. Quand Mme Halls est partie dans une autre école, j’étais triste de ne plus la voir. Ma tristesse a fait place à une joie immense lorsque j’ai reçu un appel de GFGSC, m’informant que j’aurai Mme Halls pour mentor. Ce jour restera gravé à jamais dans ma mémoire. Quelqu’un m’a choisie, m’a défendue et continue de le faire depuis.

Je passe tous mes étés à cueillir des fraises, à travailler de mes mains, à chanter, à m’amuser à Canada’s Wonderland et à parler de tout et de rien. J’ai même eu la chance de participer à un camp grâce à GFGSC. J’ai achevé ma scolarité à l’école secondaire et j’ai décidé peu après de poursuivre des études d’infirmière. À 18 ans, j’étais majeure aux yeux de la loi, mais GFGSC m’a gardé sous son aile. Ils m’ont offert un soutien financier à plusieurs reprises et apporté un soutien moral, s’assurant toujours que j’allais bien. »

Je ne considère pas GFGSC comme un simple organisme. C’est une famille pour moi. Une famille qui m’a donné plus que ce que les miens étaient en mesure de m’offrir. Je sais que je ne suis pas seulement une "petite sœur". Je suis forte. Je mérite tout ce que la vie peut m’offrir. Je reçois un amour et un soutien inconditionnels. GFGSC m’a donné plus qu’un ami avec qui passer quelques heures une fois par semaine; ils m’ont donné une vie à laquelle je n’aurais pas eu droit autrement. Je peux affirmer que je ne serais pas la personne que je suis aujourd’hui ou que je ne serais pas arrivée où j’en suis sans GFGSC.

Ashley Boudreau

Notes en bas de page